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Fiche Arachide - Minagri-tchad.org

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REPUBLIQUE DU TCHAD<br />

UNITE – TRAVAIL – PROGRES<br />

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE<br />

PRIMATURE<br />

MINISTERE DU COMMERCE<br />

MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE L’IRRIGATION<br />

ET DE L’INDUSTRIE<br />

Demandeur :<br />

Les Organisations de développement de la Filière arachide des régions Moyen Chari,<br />

Mandoul, Logone Oriental, Logone Occidentale, Tandjilé, Mayo-Kebbi- Est et Mayo<br />

Kebbi Ouest) et de la zone sahélienne du Tchad.<br />

Représentée par ONG d’INADES Formation<br />

Contact: M. Noubady Djiraibé<br />

Tel : 99391117<br />

Juillet 2011<br />

p. 1


DEFINITION DES SIGLES<br />

BELACD: Bureau d’Etude et de Liaison d’action caritative et de Développement<br />

CCIAMA : Chambre de Commerce, de l’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat<br />

COOPEC: Coopérative d’Epargne et de Crédit<br />

CEDEAO: Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest<br />

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale<br />

CSDR : Consultation Sectorielle sur le Développement Rural<br />

DPVC : Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement<br />

ITRAD : Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement<br />

IMF: Institution de micro finance<br />

OMC: Organisation Mondiale de Commerce<br />

OP: Organisation des producteurs<br />

ONDR: Office National de Développement Rural<br />

ONG : Organisation Non Gouvernementale<br />

PNSA : Programme National de Sécurité Alimentaire.<br />

SNRP : Stratégie National de réduction de Pauvreté<br />

TEC: Tarif Extérieur Commun<br />

RDC: République Démocratique du Congo<br />

RCA: République Centrafricaine<br />

ROPPCA: Réseau des Organisations des Producteurs pour la Promotion et la Commercialisation<br />

de l’<strong>Arachide</strong><br />

UCEC : Union des Caisses d’Epargne et de Crédit ;<br />

UDEAC : Union Douanière et Economique de l’Afrique Centrale<br />

FICHE D’IDENTIFICATION ET DE DESCRIPTION DE KARITE SUCEPTIBLE D’ETRE<br />

RECONNU EN INDICATION GEOGRAPHIQUE<br />

p. 2


I. Contexte et justification.<br />

1.1. Justification de la démarche des Indications Géographiques de la filière<br />

arachide dans la zone sud du Tchad<br />

La diffusion de l’arachide au Tchad répondait à un souci d’équilibre, élaboré par<br />

rapport aux besoins alimentaires pour offrir aux espaces mal disposés pour le coton,<br />

une culture de rente alternative, en guise de compensation.<br />

Au cours des dernières décennies, sous l’effet de plusieurs facteurs, parmi lesquels les<br />

aléas de la filière coton jouant un rôle majeur, la production de l’arachide a connu une<br />

très forte augmentation au Tchad, au point de se hisser parmi les trois principales<br />

plantes cultivées.<br />

Parmi les filières retenues à l’issue de cette analyse établie lors de la rédaction du SNRP<br />

II, l’arachide occupe une place importante dans le cadre du développement du secteur<br />

agricole car son champ d’application est suffisamment vaste que l’impact sur la<br />

croissance économique et la réduction de pauvreté serait bien senti. Le second atout de<br />

cette filière est la disponibilité d’une technologie connue qui assurera une expansion<br />

rapide sur l’ensemble du territoire national.<br />

Objectif global :<br />

Développer la production d’arachide en vue de contribuer à la sécurité alimentaire et à<br />

accroitre des revenus paysans en milieu rural<br />

Objectifs visés :<br />

- Protéger l’arachide du Tchad<br />

- Améliorer les conditions de vies des populations locales ;<br />

- Garantir et conquérir le marché (local, régional et international)<br />

- Lutter contre la pauvreté rurale en s’appuyant sur des activités génératrices de<br />

revenus.<br />

- Protéger l’écosystème environnemental<br />

Résultats attendus<br />

- L’arachide du Tchad est protégée<br />

- Les conditions de vies des populations locales sont améliorées ;<br />

p. 3


- le marché (local, régional et international) est garanti et conquis ;<br />

- Les producteurs (trices) sont propriétaires de la filière arachide ;<br />

- L’écosystème environnemental est protégé.<br />

Nom du produit<br />

- <strong>Arachide</strong> ;<br />

- Arachis hypogea (L.)<br />

- Foul en arabe local<br />

- Houl oubou en sara<br />

- Souida en massa<br />

- <strong>Arachide</strong> appartient à la famille des légumineuses<br />

Description des produits caractéristiques physiques<br />

Forme : ronde, ovale, allongée. Couleur: rouge, tachetée de rouge et blanche,<br />

