Chambre de Métiers et de l'Artisanat des Bouches-du-Rhône

LE MONDE
DES
RETROUVEZ DANS CE NUMÉRO TOUTE L'INFORMATION DE VOTRE CMA
rtisans
ÉDITION
Bouches-du-Rhône
Bimestriel n°68 • janvier-février 2009 • 1 €
Les Artimobiles en tournée
dans les Bouches-du-Rhône
p. 8
SOIRÉE DE LA
DISTINCTION
ARTISANALE P. 4-5
ÉCLAIRAGE
LE DROIT
DE PRÉEMPTION P. 16
WWW.CMA13.FR

Service Apprentissage
04 91 32 24 60
apprentissage@cm-marseille.fr
5, boulevard Pèbre
13295 Marseille Cedex 8
© Photos APCM - Nasser Zebidour - APCM 2004
© APCM
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Versez votre
taxe d’apprentissage
à la Chambre de métiers et de l’artisanat
des Bouches-du-Rhône
avant le 28 février 2009
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P ANORAMA
La soirée s’est terminé en beauté en présence
de toutes les personnalités et lauréats. P 4
■ ÉVÉNEMENT
4 SOIRÉE AUTOMNALE
DE LA DISTINCTION ARTISANALE
280 artisans mis à l’honneur
■ ACTUALITÉS
6 SOLUTIONS POUR L’EMBAUCHE
recruter en dehors des chemins
tout tracés
8 LES ARTIMOBILES PRÈS
DE CHEZ VOUS un rendez-vous
de découverte haut en couleurs
ARTISANS D’AGGLOPOLE
PROVENCE… ne tardez pas
à demander une aide directe
du Fisac
S TRATÉGIES
Le boucher de Saint-Paul-les-Durance et ses
quatre collaborateurs au « Bœuf chantant ».
P 12
■ ÉCLAIRAGE
12 LE BŒUF CHANTANT l’air du
changement
16 DÉFENDRE LES ARTISANS DE
PROXIMITÉ le droit de préemption
au service de l’artisan
■ STYLE DE VIE
14 RETRAITES : mieux savoir pour mieux
prévoir
■ ÉCLAIRAGE
17 MATÉRIEL INDUSTRIEL
La location : une alternative attractive
Le paysage de la location
■ 1 JOUR AVEC…
24 UNE FLEURISTE DÉCORATRICE
la haute couture de la fleur
■ CAS D’ENTREPRISE
26 UN HORLOGER À L’HEURE…
du numérique
D OSSIER
COMMERCES ALIMENTAIRES
RÉUSSIR LA TRANSMISSION
Les règles d’évaluation, la recherche
de repreneurs, la négociation, sont
autant d’éléments essentiels que
vous devez maîtriser pour mener
à bien votre projet, dans les
meilleures conditions.
P. 29-33
P RATIQUE
Une newsletter pour suivre l’actualité
des artisans du 13. P 37
■ PRATIQUE
34 TRAVAUX DE SOUS-TRAITANCE
les précautions à prendre
pour être payé
35 VOTRE BANQUIER A SUPPRIMÉ
LE DÉCOUVERT DE VOTRE
COMPTE professionnel sans
vous en avertir ?
36 CONCOUREZ AU PRIX « STARS &
MÉTIERS » 2009 et partez en
voyage à l’autre bout du monde
37 JOURNÉES DES MÉTIERS D’ART un
cran au-dessus pour l’édition 2008
■ BANC D’ESSAI
38 AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR
DU VÉHICULE bois ou métal ?
■ FORUM
40 PAROLES d’élus et d’apprentis
41 AGENDA
R EGARDS
■ PRESTIGE
42 JEAN-LOUIS DESPIAU rencontre
avec un artisan du bois mélomane
■ INITIATIVES
44 10 e ÉDITION DU CONCOURS
TALENT 2008 la ténacité honorée
45 PRIX MAAF ASSURANCES « GOÛT ET
SANTÉ » ce qu’ils sont devenus
■ OPINION
46 ANDRÉA BENASSI, secrétaire général
de l’Union européenne de l’Artisanat
et des PME
É DITO
André Bendano
Maitre-artisan
Président de la CMA
des Bouches-du-Rhône
Les artisans
ne doivent pas payer
pour la crise financière !»
Nous nous trouvons aujourd’hui
confrontés à deux crises qui
se nourrissent mutuellement :
la crise économique, que l’on annonce,
et la crise financière, qui a déstabilisé
notre système financier. Il est exclu
que les entreprises artisanales,
socle de l’économie réelle, payent
le prix de cette crise financière.
C’est pourquoi la Chambre de métiers
a mis en place un dispositif
« anti-crise » d’écoute et de conseil
aux entreprises fragilisées
(voir page 37). Il s’agit de mobiliser
à leurs côtés des conseillers spécialisés
pour les accompagner au mieux
dans leurs difficultés.
À l’heure actuelle, il est difficile
de traduire en chiffres l’impact de
la crise sur les entreprises artisanales
du département. La situation n’est
ni alarmiste, ni exaltante : elle invite
à la vigilance.
Je refuse qu’un climat anxiogène
s’installe. De nombreuses mesures
sont prises par les pouvoirs publics
et les acteurs économiques pour que
les dégâts de la tempête soient limités.
Il ne faut pas se laisser aller à la peur
et au repli sur soi. Organismes
consulaires et organisations
professionnelles se battent, unis
et solidaires. Plus que jamais,
les chefs d’entreprise doivent cultiver
leur esprit d’entreprendre.
Ce numéro comprend des pages spécifiques entre les pages 1 à 15 et 34 à 48 pour les abonnés du Bouches-du-Rhône.
Le Monde des artisans n°68 – Janvier-février 2009 – Édition des Bouches-du-Rhône – Comité de rédaction : Jacques Colletti, Guillaume Manfredi, Marc Marcellin – Rédactrice en chef : Marge
Vandendries – Rédaction : Augustin Aubert, Céline De Stefanis, Caroline Générosi, Marge Vandendries – Ont collaboré à ce numéro : Guillaume Geneste, Hubert Heulot, Florent Lacas, Catherine
Milou, Hélène Sauvage, Frédéric Vielcanet, Mathieu Vacon, Carole Chabannes, Magali Ferrero, Florence Fournier, Jean-Luc Herraiz, Cyrille Vincensini, Caroline Valtierra, Laurent Giordanengo,
Johana D’Alexis – Éditeur délégué : Stéphane Schmitt – Rédaction : ATC-ÉDIMÉTIERS, Charlotte de Saintignon, Tél. 01 42 74 28 32, fax 01 42 74 28 35, e-mail : c.saintignon@groupe-atc.com –
Secrétariat de rédaction : M. Anthony, J. Clessienne, J. Neisse – Publicité : ATC-ÉDIMÉTIERS, 84 bd de Sébastopol, 75003 Paris – Édition nationale : Mathieu Tournier, Tél. 01 42 74 28 73, fax
01 42 74 28 35, e-mail : m.tournier@groupe-atc.com – Éditions départementales sud-ouest : Thierry (Tél. 06 22 69 30 22) et Cédric Jonquières (Tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : thierry.
jonquieres@wanadoo.fr – Éditions départementales nord et est : François Bederstorfer, Tél. 03 87 69 18 12, fax 03 87 69 18 14, e-mail : f.bederstorfer@groupe-atc.com – Photographies : Laurent
Theeten, responsable image – Conception éditoriale et graphique : TEMA|presse, Tél. 03 87 69 18 01 – Fabrication : Pixel image, I. Marlin, J.-M. Tappert, Tél. 03 87 69 18 18 – Éditeur : ATC, 23 rue Dupont
des Loges, 57000 METZ, Tél. 03 87 69 18 18, fax 03 87 69 18 14 – Directeur de la publication : François Grandidier – N° commission paritaire : 0311 T 86957 – Dépôt légal : décembre 2008 – Impression :
Socos’print, route d’Archettes, 88000 Épinal certifiée PEFC CTP/1-013. Le Monde des artisans est imprimé sur papier PEFC issu de forêts gérées durablement.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 3

vénement
Bouches-du-Rhône
SOIRÉE AUTOMNALE DE LA DISTINCTION ARTISANALE
280 artisans mis à l’honneu
André Bendano,
Président
de la CMA 13,
a ouvert la soirée,
en présence
de Roland Blum,
premier adjoint
de la Ville de
Marseille, de
Janine Ecochard,
Vice-présidente du
Conseil Général,
déléguée aux
collèges et à
l’accompagnement
à l’éducation
et de Annick
Delhaye, Viceprésidente
déléguée à
l’écologie,
à l’environnement
et au
développement
durable.
Dix entreprises
artisanales ont
obtenu le label
Entreprises
du Patrimoine
Vivant, qui
s’adresse aux
entreprises
détenant un
patrimoine économique
spécifique,
un savoirfaire
rare ou une
notoriété sur
leur territoire.
Quarante
artisans
ont achevé
le Brevet
de Maîtrise
depuis
le début
de l’année.
❶
❷
Le 28 novembre dernier,
au Palais du Pharo, plus
de cinq cents personnes
ont assisté à la Soirée
automnale de la Distinction
artisanale organisée par la
Chambre de métiers et de
l’artisanat des Bouches-du-
Rhône, en présence de Roland
Blum, premier adjoint de la
Ville de Marseille, de Janine
Ecochard, Vice-présidente du
Conseil Général, déléguée aux
collèges et à l’accompagnement
à l’éducation, d’Annick
Delhaye, Vice-présidente du
Conseil Régional déléguée à
l’écologie, à l’en viron nement
Photos : © Patrice Terraz
4 ●
Le monde des artisans ● janvier-février 2009

et au développement du rable, de
Françoise Rastit, Délé guée régionale
aux droits des femmes et à l’égalité,
de Francis Garnier, Délégué régional
au commerce et à l’artisanat, de
Marianne Cat, membre élue de
la CCIMP, de Gilbert Sacchetti,
1. Le Concours Metfem’ a récompensé onze entreprises
du département impliquées dans la formation de jeunes filles
à des métiers dits masculins.
2. L’entreprise Corsiglia s’est vu attribuer une distinction
exceptionnelle pour son savoir-faire de plus de 110 ans
et sa participation active au rayonnement de l’artisanat.
3. Dix entreprises artisanales ont acquis le label Imprim’Vert
qui distingue les entreprises des métiers graphiques engagées
dans la préservation de l’environnement.
4. Onze artisans ont obtenu le titre de maître-artisan,
qualification la plus prestigieuse du secteur.
Directeur des Partenaires à la Caisse
d’Épargne et de nombreux partenaires,
tels la MAAF, le PLIE MPM Centre,
l’Inspection Académique… Plusieurs
prix et distinctions ont été décernés
à plus de 280 artisans, à titre
personnel ou pour leur entreprise.
Ces derniers sont l’illustration du
dynamisme du secteur de l’artisanat.
Ils se sont vu remettre les trophées,
créés pour l’occasion dans le cadre
du « Concours pour la création du
trophée de la Distinction artisanale,
parrainé par la Caisse d’Épargne ».
La soirée
s’est terminée
en beauté
en présence
de toutes les
personnalités
et lauréats.
Le Prix SEMA
Jeunes a récompensé
trois
étudiants en CAP
dans les filières
des Métiers d’Art,
qui se sont vu
remettre un livret
approvisionné
de 150 € par la
Caisse d’Épargne
et des livres de la
part de l’Inspection
académique.
❸
Les médailles de
la reconnaissance
artisanale ont
consacré l’investissement
de
dix-huit artisans
qui, tout au
long de leur
carrière (professionnelle),
ont œuvré pour
la pérennité de
l’artisanat.
❹
Seize artisans
ont obtenu
l’ADEA.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 5

