Monsieur Surleau Monsieur Surleau et le Cyclope - Musées en ...

EXPOSITION
Monsieur Surleau
et le Cyclope
De la collection beaux-arts arts de Montbéliard
aux œuvres contemporaines du FRAC Franche-Comté
A MONTBELIARD
MUSEE DU CHATEAU DES DUCS
DE WURTEMBERG
VERNISSAGE
Jeudi 4 avril 2013 à 18h
Contact presse : Brigitte LAMIELLE
Tél. 03 81 99 24 32
Email : blamielle@montbeliard.com
L’exposition se tient parallèlement à l’ouverture du Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) de Franche-Comté à Besançon.
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VILLE DE MONTBELIARD
Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Sommaire
Exposition Monsieur Surleau et le Cyclope - communiqué de presse page 3
Les s duos exposés
page
5
Focus sur les peintres du Pays de Montbéliard page 12
Evénement - Nuit des musées - samedi 18 mai 2013 page 14
1
Activités autour de l’exposition page 15
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Parution - Hors-série série NOVO - Mars 2013 page 16
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VILLE DE MONTBELIARD
Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

EXPOSITION
Monsieur Surleau
et le Cyclope
De la collection beaux-arts arts de Montbéliard
aux œuvres contemporaines du FRAC Franche-Comté
A MONTBELIARD
M
DU 5 AVRIL AU 15 SEPTEMBRE 2013
MUSEE DU CHATEAU DES DUCS DE WURTEMBERG
Communiqué de presse
L’exposition associe une sélection de peintures 19 e et début 20 e des Musées de Montbéliard à un choix
d’œuvres issues de la collection contemporaine du Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) de Franche-
Comté. Peintures, sculptures, dessins et installations dialoguent dans un face-à-face inédit, permettant
l’approche d’œuvres contemporaines par le biais d’œuvres classiques tout autant que celle d'œuvres
anciennes par le truchement d’un œil contemporain.
L’histoire de « Monsieur Surleau et le Cyclope » se cristallise dans la rencontre de deux collections
partageant un même territoire, la Franche-Comté. Monsieur Surleau, pasteur à Montbéliard, est le sujet d’un
portrait réalisé par le peintre Dominique Erra en 1820 et conservé secrètement depuis lors dans les
réserves des Musées de Montbéliard. Le Cyclope, quant à lui, est le personnage mythologique cité dans la
peinture de Alfred Courmes conçue en1960, habitant bien étrangement les collections du FRAC de
Besançon : Ave Maria, le Cyclope n’avait qu’un œil mais c’était le bon. La scène, figurant un ecclésiastique
aux côtés d’une fillette tout droit venue d’une plaque émaillée Japy du chocolat Menier, donne le ton d’un
patrimoine industriel local, aux accents religieux.
Comment deux collections, éloignées dans le temps mais investissant la même région, sont-elles amenées à
dialoguer ? L’exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » entend jouer de rapprochements formels,
thématiques et esthétiques, pour donner une actualité et un sens nouveau aux œuvres présentées.
Au fil des 44 œuvres ou des 22 duos, traversant parfois deux siècles, les sujets restent étonnamment
identiques : le portait et l’autoportrait, le paysage et la nature morte, le nu et la scène de genre…
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

L’art d’aujourd’hui regarde les mêmes choses qu’autrefois, avec un angle à peine différent, au point de ne
plus reconnaître ce qui relève du contemporain et de l'art classique. Associations improbables, osées,
attendues ou cocasses, les face-à-face proposés au public sont de nature à interroger, à faire sourire ou à
déclencher de nouvelles lectures. Dans une mise en espace originale, les œuvres se révèlent au travers de
jeux d’échelle, de perspectives, de distances et de volumes.
Ludique, l’exposition suit volontiers la logique de la programmation des musées de Montbéliard, visant un
décloisonnement temporel et disciplinaire. Ou comment raconter de nouvelles histoires avec des œuvres
d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et là-bas, si diverses et appartenant pourtant toujours au même monde.
Artistes présentés : Adam Adach, Paul Aïzpiri, Philip Akkerman, Albert André, Eugène Baboulène, Stephan
Balkenhol, Istvan Balogh, Jacques Berthet, Armand Bloch, Martin Boyce, Louis Callé, Charles Camus, Paul
Alfred Colin, Gérard Collin-Thiébaut, Vincent Corpet, Alfred Courmes, Dominique Erra, Bernard Faucon,
Jacques Fournel, Eugène Fromentin, Angela Grauerholz, Louis Leblanc, Jean Le Gac, Louis Macabrey, Georges
Marconnet, Charles Michaud, Judy Milner, Robert Moninot, Régis Perray, Raymond Pettibon, Bernard
Piffaretti, Eric Poitevin, Loïc Raguénès, Auguste Sage, Pierre Savatier, Simon Vouet, Charles Weisser, Jules-
Émile Zingg.