Odeur spécifique d’arachide. Gout : succulente.<br />

Acteurs impliqués :<br />

- Producteurs, leurs Groupements et Coopératives,<br />

- Transformateurs et leurs Groupements;<br />

- Commerçants et leurs Groupements;<br />

- ONG actives dans le domaine du développement à la base ;<br />

- Service technique déconcentré (ONDR, ITRAD, etc.).<br />

Caractéristiques <strong>org</strong>anoleptiques<br />

- Saveur: doux, agréable.<br />

- Texture: arachide en coque, farine d’arachide, tourteaux d’arachide<br />

résidu de pression après extraction d’huile, purée d’arachide.<br />

- Arome: parfumée d’arachide, pimentée d’arachide.<br />

Description des produits caractéristiques physiques<br />

p. 4


Farine, pate, caramelle, cacahuète, djanani, sanguenguem, toungoussa, tayan,<br />

tourteau, huile.<br />

Caractéristiques chimiques et nutritionnels<br />

Non disponible<br />

Caractéristiques biologiques.<br />

Au Tchad, il existe des différentes variétés grâce à la recherche agronomique qui utilise<br />

les collections existantes afin de créer des nouvelles variétés.<br />

Tableau: Les collections des différentes variétés d’arachide et les cycles respectifs à<br />

l’ITRAD<br />

Précoce : 105 jours Huilerie : 122 jours Tardive à bouche : 126<br />

jours<br />

41 31 B<br />

48 115<br />

55 437<br />

DJA 73 38<br />

47 3<br />

29 56 3G<br />

10 63<br />

47 12<br />

47 4<br />

47 10<br />

47 57<br />

DJA 73 3R<br />

TIEFORA<br />

MJDB 74<br />

ROSE DE DELI<br />

ROYO 54<br />

687 68<br />

CHINOI<br />

RLP 4<br />

SPONISH<br />

KKDL<br />

KK D3<br />

IL 1<br />

MK B1<br />

MK R2<br />

69 101<br />

MK2<br />

47 37<br />

58 34<br />

47 7<br />

47 37 62<br />

59 4 33<br />

52 13<br />

50 16<br />

TE 2<br />

RMP 8<br />

RMP12<br />

AB 47 71<br />

56 204<br />

28 229<br />

TALIA B<br />

CH 119 20<br />

LR 1<br />

DB<br />

PN<br />

MTC<br />

41 11<br />

TALIA A<br />

55 455<br />

YAK 83<br />

WR 2<br />

56 219<br />

p. 5


Ce tableau montre les variétés que l’on peut rencontrer sur le territoire national depuis plus de vingt ans.<br />

Variétés et Rendement<br />

Variétés<br />

Rendement ; Kg/Ha<br />

B 55 1370<br />

B 57 1780<br />

QH 243 A 1560<br />

QH 243 C 1802<br />

KH 149 A 1440<br />

69 101 2314<br />

73 27 1354<br />

73 33 2091<br />

55 313 2355<br />

TIFTONO 0 2055<br />

RMP 12 2225<br />

RMP 87 2509<br />

RMP 89 2770<br />

RMP 91 1625<br />

RMP 92 1988<br />

UF 72 409 1136<br />

Conditions de production d’arachide<br />

L’arachide au Tchad est adaptée à des conditions agro - climatiques et dispose un<br />

système de production spécifique (exploitations à petite échelle et méthodes de culture<br />

rotative avec d’autres cultures vivrières).<br />

En relation avec son climat très varié, le Tchad présente une gamme de sol très<br />

étendue allant des sols ferralitiques au sud à des sols désertiques au nord.<br />