ctualités
Bouches-du-Rhône
SOLUTIONS POUR L’EMBAUCHE
RECRUTER EN DEHORS
DES CHEMINS TOUT TRACÉS
Ils sont peu nombreux, mais plutôt satisfaits de leur choix. Dans le département, une poignée de chefs
d’entreprises artisanales, conseillés par la CMA 13, ont choisi de recruter des salariés issus d’un parcours
d’insertion : Rmistes, éloignés de l’emploi depuis plusieurs années pour certains, parce que la vie
n’est pas toujours une ligne droite, sans obstacles ou accidents. La plupart ont retrouvé le goût du travail
au contact de l’Artisanat.
Boulevard Chave, à Marseille, la Huche d’or recèle une
perle : Armande Mavrothalassitis, la soixantaine avenante,
est, pour quelques mois, la vendeuse de la boulangerie tenue
par Jean-Marc et Christine Borzillo. « On avait besoin de
quelqu’un en urgence, explique le boulanger, on a demandé
conseil à la Chambre de métiers, qui nous a proposé une solution
: recruter une personne en contrat d’insertion pour six
mois. » Les époux Borzillo réfléchissent : le contrat d’insertionrevenu
minimum d’activité (CIRMA) est intéressant. Il consiste
dans le reversement à l’entreprise d’une somme équivalente
au RMI de la personne embauchée à laquelle s’ajoute l’allègement
des charges sociales dans le cadre de la loi Fillon sur les
bas salaires. La nouvelle employée peut être testée au cours
d’une semaine de stage non rémunéré dans le cadre de sa formation,
un suivi est assuré par la CMA 13. Et ses partenaires
?… Ils ne risquent rien à essayer. Ainsi arrive Armande :
« Quand on l’a rencontrée, on a tout de suite vu qu’elle était
motivée, qu’elle ne voulait pas rester au RMI. Elle nous a expliqué
son parcours : elle travaillait dans le développement photo,
elle a dû arrêter à cause du numérique, mais elle avait encore
besoin de travailler pour sa retraite. » La première semaine est
concluante : Armande a été préparée à son poste, grâce à une
formation de vendeuse boulangerie où elle a appris les bases du
métier (voir encadré). Le contrat est donc signé, sur une base
de trente heures travaillées par semaine. « Cette embauche nous
a vraiment arrangés : on n’avait pas les moyens d’embaucher
au regard du coût élevé des charges sociales d’un contrat de
travail classique, et on était plutôt contents de donner une nouvelle
chance à quelqu’un. On se plaint qu’il y a des personnes
en situation de précarité, mais si nous, les employeurs, on ne
fait rien, ça n’avancera pas… »
Renaissance
En matière d’insertion, François Blohorn a l’habitude de faire :
son entreprise d’électricité Ertelect, 11 salariés, fut lauréate, en
2007, d’un Trophée challenge de l’entreprise dans la cité (1) , pour
sa politique de recrutement d’apprentis issus des quartiers défavorisés
de Marseille. Fin 2007, pour faire face à de nouvelles
commandes, le chef d’entreprise envisage de recruter : il prend
un jeune et souhaite aussi intégrer un électricien plus expérimenté.
Mais l’oiseau se fait rare… C’est alors que la candidature
d’Abdelhalim Regad arrive par Pôle 13 (2) : « Il était au RMI
depuis deux ans. Avant cette période, il travaillait beaucoup…
Mais des difficultés personnelles l’ont conduit à lâcher prise.
Quand je l’ai reçu, je sentais qu’il y avait de la souffrance visà-vis
de ces deux années d’échec, mais l’envie d’en sortir, un
6 ●
Le monde des artisans ● janvier-février 2009

Des formations prêtes à l’emploi
Face aux difficultés de recrutement dans certains secteurs de l’Artisanat, la CMA 13, avec le soutien du Conseil Général des
Bouches-du-Rhône et ses partenaires de l’emploi et de l’insertion, et en collaboration avec les organisations professionnelles, a
identifié plusieurs métiers où la demande est très forte et instaure des passerelles entre demandeurs d’emploi et entreprises. Une
soixantaine de Rmistes ont ainsi suivi des formations spécialement créées pour répondre aux besoins des artisans sur des postes
de vendeuses en boulangerie, ouvriers boulangers, aides plaquistes, peintres en bâtiment et poseurs en menuiserie. Pratiques et
concrets, les stages ont été conçus pour préparer les participants à rentrer rapidement dans le métier. Les deux tiers d’entre eux
ont d’ailleurs trouvé du travail dans des entreprises artisanales. D’autres sessions de formation sont en préparation pour 2009.
véritable potentiel. Je me suis dit : un gars d’expérience comme
lui peut aller de l’avant. Je pouvais le remettre à niveau facilement
et il coûtait moins cher grâce aux aides sur le contrat. »
Au début, François Blohorn prend le parti de cadrer son nouvel
employé, en lui donnant des tâches simples. Pendant les six
premiers mois, Abdelhalim travaille bien, mais reste effacé et
prend peu d’initiatives. Puis, en quelques semaines, c’est la
renaissance : « Je l’ai mis sur un nouveau chantier. Quelques
temps après le démarrage, le responsable du chantier est parti.
Abdelhalim a pris naturellement la direction des opérations,
avec autorité et talent. Maintenant, il travaille en autonomie, il
fait toutes sortes de dépannages. J’ai confiance en lui. »
Abdelhalim Regad travaille aujourd’hui en CDI chez Ertelect.
(1)
Décerné par la Cité des entrepreneurs d’Euroméditerranée et l’École de la deuxième
chance
(2)
Programme d’orientation local vers l’emploi des Bouches-du-Rhône
CONTACT :
CAD Emploi de la CMA 13
Johana d’Alexis ou Fabienne Hernandez
✆ 04 91 32 24 02 ou 03
jdalexis@cma13.org ou fhernandez@cm13.org
Et si c’était votre solution
de recrutement ?
◾ Le CAD Emploi de la CMA 13 est en relation avec
les organisations professionnelles et une diversité
de partenaires de l’emploi et de l’insertion (ANPE, Pôle 13,
Plie MPM centre, AFPA, etc.) : il peut ainsi faciliter l’accès
des artisans du département à des solutions de recrutement
variées, associées à des conseils sur les aides à l’embauche
existantes en fonction de la situation de l’entreprise
et du profil du candidat retenu.
◾ Le CAD Emploi conseille les artisans tout au long de
leurs démarches : définition de poste, proposition de candidats,
suivi de l’intégration du salarié avec les partenaires de
l’emploi et de l’insertion.
© Patrice Terraz
Une équipe soudée à la boulangerie marseillaise « La Huche d’or ». Jean-Marc et Christine Borzillo ont recruté Armande,
ex-bénéficiaire du RMI, grâce à un contrat aidé. Ils sont enchantés.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 7

ctualités
Bouches-du-Rhône
LES ARTIMOBILES PRÈS DE CHEZ VOUS
UN RENDEZ-VOUS DE DÉCOUVERTE
HAUT EN COULEURS
Du 6 novembre au 19 décembre, l’Artisanat a sillonné les routes de France à bord des Artimobiles pour faire
découvrir ses 250 métiers aux collégiens. Étape de leur fantastique tour de France, les 27 et 28 novembre,
deux flottes de ces six voitures extravagantes, équipées de logiciels interactifs, se sont arrêtées dans
quatre collèges du département pour le plus grand bonheur de leurs élèves de troisième.
En ce début d’année scolaire, la troisième tournée des
Artimobiles, de passage pour la première fois dans les
Bouches-du-Rhône, a soulevé l’enthousiasme des jeunes des
collèges du Roy d’Espagne (Marseille), Henri Bosco (Vitrolles),
de l’Estaque (Marseille) et Arc de Meyran (Aix-en-Provence).
Il faut dire que le concept a été spécialement pensé pour eux.
À chaque étape, stationnées dans la cour du collège pour la
journée, les six Artimobiles ont accueilli jusqu’à 10 classes
de 30 élèves. Chaque classe a bénéficié d’une session de
découverte d’une heure et demie, co-animée par des spécialistes
de la formation à l’Artisanat, des artisans et des
apprentis en cours de formation : présentation de l’Artisanat,
libre utilisation des outils informatiques embarqués
dans les voitures et dialogue avec les professionnels autour
des connaissances nouvellement acquises. Aussi originale que
ludique, cette opération nationale, relayée sur le terrain par la
Chambre de métiers et de l’artisanat des Bouches-du-Rhône,
est menée en collaboration avec le Ministère de l’Éducation
nationale et les Inspections académiques dans le cadre du programme
de « Découverte professionnelle ». Elle a su séduire
son public qui peut en retrouver l’essentiel sur le site www.
paricilesjeunes.fr.
Couleurs flashy, logiciel interactif en ligne, reportages vidéo,
fiches métiers, blogs… : www.paricilesjeunes.fr propose à tous
une découverte concrète et dynamique des métiers de l’Artisanat.
Une compensation vraiment intéressante pour tous
ceux aussi qui n’ont pas encore eu la chance de croiser en
direct les Artimobiles.
1 re phase
2 e phase 3 e phase
4 e phase
Photos : © Jérôme Cabanel
8 ●
Le monde des artisans ● janvier-février 2009
1 re phase : Session de découverte : 30 minutes de
présentation de l’Artisanat et du concept des Artimobiles.
2 e phase : Artinavigue, quizz, vidéos, témoignages…
Les collégiens choisissent l’itinéraire de découverte en
fonction de leurs centres d’intérêts.
3 e phase : Les échanges avec les apprentis, artisans et
professionnels de la formation permettent aux jeunes
de comprendre la réalité des métiers et le chemin
qui peut les y conduire.

ARTISANS D’AGGLOPOLE PROVENCE…
NE TARDEZ PAS À DEMANDER
UNE AIDE DIRECTE DU FISAC !
Votre activité est installée dans un centre-ville ou village du territoire d’Agglopole Provence ?
Depuis cet automne, vous pouvez bénéficier d’un soutien financier couvrant jusqu’à 40 %
des investissements d’embellissement et de sécurisation de vos locaux. Le budget total du Fisac étant
limité, il faut vite déposer votre dossier.
Lancé en 2008, le Fisac de la Communauté d’agglomération
Agglopole Provence vise à soutenir l’activité et le chiffre d’affaires
des artisans et commerçants sur un territoire de 17 communes
(voir Repères).
1,38 million d’euros d’aide publique sont programmés, à destination
des mairies, des artisans et des associations de commerçants
et artisans.
82 000 € ont déjà été attribués à une huitaine d’associations.
Elles peuvent ainsi couvrir jusqu’à la moitié du coût d’animations
commerciales et d’opérations de communication qu’elles
engagent au nom de leurs adhérents.
Le Fisac aide aussi les communes concernées à financer jusqu’à
20 % de leurs investissements profitables aux affaires du commerce
et de l’artisanat (rénovation des espaces publics, éclairages,
signalétique, stationnement, marchés…).
Depuis septembre dernier, le Fisac est accessible en aides directes.
Les entreprises artisanales du territoire peuvent donc déposer
un dossier de demande de financement sur des travaux
Comment bénéficier
du Fisac en aide directe ?
◾ L’entreprise artisanale demandeuse doit être inscrite au Répertoire
des Métiers et présenter un chiffre d’affaires inférieur à 800 000 €.
◾ Le projet déposé doit porter sur la réhabilitation d’une devanture
commerciale (embellissement de la vitrine, peinture, enseigne ) et/
ou des travaux de sécurité (éclairage, systèmes de fermeture, alarmes
), et/ou autres dépenses d’investissement pour la modernisation
de l’entreprise et de ses locaux d’activités (aménagements pour
l’accueil des personnes à mobilité réduite )…
◾ L’aide Fisac couvre jusqu’à 40 % du montant HT de l’investissement
(20 % financés par l’État, 20 % par Agglopole Provence), avec un plafond
fixé à 10 000 euros. Les travaux ne peuvent en aucun cas être
entamés avant accord des autorités.
◾ La CMA 13 accompagne les artisans demandeurs dans le montage
de leur dossier de demande de financement.
CONTACT :
Service Développement économique CMA 13
Aurélie Baschiou, ✆ 04 91 32 24 06, abaschiou@cm13.org
utiles au développement de leur activité (voir encadré). Il faut
en profiter ! L’enveloppe globale du Fisac est conséquente, mais
tous les dossiers ne pourront pas être financés.
+
Info
Repères
◾ Le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac), financé par l’État,
est destiné à soutenir les projets de développement du commerce et de l’artisanat de proximité.
◾ Près de 2 300 entreprises artisanales sont concernées par le financement Fisac sur le territoire
d’Agglopole Provence.
◾ Pour connaître le détail des villes et villages concernés par le Fisac d’Agglopole Provence,
rendez-vous sur www.cma13.fr ou www.agglopole-provence.org.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 9

