Dossier de Presse - VisitBrussels

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04.04.2015 Views

La magie d’une représentation authentique par le Prof.. Wilfried Seipel, égyptologue et ancien directeur général du Musée de l’histoire de l’art à Vienne Les trésors trouvés dans le tombeau de Toutankhamon constituent une des découvertes les plus considérables de l’archéologie. Depuis 1922, l’année où Howard Carter – au terme d’une quête longue et difficile – découvrit le tombeau, jamais n’a faibli la fascination qu’exercent les milliers de présents du tombeau, les cercueils en or et les chapelles, les masques et les bijoux du roi. Des expositions spéciales sur les trésors de Toutankhamon, organisées depuis les années 1960 en Europe et aux États-Unis, ont attiré des millions de personnes. En 2008, d’innombrables visiteurs ont manifesté la même fascination lors de deux nouvelles expositions d’importance sur Toutankhamon à Londres et Vienne. Ils ont fait la queue par milliers pendant des heures pour acheter des billets avec une durée limitée pour les expositions et pour une visite restreinte du tombeau du pharaon égyptien. Au Musée égyptien du Caire, la clameur des visites guidées suivies simultanément par des douzaines de groupes est écrasante, et le célèbre masque en or du jeune roi suscite un attroupement permanent. Les répliques, une solution à de nombreux problèmes Il est vrai que les expositions ne peuvent jamais présenter qu’une partie de la vaste étendue des trésors trouvés dans ce tombeau, un grand nombre d’objets étant trop fragiles, trop précieux ou trop lourds pour résister aux exigences d’un voyage. Les peintures semblables à des fresques fi gurant dans la chambre funéraire de Toutankhamon dans la Vallée des Rois sont menacées par l’humidité engendrée par les hordes de visiteurs, de sorte qu’il est maintenant absolument essentiel que leur nombre soit limité. Au bout du compte, la principale préoccupation doit être la préservation de ces trésors, créés il y a plusieurs millénaires, pour les léguer aux générations futures. La solution – du moins en ce qui concerne un accès sans restriction à ces trésors pour le public – réside dans des reproductions détaillées réalisées sous supervision scientifi que. De nombreuses années durant, les copies de sites tels que la grotte de Lascaux ou divers tombeaux privés égyptiens comme ceux de Sennefer ou de Senedjem ont été présentées au public. La reproduction de l’armée d’argile du mausolée de l’empereur Qin a été et continue d’être admirée par un grand nombre de visiteurs dans des expositions en Europe et transmet parfaitement la diversité, la majesté et le grand talent dont témoignent les tombes impériales chinoises. Il n’est désormais plus possible de voir les pièces originales que de manière exceptionnelle. De plus, elles sont généralement présentées aux côtés de répliques dans des vitrines mixtes, comme au British Museum à Londres par exemple. C’est justement la pléthore de répliques mêlées aux originaux qui permet de susciter la véritable impression de richesse dégagée par les tombeaux impériaux chinois ! Reconstitution d’ensembles originaux Régulièrement resurgit la question de savoir si les expositions présentant des répliques ou des copies sont moins intéressantes que celles exclusivement constituées d’originaux. Mais en quoi consiste concrètement la différence pour l’observateur ? Certes, il est vrai qu’une œuvre d’art originale, que ce soit une peinture, une sculpture ou un relief, s’avère irremplaçable lorsque le but est de déceler le talent individuel de l’artiste ou de l’artisan, de rencontrer sa signature particulière et son besoin de créer une expression artistique. La conscience de se trouver face à quelque chose d’unique, de caractéristique et d’authentique exerce sur l’observateur un effet qu’il convient de ne pas sous-estimer. Cela est dû à ce que les visiteurs ont d’une certaine manière l’impression de baigner dans l’aura artistique de l’œuvre exposée. La copie d’une peinture de Raphaël ou de Titien ne saurait avoir le même impact que l’original. 16

