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Le document d'aide à la visite - Musée des beaux-arts de Dijon

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1904<br />

fauves1914<br />

hongrois<br />

<strong>la</strong> leçon <strong>de</strong><br />

Matisse<br />

musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> dijon<br />

Vilmos Perlrott Csaba,<br />

Autoportrait avec statue,<br />

vers 1910,<br />

huile sur toile,<br />

collection particulière<br />

dijon 14 MARS 15 juin 09<br />

petit journal <strong>de</strong> l’exposition


De redécouvertes<br />

en confrontations<br />

Bé<strong>la</strong> Czóbel Peintres à <strong>la</strong> campagne<br />

1906, huile sur toile<br />

Paris, Centre Georges-Pompidou,<br />

musée national d’Art mo<strong>de</strong>rne / Centre <strong>de</strong> création industrielle<br />

B<br />

ien qu’il ait révolutionné <strong>la</strong> peinture magyare en<br />

l’affranchissant <strong>de</strong> plusieurs siècles d’un académisme<br />

sclérosant, le fauvisme hongrois est resté longtemps un<br />

domaine méconnu et inexploré <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’art. Grâce<br />

au remarquable travail mené par une équipe d’éminents<br />

chercheurs <strong>de</strong> l’Université Eötvös Loránd <strong>de</strong> Budapest,<br />

un grand nombre d’œuvres disparues a été exhumé <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

réserves <strong><strong>de</strong>s</strong> musées et <strong><strong>de</strong>s</strong> collections privées <strong>de</strong> Hongrie.<br />

L’exposition Fauves hongrois. De Paris à Nagybánya,<br />

à <strong>la</strong> Galerie nationale hongroise <strong>de</strong> Budapest en 2006, fut<br />

une redécouverte pour les Hongrois eux-mêmes.<br />

Ces œuvres sont aujourd’hui présentées et publiées pour <strong>la</strong><br />

première fois en France sous une forme remaniée et adaptée<br />

à un public français. L’exposition Fauves hongrois 1904-1914<br />

est le fruit d’un partenariat entre trois musées <strong>de</strong> région<br />

français : le musée d’art mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> Céret, le musée<br />

départemental Matisse du Cateau-Cambrésis, et le musée<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Dijon</strong> où, sous-titrée La leçon <strong>de</strong> Matisse,<br />

elle propose un dialogue inédit entre le fauvisme hongrois<br />

et son modèle français.<br />

Nyergesújfalu<br />

Kaposvár<br />

Budapest<br />

Pécs<br />

Szentendre<br />

Szolnok<br />

Kecskemét<br />

Nagybánya<br />

(Baia Mare)<br />

Pour le musée dijonnais, figure <strong>de</strong> proue <strong>de</strong> l’exploration<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> re<strong>la</strong>tions culturelles et artistiques entre l’ouest et l’est<br />

<strong>de</strong> l’Europe, ce projet se situe dans <strong>la</strong> lignée <strong><strong>de</strong>s</strong> expositions<br />

organisées au cours <strong>de</strong> ces dix <strong>de</strong>rnières années en<br />

col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> Hongrie, <strong>la</strong> République tchèque,<br />

<strong>la</strong> Pologne ou encore <strong>la</strong> Russie.<br />

Comme l’avait déjà montré en 1995 l’exposition Budapest<br />

1869-1914. Mo<strong>de</strong>rnité et tradition européenne, <strong>la</strong> culture<br />

française a joué un rôle majeur dans <strong>la</strong> formation <strong><strong>de</strong>s</strong> avantgar<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

hongroises au tournant du XX e siècle. <strong>Le</strong>s Hongrois<br />

furent ainsi parmi les premiers artistes étrangers à<br />

s’intéresser au fauvisme auquel ils empruntent les audaces<br />

formelles et chromatiques ainsi que les thèmes, sans pour<br />

autant renier leur i<strong>de</strong>ntité nationale et <strong>la</strong> singu<strong>la</strong>rité<br />

<strong>de</strong> leurs personnalités artistiques.<br />

De József Rippl-Rónai à Bé<strong>la</strong> Czóbel, en passant par<br />

Róbert Berény, Ödön Márffy, Géza Bornemisza ou encore<br />

Vilmos Perlrott Csaba, <strong>la</strong> plupart d’entre eux viennent<br />

se former à Paris, fréquentant les académies privées comme<br />

l’Académie Julian ou celle <strong>de</strong> Matisse et participant aux<br />

salons les plus novateurs, tels le Salon d’Automne et les<br />

Indépendants. De retour au pays pendant l’été, ils séjournent<br />

au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonie <strong>de</strong> Nagybánya (aujourd’hui Baia Mare,<br />

en Roumanie) où ils appliquent les théories fauves<br />

à <strong>la</strong> peinture <strong>de</strong> plein air.<br />

A <strong>la</strong> nouveauté du sujet s’ajoute <strong>la</strong> remarquable qualité<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> 91 œuvres réunies (peintures, <strong><strong>de</strong>s</strong>sins et gravures),<br />

confrontées ici à une sélection significative d’une cinquantaine<br />

<strong>de</strong> chefs-d’œuvre <strong><strong>de</strong>s</strong> plus grands maîtres du fauvisme<br />

français (Matisse, Derain, Marquet, V<strong>la</strong>minck, Manguin…),<br />

issus <strong><strong>de</strong>s</strong> plus prestigieuses collections publiques<br />

et privées <strong>de</strong> France et d’Europe.<br />

HONGRIE AVANT 1914<br />

Hongrie actuelle<br />

fauves hongrois, 1904-1914. <strong>la</strong> leçon <strong>de</strong> matisse<br />

petit journal <strong>de</strong> l’exposition 3


Groupe d’élèves à Nagybánya<br />

1903<br />

photo d’archive<br />

<strong>Le</strong> SENTIMENT De LA NATURE :<br />

L’école <strong>de</strong> Nagybánya<br />

E<br />

n 1896, l’artiste hongrois Simon Hollósy, accompagné<br />

d’un groupe <strong>de</strong> jeunes peintres, s’installe à Nagybánya,<br />

cité minière située en Transylvanie (aujourd’hui Baia Mare,<br />

en Roumanie).<br />

Cette colonie d’artistes se veut une école libre, en réaction<br />

contre l’art académique, trop passéiste. A Munich et Paris,<br />

ces artistes ont côtoyé les meilleurs peintres et enten<strong>de</strong>nt<br />

privilégier, pour <strong>la</strong> première fois en Hongrie, <strong>la</strong> peinture<br />

<strong>de</strong> plein air, ce qui vaudra à cette communauté le surnom <strong>de</strong><br />