C’est ainsi qu’on distingue :<br />

- Dans la zone méridionale des sols ferralitiques qui se développent sur des grès<br />

ou argiles du continental terminal. Ces sols dits de Koro sont de valeur agricole<br />

bonne et moyenne. Ils sont topographiquement associés à des sols ferrugineux<br />

lessivés à valeur agricole voisine des sols hydro morphes plus riches. Ils<br />

répondent bien à la culture d’arachide.<br />

- Le bassin alluvial du Logone et du Chari comporte des sols argilo-sableux riches<br />

en éléments fertilisant, des sols sédimentaires prélevés sur les formations du<br />

continental terminal ; pauvres en éléments fertilisant et des sols sableux ;<br />

marqués par une légère accumulation des matières <strong>org</strong>aniques.<br />

p. 6


Sur le plan édaphique, l’arachide s’adapte à tous nos sols et de ce fait peut se cultiver<br />

en sur tous les sols de la zone soudanienne ainsi dans la zone sahélienne tout comme<br />

en zone saharienne du Tchad<br />

La diffusion des semences et des techniques culturales a été renforcée par les<br />

structures de l’encadrement et la mise à disposition des paysans d’équipement qui<br />

accompagne les innovations. L’accroissement du taux d’équipement et la vulgarisation<br />

de la culture attelée ont permis l’expansion des superficies et l’introduction de la mini<br />

décortiqueuse a diminué considérablement le temps mis pour le décorticage.<br />

La Recherche et les ONG ont permis une amélioration des conditions de la culture<br />

d’arachide. Les acteurs de la recherche ont permis dans les années 80 de mettre en<br />

place des variétés précoces et tardives à partir des souches des pays de la sous région.<br />

L’actuelle émergence des nouvelles variétés telles que la Fleur 11, Manipenta et ICGV<br />

86003 dans le pays est réalisée par les efforts conjugués des agents des ONG et de<br />

l’Etat.<br />

La filière et le marché<br />

Les neuf (9) dernières années ont été les années d’une très forte augmentation de<br />

surfaces cultivées en arachide sur l’ensemble du territoire national.<br />

• les surfaces cultivées ont passé de 270 000 Ha à 780 000 Ha (trois fois de<br />

plus).<br />

• le rendement est estimé à 700 à 900 kg / ha.<br />

• la production moyenne d’arachide est estimée de 450 000 tonne par an et<br />

représente 1% de la production mondiale qui est 35 320 762 Tonnes selon<br />

FAO (Chiffres 2003-2004). Cette production est en constante<br />

augmentation.<br />

Dans la zone de production, le coût d’un sac d’arachide à domicile du producteur à la<br />

récolte dans sa zone est de 11 220 FCFA pour le petit producteur et 12 280 FCFA<br />

pour le producteur moyen qui le cède à 26 000 FCFA au grossiste..<br />

Le volume des exportations était estimé chaque année à plus de 25 000 et 30 000<br />

Tonnes dont plus de la moitié était dirigée vers la RCA et le Congo à partir de<br />

Moundou et surtout de Sarh. Les exportations vers le Cameroun suivent deux axes<br />

principaux à partir de Pont Karol dont l’axe Léré- Figuile et l’axe Fianga- Maroua au<br />

Cameroun.<br />

C’est à partir de Bangui et de Douala que les arachides continuent vers le Congo, le<br />

soudan, le Gabon et la RDC<br />

p. 7


L’arachide est exportée vers le Cameroun, le Nigeria et la RCA. Le secteur arachide est<br />

presque exclusivement informel et ne génère aucun revenu pour l’Etat. On a peu<br />

d’informations sur les récentes tendances causées par la crise de coton et les<br />

potentialités d’exportation.<br />

Les caractéristiques d’arachide de la zone sud du Tchad se distinguent des<br />

autres arachides par :<br />

- L’arachide de variété précoce-délavée. Cette variété est recherchée pour sa<br />

teneur d’huile assez importante. Cette qualité très recherchée par les huileries<br />

surtout de Nigéria, Soudan.<br />

- L’arachide de variétés tardives moins huileuses mais d’une qualité très<br />

recherchée pour les industries de chocolat au Cameroun pour la fabrication des<br />

pâtes à tartiner et d’autres produits.<br />

- L’arachide <strong>tchad</strong>ien est décortiquée en générale manuellement »<br />

