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1 - IREM de Grenoble - Université Joseph Fourier

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JOURNAL POUR LES ENSEIGNANTS DE MATHEMATIQUES DU<br />

PREMIER CYCLE DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE<br />

Ouverture vers les Sciences et les Technologies<br />

petit x<br />

1996-1997 n° 43<br />

Comité <strong>de</strong> rédaction<br />

René Berthelot<br />

IUFM d'Aquitaine<br />

Centre <strong>de</strong> Pau<br />

Annie Bessot<br />

Laboratoire Leibniz<br />

Université J. <strong>Fourier</strong> - <strong>Grenoble</strong><br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Antoine Bodin<br />

Collège d'Ornans<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> Besançon<br />

Bernard Capponi<br />

Lycée Aristi<strong>de</strong> Bergés, Seyssinet<br />

Laboratoire Leibniz<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Gérard Chauvat<br />

IUT GE II<br />

Tours<br />

François Conne<br />

Chercheur en didactique <strong>de</strong>s mathématiques<br />

La Romanèche<br />

Etoy (Suisse)<br />

Ruhal Floris<br />

Collège Voltaire et FAPSE Université <strong>de</strong> Genève<br />

Carouge (Suisse)<br />

Régis Gras<br />

I.R.M.A.R. Campus <strong>de</strong> Beaulieu<br />

Rennes<br />

Denise Grenier<br />

Laboratoire Leibniz<br />

Université J. <strong>Fourier</strong> - <strong>Grenoble</strong><br />

Paule Kober<br />

IUFM<strong>de</strong>Nice<br />

Alain Mercier<br />

Ecole Nationale <strong>de</strong> formation agronomique<br />

Castanet<br />

Nadine Milhaud<br />

I.P.R.<br />

Rectorat <strong>de</strong> Toulouse<br />

Robert Noirfalise<br />

lREM <strong>de</strong> Clermont-Ferrand<br />

Marie-Jeanne Perrin-Glorian<br />

I.R.E.M. - Université Paris VII<br />

Paris<br />

Jean Portugais<br />

Didactique <strong>de</strong>s mathématiques<br />

Université <strong>de</strong> Montréal<br />

Jean-Clau<strong>de</strong> Rauscher<br />

Collège Martin Schongauer, Ostwald<br />

lREM <strong>de</strong> Strasbourg<br />

Secrétariat <strong>de</strong> rédaction: Annie Bessot et Bernard Capponi<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

B.P. 41 - 38402 Saint-Martin-d'Hères Ce<strong>de</strong>x<br />

© 1995-1996 - I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> - Tous droits réservés pour tous pays.<br />

ISSN 0759-9188. Directeur <strong>de</strong> publication le Directeur <strong>de</strong> l'I.R.E.M. Clau<strong>de</strong> MOSER<br />

Composition, Annie Bicais, I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>.


petit x<br />

Abonnement : année 96-97<br />

Irem <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

B.P.41 n° 43-44-45<br />

38402 Saint-Martin d'Hères ce<strong>de</strong>x<br />

FRANCE<br />

JOURNAL POUR LES ENSEIGNANTS DE MATHEMATIQUES DU<br />

PREMIER CYCLE DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE<br />

Ouverture vers les Sciences et les Technologies<br />

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Le numéro hors série "Activités mathématiques au collège" reste disponible au prix <strong>de</strong> 70 F<br />

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La revue dispose <strong>de</strong> correspondants en Suisse et au Canada. Si vous rési<strong>de</strong>z dans ces <strong>de</strong>ux pays,<br />

adressez-vous directement à eux.<br />

En Suisse*, à François CONNE ou Ruhal FLORIS.<br />

Au Canada**, à Jean PORTUGAIS.<br />

* François CONNE, Chercheur en didactique <strong>de</strong>s mathématiques, La Romachère, Etoy.<br />

Ruhal FLORIS, Didactique <strong>de</strong>s mathématiques, équipe <strong>de</strong> Jean Brun, FAPSE, Université <strong>de</strong> Genève, 9, route <strong>de</strong><br />

Drize, CH-1227 Carouge. Tél. (41) 22-705-98-36. Fax (41) 22-300-14-82. E-mail. t1oris@fapse.unige.ch<br />

** Jean PORTUGAIS, Université <strong>de</strong> Montréal, Faculté <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> J'éducation, Département <strong>de</strong> didactique, c.P.<br />

6128, succursale Centre-ville, Montréal (Québec) H3C 317. Tél. (514) 343-7102. Fax (514) 343-7286. E-mail.<br />

portugai@ere.umontreal.ca


SOMMAIRE<br />

L'évaluation externe (l Tonnelle, C. Reymonet))<br />

5<br />

Activité Sans calcul et sans calculatrice . 27<br />

Compétitions mathématiques (l-P. Kahane).........................................................................................<br />

29<br />

Activité Puzzle . 41<br />

Activité Chemin . 41<br />

A propos <strong>de</strong> l'apprentissage du concept d'aire<br />

(P. Moreira Baltar) . 43<br />

Erratum . 69<br />

Actes <strong>de</strong> la 8 ième école d'été <strong>de</strong> didactique <strong>de</strong>s mathématiques . 70<br />

Sommaires <strong>de</strong>s numéros <strong>de</strong> « petit x » <strong>de</strong> 1983 à 1996 . 71<br />

Regards croisés sur le didactique...................................................................................................................<br />

79<br />

Liste <strong>de</strong>s auteurs . 80


4<br />

Le journal « petit x » : un journal pour le collège<br />

Le journal « petit x » a été créé en 1983 par l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> pour favoriser la<br />

diffusion <strong>de</strong> réflexions, <strong>de</strong> comptes rendus <strong>de</strong> travaux et d'activités réalisés dans les<br />

classes du premier cycle <strong>de</strong> l'enseignement secondaire principalement dans le domaine<br />

<strong>de</strong>s mathématiques mais avec une ouverture vers les sciences physiques et la technologie.<br />

Ses principaux objectifs sont:<br />

- en ouvrant largement ses pages à <strong>de</strong>s approches diverses, <strong>de</strong> constituer un lieu<br />

d'échanges et <strong>de</strong> débats sur les problèmes soulevés par l'apprentissage et l'enseignement<br />

<strong>de</strong>s sciences au collège.<br />

- d'ajouter un moyen nouveau <strong>de</strong> formation continue à ceux déjà disponibles dans<br />

les <strong>IREM</strong>, et <strong>de</strong> constituer ainsi un complément aux stages <strong>de</strong> formation et aux<br />

publications thématiques déjà existantes. La revue « petit x » est ainsi un outil précieux<br />

pour les professeurs enseignant dans les IUFM.<br />

- <strong>de</strong> constituer plus particulièrement un moyen <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s travaux sur<br />

l'enseignement notamment en ce qui concerne les recherches en didactique <strong>de</strong>s<br />

mathématiques. La revue « petit x » constitue un lieu d'interactions entre les enseignants<br />

et les chercheurs.<br />

Les articles publiés sont pour l'essentiel <strong>de</strong>s types suivants:<br />

- Vécu dans les classes: présentation et <strong>de</strong>scription d'activités ou <strong>de</strong> séquences<br />

d'enseignement effectivement réalisées dans les classes <strong>de</strong> collège.<br />

- Outils et documents: dans chaque numéro présentation d'activités directement<br />

exploitables dans les classes et régulièrement <strong>de</strong> documents et <strong>de</strong> commentaires sur <strong>de</strong>s<br />

aspects historiques <strong>de</strong> notions.<br />

- Recherches et réflexions : compte rendus <strong>de</strong> travaux portant sur <strong>de</strong>s<br />

problèmes d'enseignement ou d'apprentissages en mathématiques.<br />

La revue « petit x » examine aussi tous les articles qui rentrent dans le cadre <strong>de</strong> ses<br />

préoccupations et déci<strong>de</strong> ou non <strong>de</strong> leur publication, éventuellement sous la forme <strong>de</strong><br />

courrier <strong>de</strong>s lecteurs ou <strong>de</strong> tribune libre.<br />

PROPOSITION n'ARTICLE<br />

Les articles soumis pour publication dans la revue « petit x» doivent être envoyés<br />

en trois exemplaires à l'adresse <strong>de</strong> l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> que vous trouverez dans ce<br />

numéro. Indiquer si l'article a déjà été publié ou s'il a été proposé à d'autres revues.<br />

Les textes sont examinés par <strong>de</strong>ux lecteurs au moins. Dans le cas où ils sont<br />

acceptés pour publication, il est <strong>de</strong>mandé à l'auteur <strong>de</strong> fournir le texte définitif sous la<br />

forme d'un fichier informatique dans un traitement <strong>de</strong> texte courant.<br />

Copyright:<br />

Le « copy right » <strong>de</strong> la revue est détenu par l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> qui accor<strong>de</strong>ra cependant aux auteurs, sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

et sans frais, l'autorisation <strong>de</strong> faire ré-imprimer leurs articles. Ils <strong>de</strong>vront mentionner « petit x» pour première<br />

publication, ainsi que le fait que c'est l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> qui détient le Copyright.


L'ÉVALUATION EXTERNE<br />

Jacques TONNELLE<br />

Professeur au Lycée Joliot Curie - Aubagne<br />

Professeur à l'IUFM et animateur <strong>IREM</strong><br />

Christian REYMüNET<br />

Professeur à l'IUFM et animateur <strong>IREM</strong><br />

Le présent article correspond à une mise en forme <strong>de</strong>s notes utilisées à l'occasion<br />

d'une intervention <strong>de</strong>s auteurs auprès <strong>de</strong> la Commission Inter <strong>IREM</strong> réunie le 17 Mars<br />

1995 à Paris.<br />

Le dispositif présenté ci-après s'inscrit dans le cadre du développement <strong>de</strong> la<br />

recherche en didactique <strong>de</strong>s mathématiques menée au sein <strong>de</strong> l'équipe dirigée par Yves<br />

Chevallard à Marseille. C'est une structure qui fonctionne à son rythme <strong>de</strong> croisière<br />

<strong>de</strong>puis maintenant quatre années consécutives.<br />

Ce dispositif, comme d'autres que nous avons mis en place, s'appuie sur les<br />

éléments <strong>de</strong> la théorie anthropologique développée au sein <strong>de</strong> notre laboratoire.<br />

Avant d'entrer dans le détail <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> notre action, nous commencerons<br />

par préciser quelques points et idées qui en constituent la raison d'être.<br />

1 Quelques idées à la base <strong>de</strong> notre travail<br />

1.1 Une mission pour l'école<br />

Dans notre société, l'école est un lieu spécifiquement désigné pour organiser la<br />

formation <strong>de</strong>s futurs citoyens. A ce titre l'école occupe une place privilégiée pour ce<br />

qui concerne la transmission <strong>de</strong> notre culture.<br />

1.2 Le lieu <strong>de</strong> l'organisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

Dans le cadre plus restrictif <strong>de</strong> chaque discipline, à l'école on organise l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

savoirs qui sont, en principe, reconnus et légitimés par la société. Cette légitimation est<br />

médiée par <strong>de</strong>s rouages ad hoc <strong>de</strong> l'institution scolaire (Ministère <strong>de</strong> l'Éducation<br />

Nationale, corps d'inspection, ...), mais aussi par <strong>de</strong>s associations et organismes<br />

« petit x » n° 43, pp. 5 à 26, 1996 - 1997


6<br />

parallèles à cette institution et qui s'intéressent à son fonctionnement (APMEP ou<br />

<strong>IREM</strong> pour ce qui concerne les mathématiques par exemple).<br />

1.3 Le principe d'une «bonne» visibilité<br />

Pour que la recherche d'efficacité, au regard <strong>de</strong> la mission principale que la société<br />

confie à son école, revête toute l'objectivité que l'on est en droit d'attendre, il est<br />

indispensable que le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> lisibilité <strong>de</strong>s faits (et phénomènes) existant dans chacune<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux institutions, par les membres <strong>de</strong> l'autre, soit le plus grand possible. Faire en<br />

sorte que les élèves, considérés ici comme membres <strong>de</strong> l'institution scolaire, sachent<br />

interpréter <strong>de</strong> mieux en mieux ce qui se passe dans la société est même une mission<br />

fondamentale dont l'école doit se sentir investie.<br />

L'objectivité du regard que porte la société sur son école est donc étroitement liée à<br />

la quantité et la qualité <strong>de</strong>s dispositifs qui organisent la visibilité réciproque entre ces<br />

<strong>de</strong>ux institutions. Lorsqu'une crise intervient, on peut souvent, comme c'est le cas<br />

aujourd'hui, relever les signes d'un affaissement <strong>de</strong> cette visibilité en constatant<br />

l'absence, ou la présence atténuée <strong>de</strong> ces dispositifs. Les mouvements pédagogiques<br />

qui prônaient naguère « l'ouverture <strong>de</strong> l'école sur la vie» furent un témoignage direct<br />

du besoin ressenti en ce domaine.<br />

1.4 Les réponses classiques à ce besoin <strong>de</strong> visibilité<br />

La visibilité (que d'aucuns appellent transparence) <strong>de</strong>s idées, intentions, credo,<br />

moyens et actions, est organisée par la mise en place <strong>de</strong> dispositifs adéquats:<br />

- Programmes scolaires accessibles au plus grand nombre;<br />

- Manuels mis à la disposition <strong>de</strong>s élèves et <strong>de</strong> leurs familles;<br />

- Réunions diverses auxquelles participent les parents;<br />

- Existence d'organismes et associations permettant la plus gran<strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s<br />

informations;<br />

- Système <strong>de</strong>s examens, dont les sujets constituent au fil <strong>de</strong>s ans <strong>de</strong>s recueils et<br />

annales;<br />

1.5 Sur le rôle <strong>de</strong>s examens<br />

Outre la fonction que remplissent les examens comme moyen d'améliorer la lisibilité<br />

<strong>de</strong>s phénomènes scolaires, on peut leur reconnaître la capacité à se présenter comme<br />

instruments, culturellement reconnus, permettant la restitution <strong>de</strong> verdicts (au sens<br />

d'appréciations véridiques, jugeant <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>s assertions produites par les<br />

candidats, avec <strong>de</strong>s vérités dont la preuve ou l'acceptation fait partie du consensus au<br />

sein d'institutions socialement acceptées).<br />

Ils « travaillent» en quelque sorte dans le sens d'une objectivation <strong>de</strong>s rapports<br />

aux savoirs dont la nécessité est amplement justifiée par la mission principale que la<br />

société assigne à son école (voir 1.1). A cet égard, courant le risque <strong>de</strong> paraître<br />

rétrogra<strong>de</strong>s, nous pouvons souligner l'insuffisance <strong>de</strong> leur présence sur la scène <strong>de</strong>s


7<br />

relations société-école. En effet, prenons l'exemple du cas <strong>de</strong>s langues vivantes: un<br />

élève doit aujourd'hui attendre d'atteindre la fin <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s secondaires pour se<br />

trouver confronté, pour la première fois, à un verdict portant sur ses connaissances. Ce<br />

verdict émanant d'un jury constitué par <strong>de</strong>s personnes compétentes, ignorant tout du<br />

parcours didactique du candidat, bénéficie ainsi d'un <strong>de</strong>gré d'objectivité différent<br />

(souvent meilleur) <strong>de</strong> celui du professeur qui a assuré sa formation.<br />

1.6 Sur la nécessaire intimité didactique <strong>de</strong> la classe<br />

Durant les phases d'apprentissage, rien ou presque n'est laissé au regard extérieur à<br />

la classe, si ce n'est, en <strong>de</strong> rares occasions, à l'oeil averti <strong>de</strong> quelques acteurs reconnus<br />

compétents par l'institution (Inspecteurs, conseillers pédagogiques, ...), à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong><br />

contrôle, <strong>de</strong> formation ou <strong>de</strong> recherche.<br />

Cette phase <strong>de</strong> mise en relation du novice, avec les éléments <strong>de</strong> savoirs dont<br />

l'apprentissage est visé, est entièrement laissée sous la responsabilité didactique <strong>de</strong><br />

l'enseignant.<br />

Cette intimité <strong>de</strong> la relation didactique relève d'une nécessité technique liée aux<br />

phénomènes cognitifs. Au moment où chacun <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> la classe doit vivre la<br />

déconcertation qu'impose l'apparition <strong>de</strong> nouveaux savoirs, il faut éloigner <strong>de</strong> la classe<br />

les perturbations supplémentaires qu'engendrerait un regard extérieur plus ou moins<br />

indiscret (ou tout au moins considéré tel). C'est à ce prix que se paient la sérénité et la<br />

confiance qui sont ici les ingrédients indispensables à la bonne marche <strong>de</strong> ce moment<br />

<strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>.<br />

Cette intimité <strong>de</strong> la relation didactique va <strong>de</strong> pair avec une dépendance <strong>de</strong> l'élève par<br />

rapport à toute l'organisation prévue par le professeur.<br />

1.7 Les procédures d'évaluation interne<br />

L'évaluation interne à la classe est un dispositif parmi d'autres qui joue une fonction<br />

régulatrice au sein <strong>de</strong> ce processus d'apprentissage. C'est un lieu <strong>de</strong> communication<br />

professeur - élèves à propos d'un savoir, permettant à chacun <strong>de</strong>s protagonistes <strong>de</strong><br />

régler au mieux son action pour atteindre <strong>de</strong>s buts assignés. Ce dispositif peut à ce titre<br />

être regardé comme décisif dans la fixation <strong>de</strong>s éléments du contrat didactique sur le<br />

court et du moyen terme, comme le soulignent Johsua et Dupin (1993) dans leur<br />

"Introduction à la didactique <strong>de</strong>s sciences et <strong>de</strong>s mathématiques" :<br />

"Les termes du contrat <strong>de</strong>meurent largement implicites avons-nous dit; cela ne<br />

signifie pas qu'ils ne sont pas connus. Dans la fixation <strong>de</strong>s termes du contrat,<br />

l'évaluation joue un rôle décisif sur le court et moyen terme, les éléments plus<br />

généraux et constants du contrat étant délimités par la sédimentation <strong>de</strong>s pratiques<br />

passées <strong>de</strong>puis les débuts <strong>de</strong> l'école primaire." (p. 7)<br />

Les procédures ainsi mises en place par le professeur peuvent aussi être regardées<br />

comme <strong>de</strong>s succédanés permettant à chaque élève <strong>de</strong> se rapprocher <strong>de</strong>s conditions qu'il<br />

pourrait rencontrer lors d'un examen.<br />

Le caractère intime que conserve encore toute épreuve d'évaluation interne à la<br />

classe est cependant à l'origine d'un doute qu'il convient <strong>de</strong> circonscrire afin <strong>de</strong> mieux<br />

le lever.


8<br />

1.8 De l'intime vers le public : la source <strong>de</strong> réduction du doute<br />

Tout allongement excessif <strong>de</strong>s moments d'intimité didactique décrits ci-<strong>de</strong>ssus<br />

engendre en effet l'installation d'un doute sur l'objectivité <strong>de</strong>s rapports établis entre les<br />

trois pôles didactiques: élève, savoir, enseignant.<br />

Ce doute peut prendre plusieurs formes:<br />

- Incertitu<strong>de</strong> du professeur sur les contenus <strong>de</strong> savoir dont il a la charge, mais aussi<br />

sur <strong>de</strong>s exigences qu'il fait peser sur ses élèves à leur propos. N'a-t-il pas, par<br />

exemple, trop négocié à la baisse au travers <strong>de</strong> ses évaluations?<br />

- Doute <strong>de</strong> l'élève: «Ce que le professeur m'apprend n'est il pas un simple effet<br />

<strong>de</strong> ses caprices? Les notes qu'il m'a attribuées <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l'année<br />

correspon<strong>de</strong>nt-elles à une réalité mathématique? »<br />

Pour réduire ce doute, il existe, au sein <strong>de</strong> l'institution <strong>de</strong>s dispositifs qui visent une<br />

certaine objectivation <strong>de</strong> la relation didactique.<br />

Les stages <strong>de</strong> formation continue, les réunions <strong>de</strong> concertation sont <strong>de</strong>s outils que<br />

se donnent <strong>de</strong>s enseignants (<strong>de</strong> plus en plus nombreux) pour réduire leur incertitu<strong>de</strong><br />

quant aux contenus.<br />

Les épreuves communes qu'organisent aujourd'hui <strong>de</strong> nombreux établissements,<br />

avec <strong>de</strong>s procédures d'échanges <strong>de</strong> copies pour les corrections, visent quant à elles à<br />

réduire le doute qui pourrait germer dans l'esprit <strong>de</strong>s élèves.<br />

Les mathématiques qu'enseigne leur professeur correspon<strong>de</strong>nt bien à ce savoir que<br />

d'autres enseignants ont i<strong>de</strong>ntifié dans leurs copies. Les jugements que le professeur<br />

portait sur chacun <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> sa classe sont en gran<strong>de</strong> partie conformes à ceux que<br />

l'on peut i<strong>de</strong>ntifier en observant les copies corrigées par d'autres. L'objectivité visée<br />

par <strong>de</strong> tels processus est ici, bien que sous <strong>de</strong>s formes souvent implicites (car non<br />

formulées), portée au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la scène didactique.<br />

1.9 A propos <strong>de</strong> certaines épreuves communes<br />

La pratique <strong>de</strong> ces épreuves communes dans certaines classes à examens (niveau<br />

troisième) appelle cependant quelques remarques.<br />

Le calibrage <strong>de</strong> leurs énoncés se fait par rapport à un standard qui <strong>de</strong>vient<br />

aujourd'hui bien stéréotypé: le brevet. Or cet examen semble aujourd'hui s'écarter <strong>de</strong><br />

plus en plus d'une certaine réalité scolaire. Pour commencer, l'orientation d'un élève<br />

<strong>de</strong> troisième n'est pas subordonnée à sa réussite à cet examen. Ensuite, d'un point <strong>de</strong><br />

vue plus strictement mathématiques, les capacités requises pour réussir l'épreuve<br />

n'intègrent pas certaines compétences dont l'absence en classe <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> pourra<br />

pourtant se révéler désastreuse.<br />

Ainsi, si <strong>de</strong> tels dispositifs résolvent bien le problème <strong>de</strong> la réduction du doute au<br />

niveau considéré, on ne peut en revanche rien affirmer quant à leur capacité à prévoir<br />

<strong>de</strong> façon efficace l'avenir mathématique <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s élèves.<br />

1.10 Une particularité propre aux classes à examens<br />

Il n'en reste pas moins que <strong>de</strong> nombreux professeurs auront pu remarquer la<br />

relative sérénité qui règne dans les classes à examens. Son origine est à chercher du


9<br />

côté <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong> l'incertitu<strong>de</strong> qui peut parfois venir peser lour<strong>de</strong>ment sur la<br />

relation didactique.<br />

Compte tenu <strong>de</strong> l'existence d'un examen en fin d'année, la sortie <strong>de</strong> l'intimité<br />

didactique, évoquée plus haut, est organisée (c'est une obligation pour le professeur) ­<br />

et, <strong>de</strong> ce fait, le malaise engendré par le doute s'estompe.<br />

1.11 Proposition d'une évaluation externe<br />

Le dispositif d'évaluation externe que nous proposons, a pour ambition <strong>de</strong> venir<br />

répondre à ces problèmes didactiques. Il permet notamment d'introduire au sein <strong>de</strong>s<br />

dispositifs classiquement mis en place et qui accompagnent les divers moments <strong>de</strong> la<br />

relation didactique, un processus intermédiaire permettant une objectivation du regard<br />

porté sur les savoirs en jeu à certains niveaux du cursus scolaire.<br />

II Présentation du dispositif<br />

ILl Les conditions générales <strong>de</strong> participation reproduites ci-après <strong>de</strong>vraient<br />

permettre <strong>de</strong> donner au lecteur une idée assez précise <strong>de</strong>s principes du dispositif.<br />

L'<strong>IREM</strong>, en collaboration avec la MAFPEN, organise au troisième trimestre <strong>de</strong> l'année scolaire en<br />

cours une épreuve d'évaluation externe en mathématiques pour les classes <strong>de</strong> collèges et lycées <strong>de</strong><br />

l'Académie d'Aix-Marseille: les classes concernées cette année sont, pour les collèges la quatrième et<br />

la troisième, et pour les lycées la secon<strong>de</strong> et la première S. La participation à cette épreuve suppose<br />

l'acceptation <strong>de</strong>s conditions suivantes.<br />

1. La date, l'heure et la durée <strong>de</strong> l'épreuve sont fixées par l'<strong>IREM</strong> et sont communes à l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s classes ayant souhaité participer. Elles seront précisées avant la fin du premier trimestre.<br />

L'administration <strong>de</strong> l'établissement s'engage à libérer le créneau horaire réservé à la passation <strong>de</strong><br />

l'épreuve et à organiser les modalités <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong> celle-ci.<br />

2. Le programme <strong>de</strong> l'épreuve consiste en une liste <strong>de</strong> thèmes d'étu<strong>de</strong> pris dans le programme<br />

officiel <strong>de</strong>s classes considérées. Chacun <strong>de</strong> ces thèmes est précisé par un corpus d'exercices et <strong>de</strong><br />

problèmes.<br />

3. Le choix <strong>de</strong>s thèmes et le contenu <strong>de</strong>s corpus correspondants sont établis par une équipe<br />

constituée <strong>de</strong> professeurs et d'animateurs <strong>IREM</strong>, durant <strong>de</strong>ux journées <strong>de</strong> travail. Ils seront<br />

communiqués à tous les professeurs concernés à l'issue <strong>de</strong> ces réunions prévues dans les locaux <strong>de</strong><br />

l'<strong>IREM</strong> (Luminy), en novembre pour cette année. La participation aux réunions d'au moins un<br />

représentant par établissement est indispensable.<br />

4. Les exemplaires nécessaires <strong>de</strong> l'énoncé <strong>de</strong> l'épreuve, ainsi qu'un barème <strong>de</strong> notation, sont<br />

communiqués à chacun <strong>de</strong>s professeurs concernés, et pour chacune <strong>de</strong>s classes, dans une enveloppe<br />

fermée que le professeur n'ouvre qu'au moment <strong>de</strong> la passation <strong>de</strong> l'épreuve, en présence <strong>de</strong>s élèves. Les<br />

matériels nécessaires (calculettes, etc.) sont précisés sur cette enveloppe, qui est remise au professeur<br />

avant la passation.<br />

5. La correction <strong>de</strong>s copies d'une classe est assurée par l'un <strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong> l'établissement<br />

participant à l'épreuve, sur la base d'un barème proposé par l'équipe « évaluation externe» <strong>de</strong> l'<strong>IREM</strong>.<br />

Comme cela s'est réalisé les années précé<strong>de</strong>ntes, <strong>de</strong>s procédures d'échange <strong>de</strong> copies entre<br />

établissements peuvent être envisagées.


10<br />

6. Pour chaque classe, les notes assignées, ainsi qu'un échantillon <strong>de</strong> copies, sont transmises à<br />

l'<strong>IREM</strong> par le professeur <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong>ux semaines au plus après la passation.<br />

7. Une analyse <strong>de</strong>s données transmises est communiquée par l'<strong>IREM</strong> aux professeurs concernés<br />

avant la fin <strong>de</strong> l'année scolaire. Pour <strong>de</strong>s raisons évi<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> déontologie, tous les résultats auxquels<br />

donne lieu ce processus d'évaluation externe sont anonymés. Chacun peut cependant se donner les<br />

moyens <strong>de</strong> se reconnaître au sein <strong>de</strong> l'ensemble, mais personne ne peut désigner qui que ce soit du<br />

doigt.<br />

8. Dans toute la mesure du possible, la participation <strong>de</strong> la classe à l'épreuve est inscrite au projet<br />

d'établissement du collège ou du lycée.<br />

II.2 Les différentes phases du dispositif<br />

Le schéma suivant donne les différentes étapes du déroulement du dispositif, et<br />

complète la <strong>de</strong>scription en donnant une idée <strong>de</strong>s rôles respectifs joués par les différents<br />

protagonistes <strong>de</strong> l'action.<br />

APPEL D'OFFRE<br />

lancé le jour <strong>de</strong> la prérentrée auprès d'un certain nombre d'établissements<br />

lPério<strong>de</strong> <strong>de</strong> un mois à un mois et <strong>de</strong>mi réservée à<br />

l'inscription <strong>de</strong>s volontaires (pour l'épreuve ou<br />

pour l'épreuve et les journées <strong>de</strong> travail)<br />

CRÉATION D'UN STAGE MAFPEN<br />

(Deux journées avant décembre pour les travaux sur les corpus<br />

+ une journée en juin pour dresser un bilan)<br />

ENVOI DES CORPUS QUI NE FERONT L'OBJET D'AUCUNE MODIFICATION<br />

1 Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> temps nécessaire à la MAFPEN pour<br />

, organiser le stage<br />

Fin octobre - novembre<br />

DEUX JOURNÉES DE TRAVAIL SUR LES CORPUS<br />

ENVOI DES CORPUS D'EXERCICES<br />

1 Constitution <strong>de</strong>s énoncés <strong>de</strong>s épreuves par <strong>de</strong>s<br />

, animateurs regroupés en binômes (un par niveau)<br />

Avril- mai<br />

PASSATION DES ÉPREUVES<br />

CORRECTION ET RENVOI DES RÉSULTATS<br />

1 Pério<strong>de</strong> réservée à la collecte, au regroupement et<br />

, à une première analyse <strong>de</strong>s résultats


Il<br />

Juin<br />

DERNIÈRE JOURNÉE DE TRAVAIL<br />

AVEC LES PARTICIPANTS<br />

(Portant sur le compte rendu <strong>de</strong>s résultats et la présentation d'éventuels<br />

réajustements)<br />

II.3 La liste présentée ci-après, <strong>de</strong>s thèmes ayant fait l'objet <strong>de</strong> notre travail au<br />

cours <strong>de</strong> l'année scolaire 94-95, met en évi<strong>de</strong>nce la limitation volontaire <strong>de</strong> leur nombre<br />

pour chaque niveau. Compte tenu <strong>de</strong> la date relativement avancée <strong>de</strong> passation <strong>de</strong><br />

l'épreuve (autour <strong>de</strong>s vacances <strong>de</strong> printemps) et dans le souci <strong>de</strong> faciliter l'inscription<br />

du plus grand nombre <strong>de</strong>s professeurs pressentis, il est nécessaire <strong>de</strong> conserver son<br />

caractère consensuel à l'ensemble du dispositif. La limitation du nombre <strong>de</strong>s thèmes<br />

d'étu<strong>de</strong> répond assez bien à cette contrainte.<br />

Voici donc cette liste, à la base du contrat passé avec les enseignants volontaires:<br />

LISTE DES THEMES DE QUATRIEME<br />

* Développements - Factorisations.<br />

* Equations - Mise en équation d'un problème.<br />

* Triangle rectangle - Cercle circonscrit - Pythagore.<br />

* Projections - Droite <strong>de</strong>s milieux.<br />

LISTE DES THEMES DE TROISIEME<br />

* Enoncé <strong>de</strong> Thalès - Utilisation dans le plan.<br />

* Coordonnées, équations <strong>de</strong> droites.<br />

* Equations, inéquations, systèmes.<br />

* Trigonométrie.<br />

LISTE DES THEMES DE SECONDE<br />

* Problèmes amenant à <strong>de</strong>s équations, <strong>de</strong>s inéquations ou <strong>de</strong>s systèmes avec<br />

l'utilisation éventuelle <strong>de</strong> factorisations et <strong>de</strong> développements.<br />

* Fonctions usuelles et s'y ramenant, sans oublier l'exploitation graphique.<br />

* Calcul vectoriel.<br />

* Transformations : homothéties, symétries et translations.<br />

LISTE DES THÈMES DE PREMIERE S<br />

* Fonctions polynômes et second <strong>de</strong>gré.<br />

* Fonctions numériques (limites, dérivées, étu<strong>de</strong>).<br />

* Calcul vectoriel dans le plan (barycentre, produit scalaire).<br />

* Transformations planes.