“Barbizon hongrois”, en référence à l’école française du même<br />

nom. Imprégnés <strong>de</strong> sensibilité impressionniste, ils réinventent,<br />

en cette fin <strong>de</strong> siècle, le paysage hongrois, jouant <strong><strong>de</strong>s</strong> mé<strong>la</strong>nges<br />

<strong>de</strong> couleurs éc<strong>la</strong>tantes et <strong>la</strong>issant libre cours à leur<br />

imagination.<br />

Quelques années plus tard, ce premier groupe historique<br />

est suivi par une <strong>de</strong>uxième génération <strong>de</strong> peintres qui font<br />

leur apprentissage à Nagybánya mais surtout à Paris où ils<br />

se familiarisent avec l’art <strong>de</strong> Gauguin, Cézanne, et bien sûr<br />

Matisse. L’été, ils se retrouvent à Nagybánya pour peindre<br />

sur le motif.<br />

Cette nouvelle vague d’artistes se compose entre autres<br />

<strong>de</strong> Perlrott Csaba, Czóbel, Bornemisza ou encore Ziffer.<br />

Surnommés ironiquement les “Néos” (abréviation <strong>de</strong><br />

néoimpressionnistes), ils réfutent désormais <strong>la</strong> référence<br />

au naturalisme et à l’impressionnisme. Dans <strong>la</strong> Rue Veresvíz<br />

à Nagybánya, Géza Bornemisza s’est attaché au quartier<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> mineurs du vil<strong>la</strong>ge. Cette rue est bordée <strong>de</strong> maisons<br />

aux couleurs éc<strong>la</strong>tantes. <strong>Le</strong>s taches <strong>de</strong> nuances vertes<br />

marquent <strong>la</strong> composition <strong>de</strong> l’avant jusqu’à l’arrière-p<strong>la</strong>n,<br />

donnant ainsi beaucoup <strong>de</strong> pittoresque à cette cité minière.<br />

En 1909, <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> se démarquer davantage <strong><strong>de</strong>s</strong> autres<br />

courants incite les Néos à créer le “groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> Huit” composé<br />

<strong>de</strong> Bé<strong>la</strong> Czóbel, Károly Kernstok, Lajos Tihanyi, Dezso Czigány,<br />

Ödön Márffy, Dezso Orbán, Berta<strong>la</strong>n Pór et Róbert Berény.<br />

Ces artistes, aux tempéraments divers, ont réussi en quelques<br />

années à révolutionner <strong>la</strong> peinture hongroise en l’ouvrant aux<br />

tendances occi<strong>de</strong>ntales les plus novatrices.<br />

Géza Bornemisza<br />

Rue Veresvíz à Nagybánya<br />

1910, huile sur toile<br />

Collection Tamás Elek<br />

4


Sándor Ziffer<br />

P<strong>la</strong>ce Baross<br />

1908, huile sur toile,<br />

Collection Dr Lorenz Czell<br />

Paris-Budapest :<br />

LE PAYSAGE URBAIN<br />

A<br />

u début du XX e siècle, l’académisme vieillissant <strong>de</strong><br />

l’enseignement dispensé par les académies <strong>de</strong> Budapest,<br />

<strong>de</strong> Vienne et <strong>de</strong> Munich pèse aux jeunes peintres hongrois<br />

en quête <strong>de</strong> nouvelles formes d’expression. Suivant l’exemple<br />

<strong>de</strong> leurs voisins allemands, polonais et tchèques, ils tournent<br />

alors leur regard vers Paris, symbole <strong>de</strong> <strong>la</strong> métropole mo<strong>de</strong>rne<br />

ouverte aux avant-gar<strong><strong>de</strong>s</strong>. Certains d’entre eux n’y font que<br />

<strong>de</strong> brefs séjours quand d’autres choisissent <strong>de</strong> s’y imp<strong>la</strong>nter<br />

plus durablement, comme István Csók et surtout Bé<strong>la</strong> Czóbel.<br />

C’est dans le quartier Montparnasse, réputé pour ses cafés<br />

cosmopolites et ses académies privées à l’enseignement plus<br />

libéral, que <strong>la</strong> colonie d’artistes hongrois choisit d’élire<br />

domicile.<br />

Si le tourbillon culturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale française convenait<br />

mieux aux jeunes peintres hongrois que le rythme moins<br />

trépidant <strong>de</strong> Budapest, on ne saurait pour autant sous-estimer<br />

le rôle joué par <strong>la</strong> capitale hongroise. Dans les années 1900,<br />

Budapest était une métropole cosmopolite <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 700 000<br />

habitants, alors en plein essor économique et culturel. Tandis<br />

que les cafés, fiefs <strong>de</strong> <strong>la</strong> bohème artistique et intellectuelle,<br />

André Derain<br />

Hy<strong>de</strong> Park<br />

vers 1906-1907, huile sur toile<br />

Troyes, musée d’Art mo<strong>de</strong>rne,<br />

donation Pierre et Denise Lévy<br />

fleurissaient comme à Paris, les salons et les lieux<br />

d’exposition ouverts aux courants les plus progressistes<br />

se multipliaient.<br />

S’ils se formaient et exposaient dans les villes, les fauves<br />

hongrois appréciaient cependant davantage <strong>de</strong> peindre <strong>la</strong><br />

campagne ou les vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> Nagybánya et <strong>de</strong> Nyergesújfalu<br />

que <strong>la</strong> vie citadine. La représentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville n’a elle-même<br />

guère fait partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> tradition picturale hongroise qui lui<br />

préfère celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, réputée plus authentique.<br />

Seuls Ziffer, Tihanyi et Rippl-Rónai font figure d’exception,<br />

empruntant à Matisse et à Marquet l’inspiration <strong>de</strong> leurs<br />

sujets parisiens : ponts, quais, p<strong>la</strong>ces animées privilégiant<br />

un cadrage en hauteur et une vue plongeante afin <strong>de</strong> mieux<br />

embrasser l’atmosphère grouil<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville avec ses<br />

passants pressés et ses omnibus colorés. Mais <strong>la</strong> ville offrait<br />

aussi aux peintres le spectacle bucolique <strong><strong>de</strong>s</strong> parcs, motif<br />

autrefois cher aux Nabis auxquels Derain et le peintre<br />

anonyme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Scène dans un parc empruntent le<br />

synthétisme décoratif.<br />

à l’est d’é<strong>de</strong>n :<br />

le nu en<br />

plein air<br />

A<br />

vant 1910, <strong>la</strong> représentation du corps humain s’impose<br />

comme une gran<strong>de</strong> tendance <strong>de</strong> l’art mo<strong>de</strong>rne. C’est en<br />

fréquentant les écoles d’art parisiennes qui pratiquent<br />

principalement le nu, dans <strong>la</strong> plus pure tradition académique,<br />

que les peintres hongrois ont fait <strong>de</strong> ce sujet l’un <strong>de</strong> leurs<br />

genres favoris. A ce<strong>la</strong> s’ajoute aussi l’influence <strong>de</strong> l’Art<br />