Commissaire de l’exposition : Aurélie Voltz
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Musée du Château des ducs de Wurtemberg
25200 Montbéliard - Tél. 03 81 99 22 61
musees@montbeliard.com
www.montbeliard.fr
Ouverture tous les jours sauf le mardi de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Fermeture le 1 er mai.
Tarifs
• Tarif normal : 4€ / 5€*
• Tarif réduit (groupes + de 10 pers., étudiants) : 2€ / 4€*
• Entrée gratuite : moins de 18 ans, personnes à mobilité réduite et le premier dimanche de chaque
mois.
* du 14 juin au 13 octobre 2013
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Les duos exposés
Adam Adach
Pole, 2002
Huile sur toile, 60 x 120 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Louis Callé
Adieu aux locomotives, 1969
Huile sur toile, 46 x 61 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Philip Akkerman
Peinture n°99, 1998
Tempera et peinture à l'huile sur isorel, 40,1 x 34,1 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Droits réservés
Jules-Émile Zingg
Autoportrait, 1933
Huile sur carton, 45,5 x 37,5 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Stephan Balkenhol. 1993
Petit nu, 1993
Sculpture, bois de Wawa et peinture, 35 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Georges Marconnet
Gouache sur carnet de croquis, vers 1930
18,5 x 24,5 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Istvan Balogh
Out and out, (Ecstasies), 2002
Photographie, tirage C Print contrecollé sur aluminium, 150 x
100 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Auguste Sage
Le sommeil d’Antiope, vers 1869
Huile sur toile, 198 x 125 cm.
Cliché Marc Cellier
Jacques Berthet
Sans titre. 1999
Photographie, tirage Cibachrome monté sur aluminium, 73x73 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Droits réservés
Charles Camus
Vue de L’Allan et de la plaine de Sochaux, vers 1890
Huile sur toile, 50 x 65cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Jacques Fournel
J'insiste pas ; 1984 - 1985
Huile sur papier, 102 x 74 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Jacques Fournel
Charles Michaud
Atelier de reliure, 1945
Huile sur toile, 80,5 x 100 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Martin Boyce
Sans titre. 2003
Néons, ballasts et transformateur, 280 x 170 x 130 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris. Courtesy of the artist
and the Modern Institute / Toby Webster LTD
Paul Alfred Colin
Paysage, le sentier sur la falaise de Criqueboeuf, 1874
Huile sur toile, 90 x 130 cm.
Cliché Marc Cellier
Gérard Collin–Thiébaut
Rébus 4 - Les gravures d'Albert Dürer étant très estimées sont très
chères, 1994
Feutre sur papier Arche, 57 x 77 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Charles Weisser
Sur la tombe de son maître, 1915
Lithographie, 51 x 37,5 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Vincent Corpet
2235 P 16,18,19,24 IV 90.
1990
Huile sur toile, 61 x 38 cm.
Collection Frac Franche-Comté
© Droits réservés
Vincent Corpet
2223 P 7,8,12 II90. 1990
Huile sur toile, 55 x 49 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Droits
réservés
Charles Weisser
Vache à l’abreuvoir, 1938
Huile sur toile, 89,5 x 116 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Alfred Courmes
Ave Maria, le Cyclope n'avait qu'un oeil mais c'était le bon. 1960
Huile sur toile marouflée sur bois, 114 x 146 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Dominique Erra
Jean Georges Surleau (1744-1826), 1826
Huile sur toile, 60 x 45 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Bernard Faucon
La treizième chambre d'amour, le vitrail. 1985
Photographie couleur, tirage Fresson, 30 x 30 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Bernard Faucon
Bernard Faucon
La quatorzième chambre d'amour, le vitrail. 1985
Photographie couleur, tirage Fresson, 30 x 30 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Bernard Faucon
Charles Weisser
Lendemain de bal, 1887
Huile sur toile, 133,5 x 97 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Angela Grauerholz
Le Bureau. 1993
Photographie, tirage Cibachrome, 121 x 182 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Droits réservés
Louis Macabrey
Nu assis, 1944
Huile sur isorel, 81 x 50 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Judy Milner
Ascenseur. 1987
Installation, 70 x 43 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Judy Milner
Eugène Baboulène
Accessoires de pèche, 1953
Huile sur toile, 73 x 92 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Robert Moninot
Personnage aux lunettes et foulard roses. 1984
Acier soudé, peint,58 x 53 x 37 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Droits réservés
Armand Bloch
Diaichotte, 1928
Marbre, 62 x 58 x 26 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Régis Perray
Balayage de la route occidentale, Gizeh Egypte, Mars 1999
Photographie, tirage couleur contrecollé sur aluminium, 50 x 75 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Régis Perray
Charles Weisser
Campement nocturne à Gizeh au pied des pyramides, vers 1894
Huile sur toile, 15 x 25,5 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Raymond Pettibon
Although some living. 1998
Dessin, encre sur papier, 64,5 x 84 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Courtesy Regen Project, Los Angeles
- Raymond Pettibon
Simon Vouet (atelier)
Neptune et Cères, vers 1630-1635
Huile sur toile, 164,5 x 101 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Bernard Piffaretti
Sans titre. 1984
Acrylique et huile sur toile, 188 x 187 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Paul Aïzpiri
Le marché de volailles, vers 1951
Huile sur toile, 163 x 98 cm.
