Frontalier magazine N° 109 - Avril 2012 - Groupement transfrontalier ...
Frontalier magazine N° 109 - Avril 2012 - Groupement transfrontalier ...
Frontalier magazine N° 109 - Avril 2012 - Groupement transfrontalier ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
N° <strong>109</strong> - AVRIL <strong>2012</strong> - 8.00 €<br />
LÉMAN FRANCHE-COMTÉ HAUT-RHIN<br />
ASSURANCE MALADIE,<br />
SIGNEZ LA PÉTITION !<br />
Dossier impôts <strong>2012</strong> - Revenus 2011<br />
Strasbourg : le siège du Parlement vacille<br />
Travailler moins ? Pas question !
EDITO<br />
www.frontalier.org<br />
Pour connaître les hommes,<br />
il faut les voir agir !<br />
(J.J. Rousseau)<br />
Les différentes prises de position lors du congrès, mais aussi au travers de la presse et des<br />
médias ont le mérite de nous aider à mieux connaître nos interlocuteurs et nos partenaires.<br />
Cette période de crise que nous vivons, révélatrice du mal-être de certaines populations, doit<br />
nous permettre de rebondir, de nous mobiliser, pour construire tous ensemble notre avenir.<br />
Notre congrès a été l’occasion d’affirmer nos valeurs, de marquer fortement notre volonté de<br />
lutter contre toute forme de xénophobie dans nos espaces de vie <strong>transfrontalier</strong>s. David Hiler,<br />
au nom du conseil d’Etat, nous a exprimé une position claire et nette. C’est celle-là que nous<br />
voulons retenir pour bâtir ensemble l’agglo de demain.<br />
Le rédacteur en chef de la Tribune de Genève, le porte-parole de la Fédération des Entreprises<br />
Romandes, la Communauté Genevoise d’Action Syndicale ont eux aussi exprimé leur<br />
soutien aux travailleurs frontaliers. Les réactions et prises de position se multiplient pour faire<br />
entendre la voix des acteurs politiques, économiques, sociaux de notre territoire. Nous ne<br />
devons pas nous laisser inhiber par des peurs, déstabiliser par les propos d’une minorité.<br />
L’heure est à la mobilisation pour mener à bien les projets en cours, pour être les acteurs de<br />
notre avenir dans le cadre d’une cohésion sociale transfrontalière.<br />
Le vote des motions a été un des temps forts de notre congrès le 16 mars dernier à Archamps.<br />
Il s’agit maintenant de les accompagner par une volonté collective pour les voir devenir réalité.<br />
Pour cela, je compte sur votre mobilisation pour signer massivement la pétition sur le libre<br />
choix de l’assurance maladie et sur votre engagement pour interpeller les futurs candidats<br />
aux législatives sur leur motivation à nous accompagner dans nos dossiers. Quel que soit le<br />
prochain gouvernement, nous devons faire en sorte de pouvoir assurer notre mobilité future<br />
dans le cadre d‘une assurance de soins qui nous offre une couverture efficace en adéquation<br />
avec notre statut. Nous devons également obtenir une fiscalisation convenable de notre retraite<br />
2 ème pilier. Voilà les objectifs principaux que nous nous sommes fixés pour les mois à venir.<br />
« Notre congrès a été<br />
l’occasion d’affirmer<br />
nos valeurs, de marquer<br />
fortement notre volonté<br />
de lutter contre toute<br />
forme de xénophobie<br />
dans nos espaces de vie<br />
<strong>transfrontalier</strong>s. »<br />
Après notre congrès, la commission administrative a élu le nouveau bureau directeur qui va<br />
conduire la politique de notre association pour les deux ans à venir. Bienvenue aux nouveaux<br />
bénévoles et place à l’action !<br />
Michel CHARRAT<br />
Président<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 3
SOMMAIRE<br />
www.frontalier.org<br />
Nos rédacteurs<br />
Actualités ......................p. 5<br />
Franche-Comté<br />
Le bras de fer vonRoll. .......p. 41<br />
Jean-François Besson<br />
Laurence Coudière<br />
GTE<br />
Bilan du 29 ème congrès ............p. 8<br />
Pétition assurance maladie .......p. 10<br />
Europe<br />
Le siège du Parlement .......p. 42<br />
Anne-Laure Roudaut-Schultz<br />
Armelle Saragosa<br />
Emploi<br />
L’emploi en chiffres ...............p. 11<br />
Transports<br />
Brèves ........................p. 44<br />
Service accueil<br />
MTE<br />
Conférences et permanences .....p. 13<br />
Social au quotidien .........p. 14<br />
Prévoyance<br />
Assurances vie ................p. 45<br />
Banque<br />
DirectetBon.com ..............p. 46<br />
Suzanne Ruiz-Berthet<br />
Isabelle Fortes-Thuon<br />
Questions réponses .........p. 15<br />
Santé<br />
Cancer de la Thyroïde .......p. 47<br />
Catherine Aebischer<br />
Jean-Pierre Tenoux<br />
Fiscalité<br />
Impôts <strong>2012</strong>, revenus 2011. ......p. 17<br />
Loisirs<br />
Brèves ........................p. 48<br />
Michel Eggs<br />
Colette de Lucia<br />
Société<br />
Travailler moins, pas question ! ...p. 40<br />
Portrait<br />
Catherine Chevassut ...........p. 50<br />
L’actu vue par Filipandré<br />
La préférence cantonale à Genève…<br />
4 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
ACTUALITÉS BRÈVES<br />
Laurence Coudière, secrétaire de rédaction<br />
Le GTE en chiffres<br />
Fin 2011, le <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> comptait 33 995 adhérents à jour de cotisation.<br />
Nous avons reçu 10 841 personnes dans nos antennes, traité 32 847 appels téléphoniques,<br />
soit 19 % d’augmentation par rapport à 2010. Nous avons animé 74 ateliers et conférences<br />
et publié 387 offres d’emploi. Quant à notre site internet, il a enregistré 351 549 visites.<br />
Testez le covoiturage en toute liberté !<br />
Le GTE s’engage pour la mobilité durable en s’associant<br />
avec Green Monkeys, solution de covoiturage pendulaire.<br />
Green Monkeys propose un service de covoiturage dynamique<br />
