Final BF report 08 fevrier 2008 Version Finale - Family Care ...

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
A. MORTALITE MATERNELLE
La mortalité maternelle demeure un des indicateurs sanitaires montrant la plus grande
disparité entre pays développés et pays en voie de développement. 1 Le risque de mortalité
maternelle est d’un pour 2 800 dans les pays développés, alors que pour les femmes
africaines, ce risque est d’un pour 16. Les grandes inégalités existent également à l’intérieur
des pays. Des études ont prouvé que certains groupes – les pauvres, les personnes n’ayant
pas bénéficié d’une instruction, les adolescents, les groupes marginalisés, et ceux qui vivent
dans des régions rurales et isolées – sont confrontés à des difficultés extrêmes en matière
d’accès aux services sanitaires et portent le fardeau des problèmes sanitaires. 2 Les données
issues de l’Enquête Démographique et de Santé sur plus de 50 pays confirment ces disparités:
les femmes des cinq pays les plus riches ont cinq fois plus de chances, en moyenne,
d’accoucher avec l’assistance d’un professionnel formé (médecin, infirmière ou sage-femme)
que celles des cinq pays les plus pauvres. 3
L’accès inadapté aux soins de santé maternelle a non seulement un impact évident sur les
femmes, mais il a également des effets défavorables sur les objectifs de développement plus
généraux. Au moins 30-40% des décès infantiles peuvent être attribués à l’administration de
soins inadaptés durant la grossesse et l’accouchement. 4 La mort d’une femme a de graves
conséquences sur tous ses enfants, plus particulièrement sur ses filles; ses enfants peuvent
être retirés de l’école pour s’occuper des tâches ménagères ou pour contribuer au revenu du
foyer, et il est possible qu’ils soient moins nourris et bénéficient de moins de soins de santé. 5
Le coût économique de la mortalité et du handicap maternel – la perte de revenu et de
productivité pour les femmes, leurs familles et leurs communautés – peut également être
considérable. 6
B. ACCROITRE L’ASSISTANCE QUALIFIEE A L’ACCOUCHEMENT
Près de 20 ans après le lancement de l’Initiative pour la Maternité sans Risques, des données
historiques, cliniques, épidémiologiques incontestables suggèrent que l’accroissement des
taux d’assistance qualifiée est lié à la réduction des taux de mortalité maternelle. 7 Bien que
la plupart des analyses montrant ce lien s’appuient sur des données issues de pays à revenus
moyens ou élevés, les analyses statistiques ont montré un lien inverse entre la mortalité
maternelle et les taux d’assistance qualifiée entre pays aux revenus différents. Les
expériences de plusieurs pays à faible revenu, tels que le Sri Lanka et la Malaisie suggèrent
que les réductions notables de la mortalité maternelle sont possibles grâce à l’accroissement
des taux d’assistance qualifiée à l’accouchement. 8,9 En réalité, « l’expérience montre que
même en l’absence d’hôpitaux, les soins maternels et néonatals de premier niveau peuvent
ramener la mortalité maternelle en dessous de 200 pour 100 000; dans des circonstances
optimales, la mortalité maternelle peut baisser jusqu’à 90 pour 100 000. » 10
A la lumière de cette forte corrélation, l’assistance qualifiée a été globalement définie comme
un indicateur clef pour la mesure des progrès réalisés. Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), adoptés par les Nations Unies en 2000, sont huit objectifs quantifiés
pour réduire la pauvreté globale. Parmi ces OMD figure l’OMD 5 qui vise à améliorer la
santé maternelle, en vue de réduire la mortalité maternelle de trois-quarts d’ici 2015. Le taux
d’assistance qualifiée est utilisé comme l’indicateur par procuration pour mesurer le progrès
réalisé vers cet objectif. En reconnaissant qu’il n’y a pas de « solution facile » pour réduire la
Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:
Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés
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