sauver des vies dans la corne de l'afrique - UNICEF Canada

CRISE DANS LA CORNE DE L’AFRIQUE
MISE À JOUR TRIMESTRIELLE À L’INTENTION
DES DONATRICES ET DES DONATEURS
NOVEMBRE 2011
SAUVER DES VIES
DANS LA CORNE
DE L’AFRIQUE
UNE SITUATION DE CRISE QUI BOULEVERSE DES VIES,
DÉTRUIT DES MOYENS DE SUBSISTANCE ET DES MODES DE
VIE; COMMENT VOTRE SOUTIEN CONTRIBUE À AMÉLIORER LA
VIE D’ENFANTS ET DE LEUR FAMILLE.
© UNICEF/NYHQ2011-1334/Lemma

La crise dans la Corne de l’Afrique est complexe et multidimensionnelle. Elle a dévasté
la vie de millions de personnes et aggravé la situation dans des communautés qui
éprouvaient déjà d’énormes difficultés à surmonter les épreuves auxquelles elles
faisaient face. Au cœur de cette crise se trouvent ceux et celles qui sont toujours les
plus vulnérables dans les situations d’urgence : les femmes et les enfants affaiblis par
la malnutrition, menacés par les maladies et exposés aux dangers constituent la priorité
absolue de l’UNICEF.
« L’inaction n’est pas une option. »
– Elhadj As Sy, le directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe
APERÇU : GRÂCE À VOTRE SOUTIEN,
LA SITUATION S’AMÉLIORE
2,2 MILLIONS
de personnes ont eu
accès à de l’eau potable
ou à des sources améliorées
d’approvisionnement en eau.
1,2 MILLION
d’enfants ont été
vaccinés contre
la rougeole.
9 740
tonnes de fournitures
essentielles à la survie
ont été expédiées par
l’UNICEF, par voie aérienne,
terrestre ou maritime.
48 000
enfants ont maintenant
accès à des espaces
adaptés ou à d’autres
environnements
sans danger.
108 000
enfants souffrant
de malnutrition aiguë
sévère ont été traités
à l’aide d’aliments
thérapeutiques.
Ces chiffres correspondent à la période du 1 er juillet au 30 septembre, mais dans certains pays, en raison du système
national d’enregistrement, les résultats ne couvrent que la période du 1 er juillet au 30 août.
Crise dans la Corne de l’Afrique : Mise à jour trimestrielle à l’intention des donatrices et des donateurs
1

INTRODUCTION
La situation dans la Corne de l’Afrique est très grave. Une sécheresse prolongée, le conflit politique continu
en Somalie et l’augmentation du prix des aliments ont provoqué une famine dans plusieurs régions de
la Somalie et ont particulièrement éprouvé les enfants. Au début du mois de juillet, l’afflux de personnes
réfugiées fuyant la Somalie a aggravé la situation qui s’est alors élargie à l’échelle régionale. On compte par
centaines de milliers les personnes déplacées ayant fui la famine et le conflit pour se réfugier dans les pays
voisins. Actuellement, plus de 13 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence; de ce
nombre, plus de 320 000 sont des enfants souffrant de malnutrition sévère.
Dans cette région où la sécheresse s’avère un problème
récurrent, les communautés ont l’habitude d’adopter
des mécanismes permettant de faire face à la réalité des
changements climatiques. Dans le cas de la crise qui sévit
actuellement, ces stratégies n’ont toutefois pas été suffisantes.
Les conséquences d’une sécheresse particulièrement sévère
ont été amplifiées par une augmentation de près de
250 pour cent du prix des aliments dans toutes les régions
de la Corne de l’Afrique, et par l’agitation politique qui secoue
la Somalie.
Les enfants sont au cœur de la situation d’urgence.
