ÃVALUATION DES BESOINS EN INFORMATIONS ... - Anancy
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ÉVALUATION <strong>DES</strong> <strong>BESOINS</strong> <strong>EN</strong> <strong>INFORMATIONS</strong> AGRICOLES DANS LES ÉTATS DU<br />
GROUPE AFRIQUE-CARAÏBES-PACIFIQUE (ACP)<br />
Afrique de l’Ouest<br />
Étude de cas : Guinée-Bissau<br />
Rapport final<br />
Préparé par<br />
Maria José Moura Araújo<br />
Pour le compte du<br />
Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA)<br />
Projet nº 4-7-41-207-5/f<br />
27/07/2006
ÉVALUATION <strong>DES</strong> <strong>BESOINS</strong> <strong>EN</strong> <strong>INFORMATIONS</strong> AGRICOLES DANS LES ÉTATS DU<br />
GROUPE AFRIQUE-CARAÏBES-PACIFIQUE (ACP)<br />
Afrique<br />
Étude de cas : Guinée-Bissau<br />
Rapport final<br />
Préparé par<br />
Maria José Moura Araújo<br />
Pour le compte du<br />
Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA)<br />
Projet nº 4-7-41-207-5/ f<br />
27/07/2006
Notice légal<br />
Ce rapport à été commandité par le CTA afin d’affiner sa connaissance des besoins en information des<br />
pays ACP. Le CTA ne peut en aucun cas se porter garant de la fiabilité des données, inclues dans le<br />
rapport, ni prendre la responsabilité des usages qui pourraient en être fait. Les opinions exprimées ici<br />
sont celles de leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue du CTA. Le CTA se réserve<br />
le droit de sélectionner des projets et des recommandations portant sur son mandat.
REMERCIEM<strong>EN</strong>TS<br />
Dans le cadre d’une étude menée par le CTA en vue d’une meilleure identification des besoins en<br />
informations agricoles auxquels font face six (6) pays africains en situation postconflictuelle, nous avons<br />
été choisie en qualité de Consultante nationale.<br />
Nous profitons de cette occasion pour adresser nos sincères remerciements au CTA et plus<br />
particulièrement à Madame Christine Webster, coordonnatrice du programme et à M. Mike Powell,<br />
coordonnateur général, pour avoir contribué à la bonne réalisation de cette consultation.<br />
Nous exprimons notre profonde gratitude à l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus, pour<br />
l’assistance qu’ils ont bien voulu nous apporter tout au long du processus de collecte d’informations.<br />
Notre reconnaissance va à toutes les institutions agricoles et de développement rural en Guinée-Bissau<br />
qui nous ont facilité la tâche en mettant à notre disposition une série d’informations nécessaires à cette<br />
étude.<br />
Enfin, nos remerciements les plus sincères vont à toutes les institutions publiques et privées, aux<br />
associations et groupements de paysans et autres, ainsi qu’à toutes les personnes qui, de façon directe ou<br />
indirecte, nous ont permis de disposer de certaines informations parfois difficilement accessibles.<br />
Nous osons espérer que cette étude atteindra les objectifs visés afin que les efforts ainsi consentis soient<br />
couronnés de succès.
SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES<br />
ACP<br />
AD<br />
ADPP<br />
AMAE<br />
APALCOF<br />
APRODEL<br />
ANAG<br />
BAD<br />
BCEAO<br />
CCIA<br />
CDEDA<br />
CDSV<br />
CDCRN<br />
CEE<br />
CILSS<br />
CIPA<br />
CTA<br />
DEA<br />
DGF<br />
DIVUTEC<br />
DSFC<br />
DSAP<br />
FAO<br />
FIDA<br />
GAPLA<br />
GEF<br />
GIC<br />
GTZ<br />
IBAP<br />
INEC<br />
INEP<br />
INPA<br />
INTERFASE<br />
KAFO<br />
LPDA<br />
LVIA<br />
MADR<br />
MP<br />
ONG<br />
PDFN<br />
PIB<br />
PNUD<br />
R<strong>EN</strong>ARC<br />
PSSA<br />
SIG<br />
TIC<br />
TINIGU<strong>EN</strong>A<br />
UE<br />
UMOA<br />
ZEE<br />
Afrique, Caraïbes, Pacifique<br />
Action pour le développement<br />
Appui au développement du peuple par le peuple<br />
Association des femmes pour l’activité économique<br />
Association des produits de l’autopromotion de la lutte contre la faim<br />
Association pour la promotion et le développement local<br />
Association nationale des agriculteurs guinéens<br />
Banque africaine de développement<br />
Banque centrale des États d’Afrique de l’ouest<br />
Chambre de commerce, de l’industrie et de l’agriculture<br />
Centre de documentation et diffusion agricole<br />
Centre de documentation service vétérinaire<br />
Centre de documentation et communication de ressources naturelles<br />
Communauté économique européenne<br />
Comité inter États de lutte contre la sécheresse au Sahel<br />
Centre de recherche sur la pêche artisanale<br />
Centre technique de coopération agricole et rurale<br />
Division des statistiques agricoles<br />
Direction générale des forêts de Guinée-Bissau<br />
Associat. guinéenne d’étude et de divulg. de technologies appropriées<br />
Direction des services forestiers et de la chasse<br />
Direction du service d’appui aux producteurs<br />
Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture<br />
Fonds international pour le développement agricole<br />
Cabinet de planification agricole<br />
Cabinet d’études et fiscalisation<br />
Gestion de l’information et de la communication<br />
Office allemand pour le développement<br />
Institut de la biodiversité et des aires protégées<br />
Institut national de la statistique et du recensement<br />
Institut national d’étude et de recherche<br />
Institut national de la recherche agricole<br />
Réseau des professionnels de l’agroalimentaire d’Afrique<br />
Fédération socioprofessionnelle paysanne<br />
Lettre de politique de développement agricole<br />
Association internationale laïque italienne<br />
Ministère de l’Agriculture et du Développement rural<br />
Ministère de la Pêche<br />
Organisation non gouvernementale<br />
Plan directeur forestier national<br />
Produit Intérieur brut<br />
Programme des Nations unies pour le développement<br />
Réseau national des radios communautaires<br />
Programme spécial pour la sécurité alimentaire<br />
Système d’information géographique<br />
Technologies de l’information et de la communication<br />
Ce pays est le nôtre<br />
Union européenne<br />
Union monétaire ouest-africaine<br />
Zone économique exclusive<br />
Taux de change au 27 juin 2006 : 1 euro = 655,9570 FCFA<br />
iii
Table des matières<br />
Page<br />
Sigles, abréviations et acronymes<br />
i<br />
Résumé analytique<br />
iii<br />
1. Introduction 1<br />
2. Profil du pays (Vue d’ensemble) 3<br />
2.1 Agriculture, pêche, ressources forestières, pastoralisme<br />
2.1.1 Agriculture<br />
2.1.2 Pêche<br />
2.1.3 Ressources forestières<br />
2.1.4 Pastoralisme<br />
3<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
2.2 Capacités de gestion de l’information et de la communication (GIC) 7<br />
2.3 Services d’information 9<br />
3. Analyse des besoins<br />
3.1. Besoins en informations<br />
3.2 Besoins en termes de renforcement des capacités<br />
3.3 Interventions des bailleurs de fonds<br />
13<br />
13<br />
17<br />
18<br />
4. Conclusion et recommandations<br />
4.1 Conclusion<br />
4.1.1 Besoins en informations<br />
4.1.2 Besoins en termes de renforcement des capacités<br />
4.1.4 Bénéficiaires et partenaires potentiels<br />
4.2 Recommandations<br />
4.2.1 Besoins en termes de renforcement des capacités<br />
4.2.2 Besoins en informations<br />
4.2.3. Institutions partenaires et bénéficiaires potentiels<br />
Annexes<br />
I. Termes de référence 26<br />
II. Profil du pays<br />
32<br />
II.1 État général du secteur de l’agriculture<br />
32<br />
II.1.1 Taille de la population agricole (hommes / femmes / jeunes)<br />
33<br />
II.1.2 Terres agricoles, forêts, zones de pêche<br />
36<br />
II.1.3 Systèmes de production agricole<br />
40<br />
II.1.4 Poids de l’agriculture dans l’économie (en pourcentage du PIB)<br />
41<br />
II.1.5 Denrées principales et produits agricoles secondaires<br />
42<br />
II.1.6 Principaux marchés à l’exportation<br />
43<br />
II.1.7 Accords commerciaux touchant à l’agriculture<br />
48<br />
II.1.8 Politiques sectorielles en matière d’agriculture, de pêche et de ressources forestières<br />
49<br />
II.2 Profil socioéconomique<br />
II.2.1 Population active, répartition démographique<br />
50<br />
II.2.2 Niveau d’alphabétisation et langues<br />
51<br />
II.2.3 Accès aux services (santé, école, électricité)<br />
52<br />
II.2.4 Exode rural vers les zones urbaines<br />
52<br />
II.3 Médias et télécommunications<br />
52<br />
II.3.1 Journaux, périodiques, magazines, stations de radio, chaînes de télévision...<br />
53<br />
II.3.2 Services de télécommunication (téléphonie fixe, mobile, etc.)<br />
53<br />
II.3.4 Ordinateurs et accès à Internet<br />
56<br />
III.<br />
Profil des institutions<br />
III.1 La liste de toutes les institutions locales, nationales et régionales actives dans<br />
l’agriculture et le développement rural<br />
III.2 Les principales institutions impliquées dans l’agriculture et le développement rural<br />
60<br />
IV. Liste des personnes / institutions interrogées 63<br />
V. Bibliographie 64<br />
19<br />
19<br />
19<br />
20<br />
21<br />
21<br />
21<br />
24<br />
24<br />
57<br />
58<br />
58<br />
iv
RESUME ANALYTIQUE<br />
Introduction<br />
Le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) travaille essentiellement pour la<br />
promotion du développement agricole et rural des États ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), à<br />
travers des organisations intermédiaires et des partenaires au développement (ONG, associations<br />
paysannes, organisations régionales, etc.).<br />
Soucieux de contribuer à leur relance économique, le CTA a spécifiquement initié dans<br />
différents pays en situation postconflictuelle une étude d’évaluation de leurs besoins en<br />
informations agricoles car pour la majorité de ces pays, l’agriculture reste le pilier de l’économie<br />
nationale.<br />
Il ressort de la présente étude qu’à la suite du conflit politico-militaire du 7 juin 1998 en Guinée-<br />
Bissau, la bibliothèque de référence de l’INEP (Institut d’étude et de recherche) a été totalement<br />
détruite, tout comme les centres de documentation de l’Institut national de recherche agricole et<br />
les centres de documentation du ministère de l’Agriculture. Aujourd’hui, avec la destruction de<br />
nombreuses données de base et publications de haute valeur scientifique, des problèmes de<br />
gestion de l’information et de la communication se posent avec acuité sur l’ensemble du<br />
territoire bissau-guinéen.<br />
Cette étude, qui se veut un état des lieux, tente d’identifier les vrais partenaires et bénéficiaires<br />
des programmes et services du CTA en Guinée-Bissau, avant de passer en revue leurs besoins<br />
réels. Elle met également en exergue l’appui des partenaires financiers et propose des solutions<br />
aux problèmes qui minent le secteur de l’information agricole.<br />
Méthodologie<br />
La présente étude a été réalisée sur la base de recherches bibliographiques et d’entretiens avec<br />
les responsables d’institutions directement ou indirectement impliquées dans la gestion de<br />
l’information et de la communication sur l’agriculture et le développement rural du pays<br />
(ministères, ONG, associations de producteurs, etc.). De même, nous avons pu obtenir une série<br />
d’informations et de données statistiques mettant en évidence le profil du pays. Nous avons<br />
ensuite cherché des informations plus approfondies sur certaines institutions liées au secteur<br />
agricole et rural et qui ont été retenues pour l’intérêt particulier qu’elles portent à la gestion de<br />
l’information, de la communication et pour le rôle majeur qu’elles jouent dans ce domaine en<br />
Guinée-Bissau. Enfin, nous disposons de données de base sur ces institutions (nom, mission,<br />
adresse, etc.) qui nous permettent d’identifier celles qui pourraient devenir des partenaires du<br />
CTA.<br />
Conclusion<br />
En Guinée-Bissau, tous les secteurs clés de l’agriculture et du développement rural font face à<br />
d’importants besoins en informations. Parallèlement, on accorde peu d’attention aux petits<br />
producteurs et aux communautés rurales qui, pourtant, contribuent à plus de 80 % à la<br />
production agricole.<br />
Les institutions impliquées ont d’énormes besoins en informations dans leurs domaines de<br />
compétence respectifs. Mais le problème majeur qui se pose est lié à l’insuffisance et à<br />
l’indisponibilité de l’information technique en langue portugaise (la langue officielle) ou en<br />
langues nationales (créole et autres langues vernaculaires). Les sources d’informations<br />
disponibles au plan national sont sous-exploitées, faute de moyens. À cela s’ajoute le peu de<br />
moyens matériels et financiers nécessaires à la réhabilitation des infrastructures endommagées, à<br />
v
la formation et au recyclage du personnel technique qui, aujourd’hui, est en nombre insuffisant<br />
dans les différentes institutions du pays.<br />
Il convient également de rappeler que le taux d’analphabétisme est assez élevé dans le monde<br />
rural ; ce qui ne facilite guère les flux d’informations.<br />
Le CTA travaille directement ou indirectement avec beaucoup d’institutions bissau-guinéennes<br />
mais il est mal connu de la plupart d’entre elles. Aussi faut-il mettre en place un mécanisme<br />
permettant aux institutions bissau-guinéennes actives dans la gestion de l’information et de la<br />
communication de mieux connaître le CTA et de profiter de ses importants appuis en la matière.<br />
Recommandations<br />
Il est important de mettre en place de toute urgence un mécanisme d’organisation interne pour mieux<br />
gérer l’information et la communication en rapport avec l’agriculture et le secteur rural. Il serait opportun<br />
de disposer au plan national d’une unité de gestion de l’information agricole où seraient impliquées les<br />
institutions clés dans les domaines du développement rural et de l’agriculture.<br />
Il faut mettre l’accent sur la formation dans le domaine des technologies de l’information et de la<br />
communication (TIC) et de la gestion de l’information et de la communication (GIC). L’équipement et la<br />
réhabilitation des centres de documentation agricole et autres centres détruits par la guerre doivent aussi<br />
mériter une attention particulière.<br />
Les institutions proposées comme partenaires du CTA sont au nombre de 4 :<br />
l’Institut national de recherche agricole (INPA), l’Action pour le développement (AD), l’Association<br />
pour la promotion et le développement local (APPRODEL) et l’Institut de la biodiversité et des zones<br />
protégées ( IBAP).<br />
vi
1. INTRODUCTION<br />
1. Créé en 1983 dans le cadre de la Convention de Lomé signée par les États du groupe<br />
ACP et les pays membres de l’Union européenne (UE), le Centre technique de coopération<br />
agricole et rurale (CTA) travaille essentiellement par le biais d’organismes intermédiaires et<br />
partenaires pour la promotion et le développement rural. Au travers de ses différents<br />
partenariats, le CTA souhaite renforcer les capacités de production et de gestion de<br />
l’information des organisations des pays ACP pour leur permettre de développer leurs réseaux<br />
d’informations et des stratégies de communication appropriées.<br />
2. Très souvent, une situation de guerre extrême entraîne la destruction complète des<br />
institutions publiques (politiques, économiques, sociales) de même qu’elle change la nature et<br />
l’importance des institutions informelles. C’est ce qui s’est passé dans des pays tels que<br />
l’Angola, l’Érythrée, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Rwanda et la Sierra Leone. Malgré<br />
certaines caractéristiques communes (70 % de la population vivent de l’agriculture, un faible<br />
taux de scolarisation, un niveau élevé d’insécurité alimentaire, un nombre important de<br />
populations déplacées et de soldats démobilisés, un faible accès aux nouvelles TIC), le rythme<br />
de réhabilitation ne peut être identique car certains pays sont plus avancés que d’autres.<br />
3. C’est dans ce contexte que le CTA a initié une étude d’évaluation des besoins en<br />
informations agricoles des pays africains ACP en situation postconflictuelle. Le présent<br />
document fait le point de la situation sur la Guinée-Bissau.<br />
4. De manière générale, cette étude va permettre d’identifier les vrais partenaires et<br />
bénéficiaires des programmes et services du CTA en Guinée-Bissau. Il s’agit notamment de :<br />
• identifier les besoins des acteurs clés en matière d’information agricole liée aux produits<br />
et services fournis par le CTA ;<br />
• identifier les besoins des acteurs potentiels susceptibles de bénéficier des activités et<br />
services du CTA dans le domaine du renforcement des capacités de gestion de<br />
l’information et de la communication pour l’agriculture et le développement rural ;<br />
• identifier les partenaires et bénéficiaires potentiels des activités et services du CTA ;<br />
• mettre en place une solide base de données initiales en vue de faciliter le suivi-évaluation<br />
des activités qui seront menées.<br />
5. Enfin, l’étude vise à apporter essentiellement une assistance conséquente aux trois (3)<br />
départements opérationnels du CTA et à leurs représentations locales, en vue d’améliorer et de<br />
mieux cibler les principales activités et interventions à mener au profit des partenaires et<br />
bénéficiaires potentiels que sont les femmes, les jeunes, le secteur privé et les différentes<br />
organisations de la société civile.<br />
6. L’étude a été réalisée sur la base de :<br />
• questionnaires adressés à un certain nombre d’organisations publiques et privées,<br />
d’organisations non gouvernementales (ONG) et d’associations paysannes.<br />
• documentation qui a permis de mieux se renseigner sur le pays.<br />
• contacts et entretiens avec des personnes ressources.<br />
7. Cette démarche nous a amenée à faire l’état des lieux en termes de renforcement des<br />
capacités institutionnelles et de besoins en informations des partenaires.<br />
8. Les annexes fournissent des données statistiques exhaustives sur l’agriculture (y compris<br />
la pêche et le secteur forestier) et des informations sur le profil socioéconomique, la situation<br />
1
des médias et le système des télécommunications du pays. Elles dressent également le profil de<br />
toutes les organisations qui interviennent dans le secteur de l’agriculture (avec leurs cartes de<br />
visite, noms, adresses, coordonnées téléphoniques, e-mail, etc.). De même, elles proposent des<br />
informations plus détaillées sur les institutions clés qui ont été interrogées et qui travaillent dans<br />
le domaine de l’agriculture.<br />
9. L’historique de l’étude est également précisé dans les termes de référence (Annexe I).<br />
2
2. PROFIL DU PAYS (VUE D’<strong>EN</strong>SEMBLE)<br />
10. La Guinée-Bissau est un pays lusophone. Elle couvre une superficie de 36 125 km² avec<br />
une population de 1 337 000 habitants (INEC 2005). Elle est limitée au nord par le Sénégal et au<br />
sud par la République de Guinée-Conakry.<br />
11. Le relief est très peu accidenté. On distingue deux régions avec une topographie<br />
différente : une plaine côtière profondément marquée par de nombreux fleuves et rivières dont<br />
les plus importants décrivent de vastes méandres et, à l’est de cette plaine, des plateaux (Bafata,<br />
Gabú) de faible altitude. Du point de vue climatique, la Guinée-Bissau se trouve dans le<br />
domaine phytogéographique soudano-guinéen avec deux saisons bien distinctes : une saison des<br />
pluies de 5 à 6 mois (mai à octobre) et une saison sèche de 6 à 7 mois (novembre à mai). Les<br />
précipitations diminuent du sud vers l’est avec environ 2 600 mm au sud-ouest et 1 200 mm à<br />
l’extrême nord-est. La température moyenne varie entre 26,5 et 28,1°C, avec de faibles<br />
amplitudes thermiques entre les minima et les maxima.<br />
12. La population bissau-guinéenne est inégalement répartie sur le territoire national avec<br />
une forte densité dans les zones urbaines et périurbaines et une densité faible dans les zones<br />
rurales. Les groupes ethniques les plus représentatifs sont au nombre de 17. La répartition<br />
ethnique est la suivante : les Ballantes (30 %), les Peulhs (21 %), les Manjak (15 %), les<br />
Mandingues (12 %), les Papels (8 %), les Mancagnes (3 %), les Beafadas (3 %) et les Bijagos<br />
(3 %).<br />
13. Le conflit militaire de juin 1998, qui a duré pratiquement une année, n’est pas sans<br />
conséquences sur l’état du pays. En effet, il a entraîné la destruction non seulement des<br />
habitations mais aussi des édifices publics dont les services d’information et de communication.<br />
Il a également provoqué le déplacement de milliers de personnes et désorganisé les systèmes de<br />
production agricole.<br />
14. De même, le système d’information et de communication, la documentation ont fait les<br />
frais de cette guerre. Les principaux documents stratégiques ont disparu avec la destruction de la<br />
bibliothèque nationale, de l’Institut national des statistiques et recensements (INEC), des centres<br />
de documentation des ministères de l’Agriculture et des Ressources naturelles, des centres de<br />
documentation et de recherche de Coli et Bissora, Ad, Tiniguena, etc. Depuis, aucune étude<br />
exhaustive n’a été menée pour faire l’état des lieux sur les services d’information et de<br />
communication. Ce qui suppose un travail de recherche approfondi, surtout sur le plan régional,<br />
pour retrouver les documents déplacés vers les régions et éviter qu’ils soient volés ou<br />
éventuellement détruits.<br />
2.1. Agriculture, pêche, ressources forestières, pastoralisme<br />
2.1.1. Agriculture<br />
15. L’économie du pays repose essentiellement sur le secteur agricole qui emploie plus de<br />
80 % de la population active et contribue à hauteur de 50 % à la formation du PIB. Cependant,<br />
l’instabilité politique d’une part et les difficultés techniques et structurelles (petite taille des<br />
exploitations, déforestation…) d’autre part, ont fortement fragilisé le secteur agricole. La<br />
population agricole nationale a considérablement diminué au cours de ces dernières années. Les<br />
3
esoins alimentaires des populations ne sont couverts qu’en partie. Le pays dépense<br />
annuellement plus de 15 millions de dollars USD pour l’achat de produits alimentaires.<br />
16. La Guinée-Bissau dispose d’environ 1 410 000 ha de terres arables (soit 39 % de la<br />
superficie totale du pays) répartis de la manière suivante :<br />
Plateaux 1 104 000 ha (78 %) ;<br />
Bas-fonds 200. 000 ha (14 %) ;<br />
Mangroves 106. 000 ha (8 %).<br />
17. Près de 90 000 exploitations agricoles familiales se répartissent ces terres, dont près de<br />
400 000 ha seulement (ou le tiers) sont effectivement exploitées.<br />
18. Les femmes jouent un rôle central dans l’agriculture bissau-guinéenne. Bien que ne<br />
représentant que 49 % de la population active en milieu rural, elles effectuent plus de 55 % du<br />
travail agricole. Les femmes sont particulièrement présentes dans l’horticulture, la culture du riz<br />
des bas fonds (sarclage et récolte du riz), la riziculture de mangrove ; elles prennent en charge la<br />
transplantation, la récolte des noix de cajou, l’élevage de poules, de porc et de petits ruminants,<br />
la production de lait, le ramassage des fruits et des noix, ainsi que l’ensemble des opérations de<br />
transformation des fruits (décorticage des noix, production de vin, battage du riz, transformation<br />
du poisson). Elles s’occupent aussi de la pêche de subsistance (ramassage de mollusques, pêche<br />
de petits poissons pour la consommation familiale).<br />
19. La campagne agricole 2005-2006 est meilleure que celle de l’année dernière. En effet, la<br />
production brute céréalière totale est estimée à 212 438 tonnes, soit une augmentation de 24 %<br />
par rapport à la production de la campagne précédente évaluée à 171 375 tonnes, soit une<br />
augmentation de 37 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années (de 2000 à 2004) qui<br />
était de 155 508 tonnes. Les autres cultures pratiquées sont le manioc (1 400 ha), l’arachide<br />
(15 700 ha), le coton (3 000 ha), ainsi que les haricots (3 500 ha), puis les légumes frais, les<br />
autres tubercules, l’huile de palme et les fruits (banane, mangue, citron, etc.). En 1995, la<br />
superficie de noix de cajou plantée était de 103 000 ha. Actuellement elle est de l’ordre de<br />
200 000 ha.<br />
2.1.2. La pêche<br />
20. Le secteur de la pêche dispose d’un potentiel de 1,3 million de tonnes de produits<br />
halieutiques. Il emploie plus de 10 000 personnes et contribue pour 4 % au PIB et pour 43 % au<br />
budget général de l’État (d’après les dernières estimations du ministère de la Pêche). Les<br />
données sur la pêche artisanale situent le nombre de pêcheurs à 9 000, dont la moitié est originaire<br />
des pays voisins (Sénégal, Guinée-Conakry, Sierra Leone, Mali). Ces pêcheurs utilisent environ 2 300<br />
pirogues de type « nhomincas » et « monoxyles », dont 24% avec moteur. Parmi les 3 000<br />
propriétaires de pirogues (destinées à la pêche et au transport du poisson), 68,5% travaillent<br />
partiellement dans cette activité. Les pêcheurs disposant d’une licence sont répartis comme suit :<br />
901 nationaux, 501 Sénégalais et le reste d’autres nationalités. Ces pêcheurs commercialisent<br />
annuellement environ 135 000 tonnes dont 25 000 tonnes sur le marché local. Dans l’archipel des<br />
Bijagos, il y a d’innombrables campements de pêcheurs qui s’adonnent à la transformation du poisson<br />
(fumage, séchage, salaison). Les poissons capturés sont acheminés à partir de ces campements vers les<br />
pays de la sous-région (Guinée, Sierra Leone, Sénégal, Gambie) pour y être commercialisés. Il faut aussi<br />
souligner qu’un nombre considérable de femmes (plus de 1 000) joue un rôle très important dans<br />