- Le système de production d’arachide est spécifique (exploitations à petite échelle<br />

et méthodes de culture rotative avec d’autres cultures vivrières) n’exige pas un<br />

déboisement particulier dont protection de l’environnement.<br />

- L’arachide est destinée à la consommation et permet à certains groupes sociaux<br />

de s’intégrer dans les activités commerciales.<br />

L’historique et l’aire géographique<br />

Au Tchad, c’est à partir de 1948 que nous pouvons considérer que la culture d’arachide<br />

a pris une importance comme le montre le graphique. Ce graphique montre bien que le<br />

Tchad fait partie des pays producteurs de l’arachide avant les années de<br />

l’indépendance.<br />

Graphique 1 : Historique de superficie et production<br />

180<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

superficie: Ha<br />

production: Milliers de Tonnes<br />

p. 8


De 1948 à 1956, les superficies emblavées n’ont jamais dépassé les 120 000 Ha. C’est à<br />

partir des années de l’indépendance qu’a amorcé une augmentation pour atteindre<br />

170 000 Ha en 1983.<br />

L’augmentation de la production constatée pendant la même période est due à<br />

l’augmentation des superficies car les rendements ont varié entre 900 et 1000 Kg/Ha.<br />

En termes de rendement national, c’est Moundou qui est en tête suivi de Sarh.<br />

Aires géographique d’arachide<br />

Magrin distingue pour la zone soudanienne du Tchad cinq bassins arachidiers regroupés<br />

en deux catégories :<br />

La première catégorie composée de deux bassins arachidiers correspond à des<br />

espaces à la limite du surpeuplement, aux sols appauvris où l'arachide a été<br />

encouragée par l'encadrement. Le premier bassin s'étend du Koro de Bénoye à<br />

Bébédjia et le second est formé par le quadrilatère Sarh-Koumra-Dono Manga-<br />

Goundo. Les rendements moyens sont faibles et oscillent autour de 600 kg/ha.<br />

<br />

La seconde catégorie regroupe trois bassins arachidiers où les rendements sont<br />

assez élevés. Le premier correspond à la haute vallée de Mandoul. Les sols ici<br />

sont riches et la région est excédentaire en produits agricoles notamment en mil<br />

et manioc. Le second, où l'essor de l'arachide est récent, correspond aux hautes<br />

vallées de la Kabia et de la Tandjilé et le troisième s'<strong>org</strong>anise autour de l'axe<br />

Sarh-République centrafricaine.<br />

Techniques culturales d’arachide<br />

Variétés :<br />

<strong>Arachide</strong> de Variété locale adapté 57-313 cycle semi-maturité : 125jours,<br />

écartement 0,60m x0, 25m.<br />

<strong>Arachide</strong> de Variété locale adapté : Grimari cycle semi-maturité : 90 à<br />

105jours, écartement 0,40x0, 20m<br />

<strong>Arachide</strong> de variété locale délavée, cycle semis-maturité 125 à 130 jours<br />

écartement 0,60m x0, 25m.<br />

Caractéristiques :<br />

Teneur en huile élevées;<br />

sols exondés, argilo-sableux ou sablo-argileux.<br />

Période de semis :<br />

Semer à partir du 25 mai au 15 juin<br />

Mettre 1graine dans le poquet<br />

p. 9


Entretien de la culture :<br />

‣ Premier sarclage : 10 jours après la levée ;<br />

‣ Deuxième sarclage : 3 semaines après la levée ;<br />

‣ Troisième sarclage : à la demande sinon, le désherbage fumure<br />

‣ Fumure d’entretien : 5tonnes/ha de fumure <strong>org</strong>anique avant le labour<br />

(terre de parc, fumier d’étable)<br />

‣ Fumure d’entretien : 10jours après la levée, enfouir dans les sillons tracés<br />

à 10 cm de la ligne des plants, 50 ou 100kg/ha d’engrais NPKSB : 19-12-19-<br />

5-1<br />

Protection des semences.<br />

Produit : décis (deltaméthine à 7,5g/ ou cypercal simple (cypermetrine à 36g/ha)<br />

