vade-mecum des criquets du sahel - Les criquets ravageurs - Cirad
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Ce schéma général est valable dans ses gran<strong>des</strong> lignes pour les grégaires et pour les solitaires.<br />
Cependant, les aires de repro<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> solitaires sont étroitement localisées, en Afrique, aux limites nord<br />
et sud de la zone saharienne alors que les aires de repro<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> grégaires débordent largement sur les<br />
zones cultivées <strong>du</strong> Maghreb et <strong>du</strong> Sahel.<br />
Chez les solitaires, dans de bonnes conditions écologiques, le développement embryonnaire <strong>du</strong>re<br />
une douzaine de jours. En conditions défavorables (températures trop basses en particulier), ce délai peut<br />
atteindre 80 jours. Le développement larvaire passe par 6 sta<strong>des</strong> et <strong>du</strong>re environ 30 jours dans de bonnes<br />
conditions ; il peut aller jusqu’à 90 jours si elle sont mauvaises. Le délai de maturation sexuelle est de l’ordre<br />
de 15 jours mais dans le cas de conditions éco-météorologiques défavorables, les imagos restent en<br />
quiescence et ne se repro<strong>du</strong>isent pas. Ils attendent pour effectuer la maturation sexuelle et la ponte que les<br />
conditions écologiques redeviennent propices (élévation de température et pluies suffisantes). Entre la mue<br />
imaginale et la première ponte, il peut ainsi s’écouler 135 jours. <strong>Les</strong> imagos solitaires volent de nuit comme<br />
de nombreux sauteriaux. <strong>Les</strong> femelles déposent en moyenne 3 pontes ou à peine plus. Le nombre moyen<br />
d’œufs à la première ponte varie de 80 à 140.<br />
Chez les grégaires, le développement embryonnaire <strong>du</strong>re une dizaine de jours mais cela peut aller<br />
jusqu’à 80 jours en conditions défavorables. Le développement larvaire passe par 5 sta<strong>des</strong> et demande 25<br />
à 50 jours. La maturation sexuelle est d’une quinzaine de jours mais, en cas de conditions défavorables, les<br />
femelles peuvent attendre jusqu’à 180 jours pour pondre. <strong>Les</strong> essaims volent de jour. <strong>Les</strong> femelles grégaires<br />
pondent 2 à 3 fois au cours de leur vie, le nombre d’œufs à la première ponte étant compris entre 40 et 70<br />
selon que les conditions écologiques sont plus ou moins favorables.<br />
– ÉCOLOGIE :<br />
Le Criquet pèlerin est une espèce xérophile de régions désertiques, géo-phytophile, à régime<br />
alimentaire mixte. On le trouve dans les formations steppiques aux sols sableux ou sablo-argileux, à<br />
végétation constituée de quelques buissons, d’herbes pérennes ayant moins d’un mètre de hauteur et de<br />
plantes annuelles apparaissant après les pluies.<br />
Peu commun aux lumières.<br />
– IMPORTANCE ÉCONOMIQUE :<br />
Le Criquet pèlerin constitue un ravageur majeur en période d’invasion. Toutes les plantes cultivées,<br />
graminéennes ou non, sont susceptibles d’être attaquées.<br />
C’est un ravageur migrant de régions extrêmement ari<strong>des</strong>. Sa survie est conditionnée par la venue<br />
de pluies erratiques, sa capacité de vol à grande distance et sa faculté de se multiplier en grand nombre en<br />
passant de l’état solitaire à l’état grégaire en l’espace de quelques générations. Du fait de l’ampleur <strong>des</strong><br />
régions concernées (qui en période d’invasion peut atteindre l’échelle continentale), de l’extrême difficulté<br />
d’accéder aux aires grégarigènes situées en zones désertiques et montagneuses, de la rapidité et de la<br />
mouvance <strong>des</strong> populations ailées, il est impératif de privilégier la lutte préventive, plus efficace et moins<br />
onéreuse par rapport à la lutte palliative ou curative qui n’a guère de chances de succès étant donné les<br />
caractéristiques <strong>du</strong> problème.<br />
La lutte préventive nécessite une surveillance permanente <strong>des</strong> foyers de grégarisation afin de localiser<br />
au plus tôt toute manifestation acridienne. La détection, par interprétation de l’imagerie satellitaire, de zones<br />
ren<strong>du</strong>es favorables à l’insecte après une pluie est une indication précieuse pour orienter les prospections au<br />
sol.<br />
Contre les larves il est recommandé de pulvériser <strong>des</strong> pro<strong>du</strong>its insectici<strong>des</strong> très rémanents pour ne<br />
pas être obligé de multiplier les épandages. Certains pro<strong>du</strong>its peuvent être utilisés en barrière en exploitant<br />
le comportement <strong>des</strong> ban<strong>des</strong> larvaires qui avancent souvent selon une direction prévisible. Pendant longtemps<br />
la dieldrine – organochloré toxique pour l’homme et l’environnement – a été utilisée avec succès à très faibles<br />
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