le développement de cette activité, au niveau du secteur informel. La pêche industrielle est<br />
4
pratiquée par les grands bateaux qui disposent d’une licence octroyée par le ministère de la<br />
Pêche et de l’Économie maritime.<br />
21. La pêche artisanale est confrontée à des problèmes techniques de conservation et de<br />
transformation (les techniques utilisées sont essentiellement traditionnelles). Le séchage, le<br />
salage, la fermentation et le fumage sont les activités les plus courantes. La production annuelle<br />
de poisson est estimée à environ 85 000 tonnes, dont 20 400 tonnes pour la pêche artisanale. Ce<br />
sous-secteur fournit 62 % du poisson consommé à l’échelle nationale. La consommation<br />
annuelle de poisson par habitant est de 25 à 28 kg. La contribution du secteur à la balance des<br />
paiements provient de la vente de licences de pêche aux navires étrangers, des amendes, mais<br />
aussi des exportations de poissons et de crevettes congelés. La capacité moyenne d’exploitation<br />
des ressources halieutiques de la Guinée-Bissau est de 275 000 tonnes/an. Depuis 1987, la part<br />
des produits halieutiques dans les exportations atteint 17,1 %. Elle est tombée à 4 % en 1993. À<br />
partir de 1993, les exportations sont quasiment devenues nulles.<br />
Tableau 2.1.2.1 Principaux indicateurs relatifs aux cinq dernières années (pêche industrielle)<br />
Année Accords de<br />
pêche<br />
Nombre de<br />
licences<br />
Nombre de<br />
navires<br />
Production<br />
(tonnes)<br />
Amendes/Licences<br />
(FCFA)<br />
2000 4 240 214 38 112,7 1 479 450,7<br />
2001 3 217 192 30 990,6 1 262 030,7<br />
2002 3 248 164 29 441,7 2 659 986,6<br />
2003 6 282 205 42 406,9 3 386 533,1<br />
2004 3 228 171 43 141,0 2 532 332,8<br />
Source : CIPA /ministère de la Pêche de Guinée-Bissau, 2005.<br />
Tableau 2.1.2.2 Statistiques de la pêche artisanale de 1998-2003<br />
Année Production<br />
(en tonnes)<br />
Avec<br />
moteur<br />
À voile<br />
ou rame<br />
Art de<br />
pêche<br />
hors bord<br />
1997 22 312 n.d n.d n.d<br />
1998 20 000 99 423 359<br />
1999 21 000 99 423 359<br />
2000 21 050 94 562 388<br />
2001 24 000 94 562 388<br />
2002 25 200 n.d n.d n.d<br />
2003 26 460 n.d n.d n.d<br />
Source : INEC, ministère de la Pêche.<br />
Les données relatives à la pêche artisanale sont en cours d’analyse en vue de leur publication. En termes<br />
d’amendes, la contribution du sous-secteur de la pêche industrielle est estimée à 1 129 823 977 Fcfa en<br />
2004 et 279 000 000 Fcfa en 2005. Quant à la pêche artisanale, les amendes sont de l’ordre de<br />
3 600 000 Fcfa en 2004 et 34 808 388 Fcfa en 2005 (information du ministère de la Pêche de Guinée-<br />
Bissau, 2005).<br />
2.1.3. Ressources forestières<br />
22. Selon les études menées par SCET-International en 1978 et ATLANTA CONSULT en<br />
1985, les ressources forestières couvrent 70 à 64 % de la superficie du pays, soit 2,1 millions<br />
d’hectares. Il est important de souligner que faute d’études pertinentes dans ce domaine depuis<br />
1978, nous ne pouvons disposer d’autres données statistiques plus récentes (voir Tableau<br />
II.1.2.2 et Tableau II.1.2.3 en annexe).<br />
5
23. Après l’agriculture et la pêche, le secteur du bois et des produits dérivés constitue la<br />
troisième source de revenus pour l’économie nationale. Il y a un très faible taux<br />
d’industrialisation de la filière bois et produits dérivés dont la production reste sous-utilisée.<br />
Celle-ci est estimée à 30–40 000 m 3 de grumes par an, mais seuls 17 000 m 3 font l’objet d’une<br />
transformation industrielle dont 7 500 m 3 de sciages. La plupart des industries forestières sont<br />
caractérisées par un faible niveau de technologie, une faible capacité de production, une<br />
mauvaise qualité des produits et un gaspillage excessif de la matière première. Pendant la<br />
campagne forestière 2005/2006, le volume de bois en exploration était de 3 692,752 m3 alors<br />
que celui des grumes de bois d’œuvre exportés en 2004/2005 était de 1 223,22 m3.<br />
24. Les ressources forestières jouent un rôle primordial dans la satisfaction des besoins de<br />
base des populations. En effet, non seulement elles constituent la source d’approvisionnement<br />
quasi exclusive en bois de construction, mais encore elles contribuent pour plus de 85 % à la<br />
prise en charge des besoins en énergie domestique, des besoins alimentaires (produits de<br />
cueillette, chasse), ainsi que des besoins en produits pharmaceutiques (pharmacopée<br />
traditionnelle). Elles servent également de support à d’autres activités productives, en particulier<br />
l’apiculture qui commence à avoir une importance capitale en milieu rural.<br />
25. D’après les résultats de l’inventaire de la faune, il existe en Guinée-Bissau environ 230<br />
espèces réparties en 87 familles. Il existe également 374 espèces d’oiseaux réparties sur environ<br />
31 familles. La flore bissau-guinéenne est composée de 1 186 espèces répertoriées, réparties en<br />
160 familles et environ 12 espèces endémiques.<br />
26. Seules les scieries de Bissorã et de Bambadinca ont bénéficié de techniques modernes<br />
nécessitant des capitaux importants. Pour stimuler les investissements dans la modernisation des<br />
industries forestières locales, il est nécessaire d’associer le marché local au marché international.<br />
2.1.4 Pastoralisme<br />
27. Les produits d’élevage représentent 17 % du PIB de la Guinée-Bissau et 32 % du PIB du secteur<br />
agricole. Le cheptel est dominé par les bovins, les ovins, les caprins et les volailles :<br />
• les bovins sont estimés à 524 891 têtes ;<br />
• les ovins à 311 521 têtes ;<br />
• les caprins à 267 456 têtes ;<br />
• les porcins à 67 000 têtes ;<br />
• les volailles à 478 476 têtes.<br />
28. Dans l’est du pays, où le système d’élevage est basé sur le bovin, la population est à plus<br />
de 90 % de confession musulmane. Les peulhs, le groupe ethnique majoritaire, se distinguent au<br />
plan social par le nombre de têtes de bétail (de bovins) dont ils disposent. Autrefois, le peulh<br />
pratiquait surtout un système d’élevage de type contemplatif avec une faible valeur économique.<br />
Il pleurait son animal mort et ne profitait quasiment que de son lait (alimentation et petite<br />
commercialisation). L’introduction de la traction animale après l’indépendance et la dynamique<br />
de la société ont contribué à une meilleure valorisation de l’élevage des bovins. La traction<br />
animale était utilisée pour mettre en valeur de grandes superficies de cultures de rente comme<br />
l’arachide, le coton... et les cultures alimentaires comme le mil, le maïs et le sorgho. Il y a aussi<br />
la vente d’animaux pour financer le voyage des enfants vers l’Europe. Les peulhs ne pratiquent<br />
pas l’élevage de porcins. Ce type d’élevage est surtout pratiqué par les populations animistes et<br />
catholiques qui vivent à l’est du pays.<br />
6
29. En matière de pâturages, il est difficile d’évaluer les potentialités du pays. Les ressources<br />
fourragères sont mal connues, tout comme les paramètres zootechniques, faute d’enquêtes<br />
systématiques et de données actualisées. Les pâturages sont constitués essentiellement de zones<br />
sylvopastorales (savanes arborées et forêts claires), de chaumes (y compris celles des bolanhas)<br />
et de terres en jachère. Ces dernières renferment de fortes potentialités sur le plan fourrager<br />
surtout pendant la saison des pluies.<br />
30. Les systèmes de production où l’élevage occupe une place de choix sont situés à l’est<br />
(Bafata) et au nord (Bissorã et Farim) du pays qui comptent environ 95% du total du cheptel<br />
constitué de ruminants. Le bétail est généralement géré par les agropasteurs peulhs. La<br />
consommation annuelle de viande est de 6 kg/habitant/an. Une grande partie de la demande est<br />
satisfaite par les importations de volailles.<br />
2.2 Capacité de gestion de l’information et de la communication (GIC)<br />
31. Les entretiens que nous avons eus avec les responsables des 30 institutions présentes<br />
dans l’agriculture et le développement rural nous ont permis de faire le point de la situation sur<br />
la gestion de l’information et de la communication. Les informations que nous livrons ici<br />
proviennent des entretiens et interviews réalisés à travers des questionnaires dont le contenu est<br />
décrit aux annexes II.2 et II.3.<br />
32. La Guinée-Bissau n’a mis en place aucune politique ni stratégie de gestion de<br />
l’information et de la communication dans le domaine de l’agriculture. Les problèmes identifiés<br />
sont essentiellement dus à une mauvaise organisation interne, une sous-utilisation du personnel,<br />
une insuffisance des équipements et des moyens financiers. Autant de difficultés qui se sont<br />
aggravées avec la guerre du 7 juin 1998. Dans presque toutes les institutions interviewées, il<br />
existe de petites unités d’information et communication plus ou moins mal organisées. Leurs<br />
niveaux de développement, de formation, de performance de leur personnel et leur capacité à<br />
servir les utilisateurs varient d’une institution à une autre.<br />
33. La plupart des techniciens de l’information et de la communication ont été formés sur le<br />
tas et n’ont donc pas de culture dans le domaine de la recherche et du traitement de<br />
l’information. Il n’existe pas de fonds spécial pour l’achat de revues et autres documentations.<br />
La quasi-totalité des informations documentaires sont fournies gratuitement. On note un manque<br />
de connaissance des nouvelles technologies de l’information et de la communication en général<br />
et surtout de leur utilisation. La maintenance du matériel n’est pas correctement assurée, faute<br />
de moyens financiers et de personnel technique adéquats.<br />
34. Les bibliothèques et centres de documentation sont les lieux privilégiés de stockage et de<br />
conservation de l’information sur le secteur agricole et le développement rural. La Guinée-<br />
Bissau disposait, avant la guerre du 7 juin 1998, d’une série de bibliothèques et de centres de<br />
documentation dédiés à l’agriculture et au développement rural, qui permettaient aux institutions<br />
de recherche et de développement bissau-guinéennes de mieux s’informer pour mieux agir. La<br />
bibliothèque de l’INEP était une bibliothèque de référence au niveau de l’Afrique occidentale.<br />
Mais pendant la guerre, elle a été partiellement détruite avec d’énormes pertes de documents<br />
sonores et écrits que la direction de l’Institut tente actuellement de reconstituer. Il en va de<br />
même pour les centres de documentation de l’INPA, du CIPA, de MADR, AD, TINIGU<strong>EN</strong>A,<br />
etc. Au niveau du ministère de l’Agriculture, il existe un centre de documentation, le CDEDA,<br />
qui est rattaché au Bureau de planification agricole. Il est composé des divisions suivantes :<br />
7
• la division de la documentation, de la collecte, du traitement et de la diffusion de toutes<br />
les informations agricoles (bulletins d’information, rapports scientifiques, rapport<br />
annuels, comptes rendus de conférences) ;<br />
• la division de la radio et télévision rurales, chargée de la collecte, du stockage et de la<br />
diffusion des informations dans le monde rural via l’antenne de la radio nationale.<br />
Il faut toutefois souligner que la division de la radio/télévision n’est pas opérationnelle<br />
actuellement, à cause de la perte de matériel subie après le conflit armé du 7 juin 1998. De plus,<br />
son mandat n’est pas clairement défini.<br />
35. Au niveau de ce ministère, il existe un centre de documentation de la direction de<br />
l’Élevage chargé de la collecte d’informations à l’échelle régionale auprès des éleveurs<br />
(enquêtes réalisées par les projets au niveau des régions).<br />
36. La direction générale de l’INPA dispose de centres de documentation au plan central et<br />
au niveau de ses quatre centres de recherche, avec une série de manuels, d’ouvrages et d’études<br />
sur les différents cultivars du pays (technologies nouvelles et appropriées). Le CIPA (ministère<br />
de la Pêche) dispose d’une cellule de statistiques. Le ministère des Ressources naturelles dispose<br />
aussi d’un centre de documentation et de communication qui collecte et diffuse les informations<br />
sur l’eau et l’assainissement.<br />
37. La collecte et la gestion de l’information sont d’une importance capitale pour<br />
l’agriculture et le développement rural. En effet, dans un pays où le taux d’analphabétisme est<br />
élevé, une attention particulière doit être accordée à la gestion de l’information collectée et à son<br />
accessibilité pour les producteurs. Il arrive que beaucoup d’informations soient collectées mais<br />
c’est leur traitement qui pose encore de très sérieux problèmes. Ceux-ci sont souvent dus au<br />
manque de matériel informatique, de personnel motivé et qualifié. La collecte d’informations est<br />
assurée par des enquêteurs issus en majorité du milieu urbain, qui ont une faible appréhension<br />
des vrais problèmes des populations rurales et une connaissance très limitée des aspects liés à<br />
l’information et à la communication.<br />
38. Au niveau des ONG, AD et TINGU<strong>EN</strong>A disposent de centres de documentation qui<br />
collectent tous les documents techniques, diffusent des rapport annuels, des études et organisent<br />
des séminaires et des visites d’échange d’expériences entres les agriculteurs. Enfin, les ONG<br />
comme KAFO, APRODEL et DIVUTEC ont de petites unités documentaires avec des fiches<br />
techniques simplifiées pour la formation des producteurs.<br />
39. La capacité de publication est une condition indispensable à la crédibilité et à la notoriété<br />
de toute institution qui travaille dans le développement agricole. Dans le cas particulier de la<br />
Guinée-Bissau, les capacités de publication sont très réduites, compte tenu du manque de<br />
ressources humaines bien formées, du manque de matériel et d’équipements adéquats et de la<br />
faible motivation des professionnels de la publication. Cette situation a été aggravée par la<br />
guerre qui a entraîné la fuite des cerveaux et la perte de beaucoup de matériel et équipements.<br />
Au niveau des différentes institutions, la publication se limite aux rapports annuels d’activités, à<br />
la compilation d’informations techniques et à la distribution des rapports de projets.<br />
40. On note souvent une irrégularité au niveau même de la publication de ces rapports, en<br />
raison du manque de moyens financiers ou d’équipements techniques nécessaires au traitement<br />
de l’information. Au niveau du ministère de l’Agriculture, le service de publication produisait<br />
un bulletin d’information agricole intitulé «Bentem» et financé par la coopération portugaise.<br />
Mais après la parution du septième numéro, le financement a pris fin. AD bénéficie actuellement<br />
8
d’un financement de l’Union européenne, de la FAO et de l’UICN pour la production de<br />
manuels techniques.<br />
41. Divers moyens sont utilisés au niveau des systèmes de vulgarisation et de formation<br />
agricoles : médias, supports audiovisuels, affiches, fiches techniques... Dans la majeure partie<br />
des cas, les techniques de formation utilisées sont inadaptées en raison de la faible prise en<br />
compte des vraies aspirations des paysans. Au niveau de la recherche, la diffusion des messages<br />
techniques et des nouvelles technologies est actuellement bloquée à cause d’un manque de<br />
publication des résultats obtenus et de l’inexistence d’un service de vulgarisation efficient.<br />
42. On note un faible accès aux nouvelles techniques d’information et de communication.<br />
L’usage des micro-ordinateurs n’est guère répandu. Dans l’administration publique, le matériel<br />
informatique est peu performant et souvent sous-utilisé faute d’une bonne maîtrise des<br />
programmes de gestion de l’information et de la communication. Le manque d’énergie<br />
électrique au niveau des villages et des villes pose aussi des problèmes quant à l’exploitation du<br />
matériel informatique par les ONG installées en milieu rural. L’utilisation d’Internet est<br />
insuffisante au niveau de toutes les institutions à cause de son coût très élevé. Dans les<br />
institutions publiques, il existe au moins un ordinateur connecté à Internet. Mais la sousutilisation<br />
d’Internet s’explique également par le manque d’énergie électrique. De plus, le<br />
téléphone coûte cinq fois plus cher qu’au Sénégal ; ce qui ne facilite pas l’utilisation de cet outil<br />
par les institutions qui travaillent dans le domaine de l’agriculture et du développement rural.<br />
43. Les capacités de communication sont très réduites du fait de l’insuffisance des moyens<br />
de communication efficaces (moyens de transport, lignes téléphoniques, Internet, site Web,<br />
organisations de rencontres et séminaires). Mais aujourd’hui, avec l’implantation du téléphone<br />
mobile et l’augmentation des services Internet, la situation s’est légèrement améliorée.<br />
Cependant, beaucoup d’autres problèmes liés au manque de moyens et de personnel se posent<br />
encore avec acuité. Les médias et la presse écrite ont des problèmes d’ordre financier, matériel<br />
et de gestion des ressources humaines. Au niveau des programmes radiophoniques et télévisuels,<br />
tout comme des supports écrits, on ne fait guère référence aux besoins des paysans en matière<br />
d’agriculture et de développement rural. La plupart des journalistes sont sous-utilisés et ne<br />
peuvent exercer efficacement leur profession.<br />
44. Les principales relations de collaboration entre les institutions spécialisées dans<br />
l’information et la communication sont tissées à partir de l’extérieur (bailleurs de fonds). Le<br />
système de collaboration interne entre ces institutions est très aléatoire et parfois inexistant.<br />
45. La plupart des institutions contactées ont un budget annuel de 50 000 à 500 000 euros.<br />
Le personnel chargé de l’information est très réduit au sein des institutions interrogées.<br />
Actuellement, une collaboration étroite est nécessaire entre les institutions qui travaillent dans<br />
l’agriculture et le développement rural. Il faut aussi un appui financier conséquent pour la<br />
reconstitution et le renforcement du « capital documentaire » des différentes bibliothèques et des<br />
centres de documentation.<br />
2.3 Services d’information agricole<br />
46. L’appui du CTA est très apprécié par les autorités bissau-guinéennes, notamment en ce<br />
qui concerne la fourniture du petit matériel d’information, de communication et de<br />
vulgarisation. Il faut aussi citer l’assistance du CTA pour la formation de documentalistes et<br />
d’archivistes, l’organisation de séminaires, d’ateliers et de visites d’échange d’expériences au<br />
9
niveau de la sous-région. Les structures impliquées dans l’information agricole au service d’un<br />
développement harmonieux du monde rural sont :<br />
• le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (CDEDA) ;<br />
• le Service des statistiques agricoles ;<br />
• le Service d’appui aux producteurs (vulgarisation) ;<br />
• les Centres de documentation des service de l’élevage et de la protection des végétaux ;<br />
• les Centres de documentation de l’INPA ;<br />
• le ministère de la Pêche ;<br />
• le ministère des Ressources naturelles ;<br />
• les médias (radios, télévision, presse, etc.…) ;<br />
• les ONG.<br />
47. Voici un bref rappel des caractéristiques de certaines de ces structures, à commencer par<br />
le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (CDEDA) : le CDEDA est rattaché au<br />
Cabinet de planification du ministère de l’Agriculture ; il a pour mission de collecter et de<br />
diffuser toutes les informations agricoles. Avant la guerre, il disposait de 400 documents et 98<br />
titres de périodiques. Actuellement, il ne bénéficie d’aucun appui financier. Son personnel est<br />
composé de 7 employés chargés de la production et de la publication des petits manuels de<br />
formation et des périodiques. En 1990, il a bénéficié d’un appui de la FAO dans le domaine de<br />
la documentation, pour renforcer la formation et l’aide en matériel. Actuellement, il est en voie<br />
de récupérer les documents perdus pendant la guerre. Ses besoins se situent surtout au niveau de<br />
la récupération des documents et de leur réorganisation.<br />
48. L’INPA : il est sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.<br />
L’INPA a pour objectif majeur de coordonner toutes les activités de recherche agricole dans le<br />
pays et d’appuyer le développement agricole et agroindustriel en Guinée-Bissau dans les<br />
secteurs public et privé. Il intervient dans le domaine de la recherche agronomique, de la<br />
production de matières végétales et animales, de la diffusion des nouvelles technologies, de la<br />
formation dans le domaine agricole, de la diffusion de l’information technique et scientifique et<br />
de la prestation de services (études, etc.). Il dispose de petits centres de documentation au niveau<br />
central comme au niveau des quatre centres de recherche (Bissora, Coli, Contuboel et<br />
Caboxangue).<br />
49. Le Service d’appui aux producteurs (SAP) est un service technique rattaché à la direction<br />
générale de l’Agriculture. C’est un service pluridisciplinaire qui est techniquement lié aux<br />
antennes régionales des services de vulgarisation. Il assiste les producteurs dans le domaine de<br />
la sensibilisation, de l’animation et de la formation. Ce service est indispensable pour faire<br />
parvenir aux producteurs les informations requises sur les nouvelles technologies et pour mieux<br />
prendre en compte leurs vraies aspirations des agriculteurs. Mais depuis la fin de l’Étatprovidence<br />
en Guinée-Bissau, la vulgarisation est devenue le parent pauvre de l’actuel processus<br />
de recherche de solutions pour le développement du secteur agricole. Les services publics de<br />
vulgarisation ne disposent plus des moyens nécessaires pour effectuer convenablement leur<br />
travail. Ils sont aujourd’hui partiellement remplacés par les ONG et les organisations paysannes<br />
qui permettent ainsi de faire le lien entre la recherche et le développement dans le secteur<br />
agricole.<br />
50. Le ministère de la Pêche : il est en charge du secteur de la pêche industrielle et artisanale.<br />
Il a défini ses principales orientations politiques et stratégiques au niveau de ces deux secteurs,<br />
avec un appui des partenaires au développement. Le centre de recherche appliquée de la Pêche,<br />
«CIPA », est l’organisation responsable de l’évaluation des ressources et, notamment, de la<br />
préparation des plans annuels de gestion des ressources halieutiques et du contrôle de qualité.<br />
10
C’est la structure compétente pour l’approbation des exportations vers l’Union européenne et les<br />
autres pays importateurs. Il s’occupe aussi de la publication, de la formation et de la collecte de<br />
données statistiques.<br />
51. Le service des statistiques : il a pour mission de collecter, traiter et diffuser les données<br />
statistiques agricoles. Il ne peut plus jouer son rôle faute non seulement de moyens mais aussi de<br />
ressources humaines. La plupart de ses techniciens ont abandonné leur poste pour partir à la<br />
recherche d’un travail plus rémunérateur.<br />
52. L’Institut national d’étude et de recherche (INEP) : sous la tutelle du ministère de<br />
l’Éducation nationale, il supervise toutes les études socioéconomiques et les recherches réalisées<br />
en Guinée-Bissau. Sa bibliothèque, qui disposait avant la guerre de 45 000 ouvrages, était bien<br />
équipée, avec un service de reprographie et le matériel informatique nécessaire pour la gestion<br />
de l’information et de la communication. Aujourd’hui, les procédures de traitement des<br />
documents sont en train d’être normalisées et le stockage s’effectue selon la CDU. La<br />
bibliothèque produit des bulletins bibliographiques et assure son autofinancement grâce aux<br />
études et recherche qu’elle réalise ou supervise. Toutes les infrastructures de gestion de<br />
l’information et de la documentation, ainsi que plusieurs documents écrits et sonores, ont été<br />
détruits pendant la guerre.<br />
53. Les médias : la Radiodiffusion nationale (RDN) dispose d’une radio rurale depuis 1993 ;<br />
avec la collaboration du CDEDA (ministère de l’Agriculture), les émissions se faisaient en<br />
créole et en langues vernaculaires. Les programmes de cette radio ont eu un impact très positif<br />
en milieu rural. Aujourd’hui, elle connaît une série de difficultés. Le manque de moyens<br />
financiers a entraîné son arrêt total.<br />
54. La télévision de la Guinée-Bissau a été mise en place en 1989, avec l’assistance de la<br />
coopération portugaise. Actuellement, elle traverse des difficultés d’ordre organisationnel dues<br />
au manque de moyens de communications modernes, indispensables pour le suivi des activités.<br />
55. Les radios privées installées dans le pays sont la radio Bombdom, la radio Voice de<br />
Quelele, la radio A hora é Nossa et la radio Pindjiquiti. Ces radios sont toutes localisées à<br />
Bissau, sauf la radio Bombolon qui vient d’ouvrir une antenne à Canchungo. Ces radios<br />
diffusent des émissions tous les jours de 6 heures du matin à minuit. Leurs programmes sont<br />
surtout axés sur les secteurs de la santé et de l’éducation. Mais les structures dont elles disposent<br />
ne leur permettent pas de couvrir les aspects liés à l’agriculture et au développement rural. Leurs<br />
programmes sont intégralement réalisés en milieu urbain et principalement au niveau de la<br />
capitale (Bissau). Il faut cependant souligner que ces radios sont très peu informées des<br />
possibilités d’appui que le CTA pourrait leur offrir pour aider au renforcement de leurs capacités<br />
