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#4LE MAÎTROPÔLE<br />

iStockphoto<br />

LES ENJEUX JURIDIQUES<br />

DES OBJETS CONNECTÉS<br />

Le marché des objets connectés atteindra<br />

1900 milliards de dollars en 2020<br />

selon une étude du cabinet Gartner<br />

du 7 Octobre 2013. C’est dire l’importance<br />

et la vitesse à laquelle évolue la technologie.<br />

Depuis quelques années, nous assistons à<br />

un passage dans une nouvelle ère du web,<br />

l’internet des objets, web 3.0 ou encore web<br />

sémantique.<br />

Ces objets symbolisent un environnement<br />

ultra-connecté permettant des interactions<br />

entre la matérialité de la vie quotidienne et<br />

la virtualité des données statistiques. Ils se<br />

caractérisent par « un réseau permettant, via<br />

des systèmes d'identification électronique et<br />

des dispositifs mobiles sans fil, d'identifier<br />

des objets physiques et ainsi de pouvoir<br />

récupérer, stocker, transférer et traiter, sans<br />

discontinuité entre les mondes physiques et<br />

virtuels, les données s'y rattachant » 1 .<br />

Loin des traditionnels ordinateurs et smartphones,<br />

ces objets connaissent des usages<br />

très variés : de la voiture en passant par la<br />

brosse à dent, à la fourchette, au bracelet,<br />

etc… Ils sont liés à une tendance que l’on appelle<br />

« l’auto-mesure » ou encore « Quantified<br />

Self », qui consiste à enregistrer le plus grand<br />

nombre de données sur sa vie quotidienne.<br />

Les données récoltées par les objets connectés<br />

sont de nature diverse (nombre de pas<br />

effectués dans la journée, calories éliminées,<br />

analyse du cycle de sommeil, qualité du<br />

brossage de dents…). Elles relèvent de la vie<br />

quotidienne de l’individu qui s’auto-mesure<br />

et constituent des informations privées relevant<br />

de l’intimité de chacun.<br />

La tendance au Quantified Self, s’il est<br />

révélateur d’une demande des utilisateurs de<br />

mieux maîtriser son comportement quotidien<br />

par la statistique, n’est pas sans danger. Dès<br />

lors, quels sont les risques liés à cette récolte<br />

infinie de données personnelles ? A ce titre,<br />

il convient de faire la lumière sur l’arsenal<br />

législatif dont nous disposons actuellement<br />

pour encadrer ces nouveaux comportements.<br />

La question centrale est celle de l’extraction<br />

et de l’utilisation de ces données personnelles<br />

récoltées par les objets eux-mêmes,<br />

car elles sont de réelles composantes de la<br />

vie privée des individus, au sens de la CEDH<br />

qui en fait une liberté fondamentale. La loi<br />

Informatique et Liberté du 6 Janvier 1978<br />

dispose en son article 1 er : « L'informatique<br />

doit être au service de chaque citoyen. Son<br />

développement doit s'opérer dans le cadre<br />

de la coopération internationale. Elle ne doit<br />

porter atteinte ni à l'identité humaine, ni aux<br />

droits de l'homme, ni à la vie privée, ni aux<br />

libertés individuelles ou publiques ».<br />

Les données récupérées par les objets<br />

connectés transitent le plus souvent par un<br />

serveur appartenant à l’acteur économique<br />

qui commercialise l’objet, avant d’être communiquées<br />

à l’utilisateur. Une fois ce chemin<br />

opéré, l’utilisateur peut prendre connaissance<br />

1 L’Internet des Objets | Pierre-<br />

Jean Benghozi, Sylvain Bureau,<br />

Françoise Massit-Folléa<br />

AEA PARIS - LE BAROMAÎTRE #4 | 51

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