Travail le dimanche
Soulagement. Le principe du
repos dominical a été réaffirmé et
les grandes surfaces alimentaires
ne seront pas autorisées à ouvrir
le dimanche après-midi. Sauf
dérogation dans les zones touristiques
ainsi que dans les agglomérations
de Paris, Marseille, Lyon et
Lill, baptisées « zones d’attractivité
commerciale exceptionnelle »,
les anti-travail dominical peuvent
se targuer d’avoir obtenu quelques
concessions. La proposition de loi de
Richard Maillée ne modifierait pas
la situation actuelle en matière
d’ouverture dominicale, si ce n’est
en prolongeant de 12 h à 13 h l’heure
butoir d’ouverture le dimanche.
Le projet de loi se contenterait finalement
de légaliser la solution existante.
Une évolution qui rassure les
artisans et petits commerçants
après les âpres débats qui ont eu
cours. Une trop grande libéralisation
aurait simplement eu pour effet de
déplacer la consommation de la
semaine vers le dimanche et des
commerces de proximité vers les
grandes surfaces et n’aurait pas
donné plus de pouvoir d’achat aux
consommateurs ! Une étude du
Crédoc a également conclu que
les effets sur la croissance
seraient modestes. Reste à savoir
ce qui sera réellement appliqué.
Les grandes surfaces
alimentaires ne seront plus
autorisées à ouvrir
le dimanche après-midi.
URBANISME COMMERCIAL
vers la création de magasins
à loyer modéré
Le député Jean-Paul Charié,
rapporteur UMP de la loi de
modernisation de l’économie,
a présenté les grandes lignes
de son rapport sur la réforme
de l’urbanisme commercial,
qui sera publié dans sa version
définitive à la mi-décembre.
« Il faut comprendre que si la
France veut connaître une nouvelle
croissance face à une mondialisation
de plus en plus rapide
et complexe, il faut changer de
culture », a-t-il argumenté.
Une révolution qui passe, entre
autres, par l’abrogation de la loi
Royer de 1973. Les surfaces commerciales
ne seront plus classifiées
en fonction de leur superficie,
mais à travers quatre
catégories qui seront fonction
du « niveau d’envergure » du commerce.
Une attention particulière
serait portée à la revivification
des « cœurs de ville ». Un autre
pan important de la réforme sera
de redonner la main aux élus face
aux communes qui raisonneraient
encore trop souvent, selon le
député du Loiret, chacune de
leur côté, au mépris d’une logique
à plus grande échelle. Enfin,
le projet de loi prévoit la création
de magasins à loyers modérés
réservés pour les petits commerces,
dans le souci de garder une
réelle diversité dans les régions.
« Il ne faut pas forcément lutter
contre les grandes surfaces, car
celles-ci savent qu’il est dans leur
intérêt d’être entourées de petits
commerçants », a répété J.-P.
Charié. « La course au moins cher,
au hard discount à tout prix n’est
pas la bonne solution. » Suite des
débats lors la proposition de loi
qui sera probablement discutée
au Parlement début 2009.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 11

É clairage Bouches-du-Rhône
Au prix de trois ans d’efforts,
Didier Raggi, le boucher de Saint-
Paul-lez-Durance, a renouvelé son
activité avec une idée encore peu
développée en France : associer
boucherie traditionnelle, produits
traiteurs et restauration. Soutenu
par le Fisac (1) de la Communauté
d’agglomération du Pays d’Aix et
accompagné par la CMA 13, il a ouvert
fin 2007 une « boucherie-resto »,
qui a vite trouvé son tempo. Allegro !
LE BŒUF CHANTANT
L’air du changement
Certains mélomanes prétendent
qu’il y a de la musique
dans chaque son de la
vie. C’est un peu ce qu’on se
dit en entrant au Bœuf chantant, où
s’improvise une ode à la bonne cuisine
: brouhaha des convives attablés,
cliquetis des couverts, mouvements
de tables et chaises à l’accueil successif
de clients, ballet empressé des
serveuses, grésillement de grillades,
appels de commandes, chuintement
des portes de la chambre froide… ça
sonne comme un restaurant, mais
qu’on ne s’y trompe pas : ici, c’est
une boucherie, où l’on peut déguster
sur place la meilleure des viandes,
celle d’un artisan-boucher.
Sur l’étal, bœuf charolais, agneau
de pays, veau du sud-ouest, caillettes,
saucisses, pâtés, fromage de tête
faits maison, boudins, andouillettes,
rosettes venus tout droit de chez
Saez & fils, bouchers de Vinon-sur-
Les viandes choisies par Didier Raggi
directement chez ses fournisseurs.
À la carte, la viande du boucher cuisinée de
toutes les façons, un choix de charcuteries,
et quelques plats traiteur… dont les noms
jouent une partition pleine d’humour : Liane
en folie, Zazie dans
le métro, Vanessa au paradis…
Verdon, le village voisin ; et bien
d’autres produits, plats traiteurs,
charcuteries, volailles…
Derrière l’étal, coiffé de son chapeau
noir, Didier Raggi, le boucher
- le « tchébou », comme l’appellent
affectueusement et en verlan les jeunes
du village - découpe en direct les
morceaux que les clients retrouveront
dans leur assiette quelques instants
plus tard.
Fils de boucher, il connaît le métier
depuis l’enfance, passée à Orgon.
Après une expérience en supermarché
dont il sort très critique, il
revient à l’Artisanat et s’installe à
Saint-Paul-lez-Durance en 1991.
« En 2004, la commune m’a proposé
de quitter le cœur du village pour
m’implanter à quelques pas, dans un
petit ensemble neuf associant logements
et locaux commerciaux. J’ai
réfléchi et j’ai dit oui. Ma boucherie
était située dans une rue peu passante,
avec un local de 35 m 2 , vieillissant
et mal adapté à mon activité. J’aurais
pu rester là jusqu’à ma retraite : je
pense que les affaires auraient périclité.
C’était le moment de changer ».
Changer pour plus grand : de 35 à
100 m 2 en l’occurrence. Que faire
de tout cet espace ? Didier Raggi
12 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

minutes en voiture, mais aussi d’habitants
du village et de touristes de
passage.
Avec le développement du projet
ITER (2) , des centaines de familles
arrivent dans les environs : les perspectives
sont plutôt bonnes…
À gauche
Un concept original à Saint-Paul-lez-
Durance : une boucherie-resto,
qui a vite rencontré son public.
À droite
Didier Raggi, artisan-boucher et chef
d’entreprise, alias le «tchébou» au chapeau,
et ses quatre collaborateurs, soit quatre
emplois créés.
pense d’abord à créer une supérette
alimentaire. Un voyage en
Californie le fera changer d’avis :
le fils de son épouse travaille làbas
dans une boulangerie-restaurant.
Le concept le séduit et il
l’adapte.
S’ensuivent des années d’efforts et
de démarches jusqu’au déménagement.
Accompagné notamment par la
Communauté d’agglomération du
Pays d’Aix et la Chambre de métiers
et de l’artisanat des Bouches-du-
Rhône (voir encadré), Didier Raggi
développe son idée, analyse ses
chances, se perfectionne sur les
normes hygiène-sécurité-environnement,
reçoit des conseils sur le
montage du projet et l’aménagement
des locaux et lève des financements
publics conséquents, couvrant
30 % de son investissement total de
120 000 euros.
Ouvert en décembre 2007, le Bœuf
chantant a trouvé tout de suite sa
clientèle, pour l’essentiel constituée
des salariés du centre de recherche
du CEA Cadarache, situé à quelques
Pour faire face au succès, le boucher
a dû embaucher plus que prévu :
outre Julien, le chef passé par un restaurant
étoilé, Didier Raggi a créé
trois emplois au bénéfice de Carine,
Virginie et Céline, habitantes du village.
Le restaurant assure 60 % du chiffre
d’affaires, mais la boucherie est bien
au cœur du succès de l’entreprise :
la qualité de la viande fait celle de
la carte, et il n’est pas rare que les
clients achètent à l’étal après dégustation
à la table.
D’autres artisans (taxi, coiffeur,
boulanger) ont rejoint Didier Raggi
dans un pôle de commerces et services
dynamique, accueillant aussi
un cybercafé, un caviste et un autre
restaurant.
Le lieu est ainsi devenu un centre de
vie important du village, créateur de
convivialité et de richesses. « Entre
voisins, on s’entraide, on organise
des animations ensemble », conclut
Didier Raggi.
◾ Didier Raggi a modernisé
son équipement productif,
en s’ouvrant notamment
à l’activité traiteur : il a pour
cela bénéficié d’une aide Fisac
(financée par l’État) pour soutenir
des investissements liés à
la production, au stockage
et la vente de ses produits.
◾ Dans le cadre de la préparation
du dossier Fisac, la CMA 13
a réalisé une étude technique
et financière qui a montré
la faisabilité du projet de
Didier Raggi, en mettant
en évidence les perspectives
d’évolution de l’activité.
◾ La Communauté d’agglomération
du Pays d’Aix et la Région ont
complété le financement Fisac
par des subventions, portant
le montant total de la
La mascotte de l’établissement :
un bovin aux allures de bluesman.
(1)
Fonds d’intervention pour les services, le commerce
et l’artisanat.
(2)
Projet de recherche sur la fusion nucléaire comme
source d’énergie du futur.
CONTACT :
Didier Raggi Le Bœuf chantant
18 bis rue grande
13115 Saint-Paul-lez-Durance
✆ 04 42 57 42 22
U N PROJET BIEN FICELÉ APPELLE
DES SOUTIENS VARIÉS
contribution publique
à 35 000 euros.
◾ La commune de Saint-Paul-lez-
Durance a facilité les démarches
techniques liées au déménagement
de l’activité (eau, électricité,
téléphone ).
◾ Didier Raggi s’est également
impliqué dans une opération
collective Métiers de bouche de
la CMA 13, qui l’a aidé à parfaire
ses compétences sur les normes
hygiène-sécurité-environnement :
une formation pour mettre à jour
ses connaissances, des conseils
pour aménager ses locaux, réaliser
son document unique d’évaluation
des risques et son plan de
nettoyage, gérer la traçabilité de
ses produits. Une opération qui
lui a permis d’obtenir en outre
9 150 euros du Conseil Régional.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 13