12<br />

II.4 Le bilan <strong>de</strong> l'action<br />

- L'évaluation externe en chiffres<br />

Bien que conservant un caractère relativement intime par rapport à ce que<br />

représente une académie, l'opération évaluation externe n'en reste pas moins un<br />

dispositif qui touche un nombre non négligeable <strong>de</strong>s acteurs (professeurs ou élèves) du<br />

système éducatif. Le tableau <strong>de</strong> nombres suivant, qui concerne l'année 1993-1994,<br />

précisera davantage ce propos.<br />

BILAN CHIFFRÉ DE L'ÉVALUATION EXTERNE 1993-1994<br />

17 ÉTABLISSEMENTS<br />

ENGAGÉS<br />

Il COLLÈGES<br />

6 LYCÉES<br />

139 classes<br />

4056 élèves et<br />

93 professeurs<br />

100 réponses au<br />

questionnaire<br />

40 classes <strong>de</strong> 38 classes <strong>de</strong> 42 classes <strong>de</strong> 19 classes <strong>de</strong><br />

quatrième troisième secon<strong>de</strong> première<br />

1117 élèves et 1021 élèves et 1358 élèves et 560 élèves et<br />

28 professeurs 30 professeurs 36 professeurs 19 professeurs<br />

33 classes soit 28 classes soit 32 classes soi t 15 classes soit<br />

842 élèves 713 élèves 892 élèves 399 élèves<br />

Cette action a nécessité le tirage <strong>de</strong> 33000 photocopies.<br />

- Le retour <strong>de</strong>s résultats<br />

Les réponses collectées auprès <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s professeurs ayant participé,<br />

donnent lieu à une exploitation anonymée permettant la confection d'un document (200<br />

pages environ) qui, par les soins <strong>de</strong> leur chef d'établissement, est ensuite mis à la<br />

disposition <strong>de</strong>s personnels enseignants dans le CDI avant la fin <strong>de</strong> l'année scolaire. Un<br />

travail d'analyse <strong>de</strong>s épreuves et <strong>de</strong>s résultats obtenus constitue le <strong>de</strong>rnier volet <strong>de</strong> cette<br />

action et un compte rendu <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière phase est présenté lors <strong>de</strong> la première <strong>de</strong>mijournée<br />

<strong>de</strong> rencontre avec les professeurs au cours <strong>de</strong> l'année scolaire suivante. En<br />

effet, parce qu'il doit être confectionné dans <strong>de</strong>s délais relativement serrés, le bilan<br />

annuel envoyé dans les établissements ne contient que les valeurs récupérées brutes <strong>de</strong><br />

tout commentaire didactique, hormis une introduction générale..<br />

III Quelques réflexions et analyses suscitées par le dispositif<br />

II!.1 Avant <strong>de</strong> poursuivre, il convient <strong>de</strong> mieux préciser le caractère réciproque <strong>de</strong><br />

l'action décrite dans cet article. D'un côté le système d'enseignement, tel qu'il se<br />

présente sous son jour le plus ordinaire, s'engage, par le biais d'une partie <strong>de</strong> ses<br />

représentants, dans une procédure lui permettant <strong>de</strong> retirer un certain nombre<br />

d'informations utiles pour la régulation du pilotage <strong>de</strong>s classes. De l'autre une équipe<br />

proche <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> la recherche en didactique <strong>de</strong>s mathématiques retire <strong>de</strong>s<br />

informations sur le système qu'elle se donne pour but principal d'étudier. Ce simple


13<br />

constat permet <strong>de</strong> comprendre le caractère nécessairement interactif du dispositif.<br />

Aucun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux groupes engagés ne sort inchangé <strong>de</strong> « l'aventure ».<br />

Pour l'équipe <strong>IREM</strong>, l'opération évaluation externe constitue un lieu privilégié pour<br />

l'observation, au même titre qu'un laboratoire peut l'être pour d'autres domaines <strong>de</strong><br />

recherche. Comme toute observation scientifique, l'observation didactique se nourrit<br />

d'hypothèses à tester et impose, pour ce faire, la fabrication d'outils adéquats<br />

permettant la sollicitation du système étudié afin d'en interpréter ensuite les réponses. Il<br />

suffit alors que la sollicitation soit mal calibrée et l'expérience échoue (rien ne peut<br />

confirmer ou infirmer l'hypothèse <strong>de</strong> départ). Il n'y a, a priori, aucune raison que cela<br />

arrive moins en didactique que dans d'autres domaines. L'essentiel pour le laborantin<br />

est d'éviter <strong>de</strong> faire « exploser le laboratoire ». Le progrès d'un tel travail est lié à <strong>de</strong>s<br />

conditions d'un équilibre assez fragile qu'il convient <strong>de</strong> prendre en compte et respecter.<br />

Outre le fait que le dispositif peut être regardé comme un « banc d'essai », on peut<br />

relever sa capacité à se présenter aussi comme un lieu où naissent <strong>de</strong> nombreuses<br />

conjectures.<br />

111.2 Afin d'illustrer ce propos et montrer quelques unes <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s diverses <strong>de</strong><br />

cet outil, nous prendrons l'exemple suivant, tiré <strong>de</strong> l'épreuve proposée en 94 en classe<br />

<strong>de</strong> quatrième. Voici le texte <strong>de</strong> l'épreuve qui fut proposée cette année-là:<br />

EXERCICE 1<br />

CI et Cz sont <strong>de</strong>ux cercles <strong>de</strong> centres respectifs 01 et Oz sécants en A et B. La droite (AOI)<br />

coupe le cercle CI en A,. La droite (AOz) coupe Cz en A z.<br />

al"<br />

" 02<br />

1. Compléter la figure ci-<strong>de</strong>ssous:<br />

II. Dans la suite <strong>de</strong> l'exercice les questions 1) et2) peuvent être traitées indépendamment l'une<br />

<strong>de</strong> l'autre.<br />

1) Prouver que les droites (AIAz) et (O,Oz) sont parallèles.<br />

2)<br />

a) Quelle est la nature du triangle ABAI ? Pourquoi?<br />

b) Après avoir fait un raisonnement analogue pour un autre triangle <strong>de</strong> la figure, prouver que<br />

l'angle AzBAI est plat. Qu'en déduit-on sur la position <strong>de</strong>s points AI' B et A z ?


14<br />

EXERCICE 2<br />

Calculer le périmètre du trapèze ABCD ci-<strong>de</strong>ssous, en détaillant les raisonnements et les<br />

calculs qui permettent <strong>de</strong> le faire:<br />

A 70 B<br />

28~C<br />

K<br />

EXERCICE 3<br />

a) Développer et réduire (lorsque cela est nécessaire) les expressions suivantes:<br />

A = a (b + 3) ; B = b (3b - 5 - 3d) C= !:(~- b).<br />

35'<br />

D = 7d + 2 (4d - 1) - 4 (7d - 2) + 15d E = (3x + 4)(x - 5)<br />

b) Factoriser les expressions suivantes<br />

F = 2ab - 3a<br />

; G = 25xy - 35 ay + 20 y<br />

c) Dans cette question, toutes les lettres représentent <strong>de</strong>s entiers relatifs.<br />

Règle:<br />

Pour montrer qu'un nombre est pair on l'écrit sous la forme 2xk (produit par<br />

<strong>de</strong>ux d'un entier k).<br />

Exemple: 14 x - 8 Y est un nombre pair car 14 x -8 y = 2 x (7 x - 4 y).<br />

pair:<br />

Donner l'écriture <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s expressions suivantes qui montre qu'elle représente un nombre<br />

A=2x+12y-4<br />

B=8x-2<br />

C=6y<br />

D=x+2y+3x<br />

Les résultats globaux auxquels nous eûmes accès sont résumés dans les<br />

histogrammes suivants, qui font partie <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> la documentation renvoyée<br />

dans les établissements au titre <strong>de</strong> bilan.<br />

...<br />

crn~ 1<br />

Pour la totalité <strong>de</strong> l'épreuve<br />

-;­ 1'=<br />

11=<br />

11=<br />

...... "" ... ~<br />

tn:<br />

Moyenne 10


15<br />

140<br />

120<br />

100<br />

ID<br />

60<br />

40<br />

20<br />

o<br />

...<br />

iL:""::L<br />

-<br />

~<br />

Pour l'exercice 1<br />

-<br />

~<br />

Moyenne: 3,2<br />

:ri<br />

-<br />

o 2 3 4 5 6 7<br />

Pour l'exercice 2<br />

200 A'I.......------------...,<br />

150<br />

100<br />

9><br />

o0II'I--'-'-........-'-'--'-'---..'-'---.......--..


16<br />

L'exercice 3, tout au moins pour ses <strong>de</strong>ux premières questions, est constitué<br />

d'injonctions simples censées provoquer" un automatisme longuement travaillé à ce<br />

niveau d'étu<strong>de</strong>. En revanche, la tâche requise dans l'exercice 2 doit amener l'élève,<br />

avant toute chose, à se saisir <strong>de</strong> l'outil adéquat pour régler la question. La référence au<br />

théorème <strong>de</strong> Pythagore, n'est pas mentionnée dans l'énoncé, et, <strong>de</strong> plus, l'indice qui<br />

aurait pu permettre à l'élève d'utiliser cet outil, à savoir la présence <strong>de</strong> triangles<br />

rectangles dans la figure qu'il s'agit d'étudier, est seulement signalée par la présence,<br />

sur le <strong>de</strong>ssin, <strong>de</strong>s signes marquant <strong>de</strong>ux angles droits. Les résultats observés montrent<br />

qu'un tiers <strong>de</strong>s élèves ne dépasse pas cet obstacle. On peut affirmer que la première<br />

capacité testée dans cet exercice 2 est relative à la prise d'initiatives, que nous appelons<br />

l'autonomie didactique <strong>de</strong> l'élève. Cette autonomie va <strong>de</strong> pair avec la définition pour<br />

chaque élève <strong>de</strong> rapports aux savoirs robustes, résistant au plus grand nombre <strong>de</strong><br />

perturbations. L'hétérogénéité <strong>de</strong>s élèves au regard <strong>de</strong> cette capacité semble répartie <strong>de</strong><br />

façon très particulière au sein <strong>de</strong>s classes qui ont été observées, comme en atteste<br />

['annexe 1 (p 21) du présent article. La nette différence observée entre les profils <strong>de</strong>s<br />

classes 402 et 410 pour l'exercice 2 <strong>de</strong>vient quasiment inexistante pour les profils<br />

attachés à l'exercice 3. On peut notamment conjecturer que dans certaines classes (410,<br />

413,414,425) les pratiques qui auraient pu développer cette robustesse <strong>de</strong>s rapports<br />

personnels au savoir sont absentes. Le grand nombre <strong>de</strong>s problèmes didactiques qui se<br />

posent au quotidien dans la classe, ainsi que les habitus provoqués par les nouvelles<br />

techniques <strong>de</strong> gestion didactique <strong>de</strong>s savoirs, ne permettent malheureusement pas <strong>de</strong><br />

travailler cet aspect toujours autant qu'il serait nécessaire. Il ne faudrait pas néanmoins<br />

que les pratiques <strong>de</strong>s enseignants dans certains types <strong>de</strong> classes ou certains collèges,<br />

les amènent à perdre <strong>de</strong> vue cet élément essentiel, sans lequel toute activité scientifique<br />

authentique reste impossible.<br />

En annexe 2 (p. 25) le lecteur trouvera un ensemble d'histogrammes explicitant,<br />

pour chaque classe, les taux moyens <strong>de</strong> réussite pour chaque partie <strong>de</strong> l'épreuve. Un<br />

examen attentif <strong>de</strong> ce document permet <strong>de</strong> voir, par exemple que pour 26 classes sur 33<br />

les performances <strong>de</strong>s élèves diminuent lorsqu'on passe <strong>de</strong> la question b à la question c<br />

<strong>de</strong> l'exercice 3. Il s'agit pourtant dans la question c comme dans la question b <strong>de</strong><br />

factoriser <strong>de</strong>s expressions algébriques, mais en c, bien qu'un exemple soit fourni, ce<br />

geste n'est pas explicitement <strong>de</strong>mandé. Les sept classes restantes, pour lesquelles il y a<br />

inversion du processus, correspon<strong>de</strong>nt à un groupe réussissant globalement moins<br />

bien que l'autre. Ces élèves ne réussissent cependant pas mieux la question c que ceux<br />

<strong>de</strong> l'autre groupe. Tous les élèves ont profité également <strong>de</strong> l'exemple donné pour<br />

résoudre cette question. Là encore, comme dans l'exercice 2, c'est la robustesse <strong>de</strong>s<br />

rapports personnels <strong>de</strong> certains élèves au savoir algébrique qui est mise à mal.<br />

Un autre document d'analyse, produit à partir <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> la même épreuve,<br />

mérite un instant d'attention. Bien que venant confirmer certaines conjectures sur le<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s populations d'élèves dans les établissements et dans les<br />

classes, ce document constitue une surprise, par le caractère exagéré que prend cette<br />

confirmation.<br />

Voici ce document:


17<br />

Distribution <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> quatrième 1 sur l'échelle <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> réussite<br />

-<br />

425<br />

419<br />

-<br />

427<br />

424 - 430<br />

433<br />

428<br />

.----­<br />

432<br />

431<br />

421<br />

429 422 415 418 417<br />

423<br />

414<br />

413<br />

416<br />

410<br />

408<br />

412<br />

406<br />

404<br />

411<br />

403<br />

401<br />

409<br />

405<br />

402<br />

426<br />

420<br />

407<br />

10% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%1<br />

Global<br />

- 430<br />

427<br />

422<br />

-<br />

415 432<br />

413 431<br />

429 412 428<br />

425 410 418<br />

-<br />

424 419 406 403 433<br />

423 416 405 402 421 417 426<br />

408 414 404 401 411 409 407 r420l<br />

10% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%1<br />

-<br />

-<br />

423<br />

419<br />

425 413<br />

414 410<br />

0% 10%<br />

427<br />

422<br />

20%<br />

-<br />

433<br />

429<br />

415<br />

412<br />

408<br />

30%<br />

-<br />

430<br />

424 428<br />

416 417<br />

40% 50%<br />

Exercice 1<br />

-<br />

432<br />

421<br />

420<br />

418<br />

411<br />

406<br />

405 431 426<br />

404 409 407<br />

403 401 402<br />

60% 70% 80% 90% 100%1<br />

Exercice 2<br />

1. Chaque nombre représente le codage d'une classe <strong>de</strong> quatrième


18<br />

433<br />

430<br />

424<br />

418<br />

415 r--­<br />

-<br />

423<br />

412 432<br />

411 431<br />

'--­<br />

422 416 405 428<br />

- 429<br />

414 427 404 421 426<br />

413 410 403 417 409<br />

419 425 408 406 401 402 407 420 1<br />

10% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%1<br />

Exercice 3<br />

La forte dispersion <strong>de</strong>s classes sur cette échelle révèle la très gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s<br />

pratiques mathématiques à l'intérieur <strong>de</strong> chacune d'elles. L'ampleur <strong>de</strong> ce phénomène<br />

est telle que l'i<strong>de</strong>ntité-même du niveau <strong>de</strong> quatrième en mathématiques s'en trouve<br />

affectée. Que penser aujourd'hui du quotidien mathématique d'un jeune homme ou<br />

d'une jeune fille qui affirmerait être en classe <strong>de</strong> quatrième? Selon qu'il sera dans la<br />

classe 425 ou 426, on peut imaginer que les rapports qu'il (ou elle) entretiendra avec<br />

les savoirs mathématiques inscrits au programme officiel seront <strong>de</strong> natures bien<br />

différentes.<br />

IV Conclusion<br />

Le dispositif « évaluation externe» tel qu'il existe aujourd'hui est un processus<br />

interactif en évolution. C'est une création née <strong>de</strong> l'ingénierie didactique à l'oeuvre dans<br />

notre laboratoire dont les performances sont à améliorer. Les fonctions qu'il remplit<br />

dépassent cependant déjà le cadre <strong>de</strong> celles qui lui étaient assignées lors <strong>de</strong> sa<br />

conception. Par exemple, le rôle <strong>de</strong> point d'observation du système éducatif qu'il joue<br />

pour les équipes <strong>de</strong> recherche en didactique <strong>de</strong>s mathématiques, se précise en même<br />

temps qu'il se complète. L'observation <strong>de</strong>s pratiques à l'oeuvre au sein <strong>de</strong> ce système<br />

permet <strong>de</strong> définir un champ <strong>de</strong> possibilités mais aussi certaines limites indépassables.<br />

L'attention particulière qu'il faudrait porter aux parcours curriculaires potentiels que<br />

permettent <strong>de</strong> définir les programmes, leurs traductions au niveau <strong>de</strong>s curriculums<br />

réels, ainsi que les effets que produisent sur le système les changements auxquels ils<br />

sont soumis, est une étu<strong>de</strong> qu'il nous reste largement à mener à partir <strong>de</strong> cet<br />

observatoire.<br />

Les réunions <strong>de</strong> travail sur les corpus d'exercices à la base du contrat, par le fait<br />

qu'elles permettent l'ouverture d'un espace dialectique, constituent un lieu privilégié<br />

pour la diffusion <strong>de</strong> la culture didactique. La pertinence <strong>de</strong> cette culture est mise à<br />

contribution à propos <strong>de</strong>s analyses sur le contenu <strong>de</strong>s thèmes, mais aussi sur les<br />

pratiques didactiques que leur étu<strong>de</strong> peut engendrer. Ces analyses sont nécessaires


19<br />

pour décrire au mieux, à propos d'un thème, l'espace intellectuel (techniques mises à<br />

disposition par la technologie étudiée, domaines d'application, caractère générique ou<br />

exceptionnel <strong>de</strong>s gestes imposés dans les corpus, ...) qu'il conviendra <strong>de</strong> prendre en<br />

compte pour concevoir le sujet.<br />

Outre ce rôle formateur, le travail dans ces rencontres permet la constitution d'un<br />

fonds <strong>de</strong> réflexions que les promoteurs et animateurs <strong>de</strong> l'évaluation externe espèrent<br />

consoli<strong>de</strong>r au fil <strong>de</strong>s années. L'expérience gagnée en la matière ne peut que favoriser la<br />

maîtrise <strong>de</strong> ce dispositif et <strong>de</strong> ses évolutions.<br />

Par les enseignants participant à l'opération jusqu'à son terme (c'est-à-dire le retour<br />

<strong>de</strong>s questionnaires à l'<strong>IREM</strong>), l'évaluation que nous leur proposons est jugée pour une<br />

très gran<strong>de</strong> majorité intéressante, nécessaire pour certains et même indispensable pour<br />

quelques uns. Les raisons invoquées par ces professeurs pour justifier cette<br />

appréciation se réfèrent pratiquement toutes au caractère objectif que présentent, à leurs<br />

yeux, et pour leurs élèves, les notes obtenues à cette épreuve. Outre l'avantage<br />

souligné d'engager <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> concertation entre les professeurs au sein d'un<br />

établissement, leur participation est ressentie comme un moyen d'organiser dans leur<br />

classe la sortie <strong>de</strong> l'intimité didactique.<br />

Il arrive parfois que certaines clauses du contrat ne soient pas remplies. Ce sera, par<br />

exemple du côté <strong>de</strong>s professeurs, un thème non traité ou traité dans l'urgence, ou, du<br />

côté <strong>de</strong>s concepteurs, un sujet relevé comme peu conforme aux corpus préétablis. Cette<br />

imperfection doit être regardée comme une <strong>de</strong>s perturbations <strong>de</strong> l'équilibre dans lequel<br />

se trouve tout processus social. A ce titre, elle n'invali<strong>de</strong>, en aucun cas, la totalité <strong>de</strong><br />

l'opération. Ce dispositif, comme nous l'avons déjà dit, ne se présente pas comme<br />

parfait mais susceptible <strong>de</strong> perfection.<br />

De même, un verdict concernant la robustesse du rapport au savoir <strong>de</strong> l'élève n'a<br />

rien d'absolu. L'évaluation externe fournit ici non pas la vérité, mais une vérité. C'est<br />

dans cet esprit qu'il faut éventuellement abor<strong>de</strong>r la question <strong>de</strong> la légitimité <strong>de</strong> certaines<br />

questions mathématiques qui font l'objet <strong>de</strong>s épreuves. D'ailleurs la surprise <strong>de</strong>s<br />

élèves, face à une épreuve <strong>de</strong> provenance extérieure à la classe, ne recouvre pas<br />

nécessairement la surprise <strong>de</strong> leur professeur.<br />

Comme tous les objets introduits dans le système d'enseignement, le dispositif<br />

d'évaluation externe subit la dure loi <strong>de</strong> l'obsolescence (certains enseignants en<br />

viennent par exemple à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quelle est l'utilité du corpus). Pour endiguer les<br />

conséquences <strong>de</strong> cette usure morale, il est utile, dans un premier temps <strong>de</strong> revenir aux<br />

termes du contrat. Bien assimilé par les professeurs qui acceptent le dispositif, le<br />

maniement <strong>de</strong> celui-ci <strong>de</strong>vient non problématique. Si, malheureusement, cela ne suffit<br />

pas, il appartient aux contractants - professeurs ou animateurs - <strong>de</strong> savoir trancher en<br />

décidant, pour les uns <strong>de</strong> laisser leur place à <strong>de</strong> nouveaux volontaires, ou pour les<br />

autres <strong>de</strong> proposer le dispositif à d'autres enseignants. Ce processus <strong>de</strong><br />

renouvellement, qui touche chaque année une minorité d'enseignants, s'est jusqu'à<br />

présent déroulé sans heurt.<br />

Quoi qu'il en soit, on peut cependant craindre alors que cette obsolescence ne<br />

provoque dans l'esprit <strong>de</strong>s participants l'évacuation, l'oubli <strong>de</strong>s questions vives que<br />

cette structure véhicule:


20<br />

- Quels moyens techniques, quels conseils faut-il fournir aux élèves, quels<br />

dispositifs faut-il leur proposer, pour favoriser l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s thèmes retenus et le<br />

développement <strong>de</strong> rapports personnels aux savoirs qui les constituent et qui soient<br />

conformes aux attentes?<br />

- Quels sont les rapports personnels <strong>de</strong>s élèves aux connaissances dont l'étu<strong>de</strong> est<br />

visée et qui caractérisent une meilleure robustesse?<br />

- Etc.<br />

L'ai<strong>de</strong> à l'enseignement, que nous prétendons servir avec le dispositif que nous<br />

venons <strong>de</strong> décrire, est d'abord un problème ouvert dont il convient <strong>de</strong> poursuivre<br />

l'analyse, et ce avec <strong>de</strong>s outils adaptés que nous fournit la théorie didactique. C'est une<br />

tâche permanente que l'instance organisatrice que nous représentons essaie <strong>de</strong><br />

poursuivre avec vigilance et fermeté, et en collaboration avec tous les acteurs<br />

concernés. La variété <strong>de</strong>s compétences qu'abrite un <strong>IREM</strong> est une source <strong>de</strong> richesse<br />

culturelle incontestable, qui se révèle, <strong>de</strong> ce fait, une ai<strong>de</strong> précieuse pour<br />

l'accomplissement <strong>de</strong> cette mission.<br />

Références<br />

CARDINET J. (1987) Evaluation externe, interne, ou négociée ?, in Hommage à Jean<br />

Cardinet (1990) Extrait du texte <strong>de</strong> la Conférence donnée à Nice le 1er décembre 1987,<br />

sous le titre Evaluation externe et auto-évaluationdans le système scolaire. Conférence<br />

finale du Projet N°8 relatif à L'innovation dans l'enseignement primaire, Strasbourg:<br />

Conseil <strong>de</strong> l'Europe 1987 .<br />

CASTELLA C. et LAURENT S.(1990) in Evaluation et projet d'établissement<br />

document édité par la MAFPEN et diffusé dans les collèges <strong>de</strong> l'académie d'Aix­<br />

Marseille.<br />

CHEVALLARD y. (1986) Vers une analyse <strong>de</strong>s faits d'évaluation, in J.M. De Ketele<br />

(éd), L'évaluation: approche <strong>de</strong>scriptive ou prescriptive ?, De Boeck-Wesmael,<br />

Bruxelles.<br />

CHEVALLARD Y. (1989) Le concept <strong>de</strong> rapport au savoir - Rapport personnel,<br />

rapport institutionnel, rapport officiel, Séminaire <strong>de</strong> didactique <strong>de</strong> mathématiques et <strong>de</strong><br />

l'informatique 1989-90, <strong>Grenoble</strong>, Université <strong>Joseph</strong> <strong>Fourier</strong>.<br />

CHEVALLARD Y. (1990) Evaluation, véridiction, objectivation, in J. Colomb et J.<br />

Marsenach (eds), L'évaluation en révolution, INRP, Paris.<br />

CHEVALLARD Y. et FELDMANN S. (1986) Pour une analyse didactique <strong>de</strong><br />

l'évaluation, Publication <strong>de</strong> l'<strong>IREM</strong> d'Aix -Marseille.<br />

JOHSUA S. et DUPIN J.J. (1993) Introduction à la didactique <strong>de</strong>s sciences et <strong>de</strong>s<br />

mathématiques, Presses Universitaires <strong>de</strong> France, Paris


21<br />

ANNEXE 1<br />

Evaluation externe . Classes <strong>de</strong> quatrième<br />

Profils <strong>de</strong>s classes pour l'exercice 2<br />

Classe 401 Classe 402<br />

Classe 403<br />

Moyenne 4,27<br />

Moyenne 5,20 Moyenne 4,13<br />

10 r-------------~ 20···-·--·--------·---­<br />

x ,<br />

fi l<br />

4l<br />

10<br />

:t..JJ ol.. _......CL. ___<br />

o 1 2 o 1 2 3 4 5<br />

15<br />

Classe 404 Classe 406<br />

Classe 405<br />

Moyenne 3,62 Moyenne 3,80<br />

Moyenne 3,73<br />

10 , ............................................................•......................................<br />

12'·----<br />

4<br />

21<br />

o. 1<br />

o l. =;:L_.,I ....<br />

, 4 5<br />

1<br />

5 f<br />

Classe 407 Classe 408 Classe 409<br />

Moyenne 4,97 Moyenne 1,88 Moyenne 4,28<br />

1?<br />

1~1<br />

X'<br />

. fi j<br />

_.1 L<br />

I<br />

.J<br />

o 1 2 4 :; tl<br />

411<br />

~ ')<br />

ol.• . ~,<br />

Classe 410 Classe 411<br />

Moyenne 1,07 Moyenne 3,94<br />

20,.···················································.......................................................................•<br />

Classe 412<br />

Moyenne 2,15<br />

10<br />

5<br />

J o<br />

Classe 414<br />

Classe 413 Classe 415<br />

Moyenne 0,54<br />

Moyenne 0,63<br />

Moyenne 2,12<br />

o


22<br />

Classe 416<br />

Moyenne 2,45<br />

l<br />

Classe 417<br />

Classe 418<br />

Moyenne 3,20 Moyenne 3,75<br />

14>---------­<br />

12<br />

10<br />

Classe 419<br />

Moyenne 0,71<br />

1.11<br />

1<br />

4 5<br />

0'<br />

Classe 420<br />

Moyenne 3,89<br />

12,-----­<br />

lOi<br />

d<br />

Classe 421<br />

Moyenne 3,87<br />

Classe 422<br />

Moyenne 1,53<br />

Classe 425<br />

Moyenne 0,26<br />

Classe 423<br />

Classe 424<br />

Moyenne 0,89<br />

Moyenne 2,63<br />

12'!"····<br />

i<br />

lOf<br />

X+<br />

6 1<br />

1<br />

4f<br />

,". :<br />

[...J<br />

1 5 6<br />

••<br />

-- .1..<br />

2 ~<br />

0'" o 11 2 6<br />

2()~<br />

Classe 426<br />

Moyenne 5,14<br />

Classe 427<br />

Moyenne 1,76<br />

12 >-,-------------~<br />

1<br />

1<br />

15~<br />

loi<br />

loi<br />

5 ~<br />

-<br />

,<br />

0 0 1<br />

Classe<br />

429 Classe 430<br />

Classe 428 Moyenne 1,98<br />

Moyenne 2,42<br />

Moyenne 3,50<br />

20<br />

J(H 1<br />

,<br />

1<br />

4<br />

Classe 431<br />

Classe 432<br />

Classe 433<br />

Moyenne 4,63<br />

14,,,·,,,<br />

Moyenne 4,16<br />

Moyenne 2,16<br />

(Or'<br />

, 6 i<br />

4 f<br />

5 i<br />

O' •<br />

o<br />

---,<br />

1<br />

1<br />

IÛ<br />

x ;<br />

~)~I<br />

o<br />

_IEŒLL.d<br />

o o 1 2 3 4 5<br />

l


23<br />

Evaluation externe - Classes <strong>de</strong> quatrième<br />

Profils <strong>de</strong>s classes pour l'exercice 3<br />

Classe 401<br />

Moyenne 4,12<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

,--.J 1<br />

7<br />

Classe 402<br />

Moyenne 3,50<br />

1<br />

Classe 403<br />

Moyenne 3,9B<br />

12]<br />

101<br />

1<br />

xt 1 1<br />

1.IJ •<br />

r'f<br />

J<br />

o 1 2 3 4 7<br />

Classe 404<br />

Moyenne 3,79<br />

IOr·------­<br />

i<br />

xl<br />

Ou<br />

x,<br />

~.<br />

Classe 405<br />

Moyenne d4,56<br />

4.<br />

2 •<br />

o.-_L<br />

o 1 2 3 4<br />

14,-­<br />

d<br />

10 ~<br />

x ~ .<br />

~<br />

4 .<br />

2<br />

Classe 406<br />

Moyenne 3,42<br />

:<br />

1<br />

,<br />

1<br />

Il''0 "/<br />

14r<br />

IÛ<br />

10\<br />

X ;<br />

~ f<br />

Classe 407<br />

Moyenne 5,10<br />

4 ~<br />

~1:·(j'T·2":i-·<br />

~ ,....<br />

S ~<br />

4 ~<br />

3 r<br />

2 ,<br />

l'<br />

0' 'ii t<br />

Classe 40B<br />

Moyenne 2,7B<br />

.1<br />

Classe 409<br />

Moyenne 5,32<br />

l<br />

4 r<br />

2 ,<br />

0' '(j'i 7<br />

Classe 410<br />

Moyenne 3,30<br />

Classe 411<br />

Moyenne 3,77<br />

Classe 412<br />

Moyenne 4.04<br />

111'----------­<br />

0;" 0<br />

Classe 413<br />

Moyenne 2,55<br />

Classe 414<br />

Moyenne 2,78<br />

, .<br />

7 •......<br />

Classe 415<br />

Moyenne 3,60<br />

··············1<br />

o 'ci<br />

Il.<br />

(:.Ittlil. ~<br />

o 1 2 3 4 5 -7


1<br />

1<br />

24<br />

Classe 416<br />

Moyenne 3,05<br />

10·----­<br />

1<br />

q<br />

~ l<br />

i<br />

Classe 417<br />

Classe 418<br />

Moyenne 4,54 Moyenne 4,00<br />

--,<br />

: 1<br />

ol.•<br />

o<br />

Classe 419<br />

Classe 420<br />

Classe 421<br />

Moyenne 1,36 Moyenne 5,76<br />

Moyenne 4,35<br />

X,<br />

Classe 422<br />

Moyenne 2,37<br />

Il<br />

o j ..•...• 0'· il 1 2 3 7<br />

o<br />

Classe 423<br />

Moyenne 2,72<br />

6~<br />

,<br />

4 ,<br />

2 ~<br />

X•<br />

1..........1... 1<br />

Classe 424<br />

Moyenne 4,85<br />

J l<br />

1 ~ ,<br />

- 1<br />

1<br />

~I<br />

Il.<br />

1 4 ~<br />

1<br />

1<br />

2 ~<br />

~t.<br />

o<br />

oL--o­<br />

2 "7<br />

Classe 425<br />

Classe 426<br />

Classe 427<br />

Moyenne 1,82 Moyenne 4,31 Moyenne 2,98<br />

6 ~, .<br />

'T"<br />

i<br />

............. ··········1<br />

i<br />

I<br />

1<br />

l<br />

fi<br />

.. .1 .t.JI1<br />

III..<br />

...<br />

~:I<br />

ol.<br />

o<br />

o..<br />

2 o 1 2 3 4 o 1<br />

Classe 428 Classe 429 Classe 430<br />

Moyenne 4,63 Moyenne 1,26<br />

Moyenne 3,90<br />

1<br />

~--~<br />

4 '<br />

Classe 431<br />

Classe 432<br />

Classe 433<br />

Moyenne 4,71<br />

Moyenne 4,75<br />

Moyenne 4,09<br />

1 1.<br />

2,<br />

ol._..R.:j<br />

4 r<br />

ol'I",.J1 J<br />

12 3456 7<br />

o 7


25<br />

Correspondances:<br />

a: ExIl 1<br />

b : Exl II 1<br />

c: Exl TI 2 a<br />

d : Ex1 II 2 b b1<br />

Classe 401<br />

llX) , ,,"', .<br />

XII<br />

ANNEXE 2 : Profil <strong>de</strong> chaque classe<br />

Au regard du taux <strong>de</strong> réussite pour chaque partie <strong>de</strong> l'épreuve.<br />

.................................<br />

60 ..................................._...... f· ... ········<br />

60,··<br />

f<br />

li .1<br />

e : Ex1 II 2 b b 2<br />

f: Exl<br />

g: Ex2<br />

h: Ex3 a<br />

Classe 402<br />

llXI,"__--------------,<br />

Il Il<br />

0' a h c <strong>de</strong>r g h j k 1<br />

ahcdCrg h i .i k 1<br />

Classe 404<br />

IIXl,---------------,<br />

XII .....I-----------~<br />

60H..--------,__,.....,--------1<br />

1<br />

4I1C··<br />

._-=<br />

211:~... 1lB.:1... j.<br />

'"<br />

ahcdCrghijkl<br />

Classe 405<br />

llX),--------------,<br />

Classe 407 Classe 408<br />

IIX),···<br />

XII. G...... XIII ...<br />

'.


