Frontalier magazine N° 109 - Avril 2012 - Groupement transfrontalier ...
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www.frontalier.org<br />
J’ai une autorisation de travail et de séjour en Suisse<br />
(Permis B), dois-je déclarer mes revenus en France ?<br />
OUI si vous êtes considéré comme domicilié fiscalement<br />
en France, c’est-à-dire que vous remplissez au moins l’un des<br />
3 critères énoncés dans l’article 4B du CGI. Par exemple, votre<br />
conjoint et vos enfants vivent en France et vous regagnez votre<br />
foyer tous les week-ends.<br />
NON dans le cas contraire, c’est-à-dire qu’aucun des critères ne<br />
correspond à votre situation.<br />
I - Déclaration des revenus<br />
Taux de<br />
change pour<br />
les impôts <strong>2012</strong>,<br />
revenus 2011<br />
0,81 €<br />
Les salariés et retraités en France ne rencontrent<br />
apparemment pas de difficultés pour déclarer leurs<br />
revenus du fait que ceux-ci sont déjà pré-imprimés<br />
par les services fiscaux dans les formulaires n° 2042<br />
normal ou simplifié avant d’être envoyés aux<br />
contribuables.<br />
Il n’en est pas de même pour les travailleurs frontaliers<br />
qui doivent justifier dans leurs déclarations de leurs<br />
revenus de source suisse. En effet, l’imprimé 2042 bleu (déclaration<br />
d’ensemble des revenus) doit être accompagné du certificat de<br />
salaire que les employeurs suisses sont tenus de leur délivrer ainsi<br />
que d’une attestation justifiant la retenue de l’impôt (attestation-quittance)<br />
lorsque les revenus sont imposés en Suisse. Par ailleurs, la<br />
France prévoit l’utilisation de l’imprimé 2047 rose qui doit accompagner<br />
l’état 2042 pour détailler les revenus encaissés à l’étranger (que<br />
l’intéressé soit ou non frontalier). Enfin, il faut joindre également à la<br />
déclaration, une « feuille annexe » obligatoire où figurent le salaire et<br />
les charges sociales suisses, le taux de change du franc suisse et le montant<br />
net en euros à reporter sur l’état 2042 de la déclaration générale.<br />
2 343 euros : Plafond de la déduction de la cotisation à<br />
l’assurance maladie privée. Ce plafond s’applique pour<br />
le frontalier actif, ayant-droit compris. La déduction des<br />
cotisations LAMal de base et CMU ne sont pas, quant à elles,<br />
plafonnées.<br />
1. Les travailleurs frontaliers<br />
Justification des revenus encaissés en Suisse<br />
Le certificat de salaire<br />
Les employeurs suisses délivrent aux salariés frontaliers en début<br />
d’année ou en fin d’activité, un certificat de salaire où figurent le<br />
montant brut, les charges sociales et le salaire net qui leur a été versé<br />
pour l’année précédente. Les montants qui figurent sur le certificat<br />
de salaire en CHF sont à reporter sur une feuille annexe prévue à<br />
cet effet que nous imprimons à la fin de ce dossier afin de faciliter<br />
les reports en euros. [voir page 36 de ce dossier]<br />
L’attestation-quittance<br />
Lorsqu’il y a retenue de l’impôt à la source (canton de Genève et<br />
cantons de séjour en semaine), l’employeur délivre séparément une<br />
attestation-quittance qui doit être jointe au certificat de salaire et qui<br />
n’est pas à convertir en euros. Elle ne contient que la rémunération<br />
brute et la retenue de l’impôt à la source. Elle est délivrée même en<br />
cas de non-imposition.<br />
Important : l’impôt à la source figure<br />
désormais sur le certificat de salaire mais<br />
son montant n’est en aucun cas déductible.<br />
Il justifie l’impôt à la source et permettra<br />
l’application du crédit d’impôt,<br />
éliminant ainsi la double imposition.<br />
QUELS<br />
JUSTIFICATIFS ?<br />
le certificat de salaire<br />
l’attestation quittance<br />
impôt à la source<br />
l’attestation de cotisations<br />
à l’assurance soins<br />
(LAMal, CMU ou<br />
privée)<br />
L’exonération d’impôt sur le revenu de la<br />
rémunération versée au titre des heures<br />
supplémentaires<br />
Cette mesure s’applique aux travailleurs frontaliers, dans la mesure<br />
où leur rémunération est imposable dans leur pays de résidence.<br />
Avec la Suisse, il s’agit des frontaliers soumis à l’accord de 1983<br />
c’est-à-dire exerçant une activité dans les cantons de Berne, Soleure,<br />
Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Vaud, Valais, Neuchâtel et Jura,<br />
résidant en France et y retournant quotidiennement.<br />
L’instruction du 6 janvier 2010 (BOI N° 7 du 14 janvier 2010 5F-1-10)<br />
précise les modalités d’application de l’exonération des heures<br />
supplémentaires aux travailleurs frontaliers.<br />
En principe, les heures supplémentaires éligibles à l’exonération<br />
d’impôt sur le revenu sont les heures de travail effectuées au-delà de<br />
la durée légale de travail conformément à la législation sur la durée<br />
du travail dans le pays où le salarié exerce son activité ou, dans le<br />
cas où un pays ne fixe pas de durée légale de travail, de la durée<br />
prévue par une convention ou un accord professionnel ou interprofessionnel.<br />
En pratique, il est admis que les travailleurs frontaliers qui justifient<br />
avoir effectué au moins 1840 heures de travail sur l’année (sur la base<br />
de 40 heures de travail hebdomadaires et de 46 semaines par an :<br />
40 X 46 = 1840 heures) bénéficient de l’exonération de la part de<br />
leur rémunération correspondant aux heures effectuées au-delà de<br />
ce seuil, dans la limite d’un plafond de 368 heures supplémentaires<br />
de travail par an (sur la base de 48 heures de travail au maximum<br />
par semaine et de 46 semaines par an : 48 X 46 = 2 208 – 1 840 =<br />
368 heures). Ces seuils sont proratisés en cas d’activité à temps partiel.<br />
Exemple :<br />
Un travailleur frontalier a effectué 2000 heures de travail<br />
en 2011. Sa rémunération nette totale (base, compléments et<br />
majorations comprises), avant déduction des frais professionnels,<br />
est de 50.000 euros pour cette même année.<br />
La part de sa rémunération correspondant aux 160 heures supplémentaires<br />
de travail (2000 – 1840) est exonérée d’impôt sur<br />
le revenu soit 4000 euros (50.000 X (160/2000)).<br />
Case à remplir : à reporter ligne 1AU ou 1 BU de la 2042<br />
Chaque année, le travailleur frontalier choisit la méthode « au réel »<br />
ou « forfaitaire ».<br />
Documents à joindre à la déclaration d’ensemble des revenus (N° 2042)<br />
• une attestation sur l’honneur, établie sur papier libre, datée et signée,<br />
indiquant le nombre d’heures supplémentaires effectuées au<br />
cours de l’année précédente bénéficiant de l’exonération d’impôt<br />
sur le revenu (réel ou forfaitaire) ainsi que la rémunération correspondante,<br />
• corroborée par une attestation de l’entreprise, comportant les<br />
mêmes indications, établie sur papier libre, datée et signée.<br />
Les travailleurs frontaliers qui transmettent leur déclaration de<br />
revenus par voie électronique conservent ces attestations afin d’être<br />
en mesure de les présenter en cas de demande de l’administration.<br />
Ces dispositions sont applicables aux rémunérations perçues à raison<br />
des heures supplémentaires de travail effectuées depuis le 1 er octobre<br />
2007.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 19