Néanmoins, dans de nombreux cas, l’effet produit par des objets dépend moins de leur caractère original que du contexte dans lequel ils sont vus, aux côtés de centaines d’autres objets dont l’association crée une impression d’ensemble. Cela est particulièrement vrai lorsque seules la quantité et la variété considérables peuvent communiquer l’impact original. Ici, l’accent n’est pas tant mis sur l’objet individuel que sur le contexte. Le réseau historique, culturel et religieux produit par la diversité de la collection et la reconstitution de l’ensemble original crée un contexte qui relègue au second plan la question de l’originalité des objets. Les pièces de nouveau visibles dans leur disposition originale Il serait virtuellement impossible, et hautement irresponsable, de reconstituer les trésors du tombeau de Toutankhamon dans leur intégralité, et qui plus est dans leur configuration originale, telle qu’Howard Carter l’a découverte. Cette exposition montre cependant combien il peut être fascinant de reproduire, avec l’aide de répliques elles-mêmes fabriquées avec le plus grand soin, l’impression dégagée par quelque chose dont, jusqu’à maintenant, on ne pouvait faire l’expérience que par l’intermédiaire de photographies ou de peintures. Le problème ici n’est pas tant celui de l’originalité et de l’authenticité des objets mais bien plus celui de la préservation de l’intégrité du contexte et de la documentation physique d’un ensemble de trésors confectionnés il y a plusieurs millénaires, et que les personnes responsables du dégagement du site ont décomposé en éléments constituants, pour les inventorier et les stocker dans une multitude de dépôts, vitrines et présentoirs. Redécouvrir ce sentiment de cohérence était un des défis fascinants que l’exposition s’était lancée et qu’elle avait relevés avec succès. Le fait qu’il soit également possible, grâce à ces « doubles originaux », de dégager une nette impression du magnifique travail d’artiste, de l’opulence et de la majesté de l’intérieur de ce tombeau est ce qui rend cette exposition à ce point exaltante. Pour la toute première fois depuis la découverte du tombeau de Toutankhamon en 1922, il est aujourd’hui possible de retrouver les trésors dans leur configuration d’origine dans les diverses chambres du tombeau. En outre, ces répliques d’objets individuels, cette documentation physique, donnent au visiteur l’occasion d’apprécier personnellement le fascinant héritage de l’Égypte ancienne. Cette exposition sur Toutankhamon recrée ainsi de manière exceptionnelle la portée, la fascination et le mystère de l’art et de la culture pharaoniques, et les rend accessibles à un vaste public. Pr Dr Wilfried Seipel, directeur général du Musée de l’histoire de l’art à Vienne de 1990 à 2008, où une exposition sur le thème de Toutankhamon a été présentée du 9 mars au 28 septembre 2008. Le texte ci-dessus est extrait du catalogue officiel de l’exposition. 17

La magie d’une représentation authentique<br />

par le Prof.. Wilfried Seipel, égyptologue et ancien directeur général<br />

du Musée <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’art à Vienne<br />

Les trésors trouvés dans le tombeau <strong>de</strong> Toutankhamon constituent une <strong>de</strong>s découvertes les plus considérables <strong>de</strong> l’archéologie.<br />

Depuis 1922, l’année où Howard Carter – au terme d’une quête longue et difficile – découvrit le tombeau, jamais n’a faibli la fascination<br />

qu’exercent les milliers <strong>de</strong> présents du tombeau, les cercueils en or et les chapelles, les masques et les bijoux du roi.<br />

Des expositions spéciales sur les trésors <strong>de</strong> Toutankhamon, organisées <strong>de</strong>puis les années 1960 en Europe et aux États-Unis, ont<br />

attiré <strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> personnes. En 2008, d’innombrables visiteurs ont manifesté la même fascination lors <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nouvelles expositions<br />

d’importance sur Toutankhamon à Londres et Vienne. Ils ont fait la queue par milliers pendant <strong>de</strong>s heures pour acheter <strong>de</strong>s billets<br />

avec une durée limitée pour les expositions et pour une visite restreinte du tombeau du pharaon égyptien. Au Musée égyptien du<br />