26<br />

Profil <strong>de</strong> chaque classe<br />

Au regard du taux <strong>de</strong> réussite pour chaque partie <strong>de</strong> l'épreuve (Suite) .<br />

Correspondances:<br />

a: Ex1 1 1 e : Ex 1 Il 2 b b 2 i : Ex3 b<br />

b: Ex1 Il 1 f: Ex1 j : Ex3 c<br />

c: Ex1 112 a g:Ex2 k: Ex3<br />

d : Ex 1 Il 2 b b1 h: Ex3 a 1: Note Globale<br />

HOri .<br />

Classe 416 Classe 417<br />

Classe 418<br />

100 , ;- - - _ ,<br />

i<br />

HO ,...r..-----_.c--------j HO<br />

~)i<br />

i<br />

IIXI ,.- _ _-_ - _.- _ - . 100 , - - - _ - ,<br />

,...'---------;::,-------1<br />

20 - _. rm"­<br />

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..•.<br />

&1<br />

-·I.. ········t<br />

ahclJcfghîjkl o a h cliC" .. " g"h i-j- k 1 ahcdCfgh k 1<br />

Classe 419 Classe 420<br />

Classe 421<br />

100 r ..·;;;;;;..·········•· ·..····.._···..···········..- ..··..··..··· ]<br />

HO ;....,.................................................................................................; HO HO<br />

fiO<br />

·······················....····....·..--'.··••·I...I-lêl.<br />

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1) _1,.1_•••...1..••...1.1 o a h clic" l'" g- h' j'" ahc!JCrghiJkl<br />

j k" 1 ...<br />

Classe 422<br />

Classe 423<br />

Classe 424<br />

100"..._----------, HX),------------1<br />

HX) ,.......---------------,<br />

HO f···<br />

fiol<br />

::t ;=;-_i-i••<br />

i<br />

.............................._-._ .._ ······1 HO ,... HO ·········..1<br />

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OOr" .. fiO<br />

:j-.J~...... ·····_· ..···-II ....I..... -·H"."lfllI-1,·.. ··.····H .. )<br />

I~. 1111 .1 O' 1 1.11 III<br />

40<br />

1<br />

20 f-IlI -----......I-II.....,..__~<br />

I~ •<br />

O! a h c d e f g h i j k 1 ahclJCfghijkJ<br />

() a h c d Cfghij<br />

Classe 425<br />

Classe 426 Classe 427<br />

100 r,-----------; 100.-----------,-­ 100r=,-----------,<br />

HO ._----------i RO Hi............---__-----==---; HO :.............---------....,<br />

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20 f.. 20 ,··...;.+!.I-.I-III-.<br />

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erghijkl o ;·----"'!"-'-:c~d-"!e~f~g~~i'-"'l"-J-'-fU..... ahL:tJcrghijkl<br />

Classe 428 Classe 429<br />

HX) r--···· ·········..·········..·························· -.- , 100<br />

looi !<br />

HO i H ------1__---;1 HO Hi<br />

oo.....-------.r-=~,..-IJ1H'---!<br />

:~ I~I"I""..I ..I ;..1.<br />

100<br />

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ahc<strong>de</strong>rghjjk.1<br />

Classe 431<br />

Classe 430<br />

HO ,...------------i .......----------1<br />

fiOHI .-----------j fiOH'._--------1.......--......,<br />

401 ..<br />

Classe 432<br />

1<br />

HO<br />

fiO<br />

.............<br />

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20<br />

j<br />

2o!J~1<br />

Ji!! III.<br />

ot.. o a h !"c" d e (" g h i J" k<br />

h c d e f g h ; k 1


ACTIVITÉ ... SANS CALCUL ET SANS CALCULATRICE<br />

Philibert CLAPPONI<br />

<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

1.<br />

Tu peux vérifier avec la calculatrice que 123 + 458 =581<br />

Donne les résultats suivants seulement quand tu peux le faire pratiquement sans<br />

calcul ni sans la calculatrice mais en utilisant 123 + 458 =581 :<br />

3 123 + 458 = 1 230 + 458 = .<br />

123 + 7 458 = ., 1 230 + 4580 = .<br />

12 300 + 45 800 = 1 023 + 4 058 = .<br />

1 203 + 4 508 = 321 + 854 = .<br />

100 123 + 50458 = 201 230 + 54 580 = ..<br />

2.<br />

Tu peux vérifier avec la calculatrice que 542 - 213 =329.<br />

Donne les résultats seulement seulement si tu peux le faire pratiquement sans<br />

calcul et sans la calculatrice mais en utilisant 542 - 213 =329:<br />

329 + 213 = 542 - 329 = .<br />

5 420 - 213 = 5 420 - 2130 = ..<br />

7 542 - 213 = 5 042 - 213 = ..<br />

642 - 213 = 542 - 313 = ..<br />

542 007 - 213 007 = ......... 987 542 - 987 213 = .........<br />

1 084 - 426 = 542 - 312 = .<br />

Vérifie tes réponses avec la calculatrice.<br />

3.<br />

Tu peux vérifier avec ta calculatrice que 8 x 12 =96.<br />

Explique comment sans calculatrice et pratiquement sans calcul en utilisant ce<br />

résultat, tu peux trouver les produits suivants:<br />

80 x 12 = .<br />

800 x 120 = ..<br />

8x24= .<br />

4x24= .<br />

« petit x » n° 43, pp. 27 à 28, 1996 - 1997


28<br />

4.<br />

Tu peux vérifer avec la calculatrice que 123 x 468 =57 564<br />

Donne les résultats suivants seulement si tu peux le faire pratiquement sans<br />

calcul et sans la machine mais en utilisant le résultat précé<strong>de</strong>nt:<br />

468 x 123 = 12300 x 468 = ..<br />

1 023 x 468 = 123 000 x 468 000 =<br />

246 x 234 = 3123 x 468 = ..<br />

.<br />

321 x 864 = 12 300 123 x 468 =<br />

57 564 : 468 = 57 564 - 123 =<br />

123 468 - 57 564 = 57 564 : 123 = ..<br />

5.<br />

Tu peux vérifier avec ta calculatrice que 374 : 17 =22<br />

Donne les résultats seulement si tu peux le faire pratiquement sans calcul ni sans<br />

la machine mais en utilisant le résultat précé<strong>de</strong>nt:<br />

37 400 : 17 = 374 : 34 = .<br />

17 x 22 = 374: 22 = .<br />

374 : Il = 374 : 2 = .<br />

6.<br />

Pour chacun <strong>de</strong>s produits suivants, on te propose plusieurs résultats.<br />

Explique sur ton cahier pourquoi tu peux être sûr que certains sont faux.<br />

121 x 981 20 518 2058 2085 258<br />

1803x47173741 371 37741 36621<br />

Vérifie avec la calculatrice le résultat.<br />

7<br />

Une tache cache le <strong>de</strong>uxième facteur du produit donné pour lequel quatre résultats<br />

sont proposés. Tu sais que le nombre caché est un nombre entier.<br />

/1 8 x _1 3 546 3 465 992<br />

16<br />

a) Sans utiliser la calculatrice et sans poser d'opération, pourquoi peux-tu dire<br />

qu'un seul <strong>de</strong>s résultats proposés est possible?<br />

b) En utilisant la calculatrice, peux-tu <strong>de</strong>viner le nombre caché?


COMPÉTITIONS MATHÉMATIQUES*<br />

Jean-Pierre KAHANE<br />

Université <strong>de</strong> Paris-Sud<br />

Orsay<br />

Introduction<br />

Il y a déjà beaucoup <strong>de</strong> documents et d'étu<strong>de</strong>s sur les compétitions mathématiques. Les<br />

documents sont souvent publiés par les organisateurs, sous forme <strong>de</strong> brochures ou <strong>de</strong><br />

livres, et ils donnent les caractéristiques <strong>de</strong> la compétition, les sujets, les résultats et <strong>de</strong>s<br />

informations statistiques. La Fédération mondiale <strong>de</strong>s compétitions mathématiques<br />

nationales (World Fe<strong>de</strong>ration of National Mathematics Competitions: WFNMC)<br />

regroupe, analyse et édite régulièrement <strong>de</strong>s informations sur ce qui se passe" dans le<br />

mon<strong>de</strong> entier. La Commission internationale <strong>de</strong> l'enseignement mathématique (CIEM en<br />

français, ICMI en anglais, International Commission on Mathematical Instruction) a<br />

d'autre part considéré les jeux, les examens, les concours et les compétitions dans leurs<br />

relations mutuelles et en relation avec la vulgarisation et l'enseignement, dans les étu<strong>de</strong>s<br />

sur la vulgarisation (The Popularization ofMathematics) et sur les examens (Assessments<br />

in Mathematics).<br />

La matière existe donc pour une synthèse, et je crois que le temps serait venu <strong>de</strong> la<br />

faire. Mais ce ne sera pas mon propos dans cet exposé. J'évoquerai seulement quelques<br />

cas typiques, au sujet <strong>de</strong>squels se posent <strong>de</strong>s questions essentielles, et je donnerai là<strong>de</strong>ssus<br />

mon opinion. Je ne serai donc ni exhaustif, ni même objectif. J'exprimerai un<br />

sentiment personnel, fondé sur mes souvenirs, mes lectures et mon expérience. Mon<br />

expérience est celle d'un mathématicien français intéressé à l'enseignement et longtemps<br />

impliqué dans les activités <strong>de</strong> la CIEM, et aussi celle d'un citoyen concerné par tous les<br />

aspects <strong>de</strong>s activités humaines.<br />

Je débuterai par un cadrage général, sur compétition et société, en prenant comme<br />

exemples la compétition sportive et la compétition économique; cela suffit à mettre en<br />

évi<strong>de</strong>nce la notion <strong>de</strong> règle du jeu, son importance et ses limites. Je m'attar<strong>de</strong>rai un peu<br />

sur certaines formes <strong>de</strong> la compétition scientifique en mathématiques, <strong>de</strong>puis les défis que<br />

se lançaient les mathématiciens du 17 ième siècle jusqu'aux prix contemporains, en<br />

passant par les controverses, les concours et les problèmes; il s'agit donc <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong><br />

* Ce texte reprend le contenu <strong>de</strong> la conférence que Jean-Pierre Kahane avait préparé pour le 7 ième congrès<br />

du Sud-Est Asiatique sur l'enseignement <strong>de</strong>s Mathématiques qui a eu lieu à Hanoï, du 3 au 7 juin 1996.<br />

« petit x» nO 43, pp. 29 à 40,1996 - 1997


30<br />

la compétition scientifique qui se retrouvent, plus ou moins, dans les compétitions<br />

mathématiques <strong>de</strong>stinées aux jeunes. Parmi celles-ci, je ferai un choix tout personnel: les<br />

concours français, les Olympia<strong>de</strong>s internationales, la compétition australienne, la<br />

compétition <strong>de</strong> Leeds, et les championnats télévisés hongrois. Il s'agit <strong>de</strong> compétitions<br />

extrêmement différentes, par les buts, les formes, les types <strong>de</strong> sujets, les procédés<br />

d'évaluation. Mais il se pose à leur sujet <strong>de</strong>s questions générales qui feront l'objet <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> l'article: quelle est leur relation aux examens et à l'enseignement? quel<br />

est leur impact social? quel est leur rapport à la science vivante? Mon but est bien plus <strong>de</strong><br />

cerner ces questions que d'y apporter réponse. Mais c'est aussi <strong>de</strong> stimuler une réflexion<br />

critique et collective en vue, peut-être, <strong>de</strong> nouvelles initiatives.<br />

Compétitions et sociétés<br />

économique<br />

compétition sportive, compétition<br />

Les concours et les compétitions, dans tous les domaines, qu'il s'agisse <strong>de</strong> sport,<br />

d'économie, <strong>de</strong> science, ont toujours eu et ont toujours une forte résonance affective et<br />

sociale. Pour les individus et les équipes qui y participent, il s'agit souvent d'un<br />

engagement total, au moins pendant la durée <strong>de</strong> l'épreuve. Autour d'eux, il y a une attente,<br />

et <strong>de</strong>s supporters. C'est un grand moment <strong>de</strong> tension individuelle et collective.<br />

Cette tension peut aboutir, selon les sujets et les époques, à l'exaltation <strong>de</strong>s concours et<br />

<strong>de</strong>s compétitions ou à leur rejet, et, parfois, simultanément, à l'exaltation et au rejet. Dans<br />

l'histoire du sport, la gran<strong>de</strong> référence en Occi<strong>de</strong>nt se trouve dans la Grèce antique, avec<br />

les Jeux Olympiques, objets d'un enthousiasme universel. Mais les jeux du cirque, à<br />

Rome, même s'ils ont joui d'une gran<strong>de</strong> faveur populaire, sont vite apparus odieux. Les<br />

immenses compétitions sportives d'aujourd'hui ont souvent ces <strong>de</strong>ux caractères à la fois:<br />

enthousiasmantes et odieuses.<br />

En matière d'économie, la compétition est <strong>de</strong> règle, et personne ne <strong>de</strong>vrait s'en plaindre<br />

s'il s'agissait principalement d'obtenir <strong>de</strong> meilleurs produits et <strong>de</strong> meilleurs services, à un<br />

moindre coût et pour un plus grand nombre <strong>de</strong> gens. Mais, <strong>de</strong>puis quelques années, on<br />

assiste à une curieuse dérive en Europe, en Amérique, et un peu partout dans le mon<strong>de</strong>:<br />

l'i<strong>de</strong>ntification entre l'économie et la compétitivité économique. La compétitivité<br />

économique est fonction <strong>de</strong>s règles du jeu et, en fonction <strong>de</strong> ces règles, elle peut produire<br />

le meilleur et le pire ; elle ne peut pas, par elle-même, remettre ces règles en cause.<br />

L'économie comme science, <strong>de</strong>vrait au contraire avoir ces règles du jeu pour objet<br />

d'étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> critique et <strong>de</strong> remise en cause. A la mesure <strong>de</strong> l'engouement pour la<br />

compétitivité économique, il y a maintenant déception, inquiétu<strong>de</strong>, et risque d'une attitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> rejet à l'égard <strong>de</strong> l'économie, qui serait très grave.<br />

Les traits communs à tous les concours et compétitions, c'est qu'il y a <strong>de</strong>s règles du jeu<br />

et qu'il faut s'y tenir. Qui fixe les règles, comment et pourquoi ? Quelles sont les<br />

conséquences et les dérives possibles? Comment faire évoluer les choses et dans quelles<br />

directions ? Ces questions se posent autour <strong>de</strong> tous les types <strong>de</strong> compétitions et <strong>de</strong>


31<br />

concours. Au surplus, l'aspect sportif et l'aspect économique y sont généralement très<br />

présents. C'est pourquoi je m'y suis un peu attardé dans ce cadrage général.<br />

Compétition scientifique<br />

problèmes, prix<br />

défis, controverses, concours,<br />

La science est également un terrain <strong>de</strong> compétition, sous <strong>de</strong>s formes diverses.<br />

Aujourd'hui, on pense d'abord à la course aux publications, à la course aux crédits, à la<br />

course aux honneurs. Mais il vaut la peine <strong>de</strong> réfléchir à d'autres formes, qui sont<br />

apparues tout au cours <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> la science, et particulièrement <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong>s<br />

mathématiques: les défis, les controverses, les concours, les problèmes, les prix.<br />

Le défi est une forme primitive <strong>de</strong> communication scientifique. "Voici ce que je sais faire.<br />

Qui peut en faire autant 7" Au début du 17 ième siècle, en France, le Père Mersenne<br />

entretenait un abondant courrier avec tous les savant <strong>de</strong> l'époque, Galilée, Hobbes,<br />

Fermat, Descartes, et transmettait les défis <strong>de</strong>s uns aux autres. Quelquefois,<br />

l'affrontement était direct, comme ce fut le cas entre Fermat et Descartes sur la<br />

détermination <strong>de</strong>s tangentes à une courbe.<br />

Les controverses, parfois courtoises, parfois polémiques, ont joué un grand rôle dans<br />

la vie mathématique <strong>de</strong>s 17 ième et 18 ième siècles. La plus célèbre est sans doute celle qui<br />

opposa au milieu du 18 ième siècle d'Alembert, Euler, Daniel Bernoulli et Lagrange sur la<br />

question <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vibrantes; c'est à partir <strong>de</strong> cette controverse que se dégagèrent les<br />

notions <strong>de</strong> solutions d'une équation aux dérivées partielles soumises à <strong>de</strong>s conditions aux<br />

limites, <strong>de</strong> fonctions plus générales que les fonctions usuelles, et <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong>s<br />

fonctions par <strong>de</strong>s séries trigonométriques. La controverse cristallisait l'attention du mon<strong>de</strong><br />

scientifique, et désignait son objet comme un sujet d'actualité. Même les querelles<br />

apparemment les plus stériles, comme celle <strong>de</strong> Newton et Leibniz sur la naissance du<br />

calcul infinitésimal à la fin du 17 ième siècle, ont joué un rôle pour populariser les gran<strong>de</strong>s<br />

avancées scientifiques.<br />

Les concours, comme formes structurées <strong>de</strong> la compétition scientifique, apparaissent<br />

au 18 ième siècle. Les sujets mis au concours par l'Académie <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> Paris attirent<br />

<strong>de</strong>s contributions venant <strong>de</strong> toute l'Europe et leur effet est double: le lauréat est désigné<br />

comme un savant éminent, ce qui lui ouvre quelquefois le chemin <strong>de</strong>s Académies et <strong>de</strong>s<br />

carrières, et le sujet est pointé comme digne <strong>de</strong> l'attention <strong>de</strong>s meilleurs esprits. Sous ce<br />

double aspect, les concours participent <strong>de</strong> ce que nous appellerions aujourd'hui la<br />

politique scientifique. Parmi les lauréats et les sujets, je me bornerai à <strong>de</strong>ux exemples:<br />

<strong>Joseph</strong> <strong>Fourier</strong> en 1811, sur la propagation <strong>de</strong> la chaleur, et Sophie Germain en 1816, sur<br />

les vibrations <strong>de</strong>s lames élastiques. <strong>Joseph</strong> <strong>Fourier</strong> <strong>de</strong>vint ensuite académicien. Sophie<br />

Germain dut se contenter <strong>de</strong> sa notoriété.<br />

Les concours ouverts par les Académies <strong>de</strong>s sciences ont perdu <strong>de</strong> leur importance au<br />

cours du 19 ième siècle et ont complètement disparu au 20 ième. La programmation <strong>de</strong> la


32<br />

recherche se fait d'autre manière. Mais rien ne dit que la forme du concours, sur <strong>de</strong>s<br />

grands sujets d'intérêt général, soit une forme périmée.<br />

En mathématiques, les problèmes ont pour une part pris le relais <strong>de</strong>s concours. Je<br />

pense naturellement aux grands problèmes <strong>de</strong> Hilbert en 1900, qui ont inspiré une partie<br />

<strong>de</strong> l'activité mathématique <strong>de</strong> ce siècle. Mais je pense plus encore au "Livre écossais" <strong>de</strong><br />

Banach et <strong>de</strong> ses amis, où, dans les années 1930, ils notaient au fur et à mesure les<br />

problèmes intéressants qu'ils ne savaient pas résoudre. Au cours <strong>de</strong>s années 1950,<br />

beaucoup <strong>de</strong> journaux mathématiques contenaient <strong>de</strong>s sections <strong>de</strong> problèmes. Aujourd'hui<br />

encore, certains mathématiciens, comme Paul Erdos, constituent et renouvellent en<br />

permanence la mine <strong>de</strong>s problèmes ouverts auxquels <strong>de</strong> jeunes énergies peuvent s'atteler.<br />

Il suffit <strong>de</strong> consulter la littérature mathématique pour constater l'influence <strong>de</strong>s problèmes et<br />

<strong>de</strong>s conjectures dans les recherches contemporaines.<br />

Cependant le statut même <strong>de</strong>s problèmes est en train <strong>de</strong> changer. Les problèmes<br />

historiques (disons, l'hypothèse <strong>de</strong> Riemann) conservent leur valeur et assurent une<br />

certaine permanence dans les intérêts <strong>de</strong>s mathématiciens, mais les problèmes qui<br />

affleurent aujourd'hui sont très différents <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s années 1950. Ils sont beaucoup plus<br />

inspirés par l'extérieur <strong>de</strong>s mathématiques, les autres sciences, les techniques, l'industrie,<br />

et <strong>de</strong> ce fait souvent beaucoup moins formalisés. D'une certaine façon, l'esprit du 18 ième<br />

siècle est <strong>de</strong> retour.<br />

Lorsqu'il y a concours ou compétition, il y a généralement un ou plusieurs prix.<br />

D'ailleurs, lorsqu'il y a prix (à commencer par les prix Nobel ou les médailles Fields), on<br />

peut supposer qu'il y a compétition sous-jacente. Il y aurait toute une étu<strong>de</strong> à faire sur les<br />

prix et leur influence dans la vie scientifique. En France, un prix me semble avoir<br />

conservé sa valeur tout au cours du siècle: c'est le prix Peccot, qui ouvre à un jeune<br />

docteur la possibilité <strong>de</strong> donner un cours sur ses travaux au Collège <strong>de</strong> France. René Baire<br />

et Henri Lebesgue furent parmi les premiers bénéficiaires, et c'est ainsi que leurs travaux<br />

furent connus <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> l'époque (Denjoy, Fatou). Quoiqu'il y ait aujourd'hui, avec<br />

les séminaires et les colloques, beaucoup plus <strong>de</strong> moyens d'expression, le prix Peccot<br />

nous rappelle que la plus précieuse récompense pour un jeune chercheur, c'est d'être en<br />

mesure <strong>de</strong> faire largement connaître ses travaux.<br />

Il y a encore beaucoup à dire sur science, concours et compétitions. J'y reviendrai.<br />

Mais il est temps <strong>de</strong> passer maintenant à ce qui vous intéresse en priorité, les concours et<br />

compétitions chez les jeunes élèves et étudiants, et leur relation à l'enseignement <strong>de</strong>s<br />

mathématiques.<br />

Sports et mathématiques. Exemples typiques <strong>de</strong> compétitions<br />

mathématiques<br />

Pour une part, les mathématiques s'apparentent au sport. Les épreuves mathématiques<br />

ressemblent à <strong>de</strong>s épreuves sportives, les compétitions mathématiques à <strong>de</strong>s compétitions


33<br />

sportives. Et <strong>de</strong> même qu'on parle <strong>de</strong>s sports et du sport, <strong>de</strong> sport professionnel et <strong>de</strong><br />

sport amateur, <strong>de</strong> sport <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> compétitions <strong>de</strong> haut niveau, et <strong>de</strong> l'universalité du<br />

sport, on parle <strong>de</strong>s mathématiques et <strong>de</strong> la mathématique, <strong>de</strong>s mathématiciens<br />

professionnels et <strong>de</strong>s amateurs, <strong>de</strong>s mathématiques pour tous et <strong>de</strong> l'élitisme en<br />

mathématiques, et <strong>de</strong> la mathématique comme langue universelle. Il y a, en matière<br />

sportive, un très grand nombre <strong>de</strong> concours et <strong>de</strong> compétitions. Et c'est le cas aussi en<br />

mathématiques. Je n'en tenterai pas un dénombrement, et je me bornerai à quelques<br />

exemples très différents.<br />

École Polytechnique, agrégation, concours général<br />

Je partirai <strong>de</strong> ma propre expérience, à savoir, <strong>de</strong>s concours français traditionnels à<br />

dominante mathématique. Le plus ancien <strong>de</strong> ces concours est le concours d'entrée à<br />

l'École Polytechnique, celui auquel échoua Evariste Galois. Il servit <strong>de</strong> modèle au<br />

concours d'entrée à l'École normale supérieure et à toutes les gran<strong>de</strong>s écoles scientifiques.<br />

Il exige, en principe, <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> préparation après le baccalauréat, et la préparation<br />

s'effectue, au sein <strong>de</strong> certains Lycées, dans <strong>de</strong>s classes préparatoires au concours appelées<br />

"mathématiques supérieures" et "mathématiques spéciales". Actuellement, ces classes<br />

fonctionnent en parallèle avec le premier cycle <strong>de</strong> l'enseignement universitaire. Les élèves<br />

y sont sélectionnés, et les professeurs recrutés parmi les meilleurs agrégés <strong>de</strong><br />

l'enseignement secondaire. Les concours comprennent un écrit et un oral, et portent sur<br />

plusieurs matières, la dominante étant mathématique.<br />

L'agrégation <strong>de</strong> mathématiques est un concours <strong>de</strong>stiné au recrutement <strong>de</strong> professeurs<br />

<strong>de</strong> lycée. L'agrégation exige aussi une préparation, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la licence et <strong>de</strong> la maîtrise, et<br />

elle comporte aussi un écrit et un oral. A mon époque, il y avait <strong>de</strong>s agrégations séparées<br />

pour les hommes et pour les femmes. L'écrit comprenait, au cours d'une semaine, quatre<br />

épreuves <strong>de</strong> sept heures chacune, portant sur les mathématiques élémentaires, les<br />

mathématiques spéciales, le calcul différentiel et intégral et la mécanique rationnelle; il Y<br />

fallait une bonne résistance physique! L'oral consistait en <strong>de</strong>ux leçons, <strong>de</strong> mathématiques<br />

élémentaires et <strong>de</strong> mathématiques spéciales. L'agrégation est <strong>de</strong>venue mixte, elle s'est<br />

mo<strong>de</strong>rnisée et humanisée. Elle reste un concours difficile.<br />

Le concours général <strong>de</strong> mathématiques se situe à la fin <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s secondaires, au<br />

niveau du baccalauréat, et il n'apporte aux lauréats aucun avantage particulier. Il est<br />

difficile et s'adresse à <strong>de</strong>s élèves déjà sélectionnés dans leurs Lycées. Il ne comporte<br />

qu'un écrit, une épreuve <strong>de</strong> six heures.<br />

Olympia<strong>de</strong>s internationales<br />

Je passe à la mieux connue <strong>de</strong>s compétitions internationales : les Olympia<strong>de</strong>s<br />

mathématiques internationales. Elles rassemblent, chaque année, en un lieu différent, <strong>de</strong>s


34<br />

équipes restreintes et sélectionnées venant d'un grand nombre <strong>de</strong> pays. L'initiative en<br />

vient <strong>de</strong> la Roumanie. Les Olympia<strong>de</strong>s se sont successivement élargies aux pays <strong>de</strong> l'Est<br />

<strong>de</strong> l'Europe et à l'Union soviétique, puis au reste du mon<strong>de</strong>. Les Vietnamiens les<br />

connaissent bien, ils y ont obtenu <strong>de</strong>s succès remarquables. L'organisation générale est<br />

très souple et, dans l'ensemble, fonctionne très bien. Les organisateurs ont <strong>de</strong>s rôles<br />

multiples: au plan national, sélectionner les candidats et assurer la logistique; au plan<br />

international, constitués en jury, choisir les sujets et assurer les corrections. Un contrôle<br />

discret, efficace à l'occasion, est effectué par la CIEM (ou lCMl) par l'intermédiaire d'un<br />

comité <strong>de</strong> choix du site et du planning (lMOSC). Le principe est le suivant: <strong>de</strong>s sujets<br />

difficiles à traiter chacun en <strong>de</strong>ux heures.<br />

Je reviendrai sur la question générale du choix <strong>de</strong>s sujets. Mais il est bon <strong>de</strong> remarquer<br />

dès maintenant une très gran<strong>de</strong> différence entre les sujets d'Olympia<strong>de</strong>s, sujets à énoncés<br />

courts, à traiter rapi<strong>de</strong>ment et sans indication <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>, et les sujets <strong>de</strong>s concours<br />

français, dont les énoncés sont longs et articulés, à traiter en temps assez long.<br />

Le nom même <strong>de</strong>s Olympia<strong>de</strong>s évoque l'aspect sportif. Les candidats sont <strong>de</strong>s<br />

individus, <strong>de</strong> même que les lauréats. Mais, comme en matière sportive, il est naturel et<br />

légitime que les nations auxquelles appartiennent les lauréats s'en fassent gloire. De ce<br />

fait, la compétition internationale est, pour une part, une compétition entre les nations. Il<br />

faut être conscient <strong>de</strong>s dangers que cela comporte, et veiller soigneusement à l'éthique <strong>de</strong><br />

la compétition. Cela dit, la règle du jeu <strong>de</strong>s Olympia<strong>de</strong>s mathématiques est saine et claire,<br />

elle valorise une activité <strong>de</strong> l'esprit et un champ <strong>de</strong> la connaissance. Elles se distinguent<br />

par là <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s compétitions sportives, et, plus encore, <strong>de</strong>s formes actuelles <strong>de</strong> la<br />

compétition économique.<br />

Compétition nationale australienne ; Kangourou<br />

La plus importante et la plus célèbre <strong>de</strong>s compétitions nationales ne date que <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s<br />

années 70 : c'est la compétition australienne dont le créateur est le regretté Peter<br />

O'Halloran. La conception en est très originale: concours ouvert à tous les élèves, sur une<br />

série <strong>de</strong> questions à choix multiples auxquelles on ne répond que par une croix dans une<br />

case, en un temps très court, avec un programme d'évaluation automatique. Je me<br />

souviens d'avoir été choqué au départ par cette conception d'épreuves mathématiques en<br />

QCM, habitué que j'étais aux concours français et aux Olympia<strong>de</strong>s. Mais je me suis<br />

aperçu très vite, à l'occasion d'une visite en Australie en 1983, que ces QCM pouvaient<br />

déceler <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s que les concours français auraient ignorées, justement parce qu'elles<br />

n'exigent pas <strong>de</strong> mettre en forme les raisonnements et qu'elles éliminent ainsi tout ce qui<br />

tient à la maîtrise <strong>de</strong> l'expression écrite et <strong>de</strong> la langue. La compétition mathématique<br />

australienne est extrêmement populaire. Un <strong>de</strong>mi-million d'élèves y participent et la<br />

compétition apparaît chaque année, dans la presse et dans les médias, comme un grand<br />

événement.