STYLE
de vie
Si la retraite est en soi un sujet difficile à aborder,
ça l’est encore plus dans le domaine de l’artisanat.
Songer à sa retraite, en parler, en tant que patron
et seul garant de l’édifice de son entreprise, est parfois
assimilé à un signe de faiblesse. De quoi faire fuir
les clients et perdre du lustre. Aujourd’hui, un artisan
a pourtant tout intérêt à la préparer le plus tôt possible,
et avec sérénité, que ce soit du point de vue financier
ou psychologique.
Retraites :
mieux savoir pour mieux prévoir
Difficile, quand on a été premier
acteur toute sa vie, de
passer dans l’ombre. C’est
pourtant ce à quoi doivent
se préparer les artisans en fin de carrière.
Et ils sont, en général, moins
pressés de le faire que les autres catégories
de travailleurs. C’est en tout
cas l’une des conclusions de l’enquête
Share, menée en 2004 sur dix pays
européens : les travailleurs indépendants
sont légèrement moins attirés
par leur départ à la retraite que
la moyenne des autres professions
malgré des activités parfois risquées.
D’autant que côté forme ils s’estiment
en meilleure santé que le reste
de la population !
« Le besoin
de conseil est
extrêmement
fort »
Philippe Bollecker
Pourtant, Philippe Bollecker, secrétaire
général de la MNRA (Mutuelle
nationale de retraite des artisans,
première mutuelle de prévoyance
des artisans, 300 000 adhérents) ne
Comment améliorer le montant de sa retraite ?
Outre le cumul emploi-retraite, il existe plusieurs moyens de gonfler ses revenus après
l’arrêt de son travail. Une assurance-vie peut y participer. Parfois plus adaptés, les
PERP (Plan d’épargne-retraite populaire) sont aussi une solution. Les versements sont
déductibles du revenu imposable, en dessous d’un certain plafond. Les contrats
Madelin de 1994 ont été spécialement créés pour les travailleurs non salariés. Les
cotations sont entièrement déductibles du revenu imposable, mais, comme le PERP, le
compte est bloqué jusqu’à la retraite. Ce n’est pas le cas d’une assurance-vie. Pour
choisir entre ces différentes possibilités, il faut se renseigner auprès de sa mutuelle ;
chaque cas nécessite une analyse précise.
constate pas de réelles différences
entre les retraités de l’artisanat et les
salariés, quant à leur comportement
face à leur retraite. « En moyenne, les
artisans cessent leur activité à 61 ans,
soit un âge très voisin de celui qui est
constaté pour les salariés du secteur
privé. Mais ils ont bien entendu intérêt
à préparer leur retraite le plus tôt
possible. » La MNRA propose des
diagnostics sociaux qui permettent
aux artisans demandeurs de prendre
connaissance du montant de la
rente qu’ils toucheront. « Chez eux,
le besoin de conseil est extrêmement
fort, en raison de la diversité de leur
parcours et des statuts professionnels
qu’ils ont connus : d’abord salariés
jusqu’à quarante ans, puis ensuite
chefs d’entreprise… » Cette question
du montant a son importance, car si
les artisans font partie des actifs qui
apprécient le plus leur travail, ils sont
parmi les retraités qui touchent les
pensions les plus faibles : 1 110 euros
par mois en moyenne. Pourtant, il
reste des sujets d’inquiétude pour les
retraités de l’artisanat, notamment
du point de vue de la santé.
Marie Rozet, présidente de la Fenara
(Fédération nationale des associations
de retraités de 28 000 adhérents)
en pointe plusieurs. « Pour
les pensions de réversions, 85 % des
femmes n’ont pas cotisé à temps, et
elles se retrouvent souvent à minima…
Heureusement, depuis, la loi
a rendu la cotisation obligatoire. »
Problème des réversions qui sera
amplifié, selon M me Rozet, par deux
décisions récentes dans le cadre de
la réforme des retraites : la suppression
de la condition d’âge en 2011,
et la mise en place d’une condition
de ressources qui limitera l’accès à
cette pension. « Ceux qui auront le
plus cotisé, le mieux travaillé, profiteront
moins de la redistribution »,
se désole Marie Rozet. Même problème
pour les complémentaires santé,
trop onéreuses pour certains retraités
actuels qui décident donc de ne pas
14 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

y souscrire, alors même que le souci
de la dépendance, lié à l’allongement
de la vie, demandera à être financé.
« Il faudrait les rendre obligatoires,
elles aussi », propose M me Rozet.
M. Bollecker pense qu’il faudrait plutôt
agir sur l’offre : « Avant de s’engager,
l’artisan doit vérifier certains
points clés du produit qui lui est proposé
: le niveau des garanties et des
cotisations, mais aussi les modalités
de gestion et leur coût. De ce point
de vue ce sont les solutions mutualistes
qui nous paraissent les plus
avantageuses. » Mais outre l’aspect
financier de la question du passage à
la retraite, il faut gérer le choc psychologique
que peut entraîner l’arrêt
de son activité. Quelle relation les
retraités de l’artisanat gardent avec
leur ancien métier ?
Les artisans deviennent-
■
ils des retraités ?
On pourrait penser que les artisans
sont particulièrement proches de leur
métier et qu’en conséquence, ils regrettent
leur passé de travailleur. Cela
n’est vrai qu’en partie. Emmanuelle
Crenner, chercheuse à l’Insee, leur a
en effet distingué un trait particulier,
dans une étude datant de 2003. Selon
elle, « les commerçants et artisans
se sentent plus souvent retraités que
les autres anciens indépendants ».
Autrement dit, si les artisans souhaitent
partir à la retraite un peu plus
tard en moyenne, ils seraient parmi
les travailleurs qui parviennent le
mieux à accepter leur nouveau statut
d’inactif. Ce qui ne constitue pas
forcément un signe de soulagement
de ne plus travailler, mais peut-être
une conscience particulière de ce que
signifie le mot « travail », un pragmatisme
propre aux manuels. Une fois
que l’on ne met plus la main à la pâte,
on n’est plus travailleur.
Une autre tendance qui se dessine
chez les artisans, toujours selon
E. Crenner, c’est celle de ne pas être
R ENCONTRE
Jean François Maugeais, 77 ans,
ferronnier à la retraite
« Le plaisir de transmettre notre savoir-faire »
Après ma retraite j’ai cherché une
occupation. J’ai trente ans
d’artisanat derrière moi. Pour nous,
ce n’est pas facile d’avoir des
responsabilités toute sa vie, d’être
très proches de notre clientèle pour,
du jour au lendemain, ne plus avoir
d’activité. C’est assez différent du
statut de salarié. Ce que j’avais
constaté, c’est que l’on manquait de
jeunes bien formés, c’est pourquoi
aujourd’hui, travailler à « L’Outil en
main » est tout à fait satisfaisant
pour moi. Comme je suis plutôt
actif, j’ai été contacté par la CMA des
satisfait, après coup, du moment de
son départ à la retraite : trop tôt, ou
trop tard. « Une partie d’entre eux
aurait souhaité travailler plus longtemps.
Posséder son outil crée sans
doute un rapport au travail différent.
La cessation des activités peut également
être liée à des difficultés financières.
» Ce problème du moment
du départ à la retraite est aussi une
conséquence, certainement, de l’absence
de règles juridiques strictes sur
le sujet de l’âge du départ à la retraite
des artisans. Pour ceux qui regrettent
d’avoir cessé le travail un peu
trop tôt, il reste un moyen de revenir
goûter aux joies de l’artisanat, grâce
à des associations.
« Leur vie
n’est pas
terminée ! »
Yana Boureux
« L’Outil en main », créée en 1987 à
Troyes, leur permet de garder bénévolement
un lien avec leur ancien métier.
Ainsi, cette année, près de 800 ex-artisans,
sur toute la France, transmettent
leur savoir-faire à un millier d’enfants,
Hauts-de-Seine
aussitôt ma
retraite prise, ils
m’ont mis en contact avec
l’association qui cherchait des
retraités motivés. Je n’ai pas eu le
temps de souffler ! Aujourd’hui,
quand je cherche des amis artisans
retraités pour venir participer à
notre projet, je n’ai pas de grandes
difficultés : c’est souvent un plaisir
pour nous de nous retrouver, mais
aussi pour eux de transmettre leur
savoir-faire. Certains collaborateurs
avaient du mal à ne pas travailler.
dont certains sont en difficultés dans
la scolarité classique. Yana Boureux,
présidente de l’association, se félicite
de son succès croissant. « Tout le
monde trouve son compte : les anciens
artisans sont aux anges de pouvoir
faire partager leur passion et de mettre
en valeur leur savoir, et certains
enfants (20 à 25 %) trouvent ensuite
leur voie dans l’artisanat. Cela permet
en plus d’utiliser le potentiel des
retraités de l’artisanat pour participer
à la croissance du pays. » Avec l’allongement
de la vie, se soucier de l’activité
des seniors est devenu un important
sujet de réflexion. M me Boureux
va d’ailleurs bientôt présenter son
projet à Berlin et à Stuttgart. Trois
membres de la Commission européenne
ont eu le coup de cœur pour
ce concept. « Beaucoup de pays européens
connaissent les mêmes problématiques
que nous : allongement de
la vie, chômage, pénurie d’ouvriers
qualifiés… Notre concept répond
à ces demandes. Des contacts sont
en train de se nouer en Autriche et
en République tchèque », se réjouit
M me Boureux. « Leur vie n’est pas terminée
! » Longue vie aux retraités de
l’artisanat.
Florent Lacas
Mesures du Projet de loi de finances 2009
◾ Fin de toute restriction au cumul emploi-retraite, ◾ reconduction du dispositif de retraite anticipée pour carrières longues créé en
2003 permettant aux personnes qui ont commencé à travailler avant 17 ans de partir à la retraite avec une pension à taux plein avant
60 ans, moyennant une durée de cotisation plus longue, ◾ hausse du minimum vieillesse de 6,9 % en avril 2009 pour les personnes
seules, ◾ hausse des pensions de réversion de 11 % dès 2010 pour les plus de 65 ans dont la retraite totale n’excède pas 800 €,
rétablissement d’une condition d’âge, ◾ surcote (majoration de pension) des assurés poursuivant une activité au-delà de l’âge légal
et de la durée de cotisation requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein, portée de 3 % à 5 % par an.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 15

É clairage Bouches-du-Rhône
Créé par la loi Jacob-Dutreil du 2 août 2005,
entré en vigueur par décret début 2008, le
droit de préemption des communes sur
les fonds de commerce artisanaux
et les baux commerciaux est un outil
juridique complexe au service d’une
cause simple : protéger l’activité
artisanale dans les centres-villes et les
quartiers. La CMA des Bouches-du-Rhône
conseille sur demande les communes
de son territoire dans la définition
des périmètres de préemption.
fotolia
DÉFENDRE LES ARTISANS DE PROXIMITÉ
Le droit de préemption
au service de l’artisan
Pour établir un périmètre où
s’exerce le droit de préemption,
la commune consulte la Chambre
de commerce et la Chambre de
métiers et fait procéder
à une étude sur la situation
du commerce et de l’artisanat
de proximité.
Qu’est-ce que c’est ?
Le droit de préemption est un outil
juridique. Il permet aux communes
qui le souhaitent de se porter acquéreuses
de façon prioritaire d’un fonds
artisanal, d’un fonds ou d’un bail
commercial lorsque celui-ci est mis
en vente sur son territoire, pour le
rétrocéder ensuite à un artisan ou
commerçant.
Quelle utilité ?
Le droit de préemption permet aux
communes de préserver la vitalité et
la diversité des activités commerciales
et artisanales sur leur territoire,
notamment en centre-ville ou cœur
de village. En prenant le contrôle de
certaines transactions, elles évitent la
vacance des locaux, la multiplication
des services type banque, immobilier,
assurances, au détriment de l’artisanat
et du commerce, la transformation
des locaux d’activité en habitation
ou garage…
Quels avantages
pour les artisans ?
Maintenir les boutiques et les services
artisanaux dans la ville contribue à
l’attractivité commerciale et donc au
développement du chiffre d’affaires
de tous les artisans du périmètre.
Comment le droit de préemption
s’exerce-t-il ?
1. Situé dans un périmètre de préemption,
tout artisan ou commerçant
cédant un bail ou un fonds doit le
déclarer en mairie, en précisant le prix
et les conditions de vente.
2. La commune dispose alors d’un
délai de deux mois pour préempter.
Sans réponse passé ce délai, ou en cas
de réponse négative, le cédant peut
vendre librement.
3. Si au contraire la commune décide
de préempter, elle peut acheter au prix
et conditions fixés par le cédant.
4. La commune dispose ensuite d’un
L ’EXEMPLE DE CHÂTEAURENARD
Châteaurenard est l’une des premières
communes du département à mettre
en œuvre son droit de préemption.
Elle a choisi de le faire en concertation
avec tous les acteurs locaux : CCI du Pays
d’Arles, CMA 13, association de
commerçants et d’artisans…
La CMA 13 a contribué à l’étude sur
le tissu économique local, mettant
en évidence la nécessité d’intervenir :
douze entreprises artisanales
an pour trouver un acheteur artisan
ou commerçant. Pendant cette période,
le fonds peut continuer à être
exploité pour garder sa valeur.
5. L’acte de rétrocession doit être
approuvé par le conseil municipal et
le bailleur : s’il est le bailleur, l’artisan
conserve donc un droit d’opposition
sur la vente si elle ne lui convient pas.
Quel est le rôle de la CMA 13 ?
Elle travaille avec les communes souhaitant
se doter du droit de préemption
(voir encadré), les incite à travailler
dans un cadre partenarial, à
bien préparer la mise en œuvre du
droit (contexte, moyens financiers,
etc.), à utiliser ses services pour la
transmission-reprise d’entreprise…
(boulangeries et boucheries) perdues
en quelques années, un taux d’évasion
(achat à l’extérieur du centre-ville)
de la clientèle de 62 % contre 38 %
en 1996…
La CMA 13 participe aussi à un groupe
de travail sur les problématiques
de commerce de proximité et
à un répertoire des demandes de locaux
facilitant ainsi la recherche
de repreneurs.
16 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

