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Final BF report 08 fevrier 2008 Version Finale - Family Care ...

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Rapport de fin de projet sur L’Initiative pour les Soins Qualifiés:<br />

Sauver la Vie des Femmes dans le District de Ouargaye, Burkina Faso<br />

Préparé par:<br />

<strong>Family</strong> <strong>Care</strong> International Burkina Faso<br />

06 Boite Postale 9455<br />

Quagadougou 06<br />

Burkina Faso<br />

et<br />

<strong>Family</strong> <strong>Care</strong> International NY<br />

588 Broadway, Suite 503<br />

New York, NY 10012 USA<br />

Octobre 2007


REMERCIEMENTS<br />

Le projet « Sauver la vie des femmes, une Initiative des Soins Qualifiés » (ISQ) exécuté par<br />

<strong>Family</strong> <strong>Care</strong> international, en collaboration avec le Ministère de la Santé du Burkina Faso, a<br />

été financièrement soutenu par la Fondation Bill et Melinda Gates. Nous sommes très<br />

reconnaissants à cette Fondation pour les énormes efforts financiers consentis pour permettre<br />

d’améliorer la situation des femmes et de l’ensemble des populations du district sanitaire de<br />

Ouargaye.<br />

L’équipe de FCI, tient à adresser ses sincères remerciements au ministère de la santé, tout<br />

particulièrement au Secrétaire Général, au Directeur Général de la santé et à la Directrice de<br />

la santé de la famille, pour avoir toujours prêté une oreille attentive et positive aux multiples<br />

plaidoyers de l’équipe de FCI. Nos remerciements vont également aux autorités des régions<br />

sanitaires du Centre Est et de l’Est, notamment aux Directeurs régionaux de la santé présents<br />

lors de la mise en œuvre du projet, pour leur soutien technique et leur contribution à la<br />

résolution des défis auxquels le projet a eu à faire face sur le terrain.<br />

FCI voudrait manifester sa profonde reconnaissance et ses remerciements aux autorités<br />

administratives et sanitaires des provinces du Koulpélogo et de la Tapoa, en particulier au<br />

personnel du district sanitaire de Ouargaye, notamment au Médecin-Chef et aux membres de<br />

l’équipe cadre, aux prestataires des services de maternité et aux comités de gestion (COGES)<br />

avec lesquels nous avons travaillé en franche collaboration et dont l’appui technique et<br />

logistique a contribué à l’atteinte des résultats présentés.<br />

Nos vifs remerciements et gratitude vont aux chefs coutumiers, religieux et autres leaders<br />

communautaires du district de Ouargaye pour leur hospitalité et leur ferme engagement pour<br />

la promotion de l’assistance qualifiée à l’accouchement. Grâce à leurs efforts quotidiens et<br />

leur esprit d’ouverture, un partenariat réciproquement bénéfique est né et pourra permettre de<br />

pérenniser les acquis du projet ISQ.<br />

Notre sincère reconnaissance à tous les consultants, coordonnateurs, superviseurs,<br />

contrôleurs et enquêteurs et aux populations des districts de Ouargaye et de Diapaga qui ont<br />

accepté de contribuer aux différentes études et évaluations du projet. Sans leur collaboration<br />

et leur disponibilité, ces investigations n’auraient pas permis de connaître les résultats du<br />

travail de FCI.<br />

Nous faisons une mention spéciale à l’équipe d’IMMPACT pour sa collaboration scientifique<br />

à travers ce travail de juge externe qu’elle a faite par leur évaluation du projet ISQ. Les<br />

résultats de cette évaluation sont un ajout inestimable à la démarche d’évaluation objective<br />

souhaitée par FCI.<br />

Enfin nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation des activités du<br />

projet ISQ, et à la rédaction de ce rapport, et dont nous n’avons pas pu citer ici les noms ou<br />

institutions.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés


SOMMAIRE<br />

Résumé Exécutif........................................................................................................................i<br />

I. Contexte et justification...............................................................................................1<br />

A. Mortalité maternelle .............................................................................................1<br />

B. Accroître l’assistance qualifiée à l’accouchement...............................................1<br />

C. La sante maternelle au Burkina Faso ..................................................................2<br />

D. L’Initiative pour les Soins Qualifiés.....................................................................4<br />

E. Contexte du projet: District de Ouargaye ...........................................................5<br />

F. L’initiative pour les soins qualifies dans le district de Ouargaye: presentation<br />

generale des interventions ...........................................................................................6<br />

II. Conception et méthode de l’Evaluation .....................................................................9<br />

A. Enquête auprès des formations sanitaires ...........................................................9<br />

Conception et estimation de l’échantillon..............................................................10<br />

Collecte des données..............................................................................................11<br />

B. Enquête auprès des ménages...............................................................................11<br />

Conception et estimation de l’échantillon..............................................................13<br />

Collecte des données..............................................................................................14<br />

C. Analyse des données.............................................................................................15<br />

III. Résultats......................................................................................................................17<br />

A. Soins prénatals .....................................................................................................17<br />

Capacité à fournir des soins prénatals....................................................................18<br />

Délivrance des soins prénatals..............................................................................18<br />

Utilisation des services ..........................................................................................21<br />

B. Soins d’accouchement normal ............................................................................22<br />

Capacité à fournir des soins d’accouchement normal............................................23<br />

Délivrance des soins d’accouchement normal.......................................................27<br />

Utilisation des soins obstétricaux...........................................................................28<br />

C. Les soins d’accouchements compliqués .............................................................30<br />

Capacité à fournir des soins d’accouchements compliqués...................................32<br />

Equipement et fournitures pour les accouchements compliqués. ..........................33<br />

Délivrance des soins pour les accouchements compliqués....................................36<br />

Utilisation des services pour les accouchements compliqués................................37<br />

D. Les Soins du Post-Partum ...................................................................................38<br />

Capacité à délivrer des soins du post-partum ........................................................39<br />

Délivrance des soins du post-partum .....................................................................40<br />

Utilisation des soins post-partum...........................................................................41<br />

E. Facteurs associes À la recherche de soins de maternité ...................................42<br />

Exposition à la campagne ISQ de communication pour le changement de<br />

comportement ........................................................................................................43<br />

Les facteurs démographiques et socio-économiques associés avec la recherche de<br />

soins de maternité ..................................................................................................46<br />

IV. Discussion....................................................................................................................51<br />

V. Conclusions et recommandations .............................................................................55<br />

Annexes ...................................................................................................................................60


Contexte et justification<br />

RESUME EXECUTIF<br />

Chaque année, plus de 500 000 femmes meurent des complications de la grossesse ou de<br />

l’accouchement. La majorité de ces décès surviennent soit pendant l’accouchement soit peu<br />

de temps après, et la plupart auraient pu être évités. L’expérience a montré que l’assistance<br />

d’un prestataire qualifie pendant l’accouchement et juste après est une intervention<br />

fondamentale pour sauver la vie des femmes et prévenir la morbidité maternelle. Cependant,<br />

encore 60 millions de femmes dans le monde en voie de développement donnent naissance<br />

sans assistance qualifiée, accompagnées seulement par une accoucheuse traditionnelle, un<br />

membre de la famille, ou parfois seules.<br />

Au Burkina Faso, on estime que seulement 39% des accouchements se font dans une<br />

formation sanitaire avec l’assistance d’un prestataire qualifié. Selon l’Organisation Mondiale<br />

de la Santé (OMS), le terme « prestataire/accoucheur ou accoucheuse qualifié concerne<br />

exclusivement les personnes disposant de compétences obstétricales (par exemple les sagesfemmes,<br />

les infirmières et les médecins) qui ont été formés afin d’acquérir une maîtrise<br />

parfaite des compétences nécessaires pour prendre en charge les accouchements normaux,<br />

diagnostiquer, prendre en charge ou référer les cas de complications. » Le Burkina Faso a<br />

inclus dans cette catégorie de prestataires qualifiés, les accoucheuses auxiliaires, qui<br />

constituent les principaux agents responsables des services de maternité des centres de santé<br />

et de promotion sociale où elles assurent la grande majorité des accouchements.<br />

L’Initiative pour les Soins Qualifiés (ISQ) dans le district de Ouargaye<br />

En 2001, <strong>Family</strong> <strong>Care</strong> International et le Ministère de la Santé ont lancé l’Initiative pour les<br />

Soins Qualifies dans le district de Ouargaye. Ce projet de cinq ans avait pour objectif<br />

d’accroître les taux d’assistance qualifiée en se concentrant sur deux principaux domaines:<br />

• Améliorer la disponibilité et la qualité des soins maternels, par des interventions<br />

sur le système de soins. Ces interventions ont inclus une amélioration des formations<br />

sanitaires, y compris, si nécessaire, répondre aux besoins identifies en fourniture et<br />

équipements, former les prestataires en compétences cliniques et interpersonnelles de<br />

routine et en soins obstétricaux d’urgence, fournir des ressources pour renforcer le<br />

système de référence et améliorer les systèmes de gestion et de supervision.<br />

• Promouvoir l’utilisation accrue des services maternels à travers des interventions<br />

de changement de comportement au niveau des communautés et des formations<br />

sanitaires. Ces interventions ont inclus le renforcement du counseling sur la<br />

préparation à l’accouchement et la conduite de campagnes de changements de<br />

comportements sur les bénéfices des soins qualifiés.<br />

Le projet s’est concentré sur l’amélioration des soins maternels pour lesquels le besoin est le<br />

plus important – dans les centres de santé et de promotion sociale et les dispensaires qui sont<br />

les plus proches des femmes – et motiver les femmes et leurs familles pour qu’elles aient<br />

recours à ces services. Il a également œuvré à renforcer les soins obstétricaux au premier<br />

niveau de référence – les hôpitaux où les femmes sont référées lorsqu’elles subissent des<br />

complications plus graves.<br />

L’Initiative pour les Soins Qualifiés a également accordé une importante place à l’évaluation,<br />

en s’appuyant sur une méthode pré et post-intervention, quasi expérimentale, avec des<br />

i<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés


districts de comparaison. Ouargaye, situé dans la région du Centre-Est, a été sélectionné<br />

comme district d’intervention et Diapaga, dans la région de l’Est, comme district de<br />

comparaison. Des enquêtes ont été réalisées pour mesurer la disponibilité et la qualité des<br />

soins qualifiés. Ont été notamment évalués: l’état des infrastructures, des équipements et des<br />

consommables, la préparation des prestataires à fournir de tels soins, et des systèmes de<br />

référence. Une enquête auprès des ménages a été mise en place pour évaluer les changements<br />

dans l’utilisation des services de soins de maternité, ainsi que la connaissance, les attitudes et<br />

la recherche de soins pendant la grossesse, l’accouchement et le post-partum au sein d’un<br />

échantillon de femmes vivant dans les deux districts.<br />

Résultats<br />

Une série d’indices composites a été développée pour identifier si les formations sanitaires<br />

ont été améliorées et quels aspects de la capacité à fournir les services ont évolué durant<br />

l’intervention. L’indice de préparation aux accouchements normaux est celui qui a montré la<br />

plus forte amélioration au cours du projet.<br />

En effet, cet indice concernant la préparation des formations sanitaires à assurer des soins<br />

d’accouchements normaux a augmenté de 0.2 à 2.6 sur une échelle de 4 à Ouargaye et de 0.9<br />

à 3.4 à Diapaga. Les améliorations constatées dans les centres de santé sont notamment dues<br />

à une augmentation significative des connaissances apprises par les prestataires,<br />

l’amélioration des infrastructures et des équipements. On constate également une<br />

amélioration dans la préparation des formations à assurer des accouchements compliqués,<br />

l’indice passant de 0.6 à 1.9. Le progrès est surtout notable dans les CSPS, où l’indice passe<br />

de 0.5 à 1.9 alors qu’il reste stable à l’hôpital. L’indice reste stable à l’hôpital à cause de la<br />

faiblesse de l’amélioration des équipements nécessaires aux accouchements compliqués et le<br />

fait que le niveau de connaissances des prestataires n’a pas beaucoup augmenté.<br />

Des améliorations ont été notées dans les prestations en routine des soins de maternité, y<br />

compris les soins prénatals, les soins d’accouchements normaux et les soins du post-partum<br />

tant pour la mère que pour le nouveau-né. Il y a eu notamment une augmentation importante<br />

des soins du post-partum délivrés à la mère qui sont passés de 40% des formations sanitaires<br />

fournissant de tels soins à 95% en fin de projet. Par contre, il y a eu moins de changements<br />

observés dans la délivrance des soins obstétricaux d’urgence, et ce malgré les nombreuses<br />

interventions menées en la matière. On note notamment la persistance d’un fort nombre de<br />

références entre l’hôpital de district et l’hôpital régional.<br />

L’utilisation des soins qualifiés dans les formations sanitaires du district de Ouargaye était<br />

très basse lors de l’enquête initiale (25%) et s’est considérablement accrue lors de l’enquête<br />

finale (56%). Par comparaison, dans le district de Diapaga, le recours aux soins qualifiés dans<br />

les formations sanitaires était de 32% lors de l’enquête initiale et atteint 36% lors de<br />

l’enquête finale. Parallèlement, les accouchements à domicile assistés d’une accoucheuse<br />

traditionnelle ont significativement diminué passant de 39% à 13% à Ouargaye.<br />

Un autre résultat positif de l’intervention concerne le recours aux soins prénatals. Bien que<br />

celui-ci fût déjà élevé lors de l’enquête initiale (80% à Ouargaye), à présent quasiment toutes<br />

les femmes bénéficient de ces soins (94%). Non seulement, elles en bénéficient plus tôt au<br />

cours de la grossesse (en moyenne 3.94 mois contre 4.75 avant le projet), mais elles vont à<br />

davantage de consultations (7.1 contre 6 au départ). De plus, les femmes qui font face à des<br />

complications sont plus enclines à se rendre dans une formation sanitaire pour y recevoir un<br />

traitement, et 65% des femmes avec une complication ont accouché dans une formation<br />

sanitaire comparée à 57% de l’ensemble des femmes. Enfin, le pourcentage des mères et<br />

ii<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés


ébés qui ont reçu une visite du post-partum a considérablement augmenté. Pour les mères, il<br />

est passé de 40% à 57% à Ouargaye, contre 16% à 22% à Diapaga. Pour les bébés, il est<br />

passé de 63% à 98%.<br />

Un indice a été mis en place pour évaluer l’exposition aux messages de maternité sans<br />

risques. L’indice d’exposition aux conseils de préparation à l’accouchement lors des<br />

consultations prénatales a augmenté de 0.96 à 1.72, alors qu’il a reculé à Diapaga passant de<br />

0.9 à 0.74. L’exposition aux campagnes communautaires pour le changement de<br />

comportement menées à Ouargaye est passée de 0.98 à 1.74. A Ouargaye, 61% des femmes<br />

ayant reçu été fortement exposées à la campagne de communication pour le changement de<br />

comportement ont accouché dans une formation sanitaire, de même que 61% de celles ayant<br />

reçu des conseils sur l’endroit où accoucher.<br />

La discussion et la planification au sein du couple en vue de la préparation à l’accouchement<br />

a considérablement augmenté à Ouargaye et a été associée à une utilisation renforcée des<br />

soins de maternité. Ainsi 64% des femmes un indice élevé en matière de discussion et<br />

planification ont accouche dans une formation, contre seulement 47% de celles ayant un<br />

indice faible. L’implication des hommes dans la prise de décision du lieu relatif à<br />

l’accouchement s’est améliorée et est fortement corrélée à la recherche de soins de maternité.<br />

Ainsi 74% des femmes ayant un indice élevé d’implication de leur époux dans la prise de<br />

décision du lieu où accoucher ont accouché dans une formation sanitaire, contre seulement<br />

43% de celles ayant un indice faible. Un autre résultat positif des interventions consiste en la<br />

plus grande accessibilité aux soins des personnes les plus défavorisés. Alors que lors de<br />

l’enquête initiale, 13% du quintile le plus pauvre avait recours aux soins de maternité et 40%<br />

du quintile le plus aisé, lors de l’enquête finale l’écart entre les deux s’est considérablement<br />

réduit puisque 55% des personnes les plus pauvres ont recouru aux soins de maternité, et 60%<br />

des personnes les plus aisées.<br />

Conclusions et recommandations<br />

L’ISQ a offert une occasion unique de tester un ensemble interventions tendant à améliorer<br />

les soins de santé maternels dans les contextes à faibles ressources, en agissant pour renforcer<br />

la qualité des soins et pour augmenter la fréquentation des services. Les résultats de<br />

l’évaluation nous donnent des informations importantes sur l’effectivité des différentes<br />

interventions menées. Il faut toutefois souligner qu’il est parfois difficile de déterminer dans<br />

le cadre d’une intervention multi facettes, comme celle de l’ISQ, l’impact des interventions<br />

prises individuellement, compte tenu qu’il y a de nombreux facteurs qui déterminent l’offre et<br />

la demande de soins. Tout en tenant compte de cette réserve, les recommandations<br />

principales pour améliorer le recours aux soins qualifiés sont les suivantes:<br />

• Renforcer l’offre et la qualité des structures de santé en particulier les services de<br />

santé maternelle au niveau périphérique. Ce sont les centres de santé périphériques qui<br />

sont les plus accessibles, notamment pour les pauvres des zones rurales. et ce sont les<br />

centres de santé qui prennent en charge la majorité des accouchements. Il est nécessaire<br />

de doter ces centres d’un équipement optimum qui permet de mener à bien les soins<br />

d’accouchement, de rénover les infrastructures et de combler les manques de personnels<br />

qualifiés et de combler leurs lacunes en matière de connaissance des soins maternels<br />

qualifiés avant, pendant et après l’accouchement.<br />

• Rendre les hôpitaux de district fonctionnels en permanence notamment les blocs<br />

opératoires. L’hôpital de district, premier niveau de référence des complications qui ne<br />

peuvent être gérées dans les CSPS, doit être fonctionnel en terme de qualité des<br />

équipements, de disponibilité du personnel requis (au moins deux aides opérateurs, deux<br />

iii<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés


aides anesthésistes et surtout au moins deux médecins formés en chirurgie essentielle)<br />

mais aussi en terme d’organisation et de gestion.<br />

• Renforcer les responsabilités des comités de santé dans la gestion participative des<br />

formations sanitaires. Il est important d’accorder plus de place aux membres des<br />

comités en les impliquant davantage dans les activités de gestion quotidienne des<br />

formations sanitaires et celles de mobilisation de la communauté, pour qu’ils puissent<br />

assurer pleinement ces responsabilités il faut renforcer leurs compétences à travers des<br />

formations et mettre en place des mécanismes qui améliorent leurs relations avec le<br />

personnel de santé.<br />

• Améliorer la formation et l’affectation des prestataires qualifiés au plan national.<br />

L’accroissement des soins qualifiés ne sera possible qu’en augmentant le nombre de<br />

personnel qualifié dans les structures sanitaires rurales, en augmentant le nombre de<br />

personnels affectés dans ces zones et en veillant à les motiver afin d’éviter un fort taux de<br />

turn-over. De plus, la mise en œuvre du projet a révélé que de manière générale des<br />

lacunes existent au niveau des nouveaux agents en charge des services de maternité. En<br />

conséquence, il faudra renforcer les formations de base théoriques et pratiques, des<br />

prestataires qualifiés pour s’assurer que le personnel est doté des compétences essentielles<br />

avant leur emploi sur le terrain.<br />

• Veiller à ce que les services de santé maternelle offerts quotidiennement et la prise<br />

en charge des complications soient de grande qualité. Il faut améliorer les séances<br />

pratiques d’entraînement, et les rendre plus régulières, pour garder à jour les compétences<br />

des prestataires afin qu’ils puissent appliquer les meilleures pratiques et les gestes qui<br />

sauvent la vie notamment l’utilisation régulière et correcte du partogramme, la gestion<br />

active de la troisième période de l’accouchement etc. Ces pratiques, appliquées<br />

quotidiennement et régulièrement contribueront à prévenir et prendre en charge de<br />

manière efficace les complications obstétricales, et assurer des références/évacuations à<br />

temps. Enfin, pour que les prestataires puissent assurer efficacement leur rôle, il est<br />

nécessaire qu’ils bénéficient de supervisions facilitantes et des stratégies de mises à<br />

niveau régulières de leurs compétences et connaissances, notamment en bénéficiant de<br />

stages pratiques au niveau de l’hôpital de district.<br />

• Considérer les séances de consultations prénatales focalisées/recentrées comme des<br />

moments de grande opportunité pour assurer les counseling ciblés sur les signes de<br />

danger, l’assistance qualifiée à l’accouchement, les soins prénatals précoces ainsi que<br />

sur la préparation à la naissance et l’endroit de l’accouchement. Les femmes qui<br />

avaient reçu des conseils sur l’endroit approprié de l’accouchement et les signes de<br />

danger pendant la grossesse étaient plus susceptibles d’accoucher dans un centre de santé.<br />

Etant donné que la majorité des femmes au Burkina Faso se rendent à au moins une<br />

consultation prénatale pendant leur grossesse, il est vital de s’assurer qu’elles reçoivent<br />

les conseils nécessaires sur la préparation à la naissance. C’est une intervention<br />

relativement peu chère qui est un élément pivot de toute stratégie de soins qualifiés.<br />

• Renforcer la responsabilité des leaders communautaires et les impliquer davantage<br />

dans les actions de promotion une maternité à moindre risque. Les dirigeants<br />

communautaires sont les mieux placés pour aider à changer dans le sens positif des<br />

normes et croyances séculaires qui contribuent à la faible utilisation d’un prestataire<br />

qualifié lors de l’accouchement. Ils sont également capables de créer une sorte de<br />

pression sociale positive qui aboutit à des changements constructifs et rapides. Ainsi,<br />

l’implication des dirigeants communautaires comme agents du changement des normes<br />

sociales apparaît être un élément stratégique d’une démarche agissant sur la demande de<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

iv


soins.<br />

• Mettre en place des mécanismes de suivis des engagements pris au niveau national et<br />

qui sont répercutés au niveau régional et district dans le cadre la réalisation<br />

efficiente des projets/programmes exécutés conjointement avec des partenaires<br />

techniques et financiers. Pour le succès d’une démarche similaire à l’ISQ, il est<br />

nécessaire qu’il y ait un réel engagement des autorités sanitaires à tous les niveaux, ainsi<br />

que la mise en place d’un système de suivi au niveau périphérique, des engagements pris<br />

par les autorités centrales. Ainsi les barrières liées à certains déterminants du système de<br />

santé en place tel que l’insuffisance du personnel en général et les prestataires qualifiés en<br />

particulier, la grande mobilité du personnel de santé an milieu rural peuvent être assez<br />

facilement levées.<br />

Dans l’ensemble, les résultats du projet nous montrent l’importance de favoriser des<br />

approches spécifiques au contexte qui reposent sur la capacité du système de santé et les<br />

modes d’utilisation des services de maternité au sein de la communauté. De telles approches<br />

permettront d’augmenter la disponibilité des soins qualifiés lors de la maternité et<br />

augmenteront les chances que les femmes aient accès aux bons soins pour prévenir les<br />

complications et aux soins essentiels en cas de complications.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

v


I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION<br />

A. MORTALITE MATERNELLE<br />

La mortalité maternelle demeure un des indicateurs sanitaires montrant la plus grande<br />

disparité entre pays développés et pays en voie de développement. 1 Le risque de mortalité<br />

maternelle est d’un pour 2 800 dans les pays développés, alors que pour les femmes<br />

africaines, ce risque est d’un pour 16. Les grandes inégalités existent également à l’intérieur<br />

des pays. Des études ont prouvé que certains groupes – les pauvres, les personnes n’ayant<br />

pas bénéficié d’une instruction, les adolescents, les groupes marginalisés, et ceux qui vivent<br />

dans des régions rurales et isolées – sont confrontés à des difficultés extrêmes en matière<br />

d’accès aux services sanitaires et portent le fardeau des problèmes sanitaires. 2 Les données<br />

issues de l’Enquête Démographique et de Santé sur plus de 50 pays confirment ces disparités:<br />

les femmes des cinq pays les plus riches ont cinq fois plus de chances, en moyenne,<br />

d’accoucher avec l’assistance d’un professionnel formé (médecin, infirmière ou sage-femme)<br />

que celles des cinq pays les plus pauvres. 3<br />

L’accès inadapté aux soins de santé maternelle a non seulement un impact évident sur les<br />

femmes, mais il a également des effets défavorables sur les objectifs de développement plus<br />

généraux. Au moins 30-40% des décès infantiles peuvent être attribués à l’administration de<br />

soins inadaptés durant la grossesse et l’accouchement. 4 La mort d’une femme a de graves<br />

conséquences sur tous ses enfants, plus particulièrement sur ses filles; ses enfants peuvent<br />

être retirés de l’école pour s’occuper des tâches ménagères ou pour contribuer au revenu du<br />

foyer, et il est possible qu’ils soient moins nourris et bénéficient de moins de soins de santé. 5<br />