Caire, la clameur <strong>de</strong>s visites guidées suivies simultanément par <strong>de</strong>s douzaines <strong>de</strong> groupes est écrasante, et le célèbre masque en or<br />

du jeune roi suscite un attroupement permanent.<br />

Les répliques, une solution à <strong>de</strong> nombreux problèmes<br />

Il est vrai que les expositions ne peuvent jamais présenter qu’une partie <strong>de</strong> la vaste étendue <strong>de</strong>s trésors trouvés dans ce tombeau,<br />

un grand nombre d’objets étant trop fragiles, trop précieux ou trop lourds pour résister aux exigences d’un voyage. Les peintures<br />

semblables à <strong>de</strong>s fresques fi gurant dans la chambre funéraire <strong>de</strong> Toutankhamon dans la Vallée <strong>de</strong>s Rois sont menacées par l’humidité<br />

engendrée par les hor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> visiteurs, <strong>de</strong> sorte qu’il est maintenant absolument essentiel que leur nombre soit limité.<br />

Au bout du compte, la principale préoccupation doit être la préservation <strong>de</strong> ces trésors, créés il y a plusieurs millénaires, pour les<br />

léguer aux générations futures. La solution – du moins en ce qui concerne un accès sans restriction à ces trésors pour le public –<br />

rési<strong>de</strong> dans <strong>de</strong>s reproductions détaillées réalisées sous supervision scientifi que. De nombreuses années durant, les copies <strong>de</strong> sites<br />

tels que la grotte <strong>de</strong> Lascaux ou divers tombeaux privés égyptiens comme ceux <strong>de</strong> Sennefer ou <strong>de</strong> Senedjem ont été présentées au<br />

public. La reproduction <strong>de</strong> l’armée d’argile du mausolée <strong>de</strong> l’empereur Qin a été et continue d’être admirée par un grand nombre<br />

<strong>de</strong> visiteurs dans <strong>de</strong>s expositions en Europe et transmet parfaitement la diversité, la majesté et le grand talent dont témoignent<br />

les tombes impériales chinoises. Il n’est désormais plus possible <strong>de</strong> voir les pièces originales que <strong>de</strong> manière exceptionnelle. De<br />

plus, elles sont généralement présentées aux côtés <strong>de</strong> répliques dans <strong>de</strong>s vitrines mixtes, comme au British Museum à Londres par<br />

exemple. C’est justement la pléthore <strong>de</strong> répliques mêlées aux originaux qui permet <strong>de</strong> susciter la véritable impression <strong>de</strong> richesse<br />

dégagée par les tombeaux impériaux chinois !<br />

Reconstitution d’ensembles originaux<br />

Régulièrement resurgit la question <strong>de</strong> savoir si les expositions présentant <strong>de</strong>s répliques ou <strong>de</strong>s copies sont moins intéressantes que<br />

celles exclusivement constituées d’originaux. Mais en quoi consiste concrètement la différence pour l’observateur ? Certes, il est<br />

vrai qu’une œuvre d’art originale, que ce soit une peinture, une sculpture ou un relief, s’avère irremplaçable lorsque le but est <strong>de</strong><br />

déceler le talent individuel <strong>de</strong> l’artiste ou <strong>de</strong> l’artisan, <strong>de</strong> rencontrer sa signature particulière et son besoin <strong>de</strong> créer une expression<br />

artistique. La conscience <strong>de</strong> se trouver face à quelque chose d’unique, <strong>de</strong> caractéristique et d’authentique exerce sur l’observateur<br />

un effet qu’il convient <strong>de</strong> ne pas sous-estimer. Cela est dû à ce que les visiteurs ont d’une certaine manière l’impression <strong>de</strong> baigner<br />

dans l’aura artistique <strong>de</strong> l’œuvre exposée. La copie d’une peinture <strong>de</strong> Raphaël ou <strong>de</strong> Titien ne saurait avoir le même impact que l’original.<br />

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