35<br />

Depuis quelques années s'est développée en France, à l'imitation <strong>de</strong> la compétition<br />

mathématique australienne, un concours pour les élèves <strong>de</strong>s Lycées et <strong>de</strong>s collèges qui<br />

s'appelle Kangourou. Il connaît également un très grand succès, et il mérite une très<br />

gran<strong>de</strong> attention. J'y reviendrai à propos du choix <strong>de</strong>s sujets. J'insiste encore sur le rôle<br />

<strong>de</strong> contrepoids que joue ce type <strong>de</strong> compétition, très populaire dans tous les sens du terme,<br />

par rapport à la compétition <strong>de</strong> type élitiste. Les candidats les plus enthousiastes ne sont<br />

pas forcément les meilleurs élèves, et l'avantage donné à la rapidité, à l'intuition, au flair,<br />

par rapport à la pensée discursive, peut amener <strong>de</strong>s surprises dans le classement. Ainsi la<br />

compétition <strong>de</strong> type populaire peut dégager <strong>de</strong> nouvelles élites, tandis que d'autre part la<br />

. compétition <strong>de</strong> type élitiste peut très bien provoquer l'intérêt et même l'enthousiasme<br />

populaire.<br />

Compétition <strong>de</strong> Leeds<br />

J'évoquerai pour finir <strong>de</strong>ux compétitions très intéressantes, très différentes, et peu<br />

connues: la compétition <strong>de</strong> Leeds en Angleterre, qui a lieu chaque année, et la compétition<br />

télévisée en Hongrie, qui n'a eu que quelques années d'existence, au cours <strong>de</strong>s années 60.<br />

La compétition <strong>de</strong> Leeds a pour concurrents non <strong>de</strong>s individus, mais <strong>de</strong>s établissements<br />

d'enseignement. Trois sujets <strong>de</strong> recherche sont proposés au début <strong>de</strong> l'année scolaire, par<br />

<strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong> l'Université <strong>de</strong> Leeds. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces sujets s'opère en équipe,<br />

nécessite plusieurs mois, et aboutit à la création <strong>de</strong> documents variés : explications<br />

rédigées sur papier, posters pour dire l'essentiel, films, programmes informatiques. Elle<br />

se conclut parfois par la solution complète du problème posé, mais, le plus souvent, le<br />

problème posé n'a pas <strong>de</strong> solution complète; j'ai vu les <strong>de</strong>ux cas se présenter lorsque j'ai<br />

participé au jury, à l'occasion du colloque <strong>de</strong> Leeds organisé par la CIEM sur la<br />

vulgarisation: un décryptage difficile, nécessitant un peu d'algèbre, pouvait être mené<br />

jusqu'à son terme ; une question sur <strong>de</strong>s pavages du plan permettait beaucoup <strong>de</strong><br />

variations autour du thème ; et un problème d'évolution <strong>de</strong> population amenait<br />

naturellement aux mystérieuses fractales <strong>de</strong> la dynamique non linéaire. La durée qu'elle<br />

implique et la nature <strong>de</strong>s sujets font <strong>de</strong> cette compétition le modèle le plus proche <strong>de</strong> la<br />

recherche mathématique professionnelle. J'ai été personnellement fasciné par la qualité <strong>de</strong>s<br />

travaux réalisés par les jeunes anglais. Je crois que la compétition <strong>de</strong> Leeds mérite d'être<br />

étudiée et imitée. Un défaut est qu'elle couronne toujours les établissements les plus<br />

réputés et les plus riches. Peut-on, tout en en conservant l'esprit, introduire là <strong>de</strong>s germes<br />

<strong>de</strong> variabilité?<br />

Championnats télévisés hongrois<br />

Les championnats télévisés hongrois se sont développés dans les années 1960, sous le<br />

titre général "Ki miben kudos ?" (qui est savant en quoi ?). Ils concernaient toutes les<br />

sciences, et les mathématiciens n'y ont pris part qu'en 1964 et 1966. L'organisation était


36<br />

assez complexe. Le niveau était celui <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s secondaires, mais les candidats pouvaient<br />

être <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong>s universités. Une épreuve éliminatoire, écrite, avait lieu dans toute la<br />

Hongrie, pour sélectionner 8 candidats; puis venait la compétition proprement dite, en<br />

trois étapes, préparatoire, <strong>de</strong>mi-finales (4 candidats), et finales (2 candidats), comprenant<br />

chacune un écrit <strong>de</strong> 45 minutes et une série <strong>de</strong> questions très courtes, à traiter en 2 ou 3<br />

minutes. Les téléspectateurs étaient témoins: ils assistaient au début <strong>de</strong> l'épreuve écrite (et<br />

pouvaient s'atteler aux questions si l'envie leur en venait), puis aux conclusions du jury<br />

après une heure et <strong>de</strong>mie <strong>de</strong> délibération, puis aux épreuves orales. Le jury, en charge <strong>de</strong>s<br />

sujets et <strong>de</strong> l'évaluation, était très professionnel; j'ai relevé les noms <strong>de</strong> mathématiciens<br />

tels que Georges Alexits, Paul Turan, Georges Hajos et Alfred Rényi. Il est remarquable<br />

que la plupart <strong>de</strong>s 16 candidats sélectionnés en 1964 et 1966 soient <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s<br />

mathématiciens connus. Les sujets étaient à la fois élémentaires, intéressants, et variés.<br />

Dans plusieurs cas, il s'agissait <strong>de</strong> démonstrations à donner, et le jury appréciait alors non<br />

seulement la correction mais l'élégance <strong>de</strong> la démonstration. Voici un exemple. Dans la<br />

finale <strong>de</strong> 1966, la secon<strong>de</strong> question à résoudre <strong>de</strong>vant les téléspectateurs en moins <strong>de</strong> 3<br />

minutes était celle-ci: démontrer que le plus grand commun diviseur <strong>de</strong> a + b et du plus<br />

petit commun multiple <strong>de</strong> a et <strong>de</strong> b est égal au plus grand commun diviseur <strong>de</strong> a et <strong>de</strong> b.<br />

Vu le niveau <strong>de</strong>s candidats et malgré le stress, ils <strong>de</strong>vaient pouvoir répondre correctement,<br />

ce qui <strong>de</strong>vait à la fois impressionner les téléspectateurs et les mettre en situation <strong>de</strong> partager<br />

avec le jury le souci d'apprécier la meilleure réponse. De fait, ces championnats ont été un<br />

grand succès <strong>de</strong> la télévision.<br />

Questions générales<br />

Peut-on tirer quelques leçons <strong>de</strong> la comparaison <strong>de</strong>s concours français, <strong>de</strong>s<br />

Olympia<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> la compétition australienne, <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Leeds, et <strong>de</strong> l'émission télévisée<br />

hongroise?<br />

Je me bornerai à trois aspects: 1) le rapport aux examens et à l'enseignement; 2)<br />

l'impact social; 3) le rapport à la science vivante.<br />

Enseignement et examens versus concours et compétitions<br />

En général, l'enseignement a pour but le développement <strong>de</strong> l'esprit, l'acquisition <strong>de</strong><br />

métho<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> concepts et <strong>de</strong> connaissances. Les examens sont inséparables <strong>de</strong><br />

l'enseignement: ils indiquent dans quelle mesure cet objectif a été atteint. Par là même, les<br />

examens pondèrent l'objectif et réagissent sur l'enseignement. Testent-ils uniquement <strong>de</strong>s<br />

connaissances? L'enseignement s'orientera vers les connaissances testées ou testables.<br />

Donnent-ils une gran<strong>de</strong> place aux problèmes ? L'enseignement ira dans ce sens.<br />

Négligent-ils la démonstration, le raisonnement hypothético-déductif? L'enseignement<br />

négligera aussi cet aspect essentiel <strong>de</strong>s mathématiques.<br />

Les examens ont aussi une fonction autonome: ils vali<strong>de</strong>nt un certain niveau <strong>de</strong><br />

formation pour sa reconnaissance sociale. En cela, particulièrement en mathématiques, ils<br />

sanctionnent <strong>de</strong>s performances, telles que l'aptitu<strong>de</strong> à résoudre un problème en temps


37<br />

limité, plus que le travail et le développement <strong>de</strong> l'esprit. Or le travail d'un élève et le<br />

développement <strong>de</strong> son esprit n'ont pas nécessairement un effet immédiat sur ses<br />

performances. II s'ensuit que, même sous forme <strong>de</strong> contrôle continu, les examens ne<br />

constituent pas toujours un stimulant pour le travail <strong>de</strong>s élèves. Comment apprécier et<br />

évaluer le travail en tant que tel? Tous les enseignants savent l'importance et la difficulté<br />

<strong>de</strong> cette question.<br />

Même s'ils retentissent fortement sur l'enseignement, les examens n'ont pas pour rôle<br />

d'en définir les formes et le contenu.<br />

C'est le contraire dans le cas <strong>de</strong>s concours et <strong>de</strong> leur préparation. Dans ce cas, le but<br />

premier <strong>de</strong> l'enseignement est la réussite au concours. Le rôle <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l'individu,<br />

qui est très réel, lui est subordonné et vient en second. Ce sont les programmes <strong>de</strong><br />

concours qui déterminent les programmes d'enseignement et non l'inverse. C'est ainsi<br />

qu'en France, pendant une longue pério<strong>de</strong>, le programme du concours d'entrée à l'École<br />

Polytechnique a joué un rôle déterminant dans l'enseignement scientifique dispensé aux<br />

meilleurs élèves. L'évaluation même <strong>de</strong>s enseignants obéit alors au critère simple qu'est la<br />

réussite au concours; toutes choses égales d'ailleurs, le meilleur enseignant est celui qui<br />

obtient les meilleurs résultats au concours.<br />

Les concours d'accès aux gran<strong>de</strong>s écoles, aux universités, aux emplois publics ont<br />

ainsi, dans le mon<strong>de</strong> entier, un rôle très structurant pour l'enseignement <strong>de</strong>s<br />

mathématiques. II faut en avoir conscience pour éviter les scléroses et les dérives.<br />

L'effet <strong>de</strong>s autres concours, plus ludiques, sans préparation spéciale, est bien plus<br />

indirect, mais il n'est pas insignifiant. Voici un exemple <strong>de</strong> dérive possible, par<br />

l'intermédiaire paradoxal <strong>de</strong>s questions innovantes. Au <strong>de</strong>rnier concours Kangourou,<br />

l'épreuve <strong>de</strong>stinée aux enfants <strong>de</strong> 13 ou 14 ans comportait parmi les <strong>de</strong>rnières questions,<br />

considérées comme astucieuses ou difficiles, la suivante, dont je traduis librement<br />

l'énoncé: un champ ayant la forme d'un quadrilatère est partagé en quatre triangles au<br />

moyen <strong>de</strong>s diagonales; les aires <strong>de</strong> trois <strong>de</strong> ces triangles, dans l'ordre <strong>de</strong> parcours, sont<br />

3 000 m 2 , 4 000 m 2 , 5 000 m 2 . L'aire du quatrième triangle est-elle inférieure à<br />

3 000 m 2 , comprise entre 3 000 et 4 000 m 2 , comprise entre 4 000 et 5 000 m 2 ,<br />

supérieure à 5 000 m 2 ? L'énoncé fournit une figure très approximative. II est difficile<br />

pour l'élève <strong>de</strong> faire une figure exacte; par contre, il a <strong>de</strong>puis longtemps les connaissances<br />

suffisantes pour conclure. Supposons qu'une question analogue soit posée l'an prochain.<br />

On enseignera alors dans toutes les classes que, lorsqu'on divise un quadrilatère convexe<br />

au moyen <strong>de</strong>s diagonales, les aires <strong>de</strong>s triangles obtenues, soit A, B, C, D, vérifient AC =<br />

BD. La question astucieuse sera <strong>de</strong>venue un exercice standard, incorporé au cours.<br />

La préparation aux concours conduit naturellement à ce que nous appelons en France le<br />

bachotage, c'est-à-dire l'enseignement et l'effort <strong>de</strong>s élèves uniquement orientés vers les<br />

sujets susceptibles d'être proposés au concours. II en est <strong>de</strong> même pour la préparation à<br />

certains examens: bachotage vient <strong>de</strong> bachot, qui désigne familièrement le baccalauréat. A<br />

cet égard, plus la règle du jeu du concours est claire, simple, normalisée, plus le concours<br />

peut avoir sur l'enseignement un effet direct et pervers.


38<br />

D'un autre côté le concours, comme aussi l'examen terminal, peut être un levier<br />

puissant pour l'introduction dans l'enseignement <strong>de</strong> nouvelles matières et d'un nouvel<br />

esprit. Toute inflexion donnée aux sujets <strong>de</strong> concours a un effet sur l'enseignement; c'est<br />

évi<strong>de</strong>nt pour les concours finalisés, objets d'une préparation spéciale; c'est intéressant à<br />

étudier pour les grands concours populaires ; c'est vrai sans doute, mais moins direct,<br />

pour les compétitions <strong>de</strong> très haut niveau à caractère gratuit.<br />

Impact sur la société et les individus. Compétitions et sélection. Effet<br />

sur le public<br />

L'impact social <strong>de</strong>s concours et compétitions mathématiques ne se borne pas à leur<br />

effet sur l'enseignement. Quel est l'effet sur l'opinion publique? sur les candidats eux<br />

mêmes? Cela dépend <strong>de</strong> bien <strong>de</strong>s facteurs, et les réponses sont fonction, non seulement<br />

du type <strong>de</strong> concours, mais <strong>de</strong>s traditions nationales et du type <strong>de</strong> société. J'examinerai ces<br />

questions, une fois <strong>de</strong> plus, d'après mon expérience personnelle.<br />

Pour une bonne partie <strong>de</strong> l'opinion publique, l'image <strong>de</strong>s mathématiques est associée à<br />

la sélection, et cela, en France et actuellement, a une connotation négative. Il est vrai que<br />

les performances mathématiques se prêtent bien à la mesure chiffrée, donc à la sélection<br />

sur la base <strong>de</strong> notes à <strong>de</strong>s épreuves, examens ou concours. Et l'on conteste à juste titre le<br />

rôle abusif que jouent <strong>de</strong>s épreuves <strong>de</strong> mathématiques dans la sélection <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins ou<br />

<strong>de</strong>s architectes. D'autre part, on observe que la sélection opérée par <strong>de</strong>s concours tels que<br />

ceux <strong>de</strong> l'École normale supérieure ou <strong>de</strong> l'École polytechnique recouvre pour une gran<strong>de</strong><br />

part une sélection sociale; les jeunes gens issus <strong>de</strong> classes populaires sont absents <strong>de</strong>s<br />

promotions actuelles, et les enfants <strong>de</strong> normaliens et <strong>de</strong> polytechniciens y sont<br />

surreprésentés. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Au 19 ième siècle et au début du 20<br />

ième, la sélection opérée par ces concours a contrebalancé pour une part l'inertie sociale;<br />

elle a été une voie <strong>de</strong> promotion pour <strong>de</strong>s enfants pauvres, et un moyen <strong>de</strong> renouvellement<br />

pour la bourgeoisie française. Le rôle sélectif <strong>de</strong>s mathématiques et leur usage dans les<br />

concours est comme la langue d'Esope : ce peut être le meilleur et le pire.<br />

Il est bon <strong>de</strong> souligner que la sélection au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s s'effectue en premier lieu à<br />

partir <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong> la langue, qui dépend beaucoup du contexte familial. A cet égard,<br />

j'ai déjà indiqué le rôle <strong>de</strong> contrepoids que peuvent jouer <strong>de</strong>s grands concours populaires<br />

tels que la compétition mathématique australienne et Kangourou. Ces grands concours<br />

contribuent d'ailleurs à changer les vues <strong>de</strong>s parents : quand les mathématiques<br />

apparaissent comme un jeu et que, massivement, les élèves apprécient ce jeu, il n'est plus<br />

possible <strong>de</strong> les considérer uniquement comme tyranniques et inhumaines.<br />

Beaucoup plus que les examens, les concours et compétitions se prêtent à une gran<strong>de</strong><br />

variété <strong>de</strong> règles du jeu et <strong>de</strong> contenus. Ils peuvent ainsi intéresser <strong>de</strong>s secteurs variés <strong>de</strong><br />

l'opinion publique. Ils peuvent, par exemple, donner un "aliment" à <strong>de</strong>s adultes amateurs;<br />

c'est certainement l'une <strong>de</strong>s voies par lesquelles les adultes amateurs peuvent se lier aux<br />

mathématiques vivantes, pour peu que les mathématiques vivantes aient leur place dans les<br />

sujets <strong>de</strong> concours G'ai dit que c'était le cas pour la compétition <strong>de</strong> Leeds). Ils peuvent


39<br />

passionner un public: c'est le cas <strong>de</strong>s championnats télévisés <strong>de</strong> Budapest en 1964 et<br />

1966. Ils peuvent être un sujet <strong>de</strong> fierté nationale; c'est le cas pour les Olympia<strong>de</strong>s<br />

internationales.<br />

Ainsi, les concours et compétitions jouent un rôle positif dans la popularisation <strong>de</strong>s<br />

mathématiques. Ils contribuent à donner aux mathématiques une image ludique et humaine<br />

Une image d'autant plus attrayante que ce sont <strong>de</strong>s jeunes qui se trouvent au premier plan.<br />

A cet égard, et sans chercher à faire <strong>de</strong> nos jeunes champions <strong>de</strong>s ve<strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> télévision,<br />

ne serait-il pas utile <strong>de</strong> les présenter, <strong>de</strong> les montrer en action, <strong>de</strong> les faire parler <strong>de</strong>vant le<br />

très large public <strong>de</strong> la télévision? L'expérience hongroise montre que c'est possible, et on<br />

pourrait inventer <strong>de</strong>s formes différentes.<br />

Je ne dirai qu'on mot <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong>s concours sur les candidats eux-mêmes. Quand le<br />

concours est dur, il n'est pas toujours bon. Lorsque le concours est passé avec plaisir, il<br />

est excellent. Dans certains cas, il éveille ou confirme <strong>de</strong>s vocations. Les lauréats <strong>de</strong>s<br />

Olympia<strong>de</strong>s mathématiques internationales sont souvent <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s mathématiciens<br />

importants. Les championnats hongrois ont révélés le talent <strong>de</strong> Laszlo Lovasz, qui est<br />

<strong>de</strong>venu un combinatoriste éminent. La compétition mathématique australienne <strong>de</strong> 1983 a<br />

couronné un mauvais élève, qui est <strong>de</strong>venu un brillant informaticien.<br />

Rapport à la science vivante. Rôle <strong>de</strong>s chercheurs. Sélection <strong>de</strong>s sujets.<br />

Du bon usage <strong>de</strong> la liberté<br />

J'ai déjà évoqué une question qui ne va pas <strong>de</strong> soi : le rapport <strong>de</strong>s concours et<br />

compétitions à la science vivante. Bien entendu, il ne s'agit pas <strong>de</strong> transformer en sujets <strong>de</strong><br />

concours tout ce qui progresse en mathématiques; c'est impossible, et d'ailleurs sans<br />

intérêt. Mais il y a toujours danger <strong>de</strong> sclérose et nécessité <strong>de</strong> renouvellement. Il est bon<br />

que ce renouvellement se fasse au contact <strong>de</strong> la science vivante. Par conséquent, il est bon<br />

que <strong>de</strong>s chercheurs actifs contribuent au choix <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> concours.<br />

Il arrive que <strong>de</strong>s chercheurs aient la totale responsabilité <strong>de</strong>s sujets. C'est le cas dans la<br />

compétition <strong>de</strong> Leeds, et cela absorbe d'ailleurs une partie <strong>de</strong> l'activité du département <strong>de</strong><br />

mathématiques <strong>de</strong> l'Université. C'était le cas dans les championnats télévisés <strong>de</strong> Budapest.<br />

C'est le cas en France dans les concours les plus difficiles, qui ont les épreuves les plus<br />

longues: agrégation, concours d'entrée à l'École normale supérieure, qui permettent en<br />

effet, en 6 ou 7 heures, <strong>de</strong> découvrir toute une théorie ; je me souviens, préparant<br />

l'agrégation, d'avoir ainsi reconstitué dans un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> mécanique la théorie <strong>de</strong> l'équilibre<br />

<strong>de</strong> la bicyclette, et, plus tard, d'avoir donné comme sujet du concours d'entrée à l'École<br />

normale la démonstration alors toute nouvelle, par Thoger Bang, <strong>de</strong>s inégalités <strong>de</strong><br />

Kolmogoroff sur les dérivées successives <strong>de</strong>s fonctions d'une variable réelle. Il est alors<br />

indispensable que les auteurs <strong>de</strong>s sujets aient également en charge la correction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs<br />

et l'évaluation <strong>de</strong>s candidats; c'est la seule garantie à l'égard <strong>de</strong> sujets trop ambitieux.<br />

Les sujets <strong>de</strong>s Olympia<strong>de</strong>s mathématiques s'inspirent parfois <strong>de</strong> travaux<br />

contemporains. II existe au moins un exemple d'un problème <strong>de</strong> recherche fameux qui,<br />

immédiatement après sa résolution, a été proposé aux Olympia<strong>de</strong>s: démontrer que, si un


40<br />

ensemble fini dans le plan a la propriété que toute droite joignant <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses points en<br />

contient un troisième, tous les points <strong>de</strong> l'ensemble sont alignés. La solution en est en<br />

effet élémentaire. Mais on peut vérifier sur un tel sujet, comme sur d'autres, l'avantage<br />

considérable qu'a un mathématicien expérimenté sur un jeune étudiant, même très brillant.<br />

Cela montre bien que la mathématique est une science, et pas seulement un sport. Je suis a<br />

priori convaincu que l'on peut trouver dans la production mathématique contemporaine, et<br />

retrouver dans la production mathématique <strong>de</strong>s temps passés, <strong>de</strong> quoi renouveler<br />

constamment le contenu <strong>de</strong>s problèmes d'Olympia<strong>de</strong>s.<br />

Pour les Olympia<strong>de</strong>s comme pour les compétitions nationales, il y a sans doute<br />

avantage à associer dans l'organisation et le choix <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong>s chercheurs et <strong>de</strong>s<br />

enseignants connaissant bien le niveau <strong>de</strong>s élèves. Ainsi l'organisation du concours peut<br />

être un lieu <strong>de</strong> rencontre entre la science vivante et son enseignement.<br />

De même que la vulgarisation débor<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'enseignement et peut servir <strong>de</strong> banc d'essai<br />

pour son renouvellement, les concours et compétitions jouissent <strong>de</strong> beaucoup plus <strong>de</strong><br />

liberté que les examens et permettent d'en amorcer l'évolution. Je prendrai un seul<br />

exemple. Dans l'enseignement secondaire et dans <strong>de</strong>s examens tels que le baccalauréat, la<br />

notion <strong>de</strong> démonstration a pratiquement disparu, comme celle d'ailleurs <strong>de</strong> contre-exemple<br />

(qui est la démonstration <strong>de</strong> la négation d'une proposition). Or c'est non seulement une<br />

spécificité <strong>de</strong>s mathématiques, mais une conquête majeure <strong>de</strong> l'esprit humain, dont la<br />

valeur est inestimable. On <strong>de</strong>vra y revenir. Mais le mieux est d'y revenir en douceur.<br />

Proposer <strong>de</strong>s démonstrations comme sujets <strong>de</strong> concours U'en ai donné un exemple avec le<br />

championnat télévisé <strong>de</strong> Hongrie), juger <strong>de</strong> l'élégance <strong>de</strong>s démonstrations (rôle du jury<br />

dans le dit championnat), et intéresser à cela un large public, ce peut être la meilleure voie<br />

pour que la notion <strong>de</strong> démonstration reprenne sa place dans l'enseignement.<br />

Un mouvement à poursuivre<br />

Au cours <strong>de</strong>s trente <strong>de</strong>rnières années, les concours.et compétitions mathématiques se<br />

sont multipliés. Les règles du jeu, les formes, les contenus sont extrêmement variés. Il me<br />

semble qu'il y a là un mouvement profond, qui répond aux besoins <strong>de</strong>s individus comme<br />

<strong>de</strong> la société. Ce mouvement <strong>de</strong>vra se poursuivre, et la collaboration <strong>de</strong> mathématiciens<br />

actifs en recherche me paraît indispensable. D'autre part il nécessite déjà, comme je l'ai dit<br />

dès l'introduction, un examen critique et un bilan. Ce que j'ai indiqué <strong>de</strong> l'économie<br />

trouve ici son exacte contrepartie. A l'intérieur d'une compétition, il faut obéir aux règles<br />

du jeu. Mais il faut également regar<strong>de</strong>r les règles du jeu <strong>de</strong> l'extérieur, en créer <strong>de</strong><br />

nouvelles, tenter <strong>de</strong> stimuler <strong>de</strong> nouvelles activités et <strong>de</strong> répondre à <strong>de</strong>s besoins nouveaux.<br />

Les mathématiques sont assez riches pour fournir aux concours et aux compétitions un<br />

aliment illimité. Puissent les concours et compétitions servir <strong>de</strong> relais entre ces<br />

mathématiques foisonnantes et tous les hommes, auxquels, en <strong>de</strong>rnière instance, elles sont<br />

<strong>de</strong>stinées.<br />

1. Il serait intéressant à l'occasion <strong>de</strong> cet article d'ouvrir un dossier en élargissant les exemples. Miguel <strong>de</strong><br />

Guzman me signale une forme <strong>de</strong> compétition très intéressante qu'ils ont en Argentine, sur une base très<br />

large et <strong>de</strong>s sélections successives. En France même nous avons beaucoup <strong>de</strong> formules à comparer.


ACTIVITÉ ... PUZZLE<br />

Philibert CLAPPONI<br />

<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

81<br />

A1 ~<br />

A2<br />

A3<br />

En utilisant les définitions fournies, remplir les hexagones avec <strong>de</strong>s nombres.<br />

Il y a un seul chiffre dans chaque hexagone. Chaque lettre représente un entier<br />

naturel différent <strong>de</strong> zéro et plus petit que 20.<br />

Deux lettres différentes représentent <strong>de</strong>ux nombres différents.<br />

Inscrire ci-<strong>de</strong>ssous ce que vous trouvez pour chaque lettre.<br />

Al: (lOb+1)2+2; ab BI: x + c + 1 ; ac - u 2 +1<br />

A2: c2 ; (a+ x)2 B2 : ( d2 +1)2 + 19<br />

A3: Il cu B3:d-y; llx<br />

. y+x B4 : 1O(a + c) - 5<br />

A4: (ac +y)2 ,<br />

2<br />

B5 : xy ; 2a + 1<br />

«petit x» n° 43 p. 41, 1996 - 1997


ACTIVITÉ<br />

CHEMIN<br />

Philibert CLAPPONI<br />

<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Sur un segment [AB] choisir un point M quelconque.<br />

Construire <strong>de</strong>ux triangles équilatéraux AMS et MBT (d'un même côté <strong>de</strong> [AB]).<br />

U est le milieu <strong>de</strong> [ST].<br />

T<br />

1 ' \\<br />

/ '\<br />

u / \ / \<br />

• / '<br />

1 \\<br />

s / \<br />

1 \<br />

~ /. \<br />

/ \ \<br />

/ \ Il \\,<br />

1/ / ;' \ \<br />

V \<br />

\ / \<br />

\ / \<br />

A M B<br />

Sur le même <strong>de</strong>ssin placer M dans 3 positions différentes l sur le segment [AB].<br />

Que peut-on dire <strong>de</strong> la position <strong>de</strong> U ?<br />

Justifiez soigneusement vos observations.<br />

1. Dans Cabri-géomètre on se contentera <strong>de</strong> déplacer M et d'observer le déplacement <strong>de</strong> U.<br />

« petit x » nO 43, p. 42, 1996 - 97


À PROPOS DE L'APPRENTISSAGE DU CONCEPT D'AIRE<br />

Paula MOREIRA BALTAR 1<br />

Équipe <strong>de</strong> Didactique <strong>de</strong>s Mathématiques du Laboratoire Leibniz - <strong>Grenoble</strong> 1<br />

LEMAT - Universida<strong>de</strong> Fe<strong>de</strong>ral <strong>de</strong> Pernambuco - Brésil.<br />

Introduction<br />

Les analyses présentées dans cet article sont issues d'un travail <strong>de</strong> thèse 2 autour <strong>de</strong><br />

l'enseignement et l'apprentissage du concept d'aire <strong>de</strong> surfaces planes. Nous nous<br />

intéressons, dans ce travail, à la construction du concept d'aire au niveau <strong>de</strong> collège et<br />

plus particulièrement, à l'acquisition, par les élèves <strong>de</strong> début <strong>de</strong> collège, <strong>de</strong>s relations<br />

entre les longueurs et les aires.<br />

Le but <strong>de</strong> cet article est <strong>de</strong> tracer un état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s problèmes d'apprentissage du<br />

concept d'aire à l'heure actuelle en France à partir <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s programmes, <strong>de</strong>s<br />

évaluations nationales et <strong>de</strong>s recherches antérieures sur le thème.<br />

Dans le premier paragraphe, nous présentons la place du concept d'aire dans les<br />

programmes <strong>de</strong> l'école élémentaire et du collège (antérieurs aux changements <strong>de</strong> 1995).<br />

Le <strong>de</strong>uxième paragraphe est consacré à la mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s difficultés<br />

d'apprentissage rencontrées par les élèves à partir <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s évaluations<br />

1 . Boursière <strong>de</strong> la CAPES - Ministère <strong>de</strong> l'Éducation Nationale Brésilienne.<br />

2 Thèse préparée sous la direction <strong>de</strong> Madame Clau<strong>de</strong> Comiti, au sein <strong>de</strong> l'Équipe <strong>de</strong> Didactique <strong>de</strong>s<br />

Mathématiques du Laboratoire Leibniz <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>.<br />

«petit x» n° 43, pp. 43 à 68,1996 - 1997


44<br />

nationales du Ministère <strong>de</strong> l'Éducation Nationale à l'entrée en sixième et <strong>de</strong> l'APMEp3 en<br />

sixième et cinquième.<br />

Dans le troisième paragraphe, nous faisons une synthèse <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s recherches<br />

antérieures qui permettent d'apporter <strong>de</strong>s éléments d'interprétation et d'analyse <strong>de</strong>s<br />

erreurs <strong>de</strong>s élèves et contribuent, par conséquent à une meilleure compréhension du<br />

processus <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> connaissances autour du concept d'aire au collège.<br />

1. Les programmes<br />

Nous nous intéressons ici à la place occupée par le concept d'aire dans les<br />

programmes <strong>de</strong> l'école élémentaire et du début <strong>de</strong> collège (sixième et cinquième). Notre<br />

étu<strong>de</strong> est restreinte aux programmes en vigueur en France au moment <strong>de</strong>s<br />

expérimentations <strong>de</strong> notre recherche et au moment <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong>s évaluations<br />

analysées dans le paragraphe suivant <strong>de</strong> cet article.<br />

1.1. Les programmes <strong>de</strong> l'école élémentaire<br />

Notre étu<strong>de</strong> est centrée sur les programmes <strong>de</strong> 1985, mais nous présentons également<br />

quelques remarques sur les nouveaux programmes <strong>de</strong> l'école élémentaire - ceux <strong>de</strong> 1995 ­<br />

en mettant particulièrement l'accent sur l'évolution qui concerne le concept d'aire.<br />

Dans les programmes <strong>de</strong> l'école élémentaire <strong>de</strong> 1985, les notions d'aire et <strong>de</strong> périmètre<br />

étaient introduites au cours moyen dans un chapitre nommé "mesures".<br />

Les programmes et instructions officielles prévoyaient pour ce niveau:<br />

"Formation <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> longueur, d'aire, <strong>de</strong> volume, <strong>de</strong> masse, d'angle et <strong>de</strong><br />

durée; l'utilisation <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> mesure: expression par un nombre ou par un<br />

encadrement du résultat d'un mesurage.<br />

Utilisation <strong>de</strong>s unités du système légal et usuel.<br />

{'oof<br />

Détermination du périmètre d'un cercle, <strong>de</strong> l'aire d'un disque, <strong>de</strong> l'aire d'un rectangle,<br />