Le coût économique de la mortalité et du handicap maternel – la perte de revenu et de<br />

productivité pour les femmes, leurs familles et leurs communautés – peut également être<br />

considérable. 6<br />

B. ACCROITRE L’ASSISTANCE QUALIFIEE A L’ACCOUCHEMENT<br />

Près de 20 ans après le lancement de l’Initiative pour la Maternité sans Risques, des données<br />

historiques, cliniques, épidémiologiques incontestables suggèrent que l’accroissement des<br />

taux d’assistance qualifiée est lié à la réduction des taux de mortalité maternelle. 7 Bien que<br />

la plupart des analyses montrant ce lien s’appuient sur des données issues de pays à revenus<br />

moyens ou élevés, les analyses statistiques ont montré un lien inverse entre la mortalité<br />

maternelle et les taux d’assistance qualifiée entre pays aux revenus différents. Les<br />

expériences de plusieurs pays à faible revenu, tels que le Sri Lanka et la Malaisie suggèrent<br />

que les réductions notables de la mortalité maternelle sont possibles grâce à l’accroissement<br />

des taux d’assistance qualifiée à l’accouchement. 8,9 En réalité, « l’expérience montre que<br />

même en l’absence d’hôpitaux, les soins maternels et néonatals de premier niveau peuvent<br />

ramener la mortalité maternelle en dessous de 200 pour 100 000; dans des circonstances<br />

optimales, la mortalité maternelle peut baisser jusqu’à 90 pour 100 000. » 10<br />

A la lumière de cette forte corrélation, l’assistance qualifiée a été globalement définie comme<br />

un indicateur clef pour la mesure des progrès réalisés. Les Objectifs du Millénaire pour le<br />

Développement (OMD), adoptés par les Nations Unies en 2000, sont huit objectifs quantifiés<br />

pour réduire la pauvreté globale. Parmi ces OMD figure l’OMD 5 qui vise à améliorer la<br />

santé maternelle, en vue de réduire la mortalité maternelle de trois-quarts d’ici 2015. Le taux<br />

d’assistance qualifiée est utilisé comme l’indicateur par procuration pour mesurer le progrès<br />

réalisé vers cet objectif. En reconnaissant qu’il n’y a pas de « solution facile » pour réduire la<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

1


mortalité maternelle, la stratégie la plus prometteuse est d’augmenter l’assistance qualifiée,<br />

en insistant sur la nécessité d’une approche complète fondée sur les systèmes sanitaires.<br />

Bien que l’assistance qualifiée soit globalement reconnue comme une des stratégies les plus<br />

prometteuses pour réduire la mortalité maternelle, il existe peu d’instructions pour la mise en<br />

œuvre de cette approche dans les contextes à faible revenu. Comme Miller et. al font<br />

remarquer dans leur article, « Où se trouve le « E » dans Santé Maternelle et Infantile ? « Il<br />

n’y a pas d’indication claire sur la meilleure façon d’assurer des soins adaptés aux femmes<br />

des pays en voie de développement qui ont besoin d’interventions vitales lors de<br />

l’accouchement et de la période post-partum. » 11<br />

C. LA SANTE MATERNELLE AU BURKINA FASO<br />

Selon le recensement général de la population et de l’habitat de 1996, la population du<br />

Burkina Faso était estimée à 10,3 millions d’habitants. La population s’accroît rapidement<br />

avec un taux annuel de 2,4%. Les résultats provisoires du dernier Recensement Général de la<br />

Population et de l’Habitation (RGPH, décembre 2006) estiment la population à 13 730 258<br />

d’habitants, les femmes représentant 51,7 % de la population globale. Le taux de fécondité<br />

est estimé à 6,8 enfants par femmes en 1998. Le taux brut de natalité était de 45,1 pour 1 000<br />

en 1998 et le taux de mortalité infantile était de 105 pour 1 000. Le taux de mortalité<br />

néonatale est estimé à 31 pour 1000 (EDS, 2003).<br />

La couverture sanitaire du pays est relativement faible avec, en 2001, un médecin pour 30<br />

000 habitants et une sage-femme pour 25 000 femmes en âge de procréer (alors que l’OMS<br />

recommande 1 médecin pour 10 000 habitants et 1 sage-femme pour 5 000 femmes). Il faut<br />

souligner que la grande majorité des prestataires de soins maternels tant à l’hôpital de district<br />

que dans les centres de santé sont des accoucheuses auxiliaires. Ces dernières ont, avant de<br />

commencer leur service, eu une formation de deux ans axée essentiellement sur les soins<br />

maternels. Elles ont en charge des accouchements au niveau des centres de santé et de<br />

l’hôpital de district. A l’hôpital de district, elles sont supervisées par les sagesfemmes/maïeuticiens<br />

qui les assistent pour les cas compliqués. La politique sanitaire du<br />

Burkina Faso les a inclus dans le groupe de prestataires qualifiés, même si, selon la stricte<br />

définition des assistants qualifiés de l’OMS 1 , elles ne remplissent pas l’ensemble des critères<br />

pour être considérées comme assistantes qualifiées.<br />

Chaque centre de santé devrait disposer d’une accoucheuse auxiliaire, qui dans certains cas,<br />

est assistée par une matrone (qui a une formation pratique de 6-9 mois) ou une accoucheuse<br />

villageoise. Le personnel du centre de santé est complété par un infirmier responsable du<br />

centre et un agent itinérant de santé.<br />

A la pénurie de prestataire qualifié, s’ajoute une inégale répartition du personnel de santé en<br />

général sur le territoire ainsi qu’un manque d’équipements et de fournitures.<br />

1 La formation de base de l’Accoucheuse Auxiliaire (AA) n’inclut pas certaines compétences telles que<br />

l’utilisation de la ventouse pour un accouchement assisté, l’aspiration manuelle intra utérine (AMIU) pour les<br />

soins après avortement à risque, En effet ces actes, ne figurent pas dans la liste des actes à pratiquer au premier<br />

niveau du système national de soins (CSPS) or c’est principalement a ce niveau de soins que l’AA est appelée à<br />

servir. Toutefois, ces actes font partie de la liste des actes qu’un prestataire qualifié doit être à même de<br />

pratiquer selon la définition de base de l’OMS.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

2


La mortalité maternelle, bien qu’ayant passée de 566 pour 100 000 naissances vivantes en<br />

1993 à 484 pour 100 000 naissances vivantes en 1998, reste cependant très élevée au Burkina<br />

Faso et constitue un réel problème de santé publique. Vingt deux (22) pour cent des décès de<br />

femmes de 15- 49 ans seraient dus à des causes maternelles (EDS/<strong>BF</strong> 98-99). Ces principales<br />

causes au niveau des formations sanitaires sont : les hémorragies (30%), les infections<br />

(23%), la rétention placentaire (11%), les ruptures utérines (10%), les complications des<br />

avortements (10%), les éclampsies (4%) et les anémies.<br />

Outre ces causes, il y a des facteurs comme le faible statut nutritionnel et socio-économique<br />

des mères, les grossesses nombreuses et/ou rapprochées, l'insuffisance de directives de prise<br />

en charge des cas à risque et la faible utilisation des services de santé, en particulier des<br />

services de santé de reproduction qui contribuent à cette importante mortalité et morbidité<br />

maternelle et néonatale. Par exemple bien que le taux de couverture en consultations<br />

prénatales auprès d’un prestataire qualifié était en 2003 de 73%, contre 61% en 1998,<br />

(EDS.<strong>BF</strong>-2003) trois naissances sur cinq (61%) surviennent à domicile. C’est dire que<br />

seulement 39% des accouchements ont lieu dans une structure sanitaire donc assistés par un<br />

personnel qualifié.<br />

Le Burkina Faso face à ces graves problèmes de santé de la mère et du nouveau-né, n’a cessé<br />

de déployer d’énormes efforts pour promouvoir la santé maternelle. A partir du lancement de<br />

l’initiative pour la maternité sans risque en 1987 à Nairobi et en 1989 à Niamey, ainsi que du<br />

sommet mondial pour l’enfance en 1990, le pays a activement participé à plusieurs rencontres<br />

internationales et régionales et pris un certain nombre de mesures politiques et juridiques, de<br />

même que l’élaboration de programmes et stratégies en faveur de la santé maternelle et<br />

néonatale. Parmi ces mesures ont peut noter:<br />

• Le plan stratégique pour une maternité à moindre risque 2004-20<strong>08</strong> dont l’objectif<br />

général est de réduire de 30% la mortalité maternelle et néonatale d’ici 20<strong>08</strong>. La<br />

promotion de l'assistance qualifiée à l'accouchement apparaît comme l'axe stratégique<br />

majeur sur lequel la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale devra se fonder. Ce<br />

plan stratégique tire son fondement du plan national de développement sanitaire (PNDS)<br />

2001-2010 et des résultats atteints après la mise en œuvre du programme de maternité<br />

sans risque 1998-2000.<br />

• La mise en place de système de prise en charge des urgences sans pré paiement dans les<br />

hôpitaux publics y compris les urgences obstétricales. Pour assurer la mise en œuvre de<br />

cette mesure, le gouvernement a mis à la disposition de chaque hôpital public, un stock de<br />

médicament. A la suite de deux évaluations menées par la Direction de la Médecine<br />

Hospitalière (DMH) en 1998 et en 2001, la recommandation de supprimer la dotation en<br />

médicaments et l’octroi d’une subvention directe aux hôpitaux a été jugée pertinente et il<br />

a donc été conclu la nécessité de la promouvoir. En effet, au niveau des patients, en plus<br />

de l’absence de prépaiement des soins, il y a une subvention de 30 à 50% des kits<br />

chirurgicaux. 2 Cette subvention ne concerne que les kits opératoires et ne prend pas en<br />

compte les autres coûts (transport, médicaments post opératoires).<br />

• Le plan d’accélération de la Réduction de la mortalité maternelle et néonatale (Feuille de<br />

route octobre 2006) dont le but est de contribuer à l’atteinte des objectifs du Millénaire<br />

pour le développement (OMD).<br />

2 Rapport d’évaluation de la mise en œuvre des soins d’urgence dans les hôpitaux du Burkina Faso, DMH/MS, mars 2002.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

3


• La stratégie nationale de subvention des accouchements et des soins obstétricaux et<br />

néonataux d’urgence (SONU), adoptée par décret en conseil de ministres en mars 2006,<br />

est considérée comme l’opérationnalisation des actions inscrites dans le Cadre Stratégique<br />

de Lutte contre la Pauvreté (CSLP). Cette stratégie de subvention permettra de<br />

promouvoir l’accès des personnes pauvres aux services de santé, en limitant l’impact<br />

négatif du paiement des soins sur le revenu des ménages démunis, et contribuera à<br />

l’amélioration qualitative de la prise en charge des accouchements et des SONU au<br />

niveau des structures de soins. La subvention des accouchements assistés eutociques est à<br />

hauteur de 80% au niveau des formations sanitaires de premier niveau (CSPS et CMA) et<br />

60% au niveau des hôpitaux de deuxième et troisième niveau (CHR/CHU). Les soins<br />

d’urgence eux sont subventionnés à 80% quelque soit le niveau de prestation des soins.<br />

L’objectif général de cette stratégie est de réduire la mortalité maternelle et néonatale<br />

grâce à la diminution significative des coûts financiers des services d’accouchements et<br />

prise en charge des urgences obstétricales. Cette stratégie, qui sera mis en œuvre sur<br />

l’ensemble du territoire national, devrait permettra selon les projections, de réduire de<br />

près de 75% la mortalité maternelle à l’horizon 2015. Ce résultat sera proche de l’objectif<br />

de réduction de ¾ de la mortalité maternelle par rapport à son niveau de 1990,<br />

conformément aux OMD. 3<br />

D. L’INITIATIVE POUR LES SOINS QUALIFIES<br />

En 2000, <strong>Family</strong> <strong>Care</strong> International (FCI) et le Ministère de la Santé du Burkina Faso, avec le<br />

soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates, ont lancé l’Initiative pour les Soins Qualifiés<br />

(ISQ) - un projet échelonné sur 5 ans - tendant à améliorer la santé maternelle dans le district<br />

de Ouargaye, de la région du Centre-Est. L’objectif précis de l’Initiative pour les Soins<br />

Qualifiés était d’accroître les taux d’assistance qualifiée dans les zones d’intervention.<br />

Comme illustré dans le Schéma 1, les activités du projet se sont concentrées sur deux<br />

principaux domaines:<br />

• Améliorer la disponibilité et la qualité des soins maternels, et<br />

• Promouvoir l’utilisation accrue des services maternels.<br />

Le projet s’est concentré sur l’amélioration des soins maternels pour lesquels le besoin est le<br />

plus important – dans les centres sanitaires et les dispensaires qui sont les plus proches des<br />

femmes – et motiver les femmes et leurs familles pour qu’elles aient recours à ces services. Il<br />

a également travaillé à renforcer les soins obstétricaux au premier niveau de référence – les<br />

hôpitaux où les femmes sont référées lorsqu’elles subissent des complications plus graves. Le<br />

projet fait partie d’une expérience plus large mise en place dans trois pays tendant à tester<br />

des stratégies visant à augmenter l’assistance qualifiée à l’accouchement, des interventions<br />

similaires ont été mises en œuvre et évaluées en Tanzanie et dans deux districts du Kenya.<br />

3 Les femmes ou leurs familles doivent contribuer maintenant 22 USD pour les césariennes à l’hôpital (pour un coût moyen de<br />

110 USD), 7USD pour les accouchements compliqués/dystociques dans les centres de santé (pour un coût moyen de 38 USD)<br />

et 2USD pour les accouchements normaux (pour un coût moyen de 9 USD).<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

4


Schéma 1. Cadre conceptuel de l’ISQ<br />

Cadre conceptuel des Soins Qualifiés<br />

Améliorer la disponibilité et la qualité des soins de maternité<br />

dans les formations sanitaires de référence, de niveau<br />

intermédiaire et de premier niveau.<br />

Améliorer les<br />

infrastructures, les<br />

équipements et les<br />

fournitures<br />

Renforcer la<br />

communication et les<br />

systèmes de références<br />

Améliorer les<br />

compétences cliniques et<br />

interpersonnelles<br />

Promouvoir l’utilisation<br />

des services<br />

Counseling<br />

Communication pour le<br />

changement de comportement<br />

Mobilisation communautaire<br />

Améliorer la disponibilité<br />

et la qualité des soins<br />

obstétricaux d’urgence<br />

au niveau de<br />

l’établissement de<br />

référence<br />

Améliorer la disponibilité et la qualité des soins<br />

de maternité dans les formations sanitaires de<br />

niveau intermédiaire et de premier niveau<br />

Meilleure prise en charge des accouchements normaux et<br />

préventions des complications obstétricales dans les<br />

formations de premier niveau et de niveau intermédiaire<br />

Détection, prise en charge, et<br />

référence précoce des complications<br />

Augmenter<br />

l’usage des<br />

soins qualifiés<br />

pendant<br />

l’accouchement<br />

Prise en charge effective des<br />

complications obstétricales à<br />

l’établissement de référence<br />

Réduction de la mortalité et morbidité néonatale<br />

Skilled <strong>Care</strong> Initiative: Conceptual Framework<br />

Ellen Themmen & Ellen Brazier, <strong>Family</strong> <strong>Care</strong> International<br />

E. CONTEXTE DU PROJET: DISTRICT DE OUARGAYE<br />

Le district de Ouargaye a une superficie de 5 656 km 2 , et est situé au sud-est du Burkina Faso<br />

dans la région sanitaire du Centre-Est. Il correspond à la province de Koulpélogo, qui compte<br />

huit départements et 222 villages et hameaux de culture. Au démarrage des interventions du<br />

projet ISQ, fin 2001, le district de Ouargaye était le deuxième district le moins nanti (sur<br />

quatre au total) de la région; il n’avait pas d’électricité, et bénéficiait d’une assistance<br />

financière externe minime. La population est essentiellement rurale, et l’agriculture<br />

traditionnelle constitue sa principale activité économique.<br />

La population du district de Ouargaye a augmenté entre le début et la fin du projet puisqu’elle<br />

comptait 213 690 habitants en 2001 et s’élève à 242 549 habitants en 2007 dont 51% de<br />

femmes. Le taux de fertilité total en 2003 s’élevait à 7.5 naissances par femme, et le taux de<br />

prévalence de la contraception était de moins d’un pourcent.<br />

L’alphabétisation et les niveaux de scolarisation sont relativement faibles avec, en 2006, 24<br />

000 enfants scolarisés, soit un taux brut de scolarité de 56.62%. Les principaux groupes<br />

ethniques sont dans l’ordre en termes d’importance, les Yanas, Moobas, Bissas, Peuls,<br />

Mossis et Gourmantchés. Les religions pratiquées sont l’animisme, l’islam, le catholicisme et<br />

le protestantisme.<br />

Au démarrage du projet ISQ, l’infrastructure sanitaire de Ouargaye était constituée de 19<br />

Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) et d’un hôpital de district; 40% des<br />

résidents de Ouargaye vivaient à plus de 9 km de la structure sanitaire la plus proche. Le<br />

personnel sanitaire était insuffisant, avec des ratios de prestataire par population bien en deçà<br />

des normes de l’OMS. Par exemple, il y avait seulement un médecin et deux sages-<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

5


femmes/maïeuticiens en poste dans l’hôpital du district, pour servir le district dans son<br />

ensemble.<br />

Malgré ces besoins assez importants et des défis majeurs, le district présentait certains atouts<br />

qui en faisaient une zone favorable pour une intervention comme celle de FCI. En effet, il<br />

disposait d’une équipe de gestion du district sanitaire qui fonctionnait, d’un nouveau bloc<br />

opératoire dans l’hôpital du district et d’un accès par la route relativement correct pour<br />

faciliter le suivi et la supervision du projet. Etant donné que le type d’évaluation implique un<br />

district de comparaison, le Ministère de la Santé du Burkina Faso et FCI ont sélectionné le<br />

district sanitaire de Diapaga dans la région de l’Est comme district de comparaison pour<br />

l’ISQ compte tenu de sa comparabilité en termes d’indicateurs sociodémographiques et<br />

sanitaires.<br />

Graphique 1. Carte des régions sanitaires de l’Est et du Centre-Est avec les districts<br />

d’intervention et de comparaison au Burkina Faso<br />

Carte du Burkina Faso indiquant le<br />

district de Ouargaye<br />

F. L’INITIATIVE POUR LES SOINS QUALIFIES DANS LE DISTRICT DE OUARGAYE:<br />

PRESENTATION GENERALE DES INTERVENTIONS<br />

L’initiative pour les soins qualifiés a été menée dans le district de Ouargaye entre 2001 et<br />

2005. Les évaluations pré-interventions ont été conduites entre 2001 et 2003 et la majorité<br />

des interventions ont été mises en œuvre entre 2003 et 2005. Ainsi que précisé ci-dessus, les<br />

interventions du projet comprenaient tant des interventions sur les formations sanitaires que<br />

des interventions au niveau communautaire tendant à améliorer la disponibilité, la qualité et<br />

l’utilisation des soins de maternité pendant la grossesse, l’accouchement et la période du<br />

post-partum.<br />

Les interventions ont été mises en œuvre dans 14 des 20 formations sanitaires du district (voir<br />

tableau en Annexe 2) et comprenaient:<br />

• Le renforcement des infrastructures y compris la rénovation de certains bâtiments et la<br />

fourniture d’équipements solaires.<br />

• La gestion des problèmes d’équipement et de fournitures: les formations sanitaires<br />

situées dans les districts du projet ont reçu un certain nombre d’équipements obstétricaux<br />

de base, tels que les tensiomètres, le pèse-personne, les kits d’accouchement, les lits<br />

d’accouchement, les autoclaves pour la stérilisation des instruments, les lampes, les<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

6


incubateurs, etc. FCI a également travaillé avec le Ministère de la Santé pour renforcer<br />

les systèmes de logistiques et améliorer la disponibilité des médicaments et fournitures<br />

obstétricaux de base.<br />

• L’amélioration des compétences des prestataires: Des formations en soins obstétricaux<br />

de base, tels que la gestion active de la troisième étape de l’accouchement (GAPTA),<br />

l’utilisation du partogramme, la prévention des infections et la gestion des complications<br />

obstétricales, ont été mises en œuvre. Des formations ont également été fournies en<br />

matière de communication et conseils interpersonnels, en mettant l’accent entre autres sur<br />

les soins compatissants des patients et les conseils pour la préparation à l’accouchement.<br />

En tout, les ateliers de formations ont accueilli 277 prestataires (dont certains prestataires<br />

ont assisté à plusieurs ateliers). Afin de faire face au manque ou insuffisance de<br />

documents de normes et protocoles, FCI a travaillé avec le Ministère de la Santé pour<br />

élaborer des outils d’assistance et de référence clinique sur les soins obstétricaux.<br />

• La consolidation des systèmes de référence: Une ambulance a été achetée pour l’hôpital<br />

de district. Les systèmes d’appels radio ont été fournis à la plupart des formations<br />

sanitaires du niveau intermédiaire et inférieur sites du projet pour leur permettre d’appeler<br />

l’hôpital du district afin de demander un moyen de transport d’urgence ou d’obtenir des<br />

conseils sur la gestion et stabilisation des cas compliqués.<br />

• Le renforcement de la supervision et la gestion des services de santé: Etant donné<br />

qu’il a été constaté que les systèmes de gestion de l’information sanitaire étaient<br />

inadaptés et dans certains cas, inexistants, FCI a travaillé avec le Ministère de la Santé<br />

pour améliorer l’enregistrement et la gestion des dossiers de santé maternelle. De plus,<br />

pour encourager une approche favorisant le soutien et la résolution des problèmes des<br />

responsables des districts sanitaires ont suivi des formations et des soutiens des domaines<br />

tels que l’amélioration des performances. Pour impulser une démarche similaire de<br />

résolution des problèmes parmi les responsables des formations sanitaires et le personnel,<br />

FCI a introduit une approche orientée vers les clients (COPE ® ) pour les Services de Santé<br />

Maternelle, qui est un processus d’amélioration qualitative (voir annexe 1 pour une<br />

description plus détaillée de cette intervention).<br />

En plus des interventions au niveau du système sanitaire, FCI a également consenti<br />

d’importants efforts pour les actions pour le changement de comportement et la mobilisation<br />

communautaire afin d’encourager le recours aux soins et créer un soutien communautaire<br />

pour l’utilisation de l’assistance qualifiée. Les interventions communautaires ont été<br />

construites autour des résultats d’une enquête qualitative conduite auprès des femmes,<br />

hommes, leaders communautaires et les prestataires de santé du district. Elles avaient pour<br />

but précis de:<br />

• Sensibiliser sur les risques associés à la grossesse et à l’accouchement;<br />

• Promouvoir la préparation à l’accouchement et la planification de l’accouchement;<br />

• Renforcer la reconnaissance et les réponses aux complications obstétricales au niveau des<br />

ménages et des communautés;<br />

• Promouvoir l’utilisation des soins qualifiés durant la grossesse, l’accouchement et la<br />

période post-partum.<br />

Les activités de changement comportemental et de mobilisation communautaire ont ciblé des<br />

groupes de participants: ceux qui jouent un rôle important en tant que décideurs au sein du<br />

foyer ou qui sont influents dans la communauté, y compris les hommes, les femmes âgées, les<br />

responsables des communautés, les chefs religieux, et les responsables d’associations de<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

7


femmes. Conduites au niveau des villages dans quasiment chacune des communautés, ces<br />

activités comprenaient:<br />

• Mise en place et recours à des Agents Relais Communautaires (ARC): A travers des<br />

assemblées générales villageoises, 186 ARC (soit un par village) ont été élus et formés<br />

suivant d’un curriculum élaboré par FCI. Ils ont eu pour rôle de sensibiliser les<br />

populations sur l’assistance qualifiée à l’accouchement à travers des visites à domicile,<br />

des séances de sensibilisation/causeries éducatives et des soutiens aux familles pour<br />

l’adoption de comportements souhaités. Ils ont aussi participé au recensement,<br />

l’enregistrement et la transmission des évènements sociodémographiques survenant dans<br />

le village.<br />

• La sensibilisation à travers le théâtre forum et les chansons traditionnelles: Une<br />

pièce de théâtre, créée par FCI en partenariat avec trois troupes de théâtre locales, ainsi<br />

que des chansons traditionnelles dans les deux langues locales ont été utilisées pour<br />

transmettre les messages clés relatifs à l’assistance qualifiée à l’accouchement. La pièce<br />

de théâtre a été jouée dans environ 80 villages du district et les chansons interprétées dans<br />

la plupart des communautés lors de différents événements.<br />

• L’implication des chefs coutumiers dans la mobilisation communautaire: FCI a<br />

travaillé en partenariat avec les leaders religieux, administratifs, les responsables des<br />

mouvements associatifs, et les Comités de Gestion (COGES), afin de les mobiliser<br />

autour des questions de promotion de l’assistance qualifiée à l’accouchement. A cet effet,<br />

dix (10) ateliers de plaidoyer et de sensibilisation ont été réalisés en vue de susciter<br />

l’élaboration de plans d’actions de leur part en faveur des soins qualifiés. Les chefs<br />

coutumiers ont signé des engagements solennels pour la mise en œuvre de ces plans<br />

d’action.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

8


II.<br />

CONCEPTION ET METHODE DE L’EVALUATION<br />

L’Initiative pour les Soins Qualifiés, intégrait, dès sa conception, une approche d’évaluation<br />

rigoureuse. Elle utilise un modèle quasi-expérimental reposant sur un pré-test/post-test, avec<br />

des zones de comparaison sélectionnées à cette fin. Les sections suivantes décrivent les deux<br />

principaux buts du modèle de l’évaluation de l’ISQ:<br />

• Mesurer la disponibilité et la qualité des soins qualifiés, en utilisant une enquête auprès<br />

des formations sanitaires (section A) et le recueil de données de routine; et<br />