Cliché Marc Cellier
Eric Poitevin
Sans Titre. 1991
Photographie, tirage Fujichrome, 146,8 x 119,4 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Louis Leblanc
Nature morte au lièvre, 1879
Huile sur toile, 147,5 x 46,5 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Loïc Raguénès
Sans titre. 1998
Sérigraphie sur tôle, 26,5 x 39,5 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Loïc Raguénès
Anonyme
Paysage et chevaux galopant, 18 e siècle
Huile sur toile, 48 x 65 cm.
Collection musées de Montbéliard
Cliché Marc Cellier
Pierre Savatier
Organza Rose Vermillon. 2002
Photogramme couleur sur papier Ilfochrome contrecollé sur carton,
103 x 120,5 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Pierre Savatier
Albert André
Jacqueline lisant, corsage rayé rouge, 1935
Huile sur toile, 65,5 x 55 cm.
Cliché Marc Cellier
Jean Le Gac
Le Paysagiste, Pathé cinéma. 1986
Technique mixte sur toile libre, projecteur 9mm Pathé Baby, trépied,
320 x 450 cm.
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Eugène Fromentin
Terrasse en Algérie, fin 19 e siècle
Esquisse encadrée, craie grasse, 30 x 48 cm.
Collection musées de MontbéliardCliché Marc Cellier
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Focus sur les peintres
du Pays de Montbéliard
Jules-Émile Zingg
Montbéliard 1882 - Paris 1942
Jules-Émile Zingg débute sa formation artistique en 1898 à l’École des beaux-arts de Besançon, avant d’entrer en 1902 à Paris, dans
l’atelier de Cormon. Tenté de rompre avec l’enseignement académique de l’Ecole, il partage son temps entre Paris et son petit atelier à
Sainte-Suzanne. Son Repas de Paysans (1908) donne le ton d’une peinture réaliste, au plus proche de l’homme et son quotidien, en
milieu rural.
En 1911, il obtient le second Prix de Rome et entreprend des voyages où il visite de nombreux musées. Il regarde la peinture de Van
Gogh, Bonnard, Vuillard et Seurat, à qui il emprunte des principes de construction et une « touche serrée » qui ne laisse rien au
hasard.
Après la guerre, il envoie aux Salons des indépendants et d’automne des toiles plus modernes et nettement marquées de l’empreinte de
Cézanne. En 1917, au cours d’une résidence en Bretagne, il retrouve Maurice Denis et Paul Sérusier. Aquarelles et dessins au trait vif
sont montrés à la galerie Druet, lors de sa première exposition personnelle à Paris. Vers 1920, Zingg vise à travers ses peintures un
nouvel « esprit mural », prenant des libertés avec la réalité, optant pour des effets colorés, approchant l’art décoratif. Il exécute par
la suite d’importantes fresques - dont celle du Théâtre de Montbéliard en 1939 - et dessine des cartons pour la manufacture des
Gobelins.
Fidèle aux sujets traités dans sa jeunesse, Jules-Emile Zingg reste avant tout le peintre des travaux champêtres et forestiers, célébrant
aussi bien les paysans de Bretagne, de Picardie, d’Auvergne et des Vosges que ceux de sa Franche-Comté natale. Les musées de
Montbéliard possèdent une vingtaine d’œuvres de Zingg, parmi lesquelles des peintures, aquarelles et gravures.
Georges Marconnet
Brognard 1876 – Héricourt 1958
Georges Marconnet présente dès son enfance des dons pour le dessin : il crayonne sur les murs de sa maison et couvre ses cahiers de
gravures.
En 1895, Georges Marconnet entre à l’École des beaux-arts de Besançon, dans l’atelier du peintre comtois Giacomotti. Il passe de
longues heures à observer et copier les toiles au musée des beaux-arts. A cette époque, il fait poser des modèles et réalise de nombreux
dessins au fusain, marqués par une élégance d’exécution et une sûreté des traits, que l’on retrouve dans les collections des Musées de
Montbéliard.
Après un court passage à l’École des Beaux-arts de Paris, il reprend ses études à Besançon et reprend les études. Pour gagner sa vie, il
entre au service du statuaire Armand Bloch à Montbéliard. Il vend ses premières toiles puis devient lui-même entrepreneur et sculpteur
de monuments funéraires à Héricourt, où il s’installe en 1902. Il fréquente alors les peintres montbéliardais tels qu’Albert Grandjean et
Jules-Emile Zingg..
En 1927, il présente à Paris une quarantaine de toiles à la Maison des artistes, puis au Salon des artistes français en 1930. Le musée
Minal à Héricourt, dont Georges Marconnet deviendra conservateur dès 1953, achète alors de nombreuses peintures.
