PORTRAIT FRONTALIER Catherine Aebischer, journaliste On les croise tous les jours au volant d’un bus, aux guichets d’une banque ou dans les couloirs d’un hôpital. Ils, elles sont les frontalier(e)s ordinaires avec leur vécu, leurs difficultés et leurs passions et racontent leur itinéraire qui est aussi un peu le nôtre. Catherine Chevassut Consultante en recrutement et graphologue diplômée, elle anime aussi, bénévolement, des ateliers « orientation et réorientation » au GTE. « Changer de projet n’est pas un échec ; l’échec, c’est de s’enfermer dans le choix des vingt ans. » Cette maxime, Catherine l’a mise en application au quotidien dans sa vie professionnelle et, manifestement, elle ne le regrette pas. Le rêve de ses 20 ans était « de voyager et de faire de l’interprétariat auprès des tribunaux. » Elle se lance donc dans des études de droit et de langue (anglais et allemand) à la Sorbonne car Catherine est parisienne d’origine. Elle enchaine ensuite avec du secrétariat de direction pour avoir, rapidement, un diplôme en main. Vient ensuite l’heure du mariage, de quelques déconvenues professionnelles chez un géomètre-expert (« et sa caisse à compter et recompter.. ») avant le départ pour le Luxembourg pour suivre son mari qui travaille dans le secteur bancaire. Entre temps, un bébé est né, un autre s’annonce et Catherine arrive en région frontalière, carrière maritale oblige. « A cette époque, trouver un logement relevait déjà du défi : on a dû aller jusqu’à Thonon et il fallait presque un an pour obtenir le téléphone ! » Elle songe à reprendre des études mais, avec deux enfants, le pari est difficile. « J’aurais dû aller à Chambéry ou Grenoble. » Travailler à Genève ? : « Cela aurait été le rêve ; mais, à ce moment là, obtenir le permis n’était pas une évidence d’autant que je manquais d’expérience. » Elle se lance donc dans le bénévolat, encadrant des jeunes lors de sorties à ski et passe son brevet de pilote d’avion, enceinte de son troisième enfant « pour partager la passion de mon mari et, surtout, ramener la famille à terre en cas de problème ! » A l’aérodrome d’Annemasse, on doit encore se souvenir de son passage ! Quelques déménagements plus tard, toujours en région frontalière, et à l’approche de la quarantaine, l’inquiétude commence à grandir face à son avenir professionnel. C’est à cette époque qu’elle rencontre à Genève une graphologue qui influera sur sa nouvelle vie. Catherine suit alors trois ans de cours à Genève, se perfectionne à Paris, où elle passe l’examen de la Société française de Graphologie. Elle est aujourd’hui vice-présidente de la Société des Graphologues Professionnels Français (S.G.P.F.). Parallèlement, elle suit des formations en qualifications de tests et coaching. Une carrière à l’international débute alors vraiment pour elle avec, comme clients, des hedge funds, une société de réassurance, un cabinet de recrutement. Elle travaille désormais en indépendante comme consultante, à mi-chemin entre France et Suisse : « deux pays qui semblent proches et sont, au fond, très différents » et avec une clientèle très internationale qui comble son désir de découverte de l’humain. Depuis deux ans, les ateliers qu’elle anime bénévolement au GTE lui apportent beaucoup de satisfaction et de très bons retours d’expérience : « on est constamment dans le mode projet et la synergie qui se dégage des groupes est assez incroyable. Il y a des rapprochements, des choix, des découvertes pour ceux qui fréquentent ces ateliers et c’est toujours un moment intense. » Quand elle a des loisirs, Catherine aime faire du sport : le ski, la balade, la gym pour « être bien avec son corps ». Ses trois grands fils travaillent dans des secteurs très différents –la banque, le tourisme et l’industrie- et habitent à près de 200 kilomètres. Elle les voit néanmoins très régulièrement ainsi que ses sept petits-enfants avec lesquels elle partage l’envie de croquer la vie à pleines dents. 50 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
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