Une lourde menace pèse sur la survie des enfants réfugiés
somaliens, qui ont récemment traversé la frontière pour
trouver de l’aide humanitaire au Kenya, en Éthiopie et au
Djibouti. La majorité d’entre eux se sont réfugiés dans les
immenses camps aménagés dans les environs de Dadaab,
dans le nord-est du Kenya, et de Dollo Ado, en Éthiopie.
D’autres, moins nombreux, se sont dirigés vers ceux de
Djibouti. La plupart des personnes qui ont entrepris ce voyage
périlleux étaient des femmes et des enfants, qui sont arrivés
épuisés et dénutris après des semaines à marcher.
Souffrant de malnutrition aiguë, exposés aux dangers accrus
en matière de protection et menacés par les risques de
maladie, qui augmentent en raison du manque d’accès
à de l’eau potable ainsi que des conditions d’hygiène et
d’assainissement médiocres, ces femmes et ces enfants
luttent pour leur survie. Plus de 320 000 enfants sont
gravement dénutris et on rapporte un nombre croissant de cas
de rougeole, tandis que la menace d’épidémies de choléra et
de diarrhée aqueuse aiguë (DAA) plane sur la région à la veille
de la saison des pluies.
Grâce au soutien de donatrices et de donateurs comme vous,
l’UNICEF a pu intensifier ses opérations de secours lorsque
l’état de famine a été déclaré en Somalie il y a un peu plus de
trois mois. Plus de 108 000 enfants souffrant de malnutrition
sévère ont été traités dans des centres d’alimentation
thérapeutique et des centaines de milliers d’autres
continuent de bénéficier d’une vaste gamme de programmes
alimentaires et nutritionnels dans les quatre pays. L’UNICEF
est aussi intervenu afin de combler les lacunes de la
distribution générale de nourriture en mettant en œuvre des
programmes systématiques d’alimentation complémentaire
dans les régions de la Somalie touchées par la crise.
Grâce aux efforts déployés par l’UNICEF et ses partenaires,
2,2 millions de personnes ont maintenant accès à de l’eau
potable, des campagnes de vaccination sont en cours afin
d’immuniser les enfants contre les maladies pendant la saison
des pluies qui approche, et 1,2 million d’enfants et de jeunes
ont été vaccinés contre la rougeole. Quarante-huit mille
enfants ont accès à des espaces adaptés aux enfants afin de
les protéger contre les risques auxquels ils sont exposés. Il va
sans dire que ces réalisations sont rendues possibles grâce à
tous ceux et celles qui appuient le travail de l’UNICEF.
Le saviez-vous?
L’état de famine a été déclaré dans six régions
du centre-sud de la Somalie. Si les opérations de
secours ne sont pas intensifiées, 750 000 personnes
seront en danger au mois de décembre.
© UNICEF/NYHQ2011-1345/Njuguna
Crise dans la Corne de l’Afrique : Mise à jour trimestrielle à l’intention des donatrices et des donateurs
2

NUTRITION
En mettant en œuvre des programmes systématiques d’alimentation complémentaire, l’UNICEF contribue à
apporter un approvisionnement en nourriture essentiel à la survie des populations vivant dans les régions
touchées par la famine. Ces programmes comprennent notamment la distribution de rations alimentaires
mensuelles, d’aliments liquides permettant de fournir trois repas chauds par jour, principalement
aux personnes déplacées qui ont dû quitter leur foyer ou qui sont en transit, ainsi que des aliments
thérapeutiques et complémentaires à l’intention des enfants souffrant de malnutrition aiguë dans les
communautés et les établissements de santé.
En Somalie, près de 350 000 personnes ont bénéficié d’un
programme systématique d’alimentation complémentaire dans
le cadre d’une nouvelle initiative visant à prévenir la malnutrition
grâce à la distribution aux familles de bons alimentaires
mensuels. En même temps, un programme de distribution
d’aliments liquides a été mis en œuvre, ce qui a permis de
fournir des repas à 30 000 familles somaliennes en transit vers
les camps de réfugiés situés au Kenya et en Éthiopie.
