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Amel HAMROUNI Institut Supérieur de Gestion de Sousse ...

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L'ÉCHEC ENTREPRENEURIAL : RELATION ENTRE LES PRINCIPALES<br />

CAUSES D'ÉCHEC ET LE CYCLE DE VIE DE L'ENTREPRISE<br />

ANALYSE QUALITATIVE À TRAVERS LE LOGICIEL NVIVO7<br />

<strong>Amel</strong> <strong>HAMROUNI</strong><br />

<strong>Institut</strong> Supérieur <strong>de</strong> <strong>Gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>Sousse</strong><br />

amelhamrouni@yahoo.fr<br />

7ème Congrès <strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong> L’Entrepreneuriat et <strong>de</strong> l’Innovation<br />

Paris, 12-15 octobre 2011


Résumé<br />

Cette communication se propose d‟explorer <strong>de</strong>s liens entre l‟échec entrepreneurial et les<br />

facteurs qui le sous-ten<strong>de</strong>nt dans le cas d‟entreprises <strong>de</strong> différents âges, donc <strong>de</strong> renforcer le<br />

niveau <strong>de</strong> connaissance sur ce phénomène en prenant en considération le cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong><br />

l‟entreprise. Notre étu<strong>de</strong> s‟est basée sur une recherche qualitative à travers le logiciel NVivo7.<br />

Les récits <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> quatre entrepreneurs ayant vécu un échec entrepreneurial et dont la durée<br />

<strong>de</strong> vie <strong>de</strong> leurs entreprises différent confirment que les principales causes d‟échec <strong>de</strong>s jeunes<br />

entreprises différent <strong>de</strong> celles plus anciennes. Les résultats montrent que parmi les principales<br />

causes d‟échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises nous trouvons le manque d‟expérience et <strong>de</strong><br />

compétence en gestion, ainsi que le manque <strong>de</strong> ressources financières. Alors que l‟échec <strong>de</strong>s<br />

entreprises plus anciennes est dû principalement à la mauvaise gestion financière. Par ailleurs,<br />

cette étu<strong>de</strong> peut être considérée comme une source d‟apprentissage pour les entrepreneurs afin<br />

<strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s stratégies adéquates garantissant la réussite entrepreneuriale et pour les<br />

structures d‟appui et d‟accompagnement à mieux cerner les causes <strong>de</strong> l‟échec entrepreneurial.<br />

Mots clés : échec entrepreneurial, cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l‟entreprise, théorie d‟écologie <strong>de</strong>s<br />

organisations, Resource-based view ou RBV.<br />

Introduction<br />

La recherche en entrepreneuriat est aujourd‟hui au cœur <strong>de</strong> nombreux travaux anglophones et<br />

francophones (Thornhill et Amit, 2003 ; Brunet, 2009 ; Cardon et al, 2009 ; Douce, 2005 ;<br />

Flamholtz et Aksehirli, 2000 ; Fayolle et al, 2008 ; Glavan, 2008 ; Homsma et al, 2009 ;<br />

Koellinger et al, 2007 ; Macchiavello, 2008 ; Meliani, 2006 ; Patzelt et Shepherd, 2009 ;<br />

Rampini, 2004 ; Sammut, 2001 ; Santoro et Gaffeo, 2009 ; Shane et al, 2003 ; Shepherd et al,<br />

2009 ; Ucbasaran et al, 2009) et connait un engouement certain au sein <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong>s<br />

chercheurs en Sciences <strong>de</strong> <strong>Gestion</strong>.<br />

1


Cependant les recherches sur le sujet sont axées essentiellement sur la réussite<br />

entrepreneuriale en dépit <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l‟échec qui « <strong>de</strong>meure un aspect peu étudié » (Singh et<br />

al., 2007) et qui connait une faible attention et un véritable désintérêt <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> la majorité<br />

<strong>de</strong>s chercheurs. Même si <strong>de</strong> nombreux travaux en finance ont analysé les causes <strong>de</strong><br />

défaillances ou le risque <strong>de</strong> défaillance <strong>de</strong>s entreprises (Zacharakis et al., 1999), l‟échec<br />

entrepreneurial reste un domaine <strong>de</strong> recherche peu exploré et les quelques travaux existants<br />

montrent qu‟il s‟agit d‟un concept multidimensionnel et polysémique (Cope et al.,2004 ;<br />

Singh et al.,2007 ; McGrath,1999 ; Crutzen, N. et D. Van Caillie (2009) et Cope, 2010).<br />

Ceci s‟explique par le fait qu‟il est souvent perçu comme « un mythe aux connotations<br />

toujours négatives » (Brunet, 2009). Koellinger et al. (2007) soulignent que « tout comme la<br />

mé<strong>de</strong>cine ne progresserait sans doute pas si les chercheurs étudiaient uniquement les<br />

personnes en bonne santé, le champ <strong>de</strong> connaissances <strong>de</strong> la science <strong>de</strong>s organisations serait<br />

limité si l‟on n‟étudiait que les entreprises prospères ». Cardon (2009), dans ces recherches,<br />

montre que l‟étu<strong>de</strong> du phénomène d‟échec entrepreneurial s‟avère assez intéressante, mais<br />

pour bien la comprendre il faut déterminer ses causes profon<strong>de</strong>s.<br />

Ainsi les quelques recherches existantes sur ce domaine se sont concentrées essentiellement<br />

sur la détermination <strong>de</strong>s différentes causes d‟échec ou profils spécifiques entrepreneurs entrés<br />

dans un processus <strong>de</strong> défaillance sans prendre en considération l‟âge <strong>de</strong> l‟entreprise (Crutzen,<br />

N. et D. Van Caillie, 2009 ; (Cope, 2010). Il faut toutefois reconnaître que ce phénomène<br />

touche toutes les entreprises sans exception, les jeunes comme celles plus anciennes. A cet<br />

égard, il serait donc opportun <strong>de</strong> voir si les principales causes d‟échec décrites dans les<br />

recherches varient suivant l‟âge <strong>de</strong> l‟entreprise. En d‟autres termes, cette communication a<br />

pour objectif <strong>de</strong> comprendre le concept d‟échec entrepreneurial et plus précisément d‟établir<br />

<strong>de</strong>s liens entre l‟échec et les facteurs qui le sous-ten<strong>de</strong>nt dans le cas d‟entreprises <strong>de</strong> différents<br />

âges.<br />

Une revue <strong>de</strong> littérature nous permettra d‟abord <strong>de</strong> présenter les principales théories<br />

explicatives du concept d‟échec entrepreneurial, ainsi que le cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l‟entreprise et les<br />

causes d‟échec. Ensuite, nous présenterons notre méthodologie <strong>de</strong> recherche fondée sur les<br />

récits <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> quatre entreprises <strong>de</strong> différents âges ayant subi un échec. Enfin, nous<br />

discuterons <strong>de</strong>s résultats obtenus.<br />

1. Cadre théorique : l’échec entrepreneurial<br />

2


1.1. Les principales théories explicatives du concept d’échec entrepreneurial<br />

Afin d‟expliquer le phénomène d‟échec entrepreneurial et <strong>de</strong> mieux le clarifier, nous nous<br />

appuyons dans cette étu<strong>de</strong> sur <strong>de</strong>ux principales théories. La première est celle <strong>de</strong> l‟écologie<br />

<strong>de</strong>s organisations (Hannan et Freeman, 1977) et la secon<strong>de</strong> est celle <strong>de</strong> la stratégie basée sur<br />

les ressource (Wernerfelt, 1984) .<br />

1.1.1. La théorie d’écologie <strong>de</strong>s organisations<br />

Selon Hannan et Freeman (1977), la théorie d‟écologie <strong>de</strong>s organisations est considérée<br />

comme l‟une <strong>de</strong>s premières approches à se focaliser sur l‟analyse <strong>de</strong> l‟acte <strong>de</strong> la création<br />

d‟entreprises ainsi que sur leur disparition. La principale contribution <strong>de</strong> cette théorie est<br />

d‟expliquer les causes pour lesquelles certaines entreprises rencontrent un échec malgré la<br />

compétence <strong>de</strong> leurs entrepreneurs, ou l‟inverse. En effet, ce courant <strong>de</strong> recherche accor<strong>de</strong> un<br />

rôle déterminant à l‟environnement et considère l‟individu comme un « acteur spectateur »<br />