qui permet de covoiturer avec des horaires flexibles,<br />
consulter ses trajets sur un smartphone. Le service Green<br />
Monkeys s’occupe de trouver vos covoitureurs.<br />
En tant qu’adhérent, Green Monkeys vous offre une remise exclusive de 5 %. Chaque<br />
mois, 5% des sommes dépensées sur Green Monkeys en tant que passager sont créditées<br />
sur votre compte Green Monkeys. Cette Offre est valable 6 mois à compter de votre<br />
date d’inscription jusqu’au 29 mars 2013.<br />
Inscrivez-vous muni du code partenaire communiqué par le GTE sur greenmonkeys.com,<br />
ou par téléphone au :<br />
• 022 301 02 11 depuis la Suisse<br />
• 0821 800 911* depuis la France (0,12 €/minute).<br />
Bon covoiturage !<br />
Des permanences pour vos impôts<br />
Après la déclaration des frais réels et<br />
la déclaration fiscale sur Genève<br />
où nous avons reçu près de 500 personnes,<br />
le <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong><br />
européen poursuit ses rendez-vous<br />
fiscaux, cette fois-ci, pour la déclaration<br />
des revenus en France qui sera à<br />
déposer avant le 31 mai <strong>2012</strong> minuit<br />
(pour la version papier). Vous serez<br />
nombreux à faire appel à l’aide du<br />
Lʼéquipe des fiscalistes pour la déclaration des frais réels à Genève<br />
<strong>Groupement</strong>. Afin de faire face à cette<br />
affluence, le GTE va recruter 4 personnes supplémentaires, pour seconder l’équipe en<br />
place. Isabelle Fortès-Thuon coordonnera l’ensemble des intervenants, fiscalistes, conseillères-accueil,<br />
bénévoles. 2 permanences spéciales impôt seront aussi organisées à<br />
• Thonon le mardi 22 mai 16H à 20H, Château de Sonnaz, 2, rue Michaud<br />
• Mulhouse le mardi 22 mai de 16H à 20H, Holiday Inn, 34 rue Paul Cézanne<br />
Pour prendre un rendez-vous, contactez le GTE au 04 50 87 86 38 à partir du 16 avril <strong>2012</strong>.<br />
Statistiques<br />
Nombre de travailleurs<br />
frontaliers actifs au<br />
31.12.2011<br />
Genève .............................. 63 373<br />
Bâle ville ............................. 34 891<br />
Bâle campagne................... 19 114<br />
Vaud .................................. 21 670<br />
Neuchâtel ............................ 9 668<br />
Jura ...................................... 6 328<br />
Valais.................................... 2 255<br />
Berne ................................... 2 085<br />
Nombre de travailleurs<br />
frontaliers en Suisse ....... 258 811<br />
Source : Office fédéral de la statistique.<br />
Ces chiffres ne tiennent pas compte des<br />
frontaliers suisses ou doubles nationaux ou<br />
travailleurs internationaux. Il s’agit de<br />
travailleurs frontaliers en activité, titulaires<br />
d’un permis G.<br />
Evolution du Franc suisse<br />
Janvier 2011<br />
à Mars <strong>2012</strong><br />
Tél. 33(0)892 70 10 74<br />
(0,337 €/min.)<br />
Fax 33(0) 450 38 21 61<br />
BP 35 - 50 rue de Genève<br />
74103 Annemasse Cedex<br />
www.frontalier.org<br />
Directeur de la publication Michel Charrat<br />
Rédacteur en Chef Jean-François Besson<br />
Secrétaire de rédaction Laurence Coudière<br />
Dessins Filipandré<br />
Crédit photos Une Lucien Fortunati<br />
Maquette et réalisation générale médiaCIMES Annemasse<br />
Imprimé en France<br />
Edition <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen<br />
Publicité PubliPrint - Le Dauphiné Libéré<br />
Tél. 04 50 92 52 52 - Fax 04 50 84 24 15<br />
Tirage 35 300 exemplaires<br />
N° commission paritaire 0312 S 08166<br />
ISSN 1148-5698<br />
Prix au N° : 8 €<br />
Le chiffre du mois<br />
0,81 €<br />
Taux de change appliqué<br />
pour les impôts <strong>2012</strong>.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 5
ACTUALITÉS BRÈVES<br />
www.frontalier.org<br />
et …<br />
rencontrons-nous !<br />
Depuis quelques mois, le <strong>Groupement</strong><br />
parle la langue des réseaux<br />
sociaux ! Entre les « gazouillis » sur<br />
Twitter et les « posts » sur Facebook,<br />
LinkedIn, etc., le <strong>Groupement</strong><br />
diffuse ses informations sur le Web<br />
social.<br />
Mais il ne s’agit pas d’un monologue,<br />
loin de là ! De nombreux<br />
frontaliers nous suivent déjà au<br />
quotidien, nous interrogent ou<br />
apportent leurs propres infos, utiles<br />
aux autres frontaliers.<br />
Ces échanges sont notamment très<br />
appréciés par les personnes en<br />
recherche d’emploi. Les groupes<br />
que nous gérons sur les réseaux<br />
sociaux leur permettent de partager<br />
des informations sur les secteurs qui<br />
recrutent, les spécificités du travail<br />
en Suisse ou d’interroger l’animatrice<br />
web du GTE.<br />
Nous sommes persuadés que les réseaux<br />
sociaux sont indispensables<br />
dans une recherche d’emploi. Mais<br />
si « le virtuel, c’est bien, le physique,<br />
c’est mieux [1] ».<br />
Avec l’aide de bénévoles, nous<br />
avons mis en place des réunions de<br />
réseautage. Deux fois par mois, des<br />
personnes en recherche d’emploi se<br />
retrouvent ainsi dans nos locaux<br />
d’Ambilly. Les objectifs : obtenir des<br />
informations sur un sujet lié à l’emploi,<br />
partager des connaissances ou<br />
des expériences professionnelles et<br />
surtout se rencontrer.<br />
Si vous souhaitez participer à ces<br />
réunions, rejoignez-nous sur le groupe<br />
« <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen<br />
» sur www.linkedin.com.<br />
Vous pourrez ainsi suivre nos actualités<br />
et rejoindre notre réseau.<br />
[1] PME Magazine, mars <strong>2012</strong><br />
Rapport d’activité 2011<br />
A l’occasion du 29 ème congrès, le GTE vient de<br />
publier son rapport d’activité 2011. On y note<br />
une forte progression du nombre des adhérents<br />