P ratique
◼ QUE FAIRE FACE
À UN CLIENT QUI
REFUSE DE PAYER ?
Nouvelles précisions
des juges
Nous avions évoqué dans
Le Monde des Artisans n°66
ce problème récurrent auquel
sont confrontées nombre
d’entreprises. La cour de cassation
a précisé dans un arrêt
du 10 septembre dernier
qu’en cas de malfaçon, un
client, qui refuse que vous
interveniez pour remédier à
un désordre apparu postérieurement
à la réalisation de
votre prestation ou de votre
livraison, ne peut pas invoquer
l’exception d’inexécution
de la prestation pour ne
pas s’acquitter du paiement
du solde du prix convenu.
Ainsi, après exécution de la
prestation ou de la livraison de
la marchandise, le prix doit en
être payé et vous êtes en mesure
de réclamer le paiement du
solde du prix convenu.
■ ENTRÉE EN
VIGUEUR DE L’INDI-
CE DES LOYERS
COMMERCIAUX
Publication au Journal
officiel du 06/11/08
du décret relatif
« à l’indice national
trimestriel des loyers
commerciaux ».
Les baux commerciaux
étaient jusqu’alors indexés
sur l’indice du coût de la
construction publié par
l’Insee. La Loi de
Modernisation de l’Économie
du 04/08/08 avait supprimé
la référence à cet indice pour
instaurer un « Indice national
des loyers commerciaux », dit
« ILC » (article L 145-34 du Code
du commerce). On connaît
désormais les modalités
de calcul de l’Indice des loyers
commerciaux : « ILC est
constitué par la somme pondérée
d’indices représentatifs
de l’évolution des prix à la
consommation, de celle des
prix de la construction neuve
et de celle du chiffre d’affaires
du commerce de détail. » Ce
décret précise en outre que
toutes les activités commerciales,
y compris celles exercées
par les artisans, pourront
bénéficier du nouvel indice,
qui sera par ailleurs calculé
et publié trimestriellement
par l’Insee.
TRAVAUX DE SOUS-TRAITANCE
LES PRÉCAUTIONS
À PRENDRE POUR ÊTRE PAYÉ
La sous-traitance n’est
pas sans danger pour le
sous-traitant, notamment
en cas d’impayés ou
de défaillance de l’entreprise
principale. Aussi, l’objectif
unique de la loi est de permettre
le paiement du sous-traitant
directement par le maître
d’ouvrage si l’entrepreneur
principal – son client immédiat
- ne l’a pas payé. La loi a ainsi
mis en place le mécanisme de
l’« action directe » dans le
cadre de marchés privés. Si la
loi vous offre des garanties de
paiement, elle n’est pas particulièrement
contraignante
pour l’entreprise principale à
votre égard. Aussi, soyez vigilant
à ce que cette dernière
effectue correctement ses obligations
pour que vous puissiez
ensuite exercer votre recours
efficacement.
Assurez-vous que vous
avez été accepté par le
maître de l’ouvrage
Et que les modalités de paiement
ont également été agréées
par ce dernier. À défaut, vous
ne serez pas en mesure d’exercer
l’action directe. Selon la loi,
c’est l’entrepreneur principal
qui est tenu de réaliser ces formalités
pour vous. En principe,
l’agrément doit être donné
avant le début des travaux.
L’entreprise principale peut
cependant le faire à tout
moment.
Aussi, avant de commencer un
chantier :
◾ Sollicitez de l’entreprise
principale la preuve écrite de
votre agrément.
En effet, aucune forme particulière
d’agrément n’est imposée
à l’entrepreneur principal,
qui n’est pas non plus tenu de
vous informer de votre acceptation
et de votre agrément par
le maître d’ouvrage. En outre,
en pratique, la demande
d’agrément n’est pas passée
dans les habitudes. Pourtant,
c’est un élément essentiel de la
préservation de vos intérêts.
En effet, le défaut d’acceptation
du sous-traitant le prive
de l’action directe à l’encontre
du maître d’ouvrage !
◾ Si vous n’êtes pas déclaré
avant le début des travaux,
adressez-vous directement au
maître d’ouvrage pour lui
demander de mettre en demeure
l’entreprise principale
d’agréer ses sous-traitants.
Assurez-vous également que
les autres sous-traitants qui
ont vocation à intervenir sur
l’ouvrage sont également
agréés par le maître d’ouvrage.
En effet, de nombreux contrats
donnent la possibilité à ce dernier
de résilier le contrat avec
l’entrepreneur principal s’il
découvre des sous-traitants
non agréés sur le chantier.
Formalisez un contrat
de sous-traitance
le plus précis possible
Évitez toute contestation possible
sur l’existence et le montant
d’une créance par un écrit
signé de chaque partie au
contrat ! En outre, l’action
directe ne peut avoir pour
objet que le paiement de travaux
prévus au contrat de
sous-traitance. D’où l’importance
d’établir un contrat de
sous-traitance écrit le plus précis
possible. Indiquez la nature
et l’étendue de votre prestation,
précisez le prix de votre
prestation, et notamment : son
mode de fixation, la retenue
de garantie, les garanties de
paiement, indiquer les délais
de paiement et pénalités de
retard, tentez de limiter votre
responsabilité par l’insertion
de clauses limitatives de responsabilités.
Comment mettre
en œuvre le paiement
direct ?
Par courrier recommandé avec
accusé de réception, mettez en
demeure l’entreprise principale
de régler votre prestation,
en rappelant les termes du
contrat signé. Et adressez une
copie de ce courrier au maître
d’ouvrage.
◾ Ensuite, vous pouvez
demander le paiement directement
auprès du maître
d’ouvrage. À défaut de réponse
de l’entreprise principale,
selon l’article 12 de la loi, vous
devez attendre 30 jours pour
ensuite demander le règlement
direct de votre prestation au
maître d’ouvrage. Vous ne
pouvez lui demander que le
paiement des prestations dont
vous êtes réellement bénéficiaire,
et que dans la double
limite des prévisions du
contrat de sous-traitance et
des sommes restant dues par le
maître d’ouvrage à l’entreprise
principale.
Si l’entreprise principale est
placée en redressement judiciaire
ou déjà placée en liquidation
judiciaire, produisez
votre créance au tribunal ou
au liquidateur, en plus de votre
action directe, en précisant que
votre déclaration de créance
est faite « sous réserve des
droits détenus au titre de l’action
judiciaire ».
34 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

P ratique
AGENDA
21-23
janvier 2009
Batimed : 1 er grand Salon
du BTP dans le Sud
Ce n’est pas tous les jours que Marseille
accueille un Salon professionnel de
dimension nationale dans le BTP.
Vendredi 13 mars de 14 à 19 heures,
samedi 14 et dimanche 15 mars de 9
à 19 heures.
RENSEIGNEMENTS
marcheschi@cegetel.net
✆ 04 42 04 15 36
La CMA 13 est heureuse de s’associer au
lancement du Salon Batimed, dédié à
tous les professionnels de la filière
construction.
20 000 m 2 d’exposition couverts et
350 exposants seront là pour accueillir au
Parc Chanot les quelque 15 000 visiteurs
attendus.
Rendez-vous sur le stand de la Capeb
dans l’espace Partenaires pour profiter
de cet événement convivial entre « pros »
du BTP.
PLUS D’INFOS
www.batimed.eu
✆ 04 91 03 99 13
29-31
janvier 2009
Métierama au Parc
Chanot (Hall 3)
Vous avez dans votre entourage un
jeune qui cherche sa voie ?
Envoyez-le visiter le Salon Métierama
à Marseille, qui propose un panel
impressionnant de formations aux
métiers, allant du CAP au diplôme
d’ingénieur.
Partenaire naturel de la manifestation,
la CMA 13 y sera présente avec un
stand pour aiguiller les visiteurs vers
les métiers les plus porteurs de l’Artisanat
et surtout… des Artimobiles
(lire en page 8) !
10-21 mars 2009
Spectacle théâtral
« Le corps à l’ouvrage »
au Théâtre des
Bernardines (Marseille)
Sur scène : quatre jeunes gens, qui
parlent et réfléchissent ensemble à ce
qui fait la différence entre artisans et
artistes.
Ils parlent du monde tel qu’il est, de
ce qu’est le travail de l’artisan, du
doute, des mains vides devant la création,
du geste aussi, de la sensation de
faire partie du tout.
RENSEIGNEMENTS
et réservations : Cie Cela ne finira jamais
✆ 04 91 62 35 46
13-14-15
Métierama fêtera cette année
son trentième anniversaire.
mars 2009
8 e Salon des Ateliers d’art
à Roquevaire
Rendez-vous à la salle Raymond
Reynaud à Roquevaire pour découvrir
le talent et la créativité d’une
cinquantaine de professionnels des
métiers d’art du département et des
environs.
28-29 mars 2009
Des coulisses à la scène...
Vivez une journée de rêve
À l’occasion d’Artisans 13, la
Chambre de métiers et de l’artisanat
des Bouches-du-Rhône en partenariat
avec le Conseil Général 13 organise
un grand casting réservée aux dames
et aux demoiselles entre 16 et 50 ans.
Pour les shows des 28 et 29 mars,
8 candidates seront sélectionnées par
un jury de professionnels et seront
invitées à participer aux défilés
d’Artisans 13 : visite des coulisses,
préparation du spectacle, relooking en
direct sur scène (coiffure, maquillage
et habillement), participation à un
défilé de mode...
CONTACT :
Venez participer au rêve ! Jouez jusqu’au 27 février 2009
sur www.cma13.fr
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 35

P ratique Bouches-du-Rhône
◼ SUCCÈS
EXCEPTIONNEL
POUR LA CMA 13
À LA FOIRE
DE MARSEILLE
Le bouche-à-oreille a bien
fonctionné autour de
notre stand cette année !
Notre animation photos,
qui proposait aux visiteurs
de « se faire photographier
gratuitement en habits de
lumière », a attiré plus de
3 500 personnes. Toutes
ont pu à cette occasion
admirer le travail des artisans
« éco-acteurs » et
prendre connaissance de
notre offre d’accompagnement
en matière de développement
durable.
Au total, 1 350 personnes
sont reparties avec une photo
agrémentée d’un objet
de lumière choisi sans limite
à l’imagination. Elles ont
ensuite pu la télécharger
gratuitement sur le nouveau
site web de la Chambre :
www.cma13.fr.
Concourez au prix « Stars &
Métiers » 2009 et partez en
voyage à l’autre bout du monde !
La CMA 13 vous propose
de participer aux
« Nuitées artisanales du
Vieux-Port». En partenariat
avec l’Office du tourisme et
la Ville de Marseille, elle met
en place, pour la 4 e
année,
des foires de qualité, en nocturne,
à l’attention autant des
Marseillais que des touristes
visitant ce cadre pittoresque.
Plus de 70 nuitées sont au programme,
selon un calendrier
modulable, de mai à septembre
2009. Ces « Nuitées » sont
réservées aux artisans créateurs
inscrits au Répertoire des
Pour la 3 e année consécutive,
le concours
« Stars & Métiers »
récompensera en 2009 des
artisans qui se distinguent
par leur capacité à innover,
leur dynamisme commercial
ou leur gestion interne...
Conjointement décerné
par les CMA, la Banque
Populaire et la Socama, il
permet à des artisans dynamiques
de se faire connaître
régionalement et nationalement.
Si…
◾ vous développez des produits
ou procédés nouveaux ?
◾ l’innovation est le pilier de la
stratégie de votre entreprise ?
◾ la transmission du savoir et
les politiques de motivation
originales sont votre fierté ?
◾ une orientation originale
de développement commercial
vous a garanti des résultats
économiques probants ?
◾ vous êtes engagé dans une
démarche éco-responsable ?
Si vous répondez oui à l’une
des questions précedentes,
vous pouvez concourrir.
Six lauréats seront désignés
Métiers et aux artistes libres de
la région Paca, à l’exception des
artisans de l’alimentaire.
Date limite de dépôt des candidatures
: 28 février 2009.
pour les Bouches-du-Rhône.
Ils recevront chacun un chèque
d’un montant de 1 000 €
offert par la BPPC, la Socama
et la CMA 13. Ils gagneront
la possibilité de concourir au
prix national et de bénéficier
ainsi d’une campagne médiatique
et d’un voyage lointain
pour deux personnes.
Date limite de dépôt des candidatures
: 31 janvier 2009.
PLUS D’INFO
www.cma13.fr
Participez aux « Nuitées artisanales
du Vieux-Port »
Vous pourriez vous aussi vendre en 2009 vos produits
sur le Vieux-Port de Marseille…
CONTACT :
Service Événements - Métiers d’Art - Export CMA 13
Magali Ferrero,
✆ 04 91 32 24 28
mferrero@cm13.org
PREMIÈRE RENCONTRE EUROPÉENNE DES APPRENTIS À PARIS
Les 2 et 3 octobre, 12 000 jeunes apprentis venus de France et d’Europe se sont retrouvés au Palais
Omnisport de Paris Bercy autour du thème de la mobilité des apprentis. Les apprentis des
Bouches-du-Rhône étaient également de la fête. Quatre-vingts jeunes ont représenté le département,
dont une trentaine sous l’égide de la Chambre de métiers et de
l’artisanat des Bouches-du-Rhône. Ce rassemblement festif d’envergure
fut l’occasion de mettre en lumière la question d’un programme
européen de mobilité de type « Erasmus » pour les apprentis, attendu
depuis des années par les Chambres de métiers et de l’artisanat.
La délégation de jeunes emmenée par la CMA 13 pour participer
à la première « grande fête européenne de l’apprentissage ».
36 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