(Danjou, 2002). Comme le montrent Hannan et Freeman (1977) « l‟analyse <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong><br />

l‟environnement sur la structure organisationnelle occupe une place importante dans la<br />

théorie <strong>de</strong>s organisations et les recherches récentes ». En d‟autres termes, cette théorie<br />

s‟intéresse particulièrement à la relation organisation-environnement ; d‟ailleurs, elle<br />

considère l‟environnement comme « principal facteur explicatif <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong>s<br />

firmes » Lelogeais (2004). Selon Hannan et Freeman (1977), la raison pour laquelle<br />

l‟environnement joue un rôle primordial dans le fonctionnement <strong>de</strong> l‟entreprise est qu‟elle<br />

reste constamment déterminée par son contexte et que sa survie dépend essentiellement <strong>de</strong> ce<br />

<strong>de</strong>rnier.<br />

De même Morgan (2006) souligne que « les organisations sont ouvertes à leur environnement<br />

et doivent accomplir une relation appropriée avec cet environnement, s‟ils veulent survivre ».<br />

Thornhill et Amit (2003) préten<strong>de</strong>nt que l‟environnement va éliminer les entreprises qui sont<br />

incapables <strong>de</strong> s‟adapter à ce <strong>de</strong>rnier ou <strong>de</strong> suivre son évolution, d‟où l‟importance qu‟il y ait<br />

une concordance entre les exigences <strong>de</strong> l‟environnement concurrentiel et ce que l‟entreprise<br />

peut faire, puisque dans le cas contraire cela peut conduire à l‟échec. D‟ailleurs, ils ont<br />

constaté d‟après leur étu<strong>de</strong> sur 399 faillites d‟entreprises canadiennes, que le non suivi <strong>de</strong><br />

l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement mène l‟entreprise à l‟échec. De ce fait, « le rôle joué par<br />

l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement confirme l‟argument <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> la théorie d‟écologie <strong>de</strong>s<br />

organisations » (Thornhill et Amit, 2003).<br />

3


Nous pouvons conclure que selon la théorie d‟écologie <strong>de</strong>s organisations, les entreprises sont<br />

affectées par leur environnement et ce <strong>de</strong>rnier élimine toutes celles qui sont incapables <strong>de</strong><br />

suivre son évolution ou qui sont inaptes.<br />

1.1.2. La théorie <strong>de</strong> la stratégie basée sur les ressources « Resource-based view ou RBV »<br />

Développée dans les années 80, cette approche met l‟accent sur l‟importance <strong>de</strong>s ressources et<br />

considère que la performance d‟une organisation dépend en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s ressources<br />

qu‟elle détient et qu‟elle contrôle (Wernerfelt, 1984 ; Barney, 1986). D‟ailleurs Cooper et al.<br />

(1994) affirment que les ressources financières initiales ont une influence sur la survie <strong>de</strong><br />

l‟entreprise et que cette influence <strong>de</strong>meure même s‟il y a changement d‟environnement. Ainsi,<br />

les ressources initiales peuvent être considérées comme un facteur explicatif <strong>de</strong> l‟échec ou du<br />

succès <strong>de</strong>s organisations dans la mesure où les entreprises qui possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s ressources<br />

suffisantes et donc un avantage compétitif peuvent mieux résister et dépasser les différents<br />

problèmes même les plus imprévisibles. De ce fait, il est important <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> ressources<br />

nécessaires avant la réalisation d‟un projet <strong>de</strong> création d‟entreprise. Et c‟est dans ce contexte<br />

que Smida et Khelil (2008) montrent que les entreprises mûres se comportent mieux que les<br />

nouvelles qui, à cause <strong>de</strong> leur « handicap <strong>de</strong> la nouveauté », trouvent souvent <strong>de</strong>s difficultés<br />

d‟accès aux ressources vitales nécessaires pour la mise en place <strong>de</strong> leur stratégie. Ils affirment<br />

aussi que selon l‟approche par les ressources, la carence en ressources est un <strong>de</strong>s principaux<br />

facteurs d‟échec. Thornhill et Amit (2003) ont aussi constaté d‟après leur étu<strong>de</strong> sur 399<br />

faillites d‟entreprises canadiennes qu‟il existe un lien entre les ressources <strong>de</strong> l‟entreprise et sa<br />

disparition ou sa survie.<br />

2. Cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’entreprise et causes d’échec<br />

Dans l‟environnement turbulent d‟aujourd‟hui, le phénomène d‟échec entrepreneurial <strong>de</strong>vient<br />

<strong>de</strong> plus en plus répandu sur le marché et touche un nombre important d‟entreprises <strong>de</strong><br />

différents âges. En effet, chaque entreprise durant sa survie passe par différentes phases qui<br />

constituent son cycle <strong>de</strong> vie et un échec peut survenir à n‟importe quelle phase. Donc, le<br />

phénomène d‟échec entrepreneurial peut toucher les nouvelles entreprises comme celles plus<br />

anciennes A cet effet, il s‟avère important d‟étudier d‟une part les différentes phases du cycle<br />

<strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l‟entreprise, et d‟autre part l‟échec et les principales causes qui le sous-ten<strong>de</strong>nt dans<br />

le cas d‟entreprise <strong>de</strong> différents âges.<br />

4


2.1. Le cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’entreprise<br />

Les définitions du cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l‟entreprise sont diverses et assez nombreuses, elles varient<br />

d‟un auteur à l‟autre, elles restent donc encore vagues et pas suffisamment précises. En effet,<br />

le cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l‟organisation contient plusieurs étapes différentes et c‟est dans la<br />

spécification du nombre <strong>de</strong> ces étapes où il n‟y a pas encore eu <strong>de</strong> consensus par les<br />

chercheurs. La littérature présente différents modèles ; Porter (1998, cité par Faugère et<br />

Shawky, 2005), Parasha (2006), Mintzberg (1973, cité par Parasha, 2006) et enfin Quinn et<br />

Cameron (1983 cité par Parasha, 2006), affirment qu‟il existe quatre étapes dans le cycle <strong>de</strong><br />

vie d‟une entreprise mais chaque auteur leur adresse <strong>de</strong>s appellations différentes ; alors que<br />

Wang (2002), Miller et Friesen (1984) proposent cinq étapes et Mintzberg (1984, cité par<br />

Parasha, 2006) et Smith et al. (1985, cité par Parasha, 2006) montre qu‟il existe trois étapes<br />

dans le cycle <strong>de</strong> vie d‟une entreprise.<br />

Dans notre recherche, nous retiendrons le modèle <strong>de</strong> Miller et Friesen (1984) qui contient 5<br />

étapes : naissance, croissance, maturité, déclin, renaissance (Figure 1). Ce modèle est le plus<br />

référencé dans la littérature en sciences <strong>de</strong> gestion.<br />

Il est à remarquer, comme l‟affirment Kallunki et al. (2008) que plusieurs chercheurs ont<br />

utilisé l‟âge <strong>de</strong> l‟entreprise pour mesurer les différentes étapes du cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l‟entreprise,<br />

cet âge s‟accroît à travers ces phases. D‟ailleurs, selon Miller et Friesen (1984), la première<br />

étape, qui est celle <strong>de</strong> la naissance s‟étale sur les six premières années et celle <strong>de</strong> la croissance<br />

commence à partir <strong>de</strong> la sixième année <strong>de</strong> l‟entreprise. D‟une manière générale, ils affirment<br />

que chaque phase dure en moyenne six ans.<br />

5


1- La naissance 2- La croissance<br />

3- La maturité 4- Le déclin<br />

5- Le renouvellement/ la renaissance<br />

2.2. Les causes d’échec liées aux différentes phases du cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’entreprise<br />

Selon Miller et Friesen (1983), chaque étape du cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l‟entreprise dure en moyenne<br />

six ans ; nous allons considérer ici que les jeunes entreprises sont celles qui n‟ont pas dépassé<br />

six ans d‟existence, donc qui se situent plus précisément dans la première phase du cycle <strong>de</strong><br />

vie <strong>de</strong> l‟entreprise, celle <strong>de</strong> la naissance (appelée aussi phase <strong>de</strong> démarrage). Les entreprises<br />

plus anciennes sont celles qui ont plus <strong>de</strong> six ans d‟existence sur le marché, donc qui se<br />

situent dans la phase <strong>de</strong> croissance ou <strong>de</strong> maturité. Cependant, dans l‟environnement turbulent<br />

d‟aujourd‟hui les nouvelles entreprises sont les plus exposées au risque d‟échec<br />

(Venkataraman et al, 1990), dans ce même contexte Douce (2005) souligne que d‟une façon<br />

générale, les jeunes entreprises sont les plus fragiles. En fait, comme le montre Rieg, (2002),<br />

le taux d‟échec le plus élevé concerne principalement les entreprises âgées entre un et quatre<br />

ans. En effet, Burrows et Keynes (1982) affirment que la moyenne d‟âge <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s<br />

entreprises est <strong>de</strong> quatre ans, ce qui fait que ce cap <strong>de</strong> quatre ans est considéré comme fatal à<br />