et en corollaire, une augmentation très sensible<br />
de l’activité des services : Accueil, Juridique, Social<br />
et Fiscal. Retrouvez tout le travail des salariés et<br />
des bénévoles du <strong>Groupement</strong> ainsi que l’activité<br />
des Maisons transfrontalières dans cet ouvrage,<br />
disponible dans toutes les antennes du GTE.<br />
Nouvelle brochure « La Maternité »<br />
L’arrivé d’un enfant dans un foyer est source de joie mais elle<br />
doit être bien préparée. Cette brochure, à destination des travailleuses<br />
frontalières, explique les dispositions qui leur<br />
seront appliquées tout au long de leur grossesse que ce soit<br />
pour leur protection sociale et professionnelle, ou leurs droits<br />
aux prestations familiales de chaque côté de la frontière,<br />
avant et après l'accouchement. Cette brochure est disponible<br />
gratuitement dans tous les bureaux du <strong>Groupement</strong>.<br />
Fermeture temporaire de l’antenne d'Evian<br />
Suite à l’incendie déclaré dans l’immeuble qui accueille nos permanences, notre<br />
antenne d’Evian est fermée pour une période de plusieurs mois. Nous sommes<br />
actuellement à l’étude d’une solution afin de nous permettre d’accueillir le public<br />
chablaisien dans les meilleures conditions.<br />
Nous vous remercions de votre compréhension.<br />
Les bons chiffres font les bons<br />
voisins<br />
Partenariat Unia Genève<br />
Depuis de nombreuses années, le GTE collabore étroitement<br />
avec le Syndicat Unia au travers de permanences<br />
tenues toutes les semaines dans les locaux de l’association<br />
à Annemasse et à Saint-Genis. Unia permet également<br />
aux membres du GTE qui adhèrent à sa section<br />
genevoise, de bénéficier d’une réduction de cotisation à<br />
hauteur de celle du <strong>Groupement</strong>, soit 57 euros pour<br />
<strong>2012</strong> ou 84 CHF. Un geste fort d’Unia qui doit permettre aux frontaliers de disposer de<br />
deux structures puissantes pour les aider dans leur vie quotidienne de frontalier et de<br />
travailleur.<br />
L'édition <strong>2012</strong> du <strong>magazine</strong> « Genève en Chiffres », vient<br />
d'être publiée.<br />
Le numéro spécial « Vivre ensemble », riche en données<br />
statistiques, décrit les dynamiques propres à notre région<br />
transfrontalière, notamment sur le marché du travail, les<br />
transports et le logement.<br />
Michel Charrat, président du GTE, en a rédigé l’édito.<br />
Les exemplaires de ce hors-série sont disponibles en<br />
libre-accès dans nos antennes d’Annemasse et Saint-<br />
Genis-Pouilly.<br />
6 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
ÉVÈNEMENT GTE<br />
Laurence Coudière, secrétaire de rédaction<br />
Un congrès mobilisateur<br />
La nouvelle formule du congrès un vendredi soir a été un véritable succès cette année où<br />
700 frontaliers sont venus écouter et soutenir le <strong>Groupement</strong>.<br />
Il faut dire que le dossiers brulants ne manquaient pas entre le remise en cause de la libre<br />
circulation des personnes, l’échéance de l’assurance maladie privée en 2014 et l’imposition du<br />
capital 2 ème pilier.<br />
De nombreuses personnalités politiques<br />
sont venues soutenir le <strong>Groupement</strong>.<br />
out au long de ce congrès, les participant ont pu s’exprimer sur<br />
T ces sujets en votant 6 motions adressées aux élus (voir encadré).<br />
Libre circulation des personnes<br />
Michel Charrat a ouvert ce congrès en dressant un premier bilan de<br />
la situation économique à Genève et du nombre de frontaliers<br />
traversant la frontière. Il a également évoqué la tension politique et<br />
la pression exercée sur les travailleurs frontaliers entre la préférence<br />
cantonale ou le versement des salaires en euros. Son non à la<br />
stigmatisation des frontaliers a trouvé écho dans la salle.<br />
Michel Charrat a ensuite donné la parole de Ulrich Trautmann,<br />
représentant de la délégation européenne à Berne.<br />
Celui-ci a rappelé les termes de l’accord de libre circulation des<br />
personnes signé entre la Suisse et l’UE « L’accès au marché du travail<br />
inclut une égalité de salaire et une égalité de traitement » en<br />
précisant que les ressortissants suisses résidant en France sont aussi<br />
des frontaliers.<br />
Cotisations chômage<br />
Michel Charrat a ensuite communiqué les statistiques des frontaliers<br />
au chômage, indemnisés par la France pays de résidence alors que<br />
l’intégralité de leurs cotisations chômage reste en Suisse, ce qui<br />
contribue à un dérèglement social dans nos régions. Le travailleur<br />
frontalier est devenu « un variateur d’ajustement du marché de<br />
l’emploi au service de l’économie suisse, comme le furent auparavant<br />
les saisonniers »<br />
Le dossier de l’assurance<br />
L’assurance maladie a été le premier combat du <strong>Groupement</strong><br />
<strong>transfrontalier</strong> européen. 50 ans après, malgré les avancées, ce<br />
dossier revient sur le devant de la scène avec la disparition de<br />
l’assurance privée au profit de la CMU en 2014. Cette échéance<br />
préoccupe beaucoup les frontaliers qui ont opté pour ce choix car<br />
c’est la seule couverture qui garantisse une réelle prise en charge<br />
des soins dans le pays d’emploi ou de résidence. Sans compter<br />
que de nombreuses familles frontalières ne pourraient faire face à<br />
une cotisation CMU.<br />
Et pour mobiliser le maximum de frontaliers sur ce dossier, le <strong>Groupement</strong><br />
a invité les personnes présentes à signer et à faire circuler<br />
une pétition pour le maintien de l’assurance privée (voir page 10).<br />
Les transports<br />
