Le repreneuriat d´entreprise en Wallonie et Belgique - IWEPS

Enfin, un événement déclencheur pose la question de la transmission
(départ à la retraite du père, décès du père, désistement du frère…) et la
fille apparaît comme la seule chance de pérennité de l’entreprise. Etant
donné son degré d’implication dans la firme, il lui paraît normal et
nécessaire de reprendre les commandes et d’assurer la reprise.
Le troisième scénario - la reprise suite à la volonté du père – se
caractérise par un rapport d’autorité du père envers sa fille. Tous les
enfants sont initiés à la vie de l'entreprise dès leur enfance et, par la suite,
leur implication professionnelle dans l’entreprise correspond à des
pressions familiales, notamment la volonté paternelle. S’il y a un fils dans
la famille, il est souvent prévu que la succession lui incombe. Dans ce cas,
le choix de la fille pour la reprise fait suite au désistement des fils et
correspond à un choix par défaut.
Dans le dernier scénario - la reprise par nécessité - la transmission n’est ni
prévue, ni préparée. Il n’y a aucun repreneur potentiel a priori. La
succession survient suite à un événement imprévu comme, par exemple,
le décès du père dirigeant. La fille n’a pas suivi d’études dans le secteur
de l’entreprise familiale, ni en gestion. Elle n’a pas été initiée à la vie de
l’entreprise et n’y a travaillé. A la situation de crise, elle apparaît comme la
dernière solution pour sauver l’entreprise.
Au regard des acteurs en présence, la plupart des repreneuse ont connu
des difficultés quant à leur légitimité vis-à-vis des acteurs internes et
externes à la firme. Néanmoins, ces difficultés sont rencontrées
principalement dans les premières années de la reprise. Elles s’atténuent
par la suite.
Les deux chercheuses mettent également en évidence la prépondérance
de deux acteurs tout au long du processus de transmission : le père et la
fratrie. Le plus souvent, le choix du successeur par le père se porte de
préférence sur le fils et il s’agit d’un facteur important quant au processus
de succession. Néanmoins, l’article démontre que c’est principalement la
manière dont le père soutient sa fille dans la reprise qui est déterminante.
Les cas où les difficultés ressenties sont importantes sont ceux dans
lesquels le père n’apporte pas son soutien à sa fille ou le lui apporte par
dépit, quand le fils se soustrait à la reprise.
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