Journées des Métiers d’Art :
un cran au-dessus pour l’édition 2008
Du 16 au 19 octobre derniers,
à l’occasion de la quatrième
édition des Journées nationales
des Métiers d’Art, une centaine
d’artisans d’art et artistes du département
ont ouvert leurs ateliers au grand
public, lui offrant un aperçu dépaysant
de la variété et de la richesse de leurs
savoir-faire. Quatre jours d’échanges
durant lesquels chacun a pu présenter
son travail et gagner en visibilité.
Démonstrations, expositions, concerts
et conférences ont également rythmé
ce rendez-vous de découvertes et de
rencontres. Avec 1 200 000 visiteurs à
Une newsletter pour suivre l’actualité
des artisans et de l’artisanat du 13
l’échelle nationale (soit 20 % de plus
qu’en 2006 et 50 % de plus qu’en 2004
pour la première édition).Ces Journées
séduisent un public toujours plus large.
Il faut dire que la mobilisation des artisans
d’art augmente elle aussi sensiblement.Dans
les Bouches-du-Rhône,
exposant au public 36 métiers différents,
le nombre d’ateliers ouverts est
passé de 60 à 100, soit plus de 60 % de
découvertes supplémentaires possibles
! Organisées tous les deux ans par la
Société d’Encouragement aux Métiers
d’Art (SEMA), les Journées des Métiers
d’Art sont relayées dans les Bouchesdu-Rhône
par la CMA 13 avec l’appui
du Comité départemental du Tourisme
et du Conseil Général des Bouches-du-
Rhône. La prochaine édition aura lieu
en 2010.
La CMA 13 lancera sa newsletter
mensuelle dans les prochaines
semaines. Elle s’adressera en priorité
aux artisans des Bouches-du-Rhône,
mais aussi à ses partenaires institutionnels,
au grand public, aux créateurs et
repreneurs, ainsi qu’aux apprentis.Elle
permettra d’aborder des thèmes, tels
que l’actualité et l’agenda de l’artisanat
du 13, des informations sur les prestations
et les formations offertes par la
CMA 13. Elle vient compléter le nouveau
site Internet de la Chambre, www.
cma13.fr, lancé en septembre 2008 et
créé pour permettre de trouver en un
minimum de temps l’information ou la
prestation utile à l’entreprise, informer
sur l’actualité des artisans du 13 et
répondre efficacement aux interrogations
des artisans.
INSCRIVEZ-VOUS
sur notre site pour recevoir notre newsletter www.cma13.fr
MÉDIATION SOCIALE À L’URSSAF DES BOUCHES-DU-RHÔNE :
UNE PREMIÈRE EN FRANCE
Pour se rapprocher des petites et moyennes entreprises et être à l’écoute de leurs difficultés, un service de
médiation sociale se met en place à l’URSSAF 13. Choisies sur les bases d’une expérience solide du dialogue
socio-économique, trois personnalités extérieures à l’organisme œuvreront à la prévention et la résolution des
difficultés des entreprises. Dès le 2 janvier 2009, Valérie Marzio, Robert Francoul et Paul Oddone faciliteront l’obtention de solutions
amiables pour les TPE et PME éligibles à la médiation sociale. Garantissant l’impartialité et la confidentialité des informations mises
à leur disposition, ces trois professionnels, eux-mêmes issus du monde de l’entreprise, accompliront leur mission d’interface auprès
des usagers à titre bénévole. Une nouvelle étape décisive dans une prise en compte personnalisée des besoins des entreprises.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 37

BANC
d'essai
LES +
● économique
● optimisation
de l’espace
de chargement
LES -
● durée de vie
limitée
RUBRIQUE RÉALISÉE EN PARTENARIAT AVEC LE MAGAZINE
SOLUTIONS UTILITAIRES ET ÉCRITE PAR ISABELLE BREGER.
AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR DU VÉHICULE
Bois ou métal ?
Aménager l’intérieur de son véhicule utilitaire est indispensable pour en protéger
la carrosserie, mais aussi pour gagner en productivité et en sécurité. L’espace
de chargement est optimisé, les outils dûment rangés ne se perdent plus
et ne se transforment plus en dangereux projectiles en cas de choc. Mais entre
le traditionnel bois et le plus moderne métal, quel matériau choisir ?
Avantages comparés des deux solutions.
Le bois : une solution économique
Si en France 75 % des
aménagements intérieurs
des véhicules utilitaires sont en
bois, c’est d’abord une question
de tradition. Ces équipements
ont en effet longtemps été le fruit
d’un bricolage personnel
ou l’œuvre du menuisier du coin.
Depuis, l’activité s’est
professionnalisée mais l’on reste
fidèle au bois. Il faut dire que ce
matériau conserve quelques
avantages, au premier rang
desquels figure son prix. Pour
une configuration équivalente,
il coûte jusqu’à deux ou trois fois
moins cher que le métal. Mais
ce n’est pas son seul atout.
Sa souplesse lui permet aussi
d’épouser parfaitement le galbe
du véhicule (quels qu’en soient
la marque et le modèle)
et d’optimiser ainsi l’occupation
de l’espace. Cette malléabilité
autorise également toutes les
adaptations en termes de taille,
de forme ou d’esthétique : casier
conçu pour accueillir une boîte
à outils, tiroir à la dimension de
grandes affiches, couleur assortie
à celle de la carrosserie ou encore
modules adaptés à la taille de
l’utilisateur… Tout est possible !
À côté du sur-mesure, les
aménageurs proposent aussi
des configurations type en
fonction des métiers ou secteurs
d’activité : de nombreux petits
rangements pour un électricien,
une étagère et un plan de travail
pour un plombier… De quoi
satisfaire tous les besoins et
tous les budgets. Ce d’autant
mieux que la famille des « bois »
utilisés ici est vaste.
Un large choix
Le médium (panneau obtenu par
compression à chaud de fibres
de bois encollées) est la solution
la plus économique. Il est réservé
à des applications légères. Plus
résistant, le contreplaqué est
constitué de feuilles de bois
minces (plis) déroulées ou
tranchées, superposées et collées
de façon à ce que les fibres d’une
feuille soient perpendiculaires
à celles de la feuille précédente.
Ses qualités varient sensiblement
selon son épaisseur (10 à 12 cm
en standard), sa provenance, son
traitement (bakelisé, mélaminé,
marine, CBTX, plastifié…), et les
essences (pures ou mélangées)
qui le composent. Les
aménageurs travaillent surtout
à partir de bouleau finlandais,
d’okoumé et de peuplier.
Les deux premiers sont le plus
souvent utilisés filmés ou vernis
(c’est-à-dire protégés, plus faciles
à nettoyer). Ils répondent à
des exigences de robustesse et
d’esthétisme. Le bouleau étant
considéré comme le haut de
gamme. Plus léger et plus tendre,
le peuplier européen est en train
d’opérer un retour en force et
de supplanter l’okoumé. Certifié
PEFC (c’est-à-dire issu de forêts à
développement durable) et NF,
il présente l’avantage d’être
écologiquement correct.
S’il n’est pas conçu pour durer
éternellement, l’aménagement
bois a normalement une durée
de vie au moins égale à celle
du véhicule. Son démontage
et sa réinstallation sont possibles
à condition d’être confiés à des
professionnels qui veilleront
à leur bonne fixation. Car celle-ci
est gage de sécurité. Un sujet
sur lequel les aménageurs sérieux
ne badinent pas. Faites donc
de préférence appel à de vrais
spécialistes reconnus comme
tels. Ceux-ci sont relativement
nombreux car, à l’exception
d’un grand leader qui couvre
tout le territoire national, il s’agit
d’opérateurs régionaux, voire
locaux. Ce métier est en effet
resté un service de proximité
pour répondre aux besoins
de réactivité d’une clientèle
largement constituée d’artisans.
38 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

BANC
d'essai
Le métal : un investissement durable
LES +
● modularité
● robustesse
LES -
● Le prix
Conclusion : plus
complémentaires
que concurrents,
le bois et le métal
répondent chacun
à des besoins
spécifiques.
Ils sont d’ailleurs
souvent installés
par les mêmes
aménageurs
qui les marient
parfois afin
d’optimiser
l’aménagement
du véhicule.
Alors qu’il a depuis longtemps
complètement conquis les pays
d’Europe du Nord et
l’Allemagne, l’aménagement
métal n’occupe encore qu’un
quart du marché hexagonal.
Mais il gagne du terrain. Son
design moderne se marie mieux
que celui du bois à certaines
activités. Il rencontre aussi
beaucoup de succès auprès des
grandes flottes auxquelles il
apporte la standardisation
qu’elles recherchent. La
conception et la production du
mobilier sont ici en effet
complètement industrielles. Ce
qui n’interdit pas une
personnalisation des
agencements : les multiples
modules (racks, tiroirs, bacs,
étagères, goulottes de
rangements…) sont combinables
à loisir pour constituer un
ensemble répondant aux
exigences de chacun. Sont aussi
proposés des kits de base
adaptés à certains métiers
(électriciens, peintres…).
Si le métal ne permet pas
d’épouser les formes d’un
véhicule d’aussi près que le bois,
les aménageurs s’efforcent
néanmoins de gagner le
maximum d’espace. Ils
développent ainsi des modules
spécifiques pour les différents
modèles : une gamme existe
déjà pour les nouveaux mini
VUL (Renault Kangoo Compact,
Citroën Nemo, Peugeot Bipper,
Fiat Fiorino).
Dans le vaste catalogue de
solutions offertes figurent
également des éléments
amovibles. Ceux-ci peuvent être
enlevés facilement du fourgon
afin d’être utilisés sur un
chantier ou afin de libérer
l’espace de chargement. Pour
les réinstaller à bord en toute
sécurité, il suffit de les arrimer
aux dispositifs prévus à cet
effet.
Souplesse d’utilisation
Plus généralement, même
lorsqu’il est fixe, le mobilier
métallique supporte d’être
démonté pour être transféré
d’un véhicule à un autre (à
condition qu’il s’agisse de
modèles similaires). Car, à la
différence de l’aménagement
bois, il n’est pas conçu comme
un consommable que l’on
abandonne en même temps que
son utilitaire. Il s’agit ici d’un
investissement durable. Ce qui
constitue un avantage de taille
pour ceux qui changent souvent
d’utilitaire.
La robustesse de ces
équipements a été démontrée
à l’occasion de plusieurs crashtests
organisés à l’initiative des
producteurs : lors d’un choc
à 50 km/h, les étagères en bois
volent en éclats alors que les
meubles métalliques restent
parfaitement en place.
Le caractère industriel de ces
derniers tend aussi à normaliser
leurs systèmes de fixations.
Ce qui est un gage de sécurité.
Ces avantages viennent
compenser le principal
handicap du métal : son prix
d’achat assez élevé et
difficilement compressible car
directement lié au coût de la
matière première. Et la facture
augmente avec la complexité
et la qualité des alliages utilisés.
Ceux-ci tendent en effet à offrir
non seulement une résistance
à toute épreuve mais également
une légèreté maximale. Il s’agit
de ne pas grever la charge utile
du véhicule et de ne pas alourdir
sa consommation de carburant.
Une partie de l’aménagement
(comme l’ossature) est parfois
en aluminium. Très onéreux,
ce dernier est imbattable
en termes de poids et de
malléabilité. Étanche et
inoxydable, il est également
incontournable pour des
activités exigeant une hygiène
irréprochable.
Les meubles métalliques sont
diffusés par des antennes des
producteurs ou par différents
professionnels -
concessionnaires, carrossiers,
aménageurs, etc.- qui en
assurent le montage.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 39