Dans les régions pastorales du nord du Kenya, au mois de
juillet et au mois d’août, l’UNICEF a admis près de 12 000
enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère dans des centres
d’alimentation thérapeutique. Environ 33 000 autres enfants
souffrant de malnutrition aiguë modérée ont quant à eux reçu
une alimentation complémentaire.
Dans les camps de réfugiés de Dadaab, dans le nord-est du
Kenya, l’UNICEF et ses partenaires, en collaboration avec le
Haut Commissariat des Nations Unies pour les personnes
réfugiées, ont admis 6 700 enfants gravement dénutris à des
programmes d’alimentation thérapeutique et ont distribué
des aliments complémentaires à 11 700 enfants souffrant de
malnutrition modérée au cours des mois de juillet et août.
© UNICEF/NYHQ2010-0538/Zondi
En juillet et en août, dans les régions d’Éthiopie touchées par
la sécheresse, l’UNICEF a soutenu le traitement de 54 600
enfants âgés de moins de cinq ans et souffrant de malnutrition
sévère dans le cadre du Programme d’Extension sanitaire
mis en œuvre par le gouvernement. Dans le complexe de
réfugiés de Dollo Ado, toujours en Éthiopie, l’UNICEF a appuyé
l’approvisionnement en produits alimentaires essentiels, ainsi
que la promotion de l’allaitement maternel exclusif.
À Djibouti, où la population est moins nombreuse, mais où les
conséquences de la crise sont proportionnellement importantes,
4 500 enfants âgés de moins de cinq ans étaient soignés vers
la fin du mois de septembre pour une malnutrition sévère et
16 000 autres pour une malnutrition modérée.
Les programmes d’alimentation complémentaire
fournissent de la nourriture ou des micronutriments
supplémentaires à tous les membres des groupes dont le
risque de souffrir de malnutrition s’avère élevé. Le principal
objectif de ces programmes consiste à empêcher la
détérioration de l’état nutritionnel de la population, mais ils
visent aussi à diminuer la prévalence de la malnutrition aiguë
chez les enfants âgés de moins de cinq ans, et donc à réduire
les risques de morbidité et de mortalité.
Pour soigner les enfants dénutris, des travailleuses et des
travailleurs de la santé peuvent procurer aux mères une réserve
d’aliments thérapeutiques prêts à consommer pour une
ou deux semaines. À base de beurre d’arachides, de lait en
poudre, de sucre, d’huile, de vitamines et de minéraux, ces
aliments sont présentés dans des sachets individuels en
aluminium. Leur durée de conservation de 24 mois permet aux
mères de traiter leurs enfants à la maison.
Les programmes de distribution d’aliments liquides
consistent à distribuer quotidiennement des repas cuisinés
dans les centres d’alimentation. Le nombre de repas fournis
peut varier selon la situation, mais en règle générale, il s’élève
au minimum à deux ou trois par jour. Ces programmes ont
été mis en place parce qu’il arrivait parfois que les rations à
emporter à la maison soient partagées avec d’autres membres
de la famille et n’étaient pas consommées par les personnes
auxquelles elles étaient destinées. Par ailleurs, dans des
situations où la sécurité demeure précaire, il était dangereux
pour les bénéficiaires de retourner chez eux en transportant des
réserves alimentaires.
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SANTÉ
Dans une région où l’accès à des services de santé et à des services de proximité est depuis toujours
limité, l’UNICEF a mis en œuvre une stratégie consistant à améliorer les services déjà existants et à
étendre la portée de ses programmes dispensés dans les communautés. Notre priorité consiste à lutter
contre les principales causes de morbidité et de mortalité chez les enfants, de prévenir les maladies
contagieuses et d’en maîtriser la propagation. L’UNICEF a notamment appuyé la gestion des cas de
pneumonie, de diarrhée et de paludisme, ainsi que la prestation des soins de santé maternelle et
néonatals, et la distribution de fournitures médicales d’urgence dans les centres de santé communautaire.