d’intervention en milieu rural.<br />
56. Contrairement aux radios privées, les radios communautaires jouent un rôle très<br />
important dans la diffusion des informations en milieu rural, mais leur cadre juridique de<br />
fonctionnement est mal défini et mal connu ; ce qui pénalise souvent leurs performances<br />
en milieu rural. Aujourd’hui, les radios communautaires qui existent sont très sollicitées<br />
pour « faire passer » des informations sur l’agriculture et le développement rural. Ces<br />
radios doivent être soutenues pour permettre aux paysans de disposer d’informations<br />
techniques simplifiées dans le domaine de l’agriculture, en vue d’un développement<br />
socioéconomique harmonieux du milieu rural qui constitue, pour l’heure, le pilier de<br />
l’économie du pays. La plupart de ces radios communautaires méconnaissent le CTA qui<br />
est l’institution capable de soutenir leurs actions de développement. Cependant, quelques<br />
unes de ces radios reçoivent régulièrement des revues du CTA. Leur intégration dans le<br />
11
éseau permettrait une meilleure gestion des outils d’information et de communication<br />
disponibles sur le plan national et international.<br />
56. Au niveau de la presse écrite, les journaux comme Nô Pintcha et Gazeta, notamment,<br />
existent depuis 1975 ; ils rencontrent également des difficultés à l’instar des autres médias. Il<br />
faut néanmoins souligner que les journaux coûtent cher pour les citoyens et intègrent très peu<br />
d’informations sur les réalités du monde rural. L’Agence de presse de Guinée Bissau (ANG),<br />
créée en 1975 et l’Imprimerie nationale (INACEP) se sont fixé pour objectif de produire des<br />
journaux, des revues et des œuvres littéraires pour ainsi mieux contribuer à la promotion de<br />
l’écrit, au développement de l’éducation et au progrès socioéconomique du pays.<br />
57. S’agissant d’Internet, il n’existe que deux opérateurs. La navigation est très chère et coûte<br />
entre 500 et 1 000 Fcfa l’heure.<br />
58. Les Organisations non gouvernementales (ONG) sont très nombreuses. Elle sont regroupées<br />
dans une plate-forme de concertation appelée PLACON-GB. Presque toutes ces<br />
organisations travaillent en étroite collaboration avec les structures de base et les paysans.<br />
Très peu d’ONG sont spécialisées exclusivement en information et en communication. Elles<br />
travaillent plutôt dans le développement (introduction de nouvelles technologies, etc.) mais<br />
mènent des activités d’information intéressantes sur le secteur agricole. A titre d’exemple,<br />
l’organisation AD a contribué à la création de plusieurs radios communautaires et d’un<br />
centre de documentation. Elle développe aussi des actions avec les communautés de base<br />
dans les domaines de la sécurité alimentaire, du microcrédit, de la formation des jeunes et<br />
des femmes et de l’environnement (forêts, études bioécologiques au niveau de la forêt de<br />
Cantanhez). APRODEL jouit, quant à elle, d’une grande expérience dans le domaine de<br />
l’appui aux populations rurales (sensibilisation, formation, genre, études sur la<br />
décentralisation et la bonne gouvernance, information et protection de l’environnement).<br />
DIVUTEC est une ONG très expérimentée dans les caisses communautaires et le<br />
microfinancement. La plupart des ONG du pays mettent en oeuvre des actions à la base et<br />
travaillent surtout avec les organisations féminines paysannes. Malheureusement, ces femmes<br />
sont en majorité analphabètes. Ce handicap constitue une barrière entre les différentes<br />
couches de la population et nuit sérieusement à la bonne circulation de l’information.<br />
12
3. Analyse des besoins<br />
3.1 Besoins en informations<br />
59. Le tableau 3.1.1 nous permet d’avoir une vision synthétique des besoins en informations des<br />
principales institutions qui interviennent dans le secteur de l’agriculture en Guinée-Bissau.<br />
60. Le système d’information dans les différentes institutions est très mal géré. Il y a un manque<br />
d’informations statistiques au niveau des exploitations agrosylvopastorales. La collecte, la<br />
diffusion et le traitement des données sont insuffisants. La plupart des informations fournies<br />
le sont sur la base d’estimations peu fiables. Ce tableau met en exergue les besoins liés à la<br />
mise en œuvre des programmes déjà formulés et des futurs programmes. S’y ajoutent les<br />
besoins de renforcement des capacités des institutions, afin de les rendre plus aptes à gérer<br />
l’information et à garantir une meilleure efficience de leurs programmes d’activités.<br />
61. La majeure partie des représentants des institutions interrogées en milieu rural<br />
souhaiteraient avoir des monographies médiatisées tenant compte de leurs particularités, avec<br />
des informations sur les villages, les secteurs, les régions et différentes zones géographiques.<br />
Les besoins exprimés portent également sur des informations qui aideraient les paysans, les<br />
exploitants agricoles à mieux orienter leurs activités agricoles et extra agricoles (informations sur la<br />
météo, les prix des produits agricoles, les calendriers culturaux, la situation des marchés des denrées<br />
agricoles, la gestion rationnelle des ressources naturelles, l’introduction de nouvelles variétés, la<br />
protection des cultures, la transformation et le stockage des produits agricoles).<br />
62. Concernant la vulgarisation agricole, la relation recherche/vulgarisation est souvent mal<br />
gérée et les résultats de la recherche sont peu utilisés par les producteurs qui, de plus en plus,<br />
désirent être mieux informés et davantage impliqués dans ce processus où la démarche<br />
participative doit être privilégiée. Les besoins exprimés concernent surtout la gestion de<br />
l’information et de la communication (GIC), les technologies de l’information et de la<br />
communication (TIC), mais également les échanges d’expériences avec des pays de la sousrégion<br />
(vulgarisateurs, chercheurs et paysans).<br />
63. Il existe des problèmes au niveau de la relation entre la recherche qui produit les<br />
nouvelles technologies et les producteurs qui en sont les utilisateurs directs. La participation<br />
effective de ces derniers dans le processus est la condition sine qua non d’une meilleure<br />
utilisation des résultats de la recherche-développement. Les exemples de construction de<br />
barrages anti-sels en milieu rural après la guerre de libération sont très parlants. En effet, le<br />
manque d’implication des producteurs dans le processus a fait que tous les 48 barrages<br />
construits n’ont pas donné les résultats escomptés.<br />
64. On peut aussi citer les premières expériences d’introduction de variétés améliorées de<br />
riz. Après la guerre de libération, au cours d’une première phase, les chercheurs ont pensé qu’il<br />
fallait tout simplement proposer des variétés à haut rendement aux producteurs. Il a fallu des<br />
études de milieu menées à partir de 1984-85 pour comprendre qu’en plus du rendement, les<br />
agriculteurs accordaient beaucoup d’attention aux qualités organoleptiques, à la taille de la<br />
plante, etc.<br />
65. Les institutions qui travaillent dans le domaine de l’information et de la communication<br />
n’ont pas les moyens nécessaires pour recueillir auprès des différentes communautés rurales les<br />
informations sur l’agriculture et le développement rural. L’État non plus n’a pas les moyens<br />
corriger cette insuffisance. Pendant la guerre de libération, les producteurs ont été sollicités pour<br />
défendre la patrie. Au cours de la phase actuelle, plus complexe, de reconstruction économique,<br />
13
ils sont tenus à l’écart. Les vrais besoins du peuple sont occultés. Il faut que les institutions<br />
chargées de la gestion de l’information et de la communication changent la donne, en permettant<br />
aux producteurs de jouer le vrai rôle qui leur est dévolue en Guinée-Bissau.<br />
66. Les besoins en matière d’information et de communication sont multiples. Mais il y a un<br />
besoin de communication très spécifique qu’éprouvent les populations rurales, en raison de<br />
l’isolement des villages et des régions, des mauvaises routes, surtout pendant la saison des<br />
pluies. Il faut ajouter à cela d’autres besoins, à savoir : la promotion des échanges<br />
d’informations et d’expériences entre les villages, les secteurs, les régions et les différentes<br />
zones de développement ; les voyages d’études et les rencontres pour que les paysans sortent du<br />
cadre très restreint du village et soient mieux informés, dans l’optique d’une amélioration des<br />
performances de leurs systèmes de production animale et végétale et d’autres activités extra<br />
agricoles.<br />
67. Les ruraux ont besoin d’accéder aux moyens d’information et de communication pour<br />
qu’on arrête de parler à leur place sans vraiment connaître leurs vrais problèmes et aspirations.<br />
Ils ressentent de plus en plus le besoin d’être présents dans la production des médias, pour<br />
mieux sensibiliser les urbains et pour mieux rapprocher leur monde de celui des urbains qui ont<br />
souvent tendance à les sous-estimer.<br />
68. L’éducation alimentaire doit aussi être prise en compte dans un pays comme la Guinée-<br />
Bissau où les aspects nutritionnels sont très rarement pris en considération.<br />
14
Tableau 3.1.1 Résumé des besoins des institutions (à partir des questionnaires, entrevues, etc.)<br />
Nom Points forts Points faibles Besoins<br />
1 IBAP Existence d’un SIG et d’Internet. Pas de spécialiste dans le domaine de Publication à travers des dépliants et manuels.<br />
Existence d’un département de l’information et de la communication. Création de leur propre site Web.<br />
communication et information.<br />
Bonne utilisation du SIG pour une<br />
meilleure orientation des activités.<br />
Existence d’un noyau dur de cadres<br />
bien formés.<br />
Renforcement des capacités des cadres dans le domaine de la gestion de<br />
l’information et de la communication.<br />
Besoin d’images satellites, photos aériennes et cartes thématiques.<br />
Utilisation plus efficiente des SIG.<br />
Formation dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
2 CIPA Beaucoup de ressources humaines.<br />
Existence d’un département de<br />
statistiques, information et<br />
publication des données.<br />
Sources d’informations diversifiées.<br />
3 AD Existence d’un centre d’information<br />
et de documentation.<br />
Existence d’un centre multimédia.<br />
Coordination des 21 radios rurales au<br />
plan national.<br />
Gestion directe de 3 radios<br />
communautaires (une à Bissau, une<br />
dans la région de Tombali, une dans<br />
la région de Cacheu)<br />
Existence d’un plan stratégique.<br />
Existence d’un service Internet<br />
4 Radio<br />
Bombolom<br />
15 employés.<br />
1 personne formée dans le domaine<br />
de l’information et de la<br />
communication.<br />
Existence d’un programme météo<br />
pour les agriculteurs et les pêcheurs.<br />
Existence d’un plan stratégique<br />
global.<br />
Manque d’équipements informatiques et de<br />
formation continue des cadres.<br />
Pas de documentaliste bien formé.<br />
Faible diffusion des informations sur<br />
l’expérience d’AD dans le domaine de<br />
l’agriculture et du développement rural.<br />
Manque de documentation et d’équipements<br />
adéquats pour mieux intégrer l’agriculture<br />
et le développement rural.<br />
Manque de spécialistes dans le domaine la<br />
communication.<br />
Manque de formation continue des cadres.<br />
Manque de programmes radiophoniques<br />
bien structurés axés sur l’agriculture et le<br />
développement rural.<br />
Manque de moyens de transport (motos,<br />
l’information.<br />
Équipements informatiques modernes.<br />
Documentation logicielle adaptée à la gestion des bases de données.<br />
Formation à la gestion des bases de données et à l’analyse des données<br />
statistiques sur la pêche.<br />
Appui à la publication des données statistiques de pêche.<br />
Assistance technique en biostatistique de la pêche artisanale et industrielle.<br />
Formation dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
l’information.<br />
Amélioration de la gestion de l’information dans les domaines suivants :<br />
organisation des centres de documentation, systématisation et divulgation<br />
des expériences.<br />
Besoins en informations de caractère technique et échanges d’expériences<br />
avec d’autres organisations.<br />
Accès à la documentation technique, formation des formateurs dans les<br />
domaines du diagnostic, de la planification, du suivi-évaluation, de<br />
l’éducation dans le secteur environnemental, de la gestion des sites web, de<br />
la documentation et de l’animation rurale.<br />
Formation dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
l’information<br />
Formation au journalisme et des techniciens spécialisés en gestion de<br />
l’information.<br />
Augmentation de l’expertise dans le domaine du montage de projets sur le<br />
renforcement des capacités de la radio.<br />
Besoins en moyens pour mettre en place des programmes agricoles (1 seul<br />
programme météo).<br />
Besoin en ressources financières.<br />
Besoin en moyens de transport pour le recueil d’informations.<br />
Amélioration de la gestion de l’information (recueil et traitement de<br />
l’information).<br />
15
Nom Points forts Points faibles Besoins<br />
bicyclettes)<br />
Formation dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
l’information.<br />
5 UICN Existence d’un département pour la Diminution tendancielle des ressources Valorisation des outils d’information, valorisation des informations<br />
gestion de l’information sur le financières affectées à l’UICN (instabilité existantes.<br />
développement durable dans la zone politique).<br />
côtière et marine. Existence de bases<br />
de données sur les initiatives locales<br />
de développement.<br />
Appui au SIG sur la zone côtière.<br />
Formation à distance via Internet (atelier virtuel), participation au réseau de<br />
communication et information.<br />
Facilités d’accès au service Internet.<br />
Équipements informatiques et formation des cadres.<br />
Ressources financières plus consistantes.<br />
Existence d’une source de<br />
Amélioration de la gestion de l’information (recueil et traitement de<br />
financement, budget annuel : 420 000<br />
euros.<br />
Existence d’un plan stratégique.<br />
l’information).<br />
Formation dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
l’information.<br />
6 INPA Existence d’une équipe avec<br />
beaucoup d’expériences dans le<br />
domaine de la recherche-action.<br />
Existence de 5 centres de<br />
documentation.<br />
Existence d’un programme de<br />
recherche sur l’économie rurale et les<br />
systèmes de production.<br />
Utilisation de la méthodologie de<br />
recherche participative.<br />
Existence de personnels formés à la<br />
documentation et la diffusion de<br />
l’information (agricole).<br />
Grande expérience dans la recherche<br />
en milieu rural.<br />
7 INEP Existence d’une équipe<br />
pluridisciplinaire.<br />
Existence d’un centre de<br />
documentation de référence.<br />
Existence d’un service Internet.<br />
Existence d’une unité de cartographie<br />
8 Centre de<br />
Documentation<br />
du MADR<br />
Existence de ressources humaines.<br />
Existence d’un centre de<br />
documentation.<br />
Existence de matériel informatique<br />
et d’une documentation solide dans le<br />
Manque de moyens de communication les<br />
plus élémentaires du fait de la guerre du 7<br />
juin 1998 (fax et Internet).<br />
Manque de moyens de transport au niveau<br />
des centres de recherche (régions).<br />
Manque de ressources financières,<br />
humaines et matérielles.<br />
Plan stratégique non finalisé (suspension<br />
des financements du fait de l’instabilité<br />
politique.<br />
Manque de personnel qualifié dans le<br />
domaine de la gestion de l’information et de<br />
la communication.<br />
Manque de ressources financières<br />
Manque de formation continue des cadres.<br />
Manque de moyens informatiques<br />
performants.<br />
Manque de ressources financières<br />
consistantes.<br />
Manque de formation continue des cadres.<br />
Manque de moyens informatiques<br />
performants. Manque de cadres qualifiés<br />
Renforcement des capacités de gestion de l’information destinée aux<br />
agriculteurs et éleveurs.<br />
Formation continue des cadres.<br />
Matériel informatique au niveau des centres régionaux de recherche.<br />
Mise en place d’un service Internet et d’un site Web.<br />
Manuels et documents scientifiques sur l’agriculture en langue portugaise.<br />
Fiches techniques sur les cultures et la production animale en langues locales<br />
(créoles et langues vernaculaires).<br />
Formation des formateurs dans le domaine de la gestion de l’information et<br />
de la communication.<br />
Échanges d’expériences dans le domaine de la gestion de l’information et de<br />
la documentation avec les autres institutions des pays ACP travaillant dans<br />
la recherche agricole (visites, échanges de documents).<br />
Formation dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
l’information.<br />
Formation dans le domaine de la gestion de l’information et de la<br />
documentation.<br />
Réhabilitation du centre de documentation partiellement détruit pendant la<br />
guerre.<br />
Formation dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
l’information<br />
Besoins en ressources financières conséquentes.<br />
Formation dans le domaine de la gestion de l’information et de la<br />
communication.<br />
Réhabilitation du centre de documentation partiellement détruit pendant la<br />
guerre.<br />
16
Nom Points forts Points faibles Besoins<br />
domaine de l’agriculture.<br />
dans le domaine de la gestion de Équipement en matériel informatique plus performant, fournitures<br />
Appui ponctuel du CTA.<br />
l’information et de la communication. d’ouvrages et manuels techniques.<br />
Formation dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
l’information.<br />
9 APALCOF Plus de 24 ans d’expérience dans le<br />
développement communautaire.<br />
L’une des organisations de femmes la<br />
plus dynamique du pays.<br />
Existence d’une radio<br />
communautaire.<br />
Plus de 2 500 femmes impliquées.<br />
10 ANAG Existence d’une équipe d’agronomes<br />
bien formés.<br />
Forte représentativité des<br />
entrepreneurs agricoles.<br />
Existence d’un bureau.<br />
Reconnue par les pouvoirs publics.<br />
11 DIVUTEC Existence d’un plan stratégique<br />
quinquennal<br />
Existence d’une expertise nationale<br />
Forte représentativité du milieu<br />
paysan<br />
12 LVIA Existence d’un financement annuel<br />
de 500.000 euros<br />
Existence d’un service Internet<br />
Taux d’analphabétisme élevé.<br />
Conservatisme au niveau du leadership.<br />
Programme d’activité trop diversifié.<br />
Manque de moyens financiers adéquats.<br />
Extrême dépendance vis-à-vis des<br />
financement extérieurs.<br />
Pas d’outils de formation.<br />
Manque de programmes radiophoniques<br />
bien structurés axés sur l’agriculture et le<br />
développement rural.<br />
Manque d’informations sur les marchés<br />
agricoles.<br />
Manque de formation dans le domaine de la<br />
transformation des denrées agricoles<br />
périssables.<br />
Manque de moyens financiers.<br />
Faible représentation des petits agriculteurs.<br />
Manque de centre de documentation.<br />
Manque de cadres formés dans le domaine<br />
de la gestion de l’information et de la<br />
communication.<br />
Manque de moyens logistiques (moto,<br />
bicyclettes) et d’outils informatiques<br />
performants.<br />
Manque de service Internet, de tél. et fax.<br />
Manque de ressources financières pour<br />
satisfaire les besoins des groupes cibles.<br />
Manque de service Internet au niveau du<br />
bureau régional de Bissorã.<br />
Manque de spécialiste de la gestion de<br />
l’information.<br />
Besoins en ressources financières conséquentes.<br />
Formation dans le domaine de la gestion de l’information et de la<br />
communication.<br />
Renforcement des liens de collaboration avec le CTA et les autres<br />
institutions qui travaillent dans l’agriculture et le développement rural.<br />
Équipement en matériel informatique plus performant, fournitures de fiches<br />
techniques simplifiées.<br />
Formation dans le domaine de la transformation des denrées agricoles<br />
périssables.<br />
Informations sur les marchés agricoles régionaux, nationaux et<br />
internationaux.<br />
Besoins en ressources financières conséquentes.<br />
Formation dans le domaine de la gestion de l’information et de la<br />
communication.<br />
Renforcement des liens de collaboration avec le CTA et les autres<br />
institutions qui travaillent dans l’agriculture et le développement rural.<br />
Équipement en matériel informatique plus performant, fournitures de fiches<br />
techniques simplifiées et de manuels de formation sur les principales<br />
cultures stratégiques du pays (riz, anacardier, manguiers et agrumes).<br />
Formation des leaders dans le domaine de la gestion administrative et<br />
financière.<br />
Formation au SIG et à l’informatique, accès à Internet et aux logiciels de<br />
gestion.<br />
Renforcement des liens de collaboration avec le CTA et les autres<br />
institutions qui travaillent dans l’agriculture et le développement rural.<br />
Mise en œuvre de projets communs, échanges d’informations avec les autres<br />
institutions.<br />
Fourniture de documents dans le domaine de l’anthropologie.<br />
Création de bases de données sur toutes les activités réalisées.<br />
17
Nom Points forts Points faibles Besoins<br />
Pas de documentaliste.<br />
Formation dans le domaine de la gestion de l’information et de la<br />
communication.<br />
13 R<strong>EN</strong>ARC Regroupement de 21 radios<br />
communautaires du pays.<br />
Existence d’un siège national.<br />
Existence d’un microfinancement.<br />
Existence d’une solide équipe de<br />
professionnels de la radio formés sur<br />
le tas.<br />
Important financement extérieur.<br />
Incapacité à mettre en place des<br />
programmes radiophoniques tenant compte<br />
des vraies aspirations des populations<br />
rurales.<br />
Manque de spécialistes pour l’entretien et la<br />
réparation des équipements.<br />
Manque de formation dans le domaine de la<br />
collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
l’information.<br />
Manque de moyens de transport (motos,<br />
bicyclettes).<br />
Renforcement des capacités de mise en place des programmes axés sur le<br />
monde rural.<br />
Renforcement des capacités d’autofinancement.<br />
Formation dans le domaine de l’entretien et de la réparation des équipements<br />
radiophoniques.<br />
Formation dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de<br />
l’information sur le monde rural.<br />
Équipement en matériel informatique plus performant.<br />
Échanges d’expériences avec les pays ACP et autres dans le domaine de la<br />
gestion de l’information et de la communication.<br />
18
3.2 Besoins en termes de renforcement des capacités<br />
69. Les besoins en termes de renforcement des capacités sont multiples et varient en<br />
fonction des institutions en présence. En effet, les besoins d’une institution de recherche<br />
agricole comme l’INPA ne sont pas identiques à ceux d’une organisation non<br />
gouvernementale comme AD. Il en va de même pour les besoins des différents groupements<br />
et associations de producteurs qui varient également selon leur degré d’évolution.<br />
70. Nous allons donc tenir compte de ces spécificités dans notre analyse pour permettre<br />
ainsi au CTA d’effectuer des interventions mieux ciblées dans ce pays secoué par divers<br />
troubles sociaux, depuis son indépendance jusqu’à nos jours. Les institutions évoluant à des<br />
rythmes différents, leurs besoins sont également très différents (voir Tableau 3.1.1.). Ce<br />
tableau décrit de manière exhaustive les besoins en termes de renforcement des capacités des<br />
institutions les plus représentatives de la Guinée-Bissau qui travaillent dans l’agriculture et le<br />
développement rural.<br />
71. Les organisations de base et les ONG les plus modestes auront besoin d’appui dans le<br />
domaine de l’alphabétisation fonctionnelle. Les institutions les plus développées auront, quant<br />
à elles, besoin de formation à la GIC et aux TIC par des spécialistes, ainsi que certains<br />
équipements et matériel informatiques plus performants.<br />
72. Ce tableau montre bien que les besoins sont variables d’une institution à l’autre. Les<br />
institutions liées au ministère de l’Agriculture seront plutôt intéressées par des informations<br />
liées à la production animale et végétale (techniques de production, données pluviométriques,<br />
quantité produite, transformation des produits). Le ministère du Commerce sera enclin à<br />
chercher des informations sur les marchés des produits agricoles et la production<br />
excédentaire. Le ministère des Transports va s’intéresser à l’état des routes, aux flux des<br />
produits agricoles, aux moyens de transport disponibles, aux coûts des transports, etc.<br />
73. Pour les institutions les plus développées (AD, IBAP, INPA, DIVUTEC), l’attention<br />
doit être portée sur l’utilisation des supports électroniques (cédéroms, méls, documents<br />
audiovisuels). Au niveau des organisations paysannes, il faut surtout, dans un premier temps,<br />
mettre l’accent sur l’usage des supports écrits en portugais et en langues locales. Dans la<br />
majeure partie des cas, il faut un appui à la production de rapports techniques et financiers<br />
bien structurés. On note également certaines carences dans le domaine de la recherche<br />