B.N. Très important : l’arachide est très attaquée par les insectes qui lui<br />

transmettent des maladies. Pour obtenir un bon rendement, il est indispensable<br />

de traiter, mais ne jamais traiter avec les insecticides binaires utilisés pour le<br />

traitement du cotonnier.<br />

Rendements :<br />

Variété délavée : 2,5tonnes de coque par hectares<br />

Variété Grimari : 1,5 à 2tonnes par hectare<br />

Variété 57-313 : 2,5tonnes par hectare<br />

Contraintes majeurs de la production d’arachide<br />

De façon générale, on peut noter comme contraintes liées à la production :<br />

- l’utilisation d’outils rudimentaires ou inadéquats ;<br />

- la pénibilité du travail, conséquence d’un manque de préparation du sol<br />

- des problèmes lors du suivi des cultures : difficultés de sarclage, attaques des<br />

oiseaux et des rongeurs ;<br />

- l’insuffisance des bas-fonds aménagés et l’inadéquation des options<br />

d’aménagement proposées avec les contextes de production ;<br />

- l’inexistence ou insuffisance des crédits de campagne, crédit non adaptés avec<br />

des taux d’intérêts élevés.<br />

- les difficultés d’approvisionnement en semences en plus des coûts déjà élevés.<br />

p. 10


- la rareté de la main d’œuvre et son coût élevé.<br />

De façon spécifique, au niveau du séchage et du stockage, on constate : l’inexistence<br />

ou l’insuffisance d’aires de séchage appropriées, le manque de structure de stockage.<br />

La filière et le marché<br />

L’arachide se vent en coque et en graines selon les zones de production. Dans la zone<br />

sahélienne et la zone centrale, une grande partie est écoulée en coque tandis que la<br />

zone soudanienne de grande production de la grande partie, l’arachide est vendue en<br />

graines.<br />

Le système de vente n’est pas exclusif car un même producteur peut vendre en son<br />

produit en coque et en graine selon les périodes et la nature de besoin à satisfaire. Le<br />

facteur déterminant de la décision du producteur de vendre est le besoin en argent<br />

pour répondre à des besoins liés à l’époque de la récolte (scolarité, autres récoltes<br />

exigeantes, fêtes de fin d’année). Pour ce faire, il ya deux options qui sont les<br />

suivantes :<br />

Vente immédiate : le producteur satisfait des conditions de marché local est prêt à<br />

céder son produit et ne veut pas prendre le risque sur l’avenir :<br />

- Ventes directes individuelles : système actuel basé sur le gain immédiat, hors<br />

hypothèse de travail<br />

- Groupage sans warrantage : le producteur espère améliorer le prix d’achat par<br />

une vente groupée : le groupage des quantités permet de vendre aussi bien aux<br />

commerçants nationaux qui revendent aux triturateurs nationaux et extérieurs ou<br />

directement aux triturateurs nationaux et extérieurs.<br />

Vente différée : le producteur escompte sur évolution meilleure du marché avec le<br />

temps et stocke son produit pour vendre plus tard.<br />

Les différents types de producteurs d’arachide sont identifiés:<br />

Les grands producteurs : Ils sont moins nombreux mais très influents. Le volume de<br />

leur production varie entre 60 à 100 sacs. Aussi, ils possèdent des capacités de<br />

collectes assez importantes auprès des petits producteurs pour être une force.<br />

Les petits producteurs : Ils sont les plus nombreux et leur capacité de production<br />

prise individuellement est négligeable. Elle varie entre 5 et 20 sacs. Ils sont la cible de<br />

tous les autres acteurs car, ils sont les plus vulnérables face aux besoins ponctuels de<br />

liquidité à certaines périodes cruciales de l’année. C’est cette couche qui est la base des<br />

<strong>org</strong>anisations paysannes.<br />

p. 11


Les grossistes locaux : Ils sont pour la plupart des commerçants résidents dans les<br />

villages. Ils pratiquent aussi des collectes par les biais des trocs sucre/Thé contre le<br />

koro par exemple. Ils achètent directement sur le marché et leur capacité de stockage<br />

varie de 50 à 300 sacs.<br />

Les Détaillants (les Mosso) : Ces groupes sont composés d’hommes et des femmes<br />

commerçants souvent détaillants, qui parcourent les marchés hebdomadaires à la<br />

recherche de tout venant pour revendre avec des marges substantielles dans les villes.<br />