Christian Aebischer, vice-président et responsable de la commission<br />
transports du GTE a ensuite pris la parole pour établir un état des<br />
lieux des transports en commun dans la région frontalière. Il a insisté<br />
sur l’urgence de les développer davantage notamment par le biais<br />
du CEVA.<br />
2 ème pilier<br />
Lors de son discours, Michel Charrat a dressé<br />
un bilan des combats du <strong>Groupement</strong>.<br />
Guylaine Riondel-Besson a abordé le dossier de l’imposition du<br />
capital 2 ème et 3 ème piliers qui mobilise le <strong>Groupement</strong> depuis maintenant<br />
4 ans, en y apportant son éclairage de juriste. En juin 2011, notre<br />
8 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
www.frontalier.org<br />
combat a abouti à une imposition de ce capital a minima de 7,5 %.<br />
Une victoire vite assombrie par l’introduction d’une condition de<br />
non-fractionnement de ce capital. Peu de frontaliers pourront remplir<br />
cette clause ayant déjà utilisé une partie de leur capital pour acquérir<br />
leur résidence principale. En cas de fractionnement, ce capital sera<br />
imposé, selon le régime de droit commun de 5,5 % à 40 %.<br />
A l’issue du discours de Michel Charrat, quelques politiques sont<br />
intervenus pour affirmer leur soutien au <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong><br />
européen. David Hiler, Conseiller d’Etat du canton de Genève,<br />
a notamment pris position contre la proposition du directeur des<br />
HUG soutenu par le président du Conseil d’Etat « ce n’était pas une<br />
initiative du Conseil d’Etat et l’approbation que le président du<br />
Conseil a pu donner est à titre personnel. Je pense que là, on a<br />
franchi la ligne qu’il ne faut pas franchir si l’on entend construire<br />
ensemble une région. »<br />
Sauvegardons notre assurance privée !<br />
Une nouvelle fois, le GTE vous demande de vous mobiliser pour<br />
défendre vos droits et vos acquis.<br />
Prenez connaissance de la pétition adressée au futur Président<br />
de la République (page 10).<br />
Sensibilisez votre entourage sur l’enjeu de préserver notre<br />
assurance maladie privée et invitez vos collègues frontaliers à<br />
participer également à cette action collective.<br />
Signez, photocopiez, multipliez ce courrier et renvoyez-le nous<br />
par la poste à l’adresse suivante :<br />
<strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen<br />
50 rue de Genève - BP 35 - 74103 Annemasse Cedex<br />
Nous nous chargerons ensuite de remettre toutes les pétitions<br />
au Préfet. Vous pouvez également télécharger cette lettre<br />
directement sur notre site internet www.frontalier.org.<br />
1 ère motion : « Les transfrontalières et <strong>transfrontalier</strong>s réunis<br />
ce jour en Congrès, demandent à l’union européenne et<br />
notamment au comité mixte de veiller aux engagements pris<br />
par la suisse, notamment au respect d’une stricte égalité de<br />
traitement des conditions de travail entre salariés de l’Union et<br />
de la Suisse. »<br />
2 ème motion : « Les transfrontalières et <strong>transfrontalier</strong>s réunis ce<br />
jour en Congrès, demandent aux parlementaires et au futur<br />
gouvernement français de reprendre des négociations bilatérales<br />
avec la Suisse pour parvenir à un reversement de nos<br />
cotisations chômage à l’Unedic. Versement interrompu depuis<br />
le 1 er juin 2009 en application du droit européen. »<br />
3 ème motion : « Les transfrontalières et <strong>transfrontalier</strong>s réunis ce<br />
jour en Congrès, demandent aux futurs parlementaires<br />
français de soutenir notre libre choix en matière d’assurance<br />
maladie après 2014. D’œuvrer pour que le futur gouvernement<br />
né des élections de juin, s’engage à faire voter un amendement<br />
dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité<br />
sociale en <strong>2012</strong>. »<br />
4 ème motion : « Les transfrontalières et <strong>transfrontalier</strong>s réunis<br />
ce jour en Congrès, demandent instamment aux autorités<br />
françaises de finaliser le financement de la partie française du<br />
CEVA et de signer avec la Suisse l’accord international sur<br />
l’exploitation du CEVA avant fin mai <strong>2012</strong>, afin qu’aucun retard<br />
ne soit pris dans la construction et la mise en service d’une<br />
réseau express régional ferroviaire <strong>transfrontalier</strong> dans la grande<br />
région genevoise ».<br />
5 ème motion : « Les transfrontalières et <strong>transfrontalier</strong>s réunis ce<br />
jour en Congrès, demandent aux futurs parlementaires et au<br />
nouveau gouvernement de rendre applicable la loi votée en<br />
juin 2011 sur l’imposition de notre 2 ème pilier en supprimant la<br />
condition de non-fractionnement du capital ».<br />
6 ème motion : « Les transfrontalières et <strong>transfrontalier</strong>s réunis ce<br />
jour en Congrès, demandent aux conseillers nationaux et aux<br />
conseillers aux Etats suisses, de modifier la loi AVS pour étendre<br />
le droit de cotiser facultativement à l’AVS aux <strong>transfrontalier</strong>s. »<br />
Alessandro Pelizzari, président de la CGAS et secrétaire Unia. Guylaine Riondel-Besson, juriste. Filipandré, dessinateur.<br />
Christian Monteil, président du Conseil Général de Haute-Savoie. Le vote du public. Manuel Tornare, conseiller national à Genève.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 9
L’EMPLOI EN CHIFFRES<br />
Anne-Laure Roudaut-Schultz, Service emploi<br />
1,6 million<br />
de salariés en Suisse sont assujettis à une convention collective de<br />
travail, soit environ 50 % des travailleurs, selon les derniers chiffres de<br />