documentaire et au niveau du traitement et du stockage de l’information collectée. Dans la<br />
plupart des institutions, on trouve beaucoup d’informations à l’état brut ; ce qui empêche<br />
l’utilisation rationnelle de celles-ci pour le développement du secteur rural et de l’agriculture.<br />
74. Les plupart des institutions ont surtout besoin de formation pour leurs ressources<br />
humaines chargées de la collecte, du traitement et de la communication de l’information. Elles<br />
manquent de moyens de déplacement pour atteindre les populations du milieu rural et ont<br />
besoin d’acquérir du petit matériel de gestion de l’information et de la communication.<br />
3.3 Interventions des bailleurs de fonds<br />
75. Depuis son indépendance, la Guinée-Bissau est un pays très dépendant de l’aide<br />
publique au développement. La communauté internationale est restée quasiment son unique<br />
soutien.<br />
19
76. Au cours de ces dernières années, l’appui financier et technique en provenance de la<br />
communauté internationale a beaucoup diminué. Il est passé de 177,9 millions de dollars en<br />
1996 à 52,4 millions de dollars en 1999. Ceci est dû non seulement au conflit politique et<br />
militaire du 7 juin1998, mais aussi à l’instabilité institutionnelle et politique qui s’en est<br />
suivie.<br />
77. À l’heure actuelle, il y a peu d’interventions dans le domaine de l’information. En<br />
1991, la FAO a financé un projet d’élaboration d’une stratégie de communication pour le<br />
développement au profit du ministère de la Communication et des Affaires parlementaires.<br />
Elle a aussi financé un projet d’appui à la documentation et à la constitution d’archives pour<br />
le compte du ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Ce projet avait pour<br />
objectif majeur la fourniture de matériel didactique et la formation de documentalistes et<br />
archivistes pour ce ministère. Le PNUD a également mis à la disposition du ministère un<br />
volontaire des Nations unies pour aider à la création de petites unités de documentation au<br />
plan régional et à la formation dans le domaine de la collecte et du traitement de<br />
l’informations. La FAO, la Banque mondiale et la coopération française ont financé plusieurs<br />
publications, la formation de journalistes et de documentalistes, ainsi que la production de<br />
petits manuels de formation.<br />
78. Les bailleurs de fonds qui interviennent dans le secteur de l’agriculture, du<br />
développement rural et de la pêche sont : l’Union européenne, la Banque mondiale, le PNUD<br />
(Programme des Nations unies pour le développement), la FAO, le Portugal, la GTZ,<br />
l’Agence française de développement.<br />
79. La Banque africaine de développement (BAD) a contribué au renforcement des<br />
capacités institutionnelles des différentes structures de l’État pour promouvoir la bonne<br />
gouvernance. Dans le cadre du deuxième axe de sa stratégie, la BAD intervient directement<br />
dans le secteur agricole par l’appui à la réhabilitation des ouvrages hydrauliques et des<br />
infrastructures de desserte agricole. Au niveau du secteur privé, la BAD compte mettre<br />
particulièrement l’accent sur la formation professionnelle et le développement de la<br />
microfinance (services et transformation).<br />
80. Au niveau de l’Union européenne, les seules interventions en cours financées dans le<br />
secteur de l’agriculture concernent la réhabilitation des bolanhas (polders sur des terres de<br />
mangrove) dans la région de Cacheu (notamment à Bula), avec les ONG IMVF et AD, et dans<br />
les régions de Bafata, Cacheu (Ingore) et Oio (Bissora) avec l’ONG LVIA. Un projet de mise<br />
à niveau du système d’information sur la sécurité alimentaire en Guinée-Bissau est également<br />
prévu au ministère de l’Agriculture.<br />
81. La FAO a mis en œuvre des actions qui s’inscrivent dans le prolongement des<br />
décisions du Sommet mondial de l’alimentation dont l’objectif est de réduire de moitié, d’ici<br />
2015, la population en situation de sous-alimentation.<br />
82. Néanmoins, elle a réalisé conjointement avec le GEF et la FAO une étude de<br />
diagnostic du secteur de la pêche et un plan de restructuration en vue de l’amélioration des<br />
revenu des familles et pour une meilleure intégration de ce secteur dans l’économie mondiale.<br />
83. La coopération bilatérale. Dans le cadre de la coopération bilatérale, la coopération<br />
portugaise finance dans le secteur agricole le projet d’appui au centre de développement<br />
horticole et fruitier de Québo. La coopération française se concentre sur l’appui à la bonne<br />
gouvernance et sur quelques actions dans les secteurs de la santé et de l’éducation. La<br />
20
coopération brésilienne apporte son appui essentiellement par la mise en relation des<br />
organismes bissau-guinéens et des ONG avec l’Agence brésilienne de recherche en<br />
agriculture et en élevage (EMBRAPA), notamment dans le domaine de la production et de la<br />
transformation de la noix de cajou. Elle assure également au Brésil des formations techniques<br />
de courte durée pour les techniciens bissau-guinéens travaillant dans la riziculture et la<br />
fruiticulture. La République populaire de Chine intervient dans un projet qui vise à vulgariser<br />
les techniques de production du riz de bas fonds dans les régions de Gabu et Bafata et assure<br />
l’approvisionnement du pays en intrants et équipements agricoles (engrais, machines<br />
agricoles).<br />
84. Les autres initiatives de développement et les interventions d’ONG nationales et<br />
étrangères en Guinée-Bissau portent sur des projets concernant l’agriculture, la sécurité<br />
alimentaire, l’organisation des producteurs, la nutrition, la transformation des produits<br />
agricoles et halieutiques, la valorisation des fruits et légumes et l’extraction de l’huile de<br />
palme. Ces organisations interviennent aussi dans le domaine du microcrédit, de l’éducation<br />
et de la santé.<br />
21
4. Conclusions et recommandations<br />
4.1 Conclusions<br />
4.1.1 Besoins en informations<br />
85. L’ensemble des problèmes évoqués par le CTA sont communs à tous les pays ACP et<br />
notamment la Guinée-Bissau. Les connaissances sont très limitées sur les sources<br />
d’informations et l’utilisation de l’information. Le personnel chargé de la gestion de<br />
l’information n’est pas suffisamment motivé pour s’adonner totalement à son travail. Il faut<br />
ajouter à cela le manque des connaissances nécessaires pour mener à bien les tâches assignées<br />
au personnel.<br />
86. Les organes de communication (la radio et principalement la radio communautaire)<br />
sont les mieux placés pour répondre aux besoins en information et en communication des<br />
communautés rurales et autres intervenants du secteur de l’agriculture et du développement<br />
rural. Mais l’espace consacré à l’agriculture et au développement rural reste très réduit.<br />
87. Les institutions de recherche et de développement n’ont pas de moyens suffisants et<br />
nécessaires pour produire les publications et les fiches techniques requises pour la diffusion<br />
de messages sur l’agriculture et le développement rural. Les espaces d’intervention en langues<br />
locales sont trop réduits pour permettre aux producteurs de disposer des informations dont ils<br />
ont besoin pour améliorer la gestion de leurs systèmes de production.<br />
4.1.2 Besoins en termes de renforcement des capacités<br />
88. Les principaux goulets d’étranglement sont les suivants :<br />
• l’isolement des organes de communication par rapport au monde rural ;<br />
• le manque de coordination institutionnelle ;<br />
• les problèmes d’ordre technologique dus notamment aux difficultés de<br />
télécommunication et au manque d’énergie ;<br />
• la quasi-inexistence de thèmes axés sur le monde rural au niveau de la presse et des<br />
autres organes de communication ;<br />
• le faible niveau de formation des journalistes et des réalisateurs qui traitent du monde<br />
rural ;<br />
• la centralisation de la quasi-totalité des centres de documentation en milieu urbain et<br />
notamment à Bissau ;<br />
• l’inexistence en milieu rural de centres de documentation performants ayant la<br />
capacité de répondre aux besoins des communautés rurales en matière d’informations<br />
sur l’agriculture et le développement rural ;<br />
• l’inadéquation des équipements de production et de diffusion de l’information par<br />
rapport aux besoins du moment ;<br />
• la mauvaise gestion des ressources humaines qui sont très limitées en ce qui concerne<br />
la GIC ;<br />
• l’insuffisance des fonds de roulements et des moyens de transport ;<br />
22
• la dépendance quasi totale des institutions actives dans la gestion de l’information et<br />
de la communication vis-à-vis des financements extérieurs (institutions publiques et<br />
privés) ;<br />
• la faible utilisation de la méthode de recherche-développement participative et le peu<br />
de collaboration entre les institutions impliquées dans l’agriculture et le<br />
développement rural.<br />
89. Ces goulots d’étranglement font que les institutions présentes dans la communication et<br />
l’information ont peu d’impact sur le développement rural du pays. La tendance actuelle à<br />
l’éducation forcée des urbains par les ruraux pose de sérieux problèmes au niveau de la<br />
gestion de l’information et de la communication en Guinée-Bissau.<br />
4.1.3 Bénéficiaires et partenaires potentiels<br />
90. Comme indiqué dans le Plan stratégique et cadre d’action du CTA pour l’année 2001-<br />
2005 (PS/CA), les principaux bénéficiaires de projets et les partenaires du Centre seront<br />
choisis parmi :<br />
a. les organisations paysannes, les groupements féminins ;<br />
b. les institutions de formation ;<br />
c. les exportateurs, les chambres de commerce, les professionnels de l’industrie<br />
de transformation et les distributeurs ;<br />
d. les chercheurs, les services de vulgarisation et les responsables des stations de<br />
radio rurale ;<br />
e. les ministères et décideurs ;<br />
f. les partenaires de services locaux ;<br />
g. les organisations régionales ACP.<br />
91. Les bénéficiaires potentiels du CTA sont ceux mentionnés à l’Annexe III.1. Les autres<br />
critères pertinents de sélection tiennent compte des caractéristiques suivantes :<br />
• organisations importantes ayant des programmes en cours de réalisation dans le<br />
domaine de la gestion de l’information et de la communication ;<br />
• organisations très représentatives de la gamme des institutions actives dans le<br />
développement rural et agricole ;<br />
• organisations qui multiplient les interventions dans le domaine de l’agriculture et<br />
du développement rural en vue de mieux faire jouer leurs effets multiplicateurs ;<br />
• organisations novatrices dans leurs domaines d’intervention respectifs ;<br />
• représentativité et couverture spatiale.<br />
4.2 Recommandations<br />
4.2.1 Besoins en termes de renforcement des capacités<br />
92. Les institutions sur lesquelles nous mettrons un accent particulier sont celles qui, au fil<br />
du temps, ont toujours manifesté un intérêt particulier pour une meilleure diffusion des<br />
messages concernant l’agriculture et le développement rural. Vous trouverez au Tableau<br />
4.2.1.1. les recommandations formulées à l’intention des différents départements<br />
opérationnels du CTA.<br />
23
93. Ces recommandations sont également valables pour les institutions nationales mais<br />
compte tenu des difficultés que ces institutions rencontrent à l’heure actuelle, l’appui du CTA<br />
est indispensable pour que ces recommandations puissent être mises en application.<br />
24
Tableau 4.2.1.1 - Recommandations concernant les besoins en termes de renforcement des capacités en Guinée-Bissau<br />
Besoins en termes de<br />
Recommandations à l’intention des Départements<br />
Priorité<br />
renforcement des capacités<br />
opérationnels du CTA<br />
immédiatement 2 ans 5 ans<br />
Mise en place d'une stratégie interne d'information et de<br />
communication.<br />
Département Produits et services d'information<br />
1 - Appui à l’élaboration d’une stratégie interne<br />
d'information et de communication.<br />
X<br />
Promotion d'une campagne nationale de réflexion sur le<br />
financement interne, autocentré, d’outils de GIC en vue de<br />
réduire la dépendance vis-à-vis du monde extérieur.<br />
Collecte, traitement, diffusion et gestion de l'information dans<br />
les institutions (CDEDA, CIPA, DEA, CDCRN, CDSV, DGF,<br />
INPA, APRODEL, ADPP, KAFO).<br />
Renforcement des capacités des chercheurs et développeurs<br />
Département Produits et services d'information<br />
2 - Appui à l'organisation et à l'expertise. X<br />
Département Produits et services d'information<br />
3 - Formation continue des cadres des différentes<br />
institutions.<br />
Département Techniques et systèmes de GIC<br />
Formation des chercheurs et des développeurs dans le<br />
domaine de la collecte, de la rédaction, du traitement et<br />
en vue d'une meilleure orientation de leurs activités et pour leur X<br />
permettre de mieux gérer les informations internes et externes.<br />
de la diffusion des données.<br />
Mise en place d'un mécanisme de concertation entre les Département Produits et services d'information<br />
services de vulgarisation, de recherche et les organisations 5 - appui à la confection de fiches simplifiées sur les<br />
paysannes en vue de la production de fiches techniques différentes techniques de production, la formation. X<br />
simplifiées pour le monde rural.<br />
Collecte et traitement de l'information audiovisuelle et écrite.<br />
Formation des responsables des médias dans le domaine de la<br />
collecte et du traitement de l'information écrite et audio-visuelle.<br />
Département Produits et services d'information<br />
6 - Formation des cadres des médias à la collecte et à la<br />
gestion d’archives écrites et sonores.<br />
Systématisation et divulgation des expériences accumulées par Département Techniques et systèmes de GIC<br />
les institutions clés qui travaillent dans l'agriculture et le 7 - Appui au traitement et à la publication des<br />
expériences accumulées.<br />
X<br />
développement rural (APRODEL, AD, KAFO)<br />
Promotion des échanges d'expériences au plan interne et<br />
externe entre les institutions qui opèrent dans le domaine de la<br />
GIC.<br />
Création d'un site Web pour rendre plus efficiente l'utilisation du<br />
système d'information géographique (SIG) au niveau de<br />
l'IBAP et le partage des expériences acquises (AD, SAP,INPA).<br />
Capitalisation et diffusion des résultats de la recherche obtenus<br />
par l'INPA depuis les années 1975 en collaboration avec les<br />
institutions impliquées dans la recherche-développement ?<br />
Département Services et canaux de communication<br />
8 - Appui à la réalisation des visites d'échanges<br />
d'expériences entre les institutions. X<br />
Département Services et canaux de communication<br />
X X<br />
9 - Appui à la création d'un site Web au niveau de l'IBAP<br />
et d’AD.<br />
Département Techniques et systèmes de GIC<br />
10 - Appui à la compilation et à la diffusion de tous les<br />
résultats de la recherche en Guinée-Bissau. X<br />
X<br />
X<br />
25
Besoins en termes de<br />
renforcement des capacités<br />
.<br />
Élaboration de fiches techniques et acquisition par le SAP<br />
(Service d'appui aux producteurs) de matériel<br />
didactique au profit des vulgarisateurs et des producteurs.<br />
Promotion des échanges d'expériences dans le domaine du<br />
stockage, de la transformation et de la commercialisation des<br />
produits agricoles.<br />
Gestion des banques de données statistiques des ministères de<br />
l'Agriculture et de la Pêche.<br />
Implantation de services Internet au niveau des institutions de<br />
recherche-développement qui n'en disposent plus du fait de la<br />
guerre (SAP, INPA).<br />
Soutien spécifique aux centres de documentation touchés par<br />
les effets de la guerre du 7 juin 1998 (appui financier et<br />
organisationnel, reconstitution des documents perdus, matériel<br />
pour la collecte et le traitement des données) : INEP, CDEDA,<br />
CDCRN, INPA, CIPA.<br />
Mise en place d'un système d'information des marchés efficient<br />
et fonctionnel au niveau central et à l’échelle des régions (SAP,<br />
MC, organisations paysannes, services régionaux de<br />
vulgarisation).<br />
Coordination des activités de gestion de l’information et de la<br />
communication entre le CTA et la représentation de la FAO<br />
basée à Bissau.<br />
Organisation d'une rencontre nationale sur le CTA<br />
(sensibilisation des décideurs politiques et des bénéficiaires<br />
pour une meilleure connaissance des produits et services du<br />
CTA et de leur rôle bénéfique dans la GIC).<br />
Recommandations à l’intention des Départements<br />
opérationnels du CTA<br />
Département Techniques et systèmes de GIC<br />
11 - Formation à l'élaboration de fiches techniques et<br />
fourniture du matériel de formation (photocopieuse,<br />
scanner, appareil numérique, rétroprojecteur LSD)<br />
Département Services et canaux de communication<br />
12 - Organisations de visites d'échanges d'expériences<br />
dans les pays de la sous-région les plus avancés en la<br />
matière (Mali, B.Faso, Sénégal, Cap-Vert, Guinée).<br />
Département Techniques et systèmes de GIC<br />
13 - Formation dans le domaine de la gestion et de la<br />
publication des données statistiques.<br />
Département Produits et services d'information<br />
14 - Appui en équipements informatiques et pour la<br />
récupération des services Internet.<br />
Département Services et canaux de communication<br />
15 - Expertise en documentation et archivage, appui à<br />
l'acquisition de matériel de collecte et de traitement des<br />
données.<br />
Département Services et canaux de communication<br />
16 - Formation des au SIM et visites d'échanges<br />
d'expériences.<br />
Département Techniques et systèmes de GIC<br />
17 - Renforcement des liens de coopération entre le<br />
CTA et la représentation de la FAO par des échanges<br />
d'informations sur l'agriculture et le développement rural.<br />
.<br />
Département Techniques et systèmes de GIC<br />
18 - Financement d'une réunion nationale sur le CTA.<br />
Priorité<br />
immédiatement 2 ans 5 ans<br />
X<br />
X X X<br />
X<br />
X<br />
X<br />
X X<br />
X<br />
26
4.2.2 Besoins en informations<br />
94. L’amélioration de la collecte et de la diffusion de l’information passe nécessairement par<br />
la prise en charge des besoins suivants, identifiés au niveau des institutions bissau–<br />
guinéennes :<br />
l’organisation d’une rencontre nationale sur le CTA, en vue de mieux profiter<br />
des divers appuis que cette institution peut apporter à la Guinée-Bissau dans le<br />
domaine de la gestion de l’information et de la communication, et la<br />
sensibilisation des pouvoirs publics à l’importance d’un système d’information<br />
et de communication pour le développement socioéconomique du pays ;<br />
un appui à la résolution des problèmes cruciaux de manque de moyens<br />
d’information et de communication et de formation adéquate qui pénalisent<br />
souvent la GIC ;<br />
la mise en place à l’échelle nationale d’une plate-forme de concertation entre<br />
les différentes institutions qui opèrent dans la GIC en Guinée-Bissau pour<br />
favoriser un échange fructueux d’informations et d’outils d’information et de<br />
communication parmi ces institutions et entre celles-ci et le monde rural ;<br />
l’utilisation optimale de la radio, de la télévision et d’autres supports de<br />
communication (images satellites, cartographie, SIG, sites Internet) pour la<br />
promotion de l’agriculture et du développement rural ;<br />
l’information a du mal à sortir du terrain et surtout à y revenir ; il importe donc<br />
de renforcer les capacités de recueil et de traitement de l’information sur place,<br />
en améliorant la coordination locale et surtout les relations avec les utilisateurs<br />
locaux (ONG, groupements, autorités locales).<br />
4.2.3 Institutions partenaires et bénéficiaires potentiels<br />
95. Les bénéficiaires ont été choisis suivant les critères définis au point 4.1.4.<br />
96. Institut national de recherche agricole (INPA) : il dispose de petits centres de<br />
documentation sur l’agriculture et le développement rural dans les 4 régions. C’est une<br />
institution qui mène de multiples actions dans le domaine de l’agriculture et du<br />
développement rural dans le but de mieux faire jouer leurs effets multiplicateurs, et qui<br />
dispose également d’un noyau dur de chercheurs ayant une longue expérience de travail avec<br />
le monde rural.<br />
97. Action pour le développement (AD) : possède des ressources humaines dans le<br />
domaine de l’information et de la communication, ainsi qu’une bibliothèque. Ce choix<br />
s’explique par le fait que c’est une organisation qui mène de multiples actions dans<br />
l’agriculture et le développement rural pour en accroître les effets multiplicateurs. AD a des<br />
activités novatrices et reste une organisation importante qui a à son actif des programmes de<br />
GIC en cours de réalisation.<br />
98. Association pour la promotion et le développement local (APPRODEL) : organisation<br />
très représentative de la gamme des institutions actives dans le développement rural et<br />
agricole. Cette association dispose d’une expérience de plus de 20 ans dans l’agriculture et le<br />
développement rural en Guinée-Bissau. Elle jouit d’une solide expérience en matière de<br />
genre, de sensibilisation, d’animation et de vulgarisation.<br />
27
99. Institut de la biodiversité et des aires protégées (IBAP) : ce choix a été dicté par les<br />
activités menées par cette institution dans l’agriculture et le développement rural, ainsi que<br />
par sa capacité (ressources humaines et financières) à mettre en place, de toute urgence, des<br />
activités de gestion de l’information (programme en cours de réalisation, expertise avérée<br />
dans le domaine de la biodiversité, multiplicité des interventions publiques et présence auprès<br />
des communautés rurales).<br />
100. Le démarrage de ces activités permettra ultérieurement d’atteindre les institutions les<br />
moins avancées et de générer ainsi des effets positifs sur les activités du CTA en Guinée-<br />
Bissau.<br />
28
ANNEXES<br />
29
Annexe I. Termes de référence<br />
ÉVALUATION <strong>DES</strong> <strong>BESOINS</strong> <strong>EN</strong> <strong>INFORMATIONS</strong> AGRICOLES <strong>DES</strong> ÉTATS<br />
AFRICAINS ACP <strong>EN</strong> SITUATION POSTCONFLICTUELLE, AU REGARD <strong>DES</strong> PRODUITS<br />
ET SERVICES DU CTA<br />
1. Introduction<br />
Le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) a été créé en 1983, dans le cadre de la<br />
Convention de Lomé entre les États du groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et les pays<br />
membres de L’Union européenne (UE). Depuis 2000, le CTA exerce ses activités dans le cadre de<br />
l’Accord de Cotonou ACP-CE.<br />
Le CTA a pour mission d’élaborer et de fournir des services qui améliorent l’accès des pays ACP à<br />
l’information pour le développement agricole et rural, et de renforcer la capacité de ces pays à<br />
produire, acquérir, échanger et exploiter l’information dans ce domaine. Les programmes du CTA<br />
s’articulent autour de trois principaux axes d’intervention : fournir un large éventail de produits et<br />
services d’information et mieux faire connaître les sources d’information pertinentes ; encourager<br />
l’utilisation combinée de canaux de communication adéquats et intensifier les contacts et les échanges<br />
d’informations (entre les acteurs ACP en particulier) ; renforcer la capacité ACP à produire et gérer<br />
l’information agricole, à élaborer et mettre en œuvre des stratégies de gestion de l’information et de la<br />
communication (GIC), notamment en rapport avec la science et la technologie. Ces activités tiennent<br />
compte de l’évolution des méthodologies appliquées dans le traitement des questions transversales (le<br />
genre, les jeunes, les technologies de l’information et de la communication – TIC – et le capital<br />
social), des résultats d’évaluations d’impact et des évaluations de programmes, mais aussi des thèmes<br />
d’information prioritaires pour l’agriculture ACP.<br />
Le Plan stratégique du CTA pour 2001-2005 mis en oeuvre en janvier 2002 a donné lieu à une<br />
nouvelle répartition des activités entre trois départements opérationnels en charge des programmes<br />
phares du CTA :<br />
Produits et services d’information ;<br />
Services et canaux de communication ;<br />
Techniques et systèmes de gestion de l’information et de la communication (GIC).<br />
Ces départements opérationnels sont appuyés par l’unité Planification et services communs (P&CS)<br />
qui leur fournit la base méthodologique nécessaire pour mener à bien leur travail et qui assure le suivi<br />
de l’environnement ACP, avec pour objectif d’identifier les questions et tendances naissantes et de<br />
formuler des propositions qui seront traduites dans les programmes et activités du Centre. La présente<br />
évaluation s’inscrit donc parfaitement dans le cadre du mandat de l’unité P&CS.<br />
2. Rappel historique<br />
Le CTA travaille essentiellement avec des organisations et partenaires intermédiaires (organisations<br />
non gouvernementales, associations paysannes, organismes régionaux, etc.) pour promouvoir le<br />
développement agricole et rural. Au travers de ces partenariats, le CTA vise à accroître le nombre<br />
d’organisations ACP capables non seulement de produire et de gérer l’information, mais aussi<br />
d’élaborer leurs propres stratégies de gestion de l’information et de la communication. Le choix de<br />