• Evaluer les changements en matière d’utilisation de services et les connaissances,<br />

attitudes et comportements visant à recourir aux soins durant la grossesse et<br />

l’accouchement par l’intermédiaire d’une enquête auprès des ménages (Section B).<br />

A. ENQUETE AUPRES DES FORMATIONS SANITAIRES<br />

L’enquête a été conduite dans les districts de Ouargaye et de Diapaga au début et à la fin du<br />

projet pour évaluer les interventions du projet ISQ.<br />

Les objectifs spécifiques de l’enquête auprès des formations sanitaires étaient les suivants:<br />

• Evaluer la disponibilité, l’utilisation et la qualité des services de santé maternelle<br />

fournis aux femmes et aux nouveau-nés à tous les niveaux du système de soins et pour<br />

identifier les lacunes de ces services;<br />

• Identifier les stratégies possibles pour améliorer la couverture et la qualité des<br />

services de santé maternelle et aider à déterminer les interventions prioritaires en<br />

matière de formation, logistique, éducation et sensibilisation communautaire, de<br />

même que d’autres domaines si appropriés;<br />

• Evaluer l’impact des interventions du projet ISQ sur la disponibilité, l’utilisation et la<br />

qualité des services de santé maternelle dans les formations sanitaires en comparant<br />

les données de l’enquête initiale et celles de l’enquête finale.<br />

La méthodologie de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur le Recensement des<br />

Besoins de Maternité Sans Risques a été choisie parmi un certain nombre de méthodologies<br />

conçues internationalement pour évaluer la qualité des services de santé maternelle dans les<br />

deux districts. Cette méthodologie de l’OMS est un ensemble d’outils dont le but est de<br />

décrire la disponibilité, l’utilisation et la qualité de chacun des « quatre piliers » de la<br />

maternité sans risques – planification familiale, soins prénatals, accouchement sain et<br />

hygiénique et des soins obstétricaux de base – à chaque niveau du système sanitaire.<br />

Cette méthodologie de recensement des besoins a été choisie pour deux raisons. Tout<br />

d’abord, elle couvre l’intégralité du spectre des soins maternels et de la maternité sans<br />

risques, par opposition aux soins obstétricaux ou aux soins de santé primaire, plus<br />

généralement. Ensuite, la méthodologie de recensement des besoins donne la priorité à la<br />

collecte et à l’analyse des données par district, principalement car le système sanitaire de<br />

district est reconnu par l’OMS comme un niveau liant les familles et communautés avec les<br />

centres de santé et hôpitaux de façon fonctionnelle et rentable. Cela permet de faire en sorte<br />

que les services de santé maternelle soient disponibles le plus près possible des domiciles de<br />

la population.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

9


Des questions supplémentaires ont été ajoutées aux instruments de l’OMS pour mieux<br />

explorer les sujets clés liés à la formation du personnel, à la supervision et à l’enregistrement<br />

des informations, de même que pour explorer les connaissances et compétences des<br />

prestataires par rapport à la gestion des complications obstétricales. L’ensemble des<br />

instruments de l’enquête comprenait:<br />

• Interviews structurées avec les équipes de gestion des districts sanitaires pour recueillir<br />

les informations sur la gestion des services de santé maternelle ainsi que le nombre, les<br />

catégories et la formation du personnel médical disponible; la disponibilité de moyen de<br />

transport d’urgence pour référer une malade et les activités d’éducation sanitaire et de<br />

communication.<br />

• Interviews structurées avec les responsables de districts et les autres informateurs clés<br />

pour collecter les données sociodémographiques et autres informations descriptives sur la<br />

population, les infrastructures, l’économie et la géographie des deux districts.<br />

• Enquêtes sur la gestion des structures pour collecter des informations détaillées sur les<br />

services de santé maternelle disponibles ainsi que les infrastructures physiques et la<br />

structure de gestion de chaque formation sanitaire, y compris les équipements, les<br />

l’approvisionnement en fournitures, en consommables et les médicaments, et la capacité<br />

de fournir des soins obstétricaux essentiels ou référer les cas compliqués.<br />

• Fiches d’examens des archives registres/dossiers des structures pour collecter des<br />

informations sur la consultation prénatale et les soins à l’accouchement; le type, le<br />

nombre et la gestion des complications obstétricales; le nombre de césariennes réalisées,<br />

de décès maternels, et néonatals, et de mort-nés; et les fournitures de prestations de<br />

services de planning familial.<br />

• Interviews avec le personnel des services de maternité pour recueillir des données sur le<br />

nombre, les qualifications, la formation, la supervision et les pratiques de ceux qui<br />

fournissent des soins d’accouchement au niveau de chaque structure sanitaire.<br />

• Interviews à la sortie avec les clientes des consultations prénatales et après des soins du<br />

post-partum pour évaluer le contenu et la qualité des services disponibles ainsi que les<br />

connaissances sur les signes de complications.<br />

• Observations des enquêteurs: il a été demandé aux enquêteurs de noter toute observation<br />

qui leur semblait être pertinente pour la compréhension et l’interprétation correcte des<br />

données recueillies.<br />

Conception et estimation de l’échantillon<br />

Bien que la plupart des interventions n’ait couvert que 14 formations sanitaires dans le<br />

district de Ouargaye, l’évaluation a couvert l’ensemble des 20 formations sanitaires à<br />

Ouargaye et les 19 formations sanitaires du district de Diapaga existant au début du projet et<br />

ayant fait l’objet de collecte des données lors de l’étude de base (voir Tableau 2 en annexe).<br />

Toutes ces formations sanitaires fournissant des soins maternels, les mêmes ont été choisies<br />

pour les échantillons pour l’évaluation de fin de projet.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

10


Collecte des données<br />

Quatre équipes ont été sélectionnées et formées pour collecter des données dans les deux<br />

districts couverts par l’enquête de fin de projet. Les enquêteurs étaient des prestataires des<br />

districts de Ouargaye, Diapaga et de Ouagadougou. Les prestataires de Ouargaye ont collecté<br />

des informations à Diapaga et vice versa pour éviter que des agents soient chargés d’évaluer<br />

leurs propres lieux de travail. Des responsables des services de maternité exerçant à<br />

Ouagadougou, les représentants du Ministère de la Santé, les consultants et le personnel de<br />

FCI ont fait office de superviseurs et de coordonnateurs durant la collecte des données.<br />

La collecte de données a été conduite sur une période de deux semaines en septembre<br />

2001(Ouargaye) et février 2002 (Diapaga) pour l’enquête initiale et pour l’enquête finale en<br />

juillet-août 2006, soit à peu près six mois après la fin des interventions.<br />

Tableau 1. Taille de l’échantillon par formulaire d’enquête<br />

Formulaire d’enquête<br />

Nombre<br />

prévu<br />

Nombre<br />

réel<br />

Pourcentage<br />

des nombres<br />

échantillonnés<br />

Entretien auprès des équipes de district sanitaire 2 2 100%<br />

Gestion des Formations sanitaires 39 39 100%<br />

Examen des registres des formations sanitaires 39 39 100%<br />

Entretien auprès des prestataires de maternité 117 102 87%<br />

Entretien de sortie des clientes prénatales 195 147 75%<br />

Entretien de sortie des clientes post-partum 195 39 20%<br />

Examen des dossiers prénatals 195 147 75%<br />

Examen des dossiers d’accouchements normaux 205 205 100%<br />

Examen des dossiers d’accouchements compliqués (éclampsie) 205 15 7%<br />

Examen des dossiers d’accouchements (travail obstrué) 205 59 37%<br />

B. ENQUETE AUPRES DES MENAGES<br />

Les enquêtes auprès des ménages ont été conduites tant à Ouargaye qu’à Diapaga au début et<br />

à la fin du projet. Les objectifs spécifiques de ces enquêtes étaient de:<br />

• Rassembler des données de base en matière démographique, socioéconomique et autres<br />

variables qui peuvent influencer l’utilisation des soins qualifiés;<br />

• Evaluer les connaissances, attitudes et comportements reliés à la préparation à<br />

l’accouchement et à la recherche de soins pendant la grossesse, l’accouchement, et les<br />

soins du post-partum;<br />

• Mesurer l’utilisation des soins qualifiés à l’accouchement pendant les accouchements<br />

normaux et compliques et la période du post-partum par la population du district;<br />

• Evaluer l’impact des interventions du projet ISQ au regard de ces indicateurs.<br />

Une des plus grosses difficultés rencontrées dans la conception d’un questionnaire d’enquête<br />

pour évaluer les comportements relatifs aux grossesses et accouchements est que, selon le<br />

niveau de fertilité dans une population, un grand nombre de femmes doivent être interrogées<br />

afin d’obtenir des informations sur un nombre suffisant de naissances à analyser (Stanton,<br />

2004). Bien qu’il soit possible d’interroger les femmes sur les naissances survenues dans le<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

11


passé, on sait peu de choses sur ce que les femmes peuvent éventuellement oublier<br />

concernant les détails de leurs grossesses et les soins lorsque le temps passé depuis la<br />

naissance augmente.<br />

A l’occasion de certaines enquêtes, les femmes en âge de procréer ont seulement été<br />

interrogées sur leur accouchement le plus récent. Un tel échantillon serait représentatif des<br />

femmes qui ont déjà accouché, mais pas tous les accouchements, car les femmes ayant<br />

accouché plus d’une fois seraient sous représentées. De plus, ce type d’échantillon<br />

augmenterait les biais de mémoire pour les femmes qui ont accouché pour la dernière fois<br />

plusieurs années avant l’enquête. La restriction de l’échantillon aux naissances les plus<br />

récentes dans une période spécifique préalable à l’enquête (par exemple, l’année précédente<br />

ou deux) réduit les biais de mémoire, mais ajoute un autre type de biais car les femmes qui<br />

ont un taux de fertilité élevé sont plus susceptibles d’être représentées que d’autres femmes.<br />

Les deux biais de représentation, le fait que l’intégralité des naissances des femmes très<br />

fertiles ne soit pas incluse et que des femmes très fertiles soient incluses dans l’échantillon<br />

plus souvent, contrebalancerait, mais pas nécessairement au point de créer un échantillon non<br />

biaisé de naissances. Une alternative serait d’inclure toutes les naissances dans une période<br />

spécifique, qui créerait un échantillon non biaisé représentatif des naissances. Dans ce type<br />

d’échantillon, les femmes et leurs accouchements apparaîtraient dans l’échantillon<br />

proportionnellement au nombre de naissances que les femmes ont eu. De plus, toutes les<br />

naissances dans la période spécifiée auraient une chance égale d’apparaître dans l’échantillon.<br />

Outre le fait de ne pas être biaisé, ce type d’échantillon impliquerait un plus petit échantillon<br />

de femmes qu’un échantillon basé sur la naissance la plus récente, car toutes les naissances de<br />

la période spécifiée seraient incluses, pas seulement la naissance la plus récente.<br />

En faisant le bilan des considérations d’échantillonnage, FCI a décidé d’interroger les<br />

femmes sur toutes les naissances et les morts à la naissance survenues dans les deux années<br />

précédant l’enquête. Cette procédure, bien que plus complexe que celle d’interroger<br />

seulement sur la naissance la plus récente, donne un échantillon non biaisé de toutes les<br />

naissances et morts à la naissance survenues dans une période récente.<br />

Les outils incluaient:<br />

• Questionnaire pour le ménage qui a collecté les informations sur les caractéristiques du<br />

ménage, tel que la principale source d’eau potable, le type de toilettes, le type de<br />

combustible utilisé pour la cuisine, la possession d’autres biens de consommation et la<br />

localisation de la formation sanitaire la plus proche délivrant des soins qualifiés à<br />

l’accouchement.<br />

• Questionnaire des femmes qui a collecté des informations sur leur situation, leur<br />

connaissance de la maternité sans risque, des informations sur les grossesses, naissances<br />

vivantes et mort-nées, les soins pré et postnatals des deux années précédentes ainsi que la<br />

préparation à l’accouchement lorsque les femmes étaient enceintes au moment de<br />

l’enquête.<br />

• Questionnaire des époux, a collecté la même catégorie de données que pour les femmes,<br />

mais a exclus certaines questions trop détaillées sur la grossesse, l’accouchement et les<br />

soins du post-partum. Les questions sur ces sujets ne concernaient que la naissance la plus<br />

récente, le mari étant plus susceptible d’oublier ce type de détails que son épouse.<br />

Une partie substantielle de ces questions était fondée sur celles utilisées par les enquêtes<br />

Démographiques et de Santé (EDS) compte tenu que ces questions ont été développées et<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

12


testées sur plusieurs années dans de nombreux pays en voie de développement, y compris le<br />

Burkina Faso. Les questionnaires utilisés dans d’autres enquêtes portant sur la maternité sans<br />

risques ont également été étudiés pour les questions pertinentes et ils ont été adaptés pour<br />

l’enquête sur l’ISQ.<br />

Conception et estimation de l’échantillon<br />

L’échantillon destiné à l’enquête auprès des ménages était un échantillon probabiliste<br />

représentatif de la population des femmes en âge de procréer (15-49 ans) et de leurs époux<br />

co-résidents habitant dans des ménages des deux districts – Ouargaye et Diapaga. La taille<br />

d’échantillon ciblée était de 3 838 femmes dans chaque district.<br />

L’échantillon ciblé a principalement été déterminé par la nécessité d’estimer les évolutions de<br />

l’indicateur clé pour l’enquête – la proportion de naissances assistées par du personnel<br />

médical compétent (prestataire qualifié pour les accouchements). D’après les données de<br />

l’enquête de base de 2003, cette proportion était de 24.5%. La taille de l’échantillon a été<br />

conçue pour mesurer un changement de 25% par rapport à la valeur de base. La réduction de<br />

l’évolution mesurée impliquerait la mise en place d’un plus gros échantillon.<br />

Un certain nombre de paramètres ont été pris en compte pour calculer la taille de<br />

l’échantillon. Certains de ces paramètres étaient basés sur des informations issues de<br />

l’enquête de base. Lors de l’enquête de base, l’effet de sondage (design effect – DEFF) était<br />

de 3.23 pour l’indicateur clé, le ratio des naissances par femmes au cours des deux années<br />

précédant l’enquête était de 0.44, et légèrement plus d’une femme pouvant prendre part à<br />

l’enquête par ménage (1.33) ont été trouvées. Le taux de non-réponse parmi les ménages lors<br />

de l’enquête de base était de 2.4% et le taux de non-réponse pour les femmes étaient de 4.6%.<br />

En tenant compte des considérations de temps, de logistique et de budget, les coefficients<br />

Alpha et Oméga des valeurs de l’indicateur clé ont été fixés à 10 et 20 pourcent,<br />

respectivement (c’est-à-dire une évolution de 25% de l’indicateur peut être détectée avec 90<br />

pourcent de confiance, un test unique).<br />

La détermination de l’échantillon a suivi un processus de sélection à deux degrés. Lors de la<br />

première étape, des zones de dénombrement (qui sont des zones géographiques et statistiques<br />

comptant en moyenne 100 ménages chacune) ont été sélectionnées. Ces zones de<br />

dénombrement ont d’abord été stratifiées en fonction de leur statut urbain et rural. Ensuite,<br />

au sein de chaque strate, les zones de dénombrement ont été sélectionnées avec une<br />

probabilité proportionnelle à la population des zones de dénombrement telles qu’elles ont été<br />

enregistrées dans le recensement général de la population et de l’habitat de 1996. Afin de<br />

réduire les variations entre les enquêtes, les zones de dénombrement de l’enquête de base de<br />

2003 ont été retenues pour l’enquête de suivi en 2006. Ces zones de dénombrement avaient<br />

été sélectionnées selon les mêmes principes, comme expliqué ci-dessus. Des zones de<br />

dénombrement supplémentaires nécessaires pour donner la taille souhaitée à l’échantillon,<br />

ont été sélectionnées selon les deux étapes également.<br />

Un total de 122 zones de dénombrement (ZD) a été sélectionné dans chaque district. Etant<br />

donné que les deux districts sont essentiellement ruraux, seules deux des zones de<br />

dénombrement sélectionnées étaient urbaines. Dans chacun des deux districts, 87 zones de<br />

dénombrement faisaient partie de l’enquête de base et 35 nouvelles zones ont été<br />

sélectionnées y compris 3 ZD de réserve par district.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

13


La procédure au cours de la deuxième étape, a consisté à établir la liste de tous les ménages<br />

de chaque zone de dénombrement sélectionnée à travers une énumération active sur le terrain.<br />

Le nombre de ménages à sélectionner dans chaque zone de dénombrement a été<br />

préalablement fixé à 25. Une fois que les listes ont été finalisées, 25 ménages ont été tirés au<br />

hasard dans chaque zone d’énumération. Dans les ménages sélectionnés, il y a eu des<br />

d’entretiens auprès des femmes et époux pouvant participer à l’enquête.<br />

En raison des approximations dans les estimations des tailles de la population des zones de<br />

dénombrement et de non-réponse, l’échantillon n’est pas auto-pondéré. Lorsque le travail de<br />

terrain s’est achevé, les poids des échantillons ont été calculés. Ces poids ajustent les<br />

différences entre population entre le recensement général de la population et de l’habitat de<br />

1996 et les listes de ménages de même que les taux de réponse différenciés dans la zone de<br />

dénombrement et au niveau des ménages. Les poids ont été saisis dans les dossiers de<br />

données de l’enquête et utilisés pour toutes les analyses.<br />

Collecte des données<br />

La collecte de données a été conduite en 2003 (juin-août) pour l’enquête initiale et en 2006<br />

(mars-mai) pour l’enquête finale. Dans les deux cas, elle a eu lieu simultanément dans les<br />

districts sanitaires de Ouargaye et Diapaga. Le travail de terrain a impliqué 64 personnes dont<br />

4 coordinateurs régionaux, 10 superviseurs d’équipe, 10 contrôleurs de terrain, et 40<br />

enquêteurs.<br />

Un total de 5 944 ménages sélectionnés a été visité au moment de l’enquête post-intervention.<br />

(Voir tableau 2) Parmi ces ménages, 5 879 ont été interviewés avec succès, ce qui a donné un<br />

taux de réponse des ménages de 99%. Cela représente une augmentation de 1 point par<br />

rapport à l’enquête de base dont le taux de réponse était de 98%. La principale raison pour<br />

laquelle on ne pouvait pas obtenir d’entretien auprès d’un ménage était que l’ensemble des<br />

membres du foyer était absent pour une longue période.<br />

Dans les ménages interrogés, 7 763 femmes pouvant répondre aux entretiens individuels ont<br />

été identifiées. Le taux de réponse a été de 98%, soit 7 569 femmes ont été interrogées. Le<br />

taux de réponse individuel des femmes était légèrement plus élevé à Diapaga avec 99% par<br />

rapport à 97% à Ouargaye. Ces taux de réponse sont de 2 points plus élevés par rapport à<br />

ceux de l’enquête de base.<br />

Le nombre d’époux pouvant être interrogés qui ont été identifiés était de 4 969. Parmi eux,<br />

4 7<strong>08</strong> ont été interrogés, pour un taux de réponse de 95%, qui est identique au taux de<br />

réponse de l’enquête de base. La raison la plus fréquente pour laquelle les époux n’ont pas<br />

pu être interrogés est qu’ils n’étaient pas au domicile au moment de l’enquête. Il n’est pas<br />

rare que le taux de réponses parmi les hommes soit plus faible que celui des femmes au<br />

Burkina Faso car il y a de grandes chances que les hommes soient au travail ou en voyage<br />

(INSD et Macro International Inc., 2000).<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

14


Tableau 2. Taux de réponse lors de l’enquête finale<br />

Résultats<br />

Districts<br />

Ouargaye Diapaga<br />

Total<br />

Entretiens auprès des ménages<br />

Ménages visités 2 972 2 972 5 944<br />

Ménages occupés* 2 960 2 972 5 932<br />

Ménages interrogés 2 926 2 953 5 879<br />

Taux de réponse des ménages 98,9 99,4 99,1<br />

Entretiens Individuels: Femmes<br />

Nombre de femmes pouvant être<br />

interrogées<br />

3 837 3 926 7 763<br />

Nombre de femmes interrogées 3 703 3 866 7 569<br />

Taux de réponse des femmes<br />

pouvant être interrogées<br />

96,5 98,5 97,5<br />

Entretiens Individuels: Epoux<br />

Nombre d’époux pouvant être<br />

interrogés<br />

2 449 2 520 4 969<br />

Nombre interrogé 2 317 2 391 4 7<strong>08</strong><br />

Taux de réponse des époux<br />

pouvant être interrogés<br />

94,6 94,9 94,7<br />

* « Occupés » exclut les adresses qui n’étaient pas des résidences, de même que les résidences<br />

vacantes ou détruites.<br />

C. ANALYSE DES DONNEES<br />

Les données de l’enquête pour les formations sanitaires ont été saisies en utilisant Epi-<br />

DATA, les données de l’enquête auprès des ménages ont quant à elles été saisies en utilisant<br />

CSPro. L’analyse des données a été effectuée par le biais de SPSS version 14. Les<br />

fréquences générales des variables ont été générées et les tabulations croisées des variables<br />

ont été effectuées par district et par type de site.<br />

L’analyse des deux bases de données a été entreprise à trois niveaux. L’analyse initiale des<br />

variables spécifiques a été effectuée grâce à une analyse univariée. Dans un second temps,<br />

pour avoir une vue plus globale des changements tant dans les formations sanitaires que chez<br />

les individus, une série d’indices composites ont été développés pour les deux bases de<br />

données. Le choix des variables relatives aux formations sanitaires a été basé sur une<br />

sélection de conditions requises en matière de soins prénatals, soins d’accouchement normal<br />

et compliqué, et soins du post-partum. Pour chaque composante de ces indices, un score de 1<br />

a été donné aux formations sanitaires qui remplissaient entre 40% et 60% des conditions<br />

estimées essentielles avec un maximum de 4 pour chaque indice.<br />

La sélection des variables pour l’enquête sur les ménages ont été reliées à l’exposition des<br />

femmes aux interventions relatives aux formations sanitaires et aux interventions<br />

communautaires tendant à promouvoir les soins qualifiés, ainsi qu’à des indicateurs qui<br />

pouvaient refléter les changements dans les connaissances, les attitudes et les comportements<br />

relatifs à la maternité sans risque. Utilisant ces variables, un ensemble d’indices ont été<br />

développés pour mesurer l’exposition aux activités promouvant les soins qualifiés.<br />

L’association entre la préparation des formations sanitaires et les taux de soins qualifiés, ainsi<br />

qu’entre l’exposition des femmes aux activités de promotion des soins qualifies et le taux de<br />

recherche de soins qualifiés, a été analysé en utilisant des tests chi carré et des modèles de<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

15


égression linéaire. Dans les analyses multi variées, la variable dépendante était<br />

« l’accouchement dans une formation sanitaire » et les formations sanitaires étant définies<br />

comme étant toute formation sanitaire publique, privée, y compris les cliniques<br />

missionnaires. L’éducation et la richesse (définies en termes de biens détenus par le ménage)<br />

ont été incluses dans les modèles pour évaluer les possibles interactions entre un nombre<br />

limite de facteurs démographique.<br />

Encadré 1. Indices pour évaluer l’exposition aux interventions de promotion des soins qualifiés<br />

Indice sur le counseling pour la préparation à l’accouchement<br />

• mention des signes de danger<br />

• conseils sur où aller si des signes de complications se présentent<br />

• conseils sur où aller accoucher<br />

• le prestataire de santé a été une source d’information sur la préparation à l’accouchement<br />

Indice d’exposition à la campagne sur la préparation à l’accouchement<br />

• le ménage a entendu parler de la préparation à l’accouchement (l’un des messages clés de la<br />

campagne pour le changement de comportement)<br />

• le ménage est d’accord sur le fait qu’une femme doit faire des projets sur où elle veut accoucher<br />

• des matériels imprimés ont fait partie des sources d’information<br />

• des événements au sein de la communauté ont fait partie des sources d’information<br />

Indice sur la prise de conscience par rapport à la maternité sans risque<br />

• est d’accord qu’une femme doit faire des projets sur où elle souhaite accoucher et comment s’y<br />

rendre<br />

• est d’accord qu’une femme doit faire des projets sur que faire au cas où surviendraient des<br />

complications sérieuses<br />

• peut nommer trois des signes de danger pendant la grossesse, l’accouchement ou le post-partum<br />