F orum Bouches-du-Rhône
À chaque édition, partagez l’expérience professionnelle d’un élu,
d’un artisan ou d’un apprenti des Bouches-du-Rhône.
Paroles d’élus, Patrice Jarque :
« Pour faire avancer la profession,
je ne dis jamais non… »
En devenant administrateur de la CMA 13, Patrice Jarque, santonnier aubagnais à la tête d’une entreprise
bientôt « vingtenaire » de huit salariés, a ajouté un engagement de plus à son agenda déjà bien rempli.
«
Président du Syndicat des santonniers
de Provence, Viceprésident
de l’association des
céramistes et santonniers d’Aubagne et
de la confrérie nationale des métiers
de l’art santonnier, et maintenant élu
à la CMA 13, où je travaille dans les
commissions finances, veille juridique
et bien sûr Métiers d’Art…
Qu’est ce qui lie tout ça ? Quand on fait
un métier de passion comme le mien,
on a à cœur de lui rendre, tout simplement.
Et je ne dis jamais non quand il
s’agit de faire avancer la profession.
Notre métier porte le rêve et la tradition,
il n’est pas figé pour autant. Il se
renouvelle, des entreprises se créent,
nous nous regroupons dans un Prides*
- dont je suis Vice-président - pour
impulser des actions collectives.
Les questions que j’essaye de résoudre
avec mes confrères, tous les artisans
y font face : comment faire avancer
notre métier, être plus compétitif,
trouver de nouvelles idées pour sortir
des contraintes saisonnières de l’activité…
»
* Pôles régionaux d’innovation et de développement économique
solidaire
CONTACT
Patrice Jarque Aubagne
✆ 04 42 03 81 40
Paroles d’apprentis, Sébastien Rein :
« Je veux connaître le métier par cœur »
Après un BEP bois et matériaux associés, Sébastien Rein prépare
actuellement un CAP de sculpteur-ornemaniste au lycée professionnel
Poinso-Chapuis, à Marseille. Lauréat départemental du prix « SEMA*
jeunes » au printemps dernier, il a remporté le prix régional cet
automne. Cet apprenti de 20 ans présentera donc son œuvre au
concours national, en janvier 2009.
«
Est-ce que j’ai un talent ? J’ai
juste une passion que j’ai
envie de maîtriser et d’exprimer.
La menuiserie, c’était le métier de
mon grand-père, un métier noble pour
un matériau noble. J’y ai vu aussi la possibilité
de concrétiser mon goût pour la
culture celtique, découverte en Bretagne
où j’ai passé une partie de mon enfance.
Les symboles sculptés dans le fauteuil en
chêne que j’ai présenté au prix SEMA en
sont tous inspirés : les entrelacs en forme
de chemin de vie, la croix celtique représentant
les éléments, les dragons… Ce
qui m’intéresse aujourd’hui, c’est d’apprendre
avec des maîtres d’apprentissage
performants, comme ceux que j’ai
aujourd’hui chez IMMA, en menuiserie
marine. Je créerai mon entreprise plus
tard, mais je veux d’abord connaître le
métier par cœur. »
* Société d’Encouragement aux Métiers d’Art.
40 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

F orum Bouches-du-Rhône
Inauguration des nouveaux
locaux de formation à Salon
L’inauguration des nouveaux
locaux de formation
de la CMA 13 a eu
lieu le 19 novembre, au Parc
d’activité de la Gandonne,
en présence de Jean-Luc
Chave, adjoint au Maire
délégué aux affaires économiques
et conseiller de la
Communauté d’Agglomération
Agglopôle Provence,
d’administrateurs de la
CMA 13 et d’artisans de la
zone. En octobre dernier, la
CMA 13 a ouvert ce nouveau
centre de formation,
plus spacieux que l’ancien,
afin de mieux répondre aux
besoins de ses 2 500 ressortissants
sur la zone de Salon,
la formation des artisans
et de leurs collaborateurs
étant un élément essentiel
pour la compétitivité et le
dynamisme des entreprises
artisanales. Afin d’être plus
proche de ses ressortissants
et de leur faire gagner du
temps et de l’efficacité, la
CMA 13 offre désormais
toutes ses formations sur
ses quatre sites (Arles,
Marseille, Salon, Venelles)
à la même fréquence. Grâce
à la prise en charge des frais
de formation continue par
la Chambre régionale de
métiers et de l’artisanat, la
plupart des formations sont
gratuites pour les artisans,
leur conjoint et leurs salariés.
PENSEZ À L’HUISSIER : UN CONSEIL
TOUT TERRAIN POUR VOUS ÉVITER LES ENNUIS
Depuis mars 2006, la CMA 13
propose des permanences
d’information et de conseil
auprès de spécialistes grâce au soutien
de ses partenaires : RSI, Chambre des
Huissiers de justice, des Notaires, Ordres
des avocats de Marseille et Aix-en-
Provence, des experts-comptables, Siagi,
Banque populaire provençale et corse,
Urssaf, MAAF Assurances, CPEM...
Gratuitement et le plus souvent sans
rendez-vous, des professionnels vous
reçoivent dans nos locaux de Marseille,
Arles, Venelles et Salon-de-Provence. Pour
cette édition, Maître Delpiazzo, huissier à
Marseille, a répondu à nos questions.
Comment définiriez-vous le rôle
de l’huissier ?
L’huissier est un officier ministériel et de
justice, généraliste du droit, qui peut
remplir alternativement les rôles de
conseil, de médiateur et d’agent
d’exécution des décisions de justice. C’est
cette dernière mission, pour laquelle il
est détenteur de la force publique, qui est
la plus connue. Pourtant, l’huissier a un
rôle préventif très important pour éviter
bien des litiges.
Dans quelles circonstances un artisan
peut-il faire appel à un huissier de
manière préventive ?
L’huissier, dans son rôle préventif, peut
être comparé à un appareil photo. Il dresse
des constats, c’est-à-dire établit l’image
juridique d’une situation à un moment
défini ce qui est très utile pour éviter les
contestations. Ainsi, dans le bâtiment par
exemple, un artisan a tout intérêt à faire
établir un constat avant d’entreprendre
un chantier. Il est également un conseil
avisé puisque compétent dans tous les
domaines du droit.
Qu’en est-il de l’aspect financier ?
Les actes judiciaires sont tarifés par le
Ministère des Finances : ils coûtent donc
la même chose chez tous les huissiers de
France. En revanche, lorsqu’il s’agit de
dresser un constat, le coût de l’acte varie
en fonction de la situation. Pour chaque
cas, un devis est donc établi et les tarifs
fixés en concertation avec le client.
POUR CONNAÎTRE LE PLANNING
du Bureau des partenaires, ✆ 04 91 32 24 24
ou www.cma13.fr.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 41

PRESTIGE
CRÉATEUR ET FABRICANT DE CHEVALETS
Jean-Louis Despiau
“
Rencontre avec
un artisan
du bois mélomane
“
Photos : e.despin-kalimaj
En haut
Chevalets Despiau s’est investi dans l’association
« Luthiers sans frontières », en faisant don de chevalets
à cette ONG de coopération et de développement.
À droite
L’élaboration d’un chevalet nécessite une solide
expérience de la matière et du bois.
Au confluent du bois
et de la musique
La Maison Despiau se consacre depuis plus de vingt ans
à la création et à la fabrication de chevalets en bois
haut de gamme pour les instruments à cordes frottées.
42 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

© e.despin-kalimaj
En haut
La force de Chevalets Despiau repose sur un savoir-faire familial transmis oralement et par l’expérience. Sur la photo,
Jean-Louis Despiau et ses enfants Jane, Nicolas et Pierre-Jean.
À gauche
La fabrication de chevalets est un savoir-faire exclusivement européen, un marché de niche qui repose seulement sur
deux entreprises en France et deux en Allemagne.
Leader mondial dans le domaine, la
Maison Despiau développe une stratégie
constante d’innovation, pour laquelle
elle vient d’être récompensée par le prix
Stars & métiers. Depuis 1920, soit trois
générations, la Maison Despiau porte le flambeau
d’une tradition familiale qu’est le métier du bois.
Mais que de chemin parcouru par Jean-Louis
Despiau depuis 1968, après qu’il a repris la
direction de la scierie familiale gersoise ! Il a
façonné et fait vibrer le bois de manière à unir à
ce matériau noble sa deuxième passion : la
musique. Ainsi, après dix années de recherches en
acoustique, Jean-Louis Despiau a créé, en 1984,
le tout premier chevalet, donnant ainsi une
nouvelle dynamique à l’entreprise. Pièce en bois
d’érable destinée à transmettre les vibrations des
cordes à la table de l’instrument, le chevalet est
aussi la pièce maîtresse qui a fait prendre un
nouveau tournant à l’entreprise, alors rebaptisée
Chevalets Despiau. Elle se positionne à présent
comme l’un des leaders mondiaux dans la
fabrication de chevalets haut de gamme pour les
instruments à cordes frottées, et connaît une
renommée internationale. Pour développer ce
savoir-faire, Jean-Louis Despiau s’est formé en
autodidacte et forme lui-même ses employés.
L’artisan mélomane donne même des conférences
sur la technique de pose et le fonctionnement du
chevalet aux associations de luthiers dans
plusieurs villes du monde ! De deux employés en
1984, l’entreprise en compte aujourd’hui 16 et
fournit un portefeuille de 1 500 clients pour un
chiffre d’affaires de plus d’un million d’euros.
Loin de se reposer sur ses lauriers, l’entreprise
innove en permanence. La production a été
multipliée par deux, afin de répondre à une
demande en hausse sur les marchés américains et
asiatiques. Quant à la tradition familiale, elle a
de beaux jours devant elle, puisque trois des
enfants de Jean-Louis Despiau l’ont rejoint dans
son activité. Le développement se poursuit et les
projets visent à présent la diversification vers la
moyenne gamme et le marché chinois, premier
pays producteur d’instruments de musique au
monde. « Notre objectif est de poursuivre notre
politique de qualité », souligne Jane Despiau.
C. Milou
CONTACT :
Chevalets Despiau, Gimont (32)
1920
Création de
La Maison Despiau.
1968
Jean-Louis Despiau
reprend la direction
de la scierie familiale
et entreprend
des recherches
sur l’acoustique
du bois.
1984
Il oriente son activité en
facture instrumentale.
L’entreprise devient
Chevalets Despiau.
1985
Son fils Pierre-Jean le
rejoint et ils lancent sur
le marché le tout premier
chevalet du nom.
1999 et 2000
Deux autres de ses
enfants, Nicolas et Jane,
rejoignent l’entreprise.
Le monde des artisans ● janvier-février 2009 ● 43