partenaires appropriés est, par conséquent, d’une importance capitale.<br />
« L’évaluation de la mise en œuvre du Plan à moyen terme (1997–2000) », tout comme « l’évaluation<br />
du Plan stratégique et cadre d’action du CTA pour 2001–2005 réalisée par la suite, ont toutes deux<br />
mis en évidence la nécessité pour le Centre d’adopter une approche davantage « proactive » et<br />
d’affiner ses critères de prise de décisions concernant le choix de ses organisations partenaires et des<br />
bénéficiaires de ses services. Bien que ces évaluations reconnaissent la pertinence de l’action du CTA,<br />
30
comme l’ont révélé les réponses élogieuses reçues des partenaires et bénéficiaires interrogés, elles se<br />
posent néanmoins la question de savoir : dans quelle mesure les activités du CTA sont accessibles et<br />
pertinentes pour les plus démunis ; si elles contribuent au respect de l’équilibre homme-femme et<br />
comment identifier les partenaires potentiels, notamment dans le secteur indépendant. C’est pour<br />
répondre à ces préoccupations que le CTA a entrepris une série d’études d’évaluation des besoins dans<br />
21 pays ACP des régions Pacifique et Caraïbes sur toute la période 2003–2005.<br />
La troisième de cette série d’études d’évaluation portera sur les besoins en informations agricoles dans<br />
6 pays africains ACP qui sortent d’un conflit prolongé, à savoir l’Angola, le Mozambique, la Guinée-<br />
Bissau, le Sierra Leone, l’Érythrée et le Rwanda. Les résultats de ces études ainsi que les conclusions<br />
des évaluations déjà menées dans les régions Caraïbes et Pacifique seront pris en compte dans<br />
l’élaboration du Plan stratégique du CTA pour 2006–2010.<br />
3. Justification et principaux problèmes<br />
Selon son ampleur, sa durée et sa nature, un conflit peut altérer les institutions et les infrastructures<br />
économiques, sociales et physiques d’un pays. En effet, une situation de guerre extrême peut entraîner<br />
la destruction complète des institutions officielles, tant politiques, économiques que sociales ; elle peut<br />
également changer la nature et l’importance des institutions informelles 1 . Cette affirmation se vérifie<br />
aisément dans les 6 pays en situation postconflictuelle qui font l’objet de cette étude (Angola,<br />
Mozambique, Guinée-Bissau, Sierra Leone, Érythrée et Rwanda) et qui ont en commun les<br />
caractéristiques suivantes :<br />
- plus de 70 % de la population vivent en milieu rural et dépendent de l’agriculture de subsistance ;<br />
- un niveau élevé d’insécurité alimentaire ;<br />
- un nombre important de populations déplacées ;<br />
- de nombreux soldats démobilisés qui ont besoin d’être désarmés, de se reconvertir et de se réinsérer<br />
socialement ;<br />
- analphabétisme et faible taux de scolarisation / fréquentation scolaire ;<br />
- faible accès à des services de base tels que l’eau potable et l’électricité, et à fortiori aux technologies<br />
de l’information et de la communication.<br />
Ces pays se trouvent aujourd’hui à des stades différents du processus de réhabilitation après-guerre ;<br />
certains sont plus avancés que d’autres (par exemple, le Mozambique par rapport au Rwanda et<br />
l’Angola) et bénéficient actuellement de l’appui de différentes agences de coopération bilatérale et<br />
multilatérale. C’est pourquoi le CTA a commandé cette étude afin d’avoir une meilleure idée des<br />
besoins en informations agricoles des institutions des pays concernés, mais aussi des actions menées<br />
dans ce domaine par les autres agences.<br />
4. Objectif général<br />
L’objectif général de cette étude est de contribuer au développement économique par le renforcement<br />
des capacités de gestion de l’information agricole et le partage des connaissances.<br />
5. Objectifs spécifiques et portée de l’étude<br />
Les objectifs de l’étude sont les suivants :<br />
- élaborer pour le CTA une stratégie adaptée aux pays en situation postconflictuelle ;<br />
- accroître l’efficacité du soutien du CTA aux pays en situation postconflictuelle ;<br />
31
- rassembler des données de base sur la GIC et les TIC dans le développement agricole et rural des six<br />
pays en situation postconflictuelle.<br />
L’étude devra aider le CTA à améliorer et mieux cibler ses interventions et activités en faveur des<br />
partenaires et bénéficiaires potentiels (notamment les femmes, les jeunes, le secteur privé et les<br />
organisations de la société civile) ; avoir un tableau plus détaillé de leurs besoins, mettre au point une<br />
stratégie adaptée et élaborer un cadre d’action en conséquence. L’étude devra également mettre en<br />
évidence les besoins spécifiques en produits et services du CTA et permettre ainsi d’en améliorer la<br />
fourniture.<br />
Méthodologie<br />
Le/la consultant(e) utilisera pour les six pays concernés des méthodes d’évaluation qualitative et<br />
quantitative rapide consistant notamment à :<br />
- examiner la documentation et les sources d’informations disponibles, en prenant en compte les<br />
actions menées par les autres bailleurs dans le domaine de l’information agricole et du renforcement<br />
des capacités (humaines et physiques) ;<br />
- conduire des interviews individuelles avec les parties prenantes et les acteurs concernés et, si<br />
possible, organiser des discussions en groupe ;<br />
- se servir de questionnaires de façon limitée.<br />
L’évaluation rapide permettra d’avoir, pays par pays, une vue d’ensemble des principaux<br />
problèmes/des profils des organisations et pourra ultérieurement servir de base, le cas échéant, à<br />
d’autres études plus approfondies.<br />
Résultats/produits attendus<br />
Les résultats attendus de cette étude sont les suivants :<br />
- une revue détaillée des services d’information agricole, des institutions et des autres acteurs<br />
impliqués, mais aussi de leurs besoins en matière d’infrastructures physiques, d’accessibilité de<br />
l’information et de renforcement des capacités humaines ;<br />
- une évaluation des actions engagées/planifiées par le gouvernement et les agences d’aide bilatérales<br />
ou multilatérales dans le domaine de l’information pour le développement agricole et rural ;<br />
- un inventaire des besoins des partenaires potentiels en matière de services et d’activités du CTA,<br />
notamment en termes de capacités de gestion de l’information et de la communication ;<br />
- une liste de sélection des partenaires/bénéficiaires potentiels des services et activités du CTA ;<br />
- des données de base fiables permettant d’assurer le suivi ultérieur des activités.<br />
Cette étude devra également permettre au CTA de définir un cadre d’action et de mettre au point une<br />
stratégie ciblant les institutions des pays qui sortent d’une situation de conflit, et servir de matériau de<br />
base à l’élaboration de son plan stratégique pour 2006–2010. Il sera établi, à l’issue de l’évaluation, un<br />
rapport principal par pays n’excédant pas 30 pages (compte non tenu des annexes) et structuré comme<br />
suit :<br />
Rapport principal<br />
Sigles, abréviations et acronymes<br />
Résumé analytique<br />
1. Introduction<br />
2. Profil du pays (Vue d’ensemble)<br />
2.1 Agriculture, pêche, ressources forestières, pastoralisme<br />
2.1.1 Agriculture<br />
2.1.2 Pêche<br />
2.1.3 Ressources forestières<br />
2.1.4 Pastoralisme<br />
32
2.2 Capacités de gestion de l’information et de la communication (GIC)<br />
2.3 Services d’information<br />
3. Analyse des besoins<br />
3.1. Besoins en informations<br />
3.2 Besoins en termes de renforcement des capacités<br />
3.3 Interventions des bailleurs de fonds<br />
4. Conclusion et recommandations<br />
4.1 Conclusion<br />
4.1.1 Besoins en informations<br />
4.1.2 Besoins en termes de renforcement des capacités<br />
4.1.4 Bénéficiaires et partenaires potentiels<br />
4.2 Recommandations<br />
4.2.1 Besoins en termes de renforcement des capacités<br />
4.2.2 Besoins en informations<br />
4.2.3. Institutions partenaires et bénéficiaires potentiels<br />
Annexes<br />
1. Termes de référence<br />
2. Profil du pays<br />
2.1 État général du secteur de l’agriculture<br />
2.1.1 Taille de la population agricole (hommes / femmes / jeunes)<br />
2.1.2 Terres agricoles, forêts, zones de pêche<br />
2.1.3 Systèmes de production agricole<br />
2.1.4 Poids de l’agriculture dans l’économie (en pourcentage du PIB)<br />
2.1.5 Denrées principales et produits agricoles secondaires<br />
2.1.6 Principaux marchés à l’exportation<br />
2.1.7 Accords commerciaux touchant à l’agriculture<br />
2.1.8 Politiques sectorielles en matière d’agriculture, de pêche et de ressources forestières<br />
2.2 Profil socioéconomique<br />
2.2.1 Population active, répartition démographique<br />
2.2.2 Niveau d’alphabétisation et langues<br />
2.2.3 Accès aux services (santé, école, électricité)<br />
2.2.4 Exode rural vers les zones urbaines<br />
2.3 Médias et télécommunications<br />
2.3.1 Journaux, périodiques, magazines, stations de radio, chaînes de télévision...<br />
2.3.2 Services de télécommunication (téléphonie fixe, mobile, etc.)<br />
2.3.4 Ordinateurs et accès à Internet<br />
3. Profil des institutions<br />
31. La liste de toutes les institutions locales, nationales et régionales actives dans<br />
l’agriculture et le développement rural<br />
3.2 Les principales institutions impliquées dans l’agriculture et le développement rural<br />
4. Liste des personnes / institutions interrogées<br />
5. Bibliographie<br />
Rapports<br />
Les rapports élaborés pour chaque pays concerné ne devront pas excéder 30 pages (compte non tenu<br />
des annexes). Les annexes comporteront les différentes sections mentionnées ci avant.<br />
Délais<br />
La version provisoire de l’Annexe 2 devra être remise dans un délai de deux mois après la signature du<br />
contrat.<br />
La version provisoire du rapport final devra être remise dans un délai de 4 mois après signature du<br />
contrat par le CTA.<br />
33
La version finale du rapport et de ses annexes devra être remise dans un délai de deux semaines après<br />
réception des commentaires et observations du CTA sur la version provisoire du rapport final.<br />
Tâches spécifiques<br />
Les consultants nationaux devront fournir pour chaque pays les prestations suivantes :<br />
• passer en revue les ouvrages et documents existants sur l’agriculture et le développement rural ;<br />
• réaliser des interviews avec les parties prenantes du secteur de l’agriculture et du développement<br />
rural ;<br />
• diffuser des questionnaires et procéder à une compilation des réponses obtenues ;<br />
• être en liaison avec le coordonnateur général et le CTA pendant toute la durée de la mission ;<br />
• rédiger et soumettre un projet de rapport et un rapport final conformément à la table des matières<br />
définie.<br />
Le coordonnateur général devra fournir les prestations suivantes :<br />
• superviser le travail des consultants nationaux ;<br />
• guider et assurer le suivi des études entreprises par les consultants dans chaque pays ;<br />
• répondre aux questions techniques des consultants nationaux, analyser leurs rapports et préparer<br />
des commentaires d’ordre technique et rédactionnel pour les 6 pays étudiés ;<br />
• élaborer un projet de rapport et un rapport final récapitulatifs, conformément à la table des<br />
matières définie.<br />
6. Calendrier de mise en oeuvre (CTA)<br />
• Préparation/Finalisation des termes de référence ; identification/présélection des consultants<br />
(potentiels) ; consultation du marché : septembre–mi-novembre 2005.<br />
• Sélection des consultants et élaboration des dispositions contractuelles : mi–fin novembre<br />
2005.<br />
• Réunion(s) d’information : décembre 2005.<br />
• Début du contrat : 12 décembre 2005.<br />
• Période de mise en oeuvre : 12 décembre–30 juin 2006.<br />
• Fin du contrat : 30 juin 2006.<br />
7. Principaux documents mis à la disposition des consultants<br />
Le/la consultant(e) aura à sa disposition la documentation suivante :<br />
• Accord-cadre de Cotonou ;<br />
• extraits des sections afférentes du Plan stratégique et cadre d’action du CTA (2001-2005) ;<br />
• rapports annuels ;<br />
• documents concernant les thèmes d’information prioritaires identifiés pour la région Afrique ;<br />
• documents sur les produits et services fournis par le CTA.<br />
34
Annexe II.<br />
Profil du pays – Guinée-Bissau<br />
II.1<br />
État général du secteur de l’agriculture<br />
La Guinée-Bissau est un pays lusophone. Elle a une superficie de 36 125 km 2 et une population de<br />
1 337 000 habitants (voir Rapport INEC 2005). Le pays est situé sur la côte occidentale (entre 12º et<br />
10º L.N) et il est limité au nord par le Sénégal et au sud par la République de Guinée-Conakry.<br />
La population bissau-guinéenne est inégalement répartie sur le territoire national, avec une forte<br />
densité dans les zones urbaines et périurbaines et une densité plutôt faible dans les zones rurales.<br />
Les groupes ethniques les plus représentatifs sont au nombre de 17, répartis comme suit : les Ballantes<br />
(30 %), les Peulhs (21 %), les Manjaques (15 %), les Mandingues (12 %), les Papels (8 %), les<br />
Mancagnes (3 %), les Beafadas (3 %) et les Bijagos (3 %).<br />
Le relief est très peu accidenté. On distingue deux régions avec une topographie différente : une plaine<br />
côtière marquée profondément par de nombreux fleuves et rivières dont les plus importants décrivent<br />
de nombreux et vastes méandres et, à l’est de cette plaine, des plateaux (Bafata, Gabú) de faible<br />
altitude.<br />
Du point de vue climatique, la Guinée-Bissau se trouve dans le domaine phytogéographique soudanoguinéen,<br />
avec deux saisons bien distinctes : une saison des pluies de 5 à 6 mois (mai à octobre) et une<br />
saison sèche de 6 à 7 mois (novembre à mai). Les précipitations diminuent du sud vers l’est, avec<br />
environ 2 600 mm au sud-ouest et 1 200 mm à l’extrême nord-est.<br />
La température moyenne varie entre 26,5 et 28,1°C avec de faibles amplitudes thermiques entre les<br />
minima et les maxima.<br />
La Guinée-Bissau possède des ressources importantes en eaux de surface et en eaux souterraines. Les<br />
ressources en eaux de pluie sont extrêmement importantes pour l’agriculture et l’élevage. Les sols sont<br />
généralement argilosablonneux et hydromorphes, dérivés des alluvions maritimes dans les vallées et<br />
dans les zones basses inondées (bas-fonds, zones côtières) et qui renferment de grandes potentialités<br />
agricoles (mangrove). La plupart des sols sont suffisamment profonds pour permettre le<br />
développement de cultures annuelles et pérennes.<br />
Par ailleurs, les sols hydromorphes ou de bas-fonds offrent d’excellentes conditions pour le riz, le<br />
maraîchage, alors que les sols de mangrove doivent être bien exploités pour conserver leur fertilité<br />
courante, sinon, il y a un risque d’acidification. On estime que les sols à vocation agricole couvrent<br />
une superficie de 1 100 000 ha, soit 32 % de la superficie totale du pays.<br />
Selon la DEA/GAPLA/95, il existe plus de 40 000 exploitations pratiquant la culture du riz sur<br />
plateau – pam pam, mil, sorgho, entre autres. Plus de 60 % du riz produit en Guinée-Bissau provient<br />
des mangroves.<br />
Du point de vue agroécologique, le pays est divisé en 4 zones comprenant au total 8 régions<br />
administratives auxquelles il faut ajouter le secteur autonome de Bissau :<br />
- la zone I au nord du pays (régions de Biombo, Cacheu, et Oio) ;<br />
- la zone II à l’est du pays (régions de Bafata et Gabú) ;<br />
- la zone III au sud du pays (régions de Tombali et Quinara) ;<br />
- la zone IV au sud-ouest du pays (régions de Bolama, Bijagós).<br />
Le pays dispose d’immenses potentialités et des ressources naturelles non négligeables (agriculture,<br />
domaine maritime, gisements miniers, etc.).<br />
35
Le potentiel agricole du pays est donc important, en raison de la pluviométrie et de la variété des terres<br />
qui permettent tous les types de cultures. L'agriculture, qui emploie 82 % de la population active, est<br />
l'activité économique dominante, contribuant pour plus de 50 % au PIB et pour plus de 80 % aux<br />
exportations.<br />
En 1997, la production de l’arachide était estimée à 16 136 tonnes pour une superficie de 15 820 ha,<br />
contre 30 000 tonnes par an en 1970. Mais depuis les années 1990, la noix de cajou a de plus en plus<br />
tendance à reléguer l’arachide au second plan sur le marché international. Selon l’Institut national de<br />
la statistique et du recensement, la Guinée-Bissau a exporté en 1994 16 325,8 tonnes d’arachide contre<br />
24 792,7 tonnes de noix de cajou brutes. En 1996, le pays a exporté 15 818 tonnes d’arachide contre<br />
38 579 tonnes de noix e cajou brutes<br />
La production de noix de cajou constitue l’un des objectifs majeurs des producteurs. La filière<br />
cajou a commencé à jouer un rôle important dans l’économie du pays à partir des années<br />
1980 et surtout au cours des années 90, puisque les exportations sont passées de 57 000<br />
tonnes en 1997 à plus de 93 000 tonnes en 2004. Actuellement (en 2005), elles sont de l’ordre<br />
de 96 000 tonnes. La production brute céréalière totale pour la campagne 2005-2006 est<br />
estimée a 212 438 tonnes, soit une augmentation de 24 % par rapport à celle de la campagne<br />
précédente (estimée à 171 375 tonnes) et une augmentation de 37% par rapport à la moyenne<br />
des cinq dernières années (2000–2004) qui est de 155 508 tonnes. La hausse du niveau de<br />
production de cette année est due à l’augmentation des superficies cultivées de riz, mil, mais<br />
et sorgho dans certaines localités du pays.<br />
II.1.1 Taille de la population agricole (hommes, femmes, jeunes)<br />
La population du pays est jeune : 46,65 % de moins de 15 ans, 63,36 % de moins de 25 ans et 85,15 %<br />
de moins de 45 ans. Les personnes s âgées de 65 ans constituent 3 % de la population totale. La force<br />
de travail d’une famille moyenne correspond à 3,92 unités de travail/jour, soit 98 unités de travail<br />
pendant un mois de 25 jours. Les femmes représentent 52 % de la population et comptent parmi leurs<br />
rangs 84,5 % des pauvres en milieu rural où habite 70 % de la population totale de la Guinée-Bissau.<br />
36
Tableau II.1.1.1 Taille de la population agricole (hommes/femmes/jeunes)<br />
Localités Échelle nationale Milieu urbain Milieu rural SAB Bafatá G<br />
Groupe par H F Total H F Total H F Total H F Total H F Total H<br />
âge<br />
TOTAL 472560 506643 979203 158854 164886 323740 313706 341757 655463 96901 98488 195389 70488 74600 145088 66315 6<br />
0 - 4 ans 83811 82449 166260 27001 26905 53906 56810 55544 112354 15972 15945 31917 12839 12360 25199 12542<br />
5 - 9 ans 86519 84181 170700 25179 26237 51416 61340 57944 119284 14021 15006 29027 13726 13346 27072 12813<br />
10 - 14 ans 61972 57914 119886 21228 22149 43377 40744 35765 76509 11770 13103 24873 9396 8472 17868 8715<br />
15 - 19 ans 44649 48424 93073 17330 18192 35522 27319 30232 57551 10877 11698 22575 6234 6850 13084 5907<br />
20 - 24 ans 30967 39618 70585 13357 14893 28250 17610 24725 42335 9670 9843 19513 4052 5382 9434 3867<br />
25 - 29 ans 30912 41426 72338 13347 14811 28158 17565 26615 44180 9638 9300 18938 4298 6083 10381 4115<br />
30 - 34 ans 24047 32345 56692 10230 10937 21167 13817 21708 35525 6920 6647 13567 3328 4732 8060 3301<br />
35 - 39 ans 21392 25880 47272 8706 8467 17173 12686 17413 30099 5624 4998 10622 3083 3808 6891 2918<br />
40 - 44 ans 16798 20272 37070 6181 5497 11678 10617 14775 25392 3856 3218 7074 2273 2850 5123 2319<br />
45 - 49 ans 14819 15538 30357 4900 4258 9158 9919 11280 21199 2913 2423 5336 2187 2212 4399 2059<br />
50 - 54 ans 11731 14670 26401 3420 3405 6825 8311 11265 19576 1961 1834 3795 1684 2149 3833 1609<br />
55 - 59 ans 8129 8299 16428 2109 2075 4184 6020 6224 12244 1178 1144 2322 1321 1196 2517 1124<br />
60 - 64 ans 10853 12135 22988 2044 2406 4450 8809 9729 18538 975 1224 2199 1552 1643 3195 1364<br />
65 - 69 ans 7630 6590 14220 1338 1511 2849 6292 5079 11371 637 772 1409 1250 946 2196 1125<br />
70 - 74 ans 6690 6303 12993 954 1236 2190 5736 5067 10803 382 577 959 1102 949 2051 907<br />
75 - 79 ans 3968 3091 7059 622 636 1258 3346 2455 5801 229 289 518 809 516 1325 614<br />
80 - 84 ans 3543 3453 6996 419 593 1012 3124 2860 5984 134 213 347 658 527 1185 467<br />
85 - 89 ans 1838 1479 3317 234 266 500 1604 1213 2817 63 114 177 376 239 615 265<br />
90 - 94 ans 1173 1092 2265 105 165 270 1068 927 1995 21 52 73 178 170 348 147<br />
95 - 99 ans 476 390 866 47 68 115 429 322 751 12 20 32 62 66 128 49<br />
100 ans et 643 794 1437 103 179 282 540 615 1155 48 68 116 80 104 184 88<br />
plus<br />
Source : Institut national de la statistique et du recensement (INEC), Censo. 1991.<br />
37
Tableau II.1.1.1 (suite) Taille de la population agricole (hommes/femmes/jeunes)<br />
Biombo Cacheu Oio Bolama Quinara Tombali<br />
Groupe par H F Total H F Total H F Total H F Total H F Total H F Total<br />
âge<br />
TOTAL 28327 31500 59827 68851 77719 1E+05 74507 80805 2E+05 13052 13839 26891 20265 22695 42960 33854 37211<br />
0 - 4 ans 5019 4949 9968 12608 12472 25080 13220 13017 26237 2169 2059 4228 3503 3524 7027 5939 5888<br />
5 - 9 ans 5233 5016 10249 13092 12365 25457 14982 13538 28520 2316 2178 4494 3924 3861 7785 6412 6157<br />
10 - 14 ans 3902 3604 7506 9415 8051 17466 9393 7930 17323 1824 1803 3627 2821 2658 5479 4666 4320<br />
15 - 19 ans 2609 3000 5609 6432 6334 12766 6510 6884 13394 1199 1366 2565 1906 2309 4215 2975 3390<br />
20 - 24 ans 1808 2412 4220 4092 5344 9436 3828 5988 9816 797 1019 1816 1012 1635 2647 1841 2720<br />
25 - 29 ans 1686 2196 3882 3699 5430 9129 3931 6645 10576 776 1071 1847 985 1637 2622 1784 3052<br />
30 - 34 ans 1269 1961 3230 2769 4811 7580 3208 5107 8315 666 788 1454 898 1430 2328 1688 2484<br />
35 - 39 ans 1052 1669 2721 2512 4071 6583 3156 4339 7495 601 691 1292 896 1133 2029 1550 1913<br />
40 - 44 ans 990 1435 2425 2197 3486 5683 2687 3615 6302 380 538 918 801 1004 1805 1295 1620<br />
45 - 49 ans 881 1164 2045 2006 2742 4748 2643 2826 5469 424 531 955 638 684 1322 1068 1132<br />
50 - 54 ans 855 1217 2072 1815 2824 4639 2028 2380 4408 315 471 786 554 663 1217 910 1141<br />
55 - 59 ans 541 612 1153 1309 1767 3076 1449 1331 2780 318 295 613 304 341 645 585 626<br />
60 - 64 ans 904 890 1794 1917 2618 4535 2190 2313 4503 461 440 901 531 660 1191 959 1022<br />
65 - 69 ans 514 389 903 1321 1498 2819 1489 1325 2814 332 213 545 338 308 646 624 487<br />
70 - 74 ans 507 443 950 1291 1409 2700 1341 1253 2594 173 145 318 409 307 716 578 498<br />
75 - 79 ans 173 157 330 727 752 1479 768 661 1429 128 65 193 210 133 343 310 210<br />
80 - 84 ans 183 189 372 713 816 1529 784 791 1575 67 70 137 211 190 401 326 275<br />
85 - 89 ans 72 50 122 366 383 749 396 349 745 53 50 103 91 63 154 156 103<br />
90 - 94 ans 42 44 86 299 258 557 255 247 502 33 25 58 84 74 158 114 100<br />
95 - 99 ans 21 10 31 128 112 240 116 121 237 12 8 20 39 17 56 37 18<br />
100 ans et plus 66 93 159 143 176 319 133 145 278 8 13 21 40 64 104 37 55<br />
Source : Institut national de la statistique et du recensement (INEC), Censo. 1991.<br />
38
II.1.2 Terres agricoles, forêts, zones de pêche<br />
Le sous-secteur de l’agriculture<br />
La Guinée-Bissau a une superficie totale de 36 125 km2 (3 612 500 ha) dont 1 410 000 ha de terres<br />
arables, soit 39% de la superficie totale.<br />
Le pays compte :<br />
• 1 104 000 ha de plateaux (78 %) ;<br />
• 200 000 ha de bas-fonds (14%) ;<br />
• et 106 000 ha de mangroves (8%)<br />
L’agriculture est la base de l’économie du pays, contribuant pour près de 50 % au PIB, 80 % à<br />
l’emploi et plus de 90 % aux exportations. Il existe près de 90 000 exploitations agricoles familiales<br />
qui assurent 90 % de la production agricole totale. On compte 2 220 concessions agricoles appartenant<br />
aux « ponteiros » (entrepreneurs agricoles) qui jouissent d’un capital non négligeable (tracteur, etc.).<br />
Mais seuls 1 200 ponteiros se sont réellement installés, avec une moyenne par exploitant qui tourne<br />
autour de 136 ha. Ces exploitations sont plutôt tournées vers la production de cultures d’exportation<br />
(noix de cajou et mangue à moindre échelle). Les surfaces de ces concessions varient entre 20 et 3 000<br />
ha et couvrent 27 % des terres agricoles et 9 % de la superficie du pays.<br />
Le potentiel en terres arables représente 51 % de la superficie totale du pays, soit 1 810 000 ha. Au<br />
niveau national, la superficie cultivée était estimée en 1995 à environ 400 000 ha (⅓ des terres<br />
cultivables), avec près de 220 000 ha occupés par les cultures annuelles (65 000 ha par le riz dont<br />
37 % de riz pluvial « pam pam », 43 % de riz des bas-fonds et 20 % de riz de mangrove).<br />
Les autres cultures pratiquées sont le manioc (1 400 ha), l’arachide (15 700 ha), le coton (3 000 ha),<br />
les haricots (3 500 ha), puis les légumes frais, les autres tubercules, l’huile de palme et les fruits<br />
(banane, mangue, citron, etc.). En 1995, la superficie de cajou plantée était de 103 000 ha.<br />
Actuellement, elle est de l’ordre de 200.000 ha.<br />
Tableau II.1.2.1 Production céréalière 2004-2006 (en tonnes)<br />
Années de culture 2005-2006 2004-2005 Moy. 5 ans % 2004-2005 % Moy 5 ans<br />
Riz pluvial<br />
Riz des bas-fonds<br />
Riz de mangrove<br />
Riz S.A.Bissau<br />
42 242<br />
32 872<br />
18 225<br />
4 000<br />
34 594<br />
26 298<br />
24 300<br />
4 000<br />
32 876<br />
29 138<br />
22 110<br />
3 600<br />
25<br />
25<br />
-25<br />
0<br />
32<br />
13<br />
-18<br />
11<br />
Total riz 98 340 89 192 87 724 10 12<br />
Maïs<br />
Mil<br />
Sorgho<br />
Fonio<br />
Céréales sèches Bissa<br />
39 835<br />
47 209<br />
23 359<br />
2 295<br />
1 500<br />
31 868<br />
31 473<br />
15 506<br />
1 836<br />
1 500<br />
25 676<br />
25 617<br />
13 332<br />
2 169<br />
1 000<br />
25<br />
50<br />
50<br />