<strong>de</strong> l'aire d'un triangle, et du volume d'un pavé.<br />

Utilisation d'un formulaire pour calculer l'aire ou le volume d'un objet donné"4<br />

Les compétences à acquérir au niveau du cours moyen étaient ainsi précisées:<br />

- maîtriser les notions d'aire et <strong>de</strong> volume;<br />

- connaître les unités couramment utilisées (cm 2 , m 2 , l, dm 3 , m 3 ) ;<br />

- calculer le périmètre et l'aire d'un carré, d'un rectangle, d'un disque<br />

- savoir utiliser un formulaire.<br />

En ce qui concerne les programmes <strong>de</strong> 1995, l'introduction <strong>de</strong> la notion d'aire est<br />

3. APMEP = Association <strong>de</strong>s Professeurs <strong>de</strong> Mathématique <strong>de</strong> l'Enseignement Public.<br />

4. Les cycles à l'école primaire : Programmes et instructions pour l'école élémentaire - Chapitre<br />

Mathématiques


45<br />

prévue dans le cycle <strong>de</strong>s approfondissements.<br />

Dans les instructions officielles <strong>de</strong> 1995 on ne parle plus <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong><br />

longueur, d'aire, ... (on peut d'ailleurs se poser la question <strong>de</strong> ce que les auteurs <strong>de</strong>s<br />

programmes <strong>de</strong> 85 mettaient <strong>de</strong>rrière l'expression "fonnation <strong>de</strong>s concepts").<br />

La distinction entre l'aire et le périmètre apparaît <strong>de</strong> façon explicite en tant qu'objet visé<br />

par l'apprentissage. On remarque également l'insertion <strong>de</strong>s questions sur l'ordre <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>ur et la suppression <strong>de</strong> l'aire du disque et <strong>de</strong> l'aire d'un triangle. En ce qui<br />

concerne les compétences à acquérir, les changements sont moins importants: il ne s'agit<br />

que <strong>de</strong> la suppression du calcul <strong>de</strong> l'aire du disque et <strong>de</strong> l'aire d'un triangle.<br />

1.2. Les programmes <strong>de</strong> collège<br />

Les programmes et instructions du collège sur lesquels se basent nos analyses datent<br />

<strong>de</strong> 1985. Les notions d'aire et <strong>de</strong> périmètre sont traitées, directement ou indirectement,<br />

dans les trois parties intitulées : "travaux géométriques", "travaux numériques" et<br />

"organisation et gestion <strong>de</strong> données; fonctions".<br />

En classe <strong>de</strong> sixième, les objets d'apprentissage sont:<br />

- la comparaison d'aires planes et la mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s aires dans<br />

la symétrie orthogonale (dans la partie "travaux géométriques") ;<br />

- le calcul du périmètre et <strong>de</strong> l'aire d'un rectangle (dans la partie "organisation et<br />

gestion <strong>de</strong> données; fonctions" ).<br />

Dans les commentaires, les auteurs <strong>de</strong>s programmes précisent que les travaux<br />

géométriques doivent constituer le support d'activités numériques conjointes, et en<br />

particulier le travail sur <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs et <strong>de</strong>s mesures. En ce qui concerne la comparaison<br />

d'aires planes, "il s'agit <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s aires à l'ai<strong>de</strong>, soit <strong>de</strong> reports, <strong>de</strong><br />

décompositions, <strong>de</strong> découpages et <strong>de</strong> recollements, soit <strong>de</strong> quadrillages et<br />

d'encadrements. Des travaux permettront <strong>de</strong> retenir sous forme d'images mentales, le<br />

passage du rectangle au triangle rectangle ou au parallélogramme, et <strong>de</strong> mettre en place<br />

<strong>de</strong>s calculs sur l'aire à partir <strong>de</strong> l'aire du rectangle." 5<br />

L'un <strong>de</strong>s objectifs d'apprentissage à ce niveau est la mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s<br />

conservations <strong>de</strong>s longueurs et <strong>de</strong>s aires par la symétrie orthogonale. Pourtant les auteurs<br />

précisent qu'il faut prendre gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> "ne pas <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux élèves <strong>de</strong> prouver <strong>de</strong>s<br />

propriétés perçues comme évi<strong>de</strong>ntes" 6. Comme, par exemple, la conservation <strong>de</strong>s<br />

aires par la symétrie orthogonale qui n'apparaît pas dans les textes officiels parmi les<br />

compétences exigibles.<br />

Dans la partie <strong>de</strong>stinée à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s "travaux numériques", les notions d'aire et <strong>de</strong><br />

périmètre apparaissent comme outil pour l'introduction <strong>de</strong>s écritures litténiJes. Il s'agit <strong>de</strong><br />

5 . Extraits <strong>de</strong> la brochure "Mathématiques classes <strong>de</strong>s collèges 6e, Se, 4e, 3e" éditée par le Centre<br />

National <strong>de</strong> Documentation Pédagogique (Edition 1990; réimpression 1991) relative aux programmes <strong>de</strong><br />

collège- page 25.<br />

6. ibi<strong>de</strong>m, page 26.


46<br />

schématiser <strong>de</strong>s calculs, en utilisant <strong>de</strong>s lettres qui seront remplacées par <strong>de</strong>s valeurs<br />

numériques.<br />

Les compétences exigibles <strong>de</strong>s élèves en ce qui concerne les concepts d'aire et <strong>de</strong><br />

périmètre, en classe <strong>de</strong> sixième sont les suivantes:<br />

- évaluer l'aire d'un triangle rectangle à partir <strong>de</strong> celle d'un rectangle;<br />

- appliquer les formules littérales au cercle et au rectangle;<br />

- effectuer, éventuellement avec une calculatrice, <strong>de</strong>s calculs sur les mesures <strong>de</strong>s<br />

gran<strong>de</strong>urs figurant au programme;<br />

- effectuer, pour les longueurs et les aires, <strong>de</strong>s changements d'unités <strong>de</strong> mesure.<br />

En ce qui concerne la classe <strong>de</strong> cinquième, les objectifs prévus sont la mise en<br />

évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s aires dans la symétrie centrale (dans la partie consacrée<br />

aux "travaux géométriques") et le calcul <strong>de</strong> l'aire d'un parallélogramme, d'un triangle et<br />

d'un disque (dans la partie "organisation et gestion <strong>de</strong> données; fonctions").<br />

Dans la partie "compléments" du programme officiel <strong>de</strong>stinée aux "travaux<br />

géométriques" et en particulier à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la symétrie centrale nous trouvons la<br />

conservation <strong>de</strong>s distances, <strong>de</strong> l'alignement et <strong>de</strong>s angles, mais la conservation <strong>de</strong>s aires<br />

n'apparaît pas parmi les propriétés élémentaires <strong>de</strong> la symétrie que les élèves doivent<br />

connaître. Par contre, une remarque précise que les propriétés <strong>de</strong> la symétrie centrale sont<br />

à relier à la caractérisation du parallélogramme et permettent aussi d'établir la liaison entre<br />

l'aire d'un triangle et celle d'un parallélogramme.<br />

La partie "organisation et gestion <strong>de</strong> données; fonctions" prévoit <strong>de</strong>s activités sur les<br />

variations <strong>de</strong> l'aire d'un triangle ou d'un parallélogramme quand la mesure d'un côté est<br />

fixée. Cette étu<strong>de</strong> peut se faire en liaison avec celle <strong>de</strong> la proportionnalité. "Les élèves<br />

seront familiarisés avec l'écriture littérale <strong>de</strong>s formules d'aires et <strong>de</strong> volume du<br />

programme" 7. Il s'agit en particulier, <strong>de</strong>s formules d'aire du parallélogramme, du<br />

triangle et du disque.<br />

Les compétences exigibles en classe <strong>de</strong> cinquième sont:<br />

- évaluer, à partir <strong>de</strong> l'aire d'un rectangle, l'aire d'un parallélogramme et l'aire d'un<br />

triangle.<br />

- utiliser les formules d'aires et <strong>de</strong> volumes du programme.<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s changements d'unités <strong>de</strong> longueur, d'aire et <strong>de</strong> volume est prévue dans la<br />

partie sur les fonctions numériques.<br />

Dans les nouveaux programmes <strong>de</strong> la sixième en vigueur <strong>de</strong>puis 1995, nous pouvons<br />

remarquer une évolution en ce qui concerne:<br />

- l'explicitation dans le contenu <strong>de</strong> la partie <strong>de</strong>stinée aux travaux géométriques, d'un<br />

item sur la mesure, la comparaison et le calcul d'aire et <strong>de</strong> périmètre <strong>de</strong> surfaces planes;<br />

- l'introduction, en tant que compétence exigible, <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> l'aire d'une surface<br />

par pavage simple et <strong>de</strong> la comparaison <strong>de</strong>s aires et <strong>de</strong>s périmètres <strong>de</strong> surfaces planes;<br />

7. ibi<strong>de</strong>m, page 43.


47<br />

Dans les commentaires, les auteurs <strong>de</strong>s programmes explicitent l'importance <strong>de</strong>s<br />

procédures <strong>de</strong> décomposition, découpage et recollements, pavages et encadrements dans<br />

la prise <strong>de</strong> sens <strong>de</strong> la notion d'aire en général et <strong>de</strong>s formules en particulier: "On pourra<br />

s'appuyer sur ces travaux qui donnent du sens à la notion d'aire pour constituer et utiliser<br />

un formulaire. Cette utilisation peut être liée aux unités usuelles et aux changements<br />

d'unités. " 8<br />

Si dans les programmes antérieurs on observe un accent sur la mesure et en particulier<br />

le calcul <strong>de</strong> l'aire, dans les nouveaux programmes les situations <strong>de</strong> comparaison prennent<br />

<strong>de</strong> l'importance, en tant que contenus visées par l'apprentissage et en tant que<br />

compétences exigibles. Les objectifs autour <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> l'aire sont maintenus, et en<br />

même temps, les procédures (aussi bien <strong>de</strong> mesure que <strong>de</strong> comparaison) qui permettent <strong>de</strong><br />

donner du sens au concept sont mises en valeur.<br />

Les évaluations nationales que nous avons analysé concernent un enseignement<br />

antérieur à cette réforme curriculaire. Il serait intéressant, dans une étu<strong>de</strong> postérieure,<br />

d'étudier l'effet <strong>de</strong> ces changements <strong>de</strong> programme sur l'apprentissage <strong>de</strong> la notion d'aire<br />

en début <strong>de</strong> collège.<br />

2. Les évaluations du ministère <strong>de</strong> l'éducation nationale et <strong>de</strong><br />

l'APMEP : quelques pistes sur les difficultés d'apprentissage<br />

Les résultats <strong>de</strong>s évaluations menées par le Ministère <strong>de</strong> l'Éducation Nationale et par<br />

l'APMEP montrent que l'apprentissage du concept d'aire est à l'origine <strong>de</strong> nombreuses<br />

difficultés pour les élèves. Les questions <strong>de</strong>s évaluations concernant ce thème sont en<br />

général réussies par moins <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s élèves.<br />

2.1. L'évaluation du Ministère <strong>de</strong> l'Éducation Nationale entrée en<br />

sixième<br />

L'évaluation du Ministère <strong>de</strong> l'Éducation Nationale est réalisée <strong>de</strong>puis 1989 sur tous<br />

les élèves <strong>de</strong> CE2 et <strong>de</strong> sixième. Son objectif, selon les réalisateurs, est d'ai<strong>de</strong>r les<br />

enseignants "à mieux i<strong>de</strong>ntifier les acquis et les lacunes <strong>de</strong> leurs élèves dans les<br />

apprentissages <strong>de</strong> base: lecture, écriture, mathématiques" 9. Les résultats nationaux<br />

présentés sont fondés sur <strong>de</strong>s échantillons représentatifs <strong>de</strong>s élèves évalués, tirés <strong>de</strong> façon<br />

aléatoire dans les établissements d'enseignement public et privé <strong>de</strong> tous les départements,<br />

y compris ceux d'outre-mer.<br />

En ce qui concerne plus particulièrement notre travail, nous n'avons étudié que les<br />

résultats relatifs à l'entrée en sixième, car comme nous l'avons mis en évi<strong>de</strong>nce dans le<br />

paragraphe antérieur la notion d'aire n'est introduite qu'au cours moyen.<br />

8. Programmes <strong>de</strong> sixième 1995 mathématiques, page 20.<br />

9. Éducation et Formation Publication hors série du ministère <strong>de</strong> l'éducation nationale <strong>de</strong> la jeunesse et <strong>de</strong>s<br />

sports "Évaluation CE2 - sixième Résultats nationaux septembre 1990.


48<br />

Les résultats <strong>de</strong> ces évaluations donnent <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong> certaines<br />

connaissances du domaine <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs, et <strong>de</strong>s difficultés d'apprentissage liées à<br />

l'absence d'autres connaissances.<br />

Les résultats <strong>de</strong> l'évaluation du Ministère <strong>de</strong> l'Éducation Nationale montrent que les<br />

objectifs d'apprentissage définis pour l'école élémentaire en ce qui concerne le concept<br />

d'aire sont loin d'être atteints.<br />

En ce qui concerne la formation <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> longueur et d'aire, si plus <strong>de</strong> la moitié<br />

<strong>de</strong>s élèves réussissent aux questions <strong>de</strong> comparaison et mesure sur papier quadrillé et à la<br />

dissociation <strong>de</strong> la surface et son contour, les taux <strong>de</strong> réussite pour l'addition et<br />

soustraction <strong>de</strong>s aires sont seulement voisins <strong>de</strong> 50%. De plus, aucune question n'est<br />

posée sur l'invariance <strong>de</strong> l'aire par découpage recollement, ce qui est pourtant, à notre<br />

avis, un point fondamental dans la formation du concept d'aire.<br />

L'utilisation <strong>de</strong>s unités d'aire n'est pas testée directement, mais on peut remarquer <strong>de</strong>s<br />

taux importants d'absence d'unité dans les réponses <strong>de</strong>s élèves; ce que nous interprétons<br />

comme le témoignage d'un certain malaise face à l'usage <strong>de</strong>s unités d'aire.<br />

En ce qui concerne la détermination <strong>de</strong> l'aire et du périmètre d'un rectangle, les taux <strong>de</strong><br />

réussite sont assez faibles (à peu près 40% pour l'aire et 50% pour le périmètre).<br />

L'utilisation d'un formulaire pour calculer l'aire d'un objet donné paraît très mal<br />

maîtrisée également. Le formulaire étant donné (avec <strong>de</strong>s figures et les formules d'aire<br />

correspondantes) les tâches à la charge <strong>de</strong> l'élève sont:<br />

- choisir la formule pertinente dans le formulaire;<br />

- remplacer les lettres par les bonnes valeurs numériques;<br />

- calculer l'aire.<br />

Seulement 27,4% <strong>de</strong>s élèves calculent correctement l'aire du triangle et 28,3% donnent<br />

une réponse exacte pour le calcul <strong>de</strong> l'aire d'un parallélogramme. La difficulté majeure ne<br />

repose ni sur la reconnaissance <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> la figure ni sur le choix <strong>de</strong> la formule d'aire<br />

à utiliser (tâche réussie entre 45% et 60% à peu près). C'est sur le remplacement <strong>de</strong>s<br />

lettres par les nombres et le calcul à proprement parler, que l'on trouve une chute<br />

importante <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> réussite.<br />

Les questions autour <strong>de</strong> la dissociation entre l'aire et le périmètre ne font pas partie <strong>de</strong>s<br />

objectifs d'apprentissage et <strong>de</strong>s compétences exigibles au niveau <strong>de</strong> l'école élémentaire<br />

dans les programmes <strong>de</strong> 85. Ce sont pourtant <strong>de</strong>s situations souvent présentes dans les<br />

évaluations et dont les taux d'échec sont en général importants. Cet aspect est pris en<br />

compte <strong>de</strong> façon explicite dans les nouveaux programmes <strong>de</strong> l'école élémentaire qui sont<br />

entrés en vigueur en 1995.


49<br />

2.2. Les évaluations <strong>de</strong> l'APMEP en sixième et en cinquième<br />

La motivation principale <strong>de</strong>s évaluations menées par l'APMEP <strong>de</strong>puis 1987 a été<br />

d'accompagner la mise en place <strong>de</strong>s nouveaux programmes <strong>de</strong> collège et lycée, en<br />

particulier du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong>s élèves. Les questionnaires<br />

ont été conçus <strong>de</strong> façon à vérifier l'acquisition <strong>de</strong>s compétences exigibles et <strong>de</strong>s capacités<br />

complémentaires définies dans les programmes officiels. L'évaluation <strong>de</strong>s compétences<br />

exigibles et <strong>de</strong> celles dites d'approfondissement ou complémentaires sont faites<br />

séparément, par l'intermédiaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types d'épreuves. Nous analysons ici les résultats<br />

<strong>de</strong>s évaluations au niveau <strong>de</strong> sixième (1987 et 1989) et <strong>de</strong> cinquième (1988 et 1990).<br />

Les exercices <strong>de</strong>s questionnaires d'approfondissement sont <strong>de</strong>stinés à tester la capacité<br />

<strong>de</strong> l'élève à mobiliser certaines connaissances et à les articuler dans la résolution <strong>de</strong><br />

problèmes complexes.<br />

Dans l'interprétation <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> réussite à ces questions il faut prendre en compte le<br />

fait que les exercices proposés sont en général d'un niveau <strong>de</strong> complexité important du<br />

point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s tâches à la charge <strong>de</strong> l'élève "Il faut lire l'énoncé, se l'approprier,<br />

l'analyser, résoudre <strong>de</strong>s questions intermédiaires, puis ilfaut synthétiser les informations<br />

et présenter les résultats."IO. Les erreurs sont donc dues en partie à la difficulté <strong>de</strong> traiter<br />

<strong>de</strong>s situations complexes. Les échecs sont cependant également <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> difficultés<br />

à mobiliser <strong>de</strong>s connaissances, tout au moins dans <strong>de</strong>s situations complexes.<br />

On ne peut pas ici déduire directement <strong>de</strong>s taux faibles <strong>de</strong> réussite que les élèves ne<br />

disposent pas <strong>de</strong>s connaissances en jeu dans les exercices. Certaines erreurs peuvent<br />

relever <strong>de</strong> la complexité <strong>de</strong> la situation elle-même, ou <strong>de</strong>s aspects secondaires <strong>de</strong> la<br />

situation, plutôt que <strong>de</strong>s connaissances dont on veut tester la disponibilité. De plus, les<br />

brochures <strong>de</strong> l'APMEP, ne fournissent pas les réponses et justifications <strong>de</strong>s élèves, mais<br />

seulement les taux <strong>de</strong> réussite et les interprétations <strong>de</strong>s auteurs <strong>de</strong> la brochure, ce qui<br />

réduit nos conditions d'analyse <strong>de</strong>s sources d'erreurs possibles.<br />

Dans les évaluations APMEP les compétences exigibles à propos du concept d'aire<br />

sont ainsi précisées:<br />

En classe <strong>de</strong> sixième:<br />

- évaluer l'aire d'un triangle rectangle, à partir d'un rectangle;<br />

- appliquer les formules littérales au rectangle et au cercle;<br />

- effectuer <strong>de</strong>s changements d'unité <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s longueurs et <strong>de</strong>s aires;<br />

- effectuer, éventuellement avec une calculatrice, <strong>de</strong>s calculs sur les mesures <strong>de</strong>s<br />

gran<strong>de</strong>urs figurant au programme longueurs et aire.<br />

En classe <strong>de</strong> cinquième :<br />

- évaluer, à partir <strong>de</strong> l'aire d'un rectangle, l'aire d'un parallélogramme et l'aire d'un<br />

triangle;<br />

10. EVAPM sixième, 1989, page 52.


50<br />

- utiliser les formules d'aire du programme: parallélogramme, triangle, disque et aire<br />

latérale d'un cylindre <strong>de</strong> révolution.<br />

Dans l'esprit <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> 1985, comme les auteurs <strong>de</strong> la brochure eux-mêmes<br />

le mettent en évi<strong>de</strong>nce, les figures planes et les soli<strong>de</strong>s servent <strong>de</strong> support au calcul<br />

numérique et littéral - calcul sur les mesures <strong>de</strong> longueurs, d'aires et <strong>de</strong> volumes, et<br />

utilisation <strong>de</strong>s formules. Ceci se traduit en particulier par le fait que les compétences<br />

exigibles à propos <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs géométriques sont essentiellement <strong>de</strong> type calculatoire.<br />

Les exercices proposés dans l'évaluation sont en général cohérents avec cet esprit. Il<br />

s'agit surtout du calcul sur les mesures <strong>de</strong> longueurs, aires et volumes, et <strong>de</strong> l'utilisation<br />

<strong>de</strong> formules en tant que moyen <strong>de</strong> calcul.<br />

Les résultats <strong>de</strong>s premières évaluations APMEP en sixième (1987) et en cinquième<br />

(1988) montrent que <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s trois points faibles <strong>de</strong>s programmes actuels signalés par les<br />

enseignants, concernent la construction du concept d'aire: les compétences concernant le<br />

calcul sur les gran<strong>de</strong>urs (aires, volumes, ...) et l'utilisation <strong>de</strong>s unités (le troisième point<br />

faible concerne la géométrie dans l'espace). La réussite aux questions sur l'aire dépassent<br />

rarement les 50%.<br />

2.2.1. Résultats <strong>de</strong>s évaluations APMEP en fin <strong>de</strong> sixième<br />

a - Résultats concernant les compétences exigibles<br />

Dans l'évaluation en fin <strong>de</strong> sixième réalisée en 87, les auteurs mettent en évi<strong>de</strong>nce<br />

certaines erreurs fréquemment commises par les élèves dans les exercices sur les aires :<br />

- confusions entre aire et périmètre ;<br />

- du point <strong>de</strong> vue du calcul, erreurs du type:<br />

aire =périmètre x 2 ;<br />

aire =L + 1<br />

aire = L-I<br />

aire =(L+I) x3, 14<br />

aire =(LxI) - périmètre.<br />

- en ce qui concerne les unités: expression <strong>de</strong> l'aire d'une surface dont les dimensions<br />

linéaires sont données en mètres, en m, m 3 , cm, cm 2 , ...<br />

Certaines <strong>de</strong> ces erreurs concernent la dissociation <strong>de</strong> l'aire et du périmètre. Les items<br />

consacrés à ce sujet concernent l'association <strong>de</strong> l'aire à la surface et du périmètre au<br />

contour; le calcul <strong>de</strong> l'aire et du périmètre <strong>de</strong> surfaces usuelles (distinction <strong>de</strong>s formules<br />

d'aire et <strong>de</strong> périmètre) et le choix <strong>de</strong>s unités pertinentes pour exprimer l'aire et le<br />

périmètre. Les résultats obtenus sont les suivants:<br />

- seulement 42% <strong>de</strong>s élèves associent l'aire à la surface, calculent correctement l'aire<br />

d'un rectangle et expriment le résultat avec l'unité pertinente;<br />

- 46% <strong>de</strong>s élèves associent le périmètre au contour, calculent correctement le périmètre<br />

d'un rectangle et expriment le résultat avec l'unité pertinente.<br />

Les auteurs <strong>de</strong> la brochure mettent en évi<strong>de</strong>nce que la notion d'aire discrimine les<br />

futurs redoublants (pour lesquels les taux <strong>de</strong> réussite chutent <strong>de</strong> moitié) contrairement aux


51<br />

questions sur le périmètre dont les taux <strong>de</strong> réussite pour l'ensemble <strong>de</strong>s élèves et pour les<br />

futures redoublants sont assez proches.<br />

Il n'y a aucun exercice dans les évaluations <strong>de</strong> l'APMEP en sixième sur l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

variations <strong>de</strong> l'aire et du périmètre (ce qui s'explique par l'absence <strong>de</strong> cet aspect du<br />

concept d'aire dans les instructions officielles en tant que compétence exigible ou objectif<br />

d'apprentissage explicite).<br />

Les seules compétences exigibles qui présentent <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> réussite supérieurs à 50%<br />

sont le calcul <strong>de</strong> l'aire et du périmètre d'un rectangle (respectivement 54% et 58%).<br />

Les objectifs d'apprentissage à propos <strong>de</strong> l'aire définis pour la classe <strong>de</strong> sixième dans<br />

les programmes actuels ne sont pas atteints:<br />

- moins <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s élèves ont évalué l'aire d'un triangle rectangle à partir <strong>de</strong> celle<br />

d'un rectangle (les taux <strong>de</strong> réussite varient entre 40% et 46% pour les longueurs entières<br />

ou décimales, avec ou sans usage <strong>de</strong> la calculatrice) ;<br />

- les taux <strong>de</strong> réussite pour les changements d'unité d'aire sont compris entre 40% et<br />

50% (tandis que pour les longueurs ces taux varient entre 50% et 70%).<br />

- à peu près <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s élèves font <strong>de</strong>s erreurs dans le choix <strong>de</strong> l'unité correcte<br />

associée à un résultat numérique (par exemple, mesurer l'aire en cm).<br />

b -<br />

Interprétations <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> certains items <strong>de</strong>s questionnaires<br />

d'approfondissement<br />

Pour l'ensemble <strong>de</strong>s items sur l'aire <strong>de</strong>s questionnaires d'approfondissement, le score<br />

maximum est <strong>de</strong> 31 % <strong>de</strong> bonnes réponses.<br />

Le calcul <strong>de</strong> l'aire d'un carré est une compétence exigible au CM2. Dans les situations<br />

proposées dans les questionnaires d'approfondissement, plusieurs situations mettent en<br />

jeu le calcul <strong>de</strong> l'aire d'un carré (implicitement, car il n'est jamais <strong>de</strong>mandé directement à<br />

l'élève <strong>de</strong> calculer l'aire du carré) et les taux <strong>de</strong> réussite sont très faibles (entre 14% et<br />

31 %).<br />

Analysons <strong>de</strong> manière comparative <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l'évaluation à propos <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

questions sur l'aire du trapèze.<br />

La première question qui nous intéresse ici est la suivante:<br />

b<br />

L..c .--.-----.--.<br />

~r-----------------­<br />

1<br />

1<br />

!<br />

hi<br />

1<br />

_L--+ _<br />

-------~<br />

B


52<br />

L'aire d'un trapèze est donnée par la formule:<br />

A = (B+ b) xh<br />

2<br />

Utilise cette formule pour calculer l'aire d'un trapèze qui vérifie<br />

B =2,5 cm<br />

b = 1,5 cm<br />

h=5 cm<br />

Écris le détail <strong>de</strong> tes calculs.<br />

Il s'agit du calcul <strong>de</strong> l'aire d'un trapèze étant données la figure, la formule et les<br />

longueurs nécessaires au calcul. Les longueurs sont décimales et l'usage <strong>de</strong> la calculatrice<br />

est interdit. Cet exercice fait partir d'un questionnaire portant sur <strong>de</strong>s compétences<br />

exigibles, mais le codage adopté par les auteurs <strong>de</strong> l'évaluation montre que le caractère <strong>de</strong><br />

compétence d'approfondissement lui est accordé.<br />

Les tâches à la charge <strong>de</strong> l'élève ici sont le remplacement <strong>de</strong>s lettres par <strong>de</strong>s valeurs<br />

numériques pertinentes, la manipulation <strong>de</strong> l'expression numérique ainsi obtenue, et le<br />

calcul. Les données numériques sont données dans l'énoncé: ce qui exclut les difficultés<br />

liées à la lecture <strong>de</strong> la figure. En fait, la figure n'est pas nécessaire dans la résolution du<br />

problème. La réussite à cette question est <strong>de</strong> 50% pour la réponse exacte et <strong>de</strong> 57% pour<br />

la démarche correcte.<br />

Analysons maintenant un autre exercice portant sur l'aire du trapèze, proposé dans <strong>de</strong>s<br />

questionnaires d'approfondissement <strong>de</strong>s évaluations APMEP <strong>de</strong> 87 et 89.<br />

Calculer l'aire du trapèze en prenant comme unité l'aire du petit carré:<br />

°l--~--Î-<br />

!O--T­<br />

! i ! i !<br />

-:-­ -,--- ",-­ ~--- "-­<br />

i<br />

l ' 1 i 1<br />

, ,<br />

!<br />

- --t -<br />

1<br />

°i-·<br />

i--­<br />

i<br />

!<br />

._-_.<br />

. .0. ._.....__•. _,_ •..... ,_. .... > ._, ;<br />

~--._i.-. -i-· -­ -.--­ ------1---­ -----.+---1--+--+­<br />

Il ne s'agit pas ici <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong> formules littérales, car la formule <strong>de</strong> l'aire du<br />

trapèze n'est pas donnée et elle ne fait pas partie <strong>de</strong>s objectifs d'apprentissage en sixième.<br />

Les élèves sont donc censés mettre en oeuvre <strong>de</strong>s connaissances d'une autre nature telles


53<br />

que le dénombrement <strong>de</strong>s unités, le "découpage-recollement", la décomposition <strong>de</strong> la<br />

figure (en par exemple un rectangle et <strong>de</strong>ux triangles rectangles), l'additivité et la<br />

soustraction <strong>de</strong>s aires; éventuellement les formule <strong>de</strong> l'aire d'un rectangle et d'un<br />

triangle. Les évaluations à l'entrée en sixième montrent que l'addition <strong>de</strong>s aires et la<br />

mesure <strong>de</strong> l'aire <strong>de</strong> surfaces <strong>de</strong>ssinées sur quadrillage (surfaces pavables avec les<br />

carreaux du quadrillage) sont <strong>de</strong>s connaissances mobilisables dans certains cas pour plus<br />

<strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s élèves.<br />

A peu près 80% <strong>de</strong>s élèves sont en échec dans cette situation: les taux <strong>de</strong> réussite pour<br />

cet exercice dans les évaluations <strong>de</strong> 1987 et <strong>de</strong> 1989 sont respectivement <strong>de</strong> 21 % et <strong>de</strong><br />

14%.<br />

Les tâches à la charge <strong>de</strong> l'élève ne sont pas ici d'un niveau <strong>de</strong> complexité très élevé.<br />

Les faibles taux <strong>de</strong> réussite ne sont donc pas essentiellement dus à la complexité <strong>de</strong> la<br />

tâche. Comme les côtés du trapèze ne suivent pas les lignes du quadrillage, nous ne<br />

pouvons pas non plus affirmer que le comptage <strong>de</strong>s carreaux n'est pas disponible.<br />

Cependant, l'échec <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong>s élèves à cette question nous semble être un indice <strong>de</strong> la<br />

non disponibilité dans le type <strong>de</strong> situation proposée <strong>de</strong>s connaissances que nous avons<br />

énoncées ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

On peut attribuer aussi une part <strong>de</strong> l'échec à une certaine rupture par rapport au contrat<br />

didactique habituel. Normalement, quand on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à un élève <strong>de</strong> sixième <strong>de</strong> calculer<br />

l'aire d'une figure, il s'agit d'utiliser une formule d'aire. Or, il ne s'agit pas ici<br />

d'appliquer une formule. Les taux <strong>de</strong> réussite pourraient être différents si à la place <strong>de</strong><br />

calculer on avait <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> trouver l'aire du trapèze.<br />

Notons que:<br />

- 57% <strong>de</strong>s élèves réussissent dans l'application <strong>de</strong> la formule <strong>de</strong> l'aire du trapèze, ce<br />

qui représente une augmentation importante <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> réussite par rapport à ceux du<br />

début <strong>de</strong> la sixième (autour <strong>de</strong> 28%) ;<br />

- seulement 20% <strong>de</strong>s élèves calculent correctement l'aire d'un trapèze <strong>de</strong>ssiné sur<br />

quadrillage.<br />

La différence <strong>de</strong> pourcentages <strong>de</strong> réussite entre les <strong>de</strong>ux questions (57% et 20%) et le<br />

faible taux <strong>de</strong> réussite pour la <strong>de</strong>uxième question conduisent à une réflexion plus<br />

profon<strong>de</strong> sur la construction du concept d'aire chez les élèves <strong>de</strong> collège: les procédures<br />

telles que le "découpage-recollement", l'addition <strong>de</strong>s aires, la décomposition <strong>de</strong> la figure<br />

ne semblent pas avoir été mobilisées.<br />

2.2.2. Des résultats en fin <strong>de</strong> cinquième<br />

a - Résultats concernant les compétences exigibles<br />

L'utilisation <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> mesure est un objectif d'apprentissage <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong> CM2.<br />

Cependant, dans les exercices sur les aires, quand il est <strong>de</strong>mandé d'indiquer l'unité<br />

seulement la moitié <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> cinquième le font correctement. Lorsque les unités ne<br />

sont pas explicitement <strong>de</strong>mandées, un élève sur <strong>de</strong>ux mentionne les unités <strong>de</strong> longueur et


54<br />

un élève sur trois seulement mentionne les unités d'aire.<br />

Les compétences exigibles sur l'aire en cinquième sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types: évaluer l'aire<br />

d'un triangle et d'un parallélogramme à partir <strong>de</strong> l'aire d'un rectangle et utiliser les<br />

formules d'aire du programme.<br />

Dans le premier cas, la seule compétence acquise par plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s élèves est le<br />

calcul <strong>de</strong> l'aire d'un triangle rectangle à partir <strong>de</strong> l'aire d'un rectangle ll (72% <strong>de</strong> réussite<br />

dans une situation en absence <strong>de</strong> figure d'accompagnement).<br />

Pour les autres questions, les taux <strong>de</strong> réussite sont les suivants:<br />

- seulement 34% évaluent l'aire d'un triangle quelconque à partir <strong>de</strong> celle d'un<br />

rectangle et 33% évaluent l'aire d'un parallélogramme à partir <strong>de</strong> celle d'un rectangle;<br />

- la relation "l'aire du triangle est la moitié <strong>de</strong> celle d'un rectangle <strong>de</strong> même base et<br />

même hauteur" est disponible seulement pour un élève sur quatre (il en est <strong>de</strong> même pour<br />

la décomposition du triangle en <strong>de</strong>ux triangles rectangles suivie <strong>de</strong> l'addition <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong>s<br />

triangles rectangles).<br />

L'utilisation <strong>de</strong>s formules d'aire est comprise par les auteurs <strong>de</strong> l'évaluation comme<br />

"calculer à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> formules non données aux élèves". Ainsi, dans les exercices qui<br />

concernent cette compétence, les formules ne sont pas fournies. En 1988 les taux <strong>de</strong><br />

réussite varient entre 15% et 45% ; on observe une augmentation <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> réussite en<br />

1990, mais ces taux ne dépassent jamais les 60% <strong>de</strong> réussite:<br />

- pour le calcul <strong>de</strong> l'aire d'un triangle, les taux <strong>de</strong> réussite sont compris entre 42% et<br />

58% ;<br />

- pour le calcul <strong>de</strong> l'aire du parallélogramme, les taux <strong>de</strong> réussite sont compris entre<br />

22% et 50%;<br />

Dans les questions <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> l'aire par usage <strong>de</strong> formules, les mesures <strong>de</strong>s<br />

longueurs <strong>de</strong>s côtés sont entières ou décimales; l'usage <strong>de</strong> la calculatrice est permis dans<br />

certaines épreuves et interdit dans d'autres et il y a parfois présence du <strong>de</strong>ssin, parfois<br />

absence. Certains <strong>de</strong>s taux d'échec sont dus en partie à la difficulté <strong>de</strong>s élèves dans le<br />

calcul avec les nombres décimaux. La présence <strong>de</strong> la figure cotée facilite la tâche <strong>de</strong>s<br />

élèves, mais une hauteur tracée à l'extérieur du triangle paraît être source d'erreur<br />

également.<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s corrélations entre questions a montré que la réussite conjointe à <strong>de</strong>s<br />

questions sur l'aire du triangle varie entre 37% et 42%, ce qui est interprété par les<br />

auteurs <strong>de</strong> l'évaluation comme un indice <strong>de</strong> la maîtrise du calcul <strong>de</strong> l'aire d'un triangle<br />

pour environ 40% <strong>de</strong>s élèves (avec ou sans calculatrice).<br />

b - Arrêtons-nous sur l'aire du parallélogramme<br />

Le fait que les items proposés soient souvent en rupture avec le contrat didactique<br />

habituel est, à notre avis, l'une <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong>s erreurs commises. Habituellement, dans<br />

II. Il faut remarquer pourtant qu'il s'agit ici d'une compétence <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> sixième.