• est d’accord que chaque signe de danger peut être fatal<br />

Indice sur la planification et la discussion<br />

• si la femme a discuté avec son mari ou sa famille où elle devrait accoucher<br />

• si la femme a discuté avec son mari ou sa famille comment payer pour l’accouchement<br />

• si la femme ou quelqu’un de la famille a mis de l’argent de coté pour payer l’accouchement<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

16


III.<br />

RESULTATS<br />

A. SOINS PRENATALS<br />

Bien que la plupart des complications liées à la grossesse ne puisse être prédites avec<br />

fiabilité, les soins prénatals de haute qualité sont reconnus comme une opportunité importante<br />

pour promouvoir la santé et l’éducation, instituer des mesures prophylactiques pour la<br />

prévention des maladies, traiter les maladies existantes et d’autres affections, détecter et gérer<br />

des complications de santé de maternelle. L’OMS recommande que toutes les femmes aient<br />

au moins quatre visites prénatales, et que chacune dure au minimum 20 minutes. Les<br />

services de soins prénatals devraient inclure l’enregistrement des données dans un dossier; un<br />

examen physique et des tests en laboratoires, lorsque nécessaire, afin d’identifier et gérer les<br />

complications; de même que l’immunisation contre le tétanos; les compléments en fer; la<br />

prophylaxie du paludisme ; les traitements des ankylostomes. De plus, les visites de soins<br />

prénatals devraient permettre d’informer les femmes et leurs familles concernant les signes de<br />

danger éventuels durant la grossesse et l’accouchement et pour les aider à mettre en place un<br />

plan d’accouchement adapté en fonction de la situation et du dossier médical de la cliente.<br />

Pour améliorer la qualité et la disponibilité des soins prénatals, les interventions ont été<br />

focalisées sur l’actualisation des connaissances et compétences des prestataires de santé des<br />

14 formations sanitaires du district insérées dans le projet (grâce à des formations de bases ou<br />

avancées sur les gestes essentiels). Les interventions ont également répondu aux besoins<br />

identifiés lors de l’enquête initiale en matière d’équipements, en fournissant des tensiomètres,<br />

stéthoscopes, pèses adultes, tables d’examens. Enfin, des équipements de diagnostic ainsi que<br />

des boîtes à images, livrets d’information à l’attention des patientes ont été fournis aux<br />

différentes formations sanitaires.<br />

La préparation et la capacité à fournir ces soins de chaque formation sanitaire ont été évalués<br />

à travers une revue des équipements, matériels et médicaments nécessaires pour assurer des<br />

soins prénatals. En complément, pour évaluer la couverture, le contenu, la qualité et<br />

l’accessibilité des services prénatals, des entretiens ont été menés avec les prestataires de<br />

santé à tous les niveaux du système de soins. Lors de l’enquête finale, un total de 99<br />

prestataires ont été interrogés dans les deux districts (50 à Ouargaye et 49 à Diapaga). La<br />

majorité des prestataires interrogés étaient des prestataires travaillant dans les centres de<br />

santé. Les entretiens de sortie ont été conduits auprès de 147 femmes dans les deux districts<br />

(N= 74 à Ouargaye, et N= 73 à Diapaga) fin d’évaluer l’acceptabilité, l’accessibilité et la<br />

qualité des services, ainsi que les caractéristiques des clientes utilisant les services. Dans les<br />

deux districts, la majorité des clientes ont été interrogées dans les centres de santé, et leurs<br />

cartes de consultations prénatales ont été utilisées pour collecter des informations<br />

complémentaires sur leurs grossesses et les services qu’ils ont reçus. Enfin, les registres<br />

prénatals des formations sanitaires ont été consultés pour collecter des données sur les soins<br />

fournis aux femmes enceintes.<br />

La continuité et l’utilisation des soins prénatals étaient aussi explorées grâce à l’enquête<br />

auprès des ménages lors des entretiens avec les femmes ayant eu des naissances vivantes<br />

récentes ou des mort-nés récents et les femmes enceintes.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

17


Capacité à fournir des soins prénatals<br />

Dans le district de Ouargaye, il y a eu une amélioration des connaissances liées aux soins<br />

prénatals. Le nombre moyen de procédures essentielles en matière de soins prénatals dont les<br />

prestataires ont été capables de se souvenir correctement, est passé de 4.3 lors de l’enquête de<br />

base à 6.0 lors de l’enquête de fin de projet (p


Tableau 4. Proportion des formations sanitaires de Ouargaye ayant délivré en routine des<br />

soins prénatals au cours du mois précédent l’enquête.<br />

Pourcentage<br />

Hôpital<br />

Centres<br />

de santé Total<br />

Enquête initiale N=1 N=19 N=20<br />

Soins prénatals fournis en routine 100 94 95<br />

Enquête finale N=1 N=19 N=20<br />

Soins prénatals fournis en routine 100 100 100<br />

Pour explorer le contenu des soins prénatals, il a été demandé lors des entretiens de sortie<br />

avec des clientes des consultations prénatales et dans les entretiens individuels de l’enquête<br />

auprès des ménages, si les femmes avaient reçu chacun des huit éléments essentiels des soins<br />

prénatals, à savoir: la vérification de la tension artérielle, les analyses d’urine, et de sang, la<br />

mesure du poids et de la taille, et la délivrance d’une prophylaxie en cas de malaria, la<br />

supplémentation en fer, et des conseils sur la préparation à l’accouchement. Selon les<br />

résultats de l’enquête auprès de la structure, le nombre moyen de services prénatals de base<br />

dont chaque femme a bénéficié a augmenté de 5.4 à 6.4 (18%).<br />

Dans l’enquête auprès des ménages selon les femmes interrogées, le nombre moyen de<br />

services reçus a augmenté de 6.4 à 6.8 de l’enquête de base à l’enquête de fin projet sur un<br />

total de 8 (Tableau 5) à Ouargaye et de 6.1 à 6.2 à Diapaga.<br />

Il faut noter que l’enquête de base auprès des formations sanitaires a été conduite deux ans<br />

avant l’enquête de base auprès des ménages, cela peut donc être une explication des raisons<br />

pour lesquelles l’enquête de base auprès des formations sanitaires a montré que le nombre de<br />

services était inférieur à celui constaté dans l’enquête auprès des ménages. Une autre<br />

explication pourrait être un biais de mémoire.<br />

Tableau 5. Nombre moyen de services reçus pendant la consultation prénatale : Comparaison<br />

entre les données collectées lors de l’enquête auprès des ménages et l’enquête auprès des<br />

formations sanitaires.<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Ouargaye<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Diapaga<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=945 N=1462 N=975 N=1548<br />

Enquête auprès des ménages 6.4 6.8* 6.1 6.2<br />

N=122 N=74 N=129 N=73<br />

Enquête formations sanitaires 5.4 6.4 5 5<br />

Comparaison entre l’enquête initiale et l’enquête finale. *p


Tableau 6. Contenu des visites prénatales d’après les données issues des enquêtes auprès<br />

des ménages<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Pourcentage de femmes qui bénéficient<br />

d’interventions prénatales<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Durant la visite prénatale est ce que le<br />

prestataire a fait: N=945 N=1462 N=975 N=1548<br />

Vérification du poids 96 99 98 99<br />

Vérification de la taille 93 98 95 98<br />

Tension 94 97 93 93<br />

Echantillon d’urine 79 80 64 70<br />

Compléments de fer 97 94 91 90<br />

Prise de sang 22 31 13 11<br />

Prophylactique antipaludéen 91 96 85 94<br />

Les conseils donnés aux femmes qui bénéficient de soins prénatals, concernant les signes de<br />

danger relatifs aux problèmes durant la grossesse et l’accouchement ont augmenté à<br />

Ouargaye mais baissé à Diapaga. Ainsi, 40% des mères de Ouargaye et seulement 14% des<br />

mères de Diapaga ont déclaré avoir été informées des signes de danger relatifs à de graves<br />

problèmes de santé au cours de la grossesse et de l’accouchement. Ce chiffre a augmenté de<br />

14 points entre l’enquête de base et celle de suivi à Ouargaye (il est passé de 26% à 40%)<br />

(p


Tableau 8. Accouchement dans une formation sanitaire pour les femmes qui ont eu des<br />

conseils sur la préparation à l’accouchement<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Pourcentage<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=945 N=1462 N=975 N=1548<br />

Pourcentage total de femmes ayant accouché<br />

dans une formation sanitaire 26 57 29 36<br />

Pourcentage de femmes ayant accouché à la<br />

formation sanitaire qui ont répondu avoir eu:<br />

des conseils sur l’endroit où accoucher 41 61 51 48<br />

des informations sur les signes de danger 38 64 50 53<br />

Utilisation des services<br />

Les taux de soins prénatals ont augmenté de manière significative à Ouargaye et Diapaga au<br />

cours de la mise en œuvre du projet. Les estimations issues des dossiers des formations<br />

sanitaires montrent que le nombre de clientes prénatales a été multiplié par quatre et est passé<br />

à 23 335 clientes à Ouargaye (Graphique 1). De plus, il est important de noter que le nombre<br />

de femmes qui ont fait plus de deux visites a quasiment doublé.<br />

Graphique 1. Nombre de visites prénatales (Ouargaye)<br />

Nombre de visites prénatales<br />

25000<br />

20000<br />

15000<br />

10000<br />

5000<br />

0<br />

5683<br />

23335<br />

Nombre total de visites<br />

prénatales<br />

3293<br />

Enquête initiale<br />

Enquête finale<br />

6875<br />

Nombre de femmes ayant<br />

plus de 2 visites prénatales<br />

Selon l’enquête auprès des ménages de fin de projet, 94% des mères de Ouargaye ont<br />

bénéficié de soins prénatals pour les naissances/ mortinaissances qui sont survenues au cours<br />

des deux années précédant l’enquête. Cela représente une augmentation substantielle par<br />

rapport aux 80% dans l’enquête de base (P


de base. Seulement 4% dans les deux districts ont eu une seule visite prénatale, soit une<br />

baisse de 7-8 points par rapport à l’enquête de base (p


et FCI ont souvent traité des soins d’accouchement à travers des thèmes théoriques<br />

spécifiques et des exercices et des démonstrations pratiques sur modèles anatomiques.<br />

• Le renforcement des infrastructures, équipement et fournitures: les infrastructures ont<br />

fait l’objet d’importantes réfections qui ont été menées dans les centres de santé,<br />

notamment l’installation de panneaux solaires. Ces travaux de rénovation qui ont permis<br />

d’améliorer les conditions des accouchements, ont également eu un impact sur l’ensemble<br />

de la chaîne de délivrance des soins que ce soit les soins prénatals, les soins<br />

d’accouchement ou les soins du post-partum. Un certain nombre d’équipements<br />

obstétricaux ont également été fournis pour répondre aux besoins identifiés dans<br />

l’enquête initiale, tels que des kits et des lits d’accouchement, des kits d’épisiotomie, de<br />

suture et du matériel nécessaire pour la prévention des infections. Enfin les formations<br />

sanitaires ont été dotées en médicaments et consommables nécessaires pour les<br />

accouchements (gants d’examens et gants stériles, coton compresses, produits de<br />

désinfection).<br />

La capacité ou la préparation de chaque formation sanitaire à fournir des soins<br />

d’accouchements normaux a été évaluée à travers une revue des équipements, fournitures et<br />

médicaments essentiels pour un accouchement normal. De plus, des entretiens ont été menés<br />

avec des prestataires de soins à tous les niveaux du système de santé pour explorer si oui ou<br />

non ils ont bénéficié des formations récentes en soins de maternité et s’ils ont appris les<br />

compétences essentielles pour gérer les accouchements normaux.<br />

Capacité à fournir des soins d’accouchement normal<br />

Globalement, il y a eu d’importants progrès dans les infrastructures des maternités. Un indice<br />

composite incluant trois (3) éléments d’infrastructures (eau 4 , source d’électricité, et<br />

stérilisateur) 5 a été créé pour mesurer ces améliorations. A Ouargaye, l’indice moyen est<br />

passé de 0.6 à 2.4 à l’issue du projet (p


formation ou reçu une actualisation des connaissances en soins de maternité lors des douze<br />

derniers mois.<br />

Globalement, comparés à l’enquête de base, il y a une hausse du nombre de prestataires<br />

formés. Lors de l’enquête finale 60% de l’ensemble des formations sanitaires du district de<br />

Ouargaye mentionnaient avoir eu au moins un personnel formé lors des 12 derniers mois,<br />

alors que cela n’était que 35% lors de l’enquête initiale.<br />

Il a été demandé au personnel de santé s’il avait appris – soit par la formation de base ou sur<br />

le tas – un certain nombre de compétences d’accoucheuse, notamment l’utilisation du<br />

partogramme, suturer (réparer) des épisiotomies, suturer (réparer) les déchirures vaginales et<br />

la GAPTA.<br />

Le nombre moyen de compétences apprises a augmenté légèrement mais significativement en<br />

passant de 1.6 à 2.5 à Ouargaye, à Diapaga elles augmenté de 2 à 2.9.<br />

Tableau 11. Nombre moyen de compétences en soins d’accouchements normaux apprises<br />

par les prestataires de soins (Enquête auprès des formations sanitaires)<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Maximum=4<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=47 N=51 N=41 N=49<br />

Hôpital 2 3.0 2 3.5<br />

Centre de santé 1.6 2.5 2 2.8<br />

Total 1.6 2.5 2 2.9<br />

Tableau 12. Connaissances et compétences des prestataires pour les accouchements<br />

normaux<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Pourcentage de prestataires qui ont<br />

appris…<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

comment utiliser le partogramme 51 63 86 84<br />

à suturer/réparer des épisiotomies 95 96 96 96<br />

à suturer des lacérations de l’utérus 2 16 2 12<br />

à suturer les déchirures vaginales 13 37 2 31<br />

à gérer activement de la 3è étape du travail 13 35 18 76<br />

Il a aussi été demandé au personnel s’il se souvenait des pratiques en matière d’accouchement<br />

normal. Le nombre moyen de prestataires qualifiés à Ouargaye ayant été capables de se<br />

souvenir correctement de ces pratiques a augmenté de 5.4 à 7.4 entre l’enquête de base et<br />

l’enquête de fin de projet; et le nombre de prestataires qui ont été capables de se souvenir<br />

correctement de plus de la moitié des pratiques clefs en matière d’accouchement normal est<br />

passé de 7% à 50% à Ouargaye (p


Les équipements et fournitures essentiels pour délivrer des soins d’accouchements normaux<br />

ont été répertoriés lors de l’enquête de base et de l’enquête finale. Etaient inclus dans les<br />

équipements: une table d’accouchement, les kits d’accouchement, les kits d’épisiotomie et de<br />

suture et un porte-aiguilles. Les fournitures consommables incluent des formulaires vierges<br />

pour le partogramme, des gants, de l’ocytocine injectable, pommade de tétracycline pour le<br />

nouveau-né.<br />

Lors de l’enquête de base, l’évaluation des formations sanitaires a montré des lacunes<br />

considérables au niveau des équipements et fournitures requis pour des soins<br />

d’accouchement. La situation s’est nettement améliorée durant les trois années de mise en<br />

œuvre du projet en raison des contributions de l’ISQ.<br />

Lors de l’enquête de base, 13 des 20 formations sanitaires ont déclaré n’avoir aucun élément<br />

d’équipement de base pour l’accouchement – y compris une table d’accouchement, un kit<br />

d’accouchement, des ciseaux, des sutures et des aiguilles. A l’issue du projet, six centres de<br />

santé ont déclaré avoir quatre des cinq éléments identifiés. Plus de 95% disposaient d’une<br />

table d’accouchement, mais seulement 35% avaient un kit d’accouchement et des ciseaux<br />

disponibles (Tableau 13). FCI a au cours des deux premières années du projet, doté chacune<br />

des 14 formations sanitaires sites d’au moins deux kits d’accouchement (certaines en ont eu<br />

quatre). Ces kits, des lors qu’ils sont très fréquemment utilisés, ont une durée de vie, dans des<br />

conditions optimales, assez limitée (en moyenne 1 an) Or malgré la grande intensité de leur<br />

utilisation due au nombre croissant d’accouchements dans l’ensemble des sites ISQ (dans<br />

certains centres, le nombre d’accouchements a été multiplié par 3 ou 4), il n’y a pas eu de<br />

renouvellement systématique de ces matériels. Cette usure due à une grande utilisation<br />

pourrait expliquer que le personnel trouve que ces kits qui ont deux ou trois ans ne sont plus<br />

fonctionnels, quand bien même ils sont toujours utilisés.<br />

Tableau 13. Disponibilité des équipements de base pour les accouchements normaux<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Equipement disponible en état de<br />

fonctionnement (pourcentage)<br />

Enquête<br />

initiale<br />

N=20<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=20<br />

Enquête<br />

initiale<br />

N=19<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=19<br />

Table d’accouchement 10* 95 53* 90<br />

Kit d’accouchement 15 35 28 79<br />

Ciseaux d’épisiotomie 15 40 47 79<br />

Aiguilles de suture et de ligature 10 70 26 89<br />

Porte-aiguille 0 45 11 11<br />

*Lors de l’enquête de base, la question posée portait sur le fait de disposer d’une table d’accouchement avec éclairage<br />

La disponibilité des consommables nécessaires pour les accouchements normaux (y compris<br />

les formulaires pour le partogramme, gants, ocytocine, pommade de tétracycline pour le<br />

nouveau-né) s’est améliorée au cours du projet, puisque le nombre moyen de consommables<br />

disponibles est passé de 1.8 à 2.6. La disponibilité de ces consommables peut être attestée<br />

par d’autres biais, par exemple, comme indiqué ci-dessus, le nombre d’accouchements durant<br />

lesquels l’utilisation du partogramme est passée de zéro à 1 450 à la fin du projet.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

25


Tableau 14. Nombre moyen de consommables disponibles pour les accouchements normaux<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Maximum = 4 Enquête initiale Enquête finale Enquête initiale Enquête finale<br />

N=20 N=20 N=19 N=19<br />

Hôpital 2 4 2.0 3.0<br />

Centre de santé 1.8 2.4 2.3 2.9<br />

Total 1.8 2.6 2.3 2.9<br />

L’indice de préparation des formations sanitaires pour les soins d’accouchement normal<br />

La capacité globale d’une structure à administrer des soins d’accouchement normal a été<br />

évaluée par un indice composite de préparation des formations sanitaires qui comprenait la<br />

capacité dans quatre domaines; infrastructure (eau, source d’énergie, stérilisateur);<br />

équipements et fournitures; ainsi que les connaissances et compétences des prestataires en<br />

matière d’accouchements normaux. Pour chaque composante, si le score de la structure était<br />

supérieur à 50% des éléments identifiés comme essentiels, un score de 1.0 était donné,<br />

sachant que le score maximum possible pour l’indice était de 4.<br />

Le score moyen de l’indice de préparation des structures est passé de 0.2 à 2.6 lors de<br />

l’enquête de fin de projet (p


Opinion des prestataires sur les améliorations survenues dans les services de maternité:<br />

« L’électricité (issue des panneaux solaires) a contribué à l’augmentation des accouchements en<br />

structure. Nous sommes plus à mêmes de prendre soin des femmes. »<br />

« La rénovation (du centre de santé) attire les femmes. »<br />

« Les femmes sont à présent plus à l’aise dans les centres de santé et elles les utilisent. »<br />

« Les compétences améliorées des prestataires permettent de faire en sorte que les femmes<br />

soient mieux soignées. »<br />

« Les femmes qui ont été sensibilisées par la campagne pour le changement de comportement<br />

comprennent la nécessité de se rendre dans les formations sanitaires. »<br />

Délivrance des soins d’accouchement normal<br />

Toutes les formations sanitaires du district fournissent des soins d’accouchements normaux et<br />

ce tant lors de l’enquête initiale que de l’enquête finale. Toutefois la couverture de ses soins<br />

n’est pas assurée 24 heures/24 et 7 jours/7 dans toutes les formations sanitaires malgré les<br />

efforts entrepris en ce sens. En effet, certains des centres de santé ISQ de Ouargaye, en<br />

s’appuyant sur une approche d’équipe, ont essayé d’assurer une couverture de 24 heures/24 et<br />

7 jours/7 des soins d’accouchement. Toutefois, malgré cette démarche, à l’issue du projet, il<br />

restait encore 25% des centres de santé qui n’avaient pas de couverture 24 heures/24 à<br />

Ouargaye et 11% des centres de santé de Diapaga.<br />

Quoiqu’il en soit, à Ouargaye, le nombre d’accouchements effectués avec du personnel<br />

qualifié notamment infirmières, sages-femmes, accoucheuses auxiliaires, a augmenté<br />

significativement entre l’enquête de base et l’enquête initiale. Parallèlement, l’utilisation des<br />

accoucheuses traditionnelles a baissé entre les deux enquêtes. Treize pourcent des naissances<br />

à Ouargaye et 15% à Diapaga ont eu lieu avec l’aide d’une accoucheuse traditionnelle,<br />

comparés à 39% et 18% respectivement, dans l’enquête de base.<br />

Graphique 3. Pourcentage des naissances assistées par le prestataire le plus qualifié 6<br />

60<br />

50<br />

40<br />

Ouargaye Début<br />

Ouargaye Fin<br />

Diapaga Début<br />

Diapaga Fin<br />

Pourcentage<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Médecin<br />

Infirmière/Accoucheuse<br />

Accoucheuses Auxiliaires<br />

Accoucheuses Traditionnelles<br />

Famille/Amis<br />

Autres<br />

Tout type de professionnel<br />

6 Lors de l’enquête initiale, les infirmières, accoucheuses et accoucheuses auxiliaires avaient été comptées dans une seule et<br />

unique catégorie. C’est la raison pour laquelle nous ne disposons pas de données individualisées sur le nombre<br />

d’accouchements survenus avec des accoucheuses auxiliaires lors de l’enquête initiale.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

27


Utilisation des soins obstétricaux<br />

Lors de l’enquête initiale, le nombre d’accouchements dans des formations sanitaires était<br />

extrêmement bas dans les deux districts (25% à Ouargaye et 32% à Diapaga). A l’issue du<br />

projet, le pourcentage de naissances survenues dans une formation sanitaire à Ouargaye a<br />

plus que doublé (p


Graphique 5. Nombre de naissances selon les registres des formations sanitaires<br />

Nombre de naissances vivantes<br />

7000<br />

6000<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

1825<br />

6375<br />

Ourgaye<br />

Enquête Initiale<br />

Enquête <strong>Final</strong>e<br />

5720<br />

3724<br />

Diapaga<br />

Les analyses des taux d’accouchements dans les formations sanitaires par semestres (de<br />

janvier à juin et de juillet à décembre) montrent le lien étroit avec les interventions ISQ<br />

(Graphique 6) à Ouargaye. Les taux d’accouchements dans des formations sanitaires ont<br />

commencé à augmenter début 2004, un an après le début des améliorations des structures<br />

sanitaires. Les taux d’accouchement dans les formations sanitaires ont continué à augmenter<br />

après le début de la campagne de communication pour le changement de comportement et<br />

même à l’issue du projet en octobre 2005.<br />

Graphique 6. Taux d’accouchement dans les formations sanitaires à Ouargaye à des<br />

intervalles de six mois entre 2001 et 2006<br />

Pourcentage d'accouchements dans une<br />

formation sanitaire<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

2001(J-J)<br />

2001(J-D)<br />

2002(J-J)<br />

Debut de l'amelioration des<br />

formations sanitaires<br />

2002(J-D)<br />

2003(J-J)<br />

2003(J-D)<br />

2004(J-J)<br />

2004(J-D)<br />

Campagne de CCC<br />

2005(J-J)<br />

2005(J-D)<br />

2006(J-J)<br />

Association entre la préparation de la formation sanitaire et la décision d’accoucher dans<br />

une formation<br />

En utilisant les données de l’enquête des ménages c’était possible de identifier quelle<br />

formation sanitaire était la plus proche a chaque ménage, et quelles formations les femmes<br />

utilisaient pour accoucher. En utilisant ces données, des zones de couverture étaient<br />

détermines pour chaque formation sanitaire, et des taux d’utilisation étaient calculés. En plus,<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

29


la relation entre l’indice de préparation des formations sanitaires pour les accouchements<br />

normaux et les taux d’utilisation était explorée pour examiner si les formations avec les<br />

indices de préparation plus hauts attirent plus de femmes pour accoucher.<br />

Il faut souligner que l’analyse ne trouvait pas des différences statistiquement significatives ;<br />

les taux d’accouchements dans les formations sanitaires avec un indice de préparation pour<br />

l’accouchement normal haut (4) était de 61%, en comparaison avec 60% (p=ns) pour celles<br />

avec un score bas (2) de l’indice de préparation d’accouchement.<br />

C. LES SOINS D’ACCOUCHEMENTS COMPLIQUES<br />

Etant donné que les complications les plus graves pour la santé maternelle sont soudaines et<br />

difficiles à prédire, les services de soins obstétricaux de base de grande qualité doivent être<br />

fournis le plus près possible des communautés où vivent les femmes. L’Organisation<br />