25<br />
0<br />
55<br />
84<br />
75<br />
6<br />
50<br />
Total cér. sèches 114 098 82 183 67 784 39 68<br />
TOTAL général 212 438 171.375 155 508 24 37<br />
Source : Rapport de mission d’évaluation préliminaire des récoltes (campagne agricole 2005-2006)<br />
CILSS/AGRYMET/ Serv. statistique MADR Bissau /Serv. météorologie Bissau 2006.<br />
En ce qui concerne les rendements, ils ont diminué de façon considérable pour tous les trois types de<br />
riziculture analysés. Le plus bas rendement est celui du riz de plateau (pam pam), suivi du riz des basfonds.<br />
Le riz de mangrove enregistre un rendement plus élevé mais il est aussi plus exigeant en eau.<br />
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de la diminution des superficies cultivées et des rendements.<br />
Mais le plus important est, sans doute, le facteur eau, si l’on tient compte de l’étroite corrélation qui<br />
existe entre la pluviométrie et la production.<br />
39
La production des autres céréales comme le maïs, le sorgho et le mil connaît une tendance<br />
décroissante. Cependant, au cours de l’année agricole 2004-2005, leur production a été affectée par la<br />
diminution de la pluviométrie, surtout à l’est du Pays.<br />
Les irrégularités pluviométriques en sont la cause immédiate (distribution dans l’espace et dans le<br />
temps). Au cours de ces dernières années, la pluviométrie enregistrée en 2002 a accusé un déficit<br />
alarmant par rapport à celle de l’année 2001 dans les trois principaux observatoires considérés comme<br />
les plus représentatifs, avec une variation de –1,45 % à Bafata, –41,86 % à Bissau et –32,02 % à<br />
Bolama.<br />
Le sous-secteur des forêts<br />
Les deux études menées par SCET-International, 1978 et ATLANTA CONSULT, 1985 permettent de<br />
classifier les ressources forestières de la Guinée-Bissau en forêts subhumides, forêts sèches, forêts<br />
galeries et savanes. Selon le dernier inventaire (1985), le domaine forestier couvre une superficie de<br />
2,1 millions d’hectares, soit 64 % de la superficie totale du pays (d’après l’inventaire de SCET-<br />
International de 1978, la forêt occupait 70 % de la superficie). Ainsi, nous aurions donc, contre le<br />
montre le tableau suivant, une réduction de l’ordre de 315 000 ha.<br />
Tableau II.1.2.2<br />
Types de forêts<br />
Évolution des ressources forestières pour la pério1978-1985<br />
Inventaire<br />
Inventaire<br />
SCET-International Atlanta Consult<br />
1978 (ha)<br />
1985 (ha)<br />
Différentiel<br />
(ha)<br />
Forêts subhumides 178 800 135 431 43 369<br />
Forêts sèches 848 300 844 959 3 341<br />
Forêts galeries 79 950 52 909 27 041<br />
Savanes 1 237 900 996.985 240 915<br />
Total 2 344 950 2 030 284 314 666<br />
Source : Éléments d'un plan directeur d'aménagement et de gestion des ressources naturelles, 1992.<br />
Ce tableau montre une réduction de la superficie occupée par la forêt de près de 314 000 ha sur une<br />
période de sept (7) ans.<br />
L’exploitation forestière comptait 10 entrepreneurs forestiers, avec une capacité installée des<br />
industries d’exploitation de sciage de l’ordre de 20 000 m 3 /an de bois scié, l’équivalent de près de<br />
40 000 m 3 de bois brut (rond), si l’on tient compte du fait que l’indice de mise à profit est de l’ordre de<br />
50 %.<br />
40
Tableau II.1.2.3<br />
Formation<br />
Forêt dense et sèche<br />
Forêt dense<br />
Forêt dégradée<br />
Forêt transitaire<br />
Forêt ouverte<br />
Forêt dense<br />
Forêt dégradée<br />
Savane<br />
Palmeraie<br />
Mangrove<br />
Forêt ripicole<br />
Estimation de la production totale annuelle de bois<br />
A.m.a.<br />
Sup. Production totale<br />
(m 3 /ha/an)<br />
(ha) annuelle de bois<br />
(m 3 /an)<br />
0,994<br />
0,404<br />
(0,404)<br />
90 400<br />
62 400<br />
20 000<br />
89 858<br />
22 210<br />
8 080<br />
0,474<br />
0,288<br />
189 600<br />
747 200<br />
89 870<br />
170 362<br />
0,245<br />
926 000<br />
226 870<br />
-<br />
80 000<br />
pm<br />
-<br />
248 400<br />
non exploitée<br />
(0,474)<br />
93 200<br />
44 177<br />
TOTAL 2 457 200 654 427<br />
Source : FDFN, 1992 ; A.m.a. = Augmentation moyenne annuelle<br />
Jusqu’à présent, la forêt bissau-guinéenne a servi de support aux diverses activités économiques,<br />
notamment celles liées aux économies rurales orientées vers la subsistance. La forêt est aussi utilisée<br />
de façon permanente par la population comme source de divers produits sylvestres pour l’obtention de<br />
plantes médicinales, la chasse, l’apiculture, le bois de construction (rônier), etc. Il faut cependant<br />
déplorer l’inexistence de données statistiques sur les quantités et les valeurs que ces ressources<br />
représentent globalement pour l’économie familiale, communautaire et nationale.<br />
Le sous-secteur de l’élevage<br />
Le système de production animale pratiquée en Guinée-Bissau est exclusivement extensif et<br />
traditionnel. Les régions de l’est ont un potentiel de production bovine estimé à 74 %. Le potentiel de<br />
production ovine est de 85 % contre 58 % pour la production caprine. La zone nord, pour sa part,<br />
détient 49 % des porcins et le sud 19 %. La volaille, estimée à près de 477 000, est repartie de façon<br />
uniforme sur tout le territoire national. Les taux de croissance des différentes espèces sont les<br />
suivants : 2,5 % pour les bovins, 3 % pour les ovins et caprins, 4 % pour les porcins et 7 % pour la<br />
volaille.<br />
Tableau II.1.2.4 Production des produits et sous-produits de l’élevage (en quantités)<br />
Désignation Unité mesure 1997 2000 2003<br />
Bovins Têtes 1430 1539 11658<br />
Viande (bovins) Tonnes 11170 12603 -<br />
Caprins et ovins Têtes 897 966 1041<br />
Viande (caprins et ovins) Tonnes 222 269 -<br />
Viande (volailles) Tonnes 886 913 940<br />
Oeufs Mille unités 293 315 330<br />
Lait Mille litres 1377 1483 1597<br />
Cire/miel Tonnes 17 19 20<br />
Source : INEC (Institut national de la statistique et du recensement).<br />
41
L’élevage d’animaux vise trois objectifs majeurs : répondre aux exigences des cérémonies religieuses<br />
et des rites sociaux ; montrer des signes extérieurs de richesse et s’adonner à la commercialisation du<br />
bétail. Le développement des marchés ruraux (« luma ») constitue aujourd’hui un facteur de<br />
dynamisation de la commercialisation des animaux qui influe, en partie, sur l’augmentation des têtes<br />
de bétail.<br />
Tableau II.1.2.5 Têtes de bétail en 2000<br />
Ruminants<br />
Bovins 524 891<br />
Ovins 311 521<br />
Caprins 267 456<br />
Source : Services vétérinaires, DRA.<br />
Autres espèces<br />
Porcins 67 000<br />
Volailles 478 476<br />
Le sous-secteur de la pêche<br />
Le secteur de la pêche contribue pour près de 40% aux recettes de l’État et représente un potentiel<br />
estimé à près de 181 millions de dollars américains (Vladimir Kaczynski, 1988). Il a aussi des effets<br />
bénéfiques sur l’emploi puisqu’il absorbe une quantité importante de main-d’œuvre. En 2002, on<br />
comptait 103 femmes revendeuses contre 37 hommes. Ceci explique en soi l’importance du secteur<br />
pour les femmes qui constituent dans tous les domaines les piliers de l’économie familiale.<br />
En fait, la Guinée-Bissau a une façade maritime de 274 km et une plate-forme continentale de 53 000<br />
km². L’essentiel de sa zone économique exclusive (ZEE), particulièrement au sud, présente une<br />
bathymétrie relativement faible, propice à un développement notable des ressources halieutiques<br />
d’Afrique de l’ouest. Une étude menée par Virkir en 1998 évoque une biomasse totale de 1 300 000<br />
tonnes toutes espèces confondues. Les captures annuelles moyennes peuvent être estimées à près de<br />
250 000-300 000 tonnes, sans aucun préjudice pour l´équilibre écologique.<br />
Il y a deux types de pêche pratiqués dans le pays : la pêche industrielle et la pêche artisanale.<br />
Tableau II.1.2.6 Production de la pêche industrielle, 1996–2004<br />
Année Production Nombre de Heures de pêche<br />
(en tonnes) navires<br />
1996 34 634 107 304 184<br />
1997 44 381 178 3 136 098<br />
1998 n.d. n.d. n.d.<br />
1999 n.d. n.d. n.d.<br />
2000 38 112,7 214 252 942<br />
2001 30 990,6 192 269 345<br />
2002 29 441,7 164 1 196 341<br />
2003 42 406,9 205 1 211 667<br />
2004 43 141,0 171<br />
Source : ministère de la Pêche<br />
Les productions de la pêche industrielle ont été estimées à 29 442 tonnes en 2002, ce que correspond à<br />
une diminution de l’ordre de 18 % par rapport à l’année 2000 et de 5 % parr rapport à l’année 2001.<br />
42
Tableau II.1.2.7 Statistiques de la pêche artisanale (1997-2004)<br />
Année Production<br />
(en tonnes)<br />
Avec<br />
moteur<br />
À voile<br />
ou rame<br />
Art de<br />
pêche<br />
hors-bord<br />
1997 22 312 n.d n.d n.d<br />
1998 20 000 99 423 359<br />
1999 21 000 99 423 359<br />
2000 21 050 94 562 388<br />
2001 24 000 94 562 388<br />
2002 25 200 n.d n.d n.d<br />
2003 26 460 n.d n.d n.d<br />
Source : INEC, ministère de la pêche<br />
Les données relatives à la pêche artisanale sont en cours d’analyse avant publication.<br />
Selon une enquête effectuée en 1991 par la Direction de la pêche artisanale, le nombre de pêcheurs<br />
propriétaires de pirogues s’établit à 3 028 et celui des assistants pêcheurs à 4 238. Seuls 31 % des<br />
propriétaires de pirogues pratiquent la pêche comme activité principale. Il n’existe pas de tradition de<br />
pêcheur professionnel dans le pays et la plupart des pêcheurs (67 %) pratiquent l’agriculture comme<br />
activité principale. La pêche est considérée comme une activité secondaire (extra agricole).<br />
Tableau II.1.2.8 Superficie des zones de poissons (entre 1996 et 2003, en tonnes)<br />
Année Crevettes Céphalopodes Poissons Poissons Autres<br />
fond de pélagiques ou de<br />
mer surface<br />
1990 4 275 14 574 37 946 50 354 8 589<br />
1991 3 755 10 385 31 226 41 751 4 210<br />
1992 4 005 3 182 18 932 14 810 4 028<br />
1993 2 830 3 843 11 224 6 320 1 882<br />
1994 2 576 4 975 19 003 762 2 494<br />
1995 2 829 7 748 10 370 2 651 9 212<br />
1996 2 970 4 482 8 536<br />
1997 4 037 4 933 21 239<br />
1998 3 076 3 759 10 788<br />
1999 2 780 7 537 14 517<br />
2000 3 654 5 580 14 861<br />
2001 2 817 7 006 17 471<br />
2002 3 005 4 507 20 067<br />
2003 3 553 4 342 21 791<br />
2004<br />
Total 46 162 86 853 128 701 116 648 159 685<br />
Source : Département des statistiques du ministère de la Pêche, 1995 et Plan annuel de gestion,<br />
1996 - CIPA, 2004<br />
La Guinée-Bissau dispose de 280 km de côte marine et d’une zone marine exclusive de 53 000 km 2<br />
(5 300 000 ha).<br />
II.1.3 Systèmes de production agricole<br />
Les facteurs ethniques et géographiques jouent un rôle important dans la dynamique des systèmes de<br />
production et dans le mode d’exploitation de l’environnement. Ces facteurs nous permettent de<br />
distinguer les différents systèmes de production ci-dessous :<br />
43
Tableau II.1.3.1<br />
Systèmes de<br />
production<br />
Mangrove<br />
Bas- fonds<br />
Plateaux<br />
Systèmes de<br />
production mixte<br />
Entrepreneurs<br />
agricoles<br />
(ponteiros)<br />
Principaux systèmes de production agricole<br />
Caractéristiques<br />
Le système de production est essentiellement fondé sur la riziculture de mangrove<br />
en eau salée, «bolanha salée», exploitée par les groupes Ballantes et Felupes ; la<br />
superficie moyenne cultivée par une famille est faible (0,75 ha). Chaque famille<br />
dispose en moyenne d’un (1) bovin, de 3-4 ovins ou caprins et d’un (1) porc. La<br />
riziculture de mangrove est en crise, avec d’importantes superficies jadis<br />
emblavées complètement laissées à l’abandon aujourd’hui, à cause de la<br />
diminution de la pluviométrie, de la salinisation et de l’acidification des sols. S’y<br />
ajoute la migration des jeunes, avec à la clé l’insuffisance de la main-d’œuvre<br />
pour l’entretien des ouvrages hydrauliques et un désintérêt croissant pour cette<br />
culture au profit de la noix de cajou et d’autres cultures des plateaux.<br />
Le système de production des bas-fonds offre la possibilité d’y pratiquer une<br />
double culture du riz (riz pluvial et riz irrigué) pendant la saison sèche, surtout au<br />
niveau du fleuve Geba (à l’est du pays) et du fleuve Curubal. Il existe également<br />
des possibilités de production d’autres cultures (la patate douce, le niébé) qui sont<br />
aujourd’hui sous-exploitées. La superficie actuellement mise en valeur est de<br />
l’ordre de 29 369 ha pour un potentiel de 200 000 ha. En matière d’irrigation, le<br />
volume d’eau nécessaire par hectare et par cycle varie entre 7 000 et 9 500 m 3 .<br />
Actuellement, ce système fournit 7 % de la production nationale de riz, soit<br />
environ 10 000 tonnes de paddy par an. Le rendement à l’hectare varie entre 0,9<br />
et 1,5 tonne.<br />
Les améliorations techniques permettent d’avoir des rendements allant de 2,5 à<br />
4,7 tonnes/ha.<br />
Le coût de production de cet écosystème est d’environ 200 à 250 000 FCFA/ha.<br />
Sur les plateaux de l’intérieur (région nord-ouest), le système de production<br />
prédominant est un système agropastoral, pratiqué par les populations peulhs et<br />
mandingues. C’est une combinaison entre élevage de bovins et de petits<br />
ruminants et culture du mil, du sorgho et du maïs. Le coton et l’arachide qui sont<br />
leurs principales cultures de rente sont pratiqués sur les plateaux (pratique de la<br />
défriche-brûlis sur forêt sèche claire ou sur savane arbustive). La pratique de la<br />
riziculture de plateau et de l’arboriculture fruitière reste faible.<br />
Chaque famille dispose en moyenne de 1,5 ha de superficie cultivée, de 4 à 5<br />
bovins et de 4 à 5 caprins.<br />
Dans la zone intermédiaire, le système de production est un système mixte :<br />
riziculture de mangrove sur les superficies limitées avec un niveau de technicité<br />
inférieur à celui des Ballantes, culture pluviale sur défriche-brûlis de riz (pam<br />
pam), de mil, sorgho, maïs, arachide, riziculture de bas-fonds et fruiticulture<br />
(cola, banane, cajou, agrumes).Chaque famille dispose de 2 bovins et de 2 porcs.<br />
L’anacardier est aujourd’hui la principale culture de rente. Dans cette zone à plus<br />
forte densité de population, le système de défriche-brûlis avec jachère longue<br />
commence à entrer en crise.<br />
Les entrepreneurs agricoles (« ponteiros ») sont des exploitants généralement<br />
propriétaires de superficies importantes et disposant de moyens financiers non<br />
négligeables. Selon des estimations récentes, il y aurait 2 200 concessions<br />
(« pontas ») dont 1 200 réellement productives, avec une taille qui varie entre 20<br />
et 3 000 ha, soit en moyenne 136 ha de surface cultivée par « ponteiro ». Dans la<br />
plupart de ces exploitations, la culture de la noix de cajou est prédominante ; la<br />
culture mécanisée du riz de bas-fonds et la culture fruitière destinée à<br />
l’exportation se développent.<br />
44
Le « ponteiro » a accru sa modernisation et s’oriente de plus en plus vers la diversification des filières<br />
d’exportation. Néanmoins, actuellement, la modernisation et le dynamisme des « ponteiros » ne<br />
profitent pratiquement pas aux villages « tabancas ».<br />
Le rendement du riz de mangrove varie entre 1 700 et 26 000 kg/ha et celui du riz de bas-fond de 800<br />
à 3 000 kg /ha. Le riz pluvial traditionnel de plateau (pam pam) a un rendement très faible de 400 à<br />
600kg/ha.<br />
Dans tous les systèmes, la gestion de l’eau demeure le facteur clé pour l’obtention de bons<br />
rendements, dans la mesure où l’utilisation des intrants agricoles (engrais et pesticides) n’est pas<br />
fréquente, exception faite des petites vallées encadrées par des projets de développement.<br />
Dans le monde rural, il existe plus de 90 000 exploitations agricoles familiales qui fournissent près de<br />
80 % de la production agricole totale. Malgré ce grand nombre d’exploitations, les besoins internes en<br />
termes de consommation de riz ne sont pas satisfaits. Seuls 50 à 55 % des besoins en riz sont couverts.<br />
II.1.4 Poids de l’agriculture dans l’économie (en pourcentage du PIB)<br />
L’agriculture, qui est le pilier de l’économie, représente 50 % du PIB, 80 % des emplois et plus de<br />
90 % des exportations du pays. La pêche représente quant à elle 3 à 4 % du PIB (1991-1997) et<br />
contribue à concurrence de 30 % au budget de l’État. Les forêts représentent 6 % du PIB et 6,2 % des<br />
exportations. L’élevage assure pour sa part 17 % du PIB de la Guinée-Bissau.<br />
Malgré ces ressources, le rendement per capita est de 260 USD (1997). La dette extérieure du pays est<br />
estimée à 900 millions de dollars (1996) ; ce qui représente une contrainte majeure pour le<br />
développement de l’un des pays les plus pauvres du monde. Pour rappel, la Guinée-Bissau fait partie<br />
des PMA (Pays les moins avancés). Selon le dernier rapport de développement humain de 2003<br />
produit par le Programme des Nations unies, la Guinée-Bissau occupe le 172 ème rang sur 173 au<br />
classement mondial, avec un indice de développement humain de 2,3.<br />
La consommation de poisson est estimée à 28 kg par habitant (rapport Garcia de 1991, cité dans le<br />
Kebe, 1992), une des plus élevées du continent africain. Le document intitulé « O papel do sector das<br />
pescas na economia nacional » donne 7 kg comme estimation de la consommation individuelle<br />
moyenne et considère que 25 kg seraient le niveau idéal.<br />
II.1.5 Denrées principales et produits agricoles secondaires<br />
Les principales productions agricoles sont les suivantes :<br />
L’anacardier<br />
L’anacardier a été introduit en Guinée-Bissau par les Portugais au 16 ème siècle. Son adaptation au<br />
climat a été meilleure dans les régions de Biombo, Cacheu et Oio.<br />
La superficie emblavée en 1995 était de 103 000 ha. Il faut aussi souligner que les 2/3 des<br />
exploitations hors système de mangrove cultivent l’anacardier.<br />
La superficie moyenne de l’exploitation est de 1,8 ha (1,6 ha chez les petits agriculteurs et 14,2 ha<br />
chez les « ponteiros » ou entrepreneurs agricoles).<br />
La croissance de la superficie est de 10 000 ha/an. En 2004, la superficie occupée par les anacardiers<br />
était estimée à 200 000 ha dont 85 % appartiennent aux petits agriculteurs.<br />
La riziculture<br />
La production de riz est estimée à 140 000 tonnes de paddy, soit 77 000 tonnes de riz blanc (taux de<br />
conversion de 55 %). Le taux de croissance de la production était de 6 % de 1974 à 1980 car les dettes<br />
contractées par le pays ont été entièrement investies dans la production de riz. Avant le conflit<br />
militaire de juin 1998, il était de 1,4 %. Aujourd’hui, la culture de la noix de cajou a des effets négatifs<br />
sur la production de riz.<br />
45
L’arboriculture<br />
En 1953, l’arboriculture fruitière occupait 4 000 ha (320 000 bananiers, 21 000 manguiers). En 1992,<br />
c’est une superficie de 15 000 ha qui lui était consacrée, avec une production totale de 76 559 tonnes<br />
(65 000 tonnes de mangues, 5 000 tonnes de bananes et 6 559 tonnes d’agrumes. En 1994, la Guinée-<br />
Bissau disposait de 414 000 pieds de manguiers (variétés locales) pour une production de 16 600<br />
tonnes de mangues, avec 124 000 pieds de manguiers améliorés. La superficie des manguiers<br />
améliorées est passée de 600 ha à 800 ha entre 1990 et 2000. Aujourd’hui, la Guinée-Bissau devrait<br />
disposer de 2 000 ha de manguiers améliorés dont 794,4 ha en pleine production (40 %). Les variétés<br />
les plus utilisées sont les Kent et les Keith. On note une augmentation très sensible des pieds de<br />
manguiers et des agrumes.<br />
Autres arbres fruitiers : à part l’anacardier, il existe un potentiel naturel pour la production d’autres<br />
fruits susceptibles d’être exportés. Le pays dispose de conditions agroclimatiques très favorables.<br />
Le maraîchage<br />
Il y a 2 000 femmes qui pratiquent le maraîchage dans la ville de Bissau (ceinture verte). La<br />
production de légumes est la meilleure source de revenus pour les populations paysannes. Les<br />
principaux produits vendus au marché sont la tomate, l’oseille, le gombo et la pomme de terre. En<br />
1994, les cultures maraîchères occupaient une superficie de 950 ha (9 600 personnes). En 1999-2000,<br />
la FAO a appuyé plus de 33 000 femmes sur 665 ha dans plus de 15 000 exploitations. La production<br />
totale est estimée à 40 000 t/an. Il faut souligner que 30 % des ménages urbains pratiquent<br />
l’agriculture dont 20 % de maraîchage pendant la période sèche. Pendant la saison sèche, le<br />
maraîchage couvre 70 à 80 % de la demande en légumes contre 60 % pendant la saison des pluies. Les<br />
principales espèces produites sont le gombo, l’oseille, la tomate, l’oignon, la laitue et le concombre.<br />
Période propice : d’octobre à février (échelonnement de la production) ; manque d’eau pour l’arrosage<br />
à partir du mois de mars.<br />
Le céréales sèches représentent une production moyenne annuelle d’environ 18 000 tonnes, avec<br />
13 000 tonnes pour le sorgho et 22 000 pour le mais. Toutes céréales confondues, la consommation<br />
céréalière annuelle serait de 175 kg par habitant. Le taux de couverture des besoins domestiques est<br />
d’environ 65 %, soit un déficit annuel de 62 000 tonnes.<br />
Autres cultures : la patate, l’arachide, le niébé, le manioc et l’igname sont des cultures vivrières<br />
autoconsommées et vendues dans les pays limitrophes.<br />
II.1.6 Principaux marchés à l’exportation<br />
L’agriculture occupe la place dominante dans les productions exportées de la Guinée-Bissau. Les<br />
principaux produits d’exportation sont les suivants :<br />
la noix de cajou - 78 000 tonnes, pour une valeur de 75 millions $US en 2001 ;<br />
le coton fibre - 1 000 tonnes, pour une valeur de 1 million $US en 2001 ;<br />
le bois brut – 2 500 tonnes, 0,7 million $US ;<br />
les palmistes - 300 tonnes, 100 000 $US ;<br />
le bois scié - 100 tonnes, 30 000 $US ;<br />
l’arachide – 1 100 tonnes, 0,17 million $US ;<br />
les fruits avec la mangue (190 tonnes),<br />
les agrumes (762 tonnes) ;<br />
la banane (187 tonnes) ;<br />
les produits halieutiques.<br />
Les autres productions exportées sont l’huile de palme, les fruits cultivés et les fruits sauvages<br />
forestiers.<br />
46
Tableau II.1.6.1 Structure des importations/pays – 1999/2002<br />
Désignation Un. mesure 1999 2000 2001 2002<br />
Europe % 37,7 56,6 46,9 48,3<br />
Afrique % 23,3 15,1 31,4 30,8<br />
Asie % 37,9 28 20,6 0<br />
États Unis % 1,1 0,2 0,2 0<br />
Autres % 0 0,1 1 3,2<br />
Total % 100 100 100 82,3<br />
Source : BCEAO-Bissau<br />
47
Tableau II.1.6.2 – Les exportations des principaux produits de la Guinée-Bissau, 1997/2003<br />
Désignation Un. mesure 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003<br />
Produits agricoles<br />
Noix de cajou (brute) Milliards FCFA 26,40 14,10 30,40 42,70 44,36 33,65 33,57<br />
Noix de cajou (brute) - Volume Milliers de ton. 58,08 33,80 64,05 73,21 78,60 72,80 77,20<br />
Noix de cajou (traitée) Milliers de ton. 0,00 0,01 0,00 0,00 0,00 0,03 0,07<br />
Huile de palme Milliards FCFA 0,00 0,00 0,00 0,00 0,08 0,03 0,23<br />
Coton Milliards FCFA 0,00 0,19 0,00 0,60 0,78 1,09 0,53<br />
Mangue - Volume Milliers de ton. 0,00 0,00 0,00 0,00 0,19 0,00 0,03<br />
Autres Milliards FCFA 0,07 0,08 0,00 0,00 0,00 0,48 0,71<br />
Poissons et Crevettes<br />
Poissons Milliers de ton 0,00 0,03 0,00 0,03 0,10 0,05 0,00<br />
Crevettes Milliards FCFA 0,10 0,28 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00<br />
Bois scié Milliers de ton. 4,34 1,00 0,30 0,61 0,10 0,11 0,10<br />
Bois brut Milliers de ton. 2,08 2,18 1,00 1,59 2,50 2,24 0,41<br />
Source : BCEAO -Bissau<br />
48
Tableau II.1.6.3 – Répartition géographique des exportations 1999/2003<br />
Désignation Un. mesure 1999 2000 2001 2002 2003<br />
EUROPE pourcentage 1,70 5,00 5,60 5,50 5,70<br />
France pourcentage 0,00 0,00 1,70 0,00 2,20<br />
Pays-Bas pourcentage 0,00 2,00 0,00 0,00 0,00<br />
Portugal pourcentage 0,10 1,00 3,80 3,90 2,70<br />
Espagne pourcentage 1,70 0,00 0,10 1,50 0,10<br />
Autres pourcentage 0,00 2,00 0,10 0,10 0,70<br />
AFRIQUE pourcentage 1,00 1,60 2,60 0,20 6,60<br />
Cap-Vert pourcentage 0,00 0,00 0,00 0,00 0,30<br />
Gambie pourcentage 0,10 0,00 0,00 0,00 0,40<br />
R. Guinée pourcentage 0,00 0,00 1,00 1,00 2,00<br />
Nigeria pourcentage 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00<br />
Sénégal pourcentage 1,00 2,00 2,50 0,00 5,30<br />
Autres pourcentage 0,80 1,40 0,00 0,00 0,40<br />
ASIE pourcentage 97,30 93,40 91,80 94,30 87,50<br />
Chine pourcentage 0,00 0,00 0,00 0,00 1,10<br />
Inde pourcentage 85,20 55,10 41,70 94,30 50,40<br />
Singapour pourcentage 10,50 30,80 43,80 n.d 34,90<br />
Autres pourcentage 1,60 7,40 6,20 n.d 1,10<br />
AUTRES pourcentage 0,00 0,00 0,00 0,00 0,20<br />
TOTAL pourcentage 100 100 100 100 100<br />
Source : BCEAO<br />
49
Tableau II.1.6.4 – Évolution des importations et exportations 1997/2004<br />
Désignation Un. mesure 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003<br />
Total des importations CAF Millions FCFA 83 990,00 61 390,00 52 830,00 69 970,00 90720,00 81540,00 75930,00<br />
Total des exportations FOB Millions FCFA 27 440,00 15 190,00 30 400,00 44 400,00 46110,00 37900,00 37760,00<br />
Balance commerciale Millions FCFA -<br />
56 550,00<br />
-<br />
46 200,00<br />
22 430,00 -<br />
25 570,00<br />
-44610,00 -<br />
43640,00<br />
-<br />
38170,00<br />
Source : Institut national de la statistique et du recensement (INEC)<br />
Tableau II. 1.6.5 - Exportations des cultures de rente en tonnes 1994/1997<br />
CULTURES DE<br />
EXPORTATION<br />
R<strong>EN</strong>TE<br />
1994 1995 1996 1997<br />
Arachide 16 325,8 15 509,5 15 819,7 16 136,1<br />
Noix de cajou 24 792,7 29 007,4 38 579,9 57 869,8<br />
Palmiste 1 153,6 1 785,5 252,2 253,3<br />
Coton 1 181,2 783,9 520,2 634,2<br />
Fruits 186 524,6 210 100,8 309 555,6 477 653,1<br />
