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estreint; or, la possibilite de se procurer aisernent ces produits est une condition essentielle au developpernent de la branche canadienne de l'electrontque. L'absence d'un potentiel de fabrication de microcircuits sur mesures maintiendra la branche canadienne de la microelectronique sous la dependance des fabricants etrangers. Les importations croissantes de microcircuits utilises dans les appareils construits au Canada procureront de nouveaux emplois et des devises supplernentaires aux pays etrangers, mais aggraveront Ie chomaqe et multiplieront les fermetures d'usine au Canada. Dans son Rapport, Ie Conseil des sciences recommande avec insistance aux autorites canadiennes non seulement de soutenir financiercment I'effort de R-D telematique dans Ie cadre de la strateqie industrielle du pays, mais aussi de prendre conscience de I'importance des technologies micro-informatiques dans Ie deroulement de la R-D elle-rnerne. Ce savoir-faire permet d'accelerer les recherches, et iI favorise I'investigation scientifique dans les domaines OU iI serait impossible ou peu pratique d'en entreprendre sans lui, en raison de I'ampleur des ressources humaines indispensables. II importe cependant de prendre en consideration les consequences sociales, economiques et politiques de la mise en ceuvre des technologies micro-informatiques et telematiques. Dans I'usine et les bureaux des cadres moyens et superieurs, I'ordinateur accomplira certaines taches intellectuelles et les mernoires informatiques rcmplaceront les archives et les fichiers. Un grand nombre de travailleurs, dont beaucoup auront encore devant eux la moitie d'une vie de travail, perdront leur emploi, les premiers touches etant les femmes, les cadres moyens et les ouvriers d'usine L'industrie et les etablissements d'enseignement devront donc mettre sur pied, avec I'aide financiere de I'Etat, des vastes programmes de recyclage de la maind' ceuvre pour lui permettre d' occuper les postes specialises qui seront crees. Les entreprises s'arrachent deja les specialistes du logiciel, et elles auront de plus en plus besoin des services d'informaticiens pour rediqer les programmes d'applications individuelles et concevoir de nouveaux appareils informatises, au cours de la presente decennie. II faudra que les syndicats et la direction des entreprises s'efforcent de collaborer en ce domaine, et de se debarrasser des apprehensions et de la mefiance que ne manquera pas de susciter I'informatisation des postes de travail. La diffusion rapide des installations informatiques dans les entreprises, I'extension de I'emploi des satellites par des interets prives et la centralisation de I'information pourraient mettre en perilla souverainete du pays. En effet, les nombreuses filiales de multina
tionales etrangeres stockent les donnees concernant leurs activites dans des mernoires informatiques situees dans Ie pays de leur maison mere, hors du domaine juridique des autorites canadiennes. L'utilisation de plus en plus repandue des banques de donnees risque de porter atteinte a la vie privee. Les donnees qui precedernment ne paraissaient pas confidentielles acquierent cette caracteristique par leur juxtaposition a d'autres donnees contenues dans les fichiers centralises. D'autre part, la generalisation des services telematiques pourrait accentuer Ie sentiment d'alineation et d'impuissance observe a l'heure actuelle ou, au contraire, favoriser les interactions sociales. Le Conseil des sciences souligne que I'avenir des Canadiens serait assombri si les autorites ne prenaient sans tarder des mesures pour assurer la stabillte sociale et economique du pays au cours de l'informatisation de la societe: «De nombreuses branches de l'industrie canadienne se trouveraient bien vite hors de course. La balance commerciale du Canada, dont l'etat est deja precaire, s'en trouverait peut-etre a jamais desequilibree. Le chornaqe structurel retirerait tout espoir d'emploi a de nombreux Canadiens, et Ie niveau de vie general decroitrait tant que la seule solution, pour certains, serait d'emiqrer. La vie privee des citoyens et leur situation individuelle seraient compromises de bien des facons, et a une echelle qu'on n'aurait encore jamais vue dans un pays democratique et independent: il se peut merna que l'autonomie culturelle du pays et sa souveratnete soient definitivement sacrifiees» . Pour eviter qu'on n'en arrive la, Ie Conseil des sciences propose aux autorites canadiennes les mesures suivantes: creation d'un institut national de recherches charge de mettre au point des dispositifs perfectionnes et du logiciel d'application, elaboration d'une politique nationale des telecommunications axee sur l'avenir, mise sur pied d'un potentiel de conception et de fabrication de microcircuits sur mesures, creation de programmes d'encouragement des petites firmes de microelectronique, elaboration par les administrations federale et provinciales de politiques d'achat coherentes en vue de soutenir I'industrie canadienne de pointe, et effort de sensibilisation du public aux problernes du passage a une societe inforrnatisee et aux possibilites qu'elle offre.
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