6


la majorité <strong>de</strong>s jeunes entreprises. Les étu<strong>de</strong>s réalisées par l‟Insee (2002) ont montré que le<br />

taux <strong>de</strong> défaillance le plus élevé en 2001 est celui <strong>de</strong>s entreprises âgées entre un et quatre ans.<br />

Santaro et Gaffeo (2009) ont également montré dans leurs recherches que les jeunes<br />

entreprises sont plus susceptibles d‟échouer que celles plus anciennes. Stinchcombe (1965,<br />

cité par Thornhill et Amil, 2003), a mis en évi<strong>de</strong>nce quatre causes principales qui ren<strong>de</strong>nt les<br />

jeunes entreprises plus sensibles à l‟échec que les autres entreprises plus anciennes, à savoir :<br />

le fait qu‟elles se trouvent contraintes à réussir en se basant uniquement sur <strong>de</strong>s connaissances<br />

générales jusqu‟à ce que chaque employé se soit familiarisé avec son rôle; les conflits et les<br />

inefficacités lors <strong>de</strong> la détermination <strong>de</strong>s rôles et l‟affectation <strong>de</strong>s postes à chaque employé<br />

d‟où le manque d‟esprit d‟équipe; le manque initial <strong>de</strong> confiance et enfin la difficulté à<br />

établir <strong>de</strong>s liens assez stables avec la clientèle. D‟autres causes d‟échecs <strong>de</strong>s jeunes<br />

entreprises telles que la pénurie <strong>de</strong>s ressources ou le manque d‟expérience ont été cités par<br />

Smida et Khelil (2008) et Lamontagne et Thirion (2000).<br />

Cependant, Thornhill et Amit (2003) soulignent que les causes d‟échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises<br />

différent <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s entreprises plus anciennes. En effet, si pour les jeunes entreprises elles<br />

se résument essentiellement en manque <strong>de</strong> ressources, <strong>de</strong> compétences et en l‟inexpérience,<br />

pour les entreprises plus anciennes la cause principale <strong>de</strong> l‟échec, selon Barron et al. (1994)<br />

est le manque d‟adaptation à l‟environnement et plus précisément « une mauvaise adaptation<br />

<strong>de</strong>s ressources et compétences aux caractéristiques stratégiques du secteur d‟activité »<br />

(Thornhill et Amit, 2003). En d‟autres termes, pour que les entreprises puissent survivre plus<br />

longtemps, il ne faut qu‟elles soient aptes à s‟adapter aux exigences <strong>de</strong> leur environnement,<br />

puisque comme l‟affirment Amit et Thornihill (2003), il est important qu‟il y ait une<br />

concordance entre les exigences <strong>de</strong> l‟environnement concurrentiel et ce que l‟entreprise peut<br />

faire vu que dans le cas contraire cela peut conduire à l‟échec. D‟où, il est impératif qu‟elles<br />

suivent l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement et que les cadres changent <strong>de</strong> mentalité puisque<br />

comme le montre Harrigan (1988, cité par Thornihill et Amit, 2003) les cadres <strong>de</strong> la plupart<br />

<strong>de</strong>s entreprises plus anciennes « ne se ren<strong>de</strong>nt pas compte qu‟une position stratégique qui a<br />

donné <strong>de</strong> bons résultats antérieurement n‟est plus compétitive ».<br />

Ceci nous amène à une première proposition :<br />

P1 : Les principales causes d‟échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises différent <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s entreprises<br />

plus anciennes<br />

7


Les jeunes entreprises et plus précisément celles qui se situent dans la première phase du<br />

cycle <strong>de</strong> vie se trouvent souvent confrontées à divers problèmes qui sont dus comme le<br />

souligne Sammut (2001) au fait qu‟il y a une transition <strong>de</strong> « la situation confortable et sans<br />

risque du virtuel à celle du réel souvent peu amène ». En effet, parmi les principaux<br />

problèmes auxquels elles sont confrontées et qui entrainent souvent l‟échec, la carence en<br />

ressources est la plus citée par les chercheurs (Amit et Schoemaker, 1993; Thornhill et Amit,<br />

2003 ; Douce, 2005 ; Laitinen, 1992 ; Lussier, 1995 ; Meliani, 2006 ; Smida et Khelil, 2008 ;<br />

Venkataraman et al, 1990). Ces ressources sont définies par Amit et Schoemaker (1993)<br />

comme « <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> facteurs disponibles que possè<strong>de</strong> ou contrôle l‟entreprise ».<br />

Selon Stinchcombe (1965, cité par Smida et Khelil, 2008) c‟est « l‟handicap <strong>de</strong> la<br />

nouveauté », « liability of newness » qui rend l‟accès <strong>de</strong> ces jeunes entreprises aux différentes<br />

ressources assez difficiles. Dans ce même contexte, Cressy (2006) affirme que la majorité <strong>de</strong>s<br />

entreprises échouent très jeunes à causes <strong>de</strong> l‟insuffisance <strong>de</strong>s ressources financières initiales.<br />

Aussi, Laitinen (1992) souligne que l‟échec <strong>de</strong>s entreprises durant les six premières années est<br />

dû à la difficulté d‟obtention <strong>de</strong>s ressources financières. De plus, Smida et Khelil (2008)<br />

affirment que la pénurie <strong>de</strong> ressources est considérée comme l‟une <strong>de</strong>s principales causes<br />

d‟échec <strong>de</strong>s entreprises nouvellement créées. D‟ailleurs, c‟est cette dotation initiale en<br />

ressources pour le financement <strong>de</strong> l‟entreprise qui va jouer un rôle primordial dans la<br />

survie/échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises, comme le confirme Meliani (2006), « la ressource<br />

financière parait d‟autant plus fondamentale en démarrage qu‟elle est l‟une <strong>de</strong>s causes ou <strong>de</strong>s<br />

manifestations premières <strong>de</strong> l‟échec sur cette pério<strong>de</strong>».<br />

En effet, la plupart <strong>de</strong>s nouvelles entreprises souffrent du manque <strong>de</strong> ressources financières<br />

(Thornhill et Amit, 2003) et ceci pour différentes causes. Par exemple, elles pourraient très<br />

bien connaitre le secteur d‟activité auquel elles appartiennent (Thornhill et Amit, 2003), mais<br />

cette carence en ressources financières pourra les empêcher d‟appliquer la stratégie adéquate<br />

pour réussir (Lussier, 1995).<br />

Sur la base <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong>, nous formulons la <strong>de</strong>uxième proposition:<br />

P2 : L‟échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises est dû principalement à une carence en ressources<br />

financières.<br />

8


Nous allons maintenant préciser aussi le rôle <strong>de</strong>s compétences dans le handicap dû à<br />

l‟inexpérience <strong>de</strong>s jeunes entreprises par rapport aux plus anciennes.<br />

Dans son article sur l‟échec entrepreneurial <strong>de</strong>s nouvelles entreprises Honjo (2000) a établi<br />

une étu<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> 2488 jeunes entreprises situées à Tokyo entre 1986 et 1994 et a constaté<br />

que l‟âge a un effet sur la probabilité d‟échec entrepreneurial. Il affirme que d‟une façon<br />

générale si l‟expérience est perçue par l‟âge, en d‟autres termes plus l‟entreprise reste sur le<br />

marché plus elle va acquérir <strong>de</strong> l‟expérience, alors dans ce cas l‟âge va avoir un effet négatif<br />

sur l‟échec entrepreneurial. Plus précisément, il a constaté d‟après son étu<strong>de</strong> que la probabilité<br />

d‟échec augmente avec l‟âge durant les six premières années et qu‟elle diminue après cette<br />

étape. Dans ce même contexte Lamontagne et al. (2000) affirment qu‟une <strong>de</strong>s principales<br />

causes <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong>s entreprises avant leur troisième anniversaire est le manque<br />

d‟expérience; aussi Wyant (1977, cité par Venkataraman,1990) affirme que le manque<br />

d‟expérience chez les jeunes entreprises les conduit souvent à l‟échec. En fait, c‟est à mesure<br />

que l‟entreprise vieillit que les salariés acquièrent et approfondissent leurs connaissances et<br />

<strong>de</strong>viennent plus compétents (Thornhill et Amit, 2003). Douce (2005) affirme que le manque<br />

d‟expérience et donc <strong>de</strong> compétence peuvent être considérés comme facteurs principaux <strong>de</strong><br />

l‟échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises. Amit et Schoemaker (1993) définissent les compétences<br />

comme « <strong>de</strong>s processus corporels ou incorporels, à base d‟informations, spécifiques à<br />

l‟entreprise qui sont élaborés au fil du temps par <strong>de</strong>s interactions complexes entre les diverses<br />

ressources <strong>de</strong> l‟entreprise ».<br />

Selon Cardon et al. (2009), la majorité <strong>de</strong>s articles montre que les nouvelles entreprises<br />