Les représentants des autorités locales : Cette catégorie d’acteurs est la moins<br />

maîtrisable. Il y a ceux qui représentent le canton, ceux qui représentent la sous<br />

préfecture et ceux qui représentent la gendarmerie. Tous pratiquent des taxes et des<br />

prélèvements arbitraires ; certains à l’entrée du marché, d’autres dans le marché et au<br />

chargement, etc.<br />

Les OP et les Coopératives : Les <strong>org</strong>anisations des producteurs se restructurent et<br />

deviennent des faîtières et des coopératives avec l’appui des partenaires pour mieux<br />

opérer et profiter des aspects bénéfiques des unions. Les op et coopératives deviennent<br />

de plus en plus nombreux et zone soudanienne comme en zone sahélienne et<br />

interviennent dans tous les circuits de la filière.<br />

Les consommateurs : Ce sont les derniers maillons de la chaine dans une filière. A<br />

leur stade, le produit est partiellement ou totalement détruit. Lorsqu’il est partiellement<br />

détruit, il entre dans la fabrication d’autres produits. Dans le cas précis, l’arachide est<br />

transformée en huile, en patte à sauce, en patte à bouillie, en cacahouète.<br />

Les autres acteurs : Il existe d’autres acteurs non moins importants : les chargeurs,<br />

les filateurs « couseurs des sacs), etc.<br />

Les chargeurs : Ce sont des personnes peu ou pas du tout <strong>org</strong>anisées qui vivent au<br />

jour le jour au gré des chargements sur les marchés. Ils transportent du tout venant ;<br />

des céréales, des oléagineux des produits manufacturés. Le coût de leurs services varie<br />

entre 75 et 150 FCFA le sac d’environ 80 Kg.<br />

Dans la plupart des cas, les transporteurs traitent avec les chargeurs qu’ils engagent sur<br />

les marchés. Les raisons souvent avancées font allusion à leur professionnalisme dans<br />

p. 12


l’arrangement des sacs dans le camion.<br />

Mode de commercialisation (Circuits de commercialisation)<br />

Les variétés précoces et délavées avec une teneur d’huile assez importante sont<br />

recherchées par les huileries (Nigéria, Soudan). Par contre les variétés tardives moins<br />

huileuses sont demandées par des autres industries de chocolat au Cameroun pour<br />

fabriquer des pâtes à tartiner.<br />

Les variétés les plus demandées d’après les producteurs sont les délavées mais il faut<br />

préciser que l’importance des demandes d’après les variétés varie selon les<br />

destinations.<br />

De préférence, l’arachide décortiquée manuellement l’emporte sur celle traitée à la<br />

décortiqueuse. L’arachide décortiquée à la machine présente des brisures et est<br />

facilement attaquée par les insectes.<br />

L’arachide et ses produits dérivés, circulent sur l’ensemble du territoire sous toutes les<br />

formes transformées. A l’intérieur des frontières nationales, vous pouvez trouver les<br />

arachides du sud au nord, et vice vers ça. L’huile et les tourteaux ne font pas exception.<br />

Le circuit de l’arachide montre bien le parcourt de l’arachide du Tchad qui à partir de<br />

Koumra peut arriver en Egypte, au Soudan, au Nigéria, au Cameroun, en RCA, en RDC,<br />

au Congo et en Angola.<br />

Il existe aussi le schéma de circuit de l’huile et de l’arachide dans la partie<br />

septentrionale (nord) du Tchad.<br />

p. 13


Prix du 1kg<br />

Le Mosso, le grossiste, le petit détaillant du village, chacun essaie de faire une marge<br />

pour ses actions. Dans toutes villes à partir desquelles, les arachides sortent, les<br />

grossistes disposent des points de stockage pour l’écoulement de leurs marchandises<br />

diverses et variées.<br />

Les prix sur les différents marchés à différentes saisons<br />

Bien que les producteurs éprouvent des difficultés pour le calcul des coûts/bénéfices,<br />

les prix de vente ne chutent que très rarement en dessous de coût de production qui<br />

est en moyenne sur les cinq dernières années de 105 FCFA le kilogramme.<br />

Une analyse faite sur le suivi des mercuriales des 3 dernières années, montre que les<br />

prix ont été les plus bas pendant la saison de la récolte (octobre-novembre) et que ces<br />

prix montaient graduellement durant les mois suivants avec une hausse de prix entre<br />