L’œuvre de Georges Marconnet est consacrée, pour une très large part, au Pays de Montbéliard. Paysages traversés par les saisons,
moissons et labours, coteaux et sous-bois, étangs et rivières, portraits de la population locale, aux aplats doux et couleurs uniformes
empreints de nostalgie.
Les musées de Montbéliard possèdent une douzaine de toiles de Georges Marconnet, ainsi que des dessins et des carnets de croquis.
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Charles Weisser
Montbéliard 1864 – Mauperthuis 1940
Charles Weisser entre en 1881 à l’École des beaux-arts de Paris dans l’atelier de Gérôme, où il retrouve son ami peintre Georges
Bretegnier. En 1887, il expose au Salon des artistes français son tableau Lendemain de bal, qui sera acheté en 1890 par la Société
d’émulation de Montbéliard avec l’aide de l’État. L’atelier du sculpteur Armand Bloch, portrait présenté en 1896 et représentant l’artiste
modelant le buste d’Emile Zola, témoigne de ses relations étroites avec ses pairs, ainsi qu’avec quelques célébrités à Paris. Charles
Weisser fréquente alors régulièrement la Société des Amis du Pays de Montbéliard fondée en 1890, où le député Jules Viette, le peintre
Georges Bretegnier, des poètes et paroliers se retrouvent lors de banquets au Palais Royal.
L’État et la ville de Paris achètent régulièrement à l’artiste des œuvres entre 1917 et 1924, parmi lesquelles L’étoile du berger, le Chien
hurlant à la mort sur la tombe de son maitre, un soldat ou encore L’inviolée. Charles Weisser partage alors sa vie entre Paris, la Côte
d’Azur, l’Alsace et la Franche-Comté. Il peint de nombreuses toiles sur des scènes de la vie quotidienne et paysanne, ainsi que des
dessins rehaussés et des aquarelles.
Charles Weisser expose à Belfort et à Paris en 1921, puis à Montbéliard à la Galerie Jonte en 1929.
En 1932, il s’installe à Mauperthuis et illustre un ouvrage sur cette ville de Seine et Marne.
Par l’intermédiaire de son ami Emile Blazer, historien local et premier conservateur, Charles Weisser fait don de six toiles en 1936 au
Musée du château. Aujourd’hui, les Musées de Montbéliard possèdent 14 peintures de Charles Weisser, des aquarelles, des dessins ainsi
que des lithographies.
Armand Bloch
Montbéliard 1866 – Paris 1932
Initié à la sculpture dans l’atelier familial, Armand Bloch rentre en 1882 à l’Académie Julian puis en 1884 à l’École des beaux-arts à
Paris, dans l’atelier du sculpteur Falguière. Dès 1888, il expose régulièrement au Salon des artistes français. En 1891 son Martyre (Musée
d’Orsay), lui vaut son premier achat par l’Etat, garantissant un début de carrière prometteuse.
À Paris, Armand Bloch fréquente la Société des Amis du Pays de Montbéliard créée en 1890 par Frédéric Bataille. Chaque mois, place du
Palais-Royal, il y rencontre les peintres Bretegnier, Weisser et Marconnet. Il fait également la connaissance d’Emile Zola dès 1896, pour
lequel il réalise le buste qui apparaît dans le tableau de Charles Weisser L’atelier du sculpteur Armand Bloch. Ce portrait est sculpté sur
bois, qui deviendra le matériau de prédilection d’Armand Bloch.
Bustes d’hommes célèbres, personnages allégoriques et populaires, figures religieuses, traduits en grands bronzes, marbres en ronde-bosse
ou bois monoblocs : Armand Bloch a surtout travaillé sur commande, publique ou privée, œuvrant aux quatre coins de France. Ses
monuments aux morts de la première guerre mondiale dans la région (1921-1924), ses sculptures funéraires, ses portraits de politiques
et artistes, liés à la Franche-Comté, témoignent toutefois de son profond attachement au Pays.
Fidèle au style académique, Armand Bloch semble ne subir aucune influence des mouvements qui ont révolutionné les arts plastiques
avant guerre. On peut cependant distinguer chez Bloch deux types d’œuvres, les unes d’inspiration symboliste, les autres plus réalistes.
Les Musées de Montbéliard possèdent aujourd’hui une douzaine de sculptures d’Armand Bloch.
Louis Macabrey
Pont-de
de-Roide 1907 – Vermondans 1944
Louis Macabrey fait ses études à Paris dès 1919 à l’école Bernard-Palissy et aux Arts-Appliqués dans la section sculpture. Plus tard, il
travaille au service d’un architecte et réalise en particulier des éléments de décoration en pierre et en béton moulé. Louis Macabrey
découvre à Paris les impressionnistes, notamment Cézanne et Van Gogh qu’il affectionne tout particulièrement.
En 1927, il revient à Pont-de-Roide pour exécuter les sculptures et les décorations architecturales de la nouvelle église.