l’office fédéral de la statistique. Le secteur tertiaire compte le plus grand<br />
nombre de CCT, avec 835 300 employés couverts.<br />
84 %<br />
Source : Le temps - 18 novembre 2011.<br />
42 %<br />
des personnes ayant exercé une<br />
activité temporaire en Suisse ont<br />
décroché un emploi fixe un an après<br />
leur expérience en Intérim. Le travail<br />
temporaire est donc un très bon<br />
tremplin pour s’insérer sur le marché<br />
du travail en Suisse.<br />
Source : Etude Swissstaffing<br />
Décembre 2011.<br />
des personnes ayant obtenu un CFC (Certificat fédéral de capacité)<br />
d’employé de commerce, en Suisse, en 2011, sont actuellement en<br />
poste. Les 2/3 d’entre eux ont décroché un contrat fixe. Le CFC d’employé<br />
de commerce équivaut à un CAP ou un BEP (selon les années<br />
d’étude) dans le domaine du secrétariat. L'apprentissage d'employé de<br />
commerce est une valeur sûre sur le marché de l’emploi helvétique.<br />
Source : Tribune de Genève - 24 février <strong>2012</strong>.<br />
1 100<br />
Le Canton de Berne a soutenu, en 2011, une quarantaine de<br />
projets d’entreprises, qui devraient déboucher sur la création<br />
de 1 100 emplois. 13 entreprises dans le domaine de<br />
l’industrie de précision ont ainsi été soutenues, 6 dans le<br />
génie médical, 6 dans les technologies de l’information et de<br />
la communication et 5 dans les secteurs du design et des<br />
produits de luxe. Plus d’information sur le site de l’Office de<br />
la promotion économique du canton de Berne : www.wfb.ch.<br />
Source : L’impartial – 4 février <strong>2012</strong>.<br />
500<br />
Le groupe Swatch va créer 500 emplois en Suisse<br />
en <strong>2012</strong>. Au niveau mondial, Swatch annonce la<br />
création de 1 000 postes cette année. Swatch<br />
Group est la plus grande entreprise d’horlogerie<br />
au monde. Elle compte une vingtaine de marques,<br />
telles que Oméga, Tissot, Longines ou encore<br />
Breguet.<br />
Source : Tribune de Genève – 26 février <strong>2012</strong>.<br />
38 000<br />
salariés, en Suisse, sont employés par un garage automobile. Le secteur de l’automobile recherche<br />
de nombreux spécialistes, notamment des vendeurs expérimentés et des mécatroniciens. Les grilles<br />
de salaire ont été récemment revues dans ce domaine et un mécatronicien diplômé peut, après<br />
2 ans d’expérience, prétendre à un salaire de base de 5 000 CHF.<br />
Source : Tribune de Genève – janvier <strong>2012</strong>.<br />
Retrouvez chaque semaine, sur le site Internet du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen, de nombreuses informations et chiffres sur l’emploi<br />
en Suisse. Ils vous aideront à mieux cibler votre recherche et à mieux connaître le marché du travail. Rendez-vous sur<br />
www.frontalier.org/travail-suisse.htm<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 11
MTE<br />
Anne-Laure Roudaut-Schultz, responsable du Service emploi<br />
L’agenda des Maisons transfrontalières<br />
européennes<br />
Du mois d’avril au mois de juin, 12 ateliers et conférences vous sont proposés au sein des Maisons<br />
transfrontalières. Faites votre choix : emploi, assurance maladie, retraite, … De nombreux thèmes<br />
vous attendent.<br />
BASSIN LEMANIQUE<br />
Atelier : « Rédiger un CV et une lettre de motivation en Suisse »<br />
2 dates au choix : Mardi 17 avril <strong>2012</strong>, de 14h30 à 16h30 ou<br />
jeudi 10 mai, de 18h à 20h, au 62, rue de Genève, à Saint-Genis-<br />
Pouilly.<br />
Ces ateliers seront animés au mois d’avril par Luigina Boy, consultante<br />
RH et, au mois de mai par Michel Bertomeu, directeur d’une<br />
société de placement, à Genève.<br />
L’objectif de ces ateliers est de permettre aux participants d'acquérir<br />
les techniques indispensables pour rédiger un cv et une lettre de<br />
motivation adaptés aux exigences et aux caractéristiques du marché<br />
de l’emploi suisse. Le nombre de places est limité à 10.<br />
Ateliers : « Préparer un entretien d'embauche »<br />
2 dates au choix : lundis 23 avril et 18 juin <strong>2012</strong>, de 9h à 12h30,<br />
au 6 rue de la Zone, à Ambilly.<br />
Durant ces ateliers qui seront animés par Sandrine Durand Clarini,<br />
consultante RH, des jeux de rôles seront organisés, pour simuler des<br />
entretiens d'embauche. Le nombre de places est limité à 9.<br />
Cycle de 2 ateliers : « Réflexion sur la réorientation professionnelle »<br />
Mardi 24 avril <strong>2012</strong>, de 14h30 à 16h30 et Jeudi 3 mai <strong>2012</strong>, de<br />
14h30 à 17h30, au 6, rue de la Zone, à Ambilly.<br />
Ces ateliers seront animés par Catherine Chevassut, 25 ans<br />
d'expérience en recrutement. A travers des exercices pratiques, les<br />
participants s'exprimeront sur leur projet de réorientation et leur<br />
niveau de préparation. Au cours de ce cycle, nous n'aborderons pas<br />
les questions de formations ou de financements. Le nombre de<br />
places est limité à 10. Les inscrits doivent participer aux 2 ateliers.<br />
Conférence : « Gérer son image dans un cadre professionnel »<br />
Vendredi 11 mai <strong>2012</strong>, de 10h00 à 12h00, Ambilly, au 6, rue de<br />
la Zone, à Ambilly.<br />
Cette conférence sera animée par l’Ecole Club Migros de Genève.<br />
Elle donnera des idées concrètes pour aider à optimiser son image<br />
et à améliorer son potentiel professionnel.<br />
Atelier : « Bâtir et faire évoluer son projet professionnel »<br />
Jeudi 31 mai <strong>2012</strong>, de 14h30 à 16h30, au 6 rue de la Zone, à Ambilly.<br />
L’atelier sera animé par Nadia Orchampt Mareschal, coach et consultante.<br />
L'objectif de cet atelier est d’amener les participants à réfléchir<br />
sur leur projet professionnel autrement, à l’aide d’outils de coaching.<br />