Depuis le mois de juillet, dans le centre-sud de la Somalie,
plus de 964 000 enfants ont été vaccinés contre la rougeole
et 426 000 contre la poliomyélite. Plus de 900 000 enfants
ont reçu des suppléments de vitamine A et près de 167 000
autres ont reçu un traitement vermifuge.
Au Kenya, l’UNICEF a étendu la couverture vaccinale des
enfants dans les régions touchées par la sécheresse. Afin de
prévenir les épidémies dans les camps de réfugiés surpeuplés
de Dadaab et des communautés environnantes, plus de
170 000 enfants âgés de moins de cinq ans ont été vaccinés
contre la rougeole.
En Éthiopie, l’UNICEF a apporté une aide technique et
procuré des fournitures pour faire face aux foyers potentiels
de diarrhée aqueuse aiguë dans les régions frappées par la
sécheresse. Depuis le mois de juillet, 35 000 enfants réfugiés
ont été vaccinés contre la rougeole.
La malnutrition aiguë est caractérisée par un poids
insuffisant par rapport à la taille (émaciation) ou la présence
d’un gonflement causé par la rétention d’eau. Les enfants
affaiblis par une carence nutritionnelle ne peuvent pas lutter
longtemps contre les maladies et les épisodes de maladies
fréquents et plus sévères qui les frappent, et les affaiblissent
encore davantage. Plus d’un tiers des enfants qui meurent
d’une pneumonie, de diarrhée ou d’une autre maladie auraient
survécu s’ils n’avaient pas été dénutris. Les enfants souffrant
de malnutrition aiguë sévère sont neuf fois plus susceptibles
de mourir que des enfants en bonne santé.
La malnutrition chronique est caractérisée par un poids
insuffisant par rapport à l’âge (retard de croissance), ainsi
que des conséquences permanentes et irréversibles sur le
développement physique et mental.
EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIÈNE
La priorité de l’UNICEF et de ses partenaires de mise en œuvre consistait à s’efforcer de répondre
aux besoins des communautés et des personnes déplacées en matière d’approvisionnement en eau,
d’assainissement et d’hygiène (WASH), tout en prenant des mesures pour réduire les risques de problèmes
de santé attribuables à la sécheresse et aux migrations massives.
Dans le centre-sud de la Somalie, depuis la fin du mois de
septembre, près d’un million de personnes ont accès à de
l’eau potable grâce au traitement de l’eau par chloration, à
la distribution d’eau dans les camps par camions-citernes
et à la construction ou à la remise en état de sources
d’approvisionnement en eau. De plus, près de 56 000
personnes ont accès à de nouvelles installations sanitaires et
171 000 autres ont reçu des Trousses de produits d’hygiène
et du matériel de traitement de l’eau pour les ménages.
Dans les régions du Kenya touchées par la sécheresse,
l’UNICEF et ses partenaires ont procuré un accès à de l’eau
potable ou à des sources d’approvisionnement à 1,13 million
de personnes. Par ailleurs, l’UNICEF a appuyé l’aménagement
d’installations sanitaires et de systèmes d’approvisionnement
en eau potable dans 172 écoles, dont ont bénéficié près de
78 000 enfants. L’UNICEF fournit également un accès à de
l’eau potable aux personnes réfugiées du Kenya pendant la
durée de leur déplacement, et une fois qu’ils sont installés
dans des camps et des communautés d’accueil.
En Éthiopie, le soutien apporté par l’UNICEF à la remise en
état et au développement des sources d’approvisionnement
en eau, particulièrement dans la région somalienne, a permis
de fournir de l’eau potable à près de 280 000 personnes
depuis le mois de juillet; de ce nombre, on compte 44 000
enfants âgés de moins de cinq ans. Parallèlement, les enfants
et les familles du complexe de réfugiés de Dollo Ado sont
approvisionnés en eau par camions-citernes.