Mondiale de la Santé recommande que les éléments de soins obstétricaux de base soient<br />

fournis de façon sûre à chaque niveau du système sanitaire de la manière suivante:<br />

• Au niveau des dispensaires: les premiers soins obstétricaux tels que l’administration<br />

d’antibiotiques et de médicaments anticonvulsifs; l’injection d’ergométrine et d’autres<br />

ocytociques; et l’administration de solutés IV.<br />

• Au niveau des centres de santé: les soins obstétricaux de base, y compris l’administration<br />

d’ocytociques et d’antibiotiques; accouchement normal assisté; extraction manuelle du<br />

placenta et l’aspiration manuelle intra utérine (AMIU) pour gérer les complications liées à<br />

un avortement incomplet.<br />

• Au niveau de l’hôpital: soins obstétricaux complets, y compris la transfusion de sang, les<br />

antibiotiques administrés par intraveineuse et les accouchements par césarienne.<br />

Les services doivent être complétés par des systèmes de communication et de transport pour<br />

faire en sorte que les références vers les formations sanitaires appropriées soient faites<br />

rapidement.<br />

Les interventions ISQ pour améliorer les soins obstétricaux de base étaient similaires à<br />

celles décrites dans les chapitres précédents, à savoir l’amélioration des compétences des<br />

prestataires, la réponse aux besoins en matière d’équipements, médicaments et<br />

consommables. Plus particulièrement, les interventions ISQ ont contribué à:<br />

• Appuyer la fonctionnalité du bloc opératoire qui, faute de personnel requis, et de<br />

l’absence de certains matériels, ne permettait pas de faire les interventions chirurgicales et<br />

donc de prendre en charge des complications obstétricales qui nécessitaient par exemple<br />

une césarienne. FCI a contribué à son opérationnalité par le recrutement d’un anesthésiste<br />

et d’un aide opérateur. Ils ont été rémunérés par FCI ju squ'à ce que le district soit en<br />

mesure de prendre le relais. De même, matériel complémentaire (tables à instruments<br />

/chariots, aspirateur électrique et des kits AMIU) a été fourni à l’hôpital.<br />

De plus, FCI a doté le laboratoire d’un réfrigérateur dans le cadre de la mise en place<br />

d’une unité de transfusion sanguine d’importance capitale, en vue de permettre non<br />

seulement les interventions obstétricales et autres, mais aussi assurer la prise en charge<br />

sur place des nombreuses anémies très graves qui occasionnent très souvent des<br />

évacuations sur les centre hospitaliers régionaux de Tenkodogo et Fada.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

30


• Appuyer la mise en œuvre des soins obstétricaux d’urgence à travers la mise à<br />

disposition de dix (10) kits pour césarienne, dix (10) autres pour les autres interventions<br />

obstétricales et des kits d’AMIU pour les soins après avortement en 2003. A partir de<br />

l’année 2004, FCI a contribué financièrement au système de partage solidaire des coûts<br />

des soins obstétricaux d’urgence. Les responsables sanitaires du district en collaboration<br />

avec la communauté et sous l’appui financier et technique de l‘UNICEF ont mis en place<br />

à partir du début 2004 un fond pour subventionner les coûts des urgences obstétricales et<br />

chirurgicales. Les responsables du district ont demandé à FCI de transformer son appui en<br />

kits de médicaments d’urgence, qu’il fournissait depuis 2003, en appui pour assurer le<br />

volet carburant de système de partages des coûts pour l’ambulance ou le groupe<br />

électrogène de l’hôpital de district. Cet appui du projet ISQ a pu aider des familles<br />

pauvres à avoir accès aux services de référence. En effet, le coût des interventions<br />

obstétricales demeurait relativement élevé dans le district.<br />

• Renforcer les équipements et des fournitures et des compétence des prestataires des<br />

CSPS: L’ensemble des 13 formations sanitaires périphériques ISQ ont reçu des<br />

équipements obstétricaux de base pour leur permettre de prévenir et gérer les<br />

accouchements compliqués, tels que les tensiomètres et les kits d’accouchement et tout le<br />

nécessaire pour faire et réparer une épisiotomie, réaliser les sutures des déchirures<br />

(ciseaux, pinces, porte-aiguille). La dotation en consommables a particulièrement pris en<br />

compte les fils de sutures pour aider les prestataires à subventionner les coûts des<br />

accouchements réalisés avec des épisiotomies car ces fils reviennent très chers aux<br />

centres de santé lorsqu’ils les acquièrent eux-mêmes et donc entraînent un surcoût pour<br />

les clientes.<br />

Le renforcement des capacités des prestataires à travers les différentes formations<br />

particulièrement celles en soins obstétricaux essentiels à mis l’accent sur les gestes qui<br />

sauvent la vie en cas de complications obstétricales. Ainsi, les prestataires ont été formés<br />

à la prise en charge des anémies, fièvre/paludisme, de l’hypertension/pré-éclampsie, des<br />

convulsions/éclampsie, du travail dystocique/prolongé, des hémorragies ante et postpartum,<br />

du choc obstétrical, de la rupture prématurée des membres, de la souffrance<br />

fœtale aigue et détresse respiratoire du nouveau-né, de la procidence du cordon. Une<br />

formation spécifique en soins après avortement a été dispensée aux deux médecins et à un<br />

maïeuticien, pour assurer entre autre une meilleure prise en charge de cas d’avortements<br />

compliqués.<br />

Pour consolider les formations et pour faire face au manque au niveau périphérique de<br />

documents, un manuel de référence constituant un guide de diagnostic et de traitement en<br />

matière d’obstétrique a été mis à la disposition du personnel. Une orientation à<br />

l’utilisation de ces documents a été faite auprès d’une cinquantaine de prestataires venant<br />

de toutes les formations sanitaires.<br />

Des affiches murales géantes sur les six procédures obstétricales ci-dessus évoquées, ont été<br />

confectionnées par FCI et remises à chaque centre de santé du district de Ouargaye de même<br />

qu’à toutes les formations sanitaires de la région sanitaire.<br />

• Renforcer le système de référence/évacuation: la disponibilité au niveau de chaque<br />

formation sanitaire site du projet d’un système autonome de communication radio et<br />

d’ambulances au niveau de l’hôpital de district permet d’assurer rapidement en cas de<br />

nécessité, les évacuations des femmes avec complication vers un hôpital de référence.<br />

• La contribution de la supervision et de l’approche COPE à la gestion efficaces des<br />

complications obstétricales. La régularité des visites de supervision menées<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

31


conjointement par l’équipe de gestion de district et FCI depuis 2001, l’instauration dès<br />

2002 de COPE dont certains guides d’auto évaluation permettent de faire objectivement<br />

le point sur la prise en charge des complications et urgences obstétricales, la supervision<br />

régulière sur la maîtrise de l’utilisation des guides de diagnostic et traitement des<br />

complications obstétricales, ont permis d’identifier à temps les lacunes et d’apporter les<br />

solutions nécessaires en matière de renforcement des capacité des prestataires à gérer<br />

correctement ces complications essentiellement à travers des formation ciblées sur place<br />

dans les formations sanitaires.<br />

Pour évaluer la disponibilité et la qualité des soins obstétricaux et la capacité du système de<br />

référence, les enquêteurs ont passé en revue les équipements de base, les fournitures et les<br />

médicaments nécessaires aux soins obstétricaux de base et ils ont conduit des entretiens avec<br />

le personnel de formations sanitaires et les responsables du district sanitaire. En outre, les<br />

dossiers d’accouchement compliqués ont été examinés afin d’évaluer les traitements<br />

administrés aux femmes ayant connu des complications obstétricales.<br />

Capacité à fournir des soins d’accouchements compliqués<br />

Il a été demandé aux prestataires des maternités s’ils avaient appris à réaliser différentes<br />

procédures qui sont nécessaires dans la prise en charge des accouchements compliques, y<br />

compris l’administration de produits par IV, la compression bi manuelle de l’utérus,<br />

l’aspiration manuelle intra-utérine.<br />

Le nombre moyen de compétences apprises en matière de soins d’accouchements compliques<br />

a augmenté en passant de 2.7 à 3.2. L’augmentation est plus nette dans les centres de santé ou<br />

elle passe de 2.6 à 4 alors qu’elle ne passe que de 4 à 4.3 à l’hôpital de district. La faiblesse<br />

de l’augmentation au niveau de l’hôpital est surprenante car les agents de l’hôpital pratiquent<br />

plus souvent les gestes qui sauvent que ceux des centres de santé, donc on attendait une plus<br />

forte amélioration des compétences à ce niveau. Toutefois, il faut souligner qu’il y a eu un<br />

turn-over de 30% du personnel entre la fin de l’ISQ en octobre 2005 et la date de l’enquête<br />

menée auprès de la structure en juillet/août 2006. En conséquence, une partie du personnel<br />

ayant été interrogé lors de l’enquête finale est arrivé dans la formation sanitaire après<br />

l’organisation des formations mises en œuvre dans le cadre de l’ISQ.<br />

Tableau 15. Nombre moyen de compétences en soins d’accouchements compliqués apprises<br />

par les prestataires de soins<br />

Maximum=6<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Enquête initiale Enquête finale Enquête initiale Enquête finale<br />

N=20 N=20 N=19 N=19<br />

Hôpital 4 4.3 2.5 4.0<br />

Centre de santé 2.6 3.1 2.9 3.6<br />

Total 2.7 3.2 2.9 3.7<br />

Parmi les compétences apprises, on note surtout une amélioration importante des<br />

connaissances concernant la compression bi manuelle de l’utérus, qui lors de l’enquête<br />

initiale n’avait été apprise que par 17% des prestataires et est maintenant connue de 67%<br />

d’entre eux.<br />

Tableau 16. Connaissance et compétences apprises par les prestataires sur la détection et le<br />

traitement des accouchements compliqués.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

32


Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Pourcentage<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Compétences apprises par les prestataires N=47 N=50 N=41 N=49<br />

Commencer une infusion IV? 96 100 100 96<br />

Effectuer des examens par spéculum 62 69 77 84<br />

Comprimer l’utérus bi manuellement? 17 67 16 71<br />

Evacuation utérine par AMIU ND 41 ND 24<br />

Extraction manuelle du placenta 89 80 93 90<br />

Evacuation par ventouse 62 61 66 64<br />

De plus, les prestataires devaient se rappeler les étapes clés pour le diagnostic et la prise en<br />

charge des cinq principales complications (pré-éclampsie/éclampsie, travail<br />

prolongé/dystocique, hémorragie du post-partum, infections et avortement incomplet. Un<br />

total de 36 étapes ou compétences ont été évaluées grâce à ces tests. Les résultats montrent<br />

pourtant qu’il est très difficile de changer les pratiques des prestataires et que ce domaine<br />

nécessite une attention permanente (voir tableau 3 en annexe). Le pourcentage de prestataires<br />

qui ont été capables de se souvenir correctement de plus de la moitié des étapes de ces<br />

compétences liées aux accouchements compliqués s’est accru en passant de 13 à 28% Bien<br />

que ce chiffre soit deux fois supérieur à celui de l’enquête de base, il n’est toujours pas<br />

satisfaisant. (p=.003) Comme mentionné ci-dessus, le turn-over de 30% du personnel entre la<br />

fin de l’ISQ en octobre 2005 et la date de l’enquête menée auprès des formations sanitaires a<br />

pu jouer un rôle dans l’atteinte de ces résultats non satisfaisants.<br />

Equipement et fournitures pour les accouchements compliqués.<br />

Les équipements pour les accouchements compliqués comprennent les tensiomètres, les<br />

thermomètres, le matériel de réanimation néonatale et les kits AMIU. Bien que ces<br />

équipements ne soient pas uniquement utilisés pour les accouchements compliqués, ils sont<br />

considérés tout particulièrement représentatifs des équipements nécessaires pour les<br />

accouchements compliqués. La disponibilité des consommables et médicaments suivants a<br />

été également évaluée: au moins trois types d’antibiotiques disponibles, ainsi que de<br />

l’ocytocine, des anticonvulsifs, des médicaments anti-anémie, des injections de quinine pour<br />

des malaria sévères.<br />

Ainsi que montré dans le tableau 17, la disponibilité des équipements pour les accouchements<br />

compliqués était très basse lors de l’enquête initiale. Elle a été améliorée dans les centres de<br />

santé des deux districts mais pas dans l’hôpital du district où la disponibilité est restée la<br />

même. A Ouargaye, le nombre moyen d’équipements par centre de santé a augmenté de 0.6 à<br />

1.7 (p


La disponibilité des médicaments et consommables pour les accouchements compliqués a été<br />

améliorée grâce aux interventions de l’ISQ, notamment à l’hôpital de district de Ouargaye où<br />

l’indice de disponibilité est passé de 1 à 3. A Diapaga, il n’y a pas eu de changements<br />

significatifs en la matière.<br />

Tableau 18. Disponibilité des médicaments et consommables pour les accouchements<br />

compliqués<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Nombre moyen de<br />

médicaments et consommables<br />

disponibles (Maximum=5)…<br />

Enquête<br />

initiale<br />

N=20<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=20<br />

Enquête<br />

initiale<br />

N=19<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=19<br />

Hôpital 1 3 2.0 2.0<br />

CSPS 1.2 2.9 1.9 2.0<br />

Total 1.2 3 1.9 2.0<br />

Tableau 19. Equipements et fournitures pour les accouchements compliqués<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Pourcentage<br />

des Enquête Enquête Enquête Enquête<br />

formations sanitaires initiale finale initiale finale<br />

avec…<br />

N=20 N=20 N=19 N=19<br />

Tensiomètre 35 70 47 95<br />

Liquides IV/kit 24 90 74 100<br />

Réanimation néonatale 0 55 0 32<br />

Antibiotiques 5 30 0 0<br />

Antipaludéen 100 100 0 100<br />

Fer/anti-anémie 95 100 100 100<br />

Anticonvulsifs 95 95 0 100<br />

Ocytocine 75 75 95 100<br />

Le nombre de formations sanitaires qui avait une ambulance/moyen d’évacuation en état de<br />

fonctionnement est passé de 10% lors de l’enquête de base, à 50% lors de l’enquête de fin de<br />

projet à Ouargaye, et celles qui disposaient d’une radio en état de fonctionnement sont<br />

passées de 10% à 85% durant la période du projet. Bien que tous les centres de santé ne<br />

disposent pas de leurs propres ambulances, le fait que presque toutes les formations sanitaires<br />

aient désormais un système d’appel radio signifie qu’elles peuvent appeler l’hôpital voire<br />

l’ambulance directement pour lui demander de venir récupérer la cliente qui a besoin d’une<br />

référence.<br />

Lors de l’enquête de base, l’hôpital disposait d’un téléphone et d’une ambulance.<br />

Globalement, un indice créé pour mesurer la capacité de référence du district a montré une<br />

amélioration considérable, la moyenne est passée de 0.2 à 1.3 (p


Graphique 7. Disponibilité d’une ambulance et une radio en état de fonctionnement dans les<br />

formations sanitaires de Ouargaye<br />

Nombre de formations sanitaires<br />

20<br />

18<br />

16<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

18<br />

2001<br />

2006<br />

11<br />

8<br />

2<br />

1<br />

0<br />

0 1 2<br />

Index de reference, ambulance et radio/telephone<br />

Indice de préparation des formations sanitaires aux accouchements compliqués.<br />

L’indice de préparation aux accouchements compliqués comprenait les connaissances et<br />

compétences des prestataires en matière d’accouchement compliqué, fournitures et<br />

équipements et la capacité à référer. Comme le montre le graphique 8, à l’issue de<br />

l’intervention, il y a eu une amélioration notable dans la plupart des centres de santé de<br />

Ouargaye, où l’indice moyen est passé de 0.5 à 1.9 (p


Délivrance des soins pour les accouchements compliqués<br />

Le Tableau 19 donne une vision globale des soins délivrés par les formations sanitaires dans<br />

les trois mois précédents les enquêtes initiales et finales. On note qu’il y a eu une<br />

amélioration significative de la délivrance d’ocytocine dans les centres de santé en fin de<br />

projet puisque celle-ci n’était délivrée dans aucun centre de santé en début de projet et est à<br />

présent fournie dans 79% d’entre eux. De même il y a eu une amélioration de la délivrance de<br />

sédatifs passant de 50% à 74% des formations sanitaires. II n’y a pas eu par contre<br />

d’amélioration significative de l’extraction manuelle du placenta ou de l’accouchement<br />

vaginal assisté. Enfin on a noté que l’hôpital de district est à présent en mesure d’effectuer<br />

des césariennes alors qu’il n’en faisait pas en début de projet faute d’un bloc opératoire<br />

opérationnel.<br />

Toutefois, à la fin du projet et malgré des améliorations notables, l’hôpital de Ouargaye avait<br />

tout de même un nombre élevé de références pour les accouchements compliqués. Sur un<br />

total de 87 cas de complications gérés par cet hôpital au cours des douze derniers mois<br />

précédant la fin de l’enquête de base, 69 ont été référés à l’hôpital régional.<br />

On peut s’interroger sur le fait qu’un grand nombre des évacuations sanitaires venant des<br />

centres de santé périphériques ne sont pas gérées au niveau de l’hôpital du district mais sont<br />

référées ailleurs, alors que dans le cadre de l’ISQ des investissements ont été faits pour<br />

garantir la fonctionnalité du bloc opératoire, maillon fondamental pour assurer les soins<br />

obstétricaux et néonatals d’urgence (SONU), et qu’ existe un appui pour subventionner les<br />

coûts des urgences obstétricales au niveau de cet hôpital (kits d’urgence, prise en charge du<br />

carburant du générateur d’énergie).<br />

Après analyse complémentaire, il semble que la non autorisation de la réalisation des actes<br />

tels que les césariennes et les laparotomies, par les assistants chirurgiens, lorsque le médecin<br />

chef, seul formé en chirurgie essentielle est absent, a eu impact négatif sur la qualité et la<br />

rapidité de traitement des complications obstétricales. Quand on connaît les nombreuses<br />

sollicitations et occupations hors du district de ce dernier, on perçoit la grande nécessité de<br />

rendre en permanence disponible un deuxième médecin formé en chirurgie essentielle pour<br />

suppléer à une quelconque absence. Cela s’est bien illustré quand le deuxième médecin<br />

(adjoint du médecin chef) a été formé en chirurgie essentielle et a travaillé de fin 2004 à fin<br />

2005 avant de quitter le district pour un stage de spécialisation. Pendant cette période où ce<br />

deuxième « chirurgien » était plus permanent au niveau du bloc opératoire du district de<br />

Ouargaye, le nombre d’interventions obstétricales a été doublé passant d’une douzaine par an<br />

à près de 25 interventions.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

36


Tableau 20. Proportion de formations sanitaires délivrant des services de soins<br />

d’accouchements compliqués à Ouargaye (les trois mois précédent l’enquête)<br />

Pourcentage<br />

Enquête initiale<br />

Enquête finale<br />

Centres<br />

Centres de<br />

Hôpital de santé Total Hôpital santé Total<br />

N=1 N=19 N=20 N=1 N=19 N=20<br />

Délivrance d’antibiotiques 100 100 100 100 100 100<br />

Ocytocine 100 0 5.3 100 79 80<br />

Sédatifs 0 50 47 100 74 75<br />

Retirer manuellement le placenta 100 61 63 100 63 65<br />

Evacuation des produits de<br />

conception restant dans l’utérus ND ND ND 100 74 75<br />

Accouchement vaginal assisté 0 0 0 ND 16 ND<br />

Césarienne 0 NA 7 0 100 NA NA<br />

Transfusion sanguine 0 NA 0 100 NA NA<br />

Utilisation des services pour les accouchements compliqués<br />

Pour chaque naissance ou mort naissance survenue au cours des deux années précédant<br />

l’enquête, il a été demandé aux femmes interrogées lors de l’enquête auprès des ménages, si<br />

elles avaient connu des complications liées au travail ou à l’accouchement : saignements<br />

excessifs, convulsions non causées par la fièvre (cohérentes par rapport à l’éclampsie) et<br />

contractions durant plus de 12 heures (travail prolongé). Dix-sept pourcent de femmes de<br />

Ouargaye et 14% de celles de Diapaga ont signalé qu’elles avaient subi une ou plusieurs de<br />

ces complications. Depuis l’enquête de base, le nombre de femmes ayant déclaré une<br />

complication a légèrement baissé à Ouargaye et il a diminué de 10 points à Diapaga.<br />

Il est intéressant de noter que les femmes ayant rapporté avoir connu des complications ont<br />

plus tendance à se rendre dans les formations sanitaires pour accoucher (65%) que l’ensemble<br />

des femmes (57%).<br />

7 Non applicable (NA) car les centres de santé ne sont pas habilités à réaliser des césariennes ou des transfusions sanguines.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

37


Tableau 21. Lieu où les femmes ayant rapporté avoir eu des complications ont accouché<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Pourcentage<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Nombre de femmes qui ont eu des complications… N=186 N=257 N=276 N=287<br />

Pourcentage de femmes ayant rapporté avoir eu des<br />

complications par rapport au nombre total de femmes<br />

ayant accouche 17% 17% 24% 14%<br />

Parmi celles qui ont rapporte<br />

des complications, ou a lieu<br />

l’accouchement<br />

Lieu d’accouchement pour<br />

l’ensemble des femmes<br />

Comparaison significative p


Les interventions ISQ pour améliorer la qualité et la disponibilité des soins du post-partum<br />

ont principalement porté sur la nécessaire prise de conscience par les prestataires de soins de<br />

l’importance de délivrer des soins du post-partum à la jeune mère, par opposition à la visite<br />

post-natale qui intervenait vers le 42 e jour après l’accouchement qui était essentiellement<br />

focalisée sur le bébé, notamment sa vaccination, et au cours de laquelle l’examen de la<br />

femme était totalement négligé.<br />

Pour cela, la formation en soins obstétricaux essentiels théorique et pratique a été l’occasion<br />

de mieux préparer les prestataires à l’examen des femmes en post-partum et à la gestion des<br />

problèmes de santé rencontrés dans cette période où des complications telles que les<br />

hémorragies et les infections sont causes d’une forte mortalité maternelle. L’approche « règle<br />

des trois six » (consistant à assurer une consultation dans les 6 e e premières heures après<br />

l’accouchement, à examiner la femme au 6 e jour et au cours de la 6 e semaine après<br />

l’accouchement) a été inculquée aux prestataires pour que le suivi de la femme et de son bébé<br />

dans la période du post-partum aussi bien immédiat que de suivi, soit le plus adapté possible.<br />

Les principaux thèmes abordés lors des formations sur les soins du post-partum ont concerné:<br />

l’examen physique et les soins de base de la mère et du bébé; l’allaitement maternel exclusif;<br />

la planification familiale; les signes de danger chez la mère et le bébé; la vaccination du bébé;<br />

ainsi que l’hygiène et alimentation de la mère et du nouveau-né.<br />

Suite à la formation en soins obstétricaux essentiels, un modèle de registre rempli à la main a<br />

été mis la disposition des prestataires. C’est cet outil qui a été utilisé pour enregistrer les<br />

données sur les soins du post-partum au niveau des sites ISQ.<br />

Afin d’évaluer la couverture, le contenu et la qualité des soins post-partum, les entretiens ont<br />

été conduits auprès de prestataires de santé (infirmières, accoucheuses auxiliaires et agents<br />

itinérants de santé) à tous les échelons du système de santé dans les deux districts. En outre,<br />

des entretiens de sortie ont été menés auprès des clientes post-partum dans les centres de<br />

santé (N=37), et les hôpitaux (N=2) pour recueillir des informations sur l’acceptabilité et la<br />

qualité des services de même que sur les caractéristiques des utilisatrices.<br />

L’enquête auprès des ménages a permis de collecter des informations auprès de femmes<br />

bénéficiant elles-mêmes de soins post-partum et sur leurs accouchements ayant eu lieu au<br />

cours des deux années précédant l’enquête. Des questions ont été posées sur le prestataire et<br />

le lieu des soins post-partum, leur planification et contenu, et le mode de transport vers les<br />

formations sanitaires. Des informations ont également été recueillies sur les complications<br />

post-partum. Les époux des clientes ont été interrogés sur une partie de ces questions posées<br />

à leurs femmes.<br />

Capacité à délivrer des soins du post-partum<br />

La prestation de soins maternels post-partum requiert seulement des équipements et<br />

fournitures de base – par exemple des espaces privés pour les conseils et examens des clients,<br />

les gants, les spéculums, et quelques produits consommables supplémentaires tels que les<br />

méthodes contraceptives et les supports d’éducation des clients. Il y a une amélioration<br />

notable des équipements utilisés pour les soins du post-partum, notamment en ce qui<br />

concerne les spéculums et les lits d’examens. Il y a également eu une forte augmentation de<br />

la disponibilité des supports IEC sur la planification familiale qui sont à présent disponibles<br />

dans toutes les formations sanitaires du district, ainsi que de la disponibilité des méthodes de<br />

contraception orale ou des préservatifs (Tableau 22).<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

