FONSECA, David - Sciences Po
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démocratie est construite tout entière sur le dissensus plutôt que sur le consensus : la démocratie contemporaine serait<br />
la forme d’organisation pacifiée du conflit. Ces crises belges et israéliennes, aussi spectaculaires soient-elles, ne seraient<br />
donc pas seulement un signe de « mauvaise santé », mais traduiraient plutôt, pourvu que l’on demeure dans certaines<br />
limites, un état de fonctionnement « normal » des institutions. Il s’agira, dès lors, de montrer que cette construction<br />
juridico-politique ne peut être que sous-tension : elle est la forme exacerbée du modèle démocratique, qui tâche de<br />
penser l’articulation entre majorité et minorité politique. La Suisse, à cet égard, cette « anti-Belgique », serait un trompel’œil<br />
: elle ne pourrait en aucun cas être un modèle sinon une exception.<br />
- Bibliographie :<br />
J. Bauer : le système politique israélien<br />
A. Ben-Amos : Israël, la fabrique de l’identité nationale<br />
F. Delpérée : le système constitutionnel de la Belgique<br />
P. Destatte et alii : La Belgique va-t-elle disparaître ? Itinéraire d’une nation européenne<br />
O. Duhamel : Les démocraties, chapitre relatif à la Suisse<br />
T. Herzl et C. Klein : L’Etat des juifs<br />
I. Leibovitz : Peuple, terre, Etat<br />
G. Lochard : Minorités visibles. Belgique, Canada, France, Suisse<br />
A. Rubinstein et A. Yakobson : Israël et les nations. L’Etat-nation juif et les droits de l’homme<br />
S. Sand : Comment le peuple juif fut inventé<br />
D. Wisler : La démocratie genevoise<br />
SEANCE 8. ENTRE DICTATURE ET DEMOCRATIE : RUSSIE ET CHINE<br />
- L’objectif de la séance sera de montrer combien Chine et Russie, d’un point de vue politico-juridique, alimentent la<br />
rhétorique constitutionnaliste. Il ne s’agira certes pas de mettre la lumière sous le boisseau, de nier les nombreuses<br />
difficultés propres à ces régimes, mais, premièrement, de déplacer le regard, en tâchant de montrer, notamment à l’aide<br />
de l’exemple chinois que le seul constitutionnalisme (à travers la thématique du contrôle de constitutionnalité des lois) ne<br />
peut pas être le seul critère pour juger de l’efficacité du contrôle du politique. Les exemples chinois et russes, par<br />
contrecoup, permettront, deuxièmement, de revenir sur un argument majeur développé par la vulgate constitutionnaliste<br />
« occidentale » : la nécessité face à laquelle nous nous trouverions de « contrôler » le politique, sous peine d’inévitables<br />
débordements.<br />
- Bibliographie :<br />
R. Aron : Démocratie et totalitarisme ; Essai sur les libertés<br />
J.-P. Beja : A la recherche d’une ombre chinoise : le mouvement pour la démocratie<br />
J.-P. Cabestan : Le système politique chinois<br />
M. Camau et G. Massardier : Démocraties et autoritarismes. Fragmentation et hybridation des régimes<br />
M. Delmas-Marty et P. E. Will : La Chine et la démocratie<br />
E. Leroy Ladurie (ss. dir.) : Histoire et système<br />
J. R. Raviot : Démocratie à la russe<br />
M. Roche : Thérapie de choc et autoritarisme en Russie<br />
S. Santander : L’émergence de nouvelles puissances ? Afrique du Sud, Chine, Inde, Mexique, Russie, lire chapitres<br />
relatifs à la Chine et à la Russie<br />
SEANCE 9. HISTOIRE CONSTITUTIONNELLE : LA CONSTRUCTION DE LA<br />
DEMOCRATIE ET LA FORMATION D’UNE CULTURE CONSTITUTIONNELLE<br />
L’objectif de la séance sera de répertorier les usages rhétoriques dans la construction du discours constitutionnaliste<br />
majoritaire : comment la Ve République, notamment sous l’effet du juge constitutionnel, aurait réussi à pacifier les<br />
nombreuses crises politico-juridiques que la France auraient traversées depuis 1789. Les IIIe et IV Républiques ayant<br />
valeur de paradigme dans ce contexte, on insistera sur l’utilisation qui en est faite par de nombreux auteurs. La<br />
reconstruction de l’histoire qu’ils opèrent à travers le concept de légicentrisme, soit de « toute-puissance » de la loi,<br />
servira de point d’ancrage. Précisément, cette « toute-puissance », génératrice de difficultés insurmontables pour une<br />
partie de la doctrine constitutionnaliste aurait nécessité, de fait comme de droit, l’introduction du contrôle de<br />
constitutionnalité des lois. Conclusion que tirent ces auteurs : la France serait devenue enfin un digne et véritable Etat de<br />
droit, depuis son introduction sous la Ve République.<br />
- Bibliographie :<br />
Association des Amis de Michel Debré : M. Debré et la Constitution de 1958<br />
R. Carré de Malberg : La loi, expression de la volonté générale<br />
J.-J. Chevallier : Histoire des institutions et des régimes politiques de 1789 à 1958<br />
C. Emeri et C. Bidégaray : La Constitution en France de 1789 à nos jours<br />
M. Gauchet : La révolution des pouvoirs ; La révolution des droits de l’Homme ; L’avènement de la démocratie (3 tomes)<br />
C. de Gaulle : Mémoires, lire les chapitres relatifs à la naissance de la Ve République<br />
F. Mitterand : Le coup d’Etat permanent<br />
P. Pasquino : Sieyès et l’invention de la Constitution en France<br />
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