© Antony Njuguna/UNICEF
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ÉDUCATION
Même dans les situations d’urgence, l’UNICEF reste résolu à offrir aux enfants un accès à l’éducation. En leur
permettant de retourner à l’école grâce à l’aménagement d’espaces d’apprentissage temporaires, nous aidons
les enfants à retrouver une certaine stabilité dans leur vie.
En septembre, l’UNICEF a soutenu la réouverture d’écoles
en Somalie en mettant en place des mesures incitatives à
l’intention du personnel enseignant et en distribuant des
manuels scolaires, favorisant ainsi l’inscription de près de
320 000 enfants dans plus de 1 300 écoles.
Dans les régions du Kenya touchées par la sécheresse, les
écoles sont demeurées ouvertes pendant le mois d’août
afin de permettre à 1,2 million d’enfants de continuer leur
apprentissage et de recevoir au moins un repas par jour.
À Dadaab, l’UNICEF a fourni du matériel pédagogique et
d’apprentissage pour que les enfants réfugiés puissent
continuer d’aller à l’école.
Depuis le mois de juillet, dans les régions de l’Éthiopie touchées
par la sécheresse, l’UNICEF a distribué des fournitures scolaires
à 28 000 élèves, dont près de la moitié sont des filles. Avant la
rentrée des classes en octobre, l’organisme a fourni des tentes
PROTECTION DE L’ENFANT
et d’autres fournitures à des espaces adaptés aux enfants
accueillant 11 500 enfants réfugiés, ainsi que du matériel
pédagogique pour 20 000 enfants dans les camps de Dollo Ado.
En collaboration avec ses partenaires, l’UNICEF s’emploie à régler les nombreux problèmes relatifs à la
protection de l’enfant, qui sont aggravés en raison de la famine, du conflit en cours et du déplacement des
familles. Séparés de leur famille, de nombreux enfants non accompagnés sont exposés au recrutement par des
groupes armés et à la violence fondée sur le sexe.
En Somalie, l’UNICEF s’emploie, en collaboration avec ses
partenaires, à soutenir les programmes de réintégration
des enfants associés à des forces ou à des groupes
armés. L’organisme contribue aussi à mettre en œuvre
des programmes d’éducation non formelle, de formation
professionnelle, ainsi que de soutien et de soins psychosociaux.
Au Kenya, dans les camps de Dadaab et les régions
environnantes, près de 28 000 enfants réfugiés sont accueillis
dans des espaces adaptés aux enfants depuis la fin du mois
d’août. À la suite de rapports sur la violence subie par des
femmes et des jeunes filles traversant la Somalie pour se
rendre au Kenya, l’UNICEF et ses partenaires ont mis sur
pied des espaces sécuritaires, soit des tentes à Dabaad et
aux alentours, où elles peuvent recevoir de l’information et
bénéficier de services et de soutien.
En Éthiopie, l’UNICEF a fourni un soutien technique à
l’organisme Save the Children Royaume Uni en matière de
réunification des familles ou de prise en charge : plus de
800 enfants non accompagnés et séparés de leur famille se
trouvant dans des camps de réfugiés en ont bénéficié.
© UNICEF/KATE HOLT © Antony Njuguna/UNICEF
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L’histoire d’Abdile et d’Aden :
UN PÈRE ET SON FILS DANS UN CAMP DE RÉFUGIÉS SOMALIEN
Plus de 80 pour cent des personnes réfugiées somaliennes
qui traversent la frontière du Kenya sont des femmes et des
enfants. Un grand nombre des familles qui font la queue
dans les centres de réception à Dadaab ont à leur tête des
mères, des grands-mères et des sœurs aînées. Dans cette
communauté de mères, Abdile Mohammed fait figure de
père modèle.