juin et août. Le stockage des arachides était donc un investissement sans trop des<br />

risques. Les prix commencent à chuter depuis juillet, donc le mois de juillet constitue le<br />

dernier mois de vente sans trop de risques.<br />

450<br />

Sarh : Evolution des prix <strong>Arachide</strong> décortique des trois<br />

dérniére années<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

2<br />

0<br />

0…<br />

150<br />

100<br />

50<br />

-<br />

JanvierFévrier Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Dece<br />

Mois<br />

p. 14


Prix du 1kg<br />

Prix du 1kg<br />

600<br />

Moundou : Evolution des Prix <strong>Arachide</strong> décortiquée des trois<br />

dérniere années<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Dece<br />

Mois<br />

2006 2007<br />

800<br />

Bongor: Evolution Prix <strong>Arachide</strong> décortiquée du trois dérniére<br />

années<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

2<br />

0<br />

0…<br />

200<br />

100<br />

0<br />

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Dece<br />

Mois<br />

p. 15


prix du 1kg<br />

700<br />

Abéché : Evolution du prix <strong>Arachide</strong> décortiquée des trois<br />

dérniéres années<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Dece<br />

Mois<br />

2006 2007 2008<br />

CONDITIONS D’EXPORTATION D’ARACHIDE<br />

L’exportation de l’arachide requiert deux conditions qui diffèrent selon la destination<br />

-Lorsque l’arachide est exportée vers les pays de la zone CEMAC, la Chambre de<br />

Commerce, de l’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat (CCIAMA) délivre le<br />

Certificat de Circulation UDEAC (Union Douanière et Economique de l’Afrique<br />

Centrale). Ledit certificat est ensuite visé par les services de la Douane locale pour ne<br />

pas que ceux du pays d’importation ne pénalisent lourdement l’exportateur.<br />

Lorsque l’arachide est exportée en dehors de la zone CEMAC, la Chambre de Commerce<br />

délivre un Certificat d’Origine.<br />

Pour obtenir l’un ou l’autre certificat, la Chambre de Commerce prélève 100 FCFA sur<br />

chaque sac d’arachide à exporter. Quant à la Douane locale, elle prélève 2 % du<br />

montant des sacs à exporter au titre des redevances statistiques.<br />

Par ailleurs, les taux de prélèvement des services douaniers des pays d’exportation de<br />

l’arachide ne sont pas tous connus. Toutefois, ils ne sont pas trop élevés du fait que<br />

l’arachide est un produit brut, sans valeur ajoutée encore. Le Cameroun prélevait 150<br />

FCFA par sac.<br />

p. 16


De toutes les manières, le maillon de l’exportation à l’heure actuelle demande d’autres<br />

qualifications qui ne sont pas à la portée des producteurs. Les méandres des marchés<br />

extérieurs leur échappent totalement, ils ne maîtrisent pas les modes de paiement ni les<br />

tracasseries douanières et administratives. D’ailleurs unanimement les producteurs sont<br />

portés sur la vente sur place car disent ils que les textes administratifs ne sont pas<br />

respectés s’ils existent à certains endroits.<br />

Le non maîtrise des couts des comptes d’exploitation par les producteurs limite leur<br />

capacité de négociation dans les échanges. De ce fait, les producteurs se laissent<br />

exploités car ils ne font pas des coûts de revient de référence. En définitif, ils ne savent<br />

pas s’ils vendent à perte ou avec gain et quelle est la marge de perte ou gain.<br />

600<br />

Evolution du Kilogramme de l'<strong>Arachide</strong> en six ans sur le Marché de Koumra<br />

Graphique : Source INADES<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

Series1<br />

Series2<br />

Series3<br />

Series4<br />

Series5<br />

Series6<br />

100<br />

0<br />

jan fev mars avr mai jui juil aout sept oct nov déc<br />

p. 17


Ce graphique illustre bien l’évolution des prix bien suivi sur une durée plus longue pour faire les<br />

hypothèses de spéculation pour un exportateur de l’arachide. A la première idée, il faut<br />

s’accorder sur la stratégie de l’exportateur qui est celle de se faire des bénéfices au maximum<br />

et l’hypothèse de la disponibilité de l’arachide comme c’est l’offre qui détermine le prix.<br />