39


Tableau 22. Disponibilité des équipements pour les soins du post-partum<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Pourcentage des formations sanitaires<br />

disposant de…<br />

Enquête<br />

initiale<br />

N=20<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=20<br />

Enquête<br />

initiale<br />

N=19<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=19<br />

Lits d’examens 25 75 58 90<br />

Speculums 20 90 47 90<br />

Gants 90 90 100 100<br />

Contraceptifs oraux 50 75 68 100<br />

Contraceptifs injectables 75 65 53 89<br />

Préservatifs 55 65 42 84<br />

Supports IEC sur les soins pour nouveau-nés 15 40 25 47<br />

Supports IEC sur les soins post-partum ND 45 5 16<br />

Supports IEC sur le planning familial 45 100 63 58<br />

Délivrance des soins du post-partum<br />

A Ouargaye, il y a eu une amélioration immense du nombre de formations fournissant des<br />

soins du post-partum notamment ceux destinés à la mère. En effet, alors que seulement 42%<br />

des centres de santé fournissaient de tels soins, après l’enquête finale, 95% des formations<br />

sanitaires ont fourni ce service. De même, l’hôpital fournit à présent ces soins ainsi que des<br />

conseils sur l’allaitement alors qu’il ne fournissait ni l’un ni l’autre au départ.<br />

Tableau 23. Proportion des formations sanitaires de Ouargaye ayant fournis des soins du<br />

post-partum dans le mois précédent l’enquête<br />

Pourcentage des formations sanitaires<br />

Hôpital<br />

Centres de<br />

santé Total<br />

Enquête initiale N=1 N=19 N=20<br />

Examen du post-partum après 6 semaines (pour la mère) 0 42 40<br />

Examen du post-partum dans les 6 semaines (pour le<br />

nouveau-né) 100 90 90<br />

Conseils, soutien et promotion de l’allaitement 0 74 70<br />

Vaccination du nouveau-né selon les directives nationales<br />

en matière de vaccination 100 90 90<br />

Services de planification familiale 100 90 90<br />

Enquête finale N=1 N=19 N=20<br />

Examen du post-partum après 6 semaines (pour la mère) 100 95 95<br />

Examen du post-partum dans les 6 semaines (pour le<br />

nouveau-né) 100 100 100<br />

Conseils, soutien et promotion de l’allaitement 100 95 95<br />

Vaccination du nouveau-né selon les directives nationales<br />

en matière de vaccination 100 100 100<br />

Services de planification familiale 100 100 100<br />

Il y a une augmentation encourageante concernant le nombre de services dont les femmes ont<br />

bénéficié durant les examens post-partum. Les enquêtes auprès des ménages ont permis<br />

d’interroger des femmes sur les services fournis au cours des examens post-partum. Parmi<br />

les femmes qui ont bénéficié d’un examen post-partum effectué par un professionnel de la<br />

santé, le service le plus communément assuré dans les deux districts a été l’examen<br />

abdominal. Quasiment toutes les femmes, 92-93%, ont bénéficié d’un examen abdominal,<br />

par rapport aux 89-78% de l’enquête de base. Beaucoup plus de femmes ont été interrogées<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

40


sur les pertes vaginales à Ouargaye (66%) qu’à Diapaga (43%). Globalement, les nombres de<br />

services fournis durant la consultation post-partum sont passés de 5.0 à 5.4 à Ouargaye<br />

(p


Tableau 25. Utilisation des soins post-partum<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Pourcentage<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=943 N=1462 N=975 N=1548<br />

Pourcentages de nouveau-nés qui ont reçu un<br />

examen du post-partum dans les six premières<br />

semaines 63 98 50 99<br />

Pourcentages de mères qui ont reçu un examen du<br />

post-partum dans les six premières semaines 40 57 16 22<br />

Prestataire qui a examiné<br />

Docteur 0 0 0 0<br />

Infirmière / sage-femme 67 38 66 32<br />

Accoucheuse auxiliaire 30 59 28 65<br />

Lieu de l’examen<br />

Hôpital 9 11 8 4<br />

Centre de santé 79 88 78 86<br />

E. FACTEURS ASSOCIES À LA RECHERCHE DE SOINS DE MATERNITE<br />

Pour compléter les interventions au niveau des structures sanitaires du district, FCI a réalisé<br />

des efforts intenses pour conduire des activités de communication pour le changement de<br />

comportement et de mobilisation communautaire afin d’encourager l’adoption de<br />

comportements privilégiant le recours aux soins de maternité et de favoriser le soutien<br />

communautaire pour l’utilisation des soins qualifiés. Les interventions communautaires<br />

visaient précisément à:<br />

• Accroître les connaissances des risques liés à la grossesse et à l’accouchement;<br />

• Promouvoir la préparation à l’accouchement et la planification de l’accouchement;<br />

• Renforcer la reconnaissance et les réponses données aux complications obstétricales au<br />

niveau des ménages et des communautés;<br />

• Promouvoir le recours précoce aux soins qualifiés durant la grossesse, l’accouchement et<br />

la période post-partum.<br />

La campagne de communication pour le changement de comportement et les activités de<br />

mobilisation communautaire ciblaient des groupes de participants clefs tels que les personnes<br />

qui ont des rôles importants en tant que décideurs au sein du foyer ou personnes influentes<br />

dans la communautaire, y compris les femmes, les époux, les femmes âgées, les leaders de<br />

communauté, les responsables religieux et d’associations de femmes. Ces activités, conduites<br />

au niveau des villages dans presque chaque communauté comprenaient l’utilisation d’outils<br />

éducatifs sanitaires classiques tels que des brochures ou affiches ainsi que d’autres approches<br />

diverses, tels que le théâtre forum, les chansonniers traditionnels, les discussions et dialogues<br />

communautaires menés notamment par les agents relais communautaires.<br />

Les résultats de l’étude qualitative communautaire ont été exploités pour identifier et mettre<br />

en œuvre ces activités à partir du deuxième trimestre 2004.<br />

Les comportements de recherche de soins maternels pourraient être influencés par des<br />

facteurs du coté de la demande comme des activités du coté de l’offre, tels que l’accès et la<br />

qualité des services. Les méthodes d’évaluation et d’analyse ont mis l’accent sur la mesure si<br />

les répondants ont été exposés à et sont au courant des interventions au niveau des formations<br />

sanitaires et dans les communautés, et à explorer l’association entre exposition à la campagne<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

42


ISQ et l’utilisation des soins d’accouchement. En plus, l’effet d’autres déterminants, comme<br />

éducation, niveau de pauvreté, distance et âge, ont été inclut dans l’analyse pour explorer leur<br />

association avec la recherche de soins maternels, et les facteurs liés à ce comportement.<br />

Exposition à la campagne ISQ de communication pour le changement de comportement<br />

Pour mesurer l’exposition et la sensibilisation par rapport à l’initiative pour les soins<br />

qualifies, l’enquête auprès des ménages a inclus des questions pour déterminer si les<br />

personnes enquêtées avaient entendu parler de FCI, de l’ISQ et de ses efforts pour améliorer<br />

les services de santé maternelle et promouvoir leur utilisation. Des questions leur ont été<br />

posées pour savoir s’ils avaient entendu parler du terme « préparation à l’accouchement », et<br />

s’ils ont entendu parler de changements dans la formation sanitaire la plus proche de chez<br />

eux.<br />

Lors de l’enquête finale, un peu plus de la moitié des femmes de Ouargaye a indiqué avoir<br />

entendu parler de la préparation à l’accouchement – un message clé de la campagne – et était<br />

au courant des changements survenus dans la structure sanitaire la plus proche. La source la<br />

plus courante de ce message était un professionnel de la santé (Tableau 26).<br />

Tableau 26. Exposition à la campagne ISQ<br />

Pourcentage<br />

Ouargaye Diapaga<br />

N=1559 N=1973<br />

Avez-vous entendu parler de la<br />

préparation à l’accouchement? 55 43<br />

Avez-vous entendu parler de FCI? 25 1<br />

Avez-vous entendu parler de<br />

changements dans la structure sanitaire? 54 37<br />

Qui vous a parlé de ce message – un<br />

professionnel de la santé? 38 12<br />

De plus, 55% de l’ensemble des femmes qui ont accouché dans des formations sanitaires à<br />

Ouargaye ont signalé qu’elles avaient elles-mêmes constaté des améliorations dans les<br />

formations sanitaires (voir Tableau 27). Les commentaires des femmes ont fait surtout<br />

ressortir les infrastructures et les compétences des prestataires comme signes notables<br />

d’amélioration, des éléments importants d’intervention du projet ISQ.<br />

Tableau 27. Connaissances des clients concernant les changements d’infrastructures<br />

Pourcentage Ouargaye Diapaga<br />

Avez-vous remarqué des changements dans la structure? 55 38<br />

Pensez-vous que les éléments suivants se sont améliorés<br />

Infrastructure 31 11<br />

Energie solaire/électrique 11 1<br />

Eau 8 1<br />

Equipements 0 0<br />

Médicaments 19 17<br />

Radio 3 1<br />

Ambulance 3 1<br />

Compétences des prestataires 24 13<br />

Attitudes des prestataires 0 0<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

43


Une série d’indices ont été mis en place pour mesurer l’exposition aux interventions de<br />

communication pour le changement de comportements menées tant dans les formations<br />

sanitaires qu’au sein des communautés. Ainsi que décrit dans la partie méthodologie<br />

d’évaluation, des indices séparés ont été créés pour mesurer l’exposition aux messages de<br />

préparation à l’accouchement fournis pendant les consultations sanitaires et les messages<br />

transmis lors des événements communautaires, comme les réunions au sein des villages, la<br />

diffusion de matériels imprimés et les autres media traditionnels (théâtre-forum et chansons<br />

traditionnelles).<br />

Pour chacun de ces indices, les changements survenus entre l’enquête initiale et l’enquête<br />

finale ont été évalués. Ainsi que la montre le tableau 28, des changements significatifs sont<br />

survenus dans les quatre indices, tout particulièrement dans les conseils donnés lors des<br />

consultations prénatales qui passent de 0,96 à 1,72, et dans l’exposition à la campagne de<br />

sensibilisation communautaire qui est passé de 0.98 à 1.69. Des changements moins<br />

dramatiques mais encore significatifs sont survenus dans les domaines de sensibilisation à la<br />

maternité sans risque et discussion et planification pour l’accouchement au sein de la famille.<br />

C’est important de noter que l’indice exposition aux conseils sur la préparation à<br />

l’accouchement pour le district de Diapaga a baissé entre les deux enquêtes, donc les femmes<br />

étaient moins exposées aux conseils en 2006 qu’en 2003.<br />

Tableau 28. Indice moyen d’exposition aux interventions ISQ<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=943 N=1462 N=975 N=1548<br />

Exposition aux conseils sur la<br />

préparation à l’accouchement 0.96 1.72*** 0.9 0.74<br />

Exposition à la campagne de<br />

sensibilisation communautaire 0.98 1.74*** 1.37 1.61***<br />

Sensibilisation à la maternité<br />

sans risques 1.78 2.2** 2.3 2.5**<br />

Discussion et planification 0.4 1.56*** 0.9 1.5***<br />

Comparaison entre enquête initiale et enquête finale * p


Tableau 29. Exposition aux interventions et naissances dans une formation sanitaire<br />

Pourcentage<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Ouargaye<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Diapaga<br />

Enquête<br />

finale<br />

Pourcentage d’accouchements dans une formation<br />

sanitaire (tous les accouchements) 26 57 29 36<br />

Pourcentage d’accouchements dans une formation sanitaire si:<br />

Indice conseils sur la préparation à l’accouchement<br />

est élevé (indice de 3 ou 4) 41 64 51 52<br />

Indice conseils sur la préparation à l’accouchement<br />

est bas (indice de 1 ou 2) 26 49 21 34<br />

Indice sur l’exposition aux interventions<br />

communautaires est élevé (indice de 3 ou 4) 32 61 44 40<br />

Indice sur l’exposition aux interventions<br />

communautaires est bas (indice de 1 ou 2) 28 50 19 33<br />

Indice élevé de prise de conscience sur la<br />

maternité sans risques (indice de 3 ou 4) 32 60 42 40<br />

Indice bas de prise de conscience sur la maternité<br />

sans risques (indice de 1 ou 2) 31 54 29 33<br />

Indice élevé de planification / discussion (indice de<br />

3 ou 4) 39 64 45 53<br />

Indice bas de planification / discussion (indice de 1<br />

ou 2) 24 47 21 22<br />

Indice élevé d’implication des maris (indice de 3 ou<br />

4) 40 74 51 64<br />

Indice bas d’implication des maris (indice de 1 ou<br />

2) 24 43 18 22<br />

La discussion et la planification du lieu de l’accouchement au sein du ménage est fortement<br />

reliée à la recherche de soins de maternité puisque lors de l’enquête finale 64% des femmes<br />

ayant un indice de 3 ou 4 en matière de discussion/planification ont accouché dans une<br />

formations sanitaire contre seulement 39% des femmes avec des indices bas. Une des<br />

composantes de cet indice – un facteur clef comme les coûts de l’accouchement ont augmenté<br />

durant la mise en œuvre du projet –« avez-vous épargné de l’argent »– a été largement lié à<br />

l’accouchement dans une structure par analyse uni variée.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

45


Graphique 9. Corrélation entre l’indice de planification et les accouchements dans les<br />

formations sanitaires<br />

Pourcentage d'accouchements dans<br />

une formation sanitaire<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

39<br />

24<br />

Enquête<br />

Initiale<br />

Ouargaye<br />

64<br />

47<br />

Enquête<br />

<strong>Final</strong>e<br />

45<br />

Indice de planification eleve<br />

Indice de planification bas<br />

Enquête<br />

Initiale<br />

53<br />

21 22<br />

Diapaga<br />

Enquête<br />

<strong>Final</strong>e<br />

Les facteurs démographiques et socio-économiques associés avec la recherche de soins de<br />

maternité<br />

La relation entre différents facteurs sociodémographiques et la recherche de soins a aussi fait<br />

l’objet d’une recherche afin d’identifier les variables clés afin qu’elles puissent être analysées<br />

en régressions multi variées avec les autres indices d’expositions aux interventions ISQ.<br />

L’âge, le statut éducatif, la distance par rapport à la formation sanitaire et la richesse ont tous<br />

un lien significatif avec la recherche de soins de maternité. Ainsi plus les femmes sont jeunes,<br />

plus elles ont recours aux soins qualifiés. A Ouargaye, 61% des femmes âgées de 15-19 ans<br />

ont accouché avec l’aide d’un assistant qualifié (à Diapaga, cela a été le cas pour 42% d’entre<br />

elles), contre seulement 50% des 30-49 ans. C’est encourageant de noter que le pourcentage<br />

de jeunes femmes à Ouargaye qui accouchent dans les structures a augmenté durant le projet,<br />

car les femmes jeunes courent un risque particulier de complications durant l’accouchement.<br />

A Diapaga, les pourcentages sont restés presque les mêmes pour tous les trois groupes d’âge.<br />

Tableau 30. Liens entre l’utilisation des soins qualifiés et l’âge des clientes<br />

Ouargaye<br />

Diapaga<br />

Pourcentage<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=943 N=1462 N=975 N=1548<br />

15-19 ans 43 61 43 42<br />

20-29 ans 30 58 34 36<br />

30-49 ans 25 50 30 32<br />

De même, bien que les niveaux généraux d’éducation à Ouargaye soient généralement assez<br />

faibles, l’enquête auprès des ménages a montré que les femmes ayant plus d’instruction ont<br />

plus de chances d’accoucher avec une assistance qualifiée. A Ouargaye, 55% des femmes<br />

n’ayant aucune instruction avaient accouché avec l’aide un prestataire qualifié, comparées à<br />

70% des femmes ayant une instruction incomplète (primaire inachevé) et 65% de celles qui<br />

avaient une éducation primaire ou plus.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

46


L’accès à une structure – qu’il soit mesuré par la distance ou la durée du trajet – est fortement<br />

lié à la probabilité d’accoucher avec l’aide d’un agent qualifié. Plus une structure est<br />

accessible et proche (où un agent qualifié est disponible), plus une femme a de chances<br />

d’accoucher avec l’aide d’un médecin, d’une infirmière/sage-femme ou accoucheuse<br />

auxiliaire, mais cela diffère d’un district à l’autre en raison des interventions ISQ. A<br />

Ouargaye, les femmes qui vivent à moins de 15 minutes à pied de la structure la plus proche,<br />

ont deux fois plus de chances (83% contre 43%) d’accoucher avec l’aide d’un agent qualifié<br />

que celles qui vivent à plus de deux heures de la structure.<br />

En prenant en compte cette forte corrélation entre l’accessibilité/distance entre le lieu de<br />

résidence et l’utilisation d’un centre de santé pour accoucher, ainsi que la faible couverture en<br />

infrastructures sanitaires du district (au début du projet, près de 40% de la population de<br />

Ouargaye résidaient à plus de 9 km d’une formation sanitaire), FCI a encouragé les<br />

communautés à construire des cases d’attente dans les centres de santé. Le village de<br />

Bousgou a actuellement sa case qui est fonctionnelle et reçoit des femmes vivant dans des<br />

villages éloignés du poste de santé ou d’accès difficile surtout en période hivernale, pour<br />

séjourner dans la case maternité au cours des derniers jours de la grossesse. Ainsi dès que le<br />

travail commence, le personnel était disponible assurant ainsi une meilleure qualité de la prise<br />

en charge de l’accouchement. D’autres villages tels que Dourtenga et Soudougui ont promis<br />

de construire leur case. Suite à la campagne ISQ, certains villages ont aussi entrepris des<br />

efforts pour rénover les chemins autour de leur village afin d’améliorer l’accès aux véhicules,<br />

comme les ambulances pour l’évacuation des femmes avec des complications obstétricales.<br />

En ce qui concerne le lien entre le niveau de richesse (compris comme les revenus mais aussi<br />

les biens dont disposent le ménage) et le nombre d’accouchements dans une formation<br />

sanitaire (graphique 10) l’enquête de base avait montré que, dans les deux districts, les<br />

femmes les plus pauvres étaient celles qui utilisaient le moins les services de maternité ;<br />

seulement 13% des femmes faisant partie du groupe le plus pauvre à Ouargaye avaient<br />

accouché avec l’aide d’un assistant qualifié, contre 40% des femmes les « plus riches ». A<br />

l’issue du projet, la situation a favorablement évolué à Ouargaye et l’accès aux soins<br />

d’accouchement est devenu plus équitable pour toutes les femmes, rendant ainsi à peu près<br />

égal l’accès aux services entre les différents groupes socio-économiques, avec 55% des<br />

femmes du groupe le plus pauvre qui accouchent dans une structure et 60% des femmes du<br />

groupe le plus riche. Ce changement a été significatif (p


Les offres de récompenses par les autres villageois aux femmes qui accoucheraient dans les<br />

formations sanitaires etc. Dans la perspective d’encourager le maximum de femmes enceintes<br />

dans certains villages à fréquenter les centres de santé pour les soins maternels, les<br />

participants aux ateliers communautaires ont décidé de mettre en place ce système de<br />

motivation des femmes, qui consisterait à récompenser toutes les femmes qui feraient les 4<br />

CPN et accoucheraient dans un centre de santé. Les villageois mettraient en place une caisse<br />

qu’ils alimenteraient par des cotisations.<br />

Graphique 10. Accouchement dans les formations sanitaires selon le niveau de richesse des<br />

ménages<br />

Pourcentage d'accouchement<br />

dans les formations sanitaires<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

0 1 2 3 4<br />

Index de richesse<br />

Ouargaye Début<br />

Ouargaye Fin<br />

Diapaga Début<br />

Diapaga Fin<br />

Les processus familiaux de décisions ont également un lien déterminant dans la recherche de<br />

soins de maternité. Pour examiner ces processus, un indice d’implication de l’époux dans le<br />

processus de décision a été créé et s’est appuyé sur les variables suivantes:<br />

• La femme se rappelle avoir eu une discussion avec leur partenaire sur l’endroit où<br />

accoucher;<br />

• La femme a rapporté que son époux avait pris la décision sur le lien où accoucher;<br />

• Le mari a rapporté avoir discuté avec sa femme où elle doit accoucher;<br />

• Le mari a rapporté avoir discuté avec sa femme comment payer les frais d’accouchement.<br />

L’implication de l’époux dans la prise de décision a été le facteur le plus important lié à<br />

l’accouchement dans une structure sanitaire (Graphique 11). Plus l’époux est impliqué dans<br />

la prise de décision, plus la femme a de chances d’accoucher dans une structure. Le niveau<br />

de l’indice d’implication de l’époux est passé de 1.0 lors de l’enquête de base à 1.4 (p


Graphique 11. Accouchements ayant lieu dans des formations sanitaires selon le score de<br />

l’indice d’implication des époux<br />

Pourcentage a accoucher dans une formation<br />

sanitaire<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

40<br />

25<br />

Enquête<br />

Initiale<br />

73<br />

Ouaragaye<br />

41<br />

Enquête<br />

<strong>Final</strong>e<br />

Indice eleve d'implication des epoux<br />

Indice bas d'implication des epoux<br />

31<br />

17<br />

Enquête<br />

Initiale<br />

Diapaga<br />

44<br />

21<br />

Enquête<br />

Initiale<br />

En plus de l’implication des hommes, l’autonomie des femmes est aussi associée avec la<br />

recherche des soins d’accouchement (Graphique 12). L’indice de l’autonomie des femmes<br />

avait les variables suivantes : si la femme avait suivi une éducation, si elle travaillait en<br />

dehors de la maison, si elle est membre d’un groupe, et si elle a rapporté qu’elle avait pris la<br />

décision sur le lieu où accoucher. Selon cet indice, plus la femme est autonome, plus elle<br />

accouche dans une formation sanitaire. Dans le district de Ouargaye en 2006, 68% des<br />

femmes avec un indice d’autonomie de 3 accouchent dans une formation sanitaire contre<br />

55% avec un indice de 1 (p=.001). En 2003 à Diapaga, l’enquête de base avait trouvé la<br />

relation inverse. Ceci a évolué lors de l’enquête finale, où 49% des femmes les plus<br />

autonomes (avec un indice de 3) accouchent dans les formations sanitaires, contre 38% avec<br />

celles avec un indice de 1.<br />

Graphique 12. Accouchement dans une formation sanitaire en fonction de l’indice<br />

d’autonomie des femmes<br />

Percentage d'accouchements<br />

dans les formations sanitaires<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

1 2 3<br />

Indice d'autonomie des femmes<br />

Ouaragaye Début<br />

Ouaragaye Fin<br />

Diapaga Début<br />

Diapaga Fin<br />

Après avoir étudié ces indices dans le cadre d’une analyse uni variée et après avoir examiné<br />

leur importance, ils ont été inclus dans une analyse multi variée (Tableau 30). Bien qu’une<br />

connaissance accrue de la maternité sans risques soit liée à l’augmentation des<br />

accouchements dans une structure, cet indice n’a pas été significatif en régression multiple,<br />

ce qui indique qu’il y avait une interaction avec d’autres variables. De même, l’indice<br />

d’exposition à la campagne de communication pour le changement de comportement n’a pas<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

49


été significatif en régression multiple. Par contre, l’indice d’implication des époux dans la<br />

prise de décision sur l’endroit d’accouchement a été très significatif en régression multiple ce<br />

qui montre qu’il n’était pas en interaction significative avec d’autres variables telles que la<br />

distance des formations sanitaires. L’indice de discussion et de planification a également été<br />

significatif.<br />

En ce qui concerne les facteurs sociodémographiques, on note que plusieurs variables qui<br />

étaient associées d’une manière significative avec la recherche des soins d’accouchement au<br />

début du projet, n’étaient plus associées de manière significative à la fin du projet, comme<br />

âge, éducation et niveau de richesse. Cela signifie que les interventions du projet ont éliminé<br />

des barrières à l’accès aux soins pour certains groupes, notamment pour les femmes pauvres.<br />

Tableau 31. Liens entre les variables et les accouchements dans une formation sanitaire<br />