Au début du mois d’août, Abdile, inquiet de la faiblesse
de son fils Aden, âgé de trois ans, l’a amené au centre de
stabilisation nutritionnelle du camp de réfugiés d’Hagadera, à
Dadaab. Comme de nombreux enfants qui entrent dans cet
établissement soutenu par l’UNICEF, Aden était sur le point
de mourir : il était dénutri, déshydraté et souffrait de
troubles respiratoires.
Le voyage d’Aden jusqu’à Hagadera avec ses parents, ses
frères et sœurs a été très pénible. Lors de cette longue
randonnée de 25 jours, au cours de laquelle la mère d’Aden a
succombé d’inanition, Abdile a dû forcer sa famille à continuer
d’avancer, n’ayant d’autres choix que de parfois porter trois de
ses quatre enfants sur son dos.
« Nous n’avions pas d’autre choix que de continuer à marcher.
Nous devions continuer d’avancer, sinon nous serions morts, »
explique-t-il.
Aden, le fils cadet d’Abdile, était de plus en plus mal en
point à mesure que leurs provisions d’eau et de nourriture
diminuaient. Quand la famille a finalement atteint le camp de
réfugiés de Dadaab, au Kenya, Aden était si faible qu’il n’avait
plus la force de lever la tête ni d’avaler. Quand il a été transféré
d’urgence à l’hôpital, il ne pesait plus que cinq kilos et son
organisme était sur le point de cesser de fonctionner. Les
médecins de l’hôpital d’Hagadera se demandaient
s’il survivrait.
Abdile est resté en permanence au chevet de son fils pendant
les quatre semaines au cours desquelles le personnel médical
et les nutritionnistes le soignaient avec des antibiotiques, du
lait, ainsi que des aliments thérapeutiques.
Après un mois de traitement, l’état d’Aden s’est amélioré.
L’enfant s’est même tellement bien rétabli qu’il a pu quitter
le centre. Sa famille a recréé un nouveau foyer au milieu
des tentes et des abris qui hébergent des milliers d’autres
personnes réfugiées somaliennes dans cette région.
Parfois, lorsqu’on est témoin de cette immense souffrance,
on se demande si la communauté internationale est capable
d’organiser des secours qui soient à la hauteur des problèmes
humanitaires sur le terrain : l’histoire d’Abdile et d’Aden, leur
combat, leur amour mutuel et leur capacité à surmonter cette
dure épreuve, nous rappelle que l’espoir existe toujours.
Nous ne pourrions mener à bien notre mission sans
votre aide. C’est grâce à votre générosité que des enfants
comme Aden peuvent survivre. Merci!
© UNICEF/2011
© UNICEF/2011
Abdile et Aden avant de recevoir l’aide de l’UNICEF.
Abdile et Aden après avoir reçu l’aide de l’UNICEF.
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LES MOIS À VENIR
Les perspectives actuelles demeurent inquiétantes. Malgré une intervention humanitaire massive, les besoins
immédiats de la population dans la Corne de l’Afrique excèdent le niveau de soutien apporté, même si ce
dernier est déjà élevé. En Somalie, il est prévu que les stocks alimentaires restent faibles dans les régions
touchées par la sécheresse. La famine pourrait gagner de nouvelles régions du pays d’ici le mois de décembre.
Avec l’arrivée de la saison des pluies, on s’attend à faire face à des épidémies de paludisme et de rougeole,
ainsi qu’à un risque accru d’épidémies de choléra et de diarrhée aqueuse sévère.
Renforcer la résilience
Au fil des années, l’UNICEF s’est employé à prévenir la faim,
la famine et la dépendance à l’aide extérieure dans la Corne de
l’Afrique. Il faut maintenant consolider ces efforts par une action
concertée afin de renforcer la capacité d’adaptation dans les
pays les plus sujets à la sécheresse, à de mauvaises récoltes,
au déplacement de populations et à l’insécurité.