55<br />

les exercices d'utilisation d'une formule, les seules mesures indiquées sur la figure sont<br />

celles nécessaires au calcul. Or, dans les items <strong>de</strong>s évaluations sur l'aire du<br />

parallélogramme, on donne une figure cotée sur laquelle sont indiquées les longueurs<br />

d'une base, celle <strong>de</strong> la hauteur relative à cette base et celle <strong>de</strong> l'autre côté. On dispose<br />

donc d'informations qui ne sont pas toutes nécessaires à la résolution du problème.<br />

Une <strong>de</strong>uxième source d'erreur liée au contrat concerne la lecture <strong>de</strong> la figure: dans les<br />

situations habituellement rencontrées par les élèves, la base d'un parallélogramme est le<br />

côté plus grand placé horizontalement et la hauteur du parallélogramme est verticale.<br />

Or, dans les questions <strong>de</strong> l'évaluation, le parallélogramme est penché: il n'y a pas <strong>de</strong><br />

côté horizontal et il n'y a aucun indice qui signale où se trouvent la base et la hauteur. Le<br />

choix d'un côté comme base, et l'indication sur le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> la hauteur relative à cette<br />

base, sont <strong>de</strong>s tâches à la charge <strong>de</strong> l'élève.<br />

Aux difficultés dues à la position <strong>de</strong> la figure, s'ajoute <strong>de</strong> plus celle (signalée ci<strong>de</strong>ssus)<br />

du calcul avec <strong>de</strong>s décimaux.<br />

Ces sources d'erreurs, pour pertinentes qu'elles soient, sont-elles suffisantes pour<br />

expliquer <strong>de</strong>s taux d'échec si importants? Les échecs <strong>de</strong>s élèves ne décèlent-ils pas en fait<br />

<strong>de</strong>s difficultés d'ordre conceptuel liées au concept d'aire et au sens donné aux formules<br />

par les élèves?<br />

c) Interprétation <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> certains items <strong>de</strong>s questionnaires<br />

d'approfondissement<br />

Nous avons souligné ci-<strong>de</strong>ssus que les taux importants d'échec dans les questions sur<br />

l'aire sont <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> la non maîtrise <strong>de</strong> connaissances <strong>de</strong> base, dans la construction<br />

du concept. C'est ce que nous voulons illustrer avec les <strong>de</strong>ux questions suivantes, qui<br />

concernent respectivement l'invariance <strong>de</strong> l'aire par découpage recollement et l'addition et<br />

la soustraction <strong>de</strong>s aires.


56<br />

Observe la figure ci-contre:<br />

a) Mesure ce dont tu as besoin pour<br />

calculer l'AIRE <strong>de</strong> cette figure.<br />

Reporte ces mesures sur la figure.<br />

b) CALCULE l'AIRE <strong>de</strong> cette figure.<br />

Quels calculs fais-tu?<br />

Réponse : Aire <strong>de</strong> la figure : .<br />

--------------"<br />

Les taux <strong>de</strong> réussite pour cette question sont les suivants:<br />

- dans l'évaluation <strong>de</strong> 1988, 41 % <strong>de</strong>s élèves mettent en oeuvre le découpage<br />

recollement convenable et 44% <strong>de</strong>s élèves aboutissent à une réponse juste;<br />

- dans l'évaluation <strong>de</strong> 1990, 69% <strong>de</strong>s élèves donnent la valeur numérique correcte,<br />

39% mettent en oeuvre le découpage recollement; 37% donnent la réponse exacte avec<br />

l'unité correcte.<br />

4<br />

ABCD est un rectangle<br />

Les mesures <strong>de</strong>s longueurs sont faites en cm.<br />

En n'utilisant que les mesures portées sur la<br />

figure:<br />

1°) CALCULE l'aire du triangle DAI.<br />

8<br />

6<br />

2°) CALCULE l'aire du triangle DIJ.<br />

2<br />

5<br />

3°) Toujours sans mesurer, COMPARE la hauteur issue <strong>de</strong> A dans le triangle DAI et la<br />

hauteur issue <strong>de</strong> J dans le triangle DJI.<br />

Les taux <strong>de</strong> réussite pour cet exercice sont les suivants:<br />

- le calcul <strong>de</strong> l'aire du triangle rectangle DAI - compétence exigible en fin <strong>de</strong> sixième ­<br />

n'est réussi que par 53% <strong>de</strong>s élèves;<br />

- le calcul <strong>de</strong> l'aire d'un triangle scalène DIJ est réussi par seulement 17% <strong>de</strong>s élèves;<br />

- seulement 3% <strong>de</strong>s élèves réussissent la comparaison <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong>s triangles DAI<br />

(issue <strong>de</strong> A) et DJI (issue <strong>de</strong> J) dont DI est une base commune.<br />

Seulement40% <strong>de</strong>s élèves ont mobilisé le découpage recollement et moins <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong>s<br />

élèves ont mis en oeuvre une procédure <strong>de</strong> soustraction <strong>de</strong>s aires. Ces procédures sont<br />

cependant à la base <strong>de</strong>s justifications <strong>de</strong> la pertinence <strong>de</strong>s formules d'aire du triangle et du<br />

parallélogramme.<br />

De plus, le taux très faible <strong>de</strong> réussite (3%) à la comparaison <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> triangles


57<br />

<strong>de</strong> même base à partir <strong>de</strong> la comparaison <strong>de</strong> leurs aires, est un indice du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

complexité <strong>de</strong>s questions mettant en jeu la relation <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong> l'aire d'un triangle,<br />

par rapport aux longueurs d'une base et <strong>de</strong> la hauteur correspondante.<br />

2.3. Synthèse <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s évaluations du Ministère <strong>de</strong><br />

l'Éducation Nationale et <strong>de</strong> l'APMEP et mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s points<br />

significatifs par rapport à notre problématique<br />

Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong>s taux d'échec dans les questions concernant le concept<br />

d'aire (aussi bien à l'entrée en sixième que en début <strong>de</strong> collège) et du constat que les<br />

objectifs d'apprentissage <strong>de</strong>s programmes actuels ne sont pas atteints, nous retiendrons<br />

plus particulièrement <strong>de</strong>s évaluations du Ministère <strong>de</strong> l'Éducation Nationale et <strong>de</strong><br />

l'APMEP:<br />

- la disponibilité <strong>de</strong> la procédure <strong>de</strong> pavage et l'acquisition <strong>de</strong> la dissociation entre la<br />

surface et son contour, pour un nombre non négligeable d'élèves, <strong>de</strong>puis le CM2 ;<br />

- la non disponibilité, dans <strong>de</strong>s situations complexes, chez un nombre significatif<br />

d'élèves <strong>de</strong> CM2 et (dans une moindre mesure) chez les élèves <strong>de</strong> cinquième, <strong>de</strong>s<br />

procédures <strong>de</strong> découpage recollement, <strong>de</strong>s décompositions d'une figure et <strong>de</strong> l'addition et<br />

soustraction <strong>de</strong>s aires;<br />

- la mise en oeuvre, chez les élèves CM2, sixième et cinquième, <strong>de</strong> procédures où<br />

interviennent <strong>de</strong>s confusions entre aire et périmètre (du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s variations) ;<br />

- les faibles taux <strong>de</strong> réussite en sixième lors du calcul à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> formules <strong>de</strong> l'aire et<br />

du périmètre d'un rectangle quand on exige simultanément d'établir les correspondances<br />

entre aire et surface, périmètre et contour, <strong>de</strong> calculer l'aire et le périmètre en exprimant<br />

les résultats avec les unités <strong>de</strong> mesure pertinentes;<br />

- la non disponibilité du CM2 à la cinquième, <strong>de</strong> l'utilisation pertinente <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong><br />

longueur et d'aire et <strong>de</strong>s conversions d'unités <strong>de</strong> mesure;<br />

- la non acquisition par environ 2/3 <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> cinquième <strong>de</strong> la compétence "évaluer<br />

l'aire d'un triangle à partir <strong>de</strong> celle d'un rectangle" et le faible taux <strong>de</strong> réussite en ce qui<br />

concerne les questions autour <strong>de</strong> l'aire du triangle et du parallélogramme.<br />

Nous faisons l'hypothèse que, dans les questions sur le calcul <strong>de</strong> l'aire par l'utilisation<br />

<strong>de</strong> formules, quelques sources possibles d'erreurs reposent sur:<br />

- l'absence <strong>de</strong> connaissances géométriques l2 permettant <strong>de</strong> justifier la pertinence <strong>de</strong>s<br />

formules;<br />

- la lecture <strong>de</strong> la figure (hauteur extérieure au triangle, position <strong>de</strong> la figure sur la<br />

feuille <strong>de</strong> papier provoquent la difficulté à i<strong>de</strong>ntifier la base et la hauteur du<br />

parallélogramme et du triangle, ...) ;<br />

- la manipulation d'écritures littérales;<br />

- le calcul avec <strong>de</strong>s nombres décimaux;<br />

- l'utilisation <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> mesure.<br />

L'invariance <strong>de</strong> l'aire par "découpage-recollement" n'est traitée directement que dans<br />

les évaluations <strong>de</strong> cinquième. Il s'agit, cependant d'un aspect central <strong>de</strong> la formation du<br />

12. L'invariance <strong>de</strong> l'aire par "découpage-recollement", par exemple.


58<br />

concept d'aire, et d'un support important pour donner du sens aux formules d'aire en<br />

particulier.<br />

La dissociation <strong>de</strong> l'aire et du périmètre n'est pas un objet d'apprentissage explicite<br />

dans les programmes 1985 <strong>de</strong> l'école élémentaire, ni dans les programmes <strong>de</strong> collège à<br />

l'heure actuelle.<br />

Si l'association <strong>de</strong> l'aire à la surface et du périmètre au contour semble acquise <strong>de</strong>puis<br />

le CM2, les confusions entre aire et périmètre sont fréquentes à tous les niveaux, en ce<br />

qui concerne leurs formules et leurs variations respectives. Ainsi certains élèves<br />

fabriquent <strong>de</strong>s formules pour calculer l'aire <strong>de</strong> figures usuelles en faisant intervenir le<br />

périmètre ou mettent en oeuvre <strong>de</strong>s procédures que nous attachons à <strong>de</strong>s raisonnements<br />

tels que "<strong>de</strong>ux surfaces <strong>de</strong> même aire ont même périmètre" ou "l'aire et le périmètre<br />

varient dans le même sens".<br />

3. Les résultats <strong>de</strong> recherches antérieures : <strong>de</strong>s supports pour<br />

comprendre les sources <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong>s élèves<br />

Nous chercherons ici à mettre en évi<strong>de</strong>nce les résultats <strong>de</strong>s recherches antérieures<br />

(aussi bien en France que dans d'autres pays) qui nous apportent <strong>de</strong>s éléments pour<br />

comprendre les sources <strong>de</strong>s erreurs commises par les élèves.<br />

3.1. Deux pôles <strong>de</strong> conceptions : les conceptions géométriques et les<br />

conceptions numériques<br />

Un certain nombre <strong>de</strong> difficultés rencontrées par les élèves sont liées au traitement <strong>de</strong>s<br />

problèmes d'aire en ne prenant en compte que l'un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> vue suivants: celui<br />

<strong>de</strong>s surfaces ou celui <strong>de</strong>s nombres. À ce propos, Douady et Perrin-Glorian montrent que<br />

"...au sujet <strong>de</strong> l'aire, les élèves développeraient une "conceptionforme" liée au cadre<br />

géométrique ou une conception nombre liée au cadre numérique, ou les <strong>de</strong>ux mais <strong>de</strong><br />

façon indépendante, et ils traiteraient les problèmes sans établir <strong>de</strong> relation entre les <strong>de</strong>ux<br />

points <strong>de</strong> vue. Or les problèmes d'aire mettent <strong>de</strong> façon essentielle en relation les cadres<br />

numérique et géométrique" (Douady et Perrin-Glorian, 1989, p. 395).<br />

Ceci les conduit à proposer <strong>de</strong>ux pôles <strong>de</strong> conceptions: les conceptions géométriques<br />

et les conceptions numériques. On trouve chez Balacheff ce même classement <strong>de</strong>s<br />

conceptions dans le traitement <strong>de</strong> questions sur l'aire et le périmètre <strong>de</strong> rectangles.<br />

3.1.1. Les conceptions géométriques<br />

Pour Balacheff (1988), les conceptions géométriques sont celles selon lesquelles les<br />

élèves confon<strong>de</strong>nt aire et surface, périmètre et contour. Dans ces types <strong>de</strong> conception<br />

domine une notion forme: toute modification <strong>de</strong> l'aire correspond à une modification du<br />

périmètre et réciproquement. Il remarque que l'origine <strong>de</strong> ces conceptions peut être dans<br />

le fait que les significations <strong>de</strong> ces mots sont attachées dans la langue naturelle.


59<br />

On retrouve aussi cette idée <strong>de</strong> conception attachée à la forme chez Douady et Perrin­<br />

Glorian (1989) : "Au démarrage, au CM2, certains enfants ont <strong>de</strong> la place occupée par<br />

une surface une conception liée à saforme et se référant plutôt à l'encombrement ou à la<br />

situation <strong>de</strong> la surface dans la feuille <strong>de</strong> papier ou même à la manière dont elle a été<br />

obtenue : pour comparer la place occupée par <strong>de</strong>s surfaces obtenues par découpage<br />

recollement sans perte ni chevauchement <strong>de</strong> rectangles superposables, <strong>de</strong>s élèves ne<br />

peuvent accepter qu'une surface encombrante {...} puisse ne pas occuper plus <strong>de</strong> place<br />

qu'une autre plus "compacte" {. ..} " (Douady et Perrin-Glorian, 1989, p. 404)<br />

Certaines <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong>s élèves peuvent être analysées comme conséquences <strong>de</strong> la<br />

mise en oeuvre <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> conception:<br />

- une diminution <strong>de</strong> l'aire est comprise comme une diminution <strong>de</strong> la surface. La forme<br />

étant conservée, l'aire et le périmètre vont varier forcément ensemble;<br />

- <strong>de</strong>ux surfaces <strong>de</strong> même aire auront forcément même périmètre;<br />

- <strong>de</strong>ux surfaces composées <strong>de</strong>s mêmes morceaux seront comparées selon<br />

l'encombrement: celle qui est plus encombrante aura une aire plus gran<strong>de</strong>.<br />

Les conceptions liées à l'encombrement peuvent être associées à la perception, ou à<br />

une approche pratique <strong>de</strong> la "place occupée par la surface".<br />

La mise en oeuvre <strong>de</strong> conceptions géométriques entraîne notamment <strong>de</strong>s difficultés<br />

liées à la dissociation <strong>de</strong> l'aire et du périmètre. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner une surface d'aire<br />

plus petite et <strong>de</strong> périmètre plus grand qu'une autre surface donnée au départ paraît absur<strong>de</strong><br />

aux élèves, car la forme étant conservée, aire et périmètre varient forcément dans le même<br />

sens, à leurs yeux.<br />

3.1.2. Les conceptions numériques<br />

Balacheff appelle "conceptions arithmétiques" celles qui sont caractérisées par le<br />

traitement <strong>de</strong>s assertions en référence aux formules <strong>de</strong> l'aire et du périmètre du rectangle.<br />

L'aire et le périmètre désignent respectivement les nombres associés à la surface et au<br />

contour d'un rectangle, mais la connaissance <strong>de</strong>s formules d'aire et <strong>de</strong> périmètre d'un<br />

rectangle n'est pas suffisante pour caractériser ce type <strong>de</strong> conception. Il faut <strong>de</strong> plus<br />

établir, à partir <strong>de</strong>s formules d'aire et du périmètre, les relations fonctionnelles entre les<br />

quatre nombres qui désignent les côtés, l'aire et le périmètre.<br />

Le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> Douady et Perrin-Glorian est différent. Les conceptions<br />

numériques sont aussi caractérisées par le fait que l'aire est un nombre, mais cet aspect<br />

fonctionnel est absent:<br />

"on est sur le plan du calcul et on ne relève que <strong>de</strong>s éléments pertinents pour le calcul,<br />

par exemple <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> longueur qui paraissent caractéristiques <strong>de</strong> la surface<br />

considérée et qu'on combine dans <strong>de</strong>s formules plus ou moins fondées: par exemple<br />

'ajouter <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux côtés d'un triangle et multiplier par la troisième', pour<br />

calculer l'aire d'un triangle enfaisant le produit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux longueurs." (Douady et Perrin­<br />

Glorian, 1989, p. 395)<br />

Pour caractériser une conception arithmétique au sens <strong>de</strong> Balacheff, il ne suffit pas <strong>de</strong><br />

connaître les formules d'aire et <strong>de</strong> périmètre, mais il faut maîtriser les relations


60<br />

fonctionnelles qui en sont implicites. Tandis que pour Douady et Perrin-Glorian il suffit<br />

que l'aire soit un nombre (les moyens, justes ou erronés, mis en oeuvre pour trouver ce<br />

nombre ne sont pas en question dans la caractérisation <strong>de</strong>s conceptions numériques).<br />

Il nous faut certes distinguer les élèves qui connaissent et utilisent les formules justes<br />

d'aire et <strong>de</strong> périmètre et ceux qui associent l'aire à un nombre par l'intermédiaire <strong>de</strong><br />

"formules fabriquées". Mais, il ne suffit pas <strong>de</strong> maîtriser l'usage <strong>de</strong>s formules pour<br />

pouvoir traiter tous les types <strong>de</strong> situations autour du concept d'aire. Les résultats <strong>de</strong>s<br />

évaluations montrent d'ailleurs que l'absence <strong>de</strong> connaissances géométriques sur l'aire<br />

empêche la résolution <strong>de</strong> certains types <strong>de</strong> situation13.<br />

Dans notre travail, nous utiliserons la modélisation en termes <strong>de</strong> conceptions<br />

géométriques et numériques afin <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce que la seule prise en compte <strong>de</strong><br />

l'un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> vue - surfaces ou nombres - n'est pas suffisante pour traiter tous<br />

les problèmes sur les aires et essaierons <strong>de</strong> montrer les conséquences <strong>de</strong> la négligence<br />

dans l'apprentissage, <strong>de</strong> l'un ou l'autre <strong>de</strong> ces points <strong>de</strong> vue.<br />

3.2. L'aire en tant que gran<strong>de</strong>ur<br />

Nous adoptons dans ce travail l'approche <strong>de</strong> l'aire en tant que gran<strong>de</strong>ur l4 . Ce choix<br />

est justifié par les résultats <strong>de</strong>s recherches antérieures. En effet, l'analyse faite par Douady<br />

et Perrin-Glorian les amène à distinguer trois pôles:<br />

- le pôle géométrique avec les surfaces;<br />

- le pôle "gran<strong>de</strong>ur" avec les aires;<br />

- le pôle numérique avec les mesures.<br />

Douady et Perrin-Glorian mettent en évi<strong>de</strong>nce que le point <strong>de</strong> vue généralement adopté<br />

dans l'enseignement consiste à choisir une unité et puis à i<strong>de</strong>ntifier aires et mesures. Dans<br />

ce cas, il n'y a que <strong>de</strong>ux pôles retenus: surfaces et nombres.<br />

"Dans ces conditions, l'aire est un invariant non pas <strong>de</strong> la surface mais du couple<br />

(surface, unité) : pour une surface fixée, l'aire considérée comme nombre dépend du<br />

choix <strong>de</strong> l'unité. C'est légitime si on n'a pas l'intention <strong>de</strong> changer d'unité, mais c'est un<br />

point <strong>de</strong> vue difficile à tenir si on veut s'occuper <strong>de</strong> surfaces matérielles et si on veut que<br />

l'aire soit un invariant <strong>de</strong> la surface et d'elle seule" (Douady et Perrin-Glorian, 1989,<br />

p. 393)<br />

Elles formulent alors les <strong>de</strong>ux hypothèses suivantes:<br />

- Le développement dans l'enseignement du concept d'aire en tant que gran<strong>de</strong>ur<br />

permet aux élèves d'établir les relations nécessaires entre les <strong>de</strong>ux cadres (géométrique et<br />

numérique).<br />

- Une i<strong>de</strong>ntification trop précoce entre gran<strong>de</strong>urs et nombres favorise l'amalgame <strong>de</strong>s<br />

différentes gran<strong>de</strong>urs (ici longueurs et aires).<br />

13. Les faibles résultats dans le problème <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> l'aire d'un trapèze <strong>de</strong>ssiné sur papier quadrillé en<br />

sixième sont un exemple.<br />

14. Le terme gran<strong>de</strong>ur est pris ici dans un sens très naïf: notion indépendante à la fois <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> la<br />

surface et <strong>de</strong> quelque unité <strong>de</strong> mesure que ce soit.<br />


61<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s conceptions d'une part, et les résultats <strong>de</strong>s évaluations d'autre part,<br />

montrent que l'i<strong>de</strong>ntification entre aire et nombre (conceptions numériques) est source<br />

d'erreurs: en l'absence <strong>de</strong> connaissances géométriques à propos <strong>de</strong>s aires, les élèves<br />

peuvent, par exemple, fabriquer <strong>de</strong>s formules plus ou moins fondées, pour aboutir à un<br />

nombre qui mesure la surface.<br />

Douady et Perrin-Glorian ont construit et expérimenté une ingénierie didactique<br />

adaptée à ces hypothèses et dans laquelle on distingue trois points:<br />

(a) construire la notion d'aire comme gran<strong>de</strong>ur autonome;<br />

(b) étendre l'application mesure à <strong>de</strong>s surfaces non pavables avec l'unité A;<br />

(c) pointer les différences et établir <strong>de</strong>s relations entre aires et longueurs.<br />

La construction <strong>de</strong> la notion d'aire en tant que gran<strong>de</strong>ur autonome consiste à :<br />

- dissocier l'aire <strong>de</strong> la forme (<strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> formes différentes peuvent avoir même<br />

aire) et à<br />

- distinguer l'aire du nombre (à une même surface peuvent correspondre <strong>de</strong>s nombres<br />

différents si l'unité d'aire change).<br />

On utilise pour cela les procédures <strong>de</strong> comparaison par inclusion, superposition et<br />

"découpage-recollement" ; et le pavage <strong>de</strong> surfaces avec <strong>de</strong>s unités variées.<br />

En ce qui concerne l'extension <strong>de</strong> l'application mesure à <strong>de</strong>s surfaces non pavables<br />

avec l'unité A, <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> vue sont abordés:<br />

- l'usage du découpage recollement pour obtenir une surface S' <strong>de</strong> même aire que S et<br />

pavable avec l'unité A ;<br />

- l'utilisation <strong>de</strong>s encadrements successifs <strong>de</strong> S par <strong>de</strong>s surfaces pavables avec A ou<br />

<strong>de</strong>s subdivisions <strong>de</strong> A par l'intérieur et l'extérieur.<br />

Du point <strong>de</strong> vue purement mathématique, l'utilisation d'encadrements est suffisante<br />

pour traiter toutes les surfaces, mais elle ne permet pas <strong>de</strong> surmonter la prégnance <strong>de</strong> la<br />

forme (caractéristique <strong>de</strong>s conceptions géométriques) qui est une source importante<br />

d'erreurs chez les élèves.<br />

On trouve dans les travaux <strong>de</strong> Héraud (1989) à propos <strong>de</strong> la construction du concept<br />

d'aire chez les élèves <strong>de</strong> l'école élémentaire, une hypothèse similaire à celle <strong>de</strong> Douady et<br />

Perrin-Glorian. Pour lui, la compréhension du concept d'aire comporte <strong>de</strong>ux paliers qui<br />

correspon<strong>de</strong>nt respectivement à la construction <strong>de</strong> l'aire en tant que gran<strong>de</strong>ur autonome et<br />

à l'acquisition <strong>de</strong> la mesure d'aire.<br />

Nous nous intéressons ici au premier palier, par rapport auquel cet auteur propose<br />

trois niveaux <strong>de</strong> conceptualisation.<br />

Au premier niveau, la surface est associée à l'étendue et l'élève se satisfait d'une<br />

estimation visuelle pour exprimer <strong>de</strong>s jugements qui sont très approximatifs.<br />

Au <strong>de</strong>uxième niveau, l'élève est capable <strong>de</strong> mettre en oeuvre <strong>de</strong>s procédures<br />

d'inclusion et superposition pour comparer les aires <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux surfaces. Si la superposition<br />

n'est pas possible, on envisage la procédure <strong>de</strong> découpage-recollement. Toutefois, cette<br />

procédure ne peut être utilisée par l'élève que s'il admet l'invariance <strong>de</strong> l'aire par<br />

"découpage recollement".


62<br />

Le troisième niveau consiste en l'acceptation que l'aire d'une surface est invariante<br />

sous l'effet <strong>de</strong> certaines transformations géométriques, même si son aspect globale<br />

change. On peut citer l'invariance <strong>de</strong> l'aire par rapport à la position et à l'orientation <strong>de</strong> la<br />

surface (translation et rotation) et l'invariance par découpage-recollement.<br />

Plusieurs recherches convergent vers l'importance <strong>de</strong> l'utilisation du découpage<br />

recollement dans l'élaboration du concept d'aire - Douady et Perrin-Glorian (1989),<br />

Héraud (1989) , Hirstein et al (1978) et Hart (1981), par exemple. L'invariance <strong>de</strong> l'aire<br />

par découpage recollement s'appuie du point <strong>de</strong> vue mathématique, sur le fait que <strong>de</strong>s<br />

surfaces équidécomposables1 5 ont même aire.<br />

La procédure <strong>de</strong> pavage est également un point important dans la construction <strong>de</strong> l'aire<br />

en tant que gran<strong>de</strong>ur autonome, car elle permet <strong>de</strong> mesurer l'aire <strong>de</strong> surfaces directement<br />

par usage d'unités d'aire.<br />

Les résultats <strong>de</strong>s évaluations montrent que cette procédure est disponible chez la<br />

plupart <strong>de</strong>s élèves à l'entrée en sixième. Hart (1981) montre aussi que les taux <strong>de</strong> réussite<br />

aux questions <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l'aire par pavage sont assez élevés et la maîtrise <strong>de</strong> cette<br />

procédure est antérieure à celle <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> formules d'aire.<br />

Nunes, Light et Mason (1993) mettent en évi<strong>de</strong>nce l'importance <strong>de</strong> donner un<br />

fon<strong>de</strong>ment à la formule d'aire d'un rectangle basé sur le dénombrement d'unités d'aire<br />

associé à la multiplication plutôt que sur le produit <strong>de</strong> longueurs.<br />

La prise en compte <strong>de</strong> l'approche <strong>de</strong> l'aire en tant que gran<strong>de</strong>ur autonome permet <strong>de</strong><br />

dépasser un certain nombre <strong>de</strong> difficultés <strong>de</strong>s élèves. Cette approche permet en particulier<br />

d'établir <strong>de</strong>s liens entre les cadres géométrique et numérique.<br />

Cependant, cette approche n'est pas suffisante pour rendre compte <strong>de</strong> l'acquisition du<br />

concept d'aire par les élèves. Les relations entre l'aire et les longueurs (relativement<br />

marginales quand on considère l'aire en tant que gran<strong>de</strong>ur autonome) sont fondamentales<br />

dans la construction du concept d'aire et au niveau <strong>de</strong> collège cette relation prend une<br />

place particulièrement importante.<br />

3.3. L'aire en tant que gran<strong>de</strong>ur bidimensionnelle l'acquisition <strong>de</strong>s<br />

relations entre aire et longueur<br />

La construction <strong>de</strong> l'aire en tant que gran<strong>de</strong>ur bidimensionnelle est un processus<br />

complexe et <strong>de</strong> longue durée qui s'insère dans le cadre plus large <strong>de</strong> l'acquisition <strong>de</strong>s<br />

relations entre les différentes gran<strong>de</strong>urs géométriques.<br />

A ce propos, Rogalski met en évi<strong>de</strong>nce que "ces relations mettent en oeuvre un double<br />

processus <strong>de</strong> différenciation et <strong>de</strong> coordination : différenciation <strong>de</strong> propriétés<br />

simultanément présentes dans un objet ou une figure (la longueur du bord / la surface<br />

15. Deux surfaces sont équidécomposables quand il est possible d'obtenir une partition finie <strong>de</strong> chacune<br />

d'elles en morceaux <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux superposables.