Dès 1932, Louis Macabrey exécute des monuments funéraires et en fait son métier. Parallèlement, il réalise des croquis, des aquarelles et
vient peu à peu à la peinture, développant une palette sobre faisant la part belle au vert anglais. Au-delà des portraits et des nus, sa
préférence va aux paysages qu’il brosse sur place. Macabrey connaît la peinture de Zingg et en apprécie la force, mais ne fréquente pas
les milieux artistiques de l’époque.
Robert Pillods, peintre du Pays de Montbéliard le décrit ainsi : « Macabrey était de ceux qui s’acharnent sur eux-mêmes, frappant en
tous sens, usant du couteau, brossant gras, peignant lisse et sensible, hurlant violemment. (…). Il y a des graines pour tout dans son
œuvre : décors, affiches, paysages, portraits, fleurs, nus, aquarelles libres et directes. Et toujours avec un souci de la forme vigoureuse
qui lui venait certainement de son ancien métier – l’habitude de la glaise fait plus grasse la couleur. ». Louis Macabrey est tué sous
l’Occupation en 1944. Les musées de Montbéliard possèdent une quinzaine de toiles de Louis Macabrey.
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VILLE DE MONTBELIARD
Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013
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Evénement
Musée du Château des ducs de Wurtemberg
25200 Montbéliard
Nuit des musées - Samedi 18 mai 2013
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« Entre-deux
»
Interventions dansées et lecture au cœur de l’exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope »
Avec Marie-Pierre Jaux, Edouard Pelleray et Noël Claude, du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort, dans
le cadre de la programmation Les Modulables. - 20 h 30 / 21 h 30 / 22 h 30.
Un « Entre-deux
» au cœur des œuvres
Les Musées de Montbéliard invitent une nouvelle fois le Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort à investir
ses espaces par une déambulation chorégraphique au cœur de l’exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope », venant
s’immiscer dans des jeux de face-à face, dialogues, confrontations, résonances ou dissonances. Cet évènement est l’occasion
pour Joanne Leighton d’inviter à un autre regard sur cet espace et ces œuvres avec ses danseurs Marie-Pierre Jaux et
Edouard Pelleray. Superposer, calquer, croiser les déplacements ou les regards, prolonger physiquement une ligne ou une
sculpture dans l’espace … sont autant d’occasions de concevoir et explorer ces « entre-deux » . Entre deux œuvres, deux
langages, deux temps, deux corps, entre l’œuvre et le visiteur, le parcours se construit. En écho ou en ponctuation, des
textes lus par Noël Claude viennent enrichir la perception, s’interposer ou accompagner.
La Nuit des musées, dans ce temps volontairement décalé et suspendu de la nuit, est le moment tout choisi pour accueillir ce
projet sur mesure, déclinaison des « Modulables » institués par le Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort.
Ce projet s'inscrit dans le cadre de la convention 2013 "Pays de Montbéliard Agglomération-CCNFCB".
Les Modulables, une création du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort
C’est en 2005 que la chorégraphe Joanne Leighton a initié les créations des pièces hors cadre, renouvelées depuis en France
ou à l’étranger. Entre le spectacle, l’installation et l’événement déambulatoire, Les Modulables sont une série de pièces
créées/adaptées selon chaque site et avec une thématique propre. Elles peuvent être combinées, selon un principe de
modularité, pour ainsi former une œuvre à part entière. Elles donnent forme à des solos, duos, groupes de danseurs et autres
artistes. Par leur légèreté et leur adaptabilité, Les Modulables sont programmés au théâtre mais aussi dans des lieux aussi
divers que des espaces publics, urbains, jardins, musées, galeries, etc.
Rendez-vous scolaire, vendredi 17 mai 2013 à 15 h 30
Dans cet enjeu de sensibilisation des publics, le Centre Chorégraphique propose d’accueillir un groupe scolaire à l’occasion de
sa répétition, en amont de la Nuit des Musées. Pendant ce rendez-vous privilégié, danseurs et élèves partagent et échangent
autour de cette création en cours d’élaboration.
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Entrée libre
Renseignements :
Tél. 03 81 99 23 61 ou sbiron@montbeliard.com
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Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013
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Musée du Château des ducs de Wurtemberg
25200 Montbéliard
Activités autour de
l’exposition
Quand Vénus, Jacqueline et le Cyclope dévoilent leurs secrets…
Monsieur Surleau, le Cyclope, Jacqueline, Vénus, un homme amoureux, une baigneuse, un balayeur de sable au pied d’une
pyramide, une vache à l’abreuvoir ou de mystérieux paysages… : au musée se joue une drôle de comédie ! Des œuvres
d’hier et d’aujourd’hui se rencontrent dans de curieux tête-à-tête et nous racontent leurs secrets.
Dans ces moments de découverte, chacun pourra appréhender ces duos d’œuvres aussi inattendus qu’amusants, observer,
s’interroger, dessiner, imaginer.