échouent à cause du manque <strong>de</strong>s compétences. À cela, Thornhill et Amit (2003) ajoutent que<br />

le manque <strong>de</strong> compétences en marketing et en finance joue un rôle plus important dans<br />

l‟échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises que dans celles plus anciennes, en d‟autres termes il réduit leur<br />

aptitu<strong>de</strong> à survivre.<br />

Donc, nous pouvons conclure que les carences en compétences <strong>de</strong> gestion générale souvent<br />

présentes dans les entreprises nouvellement créées, ont une influence négative sur leurs<br />

ren<strong>de</strong>ments, ce qui les conduirait le plus souvent à l‟échec.<br />

Ceci, nous amène à une troisième proposition :<br />

P3 : Une autre explication <strong>de</strong>s principales causes d‟échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises par rapport<br />

aux plus anciennes est le manque d‟expérience et <strong>de</strong> compétences en gestion générale.<br />

9


Nous allons maintenant s‟intéresser à la principale cause d‟échec <strong>de</strong>s entreprises plus<br />

anciennes.<br />

En effet, ces entreprises ont déjà surmonté les divers problèmes auxquelles se heurtent les<br />

jeunes entreprises c'est-à-dire qu‟elles possè<strong>de</strong>nt déjà les ressources et compétences<br />

nécessaires, mais comme le soulignent Thornhill et Amit (2003), il faut que la valeur <strong>de</strong> ces<br />

ressources et compétences ne diminue pas et qu‟elle <strong>de</strong>meure valable à mesure que<br />

l‟environnement concurrentiel évolue. D‟ailleurs, ces <strong>de</strong>ux auteurs affirment que « l‟échec <strong>de</strong>s<br />

entreprises plus anciennes serait causé par une mauvaise adaptation <strong>de</strong>s ressources et<br />

compétences aux caractéristiques stratégiques du secteur d‟activité » (Thornhill et Amit,<br />

2003, p1). En d‟autres termes, l‟échec <strong>de</strong>vient plus probable dans le cas où les ressources et<br />

compétences ne sont pas maintenues par rapport à l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement<br />

concurrentiel. Il est donc important qu‟il y ait une concordance ou une harmonie entre les<br />

exigences <strong>de</strong> l‟environnement concurrentiel et ce que l‟entreprise est capable <strong>de</strong> faire, car<br />

dans le cas où les ressources et compétences <strong>de</strong> ces entreprises plus anciennes per<strong>de</strong>nt leur<br />

pertinence comparativement à l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement, cela peut les conduire à<br />

l‟échec. Selon Hannan et Freeman (1984), la plupart <strong>de</strong>s entreprises plus anciennes ont déjà<br />

établi <strong>de</strong>s « routines » qui l‟ont fait survivre au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s six premières années, mais qui ne<br />

peuvent plus être efficace si leur environnement <strong>de</strong>vient instable.<br />

Et c‟est dans ce cadre qu‟intervient la théorie d‟écologie <strong>de</strong>s organisations qui considère que<br />

l‟environnement joue un rôle primordial dans la survie ou la disparition <strong>de</strong>s entreprises (Rieg,<br />

2002 ; Amit et Thornhill, 2003 ; Morgan, 2006 ; Smida et Khelil, 2008 ). D‟après Hernan<strong>de</strong>z<br />

et Marco (2002, cité par Smida et Khelil, 2008), ce <strong>de</strong>rnier impose un processus <strong>de</strong> sélection<br />

appelé « sélection environnementale » qui va éliminer les entreprises inaptes qui se trouvent<br />

dans une situation non concurrentielle. Il est donc impératif que les entreprises plus anciennes<br />

qui ont déjà établi <strong>de</strong>s routines, soient moins rigi<strong>de</strong>s et soient capables <strong>de</strong> changer et <strong>de</strong><br />

s‟adapter à l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement. De plus, il faudrait que les cadres <strong>de</strong> ces<br />

entreprises changent <strong>de</strong> mentalité, puisque comme l‟affirme Harrigan (1988, cité par Amit et<br />

Thornhill, 2003) la plupart d‟entre eux ne se ren<strong>de</strong>nt pas compte qu‟une stratégie qui a donné<br />

<strong>de</strong>s résultats satisfaisants et a permis leur survie initiale ne puisse plus <strong>de</strong>venir compétitive<br />

surtout dans l‟environnement instable d‟aujourd‟hui.<br />

Tout ceci, nous amène à une quatrième proposition :<br />

10


P4 : La principale cause d‟échec <strong>de</strong>s entreprises plus anciennes est l‟absence <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong><br />

l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement<br />

3. Présentation <strong>de</strong> la méthodologie <strong>de</strong> recherche<br />

3.1. Approche qualitative retenue : Les récits <strong>de</strong> vie<br />

Dans une approche exploratoire, notre recherche a comme objectif <strong>de</strong> mieux comprendre le<br />

phénomène d‟échec entrepreneurial afin <strong>de</strong> vérifier le lien entre les causes d‟échec et l‟âge <strong>de</strong><br />

l‟entreprise. Sachant que le choix <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> à utiliser dépend du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> compréhension,<br />

il semble qu‟à ce niveau <strong>de</strong> recherche, l‟utilisation d‟une méthodologie qualitative peut être le<br />

choix le plus adéquat pour répondre à notre objectif car dans notre cas nous ne pouvons<br />

mesurer les phénomènes observés. En plus, comprendre le phénomène d‟échec<br />

entrepreneurial et déterminer ces principales causes dans le cas d‟entreprises <strong>de</strong> différents<br />

âges, nécessite la prise en compte <strong>de</strong> quelques éléments tels que les représentations et<br />

interprétations que les acteurs entretiennent eux-mêmes <strong>de</strong> ce phénomène, aussi comment ils<br />

sont arrivés à ce sta<strong>de</strong> et comment ils l‟ont vécu. Yin (1994) souligne que les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas<br />

sont les métho<strong>de</strong>s les mieux adaptées lorsqu‟il s‟agit <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> type « comment » ou<br />

« pourquoi » ; le chercheur a peu ou pas <strong>de</strong> contrôle sur les événements et le phénomène est<br />

contemporain.<br />

Au sein <strong>de</strong> cette approche qualitative par étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas, nous avons utilisé la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

récits <strong>de</strong> vie. Bertaux (1997) considère « qu‟il y a du récit <strong>de</strong> vie dès lors qu‟un sujet raconte à<br />

une autre personne, chercheur ou pas, un épiso<strong>de</strong> quelconque <strong>de</strong> son expérience vécue ».De<br />

même, Barbot et Bayad (2002) soulignent que selon Demouge et al (1998) le récit <strong>de</strong> vie est<br />

définit comme étant « un récit <strong>de</strong> type autobiographique effectué par un acteur social dans le<br />

cadre d‟une interaction précise (…) Donc dès l‟apparition <strong>de</strong> la forme narrative, le sujet<br />

l‟utilisant pour exprimer une partie <strong>de</strong> son expérience vécue, il y a récit <strong>de</strong> vie ».<br />

Aussi, Wacheux (1996) souligne que cette métho<strong>de</strong> permet l‟analyse et la compréhension <strong>de</strong>s<br />

situations et ceci à partir du vécu <strong>de</strong> la personne concernée. Dans notre cas, elle nous a semblé<br />

la mieux adaptée, d‟ailleurs Mouline (2000) affirme qu‟elle constitue une approche<br />

méthodologique permettant à la fois <strong>de</strong> vérifier et <strong>de</strong> reformuler les propositions annoncées<br />

par le chercheur. Le but <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière, étant d‟essayer <strong>de</strong> cerner aux mieux et <strong>de</strong><br />

comprendre le réel et ce à partir <strong>de</strong> la confrontation du passé <strong>de</strong> la personne concernée avec<br />

la reconstitution verbale que celui-ci présente (Peneff, 1990).<br />

11


3.2. Collecte <strong>de</strong>s données<br />

Sanséau (2005) affirme que « la mise en application concrète <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s récits <strong>de</strong> vie<br />

se traduit particulièrement par <strong>de</strong>s entretiens », qui se préparent comme tout autre entretien <strong>de</strong><br />

recherche. Pour ce faire, nous allons recourir dans notre recherche à un entretien face à face.<br />