63<br />

intérieure .. la surface d'un soli<strong>de</strong> / son volume ...) et coordination <strong>de</strong> ces propriétés <strong>de</strong><br />

façon non seulement qualitative mais quantitative, aboutissant aux "équations aux<br />

dimensions" (Rogalski, 1982, p.348)<br />

Les résultats <strong>de</strong>s évaluations du Ministère <strong>de</strong> l'Éducation Nationale et <strong>de</strong> l'APMEP<br />

présentés précé<strong>de</strong>mment montrent que la dissocÏ


64<br />

additive <strong>de</strong>s longueurs, dans <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> production d'une surface <strong>de</strong> même aire qu'une<br />

autre surface donnée au départ. Dans ce type <strong>de</strong> procédure, il y a invariance du périmètre<br />

mais l'aire n'est pas conservée. On ne peut pas savoir a priori si ces procédures se<br />

justifient par une confusion entre l'intérieur <strong>de</strong> la surface et son bord (l'élève ne sait pas<br />

très bien <strong>de</strong> quel objet il s'agit) ou s'il y a mise en oeuvre d'un raisonnement faux <strong>de</strong> type<br />

"l'aire et le périmètre varient dans le même sens" (ce qui "autorise" l'élève à conserver le<br />

périmètre, par compensation additive <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong>s côtés, pour obtenir une surface<br />

<strong>de</strong> même aire).<br />

Les raisonnements <strong>de</strong> type "aire et périmètre varient dans le même sens" apparaissent à<br />

plusieurs reprises et dans <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> situations diverses, dans les recherches<br />

développées par Hart (1981). Dans <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> comparaison <strong>de</strong>s aires et <strong>de</strong>s périmètres<br />

<strong>de</strong> surfaces équidécomposables, un nombre significatif d'élèves (autour <strong>de</strong> 30%)<br />

affirment que le périmètre ne change pas, parce que l'aire est conservée. La même<br />

confusion est observée lorsqu'on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> produire un rectangle <strong>de</strong> même périmètre<br />

qu'un rectangle donné au départ: 36% <strong>de</strong>s élèves construisent un rectangle <strong>de</strong> même aire.<br />

Un autre type d'erreur à propos <strong>de</strong> l'aire et du périmètre est celui qui concerne les<br />

moyens <strong>de</strong> calcul. Les résultats <strong>de</strong>s évaluations montrent que les élèves "fabriquent" <strong>de</strong>s<br />

formules plus ou moins fondées, dans lesquelles interviennent les longueurs, l'aire et le<br />

périmètre.<br />

Dans les pratiques sociales où la mesure <strong>de</strong> l'aire intervient (dans le contexte <strong>de</strong><br />

l'agriculture, par exemple) on trouve également <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> "fabrication" <strong>de</strong><br />

formules qui ne correspon<strong>de</strong>nt pas à celles enseignées à l'école. Les recherches<br />

développées par Acioly (1994) et par Kjinski (1993) analysent les procédures <strong>de</strong> mesure<br />

mises en oeuvre dans le contexte <strong>de</strong> l'agriculture par les travailleurs <strong>de</strong> canne à sucre du<br />

Nor<strong>de</strong>ste du Brésil et par <strong>de</strong>s travailleurs du "mouvement <strong>de</strong>s travailleurs ruraux sans<br />

terre" au Sud du Brésil. Il faut mettre en avant que la problématique <strong>de</strong> ces sujets n'est<br />

pas celle <strong>de</strong> l'apprentissage scolaire et que les objets qu'ils manipulent ne sont pas <strong>de</strong>s<br />

surfaces du micro-espace d'une feuille <strong>de</strong> papier, mais <strong>de</strong>s extensions <strong>de</strong> terrains. Il leur<br />

faut trouver une mesure approchée <strong>de</strong> l'aire, pour calculer le salaire, pour partager les<br />

terrains, pour prendre <strong>de</strong>s décisions pratiques.<br />

Ces recherches s'éloignent un peu <strong>de</strong> notre objet d'étu<strong>de</strong> (centré sur les apprentissages<br />

scolaires) mais elles permettent <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s procédures erronées proches <strong>de</strong><br />

celles mises en oeuvre par les élèves <strong>de</strong> l'école élémentaire et du collège. Nous pouvons<br />

remarquer parmi les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> l'aire employées:<br />

- l'i<strong>de</strong>ntification d'un terrain "à quatre côtés connus" via un processus <strong>de</strong><br />

modélisation, à un rectangle <strong>de</strong> même périmètre, dont les côtés sont calculés par la<br />

moyenne <strong>de</strong>s côtés opposés;<br />

-l'i<strong>de</strong>ntification d'un terrain "à quatre côtés connus" à un carré <strong>de</strong> même périmètre;<br />

- l'i<strong>de</strong>ntification d'un terrain <strong>de</strong> forme triangulaire; à un quadrilatère dégénéré (l'un <strong>de</strong>s<br />

côtés est nul).<br />

Acioly fait remarquer que les Égyptiens primitifs utilisaient <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong><br />

l'aire similaires à celles <strong>de</strong>s agriculteurs <strong>de</strong> la canne à sucre "tous leurs calculs <strong>de</strong> surface<br />

sontfondés sur celui du rectangle, qu'ils ont déterminé exactement comme étant égal au


65<br />

produit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux côtés adjacents." (Acioly, 1994, p. 158)<br />

A ce propos, Perrin-Glorian (1992) remarque que "les élèves ont tendance à recourir à<br />

<strong>de</strong>s procédures périmétriques dans <strong>de</strong>s situations où le calcul d'aire risque d'amener <strong>de</strong>s<br />

résultats approchés ou <strong>de</strong>s processus infinis. Par exemple, un élève <strong>de</strong> CM2 réclame <strong>de</strong> la<br />

ficelle pour 'transformer en rectangle' une surface aux bords arrondis. {. .. ] "Les gestes<br />

<strong>de</strong> l'élève montrent cependant qu'il cherchait une compensation perceptive <strong>de</strong>s aires.<br />

Perrin-Glorian interprète ceci <strong>de</strong> la façon suivante : "ce recours aux procédures<br />

périmétriques ne veut pas dire que les enfants confon<strong>de</strong>nt aire et périmètre <strong>de</strong> la surface. Il<br />

semble plutôt qu'ils pensent qu'on peut tirer <strong>de</strong>s informations sur l'un à partir<br />

d'informations sur l'autre, par exemple leurs variations ne sauraient que se produire dans<br />

le même sens ou bien on se réfère à l'un quand il est trop coûteux d'utiliser l'autre [...]"<br />

(Perrin-Glorian, 1992, p. 3)<br />

Des erreurs concernant les moyens <strong>de</strong> calcul ont été également analysées dans les<br />

recherches sur le volume menées par Vergnaud et al (1983). En effet, il a été observé,<br />

dans le traitement <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> calcul du volume, la mise en oeuvre <strong>de</strong> procédures<br />

périmétriques, <strong>de</strong> procédures <strong>de</strong> type surface et <strong>de</strong> procédures mixtes. Les élèves<br />

cherchent à prendre en compte toutes les dimensions du soli<strong>de</strong>, mais ils ne savent pas<br />

comment les articuler. A ce propos, Vergnaud et al mettent en évi<strong>de</strong>nce la difficulté <strong>de</strong><br />

mise en oeuvre d'une composition multiplicative <strong>de</strong>s dimensions ce qui s'insère dans<br />

l'étu<strong>de</strong> du champ conceptuel <strong>de</strong>s "structures multiplicatives".<br />

Les difficultés concernant le passage d'opérations <strong>de</strong> compensations additives ­<br />

suffisantes pour traiter les situations <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s longueurs - aux compensations<br />

multiplicatives - nécessaires pour traiter les situations <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s aires sont<br />

abordées également dans les recherches menées par Vinh Bang et Lunzer (1965) à propos<br />

<strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s conservations. Il s'agit ici <strong>de</strong> l'acquisition <strong>de</strong> l'indépendance entre l'aire et<br />

le périmètre du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> leurs variations respectives. Les situations expérimentales<br />

étudiées par Vinh Bang et Lunzer sont centrées sur <strong>de</strong>s surfaces usuelles (rectangles,<br />

parallélogrammes, triangles...), essentiellement du point <strong>de</strong> vue dynamique et il y a<br />

toujours conservation <strong>de</strong> l'aire avec variation du périmètre ou réciproquement.<br />

On trouve chez Balacheff (1988) une expérimentation en classe <strong>de</strong> quatrième autour<br />

<strong>de</strong>s variations respectives <strong>de</strong> l'aire et du périmètre pour le cas <strong>de</strong>s rectangles.<br />

Contrairement à Vinh Bang et Lunzer, Balacheff étudie aussi bien le cas <strong>de</strong> conservation<br />

<strong>de</strong> l'aire (respectivement du périmètre) avec variation du périmètre (respectivement <strong>de</strong><br />

l'aire) et celui <strong>de</strong>s variations simultanées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mesures.<br />

L'analyse <strong>de</strong>s réponses <strong>de</strong>s élèves et en particulier <strong>de</strong>s "retours en arrière" montre que<br />

tous les binômes acceptent que rectangles <strong>de</strong> même aire peuvent avoir <strong>de</strong>s périmètres<br />

distincts et rectangles <strong>de</strong> même périmètre peuvent avoir <strong>de</strong>s aires différentes. Ce n'est pas<br />

le cas <strong>de</strong>s assertions à propos <strong>de</strong>s variations simultanées <strong>de</strong> l'aire et du périmètre. Tous<br />

les binômes affirment que "l'aire et le périmètre <strong>de</strong> rectangles varient dans le même sens".<br />

et la production <strong>de</strong> contre-exemples lors du traitement <strong>de</strong>s autres assertions ne provoque<br />

pas la mise en cause <strong>de</strong> cette affirmation.


66<br />

Balacheff fait l'hypothèse que la résistance <strong>de</strong> cette difficulté est renforcée dans le<br />

cadre numérique par le théorème en acte "si on augmente une somme (respectivement un<br />

produit) alors chacun <strong>de</strong>s termes (respectivement <strong>de</strong>s facteurs) est augmenté".<br />

Nous avons étudié nous-même, lors <strong>de</strong> notre mémoire <strong>de</strong> DEA, le problème <strong>de</strong> la<br />

dissociation <strong>de</strong> l'aire et du périmètre <strong>de</strong> rectangles16. Nous avons cherché en particulier à<br />

approfondir l'analyse <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> difficulté <strong>de</strong>s élèves liées au cadre numérique,<br />

notamment le rôle <strong>de</strong> la mise en oeuvre du théorème en acte énoncé par Balacheff.<br />

L'expérimentation que nous avons faite en classe <strong>de</strong> cinquième, à ce moment là, a montré<br />

que:<br />

- sur une centaine <strong>de</strong> copies analysées, à peu près un tiers <strong>de</strong>s élèves n'ont pas acquis<br />

la formule <strong>de</strong> l'aire et/ou celle du périmètre d'un rectangle;<br />

- la mise en cause <strong>de</strong> "<strong>de</strong>ux rectangles <strong>de</strong> même périmètre ont même aire" paraît<br />

antérieure à celle <strong>de</strong> "l'aire et le périmètre d'un rectangle varient dans le même sens";<br />

- le "domaine <strong>de</strong> validité" pour les variations <strong>de</strong> l'aire et du périmètre <strong>de</strong> rectangles en<br />

sens opposés est en général restreint l ? : étant donné un rectangle A, on a beaucoup plus<br />

<strong>de</strong> chance <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong> rectangles dont l'aire et le périmètre sont tous les<br />

<strong>de</strong>ux plus grands (ou plus petits) que ceux <strong>de</strong> A que <strong>de</strong>s rectangles d'aire plus gran<strong>de</strong> et<br />

périmètre plus petit (ou réciproquement)<br />

- certaines <strong>de</strong>s réponses <strong>de</strong>s élèves peuvent être interprétées comme la mise en oeuvre<br />

du théorème en acte selon lequel si on augmente une somme (respectivement un produit)<br />

alors chacun <strong>de</strong>s termes (respectivement <strong>de</strong>s facteurs) est augmenté) et/ou d'un autre<br />

théorème en acte proche à celui-ci: "une somme (respectivement un produit) ne peut<br />

augmenter si l'un <strong>de</strong>s termes (respectivement <strong>de</strong>s facteurs) diminue".<br />

Conclusion<br />

Le panorama que nous venons <strong>de</strong> présenter permet<br />

- <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce l'importance et la variété <strong>de</strong> difficultés d'apprentissage autour<br />

du concept d'aire <strong>de</strong> surfaces planes<br />

- d'analyser et comprendre les sources d'un certain nombre d'erreurs commises par les<br />

élèves.<br />

Les séquences d'apprentissage construites lors <strong>de</strong>s recherches antérieures favorisent le<br />

dépassement <strong>de</strong> certaines difficultés mais se montrent insuffisantes pour permettre <strong>de</strong><br />

dépasser <strong>de</strong>s erreurs liées à la dissociation <strong>de</strong> l'aire et du périmètre <strong>de</strong> surfaces usuelles et<br />

à l'usage <strong>de</strong>s formules d'aire.<br />

Le thème <strong>de</strong> l'apprentissage du concept d'aire présente donc une ouverture et <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

à être approfondi. Nous avons ressenti en particulier la nécessité <strong>de</strong> construire un outil<br />

16. Voir (Moreira Baltar et Comiti, 1993).<br />

17. D'autant plus que dans les observations chez Balacheff et dans notre expérimentation les élèves<br />

cherchent les contre-exemples dans l'ensemble <strong>de</strong>s entiers (les décimaux ne sont pratiquement pas pris en<br />

compte).


67<br />

d'analyse locale, mais permettant en même temps <strong>de</strong> prendre en considération la<br />

construction du concept d'aire d'un point <strong>de</strong> vue globale. Pour cela, nous avons<br />

développé, dans le cadre <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s champs conceptuels, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s situationsproblème<br />

qui peuvent être traitées a priori au niveau <strong>de</strong> l'école élémentaire et du collège.<br />

Cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait faire l'objet d'un article dans un numéro ultérieur <strong>de</strong> « petit x ».<br />

Bibliographie<br />

APMEP, (1987), Évaluation du programme <strong>de</strong> mathématiques, fin <strong>de</strong> sixième. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'APMEP,<br />

publication n066, Paris.<br />

APMEP, (1988), Évaluation du programme <strong>de</strong> mathématiques, fin <strong>de</strong> cinquième. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> \' APMEP,<br />

publication non, Paris.<br />

APMEP, (1990), Évaluation du programme <strong>de</strong> mathématiques, sixième 1989 - cinquième 1990. Une étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> l'APMEP, publication n084, Paris.<br />

ACIOLy N., (\ 994), La juste mesure, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s compétences mathématiques <strong>de</strong>s travailleurs <strong>de</strong> la<br />

canne à sucre du Nor<strong>de</strong>ste du Brésil dans le domaine <strong>de</strong> la mesure. Thèse <strong>de</strong> Doctorat d'Université,<br />

Université <strong>de</strong> Paris V, Paris.<br />

BALACHEFF N., (1988), Processus <strong>de</strong> preuve chez <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> collège. Thèse <strong>de</strong> Doctorat d'État,<br />

Université <strong>Joseph</strong> Fourrier, <strong>Grenoble</strong>.<br />

DOUADY R. et PERRIN-GLORIAN M.J., (1984), Aires <strong>de</strong> surfaces planes (1ère partie). Petit x, n° 6,<br />

pp. 5-33.<br />

DOUADY R. et PERRIN-GLORIAN M.J., (\985), Aires <strong>de</strong> surfaces planes (2ème partie) Petit x, n° 8,<br />

pp. 5-30.<br />

DOUADY R. et PERRIN-GLORIAN M.J., (1989), Un processus d'apprentissage du concept d'aire <strong>de</strong><br />

surface plane. Educational Studies in Mathematics, 20(4), pp. 387- 424.<br />

HART K. M., (1981), Measurement. In K.M. Hart (Ed.) Children's un<strong>de</strong>rstandind ofmathematics 11-16.<br />

Oxford: Murray.<br />

HERAUD B., (1989), A conceptual analysis of the notion of lenght and its measure. In G. Vergnaud , J.<br />

Rogalski, & M. Artigue (Eds.), Proceedings of the 13th International Conference of the psychology of<br />

Mathematics Education, Vol 2, pp. 83-89, Paris.<br />

HIRSTEIN 1.1., LAMB C.E. et OSBORNE A., (1978), Stu<strong>de</strong>nts misconceptions about area measure.<br />

Arithmetic Teacher 25 (6), pp. 10-16.<br />

KNIJNIK G., (1993), 0 saber popular e 0 saber acadêmico na luta pela terra<br />

etnomatematica. A Educaçao matemtitica em Revista, SBEM n°l, pp. 28-42<br />

uma abordagem


68<br />

LEONARD F. et SACKUR c., (1990), Connaissances locales et triple approche, une méthodologie <strong>de</strong><br />

recherche. Recherches en didactique <strong>de</strong>s mathématiques, nO 10/2.3, La Pensée Sauvage, <strong>Grenoble</strong>, pp. 205­<br />

240<br />

MOREIRA BALTAR P. et COMITI c., (1993), Difficultés rencontrées par <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> cinquième en ce<br />

qui concerne la dissociation aire/périmètre pour <strong>de</strong>s rectangles, Petit x, n034, <strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>, pp. 5-29.<br />

MOREIRA BALTAR P. (1996), Enseignement et apprentissage <strong>de</strong> la notion d'aire <strong>de</strong> surfaces planes:<br />

une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'acquisition <strong>de</strong>s relations entre les longueurs et les aires au collège. Thèse <strong>de</strong> Doctorat <strong>de</strong><br />

l'Université <strong>Grenoble</strong> 1.<br />

NUNES T., LIGHT P. et MASON J., (1993), Tools for thought : The measurement of lenght and area.<br />

Learning and Instruction., Vol 3. pages 39-54.<br />

PERRIN-GLORIAN M.J., (\ 990), L'aire et la mesure. Petit x , nO 24, <strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>, pages 5-36.<br />

PERRIN-GLORIAN M.J., (1992), Aires <strong>de</strong> surfaces planes et nombres décimaux. Questions didactiques<br />

liées aux élèves en difficulté aux niveaux CM - 6ème. Thèse <strong>de</strong> doctorat d'état. Paris VII.<br />

PERRIN-GLORIAN M.J., (1993), Exposé <strong>de</strong> soutenance. Paris.<br />

ROGALSKI J., (1982), Acquisition <strong>de</strong> notions relatives à la dimensionalité <strong>de</strong>s mesures spatiales<br />

(longueur, surface). Recherches en didactique <strong>de</strong>s mathématiques, n03.3, La Pensée Sauvage, <strong>Grenoble</strong>, pp.<br />

343-396.<br />

SCHNEIDER M., (1991), Un obstacle épistémologique soulevé par <strong>de</strong>s "découpages infinis" <strong>de</strong>s surfaces<br />

et <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s. Recherches en didactique <strong>de</strong>s mathématiques, nOIl/2.3, La Pensée Sauvage, <strong>Grenoble</strong>, pp.<br />

241-294.<br />

TIERNEY c., BOYD C. et DAVIS G., (1990), Prospective Primary teachers' conceptions of area.<br />

Fourteenth PME Conference. Vol. II. Mexico.<br />

VERGNAUD et al., (1983), Didactique du concept <strong>de</strong> volume. Recherches en didactique <strong>de</strong>s<br />

mathématiques, n04.1, La Pensée Sauvage, <strong>Grenoble</strong>.<br />

VINH BANG et LUNZER, (1965), Conservations spatiales. Etu<strong>de</strong> d'épistemologie génétique. PUF, Paris.


COURRIER AUX LECTEURS<br />

ERRATUM<br />

Nous avons reçu une lettre <strong>de</strong> Gérard KUN1Z que voici :<br />

Dans la note <strong>de</strong> lecture concernant le livre <strong>de</strong> Raymond Duval (note <strong>de</strong> lecture parue<br />

dans « petit x » n° 42), une coquille rend difficilement compréhensible le <strong>de</strong>rnier<br />

paragraphe <strong>de</strong> la page 30 : "argumentation" est <strong>de</strong>venu "augmentation". Peut-être<br />

faudrait-HIe signaler aux lecteurs.<br />

C'est chose faite.<br />

Acceptez nos<br />

hlImbles excuses<br />

pOLIr ces quelques<br />

erreurs...<br />

« petit x» nO 43, p. 69, 1996 - 1997


ACTES DE LA HUITIÈME ECOLE D'ÉTÉ DE DIDACTIQUE<br />

DES MATHÉMATIQUES<br />

22 - 31 Août 1995 - Saint-Sauves d'Auvergne<br />

Organisée par l'Association pour la Recherche en Didactique <strong>de</strong>s<br />

Mathématiques, l'école d'été est un temps fort <strong>de</strong> débat <strong>de</strong> la communauté française <strong>de</strong><br />

didactique <strong>de</strong>s mathématiques: c'est un lieu d'échanges sur les savoirs et les questions<br />

vives <strong>de</strong> la didactique et ses relations avec la formation <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong><br />

mathématiques.<br />

La huitième Ecole d'Eté a été organisée autour <strong>de</strong> quatre thèmes:<br />

- L'enseignant dans les théories en didactique <strong>de</strong>s mathématiques,<br />

- La prise en compte du cognitif en didactique <strong>de</strong>s mathématiques,<br />

- La modélisation dans l'enseignement <strong>de</strong>s mathématiques,<br />

- la didactique <strong>de</strong> l'algèbre.<br />

Les actes rassemblent en 424 pages les 9 cours et les 33 travaux dirigés réalisés<br />

pendant l'école.<br />

Un document en 2lx29,7 au prix <strong>de</strong> 120 F. (port compris)<br />

ACTES DE LA HUITIÈME ECOLE D'ETÉ (1995)<br />

(Bon <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>)<br />

NOM ou ORGANISME .<br />

Adresse précise .<br />

Co<strong>de</strong> postal Ville .<br />

Bulletin à renvoyer à <strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Clermont-Fd - Complexe Scientifique <strong>de</strong>s Cézeaux ­<br />

63177 - AUBIERE ce<strong>de</strong>x accompagné du règlement <strong>de</strong> 120 F. à l'ordre <strong>de</strong> l'agent<br />

comptable <strong>de</strong> l'Université Blaise Pascal ou d'un bon <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> votre<br />

établissement.<br />

« petit x » n° 43, p. 70, 1996 - 1997


SOMMAIRES DES NUMEROS DE « petit x » DE 1983 À 1996<br />

ANNEE<br />

1983: les 3 numéros 95 F<br />

NUMERO 1 (35 F)<br />

NUMERO 2 (35 F)<br />

- Un journal pour le premier cycle "petit x" - Des "problèmes ouverts" dans nos classes<br />

(N. BALACHEFF).<br />

<strong>de</strong> premier cycle (G. ARSAC, M. MANTE).<br />

- Instrumentation <strong>de</strong> notions - Les objectifs "implicites" <strong>de</strong><br />

mathématiques. Un exemple: la symétrie<br />

l'enseignement <strong>de</strong> l'électrocinétique au<br />

(R. GRAS). premier cycle<br />

- C.P.P.N (B. CAPPONI, Ph. CLAROU). (S. JOSHUA)<br />

- Les cosmonautes ... une recherche du - Activité... Graphique (B. CAPPONI,<br />

groupe "apprentissage du raisonnement" <strong>de</strong><br />

Ph. CLAROU).<br />

l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> (M. LEGRAND).<br />

- Représentation d'assemblages <strong>de</strong> cubes au<br />

- Le musée : une nouvelle arithmétique, cycle moyen et en cinquième (A. BESSOT,<br />

mise en vers.<br />

M. EBERHARD, M.Th. CHABROULET).<br />

- Le musée: Les Eléments <strong>de</strong> géométrie <strong>de</strong><br />

Clairaut.<br />

NUMERO 3 (35 F)<br />

- Représentation d'assemblages <strong>de</strong> cubes au cycle moyen et en cinquième (<strong>de</strong>uxième partie) (A.<br />

BESSOT, M. EBERHARD, M.Th. CHABROULET).<br />

- Mathématiques en L.E.P : le nombre d'or (A. NICOLAS).<br />

- Activité... Equation (Ph. CLAPPONI).<br />

- La valeur absolue: difficultés majeures pour une notion mineure (A. DUROUX).<br />

- Expérience... Isolant ou conducteur? (M. LEGRAND).<br />

- Qu'est-ce que le courant électrique? (M. LEGRAND).<br />

- Le musée: Traité élémentaire d'algèbre <strong>de</strong> Tombeck.<br />

ANNEE 1984<br />

NUMERO 4 : épuisé.<br />

NUMERO 5 : épuisé<br />

- Apprentissage <strong>de</strong> la démonstration - Erreurs et incompréhensions en algébre<br />

(D. GAUD, IP. GUICHARD).<br />

élémentaire (L. BOOTH).<br />

- Activité... Pliage (Ph. CLAPPONI). - Eléments pour J'élaboration d'activités <strong>de</strong><br />

- La notion d'élément chimique au premier calcul algébrique en 1er cycle<br />

cycle (M. GASSENO, R. VENTO).<br />

(B. CAPPONI, Ph. CLAROU).<br />

- La géométrie <strong>de</strong>s transformations : une - Le passage <strong>de</strong> l'arithmétique à l'algèbrique<br />

approche en classe <strong>de</strong> 4ème et 3ème<br />

dans l'enseignement <strong>de</strong>s mathématiques au<br />

(R. METREGISTE).<br />

collège (1ère partie) (Y. CHEVALLARD).<br />

- Courrier <strong>de</strong>s lecteurs.<br />

- Le musée: les géométries <strong>de</strong> Sébastien Le<br />

Clerc.<br />

NUMERO 3 (35 F)<br />

- Représentation d'assemblages <strong>de</strong> cubes au cycle moyen et en cinquième (<strong>de</strong>uxième partie) (A.<br />

BESSOT, M. EBERHARD, M.Th. CHABROULET).<br />

- Mathématiques en L.E.P : le nombre d'or (A. NICOLAS).<br />

- Activité... Equation (Ph. CLAPPONI).<br />

- La valeur absolue: difficultés majeures pour une notion mineure (A. DUROUX).<br />

- Expérience... Isolant ou conducteur? (M. LEGRAND).<br />

- Qu'est-ce que le courant électrique? (M. LEGRAND).<br />

- Le musée: Traité élémentaire d'algèbre <strong>de</strong> Tombeck.<br />

«petit x» nO 43, pp. 71 à 78, 1996 - 1997


72<br />

ANNEE 1985<br />

NUMERO 7 (Les Numéros 7 et 8 sont<br />

vendus ensemble: 80 F).<br />

- Problèmes <strong>de</strong> l'évaluation <strong>de</strong>s savoirs<br />

mathématiques (A. BODIN).<br />

- La matière, comment c'est fait ?<br />

Représentation <strong>de</strong>s élèves et pré­<br />

sentation <strong>de</strong>s manuels (première partie)<br />

(D. BAIN, F. BERTRAND).<br />

- Quelques aspects <strong>de</strong> la symétrie<br />

orthogonale pour <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> classes <strong>de</strong><br />

4ème et 3ème (D. GRENIER).<br />

- Activité... orange (Ph. CLAPPONI).<br />

- Publications <strong>de</strong>s <strong>IREM</strong> pour le premier<br />

cycle: 1983-1984.<br />

- Activi... TO 7 : Simplif. Entraînement à<br />

la simplification <strong>de</strong> fractions en quatrième<br />

(B. CAPPONI, Ph. CLAROU).<br />

- Le musée : Traité <strong>de</strong> Géométrie<br />

Supérieure.<br />

NUMERO 8 (Vendu avec le numéro 7<br />

uniquement).<br />

- Aires <strong>de</strong> surfaces planes (2ème partie)<br />

(R. DOUADY, M.J. PERRIN).<br />

- Activités... Hex (Ph. CLAPPONI).<br />

- La matière, comment c'est fait ?<br />

Représentation <strong>de</strong>s élèves et présentation <strong>de</strong>s<br />

manuels (<strong>de</strong>uxième partie) (D. BAIN,<br />

F. BERTRAND).<br />

- Sur les cercles qui se "frôlent"<br />

(J. WEBER-KUBLER).<br />

- Un utilitaire pour le TO 7. Catalogue<br />

disquette sur écran ou sur imprimante<br />

(G. MOUNIER).<br />

- Activité... Carpette (Ph. CLAPPONI).<br />

- Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> modèles érronés utilisés par les<br />

élèves du 1er cycle en algèbre, un essai<br />

thérapeutique (M. AUBREE).<br />

- Un utilitaire pour le TO 7. Tran­<br />

fert du D.O.S sur disquette (G. MOUNIER).<br />

- Activité... Boîte (Ph. CLAPPONI).<br />

NUMERO 9: épUise.<br />

- Apprentissages numériques au collège. Un exemple d'utilisation <strong>de</strong> l'informatique dans une démarche<br />

pédagogique (première partie) (B. CAPPONI, Ph. CLAROU).<br />

- Activité... Ficelle (Ph. CLAPPONI).<br />

- Gran<strong>de</strong>urs et relations algébriques: pratique courante <strong>de</strong>s étudiants en physique (L. VIENNOT).<br />

- La résolution d'un problème non routinier en géométrie (A. CHEVALlER).<br />

- Activité... découpes (Ph. CLAPPONI).<br />

- Activi... TO 7 : BING BANG: un logiciel d'entraînement pour les additions et les soustractions<br />

(B. CAPPONI, Ph. CLAROU).<br />

- Le musée: La composition <strong>de</strong>s forces dans le cours <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong> BEZOUT.<br />

ANNEE 1986<br />

NUMERO 10 (40 F)<br />

- Représentation <strong>de</strong>s fractions et <strong>de</strong>s<br />

nombres décimaux chez <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> CM 2<br />

et du collège (M.J. PERRIN-GLORIAN).<br />

- Activité... lettres (Ph. CLAPPONI).<br />

- La physique «qualitative» au collège<br />

ambiguïtés et difficultés (S. JOSHUA).<br />

- Activité... jeux <strong>de</strong> cubes (Ph.<br />

CLAPPONI).<br />

- Activité... vaisselle (Ph. CLAPPONI).<br />

- Mathias ou «un moment <strong>de</strong><br />

compréhension» (F. CONNE).<br />

- Publications <strong>de</strong>s <strong>IREM</strong> pour le premier<br />

cycle: 1984-1985.<br />

- Le musée: A propos <strong>de</strong> l'irrationalité <strong>de</strong><br />

n.<br />

NUMERO 11 (40 F)<br />

- La géométrie construite mise à l'essai<br />

(F. PLUVINAGE, J.C. RAUSCHER).<br />

- Représentation d'un objet <strong>de</strong> l'espace: la<br />

construction d'un problème (F. BONAFE).<br />

- Activité unités (Ph. CLAPPONI).<br />

- Activité trouve x (Ph. CLAPPONI).<br />

- Une banque d'exercices <strong>de</strong> mathématiques:<br />

Bruyère (D. BOISNARD).<br />

- Activités... graphique (Ph. CLAPPONI).<br />

NUMERO 12 (40 F)<br />

- Ruptures dans le statut mathé-matique <strong>de</strong>s nombres négatifs. (G. SCHUBRING)<br />

- Symétrie orthogonale: <strong>de</strong>s élèves français et japonais face à une même tâche <strong>de</strong> construction (B.<br />

DENYS, D. GRENIER).<br />

- Peut-on corriger <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs par ordinateur? (G. LOPATA).<br />

- Activité... Magique (Ph CLAPPONI).<br />

- On ne l'a pas démontré, on n'a pas l'droit d'le faire (N. BALACHEFF, E. COULOMB).<br />

- Activité... Tourne (Ph CLAPPONI).