La pratique de ces outils permettra de clarifier son projet. Le nombre<br />
de places est limité à 10.<br />
Conférence : Le 3 ème Pilier, en Suisse<br />
Mercredi 13 juin <strong>2012</strong>, de 16h à 18h, au 8 rue de Genève, à<br />
Saint-Genis-Pouilly.<br />
Cette conférence sera animée par les Rentes Genevoises qui<br />
présenteront les caractéristiques principales du 3 ème pilier.<br />
2 ateliers : « Optimiser sa communication et décrypter l’interlocuteur<br />
en entretien d’embauche »<br />
Jeudis 14 et 21 juin, de 18h45 à 20h45, au 62 rue de Genève,<br />
à Saint-Genis-Pouilly.<br />
Ces ateliers seront animés par Igaël Derrida, consultant en<br />
personnel sur Genève. L'objectif est de comprendre et d’adapter sa<br />
communication verbale et non verbale au cours d'un entretien<br />
d'embauche, pour augmenter son taux de réussite. Il est recommandé<br />
de participer aux 2 ateliers.<br />
Le nombre de places étant limité, il est nécessaire de s’inscrire au<br />
préalable au +33.(0)4.50.87.78.90. Les conférences sont<br />
ouvertes à tous, tandis que les ateliers sont réservés aux<br />
adhérents du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen.<br />
ARC JURASSIEN<br />
Conférence « La CMU (Couverture maladie universelle) pour les<br />
frontaliers »<br />
Jeudi 19 avril <strong>2012</strong>, de 18h à 20h, 29 Grande rue, à Morteau<br />
Cette conférence sera animée par la CPAM (Caisse primaire d’assurance<br />
maladie) qui présentera les caractéristiques principales de la CMU :<br />
les conditions d’accès, les garanties de prise en charge, les ayants<br />
droit, le coût, etc.<br />
Le nombre de places étant limité, il est nécessaire de s’inscrire au<br />
préalable au +33.(0)3.81.68.55.19.<br />
Pour plus de renseignements, consultez notre site Internet :<br />
www.maison-<strong>transfrontalier</strong>e.com<br />
Nous remercions les partenaires qui soutiennent notre programme<br />
de conférences :<br />
- en Franche-Comté, MMA et le Crédit agricole de Franche-Comté<br />
- dans le bassin lémanique, le Conseil régional Rhône-Alpes,<br />
MMA, la Banque populaire des Alpes, les Rentes Genevoises, le<br />
Crédit Agricole des Savoie et le Crédit Mutuel.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 13
SOCIAL AU QUOTIDIEN<br />
Armelle Saragosa, Assistante de service social<br />
J’effectue actuellement ma demande de retraite en France et en Suisse. Ayant très peu cotisé en France, la CARSAT m’a informé que<br />
ma retraite française sera versée en un seul versement forfaitaire unique, en raison de son montant peu élevé. Aurai-je droit à<br />
l’affiliation à l’assurance maladie de la sécurité sociale avec ce statut ?<br />
La loi du 21 décembre 2011 (loi de financement de la sécurité sociale pour <strong>2012</strong>) supprime la couverture maladie automatique<br />
des retraités d’un régime de base français, qui perçoivent leur retraite en versement forfaitaire unique.<br />
Ainsi, dans votre situation à venir, de retraité de la France et de la Suisse, vous ne pourrez pas bénéficier de l’affiliation<br />
automatique à l’assurance maladie de la sécurité sociale.<br />
Vous serez donc en situation d’effectuer votre droit d’option à l’assurance maladie dans les trois mois de votre changement<br />
de statut (notification de retraite), soit en Suisse auprès d’une caisse appliquant la LAMal, soit en France par une demande<br />
de CMU de base ou de maintien d’une assurance privée.<br />
Pour rappel, le titulaire d’une pension de retraite d’un régime de base français, qui n’exerce aucune activité professionnelle,<br />
a droit aux prestations en nature de l’assurance maladie française (assurance maladie soins). Ce droit est également<br />
possible lorsque vous percevez une retraite de la France et de la Suisse, quelle que soit la durée de carrière dans l’un ou l’autre pays.<br />
Par contre, le législateur exclut de cette couverture maladie à partir du 23 décembre 2011 (date d’entrée en vigueur de la loi),<br />
les retraités percevant une pension annuelle inférieure à un seuil fixé à 150,93 € (montant fixé par décret au 1/04/2011), celleci<br />
étant payée par un versement forfaitaire unique égal à 15 fois le montant annuel.<br />
Les motifs de la loi exposés par le gouvernement indiquent : « il s’agit de personnes ayant très faiblement cotisé à l’assurance<br />
vieillesse française(…), qui dépendent donc d’autres revenus au quotidien et qui sont à la charge du système français d’assurance<br />
maladie sans qu’un lien contributif passé ou présent ait été noué avec ce régime ». Et d’ajouter : « les intéressés continueront<br />
de bénéficier d’une couverture maladie en tant qu’ayant droit ou bénéficiaire de la CMU, ou en tant qu’affilié d’un régime étranger<br />
servant leur pension principale ».<br />
Je suis retraité de la Suisse uniquement et je me suis installé en France depuis deux mois. Je désire conserver mon assurance<br />
maladie soins en Suisse. Quelles sont les démarches à effectuer et comment serai-je remboursé pour des soins en Suisse comme en<br />
France ?<br />
Suite à votre installation en France, votre statut de retraité de la Suisse vous permet d’exercer un droit d’option pour l’assurance maladie soins,<br />
dans les trois mois de ce changement de résidence.<br />
Vous pouvez conserver votre assurance de base LAMal et devez informer votre caisse de votre changement d’adresse.<br />
Attention ! Les montants des primes d’assurance maladie et accident LAMal sont différents pour les assurés résidant dans l’Union européenne<br />
ou les pays de l’AELE. Les tarifs sont spécifiques à chaque pays, en relation avec les coûts de santé. Pour la France, les primes sont en moyenne<br />