Nouveau, tout dévolu à <strong>la</strong> beauté du corps humain, comme<br />

en témoignent les Baigneuses <strong>de</strong> Tibor Boromisza.<br />

Remis à l’honneur par les peintres français du XIX e siècle,<br />

le thème c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> l’Age d’Or, évocation d’une Arcadie<br />

bucolique et idyllique, retint plus particulièrement l’attention<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Fauves français et hongrois. Matisse fut le premier <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Fauves à re<strong>visite</strong>r ce motif é<strong>de</strong>nien comme en témoigne<br />

La Joie <strong>de</strong> vivre (Merion, Fondation Barnes, Pennsylvanie), réalisée<br />

en 1905 à Collioure. Chez les Hongrois, ce sujet fut interprété<br />

plus symboliquement comme une allusion à un Paradis<br />

originel, voire une projection <strong>de</strong> leur société idéale. La célèbre<br />

série <strong><strong>de</strong>s</strong> Baigneuses <strong>de</strong> Cézanne (entre 1900 et 1906) et celle<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Tahitiennes <strong>de</strong> Gauguin, découvertes en 1907 à Budapest<br />

à l’occasion d’une exposition, furent une véritable révé<strong>la</strong>tion<br />

pour les peintres hongrois qui commencèrent alors à<br />

introduire <strong><strong>de</strong>s</strong> nus féminins dans leurs paysages.<br />

<strong>Le</strong> peintre hongrois Perlrott Csaba fut l’un <strong><strong>de</strong>s</strong> premiers<br />

à suivre cette tendance. Dans Nus en plein air, réalisé dans<br />

les années 1907-1909, il peint dans un paysage six femmes aux<br />

formes généreuses et aux attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> sensuelles. Cette peinture<br />

est très proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> toile d’Henri Manguin, Cavalière, un<br />

personnage, dans <strong>la</strong>quelle l’artiste a représenté sa très jeune<br />

épouse Jeanne, nue, se fondant harmonieusement dans<br />

un paysage idyllique et radieux.<br />

Après sa rencontre à Paris avec Matisse en 1905, Ödön Márffy<br />

suivit lui aussi <strong>la</strong> voie fauve comme le révèle le Nu féminin<br />

réalisé aux environs <strong>de</strong> 1908. Par ses couleurs extrêmes, ce nu<br />

est l’une <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres picturales hongroises les plus marquées<br />

par le fauvisme. Toutefois, les couleurs pures, disposées<br />

audacieusement, sont contenues dans <strong><strong>de</strong>s</strong> contours souples<br />

encore caractéristiques <strong>de</strong> l’Art Nouveau.<br />

Vilmos Perlrott Csaba<br />

Nus en plein air (É<strong>de</strong>n)<br />

vers 1907-1909, huile sur toile<br />

Collection particulière<br />

Henri Manguin<br />

Cavalière, un personnage (Jeanne dans les arbres)<br />

1906, huile sur toile<br />

Collection particulière<br />

6<br />

fauves hongrois, 1904-1914. <strong>la</strong> leçon <strong>de</strong> matisse<br />

petit journal <strong>de</strong> l’exposition 7


Dans l’intimité du foyer :<br />

<strong>la</strong> nature morte<br />

L<br />

orsque <strong>la</strong> première vague <strong><strong>de</strong>s</strong> jeunes peintres hongrois<br />

mo<strong>de</strong>rnistes arrive à Paris, Cézanne et Gauguin sont<br />

encore en vie. Matisse et ses amis entament <strong><strong>de</strong>s</strong> recherches<br />

chromatiques qui aboutiront à l’irruption <strong><strong>de</strong>s</strong> Fauves sur<br />

<strong>la</strong> scène artistique en 1905. <strong>Le</strong>s jeunes Hongrois sont alors<br />

sidérés par les recherches visuelles révolutionnaires menées<br />

en France.<br />

Róbert Berény<br />

Nu féminin couché<br />

vers 1907, huile sur toile<br />

Budapest,<br />

Galerie nationale hongroise<br />

C’est sans doute Cézanne qui exerça <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> influence<br />

sur les peintres <strong>de</strong> natures mortes hongrois, même si ces<br />

<strong>de</strong>rniers avaient une conception très différente <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur.<br />

Dans <strong>la</strong> Nature morte, exécutée par Róbert Berény en 1906,<br />

<strong>la</strong> touche légère ainsi que l’utilisation <strong>de</strong> couleurs contrastées<br />

révèlent <strong><strong>de</strong>s</strong> affinités avec Matisse, tandis que <strong>la</strong> solidité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> composition rappelle plutôt Cézanne.<br />

József Rippl-Rónai<br />

Nature morte aux grappes <strong>de</strong> raisin<br />

1912, huile sur carton<br />

Collection particulière<br />

József Rippl-Rónai s’est, lui aussi, souvenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> leçon<br />

<strong>de</strong> Matisse lorsqu’il a peint sa Nature morte aux grappes <strong>de</strong><br />

raisin en 1912. Lors <strong>de</strong> son séjour en France quelques années<br />

plus tôt, l’artiste s’est probablement retrouvé au contact<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres du maître français, tels que les célèbres Tapis<br />

rouges peints par Matisse en 1906. Dans ces <strong>de</strong>ux tableaux,<br />

<strong>la</strong> composition est construite selon une vue plongeante qui<br />

permet au spectateur d’être en prise directe avec les objets<br />

posés sur <strong>la</strong> table.<br />

<strong>Le</strong>s Fauves excel<strong>la</strong>ient par ailleurs dans <strong><strong>de</strong>s</strong> compositions<br />

intégrant <strong><strong>de</strong>s</strong> motifs <strong>de</strong> fruits, <strong>de</strong> fleurs ou encore <strong>de</strong><br />

statuettes, en référence à Matisse qui pratiqua aussi <strong>la</strong><br />

sculpture, en complément <strong>de</strong> nus ou <strong>de</strong> scènes d’intérieur,<br />

à l’image du Nu avec perroquet, peint par Bé<strong>la</strong> Iványi<br />

Grünwald vers 1909, ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> toile intitulée Femme au verre,<br />

réalisée par Róbert Berény vers 1905.<br />

Lajos Tihanyi<br />

Intérieur<br />

1908, huile sur toile<br />

Budapest,<br />

Petöfi Irodalmi Múzeum<br />

Dans l’intimité du foyer :<br />

scènes familiales<br />

et nus à l’atelier<br />

Henri Matisse<br />

<strong>Le</strong>s Tapis rouges<br />

1906, huile sur toile<br />

Grenoble, musée <strong>de</strong> Grenoble<br />

L<br />

es peintres fauves ont souvent peint <strong><strong>de</strong>s</strong> intérieurs et<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> scènes familiales qui traduisent l’influence <strong><strong>de</strong>s</strong> Nabis,<br />

un mouvement artistique français d’avant-guerre.<br />

Pour ces sujets intimistes, les Hongrois privilégient une<br />

composition en diagonale et <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ns coupés, à <strong>la</strong> manière<br />