• Activités des vacances
Visites-ateliers 4-6 4
6 ans
Jeudi 18 avril 2013 de 10 h à 11 h 30
Jeudi 11 juillet 2013 de 10 h à 11 h 30
Visites-ateliers 7-12 7
ans
Mercredi 17 avril 2013 de 10 h à 12 h
Jeudi 11 juillet 2013 de 14 h à 16 h
Visites en famille
Mercredi 17 avril 2013 de 16 h à 17h
Mercredis 10, 17 et 24 juillet 2013 de 16 h à 17 h
Les dimanches au musée
Dimanche 7 avril 2013
Dimanche 2 juin 2013
Visite commentée adultes à 14 h,
Visite-contée enfants à 15 h 30
Activités graphiques pour le jeune public jusqu’à 18h
Animations incluses dans le tarif d'entrée.
Renseignements / inscriptions : tél. 03 81 99 23 61 ou sbiron@montbeliard.com
• Accueil des groupes scolaires et des centres de loisirs sur rendez-vous.
• « Parcourir l’exposition », observer, imaginer, dessiner au fil des œuvres.
Document à disposition des familles et des enfants à partir de 8 ans.
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15
VILLE DE MONTBELIARD
Exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » - 5 avril au 15 septembre 2013

Aurélie Voltz, directrice, et Bernard Goëtz,
conservateur des Musées de Montbéliard,
présentent une exposition aux allures de cabinet
de curiosités et aux partis pris décalés en associant
art ancien et contemporain. Petite histoire.
Cadrages exquis
& grands écarts !
Eric Poitevin, Sans titre, 1991
Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Monsieur Surleau et le Cyclope
De la collection beaux-arts de Montbéliard aux œuvres du Frac Franche-Comté
du 5 avril au 15 septembre 2013
Musée du château des ducs de Wurtemberg, Montbéliard
www.montbeliard.fr
Depuis votre arrivée début 2011 à la direction des Musées de
Montbéliard, vous donnez un versant résolument contemporain à
la programmation. Dans quelle mesure l’exposition Monsieur Surleau
et le Cyclope répond-elle au cap que vous avez fixé ?
Aurélie Voltz : L’invitation de Sylvie Zavatta à participer à ce
parcours en région correspond tout à fait au projet que j’ai mis en
place, c’est-à-dire une confrontation, sans qu’elle soit systématique
mais davantage au fil de la programmation, d’œuvres contemporaines
et de positions d’artistes contemporains en lien avec les collections
des musées, qu’il s’agisse de l’archéologie, des sciences naturelles ou
des beaux-arts. Les expositions d’Ariel Schlesinger en 2011 et de Jorge
Peris il y a peu, présentaient des travaux différents qui faisaient
écho à l’histoire industrielle locale, tandis que les œuvres de Luca
Francesconi, qui a été invité en 2012 à proposer une relecture de
l’Hôtel Beurnier-Rossel, entraient en résonance de façon intuitive
avec les collections de mobilier. Toujours imaginées en contexte, les
expositions contemporaines n’interviennent pas en superposition ou
en surimposition, mais plutôt de façon à être à côté des collections, ce
qui permet mentalement de faire le lien en toute liberté pour le public
de l’une à l’autre des propositions. J’ai voulu que l’exposition qui va se
tenir parallèlement à l’ouverture du Frac à Besançon soit un reflet de
cette programmation en partant des collections beaux-arts des Musées
de Montbéliard et en choisissant à partir de ce point de départ des
œuvres contemporaines du Fonds régional pour répondre à l’idée d’une
traversée dans le temps. Il ne s’agissait pas pour cette occasion d’aller
de l’art contemporain à l’art contemporain, mais plutôt d’essayer de
jouer de croisements depuis le XVIII e jusqu'au XXI e siècle.
Le soutien des Musées de Montbéliard à l’art
actuel ne passe pas seulement à travers les
expositions temporaires. L’enrichissement de
la collection d’œuvres contemporaines fait
également l’objet de votre attention.
Bernard Goëtz : Il s’agit d’une collection
qui s’est constituée à partir des années 1970,
à une époque où il y avait peu de moyens
d’acquisitions : le choix a d’abord été fait de
privilégier les arts graphiques. Environ 300
pièces, gravures et estampes, ont été acquises
jusque dans les années 1980, après quoi la
collection s’est diversifiée en fonction de la
succession des conservateurs, avec notamment
la constitution d’un fonds Jean Messagier,
le plus important de la collection avec une
centaine d’œuvres, qui s’est régulièrement
enrichi. S’en est suivi un intérêt pour la jeune
peinture dans les années 90-95 avec l’arrivée
notamment d’œuvres, achetées toujours avec
l’aide du Fonds régional d’acquisition des
musées, de Djamel Tatah et de Vincent Corpet
qui étaient les jeunes artistes de cette époque.
Puis dans les années 97-98, il y eut un intérêt
pour l’abstraction géométrique. Il s’agit de fait
essentiellement d’une collection de peintures.
Aujourd’hui, la collection comporte environ
un millier d’œuvres contemporaines du milieu
du XX e siècle jusqu’à nos jours.