Le recueil <strong>de</strong>s informations va se faire à travers une interaction entre l‟interviewer et<br />

l‟interviewé. Dans cette perspective Wacheux (1996) souligne que « si l‟un a une volonté<br />

objective <strong>de</strong> connaissance, l‟autre a un certain souci <strong>de</strong> communiquer, <strong>de</strong> courtoisie et<br />

d‟utilité »; ainsi il est impératif <strong>de</strong> le laisser s‟exprimer librement en mettant seulement<br />

l‟accent sur les points qui semblent importants.<br />

3.2.1. Diapositif <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s données<br />

Le recueil d‟informations s‟est effectué auprès <strong>de</strong>s entrepreneurs ayant vécu un échec<br />

entrepreneurial, en s‟appuyant sur <strong>de</strong>s interviews semi- directifs qui selon Mucchielli (1991,<br />

cité par Sanséau, 2005) doivent impérativement être « orienté en fonction <strong>de</strong> l‟objet <strong>de</strong> la<br />

recherche ». Notre gui<strong>de</strong> d‟entretien a été élaboré à partir d‟une revue approfondie <strong>de</strong> la<br />

littérature contenant douze questions portant sur trois thèmes qui sont : les causes générales <strong>de</strong><br />

l‟échec entrepreneurial, les principales causes d‟échec <strong>de</strong>s entreprises interrogées et le lien<br />

éventuel entre les causes d‟échec et l‟âge <strong>de</strong>s entreprises en question. (Voir annexe 1)<br />

Dans notre cas, les données ont été recueillies en face à face et la durée moyenne <strong>de</strong> chaque<br />

entretien a été d‟une heure et <strong>de</strong>mie. Ces entretiens ont été enregistrés sur microcassettes,<br />

retranscrits le plus vite possible <strong>de</strong> manière littérale (c‟est-à-dire mot à mot) à <strong>de</strong>s fins<br />

d‟analyse et analysés avec le logiciel NVivo7.<br />

3.3. Choix <strong>de</strong>s entreprises à interroger<br />

La gran<strong>de</strong> difficulté pour le choix <strong>de</strong>s entreprises a consisté dans le fait qu‟en Tunisie il<br />

n‟existe aucun organisme rassemblant ou traitant les entreprises qui ont échoué.<br />

Meliani (2006) souligne que« la difficulté principale (…) rési<strong>de</strong> dans le repérage <strong>de</strong>s<br />

entreprises qui ont échoué, et ce pour plusieurs raisons :<br />

Les dirigeants sont généralement réticents à parler <strong>de</strong> leur échec;<br />

La cause <strong>de</strong> l‟échec est parfois difficile à cerner pour le dirigeant. »<br />

Dans ce même contexte, Bruno et Lei<strong>de</strong>cker (1988) affirment que « il n‟y a pas <strong>de</strong> moyen<br />

facile pour retracer la société ou ses employés clés et ses fondateurs. Dans le cas où l‟échec<br />

est récent et les fondateurs sont localisés, la majorité d‟entre eux refusent d‟être interrogés<br />

pour <strong>de</strong>s raisons principalement d‟ordre personnelle ».<br />

12


Dans notre cas, nous avons eu recours à notre réseau social, aux experts comptables et à l‟API<br />

(Agence <strong>de</strong> Promotion <strong>de</strong> l‟Industrie). Parmi douze entreprises contactées, seulement quatre<br />

ont accepté <strong>de</strong> participer à notre étu<strong>de</strong>. (Voir annexe 2 : Tableau1)<br />

4. Analyse<br />

Il existe différentes techniques d‟analyse qualitative, dans notre cas nous allons utiliser<br />

l‟analyse thématique qui selon Deschenaux (2007) « est qualifiée <strong>de</strong> polyvalente, pouvant<br />

s‟exercer <strong>de</strong> manière inductive, en partant du corpus pour générer <strong>de</strong>s thèmes ou, encore, <strong>de</strong><br />

manière déductive en ayant, préalablement à l‟analyse, i<strong>de</strong>ntifié les thèmes à repérer ».<br />

Sanséau (2005) considère que cette analyse « consiste à i<strong>de</strong>ntifier dans chaque récit les<br />

passages touchant à différents thèmes afin <strong>de</strong> comparer ensuite les contenus <strong>de</strong> ces passages<br />

d‟un récit à l‟autre » Le traitement <strong>de</strong>s données ainsi que leur analyse ont été effectués à l‟ai<strong>de</strong><br />

du logiciel NVivo7. Ce <strong>de</strong>rnier nous a servi dans un premier temps comme gestionnaire <strong>de</strong><br />

bases <strong>de</strong> données, les entretiens avec les quatre entrepreneurs ont été importés sur l‟interface<br />

NVivo afin d‟être traités ultérieurement selon une démarche <strong>de</strong><br />

décontextualisation/recontextualisation <strong>de</strong>s données.<br />

4.1. Analyse avec l’interface Nvivo 7<br />

Nous allons exposer un exemple concret pour mieux comprendre cette métho<strong>de</strong> d‟analyse.<br />

A cet effet, nous allons prendre comme exemple l‟entreprise (1) „société Mohamed Chaâben‟.<br />

Il est à noter que l‟analyse portera sur trois thèmes à savoir :<br />

‣ Les causes d‟échec entrepreneurial en général<br />

‣ Les causes d‟échec <strong>de</strong> l‟entreprise en question<br />

‣ Le lien éventuel entre les causes d‟échec et l‟âge <strong>de</strong> l‟entreprise<br />

Dans cet exemple, l‟explication va être seulement limitée sur le premier thème.<br />

En premier lieu, nous avons découpé l‟ensemble <strong>de</strong>s verbatims en <strong>de</strong>s extraits. Chaque extrait<br />

a été lié au thème qui le correspond.<br />

13


Prenant l‟exemple <strong>de</strong> quelques extraits liés au premier thème :<br />

« A mon avis, une <strong>de</strong>s principales causes qui empêchent l’entrepreneur tunisien<br />

d’assurer la survie <strong>de</strong> son entreprise est la concurrence acharnée et surtout celle<br />

venant <strong>de</strong>s pays asiatiques.<br />

En effet, la majorité <strong>de</strong>s entrepreneurs tunisiens n’arrivent pas à concurrencer ces<br />

pays et surtout les produits venant <strong>de</strong> la Chine. Ceci s’explique par le fait que la<br />

Chine exporte à <strong>de</strong>s prix bas et très compétitifs, ce qui arrange la population<br />

tunisienne qui connait un pouvoir d’achat <strong>de</strong> plus en plus moindre. »<br />

« A mon avis, la principale cause qui explique la réussite <strong>de</strong> certaines entreprises et<br />

l’échec d’autres c’est le niveau <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong> l’entrepreneur en gestion<br />

générale.<br />

En effet, en plus <strong>de</strong>s compétences techniques, l’entrepreneur doit avoir d’avantage<br />

<strong>de</strong>s compétences et <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s en gestion que se soit dans le domaine générale, du<br />

marketing, <strong>de</strong>s finances, <strong>de</strong>s ressources humaines, <strong>de</strong> comptabilité… »<br />

Thème1 : Les<br />

causes d‟échec<br />

entrepreneurial en<br />

général<br />

« A cela s’ajoute la crise économique d’aujourd’hui et le pouvoir d’achat qui est<br />

<strong>de</strong>venu trop bas. D’ailleurs les gens n’arrivent plus à épargner une partie <strong>de</strong> leur<br />

argent et puisque l’épargne= investissement, les banques n’arrivent plus à donner<br />

<strong>de</strong>s crédits. »<br />

Figure 2 : Présentation d‟un exemple du lien entre les extraits et les thèmes<br />

En <strong>de</strong>uxième lieu, nous avons découpé chaque thème en <strong>de</strong>s nœuds :<br />

Les principales causes d‟échec<br />

entrepreneurial<br />

Thème1 : Les causes d‟échec<br />

entrepreneurial en général<br />

Les causes <strong>de</strong> non-sureté <strong>de</strong> l‟avenir<br />

<strong>de</strong>s nouvelles entreprises<br />

Tunisiennes<br />

Les causes liées à l‟incapacité <strong>de</strong><br />

l‟entrepreneur tunisien à assurer la<br />

survie <strong>de</strong> son entreprise<br />

Figure 3 : Décomposition du thème en nœuds<br />

Les actions curatives à effectuer par<br />

l‟entrepreneur tunisien<br />

Ces différents nœuds sont présentés dans le logiciel NVivo 7 comme suit :<br />

14


Figure 4 : Présentation <strong>de</strong>s différents nœuds selon le logiciel « NVivo7 »<br />