<strong>de</strong> Sándor Ziffer dans Musiciens <strong>de</strong> 1907 ou <strong>de</strong> Lajos Tihanyi<br />

avec son Intérieur, exécuté en 1908.<br />

Dans cette œuvre, l’influence du célèbre tableau La Chambre<br />

à coucher <strong>de</strong> Van Gogh (Amsterdam, Musée Van Gogh), peint à Arles<br />

en 1888, est incontestable. Si l’artiste hongrois resserre ici son<br />

cadrage, l’angle <strong>de</strong> vue sur <strong>la</strong> pièce est quasiment i<strong>de</strong>ntique<br />

mais inversé.<br />

<strong>Le</strong>s scènes d’intérieur sont l’un <strong><strong>de</strong>s</strong> sujets <strong>de</strong> prédilection<br />

<strong>de</strong> József Rippl-Rónai, précurseur du mo<strong>de</strong>rnisme hongrois.<br />

Ses œuvres, tel que L’Atelier <strong>de</strong> Kaposvár, peint en 1911,<br />

se caractérisent par l’utilisation <strong>de</strong> couleurs pures posées en<br />

touches épaisses sur <strong>la</strong> toile qui évoquent, notamment quand<br />

il s’agit du jaune, <strong><strong>de</strong>s</strong> “grains <strong>de</strong> maïs”.<br />

Dans l’intimité <strong>de</strong> l’atelier, les Fauves re<strong>visite</strong>nt librement<br />

le genre du nu féminin. <strong>Le</strong> modèle pose alors <strong>de</strong> façon plus<br />

ou moins académique, tantôt <strong>de</strong>bout, dans un déhanché<br />

caractéristique <strong><strong>de</strong>s</strong> nus fauves, tantôt couché et toujours<br />

empreint <strong>de</strong> sensualité.<br />

<strong>Le</strong> Hongrois Róbert Berény déforme volontiers les corps<br />

généreux <strong>de</strong> ses modèles : dans le très beau Nu féminin<br />

couché réalisé en 1907, il met l’accent sur <strong>la</strong> structure du corps<br />

féminin en soulignant les éléments principaux : les ron<strong>de</strong>urs<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> cuisses, le ventre, <strong>la</strong> poitrine et les épaules.<br />

8<br />

fauves hongrois, 1904-1914. <strong>la</strong> leçon <strong>de</strong> matisse<br />

petit journal <strong>de</strong> l’exposition 9


Henri Matisse Portrait <strong>de</strong> Marguerite<br />

vers 1906-1907, huile sur toile<br />

Collection particulière, en dépôt au musée départemental Matisse,<br />

<strong>Le</strong> Cateau-Cambrésis<br />

Henri Matisse Portrait <strong>de</strong> Derain<br />

1905, huile sur toile<br />

Londres, Tate Mo<strong>de</strong>rn<br />

Károly Kernstok Portrait <strong>de</strong> jeune fille<br />

1909, huile sur carton, Kaposvár, Rippl-Rónai Múzeum<br />

à visage découvert<br />

portraits <strong>de</strong> femmes<br />

D<br />

epuis toujours, <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure humaine<br />

a été au cœur <strong><strong>de</strong>s</strong> préoccupations <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes.<br />

Révolutionnaires dans leur manière <strong>de</strong> peindre, moins dans<br />

le choix <strong>de</strong> leurs thèmes fidèles à <strong>la</strong> tradition occi<strong>de</strong>ntale <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

genres picturaux, les Fauves n’échappent pas à cette règle.<br />

S’il est d’ailleurs un genre dans lequel ils excellèrent<br />

particulièrement, c’est bien celui du portrait. Matisse<br />

lui-même se p<strong>la</strong>isait à dire que <strong>la</strong> figure l’intéressait<br />

davantage que le paysage ou <strong>la</strong> nature morte car elle était<br />

pour lui celle qui se prêtait le mieux à l’expression du<br />

“sentiment quasi religieux qu’il avait <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.”<br />

Passionnés par <strong>la</strong> psychologie humaine, les Fauves hongrois<br />

en ont fait un <strong>de</strong> leurs mo<strong><strong>de</strong>s</strong> d’expression les plus singuliers.<br />

Cette originalité s’exprime cependant moins dans le portrait<br />

féminin, encore inspiré par le modèle matissien, que dans<br />

le portrait masculin, souvent caractérisé par une tension<br />

dramatique, voire une ironie tragique propre à l’âme s<strong>la</strong>ve.<br />

Réalisé en 1909, le Portrait <strong>de</strong> jeune fille <strong>de</strong> Károly Kernstok<br />

n’est pas ainsi sans rappeler le célèbre portrait <strong>de</strong> <strong>la</strong> Femme<br />

au chapeau <strong>de</strong> Matisse (San Francisco, Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art) qui<br />

avait tant offusqué le critique Camille Mauc<strong>la</strong>ir au salon<br />

d’Automne <strong>de</strong> 1905 : “On a jeté un pot <strong>de</strong> peinture à <strong>la</strong> face<br />

du public !”. Encore attaché à une certaine conception réaliste<br />

du portrait, le peintre hongrois est certes moins audacieux<br />

que Matisse dont il avait visité l’atelier en 1907. Point <strong>de</strong><br />

couvre-chef violet ni <strong>de</strong> cheveux rouges, ici, mais les traits du<br />

visage, peint en rose et ombré <strong>de</strong> vert, sont déjà très stylisés, à<br />

l’instar <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> Marguerite, fille aînée <strong>de</strong> Matisse et modèle<br />

favori du peintre. Toutefois, chez le Français, <strong>la</strong> simplification<br />

frôle parfois l’abstraction, comme le révèle l’ébauche <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

tache noire du buste, <strong>la</strong>issé inachevé.<br />

La <strong>de</strong>tte <strong>de</strong> Matisse est encore perceptible dans le portrait<br />

<strong>de</strong> La Femme au fauteuil <strong>de</strong> Sándor Ziffer ou encore dans <strong>la</strong><br />

Tête <strong>de</strong> femme d’Armand Schönberger.<br />

Aux Fauves français, les Hongrois empruntent aussi le motif<br />

fétiche du chapeau, prétexte à <strong><strong>de</strong>s</strong> excentricités colorées : <strong>la</strong><br />