L’intégration de mesures de prévention des risques de
catastrophes naturelles dans les programmes réguliers
mis en œuvre dans la Corne de l’Afrique est essentielle à la
viabilité à long terme de cette région. Ces mesures consistent
notamment à soutenir la gestion communautaire des
sources d’approvisionnement en eau potable, à maintenir un
système de surveillance nutritionnel afin d’être en mesure
d’apporter rapidement de l’aide lors d’une augmentation du
taux de malnutrition, et à fournir des fonds administrés par
la communauté, afin de réduire les répercussions liées aux
bouleversements soudains sur les familles vulnérables.
Les mesures visant à renforcer la résilience doivent être
mises en œuvre de façon stratégique. Il convient de mieux
cerner les risques dès le départ en évaluant régulièrement
la vulnérabilité des communautés afin d’en déterminer les
causes sous-jacentes et de prendre des mesures immédiates.
Il est également essentiel de reconnaître l’importance de non
seulement sauver des vies, mais aussi de protéger les moyens
de subsistance et les modes de vie traditionnels.
Le saviez-vous?
Au cours des dix dernières années, l’UNICEF s’est
employé à diversifier son noyau de fournisseurs
internationaux d’aliments thérapeutiques prêts à
consommer. Aujourd’hui, la moitié des fournisseurs
fabriquent leurs produits dans les pays où ils sont
utilisés. Ces changements ont permis de garantir la
disponibilité des produits et de stabiliser les prix en dépit
de l’accroissement de la demande. Le Niger, l’Éthiopie, le
Kenya et l’Afrique du Sud comptent parmi ces pays.
Le président et chef de la direction d’UNICEF Canada, monsieur David
Morley, visite un espace adapté aux enfants dans le camp de Dagahaley,
au Kenya, au plus fort de la phase d’urgence dans la Corne de l’Afrique.
Lors d’une récente visite dans la Corne de l’Afrique,
le président et chef de la direction d’UNICEF Canada,
monsieur David Morley, a constaté l’importance d’aider
les populations vulnérables à renforcer leurs capacités
d’adaptation pour l’avenir. Voici un extrait de son blogue, où
il parle de sa visite à Riba, au Kenya :
« Nous avons creusé des puits partout dans le district de Wajir
et mis en place des systèmes d’approvisionnement en eau;
ici, à Riba, il existe deux types de système : un pour les êtres
humains et l’autre pour les chameaux.
Un troupeau venait d’arriver et se désaltérait. Partis depuis
20 jours pour parcourir la Somalie à la recherche de pâturages,
les gardiens de troupeaux et leurs bêtes étaient de retour dans
leur village natal pour y trouver de l’eau.
C’est le comité du village pour l’eau qui administre le système
d’approvisionnement en eau que nous avons installé.
En temps normal, il perçoit sept sous pour faire boire un
chameau. Toutefois, à cause de la sécheresse, le comité a
provisoirement suspendu les droits à acquitter.
Beaucoup de villageois ont perdu des chameaux à cause de la
sécheresse. Les troupeaux ont progressivement été réduits
de moitié. C’est une grosse perte, car les chameaux procurent
du lait et de la viande. Ils rapportent aussi de l’argent à
la communauté. Le prix des chameaux a chuté. Il varie
maintenant de 100 $ à 150 $ la bête. Personne ne veut plus en
acheter parce qu’il est très difficile de les garder en vie.
Cependant, contrairement aux bergers d’hier, ces villageois
réussissent à survivre. Leurs bêtes sont encore en vie. Leur
mode de vie n’a pas été détruit. Outre l’eau, nous avons fourni
des aliments thérapeutiques aux enfants les plus dénutris. »
© UNICEF Canada/2011/Ken056/R.Gangale
Crise dans la Corne de l’Afrique : Mise à jour trimestrielle à l’intention des donatrices et des donateurs
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