Ces nœuds ont été eux-mêmes subdivisé en <strong>de</strong>s sous-nœuds :<br />

Les principales causes d‟échec<br />

entrepreneurial<br />

Mauvaise adaptation à<br />

l‟évolution <strong>de</strong><br />

l‟environnement<br />

Mauvaise gestion<br />

Concurrence acharnée<br />

Les causes <strong>de</strong> non-sureté <strong>de</strong> l‟avenir<br />

<strong>de</strong>s nouvelles entreprises<br />

Tunisiennes<br />

Les causes liées à l‟incapacité <strong>de</strong><br />

l‟entrepreneur tunisien à assurer la<br />

survie <strong>de</strong> son entreprise<br />

Les actions curatives à effectuer par<br />

l‟entrepreneur tunisien<br />

Crise économique<br />

Manque <strong>de</strong> créativité et<br />

d‟innovation<br />

Manque <strong>de</strong> main d‟œuvre<br />

qualifiée et productive<br />

Concurrence internationale<br />

Bonne étu<strong>de</strong> du marché<br />

Projet innovant<br />

Figure 5 : Présentation <strong>de</strong>s sous-nœuds<br />

15


Ces différents sous-nœuds sont présentés selon le logiciel NVivo 7 comme suit :<br />

Figure 6 : Présentation <strong>de</strong>s différents sous-nœuds selon le logiciel « NVivo7 »<br />

En troisième lieu, nous avons regroupé ces sous-nœuds dans une matrice « pour faire un tout<br />

intelligible et porteur <strong>de</strong> sens » (Deschenaux, 2007).<br />

16


Figure 7 : Présentation <strong>de</strong> la matrice selon le logiciel NVivo7<br />

5. Résultats et conclusion<br />

Après avoir analysé les récits <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s quatre entrepreneurs interrogés via le logiciel<br />

NVivo7, une comparaison entre les observations synthétisées sur chaque thème et la théorie<br />

va nous permettre <strong>de</strong> discuter nos propositions <strong>de</strong> départ.<br />

Nous avons divisé les quatre entreprises retenues en <strong>de</strong>ux groupes :<br />

‣ Le premier contient celles qui ont survécu moins <strong>de</strong> six ans;<br />

‣ Le second contient celles qui ont survécu plus <strong>de</strong> six ans.<br />

D‟après notre analyse <strong>de</strong>s récits <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s quatre entrepreneurs interrogés, nous avons pu<br />

constater qu‟il existe <strong>de</strong>s causes qui sont plus spécifiques aux jeunes entreprises et d‟autres à<br />

celles qui sont plus anciennes. Par exemple, les <strong>de</strong>ux interviewés appartenant au premier<br />

groupe stipulent que les principales causes <strong>de</strong> leur échec, qui sont le manque <strong>de</strong> ressources<br />

financières et le manque d‟expérience et <strong>de</strong> compétences en gestions sont directement liées à<br />

leurs jeunes âges.<br />

De plus, les <strong>de</strong>ux autres interviewés appartenant au <strong>de</strong>uxième groupe stipulent que les<br />

principales causes <strong>de</strong> leur échec, qui sont l‟absence du suivi <strong>de</strong> l‟évolution <strong>de</strong><br />

l‟environnement ainsi que la mauvaise gestion financière et plus précisément les dépenses<br />

personnelles exagérées, sont directement liée à l‟âge <strong>de</strong> leurs entreprises.<br />

17


Ainsi, nous pouvons déduire que la proposition (1) qui stipule que les principales causes<br />

d‟échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises différent <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s entreprises plus anciennes est acceptée.<br />

A l‟instar <strong>de</strong> l‟analyse du contenu <strong>de</strong>s récits <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux entrepreneurs appartenant au<br />

premier groupe c‟est à dire celui <strong>de</strong>s jeunes entreprises, nous avons pu conclure que parmi les<br />

principales causes d‟échec, il y a le manque <strong>de</strong> ressources financières.<br />

En effet, l‟un affirme qu‟il avait investit toutes ses ressources dans l‟infrastructure <strong>de</strong><br />

l‟entreprise et l‟achat du matériel, <strong>de</strong> ce fait il s‟est trouvé en manque <strong>de</strong> trésorerie pour<br />

pouvoir payer ses fournisseurs et ses salariés, ceci surtout durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> démarrage<br />

puisque les clients n‟ont pas respecté les délais <strong>de</strong> payement « j’avais fait une mauvaise étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

rentabilité en occultant le fond <strong>de</strong> roulement et en prenant en considération que le coût du projet ».<br />

L‟autre interviewé stipule que s‟il avait eu les ressources financières nécessaires, il aurait pu<br />

contrecarrer les retards <strong>de</strong> payement <strong>de</strong>s clients et payer ses fournisseurs et salariés, et<br />

éventuellement obtenir <strong>de</strong>s crédits bancaires afin d‟améliorer sa situation « Je fus donc confronté<br />

à un état <strong>de</strong> cessation <strong>de</strong> paiement, je n’avais pas <strong>de</strong> sécurité financière pour couvrir l’échéance <strong>de</strong> paiement.<br />

Donc, j’avais une somme importante d’impayé qui m’a conduit à donner <strong>de</strong>s chèques sans provision ce qui m’a<br />

encore ruiné ».<br />

En résumé, ce résultat rejoint ce qui a été cité par la littérature à ce propos. En effet, la<br />

majorité <strong>de</strong>s auteurs (Amit et Schoemaker, 1993; Amit et Thornhill, 2003 ; Douce, 2005 ;<br />

Laitinen, 1992 ; Lussier, 1995 ; Meliani, 2006 ; Smida et Khelil, 2008 ; Venkataraman et al,<br />

1990) confirment que parmi les principaux problèmes auxquelles les jeunes entreprises sont<br />

confrontées et qui entraine souvent leur échec, est la carence en ressources financières.<br />

Cressy (2006) affirme que la majorité <strong>de</strong>s entreprises échouent très jeunes à cause <strong>de</strong><br />

l‟insuffisance <strong>de</strong>s ressources financières. Dans ce même contexte (Laitinen, 1992) souligne<br />

que l‟échec <strong>de</strong>s entreprises durant les six premières années est dû à la difficulté d‟obtenir <strong>de</strong>s<br />

ressources financières. De plus, selon (Smida et Khelil, 2008) la pénurie <strong>de</strong>s ressources est<br />

considérée comme l‟une <strong>de</strong>s principales causes d‟échec <strong>de</strong>s entreprises nouvellement créées.<br />

Ainsi, les résultats <strong>de</strong> notre investigation exploratoire montrent que les <strong>de</strong>ux entrepreneurs<br />

interrogés qui appartiennent au premier groupe ont affirmé qu‟un <strong>de</strong>s principaux facteurs qui<br />

leur a rendu la tâche plus difficile et les a conduit à l‟échec, est celui du manque <strong>de</strong> ressources<br />

18


financières. Nous pouvons déduire que la proposition (2) qui stipule que l‟échec <strong>de</strong>s jeunes<br />

entreprises est dû principalement à une carence en ressources financière peut être retenue.<br />

Ces entrepreneurs interviewés ont aussi confirmé que parmi les principales causes qui les ont<br />

conduites à l‟échec, il y a la mauvaise gestion. Ils affirment qu‟elle est due à un manque<br />

d‟expérience surtout dans le secteur où ils ont investit, ainsi qu‟à une carence en compétences<br />

en gestion puisqu‟ils étaient <strong>de</strong> bon techniciens mais <strong>de</strong> mauvais gestionnaires alors que les<br />

<strong>de</strong>ux volets se complètent et sont aussi important l‟un que l‟autre « je n’avais aucune connaissance<br />

en gestion, j’étais un bon technicien mais un mauvais gestionnaire, ce qui a affecté la survie <strong>de</strong> mon<br />

entreprise ».<br />

Nous remarquerons ainsi que cette principale cause d‟échec observée chez les <strong>de</strong>ux jeunes<br />

entreprises correspond à ce qui est normalement cité dans la littérature sur l‟échec <strong>de</strong>s jeunes<br />

entreprises, dans la mesure où la majorité <strong>de</strong>s auteurs (Cardon et al, 2009 ; Douce, 2005 ;<br />

Honjo, 2000 ; Lamontagne et al, 2000 ; Wyant, 1977) stipulent que l‟échec <strong>de</strong>s jeunes<br />

entreprises est dû principalement au manque d‟expérience et <strong>de</strong> connaissances en gestion.<br />

En effet, (Lamontagne et al., 2000) affirment qu‟une <strong>de</strong>s principales causes <strong>de</strong> la disparition<br />