(analyse multi variée)<br />

Probabilité des variables<br />

liées aux accouchements<br />

ayant lieu dans des<br />

formations sanitaires<br />

Ouargaye<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Diapaga<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Enquête<br />

finale<br />

Age 0.9** 0.95 0.92** 1<br />

Distance>5km 0.8*** 0.8*** 0.89*** 0.77***<br />

Education 1.1** 1.05 1.12*** 1.<strong>08</strong>**<br />

Indice de connaissances de<br />

la maternité sans risques 1 1.1 1 0.96<br />

Counseling sur la<br />

préparation à<br />

l’accouchement 1.1** 1.1** 1.<strong>08</strong>** 1.07**<br />

Exposition à la campagne<br />

communautaire sur la<br />

préparation accouchement 1 1 1 0.96<br />

Indice des époux 1.14*** 1.3*** 1.49*** 1.56***<br />

Indice de richesse 1.1** 1 1.07* 1.06*<br />

Indice d’autonomie des<br />

femmes ND 1.02 ND 1.06<br />

Portée*p


IV.<br />

DISCUSSION<br />

Les soins qualifiés sont prodigués tout au long d’une continuité de services, de soins<br />

maternels et néonatals dont les soins durant toute la grossesse, l’accouchement, et la période<br />

immédiate du post-partum. Ils recoupent, tant les soins routiniers, que les soins lors des<br />

complications d’urgence lors de ces mêmes périodes. Les déterminants de la qualité et de la<br />

disponibilité des soins qualifiés sont divers: allant de l’équipement et des fournitures, à la<br />

connaissance et aux compétences des prestataires de soins se rapportant à cette même<br />

continuité, ainsi qu’à l’infrastructure générale du système de santé.<br />

Au vu de la nature polyvalente des déterminants des soins qualifiés de maternité, l’analyse de<br />

l’Initiative pour les Soins Qualifiés dans les districts de Ouargaye au Burkina Faso, s’est axée<br />

sur les quatre éléments fondamentaux de la continuité des services de santé maternels qui<br />

incluent des soins qualifiés – soins prénatals, soins à l’accouchement, soins pour les<br />

complications obstétricales et soins du post-partum – ainsi que la mesure dans laquelle les<br />

interventions au niveau de l’établissement de santé et de la communauté sont liées à<br />

l’utilisation des soins qualifiés durant la grossesse, l’accouchement et la période du postpartum.<br />

Les paragraphes suivants discutent des principaux résultats et de l’interprétation de<br />

ces résultats dans chacun de ces domaines.<br />

Soins prénatals<br />

L’évaluation a constaté une amélioration dans la qualité des consultations prénatales (CPN),<br />

telle que mesurée par la disponibilité de l’équipement, la connaissance et les compétences des<br />

prestataires de soins. Cette amélioration s’est accompagnée d’une fréquentation accrue des<br />

CPN dans le district de Ouargaye, où la plupart des femmes à l’heure actuelle, se rendent aux<br />

consultations prénatales. Les femmes de ce district se rendent à leur première consultation à<br />

un moment plus précoce de leur grossesse et, par ailleurs, la moitié des femmes se rendent à<br />

quatre consultations ou plus. De même, ces femmes ont bénéficié d’un nombre élevé de<br />

services lors de chaque consultation prénatale, nombre qui s’est encore accru entre le moment<br />

initial et final, ce qui est une bonne indication d’une meilleure qualité des soins. Il est<br />

important de noter que si des possibilités ont été ratées d’apporter des conseils sur les<br />

préparatifs à la naissance lors de l’enquête initiale, la situation s’est nettement améliorée lors<br />

de l’enquête finale, puisque 86% des femmes dans le district de Ouargaye avaient reçu des<br />

conseils sur l’endroit indiqué pour accoucher. C’est un facteur capital, car l’analyse a montré<br />

que les conseils sur les préparatifs à la naissance lors des consultations prénatales étaient<br />

nettement corrélés à la consultation de services de soins qualifiés. Par contre, on a constaté<br />

seulement des améliorations au niveau des équipements pour les soins prénatals dans le<br />

district de comparaison de Diapaga, mais pas dans les autres éléments de la qualité et de<br />

l’utilisation des consultations prénatales.<br />

Soins lors d’un accouchement normal<br />

En ce qui concerne l’accouchement normal, l’évaluation a constaté que les améliorations<br />

dans la qualité des soins lors d’un accouchement normal s’accompagnaient d’une utilisation<br />

accrue de soins qualifiés. L’enquête auprès des formations sanitaires constate en effet une<br />

plus grande disponibilité des équipements et une amélioration dans les connaissances et les<br />

compétences du personnel soignant, alors que l’enquête auprès des ménages constate un<br />

accroissement impressionnant et significatif de l’utilisation de services de soins qualifiés<br />

puisqu’ils passent de 25% à 56%. On a constaté des améliorations impressionnantes dans le<br />

district de comparaison de Diapaga dans le domaine de l’infrastructure et de l’équipement<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

51


pour l’accouchement normal. Ces améliorations dans la qualité des soins, grâce à la forte<br />

mobilisation de l’équipe de gestion du district, n’ont pas été traduites par un accroissement<br />

significatif de l’utilisation de services de soins qualifiés puisque leur taux d’utilisation passe<br />

de 32% à 36%.<br />

Afin de pouvoir comparer ces taux d’utilisation de soins qualifiés à ceux d’autres pays, il est<br />

important de souligner que le Gouvernement du Burkina Faso classe les accoucheuses<br />

auxiliaires (AA) dans le groupe des prestataires qualifiés, même si ces dernières ne sont pas<br />

jugées comme personnel qualifié au regard de la définition de l’OMS. Dans la formation de<br />

base qu’elles suivent, les AA ne sont pas formées pour exécuter la gamme complète des<br />

techniques essentielles et les gestes qui sauvent dont devrait être doté un prestataire qualifié.<br />

Lors de l’ISQ, le projet a apporté une formation aux AA portant sur toutes les techniques<br />

essentielles, sauf sur l’utilisation de la ventouse pour l’accouchement assisté et l’AMIU pour<br />

les complications liées à l’avortement, puisque ces techniques ne sont pas autorisées au<br />

Burkina Faso au niveau du CSPS et que les CSPS sont les niveaux de santé où exercent en<br />

majorité les AA.. L’ISQ a utilisé la définition du prestataire qualifié tel que donné par le<br />

Gouvernement du Burkina Faso dans le cadre du projet et pour l’évaluation, puisque l’ISQ<br />

cherchait à soutenir l’adoption de stratégies qui aideront à étendre à plus grande échelle<br />

l’utilisation des soins qualifiés au Burkina Faso. En effet, il n’existe que très peu de sages<br />

femmes entièrement formées dans le pays – dans le district de Ouargaye, on en trouve que<br />

deux dans l’hôpital de district – et, par conséquent, les soins qualifiés ne seront une stratégie<br />

viable que si l’on utilise les AA.<br />

Soins lors d’accouchements compliqués<br />

Les résultats de l’évaluation étaient plus mitigés en ce qui concerne les accouchements avec<br />

complications. Si d’une part l’enquête constate une amélioration dans la disponibilité de<br />

l’équipement au niveau des centres de santé, elle n’a guère constaté d’amélioration dans les<br />

connaissances et les compétences des prestataires de soins. Plusieurs explications peuvent<br />

être avancées à cet égard. Premièrement, les résultats pourraient être dus partiellement aux<br />

outils de mesure puisque ces derniers comprennent des exercices de rappel et que les<br />

prestataires risquent de ne pas toujours se rappeler toutes les étapes de techniques complexes<br />

qu’ils n’exécutent pas très souvent. Deuxièmement, les prestataires dans les dispensaires<br />

ruraux ne prennent pas souvent en charge les complications et bien qu’ils aient reçu à présent<br />

une formation en ce domaine, ils ont probablement besoin de s’exercer davantage à utiliser<br />

ces techniques. Enfin, il faut noter la mobilité du personnel lors du projet puisqu’à la fin, 30%<br />

du personnel soignant avait quitté le district et cela pourrait expliquer certains résultats de<br />

l’enquête finale.<br />

Il faut souligner qu’au moment de l’enquête finale, l’hôpital du district de Ouargaye ne<br />

fonctionnait toujours pas de manière optimale : alors même qu’il existait du matériel et du<br />

personnel formé pour prendre en charge les accouchements avec complications, l’hôpital<br />

continuait à transférer la plupart des complications vers l’hôpital régional qui se trouve à une<br />

heure en voiture. Ce retard inutile a pu entraîner l’aggravation de certaines complications et<br />

pu les rendre fatales dans certains cas. Alors même que l’ISQ a essayé d’influencer la gestion<br />

de l’hôpital de district, il existe toutefois des facteurs qui n’entrent pas dans la portée de ce<br />

type de projet. Pendant une période de temps lors l’ISQ, il y avait deux médecins à l’hôpital<br />

de district et le taux de transferts obstétricaux était alors nettement plus faible.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

52


Soins du post-partum<br />

En ce qui concerne les soins du post-partum, l’évaluation a constaté que la qualité des soins<br />

s’était améliorée grâce à un meilleur équipement et au renforcement des connaissances et des<br />

compétences des prestataires de soins. Les femmes du district de Ouargaye bénéficiaient<br />

d’une gamme plus étendue de services lorsqu’elles se rendaient à une consultation du postpartum<br />

que les femmes du district de comparaison. Quant aux soins prénatals et soins lors<br />

d’un accouchement normal, nous constatons que cette amélioration dans la qualité des soins<br />

s’accompagne d’une fréquentation accrue puisque l’utilisation des services du post-partum a<br />

nettement augmenté passant à 57%, bien plus élevée qu’à Diapaga (22%), alors que<br />

parallèlement un nombre moindre de femmes ont consulté des accoucheuses traditionnelles<br />

après l’accouchement.<br />

Facteurs associés à la recherche de soins de maternité<br />

Certes, il est important d’améliorer la qualité et la disponibilité des soins de maternité et de<br />

vérifier qu’ils sont accessibles aux femmes, mais l’on constate par ailleurs, que d’autres<br />

facteurs non directement liés au système de santé, jouent également un rôle dans le<br />

changement des comportements de recherche de soins, notamment les préparatifs et<br />

discussions au sein de la famille. En effet, il est très important que la femme et d’autres<br />

membres de la famille discutent au préalable de l’endroit de l’accouchement, de la manière<br />

dont ils s’y prendront pour payer les soins et décident ensemble de mettre de côté l’argent<br />

nécessaire. Une analyse à multiples variables constate une étroite corrélation entre ce facteur<br />

et l’utilisation des services de santé pour l’accouchement. Les conseils portant sur les<br />

préparatifs à la naissance lors des consultations prénatales semblent également être associés<br />

de près à l’obtention de soins qualifiés. Par contre, la corrélation est plus faible en ce qui<br />

concerne la connaissance des complications de l’accouchement et l’exposition à des<br />

campagnes communautaires de changement de comportement.<br />

Il est très encourageant de noter qu’à la fin de l’ISQ, les soins lors de l’accouchement étaient<br />

presque utilisés à un même niveau parmi les groupes socioéconomiques, alors qu’au départ<br />

de l’intervention, les femmes pauvres étaient celles qui utilisaient le moins les soins qualifiés<br />

(accroissement de 13% à 55%). C’est un résultat important, car dans la plupart des pays, les<br />

taux de soins qualifiés sont les plus faibles parmi les quintiles les plus pauvres de la<br />

population, alors qu’au sein des ces mêmes groupes les taux de mortalité maternelle sont les<br />

plus élevés. Ces résultats confirment à présent l’hypothèse sous-jacente de l’ISQ, à savoir<br />

qu’en décentralisant les soins, on peut les rendre disponibles et accessibles pour toutes les<br />

femmes.<br />

L’enquête auprès des ménages a également mis en lumière certains autres facteurs<br />

déterminants l’utilisation des soins qualifiés, facteurs qui ne peuvent pas vraiment être<br />

influencés par les interventions du projet, comme âge, niveau d’éducation et la distance pour<br />

se rendre à l’établissement de santé. Du point de vue distance, les femmes qui vivent à 15<br />

minutes de marche de l’établissement de santé ont un taux de fréquentation des consultations<br />

deux fois plus élevé que celles qui vivent à deux heures de distance d’un établissement de<br />

santé. Etant donné qu’environ 40% de la population vit à plus de 9 km d’un établissement de<br />

santé, il est évident que la distance est un véritable obstacle, ce qui pourrait ralentir les<br />

accroissements futurs dans le taux d’utilisation des soins qualifiés. Le projet a encouragé les<br />

communautés à construire des maisons d’attente de maternité près des formations sanitaires<br />

pour que les femmes qui viennent de villages reculés puissent attendre dans ces maisons<br />

jusqu’au moment prévu de l’accouchement. La préparation à la naissance—un message clef<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

53


du projet ISQ--est d’une importance capitale car ainsi les femmes et leur famille pourront<br />

prévoir l’endroit où elles veulent accoucher, voir comment elles peuvent arriver à<br />

l’établissement et mettre de côté l’argent pour les transports lorsque commence le travail.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

54


V. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS<br />

En 2000, <strong>Family</strong> <strong>Care</strong> International (FCI) et le Ministère de la santé du Burkina Faso<br />

(MS/BS) ont démarré l’Initiative des soins qualifiés (ISQ) dans le district de Ouargaye pour<br />

améliorer la disponibilité et la qualité des soins de maternité et pour promouvoir une plus<br />

grande utilisation des services de maternité. ISQ offrait une occasion unique de mettre à<br />

l’essai diverses composantes du programme pour améliorer les soins de santé maternels dans<br />

les contextes à faibles ressources. Des interventions ont été exécutées dans le cadre de ce<br />

projet pour renforcer la qualité des soins – côté de l’offre – ainsi que pour augmenter la<br />

fréquentation des services – côté de la demande – en donnant la priorité aux établissements<br />

de santé au niveau périphérique. A présent, les résultats de l’évaluation nous permettent<br />

d’examiner d’un œil critique les interventions et de soupeser l’apport relatif des diverses<br />

composantes, y compris celles du côté offre et demande, sur l’obtention de soins qualifiés.<br />

Au vu des ressources dont dispose le MS/<strong>BF</strong> – et vu que les Ministères de la santé d’autres<br />

pays pourront souhaiter de mettre en œuvre des interventions analogues – il est important<br />

d’évaluer quelles sont les interventions les plus efficaces lorsqu’on envisage d’étendre à plus<br />

grande échelle les soins qualifiés.<br />

Il est important de noter que, lors d’une intervention complexe comme ISQ, il est difficile de<br />

faire la part des choses pour juger de l’impact des diverses interventions prises<br />

individuellement. Le paquet des interventions sera surtout efficace si il est déployé dans son<br />

intégralité, tel que cela fut le cas dans le district d’Ouargaye. Certes, toutes les interventions<br />

ne sont pas aussi efficaces les unes que les autres, pourtant, ISQ a cherché à améliorer les<br />

interventions les moins efficaces. Il est aussi important de souligner que la conception de<br />

l’évaluation ne visait pas à juger de l’effet des interventions prises individuellement mais<br />

l’enquête auprès des établissements cherchait davantage à voir si « l’ensemble » ou le paquet<br />

des interventions en milieu clinique avait un impact mesurable sur la capacité des<br />

établissements de santé, de fournir des soins de maternité de qualité. Parallèlement, l’enquête<br />

auprès des ménages était conçue pour évaluer si les interventions polyvalentes de changement<br />

comportemental du projet avaient un impact significatif sur l’utilisation des services de soins<br />

qualifiés. Telle que décrite dans les diverses sections de ce rapport, l’analyse des deux<br />

enquêtes était reliée pour évaluer si la qualité des soins avait également influencé la<br />

fréquentation de ces services. Tel que noté ci-dessus, on a jugé important d’inclure des<br />

conclusions, non seulement sur l’efficacité des interventions du côté offre et demande, mais<br />

également sur les interventions dans ces enveloppes, puis d’utiliser ces conclusions pour faire<br />

les recommandations, sachant combien il est important d’apporter des directives sur<br />

l’efficacité relatives des interventions.<br />

L’ISQ a obtenu des améliorations importantes dans la capacité de prestations de soins<br />

prénatals de qualité, soins lors de l’accouchement normal et soins du post-partum. Les<br />

améliorations les plus impressionnantes ont été notées dans les centres de santé qui sont<br />

chargés de la majorité des accouchements et qui étaient au centre même de l’intervention.<br />

Remarquables étaient notamment les améliorations dans la capacité des fonctions<br />

diagnostique et préventive lors des soins prénatals au même titre que la capacité à suivre le<br />

travail en utilisant un partogramme et à faire une prise en charge active du troisième stade du<br />

travail : autant d’interventions qui permettent de détecter rapidement ou de prévenir les<br />

complications qui peuvent se présenter lors de la grossesse et de l’accouchement. Enfin, on<br />

note des améliorations importantes dans les conseils prénatals qui permettent d’apporter aux<br />

femmes et à leur famille l’information capitale les aidant à se préparer à un accouchement<br />

sans risque.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

55


Si la plupart des interventions en vue d’améliorer la qualité des soins étaient réussies, on note<br />

pourtant qu’elles l’ont moins été dans le domaine des accouchements avec complications<br />

puisque l’enquête finale n’indique qu’une petite augmentation dans les connaissances et<br />

compétences des prestataires et que l’hôpital de district continue à envoyer un grand nombre<br />

de cas de complications obstétricales vers l’hôpital régional en dépit de la disponibilité sur<br />

place de l’équipement et du personnel formé.<br />

En ce qui concerne l’obtention de soins qualifiés, le projet a obtenu un impact très significatif<br />

sur l’utilisation des soins qualifiés tout au long de la continuité des soins—CPN,<br />

accouchement et post-partum—alors que ces mêmes changements n’existent pas dans le<br />

district de comparaison. En effet, l’utilisation accrue de soins qualifiés semble liée tant à la<br />

meilleure qualité des services dans les établissements de santé qu’au changement social et<br />

comportemental individuel sous l’influence des activités de changement de comportement<br />

mises en œuvre par l’ISQ aux niveaux des établissements de santé et des communautés.<br />

Toutes les interventions visaient à induire un changement comportemental pour encourager<br />

les gens à rechercher l’obtention des soins qualifiés, en créant pour cela un environnement<br />

favorable poussant au changement de comportement. Il est surprenant de noter que<br />

l’évaluation constate qu’approximativement, le même nombre de personnes dans les deux<br />

districts, Ouargaye et Diapaga, avaient entendu parler du concept des préparatifs à la<br />

naissance, alors même que seul le district de Ouargaye avait bénéficié d’interventions<br />

spécifiques sur le sujet. Toutefois, il faut préciser, en se basant sur d’autres parties de<br />

l’évaluation que, dans le district de Ouargaye, ce concept prenait toute sa valeur et avait été<br />

traduit dans les faits concrets—c'est-à-dire par une augmentation concrète de l’utilisation des<br />

soins d’accouchement. On note aussi une étroite corrélation entre les conseils portant sur les<br />

préparatifs à la naissance dans le cadre des consultations prénatales et la recherche de soins<br />

qualifiés. Alors même que le théâtre et les agents communautaires ont servi de canaux<br />

importants pour apporter ce message, la corrélation n’apparaît pas en tant que telle dans<br />

l’évaluation. Un résultat très positif est avancé comme effet de la campagne de CCC : les<br />

femmes qui étaient exposées davantage à la campagne étaient également plus susceptibles de<br />

se rendre aux consultations prénatales, aux services du post-partum et de rechercher des soins<br />

qualifiés en cas de complications.<br />

L’expérience et les résultats de l’ISQ mettent en avant un certain nombre d’aspects et de<br />

thèmes qui serviront à renforcer les interventions futures visant à augmenter les taux<br />

d’utilisation des soins qualifiés à l’accouchement tant dans le district de Ouargaye que sur<br />

l’ensemble du Burkina Faso. Les recommandations clés sont les suivantes :<br />

• Renforcer l’offre et la qualité des structures de santé en particulier celles de santé<br />

maternelle au niveau périphérique. Ce sont les centres de santé périphériques qui sont<br />

les plus accessibles, notamment pour les pauvres des zones rurales. La très grande<br />

majorité des activités menées au niveau de ces centres de santé périphériques impliquent<br />

davantage les services de santé de la reproduction en général et ceux de santé maternelle<br />

et infantile en particulier. Ce sont également dans ces structures que les coûts, aussi bien<br />

pour les femmes que pour le système de santé, sont les plus faibles. Et pourtant,<br />

traditionnellement, ce sont ces structures qui reçoivent le moins d’investissement et de<br />

soutien et un grand nombre, voire l’intégralité d’entre elles font face à un environnement<br />

marqué par une infrastructure physique délabrée, une pénurie de personnel, un grave<br />

manque d’équipement obstétrical et une capacité limitée pour orienter les patients vers<br />

des services à un niveau supérieur. Ce sont pourtant ces sites qui prennent en charge la<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

56


majorité des accouchements. C’est donc avec urgence qu’il faut mettre en place un<br />

équipement optimum qui permet de mener à bien le paquet d’activités répondant aux<br />

besoins et attentes des populations, combler ces lacunes en matière de qualité des<br />

infrastructures et de personnel qu’il faut rendre disponible en quantité et dont les<br />

compétences seront renforcées. Cet environnement favorable qu’on créera ainsi sera une<br />

source de motivation pour le personnel qui cherchera à être toujours performant et c’est<br />

ainsi qu’on arrivera à améliorer nettement la disponibilité et la prestation de soins<br />

maternels qualifiés avant, pendant et après l’accouchement.<br />

• Oeuvrer à rendre les hôpitaux de district fonctionnels en permanence notamment les<br />

blocs opératoires. L’expérience du projet ISQ a montré que le renforcement de l’offre et<br />

de la demande au niveau des structures sanitaires de premier échelon s’accompagne d’une<br />

utilisation plus accrue des services de l’hôpital de district particulièrement le bloc<br />

opératoire qui est amené à gérer de plus en plus de cas d’urgences et de complications<br />

obstétricales. Aussi pour assurer une prise en charge locale de haute qualité de ces<br />

complications et autres urgences obstétricales et néonatales qui sont le plus souvent<br />

causes de la majorité des décès maternels et néonatals, il est fondamental de rendre ces<br />

structures de référence de premier niveau régulièrement fonctionnelle en terme de qualité<br />

des équipements, de disponibilité du personnel requis (au moins deux aides opérateurs,<br />

deux aides anesthésistes et surtout au moins deux médecins formés en chirurgie<br />

essentielle) mais aussi en terme d’organisation et de gestion de ce maillon important du<br />

système de soins de district afin que les interventions qui sauvent les vies puissent se faire<br />

manière continue et que les besoins obstétricaux soient effectivement couverts.<br />

• Renforcer les responsabilités des comités de santé dans la gestion participative des<br />

formations sanitaires. Les formations sanitaires sont gérées conjointement avec les<br />

comités de gestion dont l’efficacité varie grandement. Dans certains endroits où ils<br />

fonctionnent bien, les membres aident activement à mobiliser des fonds pour recruter le<br />

personnel de soutien et procéder à des investissements, réparations de la logistique et des<br />

infrastructures, pour rendre disponible des consommables tels que les partogrammes, les<br />

produits pour la prévention des infections etc. en complément des octrois budgétaires du<br />

ministère de la santé. Toutes ces actions participent grandement au bon fonctionnement<br />

régulier de la structure sanitaire. Ces comités peuvent également jouer un rôle important<br />

d’interface entre la communauté et les centres de santé sur les questions de<br />

communication pour le changement de comportement et notamment aider à améliorer<br />

sensiblement l’utilisation des services. Le projet ISQ a intensément engagé les comités<br />

dans certaines activités de promotion de la qualité des services. Cela s’est traduit par une<br />

amélioration sensible de la qualité des soins. Aussi il s’est avéré incontournable<br />

d’accorder réellement plus de place aux membres des comités en les impliquant<br />

davantage dans les activités de gestion quotidienne des formations sanitaires et celles de<br />

mobilisation de la communauté, Pour qu’ils puissent assurer pleinement ces<br />

responsabilités il faut davantage renforcer leurs compétences à travers des formations et à<br />

et mettre en place des mécanismes qui améliorent leurs relations avec le personnel de<br />

santé.<br />

• Améliorer la formation et l’affectation des prestataires qualifiés. Il existe une pénurie<br />

générale de prestataires qualifiés, avec toutes les conséquences négatives que cela<br />

suppose pour la disponibilité et la qualité des soins de maternité. Si au cours du projet<br />

ISQ on a pu doubler les taux d’accouchements assistés par des prestataires qualifiés dans<br />

le district de Ouargaye, c’est parce que tous les prestataires ont concouru aux soins<br />

obstétricaux y compris ceux qui ne s’occupent pas habituellement des services de<br />

maternité en temps normal. Tout accroissement supplémentaire des soins qualifiés ne sera<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