A la synthèse de deux idées, l’exportateur se fixera un prix prohibitif pour mener l’opération en<br />

incluant les taxes, le délai, le transport, les charges non sollicitées et la marge brute. La<br />

décision des exportateurs se prend en considérant le prix de la cession dans le pays destinataire<br />

car tout est loi de l’offre et de la demande. Un petit exercice de cumul des charges identifies<br />

d’une manière non exhaustive peut fournir une idée.<br />

A cet effet donc, nous avons pris en compte les charges suivantes pour un prix de départ<br />

14 000 FCFA d’un lieu ne dépassant pas 140 Km de la zone frontalière. A cette étape, il est déjà<br />

considéré les marges des intermédiaires de ventes (Mosso et autres). La liste des charges est la<br />

suivante : transport, douane, mairie, magasin de stockage, charge et décharge, taxe du pays<br />

d’accueil, et la chambre consulaire qui est de 100 FCFA le Sac. Au total environ 5 000 FCFA par<br />

sac sont investis au quels il faut ajouter le prix d’achat.<br />

Au vu de ce qui précède, un Exportateur qui n’est pas sûr de vendre son sac d’arachide dans un<br />

pays frontalier à 20 000 FCFA ne fera aucune aventure même pendant la période de bas prix<br />

sur les marchés.<br />

p. 18


ANNEXE<br />

p. 19


Rédacteurs de cette fiche :<br />

M. ALLARAMADJI NOMAYE Ingénieur Agro-économiste, attaché de cabinet au Ministère de<br />

l’Agriculture et de l’Irrigation, Responsables de la base des données agricoles. Tel. (+235) 63<br />

30 03 33, courriel : allaraoli2005@yahoo.fr, allaramadjin@minagri-<strong>tchad</strong>.<strong>org</strong><br />

M. BLATAR MASDONGAR Ingénieur Agronome à la Direction des Etudes, Programmes et<br />

Projets(DEPP) au Ministére de l’Agriculture et de l’Irrigation Tel (+ 235) 66 24 95 79)<br />

blatarmasdongar@yahoo.fr<br />

M. GONZOUNE YADDOU Ingénieur Agronome Point focal national, chargé du suivi du projet<br />

des IGs au Ministére de l’Agriculture et de l’Irrigation Tel (+ 235) 66 35 11 44<br />

doctapolo@yahoo.fr<br />

p. 20


BIBLIOGRAPHIE<br />

1- Production de l’arachide au Tchad : TAMITAH Djidingar, N’Djamena,<br />

1985, 14 P<br />

2- Une Méthode d’analyse des filières : synthèse de l’atelier du 10 au 14<br />

Avril 2000, Guillaume Duteurteur, CIRAD, Koussou Miang Ouadang et<br />

Hervé Léteuil, N’Djamena, 2000, 46 P<br />

3- Production, commercialisation et exportation de l’arachide : W.H.M.<br />

Morris, Université de Gé<strong>org</strong>ie, Etats-Unis, 243P<br />

4- <strong>Arachide</strong>- Négociation du prix au producteur : Dialigué Faye, net,<br />

2008, 2 p<br />

5- Du vivrier au vivrier marchand et à l’intégration sous régionale :<br />

Timothée ESSANG, Géraud MAGRIN, David KADEKOY-TIGAGUE,<br />

Montpelier, 2002, 7p<br />

6- Etude sur les circuits de commercialisation de l’arachide dans le<br />

Mandoul : Noubady Djiraibé, Inades Formation, 2008, 77P<br />

7- Analyse et opportunités du thème accès au marché : Elizabeth Visser,<br />

Noubady Djéraibé, Bruno N’Djélassem, Inades Formation, 2006, 16 P.<br />

8- Filière arachide dans la zone soudanienne du Tchad et les<br />

<strong>org</strong>anisations des producteurs : Tentatives-Echecs- et leçons tirées :<br />

Noubady Djeraibé, Inades Formation, Koumra 2004, 27 P<br />

9- Rapports d’activités PRODABO et PRODALKA, 2004- 2008<br />

10- Rapports d’activités de l’ONDR, 2000 – 2008<br />

11- ETUDE FILIERE ARACHIDE EN ZONE SOUDANIENNE ET SAHELIENNE<br />

BOUBAKARI HAMADOU<br />

p. 21

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