<strong>de</strong>s jeunes entreprises est le manque d‟expérience. Dans ce même contexte, Wyant (1977, cité<br />

par Venkataraman, 1990) affirme que le manque d‟expérience chez les jeunes entreprises les<br />

conduit souvent à l‟échec.<br />

De plus, Cardon et al. (2009) ainsi que Douce (2005) confirment que la majorité <strong>de</strong>s articles<br />

montrent que les nouvelles entreprises échouent à cause du manque d‟expérience et <strong>de</strong><br />

compétences en gestion. Hanjo (2000) affirme que d‟une façon générale si l‟expérience est<br />

perçue par l‟âge, en d‟autres termes plus l‟entreprise <strong>de</strong>meurera sur le marché plus elle va<br />

acquérir <strong>de</strong> l‟expérience, dans ce cas l‟âge va avoir un effet négatif sur l‟échec<br />

entrepreneurial.<br />

Toutefois, bien que les <strong>de</strong>ux entrepreneurs interrogés ont suggéré d‟autres causes qui dérivent<br />

indirectement du manque d‟expérience et <strong>de</strong> compétences (telles que : la mauvaise étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

marché, le manque d‟implication et <strong>de</strong> présence, la mauvaise sélection <strong>de</strong>s clients dont la<br />

majorité étaient insolvables…), ils stipulent que l‟une <strong>de</strong>s principales causes qui les a mené à<br />

l‟échec rapi<strong>de</strong> est le manque d‟expérience et <strong>de</strong> compétences en gestion.<br />

19


Ainsi, nous pouvons souligner que les résultats <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> exploratoire ne contredisent pas<br />

la proposition (3) qui stipule que l‟une <strong>de</strong>s principales causes d‟échec <strong>de</strong>s jeunes entreprises<br />

est le manque d‟expérience et <strong>de</strong> compétences en gestion, nous pouvons donc la retenir.<br />

D‟un autre coté, à l‟instar <strong>de</strong> l‟analyse du contenu <strong>de</strong>s récits <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux interviewés<br />

appartenant au <strong>de</strong>uxième groupe, qui est celui <strong>de</strong>s entreprises ayant survécu plus <strong>de</strong> six ans,<br />

nous avons pu dégager différentes conclusions.<br />

En effet, nous avons constaté que ces <strong>de</strong>ux entrepreneurs ont affirmé que l‟une <strong>de</strong>s principales<br />

causes d‟échec <strong>de</strong> leurs entreprises se trouve être la mauvaise gestion financière.<br />

D‟ailleurs, le premier interviewé explique ceci par le fait qu‟il avait dépensé beaucoup <strong>de</strong><br />

ressources pour améliorer l‟image <strong>de</strong> marque et la notoriété, alors qu‟il fallait se focaliser<br />

plutôt sur la rentabilisation du projet «il y avait une mauvaise gestion, par exemple on avait organisé <strong>de</strong>s<br />

championnats <strong>de</strong> karting qui nous faisaient gagné moins que ce qu’on dépensaient, puisqu’on avait considéré<br />

que l’essentiel étais l’image <strong>de</strong> marque alors qu’en plus <strong>de</strong> ça il fallait rentabiliser ». De plus, il avait<br />

consacré beaucoup d‟argent pour <strong>de</strong>s dépenses personnelles «A mon avis, j’avais bien géré les<br />

ressources dont je disposais et si j’avais fait moins <strong>de</strong> dépenses inutiles (telles que l’achat d’une voiture <strong>de</strong> luxe,<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux villas, <strong>de</strong>s voyages et une vie luxueuse) la société aurait pu survivre et croitre à un bon rythme et dans la<br />

sérénité. Donc une bonne gestion financière est surement susceptible <strong>de</strong> contribuer à la réussite d’une affaire ».<br />

Le <strong>de</strong>uxième explique ceci par le fait que quand il a vu son entreprise fleurir il a privilégié ses<br />

intérêts personnels <strong>de</strong>vant ceux <strong>de</strong> la société, alors que celle-ci était encore un peu fragile «En<br />

effet, je me voyais faisant partie <strong>de</strong>s richards du pays, je <strong>de</strong>vais donc me mettre à leur niveau et gagner en<br />

échelle sociale. Pour faire cela j’ai dépensé beaucoup d’argent en voiture <strong>de</strong> luxe, villas au bord <strong>de</strong> mer,<br />

voyages et niveau <strong>de</strong> vie très élevé.<br />

Tour ceci s’est fait au dépend <strong>de</strong> la société car au lieu <strong>de</strong> la renforcer et la rendre plus compétitive, en<br />

diversifiant la gamme <strong>de</strong> produits et investir dans d’autres domaines, je n’ai pensé qu’à mon bien être<br />

personnel ».<br />

De plus, il a considéré que la <strong>de</strong>uxième principale cause <strong>de</strong> son échec est l‟absence <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong><br />

l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement. D‟ailleurs, il explique ceci par le fait qu‟il n‟a pas essayé<br />

d‟évoluer et <strong>de</strong> se développer, mais il est resté au contraire statique dans ses idées et n‟a pas<br />

évolué avec l‟environnement du marché «a cela s’ajoute le fait que je n’ai pas essayé d’évoluer et <strong>de</strong> me<br />

développer, <strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>de</strong> mon environnement en investissant dans du personnel plus qualifié, dans la<br />

recherche et l’innovation, la qualité, la recherche d’autres marchés… j’étais resté statique dans mes idées. Ceci<br />

20


surtout en 1990 quand l’état a autorisé l’importation <strong>de</strong>s produits équivalents aux nôtres, je suis resté statique et<br />

je n’ai pas cherché à conquérir d’autres marchés pour faire face à cette situation».<br />

En résumé, les résultats <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> empirique quant aux principales causes d‟échec <strong>de</strong>s<br />

entreprises plus anciennes, ne rejoignent pas ce qui a été cité par la littérature à ce propos. En<br />

effet, contrairement à ce que préten<strong>de</strong>nt (Amit et Thornhill, 1988 ; Bladwin et al, 2000 ;<br />

Hannan et Freeman, 1984, Harrigan, 1988), la constatation présentée par le cas (2) montre que<br />

l‟absence du suivi <strong>de</strong> l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement ne figure pas parmi les principales<br />

causes d‟échec <strong>de</strong>s entreprises plus anciennes.<br />

Quant au reste <strong>de</strong>s cas, et analogiquement à ce qui a été i<strong>de</strong>ntifié dans la partie théorique, le<br />

cas (1) montre que l‟absence <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement fait partie <strong>de</strong>s<br />

principales causes d‟échec <strong>de</strong>s entreprises plus anciennes.<br />

De ce fait, en se basant sur nos résultats exploratoires, nous <strong>de</strong>vons rejeter la proposition (4)<br />

qui stipule que la principale cause d‟échec <strong>de</strong>s entreprises plus âgées est l‟absence <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong><br />

l‟évolution <strong>de</strong> l‟environnement.<br />

Ainsi, notre étu<strong>de</strong> empirique menée dans ce cadre a permis <strong>de</strong> mettre en relief certaines<br />

causes principales d‟échec qui sont directement liées à l‟âge <strong>de</strong> l‟entreprise. Cela constitue<br />

déjà un pas vers <strong>de</strong>s interventions permettant une meilleure compréhension et un meilleur<br />

support à quiconque susceptible <strong>de</strong> s‟intéresser à cette problématique, qu‟il s‟agisse <strong>de</strong> futurs<br />

entrepreneurs, d‟accompagnateurs…<br />

D‟ailleurs, l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces entreprises peut contribuer à une éventuelle réussite, d‟une part pour<br />

ces mêmes entrepreneurs en apprenant <strong>de</strong> leurs propres erreurs dans le cas d‟une recréation, et<br />

d‟autre part pour d‟autres créateurs d‟entreprises, en tirant <strong>de</strong>s leçons indirectement <strong>de</strong>s<br />

expériences <strong>de</strong>s autres (Douce, 2005 ; Bloch, 2004 ; Shepherd, 2003 ; Shepherd, 2004 ;<br />

Singh et al, 2007 ; Sitkin, 1992).<br />

De ce fait, cette étu<strong>de</strong> peut être considérée comme une source d‟apprentissage et peut même<br />

ai<strong>de</strong>r à développer <strong>de</strong>s stratégies afin <strong>de</strong> garantir la réussite entrepreneuriale.<br />

Toutefois, comme toute recherche, ce travail comporte un certain nombre <strong>de</strong> limites qu‟il<br />

conviendra <strong>de</strong> soulever dans les étu<strong>de</strong>s ultérieures. Plusieurs d‟entre-elles peuvent être<br />

mentionnées. Il s‟avère tout d‟abord indispensable <strong>de</strong> mettre l‟accent sur la principale limite<br />

qui découle <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> recherche utilisée ici, et qui est l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas.<br />