A.V. : Par ailleurs, j’ai souhaité donner
un coup de projecteur sur d’autres médias
représentatifs de la création contemporaine
en ouvrant la collection à la photographie,
la vidéo, la sculpture, l’installation qui en
étaient jusque-là totalement absents. Depuis
2011, on a ainsi pu prolonger la collection
avec l’acquisition d’œuvres de jeunes
artistes internationaux, notamment avec
l’achat récent d’une grande peinture de
14 15

Najia Mehadji, artiste franco-marocaine,
déjà représentée dans les collections des
Musées de Montbéliard. Il s’agit de « Eros
et Thanatos » actuellement exposée dans le
cadre du nouvel accrochage sur les collections
contemporaines qui valorise les dernières
acquisitions, à voir jusqu’au 26 mai prochain.
S'il y a continuité, il y a aussi nouveautés
avec l’acquisition d’une installation, un vélo,
d’Ariel Schlesinger, un ensemble d’œuvres de
Gernot Wieland, artiste autrichien, une série
d’aquarelles sur impressions jet d’encre de
Camille Henrot et une œuvre d’Hassan Khan
qui figure un pot de géraniums imprimé sur
bâche, toutes deux acquises en 2012. En 2013, il
y aura sans doute l’achat de collages de l’artiste
espagnol Jorge Peris. De la même manière que
la programmation contemporaine est liée aux
départements des Musées de Montbéliard,
toutes ces œuvres sont aussi acquises avec
la volonté d’être en résonance avec la
spécificité de nos différentes collections,
préhistoriques ou naturalistes. L’accrochage
des dernières acquisitions aux côtés des œuvres
contemporaines fonctionne de façon assez
intuitive, dans une volonté de confronter et
croiser des œuvres, en tant que singularités,
qui n’auraient pas vocation à se rencontrer
dans l’histoire de l’art, pour créer des hasards
formels qui peuvent raconter des histoires.
Créer des associations - voire des collages,
d’une temporalité à l’autre de la création
artistique à travers une promenade d’une
quarantaine d’œuvres, c’est précisément le
propos de l’exposition aux accents surréalistes
que vous proposez. Comment le parcours a-t-il
été imaginé ?
A.V. : Nous avons commencé dans un premier
temps par regarder la collection beaux-arts
XVIII e - XIX e - XX e siècles des musées, disponible
principalement en réserve puisqu’il n’y a
qu’une salle actuellement qui est attribuée
aux peintres régionaux. Nous avions le souci de
présenter ces œuvres peu montrées au public
et de les réveiller en les mettant en regard
d’un choix d’œuvres de la collection du Frac,
pour entrer dans un système de résonances et
créer ainsi des face-à-face extrêmement variés.
Ce qui en ressort, c’est la mise en exergue de
sujets tels que le paysage, la scène de chasse,
la silhouette, l'autoportrait, qui permettent de
Albert André - Jacqueline lisant, corsage rayé rouge, 1935, Huile sur toile. 65,5 x 55 cm. Inv. A.M.4438P.
Dépôt du MNAM, Coll. Musées de Montbéliard © Marc Cellier
— Nous souhaitons inviter
le spectateur à vivre l'expérience
de la découverte spatiale des œuvres —
traverser en raccourci l’histoire de l’art d’un
point de vue classique. Il s’agit de proposer
au public d’envisager l’art contemporain
de façon décomplexée par le biais d’œuvres
anciennes et inversement de permettre une
lecture renouvelée de la peinture classique
par l’intermédiaire d’œuvres contemporaines.
S'agissant, par exemple, de la pièce de Martin
Boyce - œuvre sans doute la plus radicale de
l'exposition - où l'on a à faire à la stylisation
d'un arbre en néons, le public pourra la
découvrir de façon plus classique à côté de la
toile de paysage de Paul-Alfred Colin. Il y a
dans ce parcours la volonté ludique et risquée,
décalée et expérimentale de montrer que l’art
contemporain peut être accessible à travers des
formes figuratives d'un autre temps. C’est une
sorte de challenge sans que l’on puisse savoir
si ces confrontations vont fonctionner à cent
pour cent. Mais cela aura été l’occasion de
ressortir de nos collections parfois inégales,
des tableaux que l’on aurait eu du mal à voir
seuls et de leur redonner une actualité, au
risque d’être parfois un peu littéral...
B.G. : Mais en même temps ce ne sont pas
vingt-deux histoires identiques ! Pour le couple
Monsieur Surleau et le Cyclope, le lien est assez
distendu et même osé. Jean-Georges Surleau est
un pasteur de Montbéliard né en 1744 et mort
en 1826, ancien professeur de mathématiques,
d’histoire et de géographie au gymnase de
Montbéliard, personnage connu et ancré dans
l’histoire de la ville, représenté ici dans un
portrait du peintre Dominique Erra, restauré
pour l’occasion mais à propos duquel on ne
possède que très peu d’informations et qui
reste un mystère. L’exposer va lui donner
un sens nouveau et le remettre à l’honneur
en l’associant à l’œuvre d’Alfred Courmes,
une huile sur toile marouflée sur bois de 1960
intitulée Ave Maria, le Cyclope n’avait qu’un œil
mais c’était le bon. Quel est le lien, pourrait-on
se demander ? Il s’agit d’un rapprochement
assez improbable et intuitif entre deux
représentations d'ecclésiastiques, entre un
catholique et un protestant sans doute. Ce qui
est drôle, c’est ce lien avec le territoire que
tisse cette œuvre à travers la représentation de
cette fillette des publicités du chocolat Menier :
les plaques émaillées étaient faites chez Japy,
ici au cœur du Pays de Montbéliard.