57


possible qu’en augmentant le nombre de personnel qualifié dans les structures sanitaires<br />

rurales. A cet effet, il faudra sur le plan national renforcer les formations de base aussi<br />

bien théorique que pratique des prestataires qualifiés pour s’assurer que le personnel est<br />

doté des compétences essentielles avant leur emploi sur le terrain. Car la mise en œuvre<br />

du projet a révélé que de manière générale des lacunes existent au niveau des nouveaux<br />

agents en charge des services de maternité. Par ailleurs, les politiques nationales<br />

d’affectation doivent--elles aussi être revues en veillant à encourager et à motiver<br />

davantage le personnel pour qu’il reste plus longtemps dans les centre de santé du milieu<br />

rural. De même qu’il faut revoir les normes au niveau des CSPS en renforçant le<br />

personnel au niveau des services de santé de la reproduction et cela pourra se faire au cas<br />

par cas en commençant par tenir compte surtout du volume des activités de santé<br />

maternelle et infantiles.<br />

• Veiller à ce que les services de santé maternelle offerts quotidiennement et la prise<br />

en charge des complications soient de grande qualité. Certes, des améliorations ont été<br />

notées dans le domaine des soins prénatals recentrés, des soins d’accouchement normal<br />

et des soins du post-partum mais il existe encore des lacunes dans le contenu des<br />

prestations de routine – lacunes qui diminuent les avantages acquis grâce à l’amélioration<br />

d’autres interventions visant à prévenir la mortalité maternelle. L’utilisation du<br />

partogramme par exemple, s’est nettement améliorée dans le district de Ouargaye mais, il<br />

n’est toujours utilisé que dans 60% des accouchements au lieu des 100% souhaités. Cela<br />

signifie que les éventuelles complications pendant l’accouchement risquent de n’être<br />

détectées que trop tard, ce qui peut coûter la vie aux femmes. Les résultats de l’évaluation<br />

montrent qu’il est nécessaire que les prestataires bénéficient de supervisions facilitantes et<br />

que des stratégies de mises à niveau régulières de leurs compétences et connaissances<br />

soient mis en place. Pour cela, il faudrait améliorer les séances pratiques afin qu’ils<br />

puissent appliquer les meilleures pratiques et les gestes qui sauvent la vie notamment<br />

l’utilisation régulière et correcte du partogramme, la gestion active de la troisième période<br />

de l’accouchement etc. Ces pratiques, appliquées quotidiennement et régulièrement<br />

contribueront à prévenir et prendre en charge de manière efficace les complications<br />

obstétricales, et assurer des références/évacuations à temps Il serait utile à cet effet<br />

d’envisager la mise en place d’un système qui permettra au personnel des CSPS de<br />

bénéficier de stages pratiques réguliers au niveau de l’hôpital de district où il serait<br />

davantage exposé aux différents types de complications. Ceci lui permettra d’être mieux<br />

outillé pour gérer ces complications une fois de retour dans leurs postes de travail.<br />

• Considérer les séances de consultations prénatales focalisées/recentrées comme des<br />

moments de grande opportunité pour assurer les counseling ciblés sur les signes de<br />

danger, l’assistance qualifiée à l’accouchement, les soins prénatals précoces mais<br />

plus particulièrement et surtout sur la préparation à la naissance et l’endroit de<br />

l’accouchement. Les femmes qui avaient reçu des conseils sur l’endroit approprié de<br />

l’accouchement et les signes de danger pendant la grossesse étaient plus susceptibles<br />

d’accoucher dans un centre de santé. Etant donné que la majorité des femmes au Burkina<br />

Faso se rendent à au moins une consultation prénatale pendant leur grossesse, il est vital<br />

de s’assurer qu’elles reçoivent les conseils nécessaires sur la préparation à la naissance.<br />

C’est une intervention relativement peu chère en comparaison des campagnes<br />

communautaires de mobilisation et de sensibilisation. Aussi, s’agit-il d’un élément pivot<br />

de toute stratégie de soins qualifiés.<br />

• Renforcer la responsabilité des leaders communautaires et les impliquer davantage<br />

dans les actions de promotion une maternité à moindre risque. On a noté combien il<br />

était important de pouvoir compter sur le soutien et l’engagement des dirigeants<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

58


communautaires pour mettre en œuvre une stratégie visant à décentraliser les soins de<br />

maternité et à augmenter les taux de soins qualifiés lors de l’accouchement dans le district<br />

de Ouargaye. Quand les leaders communautaires (chefs coutumiers, responsables<br />

religieux, dirigeants de mouvements associatifs etc.) se rendent compte de leur rôle<br />

incontournable dans la promotion des action de santé, et nantis des connaissances<br />

nécessaires pour expliquer les facteurs à l’origine de la mortalité maternelle dans leur<br />

communauté, les dirigeants communautaires sont les mieux placés pour aider à changer<br />

dans le sens positif des normes et croyances séculaires qui contribuent à la faible<br />

utilisation d’un prestataire qualifié lors de l’accouchement. En effet, les dirigeants<br />

communautaires sont plus crédibles (que les personnes qui ne sont pas de la communauté)<br />

quand il s’agit de confronter les craintes et préoccupations liées à l’adoption de nouvelles<br />

pratiques comme la préparation à la naissance. Ils sont également capables de créer une<br />

sorte de pression sociale positive qui aboutit à des changements bien plus constructifs et<br />

plus rapidement par rapport aux méthodes ou stratégies de changements de<br />

comportements appliquées par ses agents de « l’extérieur ». Aussi, s’il est vital<br />

d’autonomiser les femmes en leur donnant l’information nécessaire sur les questions de<br />

santé maternelle, l’investissement dans les dirigeants communautaires comme agents du<br />

changement dans les normes sociales pourrait s’avérer plus stratégique dans certains cas.<br />

• Mettre en place des mécanismes de suivi des engagements pris au niveau national et<br />

qui ont été répercutés au niveau régional et district dans le cadre la réalisation<br />

efficiente des projets/programmes exécutés conjointement avec des partenaires<br />

techniques et financiers. La mise en œuvre du projet ISQ a révélé que la réussite des<br />

interventions et la pérennité des acquis d’un projet d’aussi grande envergure, nécessite un<br />

réel engagement des autorités sanitaires à tous les niveaux, mais aussi la mise en place<br />

d’un système de suivi au niveau périphérique, des engagements pris par les autorités<br />

centrales. Ce mécanisme permet d’agir favorablement sur le respect continu par les<br />

responsables au niveau périphérique, des décisions prises par les autorités centrales au<br />

début ou en cours de mise en œuvre du projet en collaboration avec les partenaires<br />

techniques financier. Ainsi les barrières liées à certains déterminants du système de santé<br />

en place tel que l’insuffisance du personnel en général et les prestataires qualifiés en<br />

particulier, la grande mobilité du personnel de santé an milieu rural peuvent être assez<br />

facilement levées.<br />

Dans l’ensemble, les résultats du projet nous montrent l’importance de favoriser des<br />

approches spécifiques au contexte, qui reposent sur la capacité du système de santé et les<br />

modes d’utilisation des services de maternité au sein de la communauté. De telles approches<br />

permettront d’augmenter la disponibilité des soins qualifiés lors de la maternité et<br />

augmenteront les chances que les femmes aient accès aux soins nécessaires pour prévenir les<br />

complications et aux soins essentiels en cas de complications.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

59


ANNEXES<br />

Annexe 1. Méthodes novatrices du Projet ISQ<br />

Le Projet ISQ a appliqué un certain nombre d’interventions novatrices qui ont joué un rôle important<br />

dans son efficacité. Ces méthodes novatrices sont décrites ci-dessous.<br />

COPE.<br />

Pour inculquer une démarche de résolution de problèmes parmi les responsables de formations<br />

sanitaires et le personnel, FCI a introduit une approche orientée vers les clients (COPE ® ) pour les<br />

Services de Santé Maternelle dans les 14 formations sanitaires ISQ; outil d’amélioration qualitatif créé<br />

par EngenderHealth (avec le soutien de FCI), COPE ® implique le personnel des formations sanitaires<br />

dans les processus d’identification et de gestion des questions compromettant la qualité des soins, de<br />

même que la mise en œuvre d’étapes pratiques pour assurer la continuité des soins et l’amélioration<br />

de la communication avec les clients. La mise en place de l’approche COPE a été effective dès août<br />

2002 avec son introduction dans le CSPS de Dourtenga et dans l’hôpital de district. Les douze autres<br />

formations sanitaires ont été progressivement couvertes entre 2003 et 2005.<br />

Cette approche d’auto évaluation utilisant des guides élaborés sur la base de sept/huit droits des<br />

clients et trois besoins des prestataires, de même qu’une collecte des données auprès des clients sur<br />

leur appréciation de des soins et services, permet d’améliorer continuellement la qualité des<br />

prestation en se focalisant sur la cliente. L’exercice COPE implique toutes les catégories du<br />

personnel du centre. Il permet au personnel lui-même au bout de deux à trois jours d’échanges<br />

guidés par les outils sus-cités et avec l’encadrement d’animateurs internes et externes (équipe de FCI<br />

et du district) sans beaucoup perturber les prestations, d’apprécier à un moment précis l’ensemble du<br />

dispositif de prestations des soins maternels, d’identifier les insuffisances et d’élaborer un plan<br />

d’action de résolution des différents problèmes retenus avec essentiellement des ressources locales.<br />

Des exercices de suivi bilans sont organisés tous les six à neuf mois pour évaluer le niveau<br />

d’exécution du plan d’action en cours, d’élaborer un nouveau plan d’action. Ainsi s’instaure un cycle<br />

continu et pratique de conscientisation sur l’exigence de la prise en compte de l’amélioration de la<br />

qualité des soins comme une donnée incontournable de la gestion efficace du centre de santé pour<br />

attirer et fidéliser les clientes à l’utilisation des services et soins.<br />

Cette approche très simple, pratique et efficace de résolution collective des problèmes du centre,<br />

utilise essentiellement les ressources locales pour la mise en œuvre des activités du plan d’action.<br />

Entre autres résultats l’utilisation de COPE qui est devenue courante au niveau des structures<br />

sanitaires couvertes par ISQ a permis de:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Améliorer la communication interpersonnelle entre les clientes et l’ensemble du personnel;<br />

Mettre en place des draps de lits et des moustiquaires imprégnées dans des salles de suite<br />

de couches;<br />

Mettre en place de système de prise en charge des indigents et de certaines urgences<br />

obstétricales sans pré paiement;<br />

Mise en place au niveau des centres de santé de panneaux/pancartes d’orientation des<br />

utilisateurs des services;<br />

Mise en place de boites à idées pour exploiter les suggestions des différents usagers des<br />

centres de santé en vue d’améliorer les prestations de service;<br />

D’induire des pratiques comme les réunions régulières du personnel, les supervisions<br />

internes au sein de la formation sanitaire;<br />

De réduire, au niveau particulièrement des prestations des soins, certaines pratiques telles<br />

que les examens vaginaux intempestifs et d’améliorer ou de renforcer, les procédures de<br />

prévention des infections;<br />

D’identifier comme besoin, et de réaliser des formation in situ et personnalisée pour la<br />

maîtrise de certaines pratiques essentielles (utilisation du partogramme, réanimation du<br />

nouveau-né, prévention des infection etc.);<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

60


D’améliorer la disponibilité de certains médicaments et consommables;<br />

De rendre disponible des bancs et autres sièges pour les usagers des servies.<br />

COPE a permis avec l’implication directe des représentants de la communauté que sont les membres<br />

des comités de gestion (COGES) des centres de santé, qui participent aux sessions COPE, de non<br />

seulement trouver les ressources financières nécessaires mais aussi d’intéresser ces derniers à la<br />

gestion globale de la formation sanitaire alors qu’auparavent ils étaient plus cantonnés aux questions<br />

financières puisque étant les responsables des fonds collectés à travers la vente des médicaments et<br />

la tarification des actes au niveau la structure sanitaire.<br />

Pour renforcer cette culture permanente de la qualité des soins, chaque formation sanitaire à l’issue<br />

du premier exercice COPE a mis en place un comité de qualité des soins (en général 3 à 4 personnes<br />

comprenant des prestataires et membres du COGES), chargé de veiller à l’application rigoureuses<br />

des différentes mesures d’amélioration des soins et services.<br />

Rencontres trimestrielles des Accoucheuses Auxilliaires :<br />

Pour encourager l’encadrement par les pairs et la formation par la pratique (démonstrations,<br />

exercices, utilisation de modèles anatomiques), FCI a institué en collaboration avec les responsables<br />

du district dès le premier semestre 2002 des rencontres trimestrielles d’une journée avec les<br />

prestataires en charge des services de maternité de l’ensemble des 20 CSPS. Ce cadre technique<br />

qui s’est tenu régulièrement depuis lors, a été initié en plus des supervisions facilitantes, pour<br />

permettre à ces prestataires, d’échanger sur leurs expériences, les difficultés quotidiennes<br />

rencontrées au plan clinique et organisationnel dans l’application des compétences acquises et de<br />

bénéficier des expériences des autres y compris celles des superviseurs de l’équipe de gestion du<br />

district et de FCI. Ce cadre se veut enfin un cadre de mise régulière à niveau des connaissances et<br />

compétences, où les prestataires sont invités au cours de chaque rencontre à préparer, exposer et<br />

discuter des thèmes spécifiques en général choisi par eux-mêmes et relatifs à la santé et aux<br />

prestations de soins maternels jugés pertinents par eux avec l’appui des responsables de district et<br />

de FCI. Ces ateliers ont permis de partager et renforcer des connaissances et des expériences entre<br />

les prestataires et d’apprendre de nouvelles compétences des uns et des autres ainsi que des<br />

formateurs du district et de FCI présents. Grâce à ce cadre très convivial, les compétences ont été<br />

renforcées dans les domaines tels l’épisiotomies et sa réparation, l’utilisation du matériel de<br />

réanimation néonatale, la prise en charge de la pré-éclampsie/éclampsie, l’extraction manuelle du<br />

placenta, comment mener efficacement une CPN recentrée, la maîtrise de l’utilisation du<br />

partogramme, la gestion active de la troisième phase de l’accouchement (GATPA) etc.<br />

Ces approches novatrices à travers leurs coûts de réalisation assez réduits et les énormes bénéfices<br />

qu’on tire de leurs applications constituent des stratégies coût-efficaces dans des contextes comme<br />

les nôtres où les ressources limitées par rapport à des sessions et ateliers classiques de formation et<br />

autres.<br />

Communication pour le changement de comportement:<br />

Parmi les thèmes clefs de la campagne pour le changement de comportement figuraient la<br />

préparation à l’accouchement et l’importance des soins prénatals précoces et réguliers. Ces thèmes<br />

ont été traités durant la campagne à travers les canaux suivants :<br />

• Théâtre forum et chansonniers traditionnels: FCI a consenti des efforts pour la création d’une<br />

pièce de théâtre et une série de chansons traditionnelles afin de promouvoir la préparation à<br />

l’accouchement et les soins prénatals. A travers ce théâtre participatif, les troupes de<br />

chansonniers et les prestataires eux-mêmes, le projet ISQ a fait passer des messages sur la<br />

préparation à l’accouchement y compris celui d’épargner de l’argent, prévoir un moyen de<br />

transport rapide, et la nécessité de faire les visites dans les centres de santé pour des soins<br />

prénatals.<br />

La pièce de théâtre en substance, met en scène dans un village deux groupes d’individus dont le<br />

premier, conservateur et traditionaliste refuse l’idée de soins dans un centre de santé pour une<br />

femme enceinte (soins prénatals, soins d’accouchement et autres). Il valorise les soins faits par<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

Rapport de fin de projet pour l’initiative pour les soins qualifiés<br />

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les accoucheuses traditionnelles et les tradipraticiens. Le deuxième groupe combat cette idée en<br />

évoquant tous les avantages de l’assistance qualifiée. Le personnage central de la pièce de<br />

théâtre, qui fait partie du premier groupe perdra sa femme en la faisant accoucher à domicile par<br />

sa propre mère. Il s’en voudra énormément pour ne pas avoir écouter les autres qui ont tout fait<br />

pour le convaincre d’amener la femme accoucher au centre de santé du village. Tout au long de<br />

la pièce sont mis en exergue les cinq principaux thème des messages ISQ déjà évoqués cidessus<br />

(préparation à l’accouchement, signes de danger pendant la grossesse, l’accouchement<br />

et le post-partum, accouchement assisté par un personnel qualifié etc.). Il faut noter que le chef<br />

du village/chef coutumier dans la pièce, est du groupe qui fait la promotion de l’assistance<br />

qualifiée à l’accouchement. A la fin de la pièce, son message aux villageois, face au drame qui<br />

les a frappé, était que toute personne qui refuserait de faire accoucher sa femme dans le centre<br />

de santé, sera chassée du village.<br />

Les 10 chansons traditionnelles évoquent également les cinq principaux thèmes. Il y a 5<br />

chansons en Yanna et 5 en Bissa; les deux langues locales les plus parlées.<br />

• Le soutien communautaire pour les soins qualifiés: Le réseau des 186 agents relais<br />

communautaires a beaucoup contribué à faire passer le message sur la préparation à<br />

l’accouchement et les soins prénatals. Ces agents relais chargés d’une éducation et<br />

communication de proximité à travers des causeries éducatives, des visites à domicile etc. ont<br />

vivement encouragé leurs voisines à se préparer à l’accouchement, par exemple en mettant de<br />

l’argent de côté, en choisissant à l’avance une structure sanitaire et un moyen de transport pour<br />

rejoindre la structure. Par ailleurs, le partenariat lié avec les leaders communautaires a abouti à<br />

un engagement ferme de la part de ces derniers à soutenir la promotion entre autres des soins<br />

prénatals. Des chefs coutumiers (Yargatenga, Bousgou, Ouargaye, Dourtenga) en plus de leur<br />

soutien permanent à la diffusion des messages de CCC à travers la mise en œuvre des activités<br />

de leur plan d’action communautaire respectif, ce sont personnellement rendus soit<br />

hebdomadairement soit mensuellement dans les centres de santé pour encourager les femmes,<br />

venues en CPN, à réaliser leur quatre consultations et plus si nécessaire. La présence de ces<br />

leaders communautaires dans les formations sanitaires a également été un motif de réelle<br />

motivation des prestataires à assurer des soins de qualité et bien relever le défi du nombre<br />

croissant des femmes utilisant leurs services, en restant disponibles et respectueux à l’égard des<br />

clientes.<br />

Sauver la vie des femmes dans le district de Ouargaye, Burkina Faso:<br />

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Annexe 2. Formations sanitaires utilisées pour les échantillons par district<br />

District de Ouargaye<br />

Hôpital de District de Ouargaye (ISQ)<br />

Centre de Santé de Bousgou (ISQ)<br />

Centre de Santé de Comin Yanga<br />

Centre de Santé de Cinkance (ISQ)<br />

Centre de Santé de Kaongho (ISQ)<br />

Centre de Santé de Nabangou<br />

Centre de Santé de Sangha<br />

Centre de Santé de Soudougui (ISQ)<br />

Centre de Santé de Tounougou Tone<br />

Centre de Santé de Vaongho (ISQ)<br />

Centre de Santé de Yargatenga (ISQ)<br />

Centre de Santé de Yonde (ISQ)<br />

Centre de Santé de Zembende (ISQ)<br />

Centre de Santé de Dourtenga (ISQ)<br />

Centre de Santé de Kohogo (ISQ)<br />

Centre de Santé de Lalgaye<br />

Centre de Santé de Mene<br />

Centre de Santé de Salembore (ISQ)<br />

Centre de Santé de Tensobtenga (ISQ)<br />

District de Diapaga<br />

Hôpital de District de Diapaga<br />

Centre de Santé de Bottou<br />

Centre de Santé de Boudieri<br />

Centre de Santé de Diagoargou<br />

Centre de Santé de Kaabougou<br />

Centre de Santé de Kalbouli<br />

Centre de Santé de Kantchari<br />

Centre de Santé de Kogoli<br />

Centre de Santé de Kotchari<br />

Centre de Santé de Logobou<br />

Centre de Santé de Mahadaga<br />

Centre de Santé de Namounou<br />

Centre de Santé de Partiaga<br />

Centre de Santé de Sambalgou<br />

Centre de Santé de Sampieri<br />

Centre de Santé de Tambaaga<br />

Centre de Santé de Tansarga<br />

Centre de Santé de Tapoa-djerma<br />

Centre de Santé de Yirini<br />

Centre de Santé de Yourga (ISQ)<br />

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Annexe 3. Rappel des gestes effectués par les prestataires sur la détection et le traitement<br />

des accouchements compliqués.<br />

Connaissances et Compétences des<br />

Prestataires – Complications obstétriques<br />

(en pourcentage)<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Ouargaye<br />

Enquête<br />

finale<br />

Enquête<br />

initiale<br />

Diapaga<br />

Enquête<br />

finale<br />

N=46 N=50 N=43 N=49<br />

Action pour Pré éclampsie<br />

Préparer une femme pour la référence/référer 83 90 93 82<br />

Laisser la femme au calme et ne pas bouger 4 11 2 18<br />

Administrer un médicament contre<br />

l’hypertension 10 18 11 24<br />

Administrer un médicament anti-convulsif 13 20 16 22<br />

Travail dystocique ou prolongé…<br />

Groupage sanguin et test de compatibilité ND 4 ND 2<br />

Administrer des traitements antibiotiques<br />

parentéraux 6 0 5 4<br />

Mettre une perfusion IV 15 39 16 48<br />

Complications possibles du travail<br />

dystocique/prolongé.<br />

Infection 34 21 ND 26<br />

Rupture de l’utérus 60 74 80 70<br />

Traumatisme de la vessie/rectum donnant lieu à<br />

une fistule vésico vaginale ou recto vaginale 8 8 9 20<br />

Mort maternelle 49 80 57 84<br />

Actions pour Hémorragie post-partum<br />

Masser le fond de l’utérus 11 28 11 16<br />

Donner de l’ergométrine par IM ou IV 43 51 37 18<br />

Vider la vessie 6 12 7 10<br />

Commencer les liquides par IV 49 67 64 60<br />

Gestion de l’hémorragie et du travail<br />

dystocique<br />

Traction contrôlée du cordon 4 26 7 10<br />

Donner de l’oxytocine 17 43 14 34<br />

Retirer le placenta manuellement 77 77 74 70<br />

Infection possible. Quelles questions posezvous<br />

Douleur abdominale 60 67 56 44<br />

Sensation de corps extrêmement chaud 64 78 63 70<br />

Pertes malodorantes 53 51 30 40<br />

Rougeur, douleur et gonflement du sein 6 14<br />

Actions pour Infection possible<br />

Palper l’abdomen 40 45 44 36<br />

Examiner les lochies 53 47 47 34<br />

Examiner les pertes de sang 40 22 56 58<br />

Examiner les seins 15 16 9 14<br />

Administrer les traitements antibiotiques<br />

parentéraux 70 71 67 44<br />

Mettre en place une perfusion (solution saline) 11 31 9 22<br />

Complications possibles des avortements<br />

provoqués…<br />

Choc 13 18 19 18<br />

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Saignements vaginaux sévères 68 86 70 84<br />

Infection/septicémie 74 86 81 74<br />

Blessure intra-abdominale 23 26 44 32<br />

Gestion des patients post-avortement…<br />

Evaluation de l’état de Utérine 11 22 21 20<br />

Administration d’antibiotiques 92 55 95 46<br />

Conseils aux familles/ contraception post<br />

avortement 15 69 28 50<br />

Evacuation utérine par AMIU NA 41 NA 24<br />

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NOTES DE FIN DE RAPPORT<br />

1 The World Bank Group. Maternal Mortality and Morbidity,<br />

http://www.worldbank.org/html/extdr/thematic.htm (consulté le 22 juillet, 2005).<br />

2 Wagstaff, A. “Poverty and health sector inequities.” Policy and Practice. (Bulletin de l’Organisation<br />

Mondiale de la Santé) 80, no. 2 (2002).<br />

3 Carr, D. “Improving the Health of the World’s Poorest People.” Health Bulletin 1. (Washington DC:<br />

Population Reference Bureau, 2004).<br />

4 World Health Organization. Perinatal Mortality: A Listing of Available Information. (Geneva:<br />

WHO, 1996).<br />

5 Population Action International. Reproductive Health,<br />

http://www.populationaction.org/issues/health/ (consulté le 23 juillet 2005).<br />

6 UNDP. Investing in Development: A Practical Plan to Achieve the Millennium Development Goals.<br />

(United Kingdom: Earthscan, 2005).<br />

7 Safe Motherhood Inter-Agency Group/Partnership for Maternal, Newborn and Child Health,<br />

“Skilled <strong>Care</strong> During Childbirth: Review Paper.” (New York: <strong>Family</strong> <strong>Care</strong> International, version<br />

de juillet 2005).<br />

8 Safe Motherhood Inter-Agency Group/Partnership for Maternal, Newborn and Child Health,<br />

“Skilled <strong>Care</strong> During Childbirth: Review Paper.” (New York: <strong>Family</strong> <strong>Care</strong> International, version<br />

de juillet 2005).<br />

9 Shiffman, J. “Can Poor Countries Surmount High Maternal Mortality?” Studies in <strong>Family</strong> Planning<br />

31, no. 4 (Décembre 2000): 274-287.<br />

10 Safe Motherhood Inter-Agency Group/Partnership for Maternal, Newborn and Child Health,<br />

“Skilled <strong>Care</strong> During Childbirth: Review Paper.” (New York: <strong>Family</strong> <strong>Care</strong> International, July<br />

2005 draft).<br />

11 Miller, S. et al. “Where is the ‘E’ in MCH? The Need for an Evidence-Based Approach in Safe<br />

Motherhood.” Journal of Midwifery and Women’s Health 48, no. 1 (Janvier/Février 2003):10-1.<br />

NOS CONTACTS<br />

FCI Burkina Faso<br />

06 Boite Postale 9455<br />

Ouagadougou 06<br />

Burkina Faso<br />

Tel: (226) 50 36-93-58<br />

Fax: (226) 50 36-94-12<br />

e-mail: fci.burkina@fasonet.bf<br />

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