Femme au chapeau vert <strong>de</strong> Van Dongen dialogue ainsi avec<br />

l’épouse du critique d’art Miklós Rózsa par Tibor Boromisza<br />

quand Jeanne Manguin, coiffée d’un chapeau jaune, semble<br />

être <strong>la</strong> sœur jumelle <strong>de</strong> l’actrice portraiturée par Dezso Czigány.<br />

à visage découvert<br />

autoportraits d’artistes<br />

et portraits d’hommes<br />

à<br />

l’instar <strong><strong>de</strong>s</strong> Fauves français, les peintres hongrois<br />

ont aimé se représenter et se portraiturer mutuellement,<br />

comme l’avaient fait déjà avant eux en 1905 Matisse, Derain,<br />

V<strong>la</strong>minck et Marquet. Sans doute voyaient-ils dans ces<br />

portraits d’amitié artistique un gage <strong>de</strong> fraternité et d’estime<br />

mais aussi un moyen d’exercer leur humour grinçant et<br />

distancié, plus étranger aux Français. C’est en effet dans cette<br />

ironie insolente et cette disposition poussée à une introspection<br />

sans concession que rési<strong>de</strong> l’originalité <strong><strong>de</strong>s</strong> portraits<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Fauves hongrois.<br />

La puissante expressivité <strong><strong>de</strong>s</strong> figures, aux faciès souvent<br />

inquiétants, voire presque caricaturaux, traduit bien cette<br />

auto-dérision, nourrie autant par l’influence <strong>de</strong> l’expressionnisme<br />

germanique que par celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychanalyse freudienne,<br />

re<strong>la</strong>yée en Hongrie par les travaux du docteur Sándor Ferenczy.<br />

Dans son Autoportrait en haut <strong>de</strong> forme, Róbert Berény, alors<br />

à peine âgé <strong>de</strong> vingt ans, s’est ainsi représenté en<strong>la</strong>idi et vieilli,<br />

al<strong>la</strong>nt jusqu’à caricaturer sa propre judaïté. Exposé au Salon<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Indépendants en 1908, le tableau attira l’attention <strong>de</strong><br />

Maurice Denis qui en souligna <strong>la</strong> “<strong>la</strong>i<strong>de</strong>ur expressive”.<br />

<strong>Le</strong> Portrait <strong>de</strong> Sándor Ziffer, peint à <strong>la</strong> même époque par<br />

Vilmos Perlrott Csaba, montre une accentuation semb<strong>la</strong>ble<br />

József Nemes Lampérth Autoportrait<br />

1911, huile sur toile, Budapest, Galerie nationale hongroise<br />

du type juif. L’Autoportrait avec statue (en couverture) du<br />

même Vilmos Perlrott Csaba témoigne également <strong>de</strong> cette<br />

obsession pour <strong>la</strong> <strong>la</strong>i<strong>de</strong>ur et l’étrangeté. Disciple <strong>de</strong> l’Académie<br />

Matisse dès 1908, l’artiste s’est ici représenté tenant à <strong>la</strong> main<br />

une statuette <strong>de</strong> femme nue rappe<strong>la</strong>nt à <strong>la</strong> fois les sculptures<br />

du maître français et son fameux Nu rose (Musée <strong>de</strong> Grenoble).<br />

Son visage aux traits émaciés et anguleux, pétri dans une<br />

matière épaisse aux couleurs fortement contrastées, s’oppose<br />

au corps lisse et tout en ron<strong>de</strong>urs du nu féminin.<br />

S’il ne fut pas un élève <strong>de</strong> Matisse, József Nemes Lampérth<br />

se révèle pourtant plus proche du peintre français. Dans son<br />

Autoportrait, l’artiste joue moins sur <strong><strong>de</strong>s</strong> déformations<br />

outrancières que sur <strong><strong>de</strong>s</strong> audaces chromatiques aux accents<br />

très matissiens. La juxtaposition arbitraire <strong><strong>de</strong>s</strong> tons purs et <strong>la</strong><br />

vigueur brutale <strong>de</strong> <strong>la</strong> touche appliquée au moyen <strong>de</strong> hachures<br />

ne sont pas ainsi sans rappeler <strong>la</strong> technique utilisée par Matisse<br />

dans son Portrait <strong>de</strong> Derain, peint à Collioure pendant l’été<br />

1905. Par sa rigi<strong>de</strong> frontalité, renforcée par l’étrange fixité<br />

du regard et l’austérité du costume, le portrait du Hongrois<br />

se démarque toutefois <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Derain, à <strong>la</strong> pose plus<br />

naturelle et désinvolte.<br />

fauves hongrois, 1904-1914. <strong>la</strong> leçon <strong>de</strong> matisse<br />

10 petit journal <strong>de</strong> l’exposition 11


Folklore<br />

et inspiration<br />

popu<strong>la</strong>ire<br />

L<br />

e thème <strong>de</strong> <strong>la</strong> gitane, d’inspiration popu<strong>la</strong>ire et folklorique,<br />

prend sa source dans l’esthétique du primitivisme du début<br />

du XX e siècle. Ce style était particulièrement cher aux Fauves.<br />

LE CABINET<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> FAUVES<br />

<strong>document</strong>s & <strong>arts</strong> graphiques<br />

1 er étage<br />

Lajos Tihanyi La Madone tzigane<br />

1908, huile sur toile, Pécs, Janus Pannonius Múzeum<br />

Chez les peintres hongrois, les représentations du peuple tzigane<br />

sont <strong>la</strong> manifestation d’un réel goût pour l’exotisme autant que<br />

l’affirmation d’une i<strong>de</strong>ntité nationale. La minorité tzigane était,<br />

en effet, l’une <strong><strong>de</strong>s</strong> plus importantes minorités ethniques vivant en<br />

Hongrie. <strong>Le</strong>s Tziganes étaient appréciés pour leur beauté sauvage,<br />

ainsi que pour leur pureté “primitive”, quasi religieuse, comme le<br />

suggère La Madone tzigane, peinte en 1908 par Lajos Tihanyi.<br />

Cette source d’inspiration n’était toutefois pas seulement propre<br />

aux artistes : dès 1905, le compositeur Bé<strong>la</strong> Bartók, proche du<br />

groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> Huit, se joint au courant nationaliste hongrois, alors en<br />

plein essor, et prend conscience <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r <strong>la</strong><br />

mémoire musicale popu<strong>la</strong>ire, et notamment <strong>la</strong> musique<br />

folklorique tzigane. Chez les Français, le motif <strong>de</strong> <strong>la</strong> gitane est<br />

parfois prétexte à peindre un nu dans un intérieur. En témoigne<br />

La Gitane à l’atelier réalisée par Henri Manguin en 1906. Par<br />

certains aspects, cette toile rappelle <strong>la</strong> célèbre Gitane <strong>de</strong> Matisse<br />