A.V. : Considéré comme "l’ange du mauvais
goût" par ses détracteurs, Alfred Courmes est
connu pour avoir détourné des tableaux à
thèmes mythologiques ou chrétiens à des fins
humoristiques. Lui-même jouait déjà d’une
forme de transgression et d’anachronisme
cocasse : c’est pour cette raison que j’ai
voulu que le titre de l’exposition, Monsieur
Surleau et le Cyclope, associe les noms de ces
deux tableaux, écho surréaliste au titre déjà
complètement improbable de l’œuvre d’Alfred
Courmes. Cela dit beaucoup de choses sur une
idée qui traverse souvent les expositions que
je prépare en partant d’associations d’images,
de thèmes, de formes qui peuvent conduire à
un abandon du sens pour le laisser volontiers
à l’appréciation du visiteur...
Si cette exposition défend un parti pris
didactique d’échanges entre œuvres
historiques et récentes, de quelle manière
vont-elles pouvoir se rencontrer, s’opposer,
se superposer ou même se défier les unes les
autres dans l’espace d’exposition ?
A.V. : Nous avons souhaité essayer des accrochages
différents, jouer sur des superpositions,
et même des suspensions, tout en portant une
attention particulière à la situation et au rapport
de proportions que les œuvres pourront
— Ce projet d’exposition pose
métaphoriquement la question
des points de rencontre et des échanges
possibles entre deux institutions
culturelles sur un même territoire —
entretenir à l’égard de la position même du
spectateur. Ceci afin de l’inviter à vivre l’expérience
de la découverte spatiale des œuvres. La
sculpture en bois de Stephan Balkenhol, Petit
nu, montée sur socle, de 1993, sera par exemple
mise en lien avec un très beau dessin dans un
carnet de croquis de Georges Marconnet : une
association à travers laquelle on se propose
de jouer sur la proximité iconographique des
figures et des silhouettes, entre monumentalité
et éloignement... Cette exposition, conçue
très librement dans le rapport que nous entretenons
aux œuvres, dit en filigrane que
finalement peu de choses ont changé et que
l’on regarde les mêmes choses. Il s’agit aussi
de déclencher des surprises, s’agissant de la
confrontation de deux peintures, Atelier de
reliure de Ch. Michaud, datée de 1945, et J’insiste
pas de Jacques Fournel, datée de 1984-1985, au
sujet desquelles l’on pourrait se demander
si la première n’est pas plus contemporaine
que la seconde ! Cette approche implique
en effet de se questionner... Et si ces rapprochements
sont peut-être très parlants, parfois
étonnants ou même manqués, ils sont,
je crois, à mettre en perspective avec ce que
représentent le Frac d’un côté et les Musées de
Montbéliard de l’autre, avec leurs collections
et leurs identités propres. Ce projet d’exposition
pose métaphoriquement la question
des points de rencontre et des échanges possibles
entre deux institutions culturelles sur
un même territoire.
Parmi les vingt-deux couples d’œuvres que
vous avez imaginés, en quelque sorte de gré
ou de force, y en a-t-il qui retiennent plus
particulièrement votre attention ?
B.G. : Pour ma part, je retiens le couple Jean Le
Gac / Eugène Fromentin pour le dialogue des
teintes et des couleurs, et pour la façon dont les
personnages s’estompent, se perdent, dans un
écart de grandeur, entre monumentalité pour
l’un et dimension réduite pour l’autre...
A.V. : J’apprécie les grands écarts comme ceux
qui s’opèrent entre la peinture de Simon Vouet,
Neptune et Cérès, du XVIII e siècle et le dessin à
l’encre de Raymond Pettibon, Although some
living, de 1988 ou encore entre la photographie
Out and out de 2002 de Istvan Balogh et Le
sommeil d’Antiope, une peinture de Auguste Sage
réalisée vers 1869 qui est une copie du Corrège.
Entre toutes, il y a quelque chose qui déborde,
et qui donne l’idée de l’exposition dans laquelle
ces confrontations sont représentatives d’une
certaine nonchalance, d’un abandon, de ce
moment où on lève toutes les censures : c’est
un peu ma philosophie. Cela me rappelle
une œuvre de Jean-Michel Sanejouand, un
visage calme, serein, qui se laisse porter, que
nous avions présenté dans Notre vallée, une
exposition qui avait donné en 2011 le coup
d’envoi de la ligne que je défends : l’envie de
décloisonner les départements des Musées
de Montbéliard à travers des rencontres
artistiques inattendues.
par Mickaël Roy
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