plus élevées que celles appliquées à un résident en Suisse et varient selon les caisses.<br />
Dans votre situation, vous pouvez vérifier si votre caisse d’assurance maladie et accident LAMal pratique bien l’assurance dans les pays de<br />
l’UE et AELE et comparer les montants des primes mensuelles. Ces informations sont disponibles sur Internet sur le site :<br />
www.priminfo.ch ou auprès de l’Institution commune LAMal à Soleure*. Si vous souhaitez changer de caisse, cette<br />
démarche est à valider auprès de la nouvelle caisse pour l’affiliation et auprès de votre assurance actuelle pour la<br />
résiliation en lien avec votre changement de statut (résidence en France).<br />
Concernant les soins, vous pouvez vous faire soigner en Suisse, avec l’application de la franchise minimale de 300 CHF<br />
annuelle. Et vous pouvez également vous faire soigner en France. Pour cela, votre caisse d’assurance soins devra vous<br />
remettre un formulaire communautaire (E 121) que vous transmettrez à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM)<br />
de votre département de résidence et qui vous ouvrira des droits pour la prise en charge des soins en France, sur<br />
la base de la sécurité sociale.<br />
Par contre, si vous avez un contrat complémentaire santé en Suisse, celui-ci ne pourra pas être maintenu<br />
du fait de votre résidence en France. Une complémentaire santé sera alors à souscrire en France, qui<br />
vous couvrira en France comme en Suisse (contrats peu répandus).<br />
*Institution commune LAMal<br />
Gibelinstrasse 25<br />
Case postale<br />
CH-4503 Soleure<br />
Tél. : +41 (0)32 625 30 30.<br />
14 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
QUESTIONS RÉPONSES<br />
Service accueil<br />
J’ai été licencié, je vais recevoir une indemnité de licenciement. Quelle sera l’incidence de cette indemnité sur mon<br />
allocation de retour à l’emploi (ARE) ?<br />
L’indemnité de licenciement ne sera pas prise en considération pour le calcul de l’ARE. Par contre, cela va générer un<br />
différé d’indemnisation qui ne peut jamais excéder 75 jours. A ce différé, s’ajoutera obligatoirement le délai de carence<br />
de 7 jours ainsi qu’un éventuel différé pour congés payés non pris avant la fin du contrat. Le point de départ d’indemnisation<br />
ne commencera à courir qu’à la fin de ces délais.<br />
J’ai accouché il y a 5 semaines. J’allaite mon enfant et souhaite poursuivre l’allaitement au-delà des 16 semaines<br />
de congé maternité. Puis-je bénéficier d’un délai supplémentaire de congé pour allaitement ?<br />
Non, en Suisse, vous ne pouvez pas bénéficier d’un délai de congé supplémentaire pour allaitement. En revanche, vous<br />
devez disposer du temps nécessaire à l’allaitement. Durant la première année de vie de l’enfant, l’allaitement compte<br />
comme temps de travail selon les principes suivants :<br />
- la travailleuse allaite sur le lieu de travail : la totalité du temps consacré à l’allaitement est compté comme du temps de travail ;<br />
- la travailleuse quitte son lieu de travail : la moitié du temps d’absence est considéré comme temps de travail.<br />
Ce temps d’allaitement ne peut être considéré comme du repos par l’employeur. En outre, il ne peut être déduit ni d’un<br />
crédit d’heures supplémentaires, ni des vacances.<br />
Je suis frontalier, j’ai un fils de 21 ans étudiant. Puis-je le rattacher à mon foyer fiscal pour ma déclaration de<br />
revenus en France ?<br />
Lorsque les enfants ont moins de 25 ans au 1/01/2011 et qu’ils sont étudiants, ils peuvent demander leur rattachement<br />
au foyer fiscal de leurs parents (sur papier libre ou formulaire spécifique inclus dans la notice explicative de la déclaration 2042).<br />
Attention : les enfants majeurs rattachés au foyer fiscal des parents donnent droit à un avantage fiscal (une demi-part<br />
supplémentaire plafonnée) et de ce fait, il n’est pas possible de déduire pour eux une pension alimentaire versée en cours<br />
d’année. Les parents doivent donc faire le choix du rattachement ou de la déduction de la pension alimentaire. Si cette<br />
deuxième option est choisie, la déduction d’une pension alimentaire engendre pour l’enfant majeur à qui elle est versée<br />
l’obligation de la déclarer sur sa propre déclaration de revenus.<br />
Je vis en concubinage et mon compagnon travaille en Suisse. Nous avons un enfant en commun et j’ai aussi la<br />
garde d’un enfant issu d’une union précédente dont le papa travaille aussi en Suisse. Actuellement, je suis<br />
indemnisée par Pôle emploi. Qu’en est-il des allocations familiales ?<br />
Inscrite à Pôle emploi, les allocations familiales sont prioritaires en France. Vous devez demander des attestations de<br />
radiation en Suisse et ensuite demander le complément différentiel auprès des caisses des deux pères à la fin de l’année sur<br />
présentation du justificatif de paiement de la CAF.<br />
Si entre temps, vous retrouvez un emploi en Suisse, vous devrez demander un certificat de radiation à la France et recommencer<br />
la procédure en sens inverse.<br />
Je travaille à Lausanne et suis enceinte de 4 mois, mon gynécologue m’a prescrit un arrêt de travail renouvelable<br />
jusqu’à mon accouchement avec obligation de rester alitée. Comment serai-je indemnisée durant toute<br />
cette période avant mon accouchement ?<br />
Il important de vérifier auprès de l’employeur si une assurance perte de gain est souscrite et de vérifier si le risque grossesse<br />
est couvert par cette assurance. Dans ce cas, l’indemnisation est possible durant l’arrêt de travail.<br />
Si aucune assurance n’est souscrite, le droit au salaire pendant l’incapacité de travail sera fixé uniquement sur la base de<br />