I nitiatives
◾70 ans
et un DVD
10 e ÉDITION DU CONCOURS TALENTS 2008
LA TÉNACITÉ HONORÉE
C’est l’élite des dirigeants de TPE qui a été récompensée le 23 octobre
dernier au ministère des Finances. Les quatorze lauréats ont rivalisé
d’audace et de créativité.
Tous plus surprenants les uns que les
autres. Voilà ce qui nous vient en
tête en assistant au défilé de ces
entrepreneurs de talent, primés après
avoir été sélectionnés parmi un millier de
chefs d’entreprise dans leur région, puis
au niveau national. La cérémonie de remise
des prix nous a fait voir une dizaine
d’entrepreneurs, dont plusieurs œuvrant
dans le domaine de l’artisanat, comme
Céline Albert et Cécile Vila, 30 ans, fabricantes
d’espadrilles traditionnelles, ou
Vincent Louchard, 36 ans, ébéniste. La
plupart du temps, ils ont été incités à participer
au concours par leur boutique de
gestion. Et s’ils finissent sur le podium, ces
récompenses leur apportent une exposition
médiatique inhabituelle, ainsi qu’une
vraie reconnaissance professionnelle.
Une reconnaissance bienvenue
Olivier Alquier, 36 ans, lauréat national
de l’artisanat et du commerce, dirige une
EURL, Argileo, basée à Auch (32), qui
fabrique des briques en terre crue comprimée,
ressource locale. Cette méthode de
construction, délaissée et ne disposant
d’aucune légitimité dans les normes françaises,
mériterait pourtant d’être remise
au goût du jour. Ses propriétés vont en
effet dans le sens de l’éco-construction et
du développement durable. « Ce prix
m’apporte un vrai soutien, une vraie légitimité.
Il faut toujours que je me batte
pour éveiller les politiques, pour que les
gens prennent conscience du potentiel de
ce matériau peu connu, commente Olivier
Alquier. Surtout que ça plaît aux jeunes, il
pourrait y avoir de la formation derrière.
» Et en moyenne, les entreprises primées
cette année ont été à la source de
deux nouveaux emplois.
Les deux talents de l’artisanat
et du commerce. Au micro, le détenteur
de la mention spéciale en innovation
technique, Vincent Louchart, ébeniste.
À droite, Olivier Alquier, lauréat national
pour son EURL Argileo.
La chambre de métiers et de
l’artisanat des Vosges encourage
les vocations des artisans
vosgiens depuis 1938. Pour fêter
ces 70 années de confiance et
d’ambition avec les professionnels
de l’artisanat, la CMA des
Vosges a souhaité donner une
autre dimension à l’événement.
Elle a ainsi conçu un DVD retraçant
son parcours, avec livret
explicatif et identité visuelle
développée pour l’occasion.
Une façon attractive, moderne
et ludique de présenter les
actions réalisées avec la
Première entreprise de France.
Nicolas Prieur, 37 ans, est lauréat du Talent
de l’économie sociale.
Du talent au service
de l’environnement
À l’image d’Olivier Alquier, d’autres primés
œuvrent en faveur de l’environnement
: Nicolas Prieur, 37 ans, gérant
d’une SARL, Terre Chaux et Cie, qui
construit et restaure des habitations en
matériaux naturels, également avantageux
pour l’économie d’énergie. « L’écoconstruction
utilise des produits moins
nocifs pour l’environnement et pour nos
travailleurs. Personnellement, je n’ai
jamais travaillé dans le bâtiment conventionnel,
et les jeunes qui viennent sur nos
chantiers ont du mal à revenir à des
méthodes de travail plus traditionnelles.
Tout le monde est bien conscient des problèmes
liés à l’environnement
aujourd’hui. » Sur le plan économique,
les bénéficiaires d’une mention spéciale
ont touché 4 000 euros, le double pour
les lauréats. Un bonus pour ces entreprises
qui, la plupart du temps, sont prospères.
En effet, plus de 80 % des sociétés
récompensées depuis la création du
concours, en 1997, sont encore en activité.
En conséquence, elles ont moins de
soucis pour lever des fonds auprès de
leurs banques. La part des emprunts bancaires
dans le financement de ces entreprises
est même en constante augmentation
d’une année sur l’autre (51 % cette
année). La présence des boutiques de gestion
auprès des entrepreneurs constitue
une vraie garantie auprès des interlocuteurs
financiers.
◾ Comment postuler pour l’édition 2009 ?
Plusieurs conditions sont à honorer. Il faut
avoir créé son activité entre le 1 er janvier
2008 et le 31 mars 2009, et être soutenu par
une boutique de gestion ou par une autre
structure de création d’entreprise. Si l’on
se présente dans la catégorie Talents de
l’économie sociale, il faut avoir créé son
activité entre le 1 er janvier 2007 et le
31 mars 2009. Pour la catégorie Talents
développement, il faut être lauréat
régional ou national du concours Talents
et avoir créé son entreprise depuis plus de
trois ans à la date du 31 mars 2009.
44 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

«
I nitiatives Bouches-du-Rhône
PRIX MAAF ASSURANCES « GOÛT ET SANTÉ »
CE QU’ILS SONT DEVENUS
Pour un artisan, recevoir un prix, c’est bien sûr la satisfaction de voir couronner une démarche
d’excellence. Mais pas seulement : pour Jean-Claude Jeanson, lauréat de Goût et Santé 2007,
que nous avons rencontré, concourir s’inscrit dans une véritable démarche d’entreprise.
En présentant Goût et Santé, je voulais
valider une démarche technique
.» Pâtissier-chocolatier traiteur
à Lens (62), Jean-Claude Jeanson n’en était
pas à son premier coup d’essai : « En participant
au prix, je cherchais avant tout à tester
une démarche de création de produits alliant
qualité gastronomique et nutritionnelle, que
j’avais initiée cinq ans auparavant. » « Cœur
de braise » n’est donc pas la première incursion
du chocolatier dans les aliments santé,
mais s’inscrit comme une étape dans un parcours
qu’il affirme poursuivre aujourd’hui :
« J’ai créé cette année une pâte à tartiner pour
offrir à mes clients une alternative à un célèbre
produit industriel, très présent en grande
distribution… Prali-choco présente la particularité
d’être exempt de saccharose (pour
mieux convenir aux diabétiques) et de remplacer
la noisette par l’amande, un fruit à
coque particulièrement riche en nutriments.
Je peux dire aujourd’hui que c’est un succès. »
La pâtisserie-chocolaterie Jeanson, c’est
une institution lensoise, que son dirigeant
souhaite intégrer, par la stratégie
et les produits, dans la culture du bassin
minier. Et l’établissement d’origine se
double d’une somptueuse installation
de réception à Béthune. Un hôtel particulier
classé monument historique, où
Jean-Claude Jeanson anime un restaurant
et des Salons pour séminaires, avec
vue sur le couvent des Récollets. Un site
Internet, www.patisserie-jeanson.com,
donne une idée de l’exigence manifestée
par le propriétaire : l’excellence ne se
limite pas au laboratoire. Comment
s’étonner alors que Jean-Claude
Jeanson accumule les prix, qu’il considère
comme partie intégrante de sa stratégie
d’entrepreneur… et de sa mission
d’artisan innovant. « J’ai toujours été
persuadé que s’enfermer dans sa boutique
ne sert à rien, affirme Jean-Claude
Jeanson. Si la qualité fait vivre, c’est la
notoriété qui ouvre des portes. » Et il en
cite un exemple : « J’ai été sollicité par le
groupe Rouquette, une très importante
société agroalimentaire - et accessoirement
un de mes fournisseurs -, pour présenter,
lors de leur forum annuel, dans
quelques semaines, l’usage que je fais de
leurs produits dans le cadre du développement
de mes spécialités. Pour des
industriels comme eux, ce retour-terrain
est déterminant. » Une collaboration
dont il espère qu’elle se poursuivra. Se
considère-t-il comme un chercheur ?
« Plutôt comme un découvreur. Dans
« artisan », il y a « art ». L’artiste se
contente-t-il de reproduire ceux qui l’ont
précédé ? ». Fin de l’interview. Et l’artiste
retourne en production.
Caisse Régionale d'Assurances Mutuelles Agricoles Entreprise régie par le code des assurances. Document non contractuel.
Décembre 2008. Crédit photo : Getty images-Fotolia Jumpfran
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O pinion
En 2000, la Charte de la petite entreprise, adoptée par les chefs d’États européens,
n’avait presque rien donné. En 2008, les artisans réclament des engagements
autour du Small Business Act.
“
L’Europe a besoin de l’artisanat
et des petites entreprises
dans la crise
“
Andrea Benassi,
secrétaire général de l’UEAPME (Union
Européenne de l’Artisanat et des PME)
Le Monde des Artisans : Êtes-vous
satisfait de votre Congrès à Tours ?
Andrea Benassi : Oui, parce qu’on le
voit bien, des thèmes forts nous unissent
: la simplification administrative
par exemple et, d’une façon générale,
la prise en compte de ce que nous sommes,
de ce que nous apportons à l’Europe.
C’est tout le sens de notre bataille
pour le Small Business Act. Le besoin
d’accompagner les artisans et les PME
ressort aussi. Pour qu’ils fabriquent plus
de croissance et participent aux grandes
évolutions en cours, comme la révolution
énergétique, le développement
durable.
LMA : Comment les artisans
et PME d’Europe traversent-ils
la crise en cours ?
A. B. : Ils résistent, ils ne sont pas globalement
en crise. Pour le moment,
devrait-on sans doute dire. En particulier,
ceux qui ont le consommateur
comme client direct se portent mieux
que les autres. Cela illustre ce que nous
disons : les artisans et les PME forment
la « colonne vertébrale », le tissu fondamental
de l’économie européenne, chacun
dans sa région, sa commune, son
quartier. Mais la situation risque d’empirer
si tout le monde prend peur ou si
les banques asphyxient les entreprises.
Ce serait un comble mais elles peuvent
être tentées de leur « faire payer » la
crise des autres. Elles ont reçu de l’argent
de l’Europe, 30 milliards, pour
qu’elles nous le redistribuent. Mais
quelle part de ces 30 milliards d’euros
ira jusqu’à nous ? Ne s’en serviront-elles
pas plutôt pour améliorer leur haut de
bilan ? Nous imposeront-elles des frais
de gestion exagérés ? Il ne faut pas.
LES BANQUES SE SERVIRONT-
ELLES DES 30 MILLIARDS D’EUROS
DESTINÉS AUX PME POUR
AMÉLIORER LEUR HAUT DE BILAN ?
LMA : Qu’attendez-vous de l’Europe ?
A. B. : Qu’elle applique le Small Business
Act (SBA) et les mesures en faveur de
l’artisanat et des petites entreprises
qu’elle envisageait de prendre avant
la crise. Mais, qu’elle le fasse à présent
de toute urgence ! Pour qu’au moins
12 millions d’entreprises et 50 millions
de salariés soient épargnés. Que les artisans
et les PME servent d’amortisseurs à
cette crise. Le SBA, ce sont 10 principes
et 93 mesures, c’est la reconnaissance
des artisans et des PME en Europe.
C’est par exemple l’idée de « penser
petit d’abord » : que rien ne soit décidé
en Europe sans vérifier au préalable
que cela ne nuise pas à l’artisanat et
aux PME. Autre principe, le « une fois
seulement » dans les administrations.
Qu’elles se transmettent les informations
qu’elles ont réclamées aux entreprises
mais qu’elles ne les redemandent
pas 100 fois. Ce sont des principes et des
mesures de bon sens.
+BIO
LMA : Avez-vous une chance
d’être entendus ?
A. B. : La Commission européenne s’y
est déclarée favorable le 25 juin dernier.
Les chefs d’État européens doivent
maintenant décider de les appliquer.
Nous demandons que ce soit fait au
Conseil européen de décembre. Par une
annonce politique forte. Et des dispositions
simples : le « test » PME de toute
nouvelle mesure ; le « une fois seulement
» des administrations ; la proportionnalité
des mesures en fonction
de la taille des PME ; la consultation
systématique des organisations représentant
les PME avant toute loi. Nous
plaidons aussi pour que ces annonces
soient contraignantes pour les États
membres. Parce que nous nous souvenons
de la « Charte de la petite entreprise
» décidée en l’an 2000. Une seule
mesure sur les 160 annoncées a vu le
jour. Cette fois, à la faveur de la crise,
nous espérons bien plus.
LMA : D’ici le moins de décembre,
c’est donc la grande mobilisation ?
A. B. : Nous avons 40 jours pour réussir.
La présidence française a donné un
coup d’accélérateur pour que l’Europe
passe en six mois d’une déclaration
d’intentions à du concret. La crise nous
place dans un contexte favorable. Mais
il faut encore que chacun, là où il est,
fasse tout ce qu’il peut pour que les artisans
et les PME soient enfin reconnus
en Europe.
Propos recueillis
par Hubert Heulot
Andrea Benassi, 43 ans, diplômé de l’Université « La Sapienza »
de Rome et titulaire d’un MBA de la Reiss Romoli School.
2007 : secrétaire général de l’UEAPME
2005 : directeur à Bruxelles de l’Intégration européenne et des
Marchés étrangers de l’organisation italienne des métiers
Confartigianato
2001-2005 : directeur du bureau de Confartigianato à Bruxelles
46 ● Le monde des artisans ● janvier-février 2009

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