21


En effet, bien qu‟elle s‟avère intéressante, surtout dans notre cas puisque certains <strong>de</strong>s résultats<br />

permettent une compréhension plus approfondie <strong>de</strong>s principales causes d‟échec <strong>de</strong>s jeunes<br />

entreprises et <strong>de</strong> celles plus anciennes, il est à remarquer que cette stratégie <strong>de</strong> recherche ne<br />

nous permet pas d‟examiner les différents cas <strong>de</strong> figure qui sont susceptibles <strong>de</strong> se présenter,<br />

raison pour laquelle nous ne pouvons pas aboutir à une généralisation <strong>de</strong>s résultats obtenus à<br />

l‟ensemble <strong>de</strong>s entreprises tunisiennes qui ont échoué ainsi qu‟à celles d‟autres pays.<br />

La secon<strong>de</strong> limite <strong>de</strong> cette recherche est liée à la réticence et au refus d‟un nombre important<br />

d‟entreprises <strong>de</strong> participer à notre recherche puisqu‟elles considèrent que l‟information<br />

recueillie est assez personnelle et refusent ainsi d‟y répondre. Brunet (2009) affirme que « Le<br />

travail <strong>de</strong> transformation du sentiment d‟échec repose sur un détachement, il s‟agit d‟un<br />

travail <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil qui assez douloureux ».<br />

La troisième limite <strong>de</strong> cette recherche est relative aux théories utilisées pour expliquer l‟échec<br />

entrepreneurial. Dans notre recherche, nous nous sommes focalisés sur la théorie d‟écologie<br />

<strong>de</strong>s organisations (Hannan et Freeman, 1977) et la théorie <strong>de</strong> la stratégie basée sur les<br />

ressources ((Wernerfelt, 1984) ; d‟autres théories explicatives <strong>de</strong> l‟échec entrepreneurial telles<br />

que la théorie évolutionniste <strong>de</strong> Darwin ou la « goal-achievement gap theory » n‟ont pas été<br />

évoquées. D‟après la théorie évolutionniste <strong>de</strong> Darwin, le principe <strong>de</strong> sélection naturelle au<br />

marché élimine automatiquement les entreprises dont les compétences entrepreneuriales <strong>de</strong>s<br />

managers sont trop faibles (Metzger, 2006) ; par contre la « goal-achievement gap theory »,<br />

explique l‟échec entrepreneurial en partie par le manque motivation et <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong><br />

l‟entrepreneur (Wiklund et Shapered, 2001).<br />

Ce qui fait que quelques questions restent en suspend et appellent ainsi à d‟autres recherches<br />

qui concernent le prolongement <strong>de</strong> la présente recherche.<br />

Par ailleurs, il serait intéressent <strong>de</strong> mener une étu<strong>de</strong> similaire à notre recherche mais sur un<br />

échantillon plus grand afin <strong>de</strong> mieux cerner les principales causes d‟échec entrepreneuriales<br />

dans le cas d‟entreprises <strong>de</strong> différents âges.<br />

Aussi, il est possible d‟introduire d‟autres variables, à part l‟âge, à ce cas d‟étu<strong>de</strong>, tel que le<br />

secteur d‟activité, la taille <strong>de</strong> l‟entreprise…<br />

22


De plus il serait opportun d‟aboutir à un modèle intégrant les principales causes d‟échec <strong>de</strong>s<br />

entreprises jeunes et <strong>de</strong> celles plus âgées, qui servira comme référence à tout entrepreneur<br />

potentiel ou voulant tenter une secon<strong>de</strong> chance. Dans ce même contexte, une <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong><br />

recherches ultérieures est celle <strong>de</strong> l‟apprentissage à travers l‟échec entrepreneurial et le<br />

développement <strong>de</strong> stratégies pour l‟éviter.<br />

Enfin, nous pouvons conclure que notre travail semble être ouvert à <strong>de</strong>s recherches ultérieures<br />

plus détaillées relevant <strong>de</strong> ce domaine et qui permettront ainsi <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s résultats<br />

pertinents<br />

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Annexes<br />

ANNEXE 1: GUIDE D’ENTRETIEN<br />

Question <strong>de</strong> départ : Pouvez vous me raconter comment la survie <strong>de</strong> votre entreprise a été<br />

affectée ?<br />

1) Pourquoi, à votre avis, certaines entreprises réussissent et d'autres non?<br />

2) « Pour quelles raisons l‟avenir <strong>de</strong>s nouvelles entreprises tunisiennes n‟est plus assuré<br />

aujourd‟hui ? »<br />

3) « Pourquoi l‟entrepreneur tunisien n‟arrive pas à assurer la survie <strong>de</strong> son entreprise ? »<br />

4) « Que doit-il faire pour favoriser la réussite <strong>de</strong> son entreprise ? »<br />

5) « Quels sont à votre avis, les facteurs qui ont affecté la réussite <strong>de</strong> votre affaire ? »<br />

6) « Quels sont les facteurs qui ont été susceptibles <strong>de</strong> contribuer à la croissance <strong>de</strong> votre<br />

affaire ? »<br />

7) « Quels sont les facteurs qui ont « handicapé » la concrétisation <strong>de</strong> vos aspirations et<br />

attentes initiales ? »<br />

8) « Qu‟est ce qui vous mènera à dire que vous n‟avez pas réussi ? »<br />

9) « Quels sont les indices ou les manifestations qui vous permettront <strong>de</strong> dire, avant la<br />

fermeture <strong>de</strong> votre entreprise, que vous ne pouviez plus continuer l‟activité<br />

entrepreneuriale ? »<br />

10) « Si vous allez vous relancer dans la création <strong>de</strong> la même entreprise, quels seront les<br />

changements que vous <strong>de</strong>vriez opérer pour réussir ? »<br />

11) A partir <strong>de</strong> quelle année l‟activité <strong>de</strong> votre entreprise a-t-elle été affectée ?<br />

12) Pensez- vous qu‟il existe un lien direct entre les facteurs qui ont affectés la réussite <strong>de</strong><br />

votre entreprise et son âge ?<br />

26


Annexe 2 : Tableau1 : Présentation <strong>de</strong>s entreprises participantes au projet <strong>de</strong> la recherche<br />

Entreprises E1 E2 E3 E4<br />

Région Msaken Hergla Msaken <strong>Sousse</strong><br />

Secteur<br />

d’activités<br />

Industrie<br />

« fabrication <strong>de</strong><br />

tout type <strong>de</strong> joint<br />

en caoutchouc<br />

<strong>de</strong>stinés à<br />

l‟automobile »<br />

Animation,<br />

loisir et service<br />

Industrie<br />

« fabrication <strong>de</strong>s<br />

produits<br />

d‟entretien »<br />

Industrie<br />

« installation et<br />

mise en service<br />

<strong>de</strong> matériels <strong>de</strong><br />

climatisation<br />

centrale »<br />

Raison sociale Africa Joint Hergla Parc Société<br />

Mohamed<br />

Chaâben<br />

Clim Confort<br />

Forme<br />

juridique<br />

Société anonyme SARL SARL SARL<br />

Effectif 70 40 5 7<br />

Acquisition <strong>de</strong><br />

l’entreprise<br />

Création<br />

nouvelle<br />

Création<br />

nouvelle<br />

Création<br />

nouvelle<br />

Création<br />

nouvelle<br />

Date <strong>de</strong><br />

création<br />

Date <strong>de</strong><br />

fermeture<br />

1983 1997 1993 1997<br />

1996 2007 1998 2000<br />

Durée <strong>de</strong> vie 13 ans 10 ans 5 ans 3 ans<br />

Capital initial 250 mille dinars 700 mille dinars 20 mille dinars 30 mille dinars<br />

Formation <strong>de</strong><br />

l’entrepreneur<br />

Stage chez le<br />

partenaire<br />

étranger<br />

Stage à<br />

l‟étranger dans<br />

une activité<br />

similaire<br />

Ingénieur<br />

chimiste<br />

<strong>Institut</strong> <strong>de</strong><br />

formation<br />

professionnel<br />

plomberie<br />

Expérience <strong>de</strong><br />

l’entrepreneur<br />

-Ex assureur<br />

- Sans<br />

expérience dans<br />

le domaine<br />

-Entrepreneur<br />

bâtiment<br />

-Sans<br />

expérience dans<br />

le domaine<br />

Ingénieur<br />

chimiste dans<br />

une société dans<br />

le domaine<br />

Technicien dans<br />

le domaine <strong>de</strong><br />

climatisation<br />

27

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