Source : Institut national de la statistique et du recensement (INEC), publié dans le Rapport annuel de la<br />
BCEAO, 1997.<br />
50
Concernant les mangues, on note actuellement plusieurs nouvelles variétés (Kent, Keith, Palmer, Amélie,<br />
Eldon, Smit et autres) utilisées et cultivées par les paysans et les « ponteiros ». Ce qui permet d’échelonner<br />
la période de production (de mai à septembre) sur les marchés et de réduire les achats réalisées à partir du<br />
Sénégal (Ziguinchor).<br />
Principaux marchés à l’exportation des produits halieutiques<br />
Au niveau de la pêche, la Guinée-Bissau exporte une partie importante de ses captures sous forme de<br />
produits transformés, surtout dans le sud du pays où transitent des quantités importantes de poisson fumé<br />
vers les marchés de la Guinée-Conakry. Toutefois, comme cette activité relève du secteur informel de<br />
l’économie, les quantités commercialisées sont difficilement quantifiables.<br />
Les exportations de poissons et de crevettes congelés constituent aussi une contribution du secteur de la<br />
pêche à la balance des paiements. Depuis 1987, la part des produits de la mer dans les exportations est<br />
montée jusqu’à 17,1 % (1990). Elle a ensuite dramatiquement baissé pour atteindre en 1993 seulement 4 %<br />
du total des exportations (soit 700 000 USD). La plus importante contribution du secteur à la balance des<br />
paiements provient de la vente des licences de pêche.<br />
II.1.7 Accords commerciaux portant sur l’agriculture<br />
• Accords sur l’agriculture.<br />
Guinée-Bissau/Gambie<br />
Coopération dans le domaine de la production et de la transformation de la noix de cajou et du<br />
développement des plantations.<br />
Guinée-Bissau/Cuba<br />
Assistance technique, élaboration de projets agricoles.<br />
Guinée-Bissau/Cap-Vert<br />
Protocole commercial (importation de produits végétaux).<br />
• Accords sur la pêche<br />
Guinée-Bissau/CONAPEMAC<br />
Accord avec la Corporation nationale des pêches maritimes de Chine (CONAPEMAC), en vigueur depuis<br />
janvier 2002, pour une durée de quatre ans, qui fait suite a un précédent accord conclu en 1994 et qui<br />
prévoit des activités liées à la pêche artisanale et industrielle.<br />
Guinée-Bissau/CE<br />
Accord avec la CE, entré en vigueur en juin 2001 pour cinq ans et faisant suite à différents accords de<br />
même nature conclus depuis 1980. Il consiste à appuyer divers programmes axés sur la surveillance<br />
maritime, la recherche scientifique, la pêche artisanale et la formation.<br />
Guinée-Bissau/Fédération japonaise des coopératives de pêche<br />
Accord entre la Guinée-Bissau et la Fédération japonaise des coopératives de la pêche thonière (Japan<br />
Tuna), signé en novembre 1993 pour une année et reconductible tacitement.<br />
Guinée-Bissau/OMP<br />
Accord conclu avec l’Omnium marocain de la pêche (OMP) en mars 1994 et faisant suite a un accord du<br />
même type établi en 1993.<br />
Il convient de noter l’existence d’un accord d’État à État signé entre la République du Sénégal et la<br />
République de Guinée-Bissau le 22 décembre 1978. Après le conflit politico- militaire de 1998, cet accord<br />
a été dénoncé par la partie bissau-guinéenne. Toutefois, des navires battant pavillon sénégalais continuent<br />
51
de pêcher dans la ZEE de la Guinée-Bissau et ce, dans le cadre d’un accord de pêche conclu avec le groupe<br />
italien FEDERPESCA.<br />
II.1.8<br />
Politiques sectorielles axées sur l’agriculture, la pêche et la foresterie<br />
Les objectifs généraux du gouvernement en matière de politique de développement agricole (LPDA) sont<br />
les suivants :<br />
• garantir la sécurité alimentaire ;<br />
• augmenter et diversifier les exportations agricoles ;<br />
• assurer la gestion rationnelle et la préservation des ressources agrosylvopastorales ;<br />
• améliorer le cadre de vie des populations rurales.<br />
L’atteinte de ces quatre objectifs devrait permettre :<br />
• une hausse de la production alimentaire ;<br />
• le renforcement de la disponibilité des produits alimentaires (marchés, stockage...) ;<br />
• l’amélioration des revenus des populations et de l accès aux produits alimentaires ;<br />
• la préservation de la base nationale de ressources naturelles (forêt, sols, eau, pêche) par un niveau<br />
d’exportation approprié.<br />
A. Politique sectorielle au niveau de l’agriculture<br />
La politique économique et sociale du gouvernement vise les objectifs prioritaires suivants :<br />
• répondre aux besoins essentiels des populations ;<br />
• utiliser de manière rationnelle les ressources naturelles.<br />
Les orientations se traduisent par des changements au niveau économique, politique et institutionnel<br />
notamment, à savoir :<br />
• l’application effective d’une politique de libéralisation ;<br />
• le désengagement progressif de l’État et la promotion du secteur privé ;<br />
• une nouvelle répartition des responsabilités entre les différents acteurs du développement ;<br />
• une redéfinition des compétences des différents services publics, des institutions rurales,<br />
conformément aux principes d’une décentralisation effective.<br />
En 1996, la Lettre de politique de développement agricole a mis un accent particulier sur la sécurité<br />
alimentaire, avec pour tremplin l’aménagement et la mise en valeur des rizières de mangrove et des petits<br />
bas-fonds, la diversification du système de culture et la mise en œuvre des méthodes de lutte intégrée<br />
(protection des cultures).<br />
B. Politique sectorielle forestière<br />
Le Plan directeur forestier national de 1997 a été réactualisé en 2002.<br />
La politique forestière nationale énoncée aussi bien dans le Plan directeur forestier national (1992) que<br />
dans la Lettre de politique de développement agricole (1997) et actualisée en 2002 identifie cinq axes<br />
prioritaires :<br />
• la maîtrise foncière, c’est-à-dire la définition légale des espaces forestiers quels que soient leur<br />
statut foncier et leur délimitation ;<br />
• la mise en place d’un schéma directeur de développement forestier communautaire participatif,<br />
décentralisé pour et par les communautés ;<br />
• la diminution de la pression sur les forêts par l’intensification de l’agriculture et de l’élevage, par<br />
l’incitation à planter sur de bons sols et par la réglementation de l’exploitation forestière ;<br />
• une meilleure gestion des forêts en assurant leur conservation, leur mise valeur et leur<br />
régénération ;<br />
52
• l’application des dispositions fiscales et douanières, la formation forestière et pastorale à divers<br />
niveaux, un programme pragmatique de recherche à long terme sur les écosystèmes tropicaux<br />
fragiles en mettant l’accent sur la conservation des noyaux de biodiversité.<br />
C. Politique sectorielle en matière de pêche.<br />
Il n’existe pas de plan de développement du secteur de la pêche en tant que tel, quoiqu’une ébauche de<br />
plan directeur de la pêche artisanale ait été préparée en décembre 1993. Des objectifs de développement<br />
pour l’ensemble du secteur de la pêche ont été énoncés par le ministre de la Pêche à la conférence d’août<br />
1993 sur le secteur de la pêche en Guinée-Bissau. Ces objectifs sont :<br />
• l’exploitation rationnelle des ressources halieutiques en tenant compte de leur durabilité ;<br />
• l’augmentation de la production de poisson destinée au marché intérieur et réalisée en priorité par la<br />
flotte nationale ;<br />
• l’amélioration des circuits de distribution et de commercialisation ;<br />
• l’amélioration de l’efficacité des entreprises et la réalisation de leurs fonctions sociales ;<br />
• l’augmentation de la consommation des produits de la mer ;<br />
• l’amélioration des conditions économiques et sociales des travailleurs ;<br />
• la coordination des actions de développement avec les autres domaines de préservation de la<br />
biosphère.<br />
La poursuite de ces objectifs sectoriels est liée à la réalisation des objectifs macroéconomiques énoncés<br />
plus haut. Le développement de la pêche nationale permettra d’atteindre le taux de croissance du PIB,<br />
d’accroître l’excédent budgétaire primaire et de résorber le déficit global.<br />
Cependant, dans une situation d’exploitation à plein régime des ressources halieutiques, le développement<br />
d’une flotte nationale de pêche se traduirait par une diminution des montants versés en contrepartie des<br />
licences de pêche octroyées aux étrangers, ce qui risque de réduire les recettes publiques.<br />
II.2. Profil socioéconomique<br />
La population guinéenne est composée d’une mosaïque d’ethnies, dont les plus importantes sont les<br />
Ballantes, les Peulhs, les Mandingues, les Manjak, les Papels les Beafadas, les Mancagnes, les Bijagós, les<br />
Nalús, les Soussous, les Cassangas, les Banhuns, les Alantas-Mané et les Tandas. Les principales religions<br />
sont l’animisme, l’islam, le catholicisme et l’évangélisme.<br />
Les indicateurs sociaux et démographiques de l’an 2000 révèlent une espérance de vie à la naissance de 45<br />
ans, un taux de mortalité infantile de 132/1 000, un taux de la mortalité materno-infantile de 910/100 000<br />
naissances vivantes. Quant à l’éducation, le taux d’analphabétisme est de l’ordre de 62 %, atteignant même<br />
82% pour les femmes ; le taux de scolarisation combinée (du primaire au supérieur) est de 37 % (PNUD,<br />
2002). La proportion de la population ayant accès à l’eau potable est de 57 % dans les zones urbaines et<br />
49 % en milieu rural (PNUD, 2000). Le tableau ci-dessous nous donne une présentation synoptique des<br />
indicateurs sociodémographiques.<br />
53
II.2.1 Démographie<br />
Tableau II.2.1.1 Données démographiques<br />
Données sociodémographiques 1997 (PNUD)* 2002 (PNUD)**<br />
Population 1 100 000 habitants 1.200.000 (2000)<br />
Densité de la population 30 hab./km 2 30 hab./km 2<br />
Taux de croissance de la population 2,1 % 2,4<br />
Population urbaine 22 % 31,5<br />
Population rurale 78 % 68,5<br />
Proportion de femmes/population 51,7 %<br />
totale<br />
Proportion d’hommes/population totale 48,3 %<br />
Taux de fécondité 5,4 %<br />
Principaux groupes ethniques et zones<br />
de prédominance<br />
- Est : Peulhs (59,2 % à Bafatá et 75,5 % à Gabú);<br />
Mandingues (21,2 % à Bafatá et 15,3 % à Gabú) ; autres<br />
ethnies.<br />
- Nord : Balantas et Mandingues prédominent ; Balanta-<br />
Mané, Mansoncas ; Papeis (79 % à Biombo) ; Balantas<br />
(21 % à Biombo) ; Manjacos, Felupes, Banhuns et<br />
Cassangas ; autres ethnies.<br />
- Sud : Nalús, Balantas, Beafadas, Soussous et Tandas.<br />
Source :*PNUD, Coopération au développement, Rapport 1995-1996, octobre1997 ; ** PNUD, Rapport<br />
mondial sur le développement humain 2002.<br />
Tableau II.2.1.2 Répartition de la population par région<br />
Région/SAB Superficie Population<br />
homme femme Total<br />
Bissau 80,49 96 901 98 488 195 389<br />
Biombo 836,37 28 327 31 500 59 827<br />
Bafata 5 980,89 70 488 74 600 145 088<br />
Bol-Bijagos 2 634,34 13 052 13 839 26 891<br />
Cacheu 5 174,86 68 851 77 719 146 570<br />
Gabu 9 149,83 66 315 69 786 136 101<br />
Oio 5 403,31 74 507 80 805 155 312<br />
Quinara 3 138,37 20 265 22 695 42 960<br />
Tombali 3 736,44 33 854 37 211 71 065<br />
TOTAL 36 125,00 472 560 506 643 979 203<br />
Source : Projection inspirée du recensement de la population (1991) sur la base d’un taux de<br />
croissance de<br />
II.2.2 Niveau d’alphabétisation et langues<br />
66,4 % des adultes sont analphabètes.<br />
Moins de 50 % des élèves terminent le cycle fondamental.<br />
81,7 % des femmes ne savent ni lire ni écrire.<br />
Il est important de souligner que compte tenu de la situation géographique de notre pays, les<br />
Bissau-Guinéens font de plus en plus d’efforts pour maîtriser les autres langues comme le français<br />
54
et l’anglais. Il existe un nombre non négligeable de cadres qui maîtrisent bien ces langues pour<br />
avoir étudié dans un pays francophone ou anglophone.<br />
II .2.3 Accès aux services (santé, école, eau et électricité)<br />
Tableau II.2.3.1 Accès aux services<br />
Santé 1997 (PNUD)* 2002 (PNUD)**<br />
Taux de mortalité infantile 140/1 000 132/1 000 nés vivants<br />
Taux de mortalité maternelle 914/100 000 nés vivants 910/100 000 nés vivants<br />
Espérance de vie à la naissance 45 ans 44,8 ans (2000)<br />
Accès aux services de santé<br />
1 médecin/5 800 habitants 1/5 882 habitants<br />
Accès aux infrastructures de santé 1 centre de santé/9 320<br />
habitants<br />
Population totale ayant accès à l’eau 59 % 49 %<br />
potable<br />
Population urbaine ayant accès à l’eau 47 % 57 %<br />
potable<br />
Population rurale ayant accès à l’eau 59 % 49 % (2000)<br />
potable<br />
Éducation<br />
Taux d’analphabétisme total 68 % 61,5 %<br />
- hommes 59 % -<br />
- femmes 85 % -<br />
- taux d’alphabétisation combinée 45 % 37 % (2000)<br />
(primaire et secondaire)<br />
Source : * PNUD, Coopération au développement, Rapport 1995-1996, octobre 1997<br />
** PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2002<br />
Accès à l’eau : l’accès à l’eau potable constitue un problème majeur en Guinée-Bissau.<br />
Selon l’étude MICS (Multiple Indicator Cluster Survey) réalisée en Guinée-Bissau en 2000, seuls 31,2 %<br />
de la population a accès à l’eau potable, avec un déséquilibre noté entre la zone rurale (23,7 %) et le milieu<br />
urbain (44,4 %). Selon l’étude d’évaluation de la pauvreté ILAP réalisée en 2002, 54,6 % de la population<br />
avait accès à l’eau potable en 2002 (eau canalisée, robinet ou fontaine publique) contre 45,5 % qui utilise<br />
l’eau de puits non protégés (fleuves, rivières et autres).<br />
II.2.4 Exode rural<br />
L’exode rural est très important du fait de la pénibilité du travail en milieu rural et du système scolaire qui<br />
concentre les principales écoles dans les agglomérations urbaines. L’augmentation du coût de la maind’œuvre<br />
qui est passé de 500 FCFA en 1998 à 1 000 FCFA en 2005 est une preuve patente de cette<br />
situation déplorable. Au cours de la période d’industrialisation (années 80), l’exode rural se justifiait par la<br />
disponibilité d’emplois rémunérateurs en milieu urbain. Aujourd’hui, l’exode rural transforme la majeure<br />
partie des jeunes ruraux sans emplois en délinquants, avec des conséquences néfastes pour le<br />
développement socioéconomique des principaux centres urbains du pays.<br />
À un certain moment de leur développement, tous les pays connaissent les méfaits de l’exode rural. Mais<br />
celui observé en Guinée-Bissau mérite une attention toute particulière car les agriculteurs assurent plus de<br />
80 % de la production agricole nationale, dans un pays où l’agriculture est le pilier de l’économie<br />
nationale.<br />
55
II.3.<br />
Médias et télécommunications<br />
II.3.1 Les médias, journaux, périodiques et organes de télédiffusion radiophonique<br />
Au niveau de la presse écrite, on peut citer les journaux suivants :<br />
« Nô Pintcha », qui existe depuis 1975. Il était conçu comme instrument d’instruction politique et sociale<br />
du nouveau citoyen après l’indépendance ;<br />
« Gazeta », qui rencontre certaines difficultés déjà signalées par la radio et la télévision nationales. Mais il<br />
faut surtout souligner que ces journaux coûtent cher pour le citoyen ordinaire et intègrent très peu les<br />
informations relatives au monde rural.<br />
L’ANG (Agence de presse de Guinée-Bissau).<br />
L’ANG a été créée en 1975 mais elle n’a débuté ses activités qu’en 1982. Son objectif est de produire en<br />
moyenne 20 à 30 bulletins d’information par jour dont une dizaine en provenance des correspondants<br />
régionaux qu, actuellement, manquent de moyens pour faire parvenir les informations. Actuellement<br />
l’ANG n’a pas de centre de documentation, ni de service de secrétariat fonctionnel.<br />
L’INACEP (Imprimerie nationale)<br />
L’INACEP est un organisme d’État qui a vu le jour le 7 février 1880 à Bolama. En 1978, elle a été<br />
transformée en entreprise publique et transférée à Bissau.<br />
L’INACEP dispose d’une autonomie administrative et financière et a pour objectif majeur de produire des<br />
documents imprimés, des journaux, des revues et œuvres littéraires, en vue de mieux contribuer à la<br />
promotion de l’écrit, au développement de l’éducation et au progrès socioéconomique du pays. Il faut<br />
cependant souligner que cette institution n’est pas épargnée par la crise qui sévit en Guinée-Bissau.<br />
Tableau II.3.1.1 Les différents médias en Guinée-Bissau<br />
Journal Organe Nbre<br />
tirage<br />
Nbre<br />
page<br />
Progr.<br />
agric.<br />
Point de vente<br />
Imprimerie Public variable variable rare Local, ministères,<br />
Nationale<br />
organisations<br />
(INACEP)<br />
Journal Nô<br />
Pintcha<br />
Public 1000 16 rare Centre, zone<br />
périurbaine, régions,<br />
ONG, Chancelleries<br />
Kansare Privé 500 12 rare Centre, zone<br />
périurbaine<br />
Diario Bissau Privé 1000-<br />
1500<br />
12-24 rare Centre, zone<br />
périurbaine<br />
Adresse<br />
Tél. 212266<br />
Tem.7238812<br />
e-mail :<br />
inacepimprensa@yahoo.com.br<br />
Tél. 213713/213728<br />
e-mail<br />
jnpintcha@yahoo.com.br<br />
Tél. 4906547<br />
e-mailkansare@ eguitel.com<br />
sitr: www.kansare.com<br />
Email<br />
diario<br />
bissau@hotmail.com<br />
Agence de<br />
presse (ANG)<br />
Gazeta de<br />
noticias<br />
Public<br />
Centre, régions<br />
Privé 500 12 rare Centre, zone<br />
périurbaine<br />
Tél. 254733<br />
Email gn@mail.eguitel.com<br />
56
La communication traditionnelle<br />
Avec ce type de communication, la diffusion de l’information a pour support principal les pièces de théâtre<br />
et les chansons qui arrivent à véhiculer une quantité importante de messages. Néanmoins, il y a des<br />
contraintes liées à leur utilisation, notamment leur portée géographique, l’exode rural, surtout celui des<br />
jeunes, qui contribuent à la disparition de certains moyens traditionnels de communication.<br />
La radiodiffusion nationale (RDN). Elle a été créée en 1979 avec pour objectif majeur de servir le<br />
développement du pays dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de la valorisation<br />
du patrimoine culturel. La radiodiffusion nationale a également mis en place le 2 août 1993 une radio<br />
rurale avec pour mission d’assurer la diffusion d’émissions en créole et en langues vernaculaires. Mais à<br />
l’heure actuelle, cette radio ne fonctionne pas comme prévu.<br />
La télévision de la Guinée-Bissau (TVE-GB) a été mise en place avec l’aide de la Coopération portugaise<br />
en 1989. Son mauvais fonctionnement s’explique par une série de problèmes qui perdurent jusqu’à présent,<br />
même après la phase expérimentale qui s’est achevée en 1994. Quelques émissions ont étés réalisées dans<br />
le domaine du développement rural, mais avec un faible impact sur les communautés de base (manque de<br />
téléviseurs).<br />
La radio rurale<br />
La radio rurale (RR)a commencé ses émissions en créole et en langues vernaculaires le 2 août 1993, sur<br />
des thèmes spécifiques liés à l’agriculture, à la santé et à l’éducation. Depuis la suspension des émissions<br />
de la radio rurale, il n’existe aucune structure de concertation entre les utilisateurs de la radio et les<br />
producteurs de programmes. La radio ne prête aucune attention à la cause des femmes et des jeunes qui<br />
constituent les piliers du développement socioéconomique du pays mais qui sont les plus vulnérables.<br />
Toutefois, des radios communautaires vont faire leur apparition et notamment :<br />
• Radio Djandjan de Bubaque en août 1995 ;<br />
• Radio Kasumai, São Domingos, en décembre 1995 ;<br />
• Radio Lamparam en 1996 ;<br />
• Radio Titidjane en 1996 ;<br />
• Radio Wakilar en 1997<br />
C’est après le conflit militaire de 1998-1999 que d’autres radios communautaires vont émerger dans le<br />
paysage médiatique :<br />
Radio Antula Bono en 2003, Radio Forea Québo en 2000, Radio communautaire de Bafata en 2000, Radio<br />
Djalicunda, Farim en 2001, Radio Tchete binhin, Barro en 2001, Radio Papagaio, Buba en 2002, Radio<br />
escolar Eva, Suzana en 2002, Radio Antula Bono en 2003, Radio Renaj à Bissau en 2002, Radio KAM,<br />
Formosa en 2002, Radio Bolama, Bolama en 2002.<br />
57
Couverture nationale des radios communautaires<br />
Tableau II.3.1.2 La couverture nationale des radios communautaires<br />
Nº Nom de la radio Région Date de Programme agricole Heure Contact<br />
création<br />
d'émission<br />
1 Djan-Djan Bolama<br />
1993 Kano Kema Matu 19h 55 à 0h 7248789<br />
(Bubuque)<br />
2 R.C.Forrea Tombali 19-12-2000 Fala di labur 20h à 0h 6641096<br />
3 Waquilare Bafata 1997 Balal Rémobé 3 tranches ADIM/APRODEL<br />
horaires<br />
4 R.C.V. Voz de Bissau 1999 No da Balur no trabalho 19h-20h 6608100<br />
Antula<br />
agricula<br />
5 R.C.V. Algodão Gabú 1999 7h à 18h 7209253<br />
6 R.C. Viva Bula Cacheu 2003 Matu reserva ambiental 5h à 9h 6649744/6624203<br />
7 Radio escolar Eva Cacheu 06-07-2002 Reserva educativa 19h à 22h30 mn 6674487<br />
8 R.C.B. Bafata 16-06-2000 Mom e de labrador 7h-15h et 18h- 411185<br />
22h<br />
9 Radio Lamparam Tombali 07-03-1996 Nô matos de amanha 19h30 mn-00h 251365<br />
10 Radio voz de Bissau 04-02-1994 254238<br />
Quelele<br />
11 Radio<br />
Bafata 16-06-2000 Labur na tanbanca 7h-15h et 18h- 411185/6620853<br />
comunit.De<br />
Bafata<br />
22h<br />
12 Radio Papagaio Quinara 12-03-2002 Criolo 7h à 22h<br />
13 Braima Sori Bolama 16-02-2005 Bembatchom Bijago 18h à 23h 7222380/6680262<br />
Baldé<br />
14 Adulai djamanca Oio 24-09-2001 civilização e 7h-11h et 18h- 6625034<br />
desenvolvimento 23h<br />
15 R.C.B.Simpliciia Gabú 1998 7h à 1h 7227200<br />
Fernandes<br />
16 Teonti Kassumay Cacheu 15-12-1995 Fala de labador 2 tranches 6642199<br />
horaires<br />
17 Mayerson P. A. SAB 02-06-2002 8h-13h et 15h à 6658758<br />
Indi<br />
22h<br />
18 Radio S.Occo Gabú 17-10-2002 Demal 6h30mn-00h 7236268<br />
19 Radio Bijagos Bolama 2006 ensino, embienti pesa,<br />
agricultura<br />
1 tranche<br />
horaire<br />
821206<br />
Les 19 radios communautaires qui existent dans le pays couvrent chacune un auditoire de 500 à 7 000<br />
habitants. Les migrants des pays limitrophes utilisent beaucoup ces radios (participation active aux<br />
programmes).<br />
En termes de capacités d’émission, les 19 radios peuvent être classées en trois groupes :<br />
celles qui ont un potentiel d’émission de 500 à 1 000 watts ;<br />
celles qui ont un potentiel allant de 100 à 300 watts et<br />
celles qui ont au moins 25 watts.<br />
Une large majorité des radios utilisent des groupes électrogènes. Il y en a au moins 4 qui utilisent l’énergie<br />
solaire.<br />
La radio Voz de Quelele a lancé ses activités avec un petit émetteur qui coûte environ 500 USD. Elle<br />
compte en tout 164 employés et opérateurs (dont 65 % de jeunes), mais le sexe féminin est encore<br />
58
légèrement discriminé. La charge horaire des 19 radios est de 42 heures par semaine ; celles qui travaillent<br />
le moins ont une charge horaire de 14 heures (Titidjane et Forea) et celles qui travaillent le plus (la radio<br />
communautaire de Bafata) de 74 heures. Elles émettent 7 jours sur 7 ; certaines travaillent les dimanches et<br />
jours fériés. La préférence des auditeurs va aux émissions nocturnes. 5 radios émettent sur deux tranches<br />
horaires (le matin et la nuit).<br />
Les radios privées<br />
Le pays dispose d’une série de radios privées implantées dans la ville de Bissau : la radio Pindjiquiti, la<br />
Radio Bombolom, la Radio Vois de Quelele, La Radio A Hora é Nossa, etc. Mais le fonctionnement de ces<br />
radios pose souvent de sérieux problèmes de qualité. La charge horaire est de 20 heures par jour, avec des<br />
émissions diffusées de 7 heures à minuit.<br />
II.3.2 Services de télécommunications<br />
En 1999, avec l’adoption de la Loi de base sur les télécommunications, la Guinée-Bissau s’est dotée d’un<br />
cadre légal moderne de libéralisation du secteur des télécommunications. Cette loi prévoit notamment<br />
l’ouverture à la concurrence de tous les services et réseaux via la mise en service de régimes de licence et<br />
d’enregistrement, excepté pour l’exploitation du réseau de base qui demeure soumis au régime de la<br />
concession.<br />
Cela se traduit aujourd’hui par une liste d’attente de 5 058 demandeurs de lignes principales (dont 2 318 à<br />
Bissau) que l'opérateur historique ne parvient pas à satisfaire. Le marché des télécommunications bissau<br />
guinéen présente un véritable potentiel de développement, comme le montre l'impressionnante liste<br />
d’attente des abonnés de Guinée Telecom.<br />
La télédensité est relativement faible en comparaison avec les autres pays de la région. En dépit de<br />
l'existence d’une forte demande, le service Internet reste très peu développé. Le pays accuse un retard<br />
considérable vis-à-vis de ses voisins de l’Afrique de l’ouest qui ont très vite développé leurs moyens de<br />
télécommunications (Ghana, Côte d’Ivoire et Sénégal). En comparaison avec les autres pays de la région,<br />
les tarifs internationaux sont toujours élevés et ne reflètent pas le coût effectif du service fourni.<br />
Tableau II.3.2.1. Couverture téléphonique en Guinée-Bissau (téléphone fixe)<br />
Régions Superficie(Km2) Population/<br />
estimation<br />
Localité/lignes<br />
téléphoniques<br />
projetées<br />
Couverture téléphonique<br />
2005<br />
Densité<br />
téléphonique<br />
Bissau 77,5 371 667 6 550 1,8 84,5<br />
Bafata 5 981,10 186 251 385 0,2 0,1<br />
Gabu 9 150,00 182 064 563 0,3 0,06<br />
Biombo 838,8 64 154<br />
Cacheu 5 174,90 166 157 248 0,1 0,05<br />
Oio 5 403,40 181 019 72 0,04 0,01<br />
Bolama/Bijagos 2 624,40 28 042 78 0,3 0,03<br />
Quinara 3 138,40 52 917 47 0,1 0,01<br />
Tombali 3 736,50 93 769 49 0,1 0,01<br />
Source : Guinée Telecom, Direction Planification, contrôle et informatique, 2006.<br />