(Saint-Tropez, Musée <strong>de</strong> l’Annoncia<strong>de</strong>), peinte <strong>la</strong> même année et<br />

représentant le même modèle.<br />

Róbert Berény Femme étendue<br />

1906, encre <strong>de</strong> Chine et <strong>la</strong>vis sur papier<br />

Budapest, Budapesti Történeti Múzeum – Kiscelli Múzeum<br />

Henri Matisse Nu <strong>de</strong>bout<br />

vers 1907-1908, plume et encre <strong>de</strong> Chine sur papier calque<br />

contrecollé sur papier vélin<br />

Nice, musée Matisse<br />

Henri Manguin La Gitane à l’atelier<br />

1906, huile sur toile, Saint-Tropez, musée <strong>de</strong> l’Annoncia<strong>de</strong><br />

<strong>Le</strong>s allusions à <strong>la</strong> culture popu<strong>la</strong>ire et à l’exotisme étaient en<br />

vogue dans toute l’Europe du début du XX e siècle. <strong>Le</strong> folklore est<br />

alors ressenti comme une alternative à l’académisme : il <strong>de</strong>vient<br />

prétexte à un <strong>la</strong>ngage décoratif, à une touche plus vive et à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

couleurs aux tonalités rehaussées. La passion <strong>de</strong> Matisse pour<br />

l’art japonais et is<strong>la</strong>mique s’accompagnait aussi d’un réél<br />

intérêt pour le folklore occi<strong>de</strong>ntal, comme en témoignent<br />

ses portraits <strong>de</strong> femmes vêtues à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> espagnole ou sa<br />

célèbre Danse 1910 (Saint-Pétersbourg, Musée <strong>de</strong> l’Ermitage),<br />

inspirée du spectacle <strong><strong>de</strong>s</strong> farandoles popu<strong>la</strong>ires du Moulin<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Galette. Plus tard, en 1940, l’artiste fera d’une blouse<br />

roumaine, aux chatoyantes couleurs, le motif d’une<br />

importante série. Cet engouement pour <strong>la</strong> culture<br />

popu<strong>la</strong>ire, qui offrait aux peintres un répertoire<br />

inépuisable <strong>de</strong> motifs décoratifs et vivement colorés,<br />

se retrouve aussi chez d’autres Fauves français, comme<br />

Derain, Camoin, Van Dongen ou encore Manguin,<br />

particulièrement séduit par le folklore méditérranéen.<br />

En Hongrie, le costume popu<strong>la</strong>ire a également inspiré<br />

<strong>de</strong> nombreux artistes, comme le révèle le portrait en plein<br />

air <strong>de</strong> cette jeune vil<strong>la</strong>geoise <strong>de</strong> Nyerges, dont le corsage<br />

mauve tranche d’une manière contrastée avec <strong>la</strong> jupe<br />

bleue.<br />

<strong>Le</strong> fauvisme en noir et b<strong>la</strong>nc :<br />

l’Académie Matisse et le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin<br />

D<br />

ès 1907, les mardis après-midi, Matisse accueille dans son<br />

atelier parisien <strong>de</strong> jeunes artistes allemands et américains<br />

auxquels il prodigue ses conseils. Ainsi naît l’idée <strong>de</strong> créer<br />

une académie, soutenue par les Stein, une famille <strong>de</strong> riches<br />

collectionneurs.<br />

Installé <strong>de</strong>puis 1905 dans un petit atelier, situé rue <strong>de</strong><br />

Sèvres dans l’ancien couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Oiseaux, Matisse profite du<br />

déménagement <strong><strong>de</strong>s</strong> congrégations religieuses pour s’agrandir<br />

et ouvrir, en 1908, son académie. Pendant un an, il reçoit une<br />

dizaine d’élèves mais, fort <strong>de</strong> son succès, il doit très rapi<strong>de</strong>ment<br />

trouver <strong>de</strong> nouveaux locaux, boulevard <strong><strong>de</strong>s</strong> Invali<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />

L’ambiance au sein <strong>de</strong> l’atelier est joyeuse mais sérieuse.<br />

Matisse établit un programme strict qui permet à ses disciples<br />

d’appréhen<strong>de</strong>r, tout d’abord, le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin et ses techniques, puis,<br />

<strong>la</strong> peinture et enfin, au bout d’un an, <strong>la</strong> sculpture en terre,<br />

complément indispensable. <strong>Le</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sin constitue une base<br />

essentielle <strong>de</strong> son enseignement. Dès 1905, Matisse se heurte<br />

à une difficulté majeure, celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> problématique<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation entre <strong>la</strong> ligne et <strong>la</strong> couleur. Il prend alors<br />

conscience <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports limités qu’entretiennent<br />

les <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>stiques, linéaire et colorée. <strong>Le</strong> trait <strong>de</strong>vient<br />

schématique, rudimentaire et parfois fantaisiste. Dans ses nus,<br />

<strong>la</strong> figuration très libre est réduite a un tracé pur, essentiel.<br />

<strong>Le</strong>s représentations s’éloignent d’un rendu strictement<br />

anatomique.<br />

Avec cet enseignement novateur, Matisse souhaite, selon<br />

sa propre expression, “transformer <strong><strong>de</strong>s</strong> moutons en lions”.<br />

Sa critique est généreuse, rigoureuse, quelques fois sévère<br />

et exigeante mais juste et constructive.<br />

Découragé par le nombre croissant d’élèves et déçu<br />

par leur trop grand conformisme, Matisse déci<strong>de</strong> toutefois<br />

d’abandonner sa carrière <strong>de</strong> professeur pour se consacrer<br />

à son métier <strong>de</strong> peintre. Aussi l’école reste-t-elle ouverte<br />

seulement <strong>de</strong>ux années, au cours <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles le maître accueille<br />

et forme environ 120 élèves, dont certains Hongrois, comme<br />

Géza Bornemisza, Valéria Dénes, ou encore, épisodiquement,<br />

Bé<strong>la</strong> Czóbel et Róbert Berény. Réalisé par ce <strong>de</strong>rnier en 1906,<br />

le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin à l’encre Femme étendue témoigne ainsi <strong>de</strong> <strong>la</strong> même<br />

schématisation linéaire que les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> du maître français.<br />

fauves hongrois, 1904-1914. <strong>la</strong> leçon <strong>de</strong> matisse<br />