73<br />

ANNEE 1987<br />

NUMERO 13 Spécial Sixième (45 F)<br />

- Présentation (A. BODIN, R. GRAS,<br />

M. MANTE).<br />

- Attendus et intentions <strong>de</strong>s nouvelles<br />

propositions <strong>de</strong> programmes en France<br />

(A. BAREIL).<br />

- Activité... Frise (PH. CLAPPONI).<br />

- Elaboration <strong>de</strong> l'outil, symétrie<br />

orthogonale en sixième (D. GAUD).<br />

- Activité... Course (PH. CLAPPONI).<br />

- Programmes <strong>de</strong> construction-angles<br />

(D. GAUD).<br />

- Activité... La bonne longueur<br />

(PH. CLAPPONI)<br />

- La proportionnalité en classe <strong>de</strong> sixième<br />

(A. BODIN).<br />

- Activité... Ovale (PH. CLAPPONI).<br />

- Les fractions en sixièmes (A. MARTIN,<br />

CH. MASSOT)<br />

- "Organisation et gestion <strong>de</strong> données"<br />

(B. COSTE, P. KOBER)<br />

- Publications <strong>de</strong>s <strong>IREM</strong> pour la classe <strong>de</strong><br />

6ème 1986-1987.<br />

NUMÉRO 14-15 (85 F)<br />

- Apprentissages numériques au collège<br />

(<strong>de</strong>uxième partie)<br />

(B. CAPPONI, Ph CLAROU).<br />

- La résolution <strong>de</strong> problèmes comme<br />

activité <strong>de</strong> recherche : un instrument <strong>de</strong><br />

changement conceptuel et méthodologique<br />

(D GIL PEREZ et al.).<br />

- Représentation <strong>de</strong>s élèves en<br />

mathématiques et en physique sur les<br />

vecteurs et les gran<strong>de</strong>urs vectorielles lors <strong>de</strong><br />

la transition collège-lycée<br />

(CH GENIN, J MICHAUD-BONNET,<br />

A. PELLET).<br />

- Publications <strong>de</strong>s <strong>IREM</strong> pour le premier<br />

cycle 1986-1987.<br />

- Micro-ordinateur et enseignement <strong>de</strong>s<br />

mathé-matiques un enseignement<br />

expérimental d'introduction au basic à Halle<br />

(L. FLADE, M. PRUZINA).<br />

- Activité... Tangram (PH CLAPPONI).<br />

- Le sphynx et les autres... jeux et activités<br />

arithmétiques orientés vers la formulation et<br />

la validation <strong>de</strong> conjectures (B. CAPPONI).<br />

- Un essai d'expérience didactique :<br />

l'enseignement mathématique à l'école<br />

élémentaire <strong>de</strong> Bonneuil sur Marne<br />

(1. BLOCH).<br />

Les numéros 13 et 14-15 sont vendus ensemble au prix <strong>de</strong> 115 Frs<br />

ANNEE 1988<br />

NUMERO 16 (45 F)<br />

- Mémoire sur une Inconnue (A.<br />

SAINFORT).<br />

- Cabri-Géomètre: un CAhier <strong>de</strong> BRouillon<br />

Informatisé pour la résolution <strong>de</strong> problèmes<br />

<strong>de</strong> géométrie plane (F. BELLEMAIN).<br />

- Activité... Jeux <strong>de</strong> cubes (Ph.<br />

CLAPPONI).<br />

- Une étu<strong>de</strong> sur les difficultés<br />

d'enseignement <strong>de</strong>s nombres réels<br />

(C. MARGOLINAS).<br />

- Activité... Pour un carreau <strong>de</strong> plus<br />

(Ph CLAPPONI).<br />

- L'essence <strong>de</strong>s mathématiques<br />

(B. FUNTOWICZ).<br />

- Activité... Figure (Ph. CLAPPONI).<br />

NUMERO 17 (45 F)<br />

- Une étu<strong>de</strong> sur les représentations du<br />

mouvement comme moyen d'accé<strong>de</strong>r au<br />

concept <strong>de</strong> fonction ou <strong>de</strong> variable<br />

dépendante (S. RENE DE COTRET).<br />

- Activité... Marelle (Ph. CLAPPONI).<br />

- Mesure et démonstration. Un exemple<br />

d'activité en classe <strong>de</strong> quatrième<br />

(B. CAPPONI).<br />

- Le puzzle (C. MORIN).<br />

- Additions utilisant une fois et une seule,<br />

chacun <strong>de</strong>s dix chiffres 0, l, ... , 9<br />

(J. KUNTZMANN).<br />

- Activité Ajoute (Ph. CLAPPONI).<br />

- Activité Enlève (Ph. CLAPPONI).<br />

- Ai<strong>de</strong> logicielle aux problèmes <strong>de</strong> démonstration<br />

géométrique dans l'enseignement<br />

secondaire (R. GRAS).<br />

NUMERO 18 spécial LOGO (45 F)<br />

- Présentation (D. GRENIER).<br />

- «Schèmes informatiques programmables» : utiliser l'environnement LOGO pour construire <strong>de</strong>s<br />

situations d'apprentissage <strong>de</strong> tracés graphiques (P. MENDELSHON).<br />

- Présentation et analyse d'activités <strong>de</strong> programmation en LOGO (C. DUPUIS et al.).<br />

- Minilogo : un logiciel adaptable (R. GUILLERMARD).<br />

- LOGO géométrique et l'école élémentaire (A. MYX).<br />

Les numéros 16, 17 et 18 sont vendus ensemble au prix <strong>de</strong> 115 Frs.


74<br />

ANNEE 1989<br />

NUMERO 19<br />

- Aspects analytiques et aspects analogiques<br />

<strong>de</strong> la proportionnalité dans une situation <strong>de</strong><br />

formulation (S.B. SOKONA).<br />

- Activité... Un angle à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'autre<br />

(Ph. CLAPPONI).<br />

- L'E.D.A au secours <strong>de</strong> l'O.G.D<br />

concernant l'enseignement <strong>de</strong> la statistique<br />

dans les collèges (M. JULLIEN et G. NIN).<br />

- Activité... Angles (Ph. CLAPPONI).<br />

- Le passage <strong>de</strong> l'arithmétique à l'algèbrique<br />

dans l'enseignement <strong>de</strong>s mathématiques au<br />

collège (2ème partie) (Y. CHEVALLARD).<br />

NUMERO 20<br />

- Racines carrées : conceptions et mises en<br />

situations d'élèves <strong>de</strong> quatrième et troisième<br />

(T. ASSUDE).<br />

- Activité... La plus gran<strong>de</strong> surface<br />

(Ph. CLAPPONI).<br />

- Les échelles : préparation d'une situation<br />

d'enseignement en classe <strong>de</strong> cinquième<br />

(A. BODIN).<br />

- Activité... Le plus grand volume<br />

(Ph. CLAPPONI).<br />

- Quel avenir pour les classes<br />

technologiques? Pour l'ouverture d'un débat<br />

(J. TONNELLE).<br />

- Invitation à une réflexion sur le rôle du<br />

langage dans l'enseignement <strong>de</strong>s<br />

mathématiques (F. CONNE et L. PAULI).<br />

NUMERO 21<br />

- Symétrie centrale: évolution <strong>de</strong>s procédures d'élèves dans un contexte <strong>de</strong>mi-tour (R. RIVOIRE).<br />

- Activité... Angles... dans un polygone régulier (Ph. CLAPPONI).<br />

- Présentation d'un modèle particulaire cinétique <strong>de</strong>s gaz à <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> 6ème. Obstacles et<br />

acquisitions (M.G. SÉRÉ, M. MOPPERT).<br />

- Activité... Angle... inscrit, angle au centre (Ph. CLAPPONI).<br />

- Information: la fondation Anatole Decerf.<br />

- Utilité et intérêt <strong>de</strong> la didactique pour un professeur <strong>de</strong> collège (G. BROUSSEAU).<br />

- Activité... Spirale (Ph. CLAPPONI).<br />

- Sommaires petit x 1983-1989.<br />

Les numéros 19-20-21 sont vendus ensemble au prix <strong>de</strong> 130 F (pas <strong>de</strong> vente au numéro).<br />

ANNEE 1989·90<br />

Numéro 22 (50 F)<br />

- Analyse <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux situations-problèmes<br />

autour <strong>de</strong> la proportionnalité (M. C.<br />

GALAI, M. GERENTE,D. GRENIER, R.<br />

RIVOIRE)<br />

- Une activité pour l'introduction <strong>de</strong> la<br />

géométrie analytique tridimensionnelle<br />

en 3ème à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ordinateur (1. OSTA)<br />

- Activité... Une boîte et <strong>de</strong>s sucres (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- Psychologie du développement cognitif<br />

et didactique <strong>de</strong>s maths: un exemple: les<br />

structures additives (G. VERGNAUD)<br />

- Activité... Quatre fois ? (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- Activité... Emboîte (Ph. CLAPPONI)<br />

- Quelques remarques à propos <strong>de</strong><br />

l'opération d'évaluation décidée par le<br />

Ministère pour la rentrée 89-90 et<br />

<strong>de</strong>stinée à l'ensemble <strong>de</strong>s élèves entrant<br />

en classe <strong>de</strong> sixième (A. BODIN)<br />

- Activité...Construction : triangle (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

Numéro 23 (50 F)<br />

- Le passage <strong>de</strong> l'arithmétique à l'algébrique<br />

dans l'enseignement <strong>de</strong>s mathématiques au<br />

collège (3ème partie) (Y. CHEVALLARD)<br />

- Activité... Camion (Ph. CLAPPONI)<br />

- La proportionnalité en géométrie : le<br />

théorème <strong>de</strong> Thalès (J. MICHONNEAU,<br />

N. PFAFF)<br />

- Activité... Triangles (Ph. CLAPPONI)<br />

- Utiliser <strong>de</strong>s situations-problèmes pour<br />

enseigner les sciences physiques<br />

(G. ROBARDET)<br />

- Courrier <strong>de</strong>s lecteurs (L. FELIX)<br />

- Activité... Essence (Ph. CLAPPONI)


75<br />

Numéro 24 (50 F)<br />

- L'aire et la mesure (M.J. PERRIN-GLORIAN)<br />

- Géométrie et informatique : vers la médiatrice. L'expérimentation : lieu d'interaction entre la<br />

problématique du chercheur et cel1e <strong>de</strong> l'enseignant (F. BELLEMAIN, M. GERENTE)<br />

- Activité... Piscine (Ph. CLAPPONI)<br />

- L'algèbre avant la lettre (A. ARCAVI, A. FRIEDLANDER, R. HERSHKOWITZ)<br />

- Activité... Trajets (Ph. CLAPPONI)<br />

- Le calcul algébrique au col1ège. Etu<strong>de</strong> d'un exemple (M. JULLIEN)<br />

- Activité Tuyaux (Ph. CLAPPONI)<br />

- Activité Pétanque (Ph. CLAPPONI)<br />

Les numéros 22-23-24 sont vendus ensemble au prix <strong>de</strong> J30 F (pas <strong>de</strong> vente au numéroJ.<br />

ANNEE 1990-91<br />

Numéro 25 (60 F)<br />

Numéro 26 (55 F)<br />

- Techniques susceptibles <strong>de</strong> faciliter les - Analyse <strong>de</strong> processus en environnement<br />

diagnostics individuels et col1ectifs (A.<br />

informatique (M. ARTIGUE)<br />

BODIN)<br />

- Activité... La rosace du temple <strong>de</strong> Diane<br />

- Stratégies <strong>de</strong> prise en compte <strong>de</strong> l'erreur (Ph. CLAPPONI)<br />

par <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong> mathématiques en<br />

- Initiation à la démonstration en 4ème,<br />

liaison avec certaines <strong>de</strong> leurs compte rendu d'expérimentation (A. PEIX,<br />

représentations (S. ROUSSET-BERT)<br />

M. LE POULICHET)<br />

- Essai d'élaboration d'une stratégie - Activité... Il Y a <strong>de</strong>s fractions dans l'air<br />

didactique. Trois tentati ves pour<br />

(Ph. CLAPPONI)<br />

enseigner la notion <strong>de</strong> force - Les erreurs en arithmétique, un siècle <strong>de</strong><br />

newtonnienne à un groupe d'étudiants en<br />

présomption américaine (M. BELANGER)<br />

formation continue (J. VIARD) - Activité... Fractions dans un<br />

- Activité ... De l'eau et du sucre (Ph. paral1élogramme (Ph. CLAPPONI)<br />

CLAPPONI)<br />

- Géométrie ou trahison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins? (F.<br />

REYNES)<br />

- Activité... Carrés, rectangles (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- Activité... Losanges (Ph. CLAPPONI)<br />

- Activité... Parallélogrammes (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

Numéro 27 (55 F)<br />

- De la figure vers la démonstration (D. BERGUE, J. BORREANI, B. POULAIN)<br />

- Activité ... Cercle et parallélogramme (Ph. CLAPPONI)<br />

- Autour <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> la géométrie - première partie (Y. CHEVALLARD)<br />

- Activité... Fractions dans un carré (Ph. CLAPPONI)<br />

- Cabriole.<br />

Les numéros 25-26-27 sont vendus ensemble au prix <strong>de</strong> J30 F (pas <strong>de</strong> vente au numéroJ.


76<br />

ANNEE 1991-92<br />

Numéro 28 (60 F)<br />

Numéro 29 (60 F)<br />

- Une introduction à la perspective cavalière - Une utilisation du logiciel "Géomètre" en<br />

en classe <strong>de</strong> sixième-observation didactique<br />

5ème (D. BERGUE)<br />

<strong>de</strong>s premières activités (P. LAUR, R.<br />

- Activité... La plus gran<strong>de</strong> aire (Ph.<br />

NOIRFALISE)<br />

CLAPPONI)<br />

- Activité... Fractions (Ph. CLAPPONI) - Autour <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> la géométrie<br />

- Connaissances d'élèves maliens à propos au collège (2ème partie) (A MERCIER, J.<br />

<strong>de</strong> la racine carrée (A BRONNER)<br />

TONNELLE)<br />

- Activité... Le journal (Ph. CLAPPONI) - Désignations dans un tableur et interaction<br />

- Lecture <strong>de</strong> textes mathématiques par <strong>de</strong>s avec les connaissances algébriques (B.<br />

élèves (14-15 ans) : une expérimentation (c.<br />

CAPPONI)<br />

LABORDE)<br />

- Activité... Comparons les aires (Ph.<br />

- Activité... Dodécagone (Ph. CLAPPONI) CLAPPONI)<br />

Numéro 30 (55 F)<br />

- Le caractère expérimental <strong>de</strong> l'activité mathématique (Y. CHEVALLARD)<br />

- Activité... Un triangle et ses bissectrices (Ph. CLAPPONI)<br />

- Réflexions sur les représentations, les conceptions et les compétences (A BODIN)<br />

- Activité... Moitié? (Ph. CLAPPONI) .<br />

- Une métho<strong>de</strong> d'apprentissage: activité losange (M. BENOIS, J. CABANAC, D. COSI,<br />

1. EDOUARD, M. GUILLARD, M. GUILLARD, AM. LAFFARGUE)<br />

- Activité... Un triangle à partir <strong>de</strong> ses bissectrices (Ph. CLAPPONI)<br />

- Expérimentation du tutoriel Mentoniezh en classe <strong>de</strong> quatrième (D. PY, B. EL GASS)<br />

- Activité... Deux bissectrices pour un angle... (Ph. CLAPPONI)<br />

Les numéros 28-29-30 sont vendus ensemble au prix <strong>de</strong> 130 F (pas <strong>de</strong> vente au numéro).<br />

ANNEE 1992-93<br />

Numéro 31 (60 F)<br />

Numéro 32 (60 F)<br />

- Enseigner la géométrie à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> - Didactique <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> problèmes<br />

schémas-concepts (H. MANSFIELD, J.<br />

(F. PLUVINAGE)<br />

HAPPS)<br />

- Analyse <strong>de</strong> similarités et d'implications<br />

- Activité... 4 ca<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> Noël (Ph. entre procédure d'élèves dans <strong>de</strong> courtes<br />

CLAPPONI)<br />

démonstrations <strong>de</strong> géométrie (A LARHER)<br />

- Proportionnalité, agrandissement et échelle - Activité... Itinéraires 1 (Ph. CLAPPONI)<br />

(J. P. LEVAIN)<br />

- Réflexions didactiques autour d'une<br />

- Activité... Canon (Ph. CLAPPONI) situation d'enseignement <strong>de</strong> l'équation <strong>de</strong> la<br />

- Argumenter, démontrer, expliquer droite (R. FLORIS)<br />

continuité ou rupture cognitive ? (R.<br />

- Le puzzle <strong>de</strong> Lewis Carroll. Modèle local,<br />

DUVAL)<br />

modèle régional (G. NIN)<br />

- Activité... De drôles <strong>de</strong> nombres (Ph. - Activité... <strong>de</strong>s bols et <strong>de</strong>s verres (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

CLAPPONI)<br />

- Et si on tirait un trait sur le ... trait <strong>de</strong><br />

fraction? (F. REYNES)<br />

Numéro 33 (60 F)<br />

- Autour <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> la géométrie au collège (3ème partie)(M. MERCIER, J. TONNELLE)<br />

- Activité... Le bouchon et l'éléphant (Ph. CLAPPONI) .<br />

- Modifications <strong>de</strong> menus dans cabri-géomètre: <strong>de</strong>s symétries comme outils <strong>de</strong> construction (B.<br />

CAPPONI)<br />

- Activité Avec 2, 3, 4 chiffres (Ph. CLAPPONI)<br />

- Activité Des familles <strong>de</strong> carrés (Ph. CLAPPONI)<br />

- Narration <strong>de</strong> recherche: un nouveau type d'exercice scolaire (A CHEVALIER)<br />

Les numéros 31-32-33 sont vendus ensemble au prix <strong>de</strong> 130 F (pas <strong>de</strong> vente au numéro).


77<br />

ANNEE 1993-94<br />

Numéro 34 (65 F)<br />

- Difficultés rencontrées par <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong><br />

cinquième en ce qui concerne la dissociation<br />

aire/périmètre pour <strong>de</strong>s rectangles (P.<br />

MOREIRA BALTAR, C. COMITI)<br />

- Activité... Stationnement (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- L'influence du <strong>de</strong>ssin sur la rédaction d'une<br />

démonstration (C. SOUVIGNET)<br />

- Activité ... Drôles <strong>de</strong> découpages (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- Activité... Carrés qui roulent (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- Les répercussions <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong><br />

programme entre 1964 et 1989 sur<br />

l'enseignement du théorème <strong>de</strong> Thalès (Y.<br />

MATHERON)<br />

Numéro 35 (65 F)<br />

- Contraintes <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s<br />

enseignants au collège: ce que nous apprend<br />

l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> "classes faibles"<br />

M.J. PERRIN GLORIAN)<br />

- Activité... Carrés et rectangles sur<br />

quadrillage (Ph. CLAPPONI)<br />

- Ecologie <strong>de</strong> l'objet "racine carrée" et<br />

analyse du curriculum (T. ASSUDE)<br />

- Activité... I<strong>de</strong>ntités (Ph. CLAPPONI)<br />

- Le concept d'égalité: clef ou verrou? (F.<br />

REYNES)<br />

- Activité... Spaghetti (Ph. CLAPPONI)<br />

- Le Musée : Eléments <strong>de</strong> géométrie <strong>de</strong><br />

Clairaut (R. NOIRFALISE)<br />

- Activité... Partage d'un triangle (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- Activité... Des bissectrices parallèles (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

Numéro 36 (65 F)<br />

- Problèmes <strong>de</strong> construction et <strong>de</strong> rédaction <strong>de</strong> procédés (N. RIVAL)<br />

- Activité ... Pyrami<strong>de</strong>s (Ph. CLAPPONI)<br />

- Une étu<strong>de</strong> du contrat didactique à propos <strong>de</strong> la racine carrée (A. BESSOT, LE TRI HOAI AN)<br />

- Activité Croix dans un carré (Ph. CLAPPONI)<br />

- Activité Histoires <strong>de</strong> rail (Ph. CLAPPONI)<br />

- Le Brevet bien tempéré (D. WOILLEZ, A. BERTE)<br />

- Activité ... Des bissectrices parallèles (Ph. CLAPPONI)<br />

Les numéros 34-35-36 sont vendus ensemble au prix <strong>de</strong> J30 F (pas <strong>de</strong> vente au numéro).<br />

ANNEE 1994-95<br />

Numéro 37 (65 F)<br />

- Vérité <strong>de</strong>s axiomes et <strong>de</strong>s théorèmes en<br />

géométrie. Vérification et démonstration (G.<br />

ARSAC)<br />

- Activité ... Citerne (Ph. CLAPPONI)<br />

- L'équivalence logique en Collège<br />

fantasme didactique ou impératif catégorique<br />

? (F. REYNES)<br />

- Un nouveau modèle <strong>de</strong> l'algèbre<br />

élémentaire comme alternative à<br />

l'«arithmétique généralisée» (l GASCON)<br />

- Activité ... L'argent du football (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- La mesure en géométrie confiance et<br />

utilisation. Une expérience en classe <strong>de</strong><br />

secon<strong>de</strong> (S. THIZON)<br />

Numéro 38 (65 F)<br />

- Une analyse <strong>de</strong> pratiques <strong>de</strong>s élèves et <strong>de</strong>s<br />

enseignants <strong>de</strong> mathématiques à partir du<br />

cahier <strong>de</strong> l'élève : <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas (R.<br />

NOIRFALISE)<br />

- Activité ... Avec une règle (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- Trian~les isocèles et cercles au collège (A.<br />

BERTE et D. WOILLEZ)<br />

- Activité ... Armoire (Ph. CLAPPONI)<br />

- Activités <strong>de</strong> représentation et <strong>de</strong><br />

modélisation dans une approche exploratoire<br />

<strong>de</strong> la mathématique et <strong>de</strong>s sciences. Première<br />

partie : Les activités <strong>de</strong> représentation (c.<br />

BÉGUIN, J-L. GURTNER, O. DE<br />

MARCELLUS, M. DENZLER, A.<br />

TRYPHON, B. VITALE)<br />

- Activité Carré hachuré (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

- Le Musée


78<br />

Numéro 39 (65 F)<br />

- Ricochets (F. CONNE)<br />

- Activité ... Dessine-moi un poisson (Ph. CLAPPONI)<br />

- La géométrie traite-t-elle <strong>de</strong>s illusions d'optique? Quatre élèves aux prises avec le triangle aplati (R.<br />

FLORIS)<br />

- Activité ... La famille poisson (Ph. CLAPPONI)<br />

- Réflexions à propos <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s calculatrices dans l'enseignement (Ph. CLAROU)<br />

- Activité ... Carré hachuré (Ph. CLAPPONI)<br />

Les numéros 37-38-39 sont vendus ensemble au prix <strong>de</strong> 140 F (pas <strong>de</strong> vente au numéro).<br />

ANNEE 1995-96<br />

Numéro 40 (65 F)<br />

Numéro 41 (65 F)<br />

- Mathématiques et formation (J.-P. - Peut-on enseigner <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s ?<br />

KAHANE)<br />

Comment les élèves apprennent-ils <strong>de</strong>s<br />

- Réflexions à propos <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s (C. CASTELLA, A. MERCIER)<br />

calculatrices dans l'enseignement (Ph.<br />

- Activité... Deux constructions (Ph.<br />

CLAROU)<br />

CLAPPONI)<br />

- Activité... Dans un cube (Ph. - Quelles conceptions <strong>de</strong>s nombres chez <strong>de</strong>s<br />

CLAPPONI)<br />

élèves <strong>de</strong> troisième? (1. JACQUIER)<br />

- Réflexions sur inégalité triangulaire et - Activités <strong>de</strong> représentation et <strong>de</strong><br />

distance d'un point à une droite à partir<br />

modélisation dans une approche exploratoire<br />

d'observations <strong>de</strong> classes (A. BERTÉ)<br />

<strong>de</strong> la mathématique et <strong>de</strong>s sciences.<br />

- Courrier aux lecteurs: Erratum Deuxième partie: Les activités <strong>de</strong><br />

- Pour démarrer en géométrie et en classe <strong>de</strong> modélisation dans le contenu (c. BÉGUIN,<br />

3ème : une situation problématique (S.<br />

J-L. GURTNER, O. DE MARCELLUS,<br />

PELLEQUER, A. BRONNER) M. DENZLER, A. TRYPHON, B.<br />

- Activité... Autour d'un triangle, d'un VITALE)<br />

quadrilatère (Ph. CLAPPONI)<br />

- Musée<br />

- Activité... Avec les mains (Ph.<br />

CLAPPONI)<br />

Numéro 42 (65 F)<br />

- Activités <strong>de</strong> représentation et <strong>de</strong> modélisation dans une approche exploratoire<br />

<strong>de</strong> la mathématique et <strong>de</strong>s sciences. Troisième partie: Les activités <strong>de</strong> modélisation dans le discret;<br />

conclusions générales et enjeux pédagogiques (c. BÉGUIN, J.L. GURTNER, O. DE MARCELLUS,<br />

M. DENZLER, A. TRYPHON, B. VITALE)<br />

- Activité... Deux carrés (Ph. CLAPPONI)<br />

- Note <strong>de</strong> lecture: Sémiosis et pensée humaine. Registres sémiotiques et apprentissages intellectuels<br />

(G. KONTZ)<br />

- Activité... Deux hexagones (Ph. CLAPPONI)<br />

- Les outils sémiotiques du travail mathématique (Y. CHEVALLARD)<br />

- 9ème Ecole d'été <strong>de</strong> didactique <strong>de</strong>s mathématiques<br />

- Les nombres négatifs dans l'abstrait, dans le contexte et sur la droite (A. BRUNO, A. MARTINON)<br />

- Activité... Deux triangles (Ph. CLAPPONI)<br />

Ces numéros ne sont pas vendus séparément. ILs ne peuvent être vendus que par abonnement.<br />

Rappe1<br />

abonnement pour France Etranger<br />

1 an (96-97) 190 F 250 F<br />

2 ans (96-97 et 97-98) 340 F 420 F


REGARDS CROISÉS SUR LE DIDACTIQUE<br />

Un colloque épistolaire<br />

Ouvrage coordonné par<br />

Claudine BLANCHARD-LA VILLE, Yves CHEVALLARD, Maria-Luisa SCHUBAUER-LEONI<br />

Ce colloque a constitué le dispositif <strong>de</strong> travail privilégié d'un sous-groupe <strong>de</strong> recherche du Groupement<br />

Didactique du CNRS intitulé «Fonctionnement et dysfonctionnements du système didactique: échec,<br />

thérapeutique et remédiations» .<br />

Tout au long <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> sur laquelle s'étale cet échange, les chercheurs <strong>de</strong> ce groupe ont eu l'occasion<br />

<strong>de</strong> se rencontrer dans divers autres lieux institutionnels tels que le Séminaire National <strong>de</strong> Didactique <strong>de</strong>s<br />

Mathématiques, les Ecoles d'été <strong>de</strong> Didactique <strong>de</strong>s Mathématiques, le Centre d'Observation et<br />

d'Expérimentation Didactique <strong>de</strong> Marseilleveyre (COED), etc. Les échanges d'idées et les évolutions <strong>de</strong>s<br />

positions respectives que ces rencontres hors groupe ont provoqués apparaissent en filigrane dans les<br />

lettres du Colloque.<br />

Le texte se subdivise en trois parties quasi naturellement:<br />

- la première partie met en place les enjeux du débat épistémologique portant sur la question <strong>de</strong><br />

l'articulation <strong>de</strong> différentes approches théoriques en didactique <strong>de</strong>s mathématiques;<br />

- la <strong>de</strong>uxième partie rapporte le travail présenté à l'Ecole d'été <strong>de</strong> Didactique <strong>de</strong>s Mathématiques d'août<br />

1989. Les lettres <strong>de</strong> cette partie témoignent <strong>de</strong>s différentes analyses d'un même corpus effectuées par<br />

cinq chercheurs du groupe, un cours <strong>de</strong> mathématiques en classe <strong>de</strong> Première B dont la transcription est<br />

donnée au début <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>uxième partie ainsi que les interpellations réciproques que ces analyses ont<br />

suscitées.<br />

-la troisième partie retrace l'évolution du débat après cette confrontation directe à l'analyse d'un corpus<br />

commun.<br />

Le groupe s'est formé autour d'une question, celle du didactique. Le didactique, comme on parle du<br />

religieux ou du politique. A ceci près qu'il s'agit en l'espèce d'une réalité culturellement<br />

évanescente dont, à vrai dire, le mon<strong>de</strong> ne parle guère <strong>de</strong> cette réalité sui generis, à la fois psychique et<br />

sociale, que nous rencontrons dès lors que s'ébauche <strong>de</strong>vant nous, voire en nous, une volonté ou un<br />

désir d'apprendre (au double sens du mot). Dimension partout présente (et pas seulement à l'école), et en<br />

même temps presque constamment ignorée, sinon ouvertement péjorée, tel un simple déchet <strong>de</strong> la vie<br />

qui va même lorsque, comme ici, c'est d'apprendre <strong>de</strong>s mathématiques qu'il s'agit. (Le contraste, <strong>de</strong> la<br />

noblesse d'un savoir si légitime à l'oubli <strong>de</strong> sa vie concrète; charnelle, n'en est alors que plus vif.)<br />

Le groupe s'est donc voué à interroger ce qui, encore aujourd'hui, est un silence <strong>de</strong> la culture.<br />

Questionnement insistant, opiniâtre parfois qui croise par <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong>s regards les uns aux autres<br />

étrangers et va contre les convenances du mon<strong>de</strong>. Le lecteur ne l'oubliera pas en ouvrant la relation <strong>de</strong><br />

notre voyage en cette terra incognita, où une autre «autre scène» se <strong>de</strong>ssine.<br />

Yves CHEVALLARD (Extrait <strong>de</strong> l'avant-propos)<br />

NOM/ORGANISME/ADRESSE<br />

BON DE COMMANDE<br />

.............. exemplaire(s) <strong>de</strong> l'ouvrage "REGARDS CROISÉS SUR LE DIDACTIQUE" pour le prix<br />

unitaire <strong>de</strong> 170 FF (+ 16 F. <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> port).<br />

Ci-joint mon règlement: par chèque ou virement postal (CCP GRENOBLE 20041-01017-0101500 J<br />

028-22) ou par carte bancaire:<br />

o VISA 0 MASTERCARD 0 EUROCARD<br />

Carte N° .. Date d'expiration ..<br />

Signature:<br />

Ce bon est à retourner accompagné du règlement à : EDITIONS LA PENSÉE SAUVAGE - BP 141 ­<br />

38002 GRENOBLE Ce<strong>de</strong>x<br />

« petit x » nO 43, p. 79, 1996 - 1997


LISTE DES AUTEURS AYANT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO<br />

Paula Moreira Baltar<br />

Equipe <strong>de</strong> didactique <strong>de</strong>s mathématiques<br />

Laboratoire Leibniz - IMAG<br />

46 avenue Felix Viallet<br />

38 000 <strong>Grenoble</strong><br />

Jean-Pierre Kahane<br />

Département <strong>de</strong> mathématiques<br />

Université <strong>de</strong> Paris-Sud, Orsay<br />

Christian Reymonet<br />

IUFM et <strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Marseille<br />

70, rue Léon Lachamp - Case 901<br />

13288 Marseille Ce<strong>de</strong>x<br />

Jacques Tonnelle<br />

IUFM et <strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Marseille<br />

70, rue Léon Lachamp - Case 901<br />

13288 Marseille Ce<strong>de</strong>x<br />

LOUIS-JEAN<br />

avenue d'Embrun, 05003 GAP ce<strong>de</strong>x<br />

Tél.: 04.92.53.17.00<br />

Dépôt légal: 943 - Décembre J996<br />

Imprimé en France

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