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Rapport final - Université de Caen Basse Normandie

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La légitimité d’un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutin passe ensuite par la simplicité du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul à<br />

effectuer lors du dépouillement : en effet, il s’agit là d’une condition nécessaire pour qu’un<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutin soit véritablement compris et accepté par tous. Il faut que chacun<br />

comprenne et soit capable <strong>de</strong> faire lui-même le calcul du vainqueur, sans avoir à s’en<br />

remettre à une instance experte 23 .<br />

Enfin, <strong>de</strong> nombreux électeurs ont exprimé leur détermination à éviter tout scrutin qui<br />

conduirait inexorablement à imposer le vote électronique, dont la légitimité est loin d’être<br />

assise en France. Nous écartons donc les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> scrutin qui exigeraient un vote<br />

électronique et/ou un dépouillement électronique pour être mis en œuvre et aboutir à <strong>de</strong>s<br />

résultats dans <strong>de</strong>s délais raisonnables (c’est-à-dire d’un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur comparable à<br />

celui qui est connu actuellement). Ce critère, <strong>final</strong>ement i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong> la simplicité,<br />

conduit à exclure tous les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> scrutin trop complexes.<br />

Le choix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> scrutin expérimentés<br />

Nos hypothèses <strong>de</strong> travail doivent nous mener à la sélection d’un ou <strong>de</strong> plusieurs<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> scrutin. Les critères que nous avons retenus semblent nous conduire vers les<br />

systèmes <strong>de</strong> vote par évaluation, ce qui rejoint tant les recherches théoriques<br />

qu’expérimentales menées actuellement.<br />

En effet, nous avons déjà souligné que l’approche ordinale <strong>de</strong>s préférences<br />

individuelles, autrefois dominante en théorie du choix social, est aujourd’hui contestée par<br />

<strong>de</strong>s auteurs tels que Hillinger (2004a) et Balinski et Laraki (2007) qui y voient la source<br />

principale <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s paradoxes <strong>de</strong> vote. Ces auteurs rejettent les systèmes <strong>de</strong> vote<br />

par classement et proposent comme alternative <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’agrégation basées sur le<br />

principe d’évaluation : une échelle (finie) <strong>de</strong> valeurs est fixée et les votants sont invités à<br />

évaluer l’ensemble <strong>de</strong>s candidats en se référant à cette échelle. Les valeurs proposées sont<br />

généralement <strong>de</strong>s nombres entiers formant une progression arithmétique (par exemple <strong>de</strong>s<br />

notes entre 0 et 10) 24 . L’électeur peut alors exprimer son opinion dans ce contexte cardinal<br />

en attribuant une note à chaque candidat. Plusieurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calculs peuvent être<br />

envisagés pour déterminer les résultats produits par ces métho<strong>de</strong>s dites <strong>de</strong> vote par<br />

évaluation (ou par note, par valeur). Hillinger, par exemple, propose <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r la décision<br />

collective sur un principe utilitariste qui consiste à additionner les notes attribuées par les<br />

votants à chaque candidat et à élire le candidat qui obtient le total le plus élevé.<br />

Parmi ces métho<strong>de</strong>s par évaluation, lesquelles paraissent le mieux répondre à nos<br />

hypothèses ? Il existe autant <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> vote par note que d’échelles d’évaluation,<br />

23<br />

Ce critère exclut ainsi la métho<strong>de</strong> proposée par Balinski et Laraki (2007) expérimentée le 22 avril 2007 dans la<br />

commune d’Orsay.<br />

24<br />

L’échelle d’évaluation peut aussi correspondre à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés d’appréciation (excellent, bon, moyen, médiocre,<br />

etc.) qui, au dépouillement, seront transformés en nombres réels, afin <strong>de</strong> pouvoir comparer les résultats obtenus<br />

par les différentes options.<br />

Centre d’analyse stratégique<br />

27<br />

www.strategie.gouv.fr

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