12 petit journal <strong>de</strong> l’exposition 13


LE CABINET<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> FAUVES<br />

<strong>document</strong>s & <strong>arts</strong> graphiques<br />

1 er étage<br />

POUR COMPLéTER VOTRE VISITE<br />

Róbert Berény<br />

Esquisse pour<br />

le Nu <strong>de</strong> Montparnasse V<br />

1907, fusain sur carton<br />

Pécs, Janus Pannonius Múzeum<br />

UN Audiogui<strong>de</strong> en français ou en ang<strong>la</strong>is est mis à votre<br />

disposition pour découvrir l’exposition à votre rythme, tarif : 4 €<br />

DEUX CARNETS-DéCOUVERTE permettent aux enfants<br />

(5-7 ans et 8-10 ans) <strong>de</strong> découvrir l’exposition en jouant.<br />

Disponibles à l’accueil du musée (gratuit)<br />

József Nemes Lampérth Pont sur <strong>la</strong> Seine<br />

1913, encre <strong>de</strong> Chine sur papier, Budapest, Galerie nationale hongroise<br />

LE CATALOGUE ET L’aLBUM DE L’EXPOSITION<br />

<strong>de</strong>ux volumes richement illustrés et <strong>document</strong>és présentent les œuvres<br />

exposées. Coédition musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Dijon</strong> et éditions Adam Biro.<br />

En vente à <strong>la</strong> librairie : 45 € les <strong>de</strong>ux volumes<br />

<strong>Le</strong> fauvisme en noir et b<strong>la</strong>nc :<br />

le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin fauve hongrois<br />

C<br />

omme les Fauves français, les Fauves hongrois,<br />

tels que Károly Kernstok, Ödön Márffy, Róbert Berény<br />

ou Bé<strong>la</strong> Czóbel, se sont intéressés au <strong><strong>de</strong>s</strong>sin dont <strong>la</strong> technique<br />

rapi<strong>de</strong> correspondait précisément à leur recherche <strong>de</strong><br />

simplification. <strong>Le</strong>ur obsession <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur et <strong>de</strong> sa force<br />

expressive ne les avait donc pas pour autant éloignés<br />

<strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne et du contour. Eux aussi utilisèrent<br />

<strong>la</strong> ligne schématique mais aussi l’arabesque et les courbes<br />

pour exprimer rythme et sensualité.<br />

Initiés au <strong><strong>de</strong>s</strong>sin pendant leurs premières années <strong>de</strong> formation<br />

à Budapest et à Munich, ces jeunes peintres hongrois purent<br />

perfectionner leur technique au cours <strong>de</strong> leur apprentissage<br />

à Paris au sein <strong><strong>de</strong>s</strong> académies Julian, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Chaumière<br />

ou Co<strong>la</strong>rossi, où <strong>la</strong> pratique du <strong><strong>de</strong>s</strong>sin était le fon<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> l’enseignement artistique.<br />

<strong>Le</strong> nu, et dans une moindre mesure le paysage, comptent<br />

parmi les sujets privilégiés du <strong><strong>de</strong>s</strong>sin fauve. En 1907,<br />

Róbert Berény réalisa <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> nus, dont <strong><strong>de</strong>s</strong> esquisses<br />

préparatoires à une peinture, le Nu <strong>de</strong> Montparnasse.<br />

L’étu<strong>de</strong> Nu <strong>de</strong> Montparnasse V témoigne <strong><strong>de</strong>s</strong> leçons qu’il a pu<br />

recevoir à l’Académie Matisse sur <strong>la</strong> déformation <strong><strong>de</strong>s</strong> corps<br />

et va même plus loin que le maître français, se rapprochant<br />

davantage <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sticité <strong><strong>de</strong>s</strong> corps peints par Cézanne.<br />

<strong>Le</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sin à l’encre, intitulé Pont sur <strong>la</strong> Seine et réalisé par<br />

József Nemes Lampérth en 1913 pendant son séjour à Paris,<br />

témoigne <strong>de</strong> cette même simplification du trait qui confère<br />

pourtant une réelle expressivité au paysage représenté. La vue<br />

est ancrée dans <strong>la</strong> réalité, quelques traits seulement <strong><strong>de</strong>s</strong>sinent<br />

le pont enjambant <strong>la</strong> Seine ; les bâtiments sur les berges,<br />

les arbres, les jeux d’ombre et <strong>de</strong> lumière disposés subtilement<br />

servent à mo<strong>de</strong>ler ce paysage, à lui donner <strong>de</strong> <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

Si, à l’instar <strong><strong>de</strong>s</strong> Fauves français, les Hongrois continuent<br />

à faire précé<strong>de</strong>r certaines <strong>de</strong> leurs compositions par <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sinées, ils privilégient <strong>la</strong> pratique du <strong><strong>de</strong>s</strong>sin autonome.<br />

Rédaction<br />

Sophie Barthélémy, Sylvia Cointot-Bertin<br />

et Florence Monamy<br />

remerciements<br />

Cette exposition a été conçue et organisée en partenariat avec <strong>la</strong><br />

Galerie nationale hongroise et l’Université Eötvös Loránd <strong>de</strong> Budapest,<br />

le musée d’art mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> Céret et le musée départemental Matisse<br />

du Cateau-Cambrésis.<br />

Reconnue d’intérêt national par le Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture/Direction<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> France, elle bénéficie à ce titre d’un soutien exceptionnel<br />

<strong>de</strong> l’état.<br />

Elle a été réalisée par <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> <strong>Dijon</strong> avec le concours <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction<br />

régionale <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires culturelles <strong>de</strong> Bourgogne (Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture)<br />

et du Conseil régional <strong>de</strong> Bourgogne.<br />

Elle a été mécénée par le Crédit Mutuel, le Cabinet d’expertisecomptable<br />

Cléon Martin Broichot Associés et EDF Bourgogne .<br />

© 2009 ADAGP pour les œuvres <strong>de</strong> Derain, Manguin, Berény / © 2009 Succession H. Matisse pour les œuvres <strong>de</strong> Henri Matisse<br />

page 7 : Musée d’Art Mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> Troyes, Donation Pierre et Denise Lévy © Photo Daniel <strong>Le</strong> Nevé<br />

page 9 : Grenoble photographie © Musée <strong>de</strong> Grenoble<br />

page 11 : Musée départemental Matisse du Cateau-Cambresis © Succession H. Matisse. Photos droits réservés – Londres © Tate Mo<strong>de</strong>rn, London<br />

page 13 : © l’Annoncia<strong>de</strong>, Musée <strong>de</strong> Saint-Tropez - Musée Matisse, Nice © 2009 Succession Matisse<br />

14


© pistoleros.fr - impression : edips imprimeurs<br />

INFORMATIONS PRATIQUES<br />

Horaires d’ouverture : du 14 mars au 15 juin 2009<br />

tous les jours sauf les mardis, les jeudis 1 er et 8 mai<br />

du 14 mars au 30 avril <strong>de</strong> 10h à 17h<br />

du 2 mai ou 15 juin <strong>de</strong> 9h30 à 18h<br />

ouverture en soirée <strong>de</strong> 19h à 21h, les mercredis 25 mars, 8 avril,<br />