LP/Km2<br />
59
Tableau II.3.2.2 Services de télécommunication<br />
Entreprise de télécommunication Coût d’un appel de 3 min. Nombre d’abonnés<br />
Téléphone fixe<br />
Guinée Telecom<br />
135,00FCFA<br />
Téléphone mobile<br />
Guinetel S.A.<br />
360,00 FCFA<br />
Spacetel Guinée-Bissau, SA 360,00 FCFA<br />
Source : Institut de communication de Guinée-Bissau<br />
Comparaison entre la Guinée-Bissau et d'autres pays de la sous-région<br />
Tableau II.3.2.3 Éléments de comparaison<br />
PAYS Superficie<br />
(km 2 )<br />
Population<br />
(millions)<br />
PIB par Lignes principales<br />
hab. (US<br />
$)<br />
10 195<br />
70 000<br />
lignes<br />
principales<br />
pour 1 000<br />
hab<br />
Taux de<br />
croissance<br />
annuel (%)<br />
1999 1999 1990 1999 1990 1999 LTP LTP/100<br />
hab<br />
Niger 1 266 700 10,4 216 9 272 18 114 0,12 0,18 15,89 8,33<br />
Mali 1 220 190 10,96 264 11 169 29 434 0,13 0,3 27,26 21,79<br />
Mauritanie 1 025 220 2,6 478 5 880 16 525 0,29 0,64 30,17 20,11<br />
Nigeria 910 770 125 253 289 200 447 700 0,29 0,4 9,13 6,32<br />
Moyenne 378 961 14,52 432 35 165 83 406 0,47 1,61 64,17 29,4<br />
Côte d'Ivoire 318 000 15 728 72 800 219 300 0,64 3,2 33,54 66,67<br />
Burkina Faso 273 600 11,62 249 16 183 47 338 0,18 0,41 32,09 21,3<br />
Guinée 245 720 7,8 573 11 300 46 246 0,2 0,59 51,54 32,5<br />
Ghana 227 540 19 397 44 200 158 600 0,23 1,1 43,14 63,04<br />
Sénégal 192 530 9 519 44 300 165 900 0,48 2,6 45,75 73,61<br />
Bénin 110 620 5,94 405 14 778 42 189 0,32 0,9 30,91 30,21<br />
Libéria 96 320 2,93 nd. 9 400 5 500 0,36 0,24 -6,91 -5,56<br />
Sierra-Leone 71 620 4,72 160 13 280 17 407 0,32 0,38 5,18 3,13<br />
Togo 54 390 4,51 337 10 516 38 166 0,3 0,85 43,82 30,56<br />
Guinée- 36 125 1,19 173 5 955 5 998 0,62 0,51 0,12 -2,96<br />
Bissau<br />
Gambie 10 000 1,27 349 6 158 29 216 0,67 2,3 62,41 40,55<br />
Cap-Vert 4 030 0,42 1 380 8 246 46 865 2,41 11,21 8,06 60,86<br />
Source : UIT<br />
Infrastructures de télécommunication<br />
Le Centre de transit international (CTI) dispose d’une capacité de 240 circuits dont 111 sont utilisés. Ces<br />
circuits sont regroupés autour d’une seule liaison internationale qui relie la Guinée-Bissau au reste du<br />
monde, en transitant par un unique correspondant, Portugal Telecom International (PTI). Cette liaison<br />
utilise le support satellite situé entre la station terrienne de Bra (à 7 km de Bissau) et le Portugal.<br />
II.3.3 Ordinateurs et réseau Internet.<br />
Il existe deux opérateurs Internet :<br />
‣ Guinée Telecom (Compagnie de télécommunications de Guinée-Bissau, SARL) et<br />
‣ Eguitel Communication Lda (société privée).<br />
60
Annexe III. Profil des institutions<br />
III.1 Liste de toutes les institutions<br />
Tableau III. 1.1. Liste des institutions actives dans le secteur agricole en Guinée-Bissau<br />
Nom de l'organisation Nom de la<br />
personne<br />
Fonction Adresse de<br />
l'organisation<br />
Ville Tél. Fax E-mail Type<br />
1<br />
Type<br />
2<br />
Rôle<br />
1<br />
Rôle 2 Rôle<br />
3<br />
Action pour le<br />
Carlos Schuartz Secrétaire P.B: 606 Bissau, Bissau 251365 251365 ad@mail.gtelecom.gw ONG RUR INF VUL<br />
développement (AD)<br />
exécutif Bairro Quelele<br />
Associat. product. auto Adja Djenabu Présidente B.P. 68 Contuboel 6611162 aprodelbafata@hotmail.com AS-F RUR COM INF<br />
prom. lutte cont. la faim<br />
APALCOF<br />
Balde<br />
Association nationale<br />
agriculteurs guinéens<br />
Mama Samba Président BP 939 Bissau 7211752 Anaggb}hotmail.com AS-P RUR PS-P COM<br />
(ANAG)<br />
Association dévelo.<br />
intégral des femmes<br />
(ADIM)<br />
APPUI au<br />
développement du<br />
peuple ADPP<br />
Formation, orientation<br />
pour l’action (<br />
AIFA/PALOP)<br />
Association des femmes<br />
pr. activités<br />
économiq.(AMAE)<br />
Assoc. pour promot.<br />
dévelop. local<br />
APRODEL<br />
Assoc. guinéenne d’étude<br />
et divulg. de techn. appl.<br />
(DIVUTEC)<br />
Consult. techn. et form.<br />
pour le dével.<br />
PROMOCONSULT<br />
TINIGU<strong>EN</strong>A<br />
Antonio Indami<br />
Iancuba Indjai<br />
Francisca Vaz<br />
Filomeno<br />
Barbosa<br />
Directeur prog.<br />
agriculture<br />
Secrétaire<br />
exécutif<br />
BP. 1127, Av.<br />
Francisco<br />
Mendes nº93<br />
Bissau 204012 204011 ADIM@sol.gtelecom.gw AS-F BNQ RUR AUT<br />
BP.420 Bissora Bissora 321076 atac@www.bissau.net AS-P FRM INF COM<br />
B.P. Nº 922<br />
Bissau,<br />
Bissau 253756 259408 aifapalop@hotmail.com ONG FRM PP RUR<br />
Présidente BP. 865 Bissau 203788 amae@hotmail.com AS-F PS-P SP-X<br />
Secrétaire<br />
exécutif<br />
Demba Balde Coordinateur Gagu,<br />
Buba<br />
Musna<br />
Augusta<br />
Henriques<br />
Responsable<br />
formation<br />
Secrétaire<br />
exécutive<br />
BP. 25 Bafata Bafata 411479 aprodelbafata@hotmail.com ONG VUL INF RUR<br />
7204631 divutec@yahoo.com.br BNQ ONG FIN AUT<br />
B.P. 322 Bissau Bissau 203325 promoguinebissau@hotmail.com<br />
PRV FRM<br />
BP.667 Bissau Bissau 251906 tinig@gtelecom.gw ONG BNQ RUR INF<br />
Ressources hydriques<br />
PB 399 Bissau GOV Geseau<br />
VUL INF<br />
DGRH<br />
GUIARROZ Contuboel AS-P VUL SP-P RUR<br />
Fédération Paysanne Sambu Seck Secrétaire B.P. 406 Djalicunda 201815 fdkafo@yahoo.fr AS-P VUL INF RUR<br />
61
Nom de l'organisation Nom de la<br />
personne<br />
Fonction Adresse de<br />
l'organisation<br />
Ville Tél. Fax E-mail Type<br />
1<br />
Type<br />
2<br />
Rôle<br />
1<br />
Rôle 2<br />
Assoc. Soc. profes.<br />
exécutif 6626962<br />
(KAFO)<br />
ICAP Braima Biai BP.1355 Farim Farim 351239 icapong@hotmail.com ONG VUL RUR<br />
LVIA<br />
Institut nation. techno.<br />
appropr. (INITA)<br />
Gian Carlo<br />
Filippini<br />
Antonio<br />
Cardoso<br />
Responsable Bissora 321005 LVIAgb@hotmail.com ONG RUR SP-F VUL<br />
Président 222080 GOV R D VUL<br />
Tableau III. 1.1 Liste des institutions actives dans le secteur agricole en Guinée-Bissau (suite)<br />
Institut nation.<br />
Simao Gomes Président Bissau 7200973 inpapesquisa@yahoo.com GOV RD VUL<br />
recherche agricole<br />
(INPA)<br />
R<strong>EN</strong>ARC Adao Nhaga Secrétaire Bissau 7222967 Nhag976@hotmail.com AS-J INF RUR<br />
Associat journal. amis Juvenal Président BP.71 Bissau 221200 INF RUR<br />
pays.<br />
Gomes<br />
Appui aux<br />
Abrao Ferreira BP. 432 Ilha 202326 nanti@gtelecom.gw ONG RUR VUL<br />
communautés rurales<br />
(Nantinyan)<br />
galinha<br />
Institut des femmes et Iracema de Présidente Bissau 205225 GOV REG INF<br />
enfants (IFE)<br />
Centre documentation et<br />
diffusion services<br />
élevage (CDDSE)<br />
Centre documentation et<br />
diffusion agricole<br />
(CDEDA)<br />
Chambre commerce<br />
industrie agriculture<br />
(CCIA)<br />
Centre information de la<br />
recherc. appliquée<br />
(CIPA)<br />
Centre régional de<br />
recherche agricole<br />
Direction générale de<br />
l’environnement<br />
(DGE)/MRN<br />
Rosario<br />
Augusto<br />
Oliveira<br />
Fernando Co<br />
Mamadu Baba<br />
Jaquite<br />
Hugo Nosoline<br />
Vieira<br />
Joao Aruth<br />
Lourenço<br />
Responsable<br />
Documentation<br />
B.P.71 Bissau 221200 GOV INF AUT<br />
Directeur<br />
service<br />
Documentation<br />
B.P. 71 Bissau 221200 GOV INF AUT<br />
Président Bissau 7208233 CCI SP-X PS-F COM<br />
Directeur<br />
général<br />
.<br />
Directeur du<br />
centre<br />
Directeur<br />
général<br />
BP 102 Bissau 206950 202580 cipa@hotmail.com GOV RD INF PP<br />
BP 505 Quebo 6629008 inpapesquisa@yahoo.fr GOV RD FRM VUL<br />
PB 399 Bissau 7212741 conivaz@yahoo.co.br GOV RUR VUL<br />
Institut biodiversité Alfredo Simao Directeur BP 70 Bissau 207106 Alfredo.simao.dasilva@inc.org GOV VUL R& D RUR<br />
Rôle<br />
3<br />
62
IBAP Silva général<br />
63
Abréviations utilisées<br />
Type :<br />
AS-P Association paysanne (y compris les<br />
coopératives)<br />
AS-F Association féminine<br />
AS-J Association de jeunes<br />
BNQ Banque/Organisme de crédit<br />
CCI Chambre de commerce et d’industrie<br />
CNF Groupe confessionnel<br />
EDU Éducation/Enseignement<br />
GOV Département/Service ministériel<br />
ONG Organisation non gouvernementale<br />
PRV Entreprise/Société privée<br />
RGL Organisme/Réseau régional<br />
OFF Organisme officiel/Collectivité<br />
PUB Entreprise publique<br />
AUT Autre (précisez)<br />
Rôle<br />
VUL Vulgarisation et animation<br />
INF Services d’information<br />
FIN Services financiers<br />
PP Politique et planification<br />
SP-X Exportateur (produits frais, congelés et<br />
secs)<br />
SP-M Produits manufacturés (tanneur, raffineur,<br />
embouteilleur, torréfacteur, etc.)<br />
SP-P Producteur (commerce agricole, société de<br />
pêche)<br />
SP-F Fournisseur (produits chimiques,<br />
semences, etc.)<br />
R&D Recherche et développement<br />
REG Réglementation (mise en conformité,<br />
normes)<br />
RUR Développement rural<br />
FRM Formation (niveau second., supér. et<br />
professionnel)<br />
COM Commerce, vente (y compris la recherche<br />
de débouchés)<br />
AUT Autre (précisez)<br />
III.2<br />
Liste des principales institutions sélectionnées<br />
Nom de l’institution :<br />
• Institut national de recherche agricole (INPA)<br />
Définition de mission / objectifs :<br />
• Participation à l’élaboration de la politique nationale de recherche agricole.<br />
• Coordination de toutes les activités de recherche agricole du pays, aussi bien dans le secteur<br />
public que dans le secteur privé.<br />
Domaine d’expertise :<br />
• Production animale et végétale (production de semences et recherche).<br />
Nombre d’employés (administrateurs, personnel technique, de bureau, etc. à titre<br />
permanent/temporaire) :<br />
• 92 employés permanents (2 responsables pour la documentation et les ressources humaines<br />
dans chaque centre) ;<br />
• 30 employés temporaires.<br />
Filiales/représentations, autres sites :<br />
• 4 centres de recherche, les centres de Contuboel, Caboxanque, Quebo et Bissora.<br />
Budget annuel :<br />
• 57 944 780 FCFA (gouvernement, salaire et fonctionnement)<br />
• 250 000 euros (Coopération portugaise)<br />
Source de financement, y compris principaux bailleurs de fonds / agences de parrainage :<br />
• Le gouvernement bissau-guinéen<br />
• La coopération portugaise<br />
Programme / projets mis en oeuvre :<br />
• Production de semences de riz<br />
• Production de plants améliorés de mangues et d’agrumes<br />
65
Groupe cible (nombre réel ou estimé) :<br />
• Petit agriculteurs 90 000<br />
• Entrepreneurs agricoles 1 200<br />
Degré d’interaction avec le CTA – Magazine Spore, DSI, SQR, DORA, séminaires, consultants,<br />
publications :<br />
• Magazine Spore<br />
• SQR<br />
• Dora<br />
• Séminaires<br />
Degré de collaboration / interaction avec d’autres institutions (nom, type) :<br />
ADRAO, Centre africain pour le riz (sélection variétale)<br />
Comment les besoins en informations sont-ils pris en charge et à partir d’où/par qui ?:<br />
• CTA (abonnements)<br />
Principaux besoins en informations non encore satisfaits :<br />
• Avoir un service Internet<br />
• Avoir des documents scientifiques<br />
• Avoir un service des publications fonctionnel<br />
• Un centre de documentation bien équipé et bien organisé<br />
Principaux problèmes rencontrés dans la gestion de l’information et de la communication :<br />
• Manque de moyens financiers<br />
• Manque de matériel et d’équipements de travail<br />
• Manque de formation continue des cadres<br />
Pourquoi avoir sélectionné cette institution ? Parce que c’est l’institution du pays ayant pour mandat la<br />
coordination de toutes les activités de recherche agricole menées par le secteur public et le secteur<br />
privé. L’Institut national de recherche agricole (INPA) dispose de petits centres de documentation dans<br />
les 4 régions qui sont axés sur l’agriculture et le développement rural. Il mène plusieurs actions à la fois<br />
dans le domaine de l’agriculture et du développement rural en vue de mieux faire jouer leurs effets<br />
multiplicateurs. Il est aussi doté d’un noyau dur de chercheurs qui ont une longue expérience de travail<br />
avec le monde rural.<br />
Nom de l’institution :<br />
Institut de la biodiversité et des aires protégées (IBAP)<br />
Définition de mission / objectifs :<br />
• Contribuer à la biodiversité et à l’équilibre des écosystèmes.<br />
• Promouvoir et coordonner les actions en faveur de la biodiversité et des aires protégées en Guinée-<br />
Bissau<br />
Domaine d’expertise : gestion des aires protégées<br />
• Suivi de la biodiversité et des espèces<br />
• Système d’information géographique (SIG)<br />
Nombre d’employés (administrateurs, personnel technique, de bureau, etc. à titre permanent/temporaire) :<br />
• 70 (personnel permanent)<br />
Filiales/représentations, autres sites :<br />
Budget annuel : 740 000 USD<br />
Source de financement, y compris principaux bailleurs de fonds / agences de parrainage :<br />
• GEF/ Banque mondiale<br />
• FIBA (Fonds international de Banc d’Arquin)<br />
• UICN (Union mondiale pour la nature)<br />
Programme / projets mis en oeuvre :<br />
• Projet de gestion de la biodiversité et de la zone côtière de la Guinée-Bissau<br />
Groupe cible (nombre réel ou estimé) :<br />
• Population locale de la zone côtière, des aires protégées et des zones périphériques<br />
Degré d’interaction avec le CTA – Magazine Spore, DSI, SQR, DORA, séminaires, consultants, publications :<br />
magazine Spore, publication CTA, Dora, DSI<br />
Degré de collaboration / interaction avec d’autres institutions (nom, type) :<br />
Participation des principales institutions bissau-guinéennes de recherche au Conseil scientifique de l’IBAP.<br />
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Comment les besoins en information sont-ils pris en charge et à partir d’où/par qui ?:<br />
Les bailleurs de fonds (au plan international)<br />
Les chercheurs (au plan national)<br />
Principaux besoins en informations non encore satisfaits :<br />
Manque de personnel qualifié dans le domaine de la gestion de l’information et la maîtrise des nouvelles<br />
technologies de l’information et de la communication.<br />
Inexistence d’un centre de documentation adéquat.<br />
Principaux problèmes rencontrés dans la gestion de l’information et de la communication :<br />
Manque de personnel qualifié.<br />
Manque de matériel et d’équipements de travail adaptés<br />
Pourquoi avoir sélectionné cette institution ?<br />
Cette institution est la seule du pays à contribuer à la biodiversité et à l’équilibre des écosystèmes, une des<br />
préoccupations majeures des pouvoirs publics et des communautés rurales en Guinée-Bissau. Ce choix a été<br />
fait en tenant compte des activités menées par cette institution dans le domaine de l’agriculture et du<br />
développement rural et sa capacité (ressources humaines et financières) à mettre en place de toute urgence des<br />
activités de gestion de l’information (existence d’un programme en cours de réalisation, expertise avérée en<br />
matière de biodiversité, multiplicité des interventions publiques et auprès des communautés rurales).<br />
Nom de l’institution:<br />
Association pour la promotion et le développement local (APRODEL)<br />
Définition de mission / objectifs :<br />
Améliorer les conditions de vie des populations rurales par la lutte contre la pauvreté et pour la sécurité<br />
alimentaire.<br />
Domaine d’expertise :<br />
• Gestion de terroir<br />
• Planification<br />
• Formation, animation et vulgarisation<br />
Nombre d’employés (administrateurs, personnel technique, de bureau, etc. à titre<br />
permanent/temporaire) :<br />
• 1 secrétaire exécutive<br />
• 2 secrétaires des programmes de développement<br />
• 3 responsables de programme<br />
• 7 animateurs et animatrices<br />
• 8 personnes (administration)<br />
Filiales/représentations, autres sites : Région de Gabu et Bafata<br />
Budget annuel : plus au mois 100 000 euros<br />
Source de financement, y compris principaux bailleurs de fonds / agences de parrainage :<br />
• DGCD de Belgique<br />
• Prestations de services<br />
Programme / projets mis en oeuvre :<br />
• Gestion de terroir<br />
• Sécurité alimentaire<br />
• Eau et assainissement<br />
• Renforcement des capacités d’organisations paysannes<br />
Groupe cible (nombre réel ou estimé) :<br />
• Population rurales, 12 000 bénéficiaires<br />
Degré d’interaction avec le CTA – Magazine Spore, DSI, SQR, DORA, séminaires, consultants,<br />
publications :<br />
• Magasine Spore<br />
• Séminaires<br />
Degré de collaboration / interaction avec d’autres institutions (nom, type) :<br />
Ministère de l’Agriculture, FAO, Plan, VSO, OXFAM Amérique, SNV<br />
(prestations de services et microfinancements) ; échanges d’informations, renforcement des capacités.<br />
Comment les besoins en informations sont-ils pris en charge et à partir d’où/par qui ?:<br />
Les besoins en informations sont partiellement pris en charge par les principaux bailleurs par le biais de<br />
la formation.<br />
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Principaux besoins en informations non encore satisfaits :<br />
• Gestion administrative<br />
• Système de suivi<br />
• Utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication<br />
• Faible diffusion des résultats déjà obtenus<br />
Principaux problèmes rencontrés dans la gestion de l’information et de la communication :<br />
• Création de banques de données<br />
• Accès à Internet<br />
• Manque de personnel qualifié dans ce domaine.<br />
Pourquoi avoir sélectionné cette institution ?<br />
Intervention dans 2 grandes régions du pays, beaucoup d’expertise dans le domaine du développement<br />
communautaire ; c’est une des rares institution symbolisant la prise en charge du développement<br />
communautaire par les populations rurales à la fin d’un projet jadis financé et dirigé par une<br />
organisation extérieure. Organisation très représentative de la gamme des institutions actives dans le<br />
développement rural et agricole. Une bonne expérience en matière de genre, sensibilisation, animation<br />
et vulgarisation.<br />
Nom de l’institution<br />
Action pour le développement (AD )<br />
Définition de mission / objectifs : Promotion du développement rural à la base.<br />
Domaine d’expertise :<br />
Développement communautaire<br />
Appui aux femmes<br />
Formation/vulgarisation/conservation et transformation des fruits et légumes<br />
Appui aux jeunes<br />
Développement rural intégré<br />
Information/communication<br />
Microcrédit<br />
Production animale<br />
Nombre d’employés (administrateurs, personnel technique, de bureau, etc. à titre<br />
permanent/temporaire) :<br />
20 administrateurs<br />
10 techniciens de terrain<br />
40 animateurs<br />
Filiales/représentations, autres sites :<br />
Nort,Bissau<br />
Budget annuel : 500 000 euros<br />
Source de financement, y compris principaux bailleurs de fonds / agences de parrainage :<br />
Prestations de services, échanges d’informations, renforcement des capacités, ICCO, IMVF, NOVIB,<br />
UE<br />
Programme / projets mis en oeuvre :<br />
Sécurité alimentaire ,<br />
Projet Kasumai (radios communautaires)<br />
Projet ICCO<br />
Projet de quartier de Bissau<br />
Groupe cible (nombre réel ou estimé) :<br />
Agriculteurs, jeunes, femmes, enfants<br />
Degré d’interaction avec le CTA – Magazine Spore, DSI, SQR, DORA, séminaires, consultants,<br />
publications :<br />
Magazine Spore, DSI, SQR, DORA, séminaires, Service questions-réponses<br />
Degré de collaboration / interaction avec d’autres institutions (nom, type) :<br />
ICCO, IMVF, UICN, 77 associations, Swissaid<br />
Information, Atelier, projet commun<br />
Comment les besoins en information sont-ils pris en charge et à partir d’où/par qui ?:<br />
Les principaux bailleurs par le biais de la formation.<br />
Principaux besoins en informations non encore satisfaits :<br />
Systématisation des expériences de AD, information à caractère technique (cédéroms, organisation du<br />
centre de documentation, divulgation des publications, gestion de la comptabilité, journalisme.<br />
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Principaux problèmes rencontrés dans la gestion de l’information et de la communication :<br />
Instabilité politique et sociale, difficultés de collecte et de gestion de l’information, absence d’une loi<br />
régissant les radios communautaires, manque de cours de formation pour les producteurs et les<br />
techniciens.<br />
Pourquoi avoir sélectionné cette institution ?<br />
Intervention dans 2 grandes régions du pays, (nord et sud), expertise reconnue dans le domaine du<br />
développement communautaire,<br />
Existence de ressources humaines dans le domaine de l’information et de la communication et d’une<br />
bibliothèque ; organisation menant une multiplicité d’actions dans le secteur de l’agriculture et du<br />
développement rural en vue de mieux faire jouer leurs effets multiplicateurs ; organisation novatrice<br />
dans ses domaines d’intervention respectifs ; organisation importante ayant des programmes en cours<br />
de réalisation dans le domaine de la gestion de l’information et de la communication.<br />
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Annexe IV.<br />
Liste des personnes interrogées<br />
Nbre Prénom /Nom Fonction Adresse<br />
1 Agnelo Regalla Administrateur radio 7236880<br />
Bombolom<br />
2 Antonio N’Salu Animateur APALCOF 6648063<br />
3 Antonio Indami Directeur Agric. ADPP 6622971<br />
4 Djocon CamARA Directeur Form. ADPP 6612183<br />
5 Carlitos Yala INITA 222080<br />
6<br />
Bacar Cassama Direct. Guinée Telecom cassama@yahoo.com.br<br />
7201925<br />
7 Baltasar B. S. Direct. Journal No Pintcha baltasnandes@yahoo.com.br<br />
Fernandes<br />
8 Carlos Casimiro Éditeur journal Diário 7241415<br />
Bissau<br />
9 Dauda So IBAP 7201380<br />
10 Simão Gomes Président INPA simongomis@yahoo.fr<br />
6617432<br />
11 Carlos Fiuza Directeur Centre Recherche 6628117<br />
12 Nelson G. Dias Représ. UICN 7215220<br />
13 Filomeno Barbosa Secrétaire exécutif Aprodel 7214145<br />
14 Landislau Robalo Journaliste 251365<br />
15 Dionísio Cabral Directeur des Forêts 221200<br />
16 Iracema do Rosario Présidente Institut des<br />
femmes<br />
17 Maria Jose Pereira Resp. Communic.<br />
mjpereira19373@yahoo.com.br<br />
Ressources hydriques<br />
18 Adja Djenabu Présidente APALCOF 6648063<br />
19 Mamadu Sila Responsable vulgarisation<br />
agricole Bissora<br />
20 Mussa Cassama Technic. Agricole KAFO fdkafo@yahoo.fr<br />
6616966<br />
21 Mamadu Djalo Responsable programme aprodelbafata@hotmail.com<br />
22 Mama Samba Président ANAG 7211752<br />
23 Demba Balde Secrétaire exécutif 7204631<br />
24 TomaneCamara AD 7200121<br />
25 Aduramane Djalo Association des éleveurs 7208712<br />
26 Ansu Camara Secrétaire exécutif CILSS 7201376<br />
27 Cirilo Vieira Directeur général des 7200367<br />
pêches<br />
28 Henrique Silva M.Pesca 7200267<br />
29 Mamadu Djau Directeur INEP 7225034<br />
30 Jose Biai Directeur général<br />
6648063<br />
planification<br />
31 Marcelino Martins Directeur général<br />
6617960<br />
agriculture<br />
32 Apia Correia Directrice du service Forêts 7235929<br />
33 Ildo Direct. service statistique 221200<br />
MADR<br />
Ivone Pereira Chef cabinet ressources<br />
naturelles<br />
7224952<br />
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Annexe V. Références bibliographiques<br />
CILLS, Sahel 21, Mise en place du cadre stratégique de sécurité alimentaire durable dans la<br />
perspective de lutte contre la pauvreté au Sahel : Stratégie opérationnelle 2015 et le programme<br />
quinquennal 2003-2007 de Guinée-Bissau.<br />
CILSS/Union européenne : « L’énergie domestique en Guinée-Bissau – Rapport provisoire »<br />
Programme régional de promotion des énergies domestiques au Sahel – Doc. CILSS/UE, DG VIII,<br />
juillet, 1997.<br />
DIOMBERA Kaoussou : Programme régional de promotion des énergies domestiques et alternatives<br />
au Sahel : étude préliminaire pour la Guinée-Bissau, SE/CILSS, 1998.<br />
Éric Baran, Philippe Tous, Pêche artisanale, développement et cogestion durable des ressources ;<br />
Analyse d’un succès en Afrique de l’ouest, juillet 1999.<br />
FAO, 2002, Lettre de politique de développement agricole et son plan d’action en Guinée-Bissau.<br />
FAO, TCP/GBS/2907, Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT) pour la mise en<br />
œuvre du PDDA (Programme national d’investissement à moyen terme (version provisoire), juillet<br />
2004.<br />
FAO, Simão Gomes, Consultant – L’analyse du secteur rizicole de la Guinée-Bissau, 2002.<br />
FAO/PAFT « Plan directeur forestier national : analyse de la situation, programme d’actions et<br />
stratégie/politique forestière », novembre 1992.<br />
FAO/MCSAP, Stratégie nationale de communication pour le développement/Politiques et stratégies de<br />
communication pour le développement,1996.<br />
INEP/AFVP « Étude socioéconomique sur les énergies domestiques à Bissau – Rapport, Bois–énergie<br />
en Guinée-Bissau, juillet 1989.<br />
MDRA/Guinée-Bissau « Lettre de politique de développement agricole », République de Guinée-<br />
Bissau, janvier 1997 ; Plan d’actions de la LPDA, décembre 1997 et 2002.<br />
MDRA/DGFC – Plan directeur forestier national (Rapport provisoire) PAFT, Bissau. 1992, 145 p.<br />
Ministério das Pescas, Plano Director das Pescas, 1994.<br />
Ministério dos Recursos Hídricos – MRNE, Direcção Geral, Esquema Director de Água E<br />
Saneamento, 1992 –1997 E 1997 À 2006.<br />
Plano Anual de Gestão dos Recursos Pesqueiros da Guinée-Bissau, para 1996, Dezembro 1995.<br />
PNUD, Yacouba Coulibaly et Kaoussou Diombéra – « Réformer les politiques pour réaliser les<br />
objectifs du Millénaire pour le développement en Guinée-Bissau (rapport provisoire) », novembre<br />
2005.<br />
SILVA Henrique : Aménagement des pêcheries et accords de pêche en Guinée-Bissau, septembre<br />
2002.<br />
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