6 mai et 10 juin<br />

Renseignements : 03 80 74 52 09<br />

TARIFS<br />

entrée <strong>de</strong> l’exposition<br />

Forfait :<br />

entrée<br />

+ - audiogui<strong>de</strong><br />

ou - <strong>visite</strong> guidée<br />

ou - atelier<br />

ou - manifestation culturelle<br />

- audiogui<strong>de</strong><br />

ou - <strong>visite</strong> guidée<br />

ou - atelier<br />

ou - manifestation culturelle<br />

Tarif<br />

plein<br />

Autres points <strong>de</strong> vente :<br />

Office <strong>de</strong> Tourisme <strong>de</strong> <strong>Dijon</strong><br />

11 rue <strong><strong>de</strong>s</strong> Forges 0 892 700 558 - www.dijon-tourisme.com<br />

Billetel (réseau <strong><strong>de</strong>s</strong> magasins FNAC, Carrefour, Géant Casino)<br />

0 892 684 694 (0,34€/mm) – www.fnac.com<br />

Ticketnet (<strong>Le</strong>clerc, Auchan, Virgin Mégastore, Cora, Cultura,<br />

Galeries Lafayette, <strong>Le</strong> Bien Public)<br />

0 892 390 100 ou 03 80 42 44 44 – www.ticketnet.fr<br />

7e<br />

10e<br />

* - <strong>de</strong> 26 ans, + 65 ans, membres d’un groupe <strong>de</strong> 10 personnes ou + accompagnateur inclus,<br />

adhérents ou membres <strong><strong>de</strong>s</strong> organismes partenaires <strong>de</strong> l’exposition<br />

** - <strong>de</strong> 18 ans, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emplois, bénéficiaires du RMI ou RSA, personnes en situation <strong>de</strong><br />

handicap et leurs accompagnateurs, membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> SAMD<br />

4e<br />

musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> dijon<br />

Pa<strong>la</strong>is <strong><strong>de</strong>s</strong> ducs et <strong><strong>de</strong>s</strong> états <strong>de</strong> bourgogne<br />

BP 1510<br />

21033 <strong>Dijon</strong> ce<strong>de</strong>x<br />

tél. : 03 80 74 52 09<br />

fax : 03 80 74 53 44<br />

musee<strong><strong>de</strong>s</strong><strong>beaux</strong><strong>arts</strong>@ville-dijon.fr<br />

http://mba.dijon.fr<br />

Tarif<br />

réduit 1*<br />

4e<br />

7e<br />

4e<br />

accessible par le réseau <strong>de</strong> bus Divia : lianes n° 1, 3, 5 et 6<br />

(arrêt Libération) et navette Diviaciti<br />

Tarif<br />

réduit 2**<br />

0e<br />

4e<br />

4e<br />

<strong>visite</strong>s & ateliers<br />

Visite guidée (1h) :<br />

tous les vendredis à 12h30<br />

tous les samedis et dimanches à 15h<br />

réservation conseillée au 03 80 74 52 09<br />

musee<strong><strong>de</strong>s</strong><strong>beaux</strong><strong>arts</strong>@ville-dijon.fr<br />

accueil <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes :<br />

<strong>visite</strong>s commentées sur ren<strong>de</strong>z-vous<br />

renseignements et réservations au 03 80 74 53 59<br />

jbarnabe@ville-dijon.fr<br />

• tarif : 100 € pour une <strong>visite</strong> d’1h pour un groupe <strong>de</strong> 25 personnes.<br />

Ce tarif ne comprend pas le prix du billet d’entrée à l’exposition, 4 € par personne.<br />

• tarif réduit (moins <strong>de</strong> 18 ans, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi, bénéficiaires<br />

du RMI ou RSA, personnes en situation <strong>de</strong> handicap et leurs<br />

accompagnateurs) : 50 € pour une <strong>visite</strong> d’une heure pour un groupe<br />

<strong>de</strong> 25 personnes.<br />

Ateliers :<br />

Plongée en colorama<br />

mercredi 1 er , 8 et 15 avril, 6, 13, 20 et 27 mai à 18h<br />

vendredi 20 et 27 mars, 3, 10 et 17 avril, 15 et 22 mai à 14h30<br />

Sylvie Denizot, p<strong>la</strong>sticienne, anime un cycle <strong>de</strong> 7 séances <strong>de</strong> 2 heures.<br />

à vous <strong>de</strong> choisir en fonction <strong>de</strong> votre emploi du temps entre le<br />

mercredi soir ou le vendredi après-midi !<br />

cycles <strong>de</strong> 7 séances <strong>de</strong> 2h<br />

15 personnes : adultes et adolescents à partir <strong>de</strong> 14 ans<br />

plein tarif : 42 € / tarif réduit : 21 € (le matériel est fourni)<br />

renseignements et réservations : service culturel / Jacqueline Barnabé<br />

03 80 74 53 59 - jbarnabe@ville-dijon.fr<br />

Artistes d’un dimanche<br />

<strong>de</strong>ux promena<strong><strong>de</strong>s</strong> accompagnées <strong>de</strong> l’exposition prolongées<br />

par un atelier d’<strong>arts</strong> p<strong>la</strong>stiques où sont expérimentés les outils et<br />

les techniques <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes<br />

• Dans <strong>la</strong> cage aux fauves<br />

dimanche 29 mars à 14h30<br />

avec Muriel Pelletier, p<strong>la</strong>sticienne, et Florence Monamy, médiatrice<br />

pour adultes et adolescents (dès 14 ans), durée : 2h<br />

• 1,2,3, couleur !<br />

dimanche 5 avril à 14h30<br />

avec Sylvie Denizot, p<strong>la</strong>sticienne, et Liliane <strong>Le</strong>cler-Boccacio, médiatrice<br />

pour les enfants <strong>de</strong> 7 à 13 ans, durée : 2h<br />

à vous <strong>de</strong> jouer !<br />

Qui a peur du rouge, du jaune et du bleu ?<br />

dimanche 17 mai à 14h15<br />

pour découvrir l’exposition tout en s’amusant et s’initier<br />

aux secrets <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur, avec Sylvie Denizot, p<strong>la</strong>sticienne,<br />

et Florence Monamy, médiatrice<br />

dès 6 ans, en famille, durée : 1h<br />

tarif : 10€, 7€ ou 4€ (voir grille tarifaire)<br />

renseignements, tarifs et réservations : accueil / billetterie 03 80 74 52 09<br />

musee<strong><strong>de</strong>s</strong><strong>beaux</strong><strong>arts</strong>@ville-dijon.fr

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