l’échelle de Berne, qui selon les années de service, indiquera la durée du droit au salaire.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 15
IMPÔTS <strong>2012</strong>-REVENUS 2011<br />
Isabelle Fortès-Thuon, Suzanne Ruiz-Berthet, Service fiscal<br />
IMPÔTS <strong>2012</strong> - REVENUS 2011<br />
Délais<br />
supplémentaires<br />
pour les télédéclarants :<br />
• Zone 1 (dpt 01 à 19)<br />
jeudi 7 juin <strong>2012</strong>, minuit<br />
• Zone 2 (dpt 20 à 49)<br />
jeudi 14 juin <strong>2012</strong>, minuit<br />
•Zone 3 (dpt 50 à 974)<br />
jeudi 21 juin <strong>2012</strong>, minuit<br />
Date limite de<br />
dépôt de la<br />
déclaration “ papier ” :<br />
Jeudi 31 mai <strong>2012</strong>,<br />
minuit<br />
Sommaire<br />
I Déclaration des revenus ............................... P. 19<br />
1. Les travailleurs frontaliers ............................. P. 19<br />
2. Les frontaliers retraités ou invalides .............. P. 22<br />
II Les frais professionnels ................................ P. 22<br />
III Charges déductibles du revenu global ....... P. 27<br />
IV Les réductions ou crédits d’impôts ............. P. 27<br />
V Imposition des travailleurs frontaliers ........ P. 29<br />
VI Procédure de télédéclaration........................ P. 33<br />
VII Permanences fiscales du GTE ....................... P. 35<br />
• Formulaire « revenus encaissés en Suisse » .......... P. 36<br />
• Formulaire « déclaration des rentes suisses » ....... P. 37<br />
• Formulaire « détail des frais réels » ...................... P. 38<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 17
IMPÔTS <strong>2012</strong>-REVENUS 2011<br />
Fiscalement vôtre !<br />
Au mois de mai, on n’a pas le choix il faut faire sa déclaration de revenus !<br />
Ce dossier, que nous espérons le plus complet possible, doit vous permettre de remplir au plus juste<br />
votre déclaration de revenus. Une déclaration qui, du fait de votre travail à l’étranger, comporte<br />
diverses spécificités qu’il faut connaître afin de remplir les documents au mieux de vos intérêts, tout<br />
en restant dans la légalité bien entendu.<br />
Le service d’aide à la déclaration de revenus proposé par le<br />
<strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen concerne les revenus<br />
d’activité ou de remplacement de provenance suisse ou<br />
française, y compris le micro foncier. En revanche, ne sont pas<br />
concernés les revenus fonciers sauf s’il s’agit de simples reports, les<br />
revenus tirés d’une activité indépendante en France ou en<br />
Suisse, les revenus provenant de l’actionnariat des salariés (p.ex.,<br />
stock-options, actions) et l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF).<br />
Concernant les travailleurs sous régime particulier (CERN, Organisation<br />
Internationale, mission diplomatique), il faudra vous munir<br />
de l’accord dérogatoire auquel est soumise votre institution pour<br />
déterminer le régime fiscal de vos revenus.<br />
Nouveautés <strong>2012</strong><br />
Gel du barème de l’impôt sur le revenu : cette année, réduction<br />
du déficit public oblige, la réévaluation traditionnelle des limites des<br />
tranches d’imposition, indexées sur l’inflation, n’aura pas lieu. Le<br />
barème applicable aux revenus de l’année 2011 est donc identique<br />
à celui des revenus de 2010 [voir page 30 de ce dossier]. Ce gel du<br />
barème s’accompagne également du gel des différents seuils et<br />
limites associés à ce barème comme par exemple la déduction<br />
forfaitaire de 10 % pour frais professionnels ou la déduction des<br />
pensions alimentaires versées à des enfants majeurs.<br />
Mariage ou Pacs en 2011 : l’heure du choix ; les contribuables<br />
mariés ou pacsés dans l’année devront choisir entre l’imposition<br />
commune de l’ensemble de leurs revenus ou la déclaration séparée<br />
de leurs revenus respectifs.<br />
Divorce ou rupture de Pacs en 2011 : les couples qui divorcent ou<br />
rompent leur PACS n’auront qu’une seule option, à savoir l’imposition<br />
séparée pour toute l’année 2011.<br />
Imposition du capital retraite (notamment, le 2 ème pilier) au même<br />
titre que les pensions de retraite. Ces revenus exceptionnels seront<br />
taxés selon le barème progressif, mais les contribuables peuvent<br />
opter pour des dispositifs plus favorables à savoir le système du<br />
quotient, ou sur demande expresse et à condition de respecter les<br />
modalités d’application, pour le prélèvement libératoire de 7,5 %<br />
après abattement de 10 % du montant du capital perçu.<br />
En cas d’option pour la taxation à 7,5 %, inscrivez le montant<br />
ligne 1AT ou 1BT de la déclaration 2042. A défaut, le capital retraite<br />
est imposé comme les autres pensions et retraites, avec possibilité<br />
de demander le quotient pour « revenus exceptionnels » dans les<br />
conditions de droit commun (ligne 0XX de la 2042). Indiquez dans<br />
la notice sur papier libre (ou dans le cadre « renseignements » de la<br />
déclaration), la nature et le montant du versement, la déduction des<br />
cotisations et le montant imposable.<br />
Taxation des hauts revenus : une nouvelle contribution de 3 %<br />
viendra frapper la fraction du revenu fiscal de référence (RFR) du<br />
foyer fiscal comprise :<br />
• Entre 250 000 et 500 000 € pour les contribuables célibataires,<br />
veufs, séparés ou divorcés ;<br />
•Entre 500 000 et 1 000 000 € pour les contribuables mariés ou<br />
pacsés soumis à une imposition commune.<br />
•La fraction du RFR supérieure à ces seuils supportera, en outre, un<br />
taux de contribution de 4 %.<br />
•Un mécanisme de lissage est prévu pour ceux ayant disposé de<br />
revenus considérés comme exceptionnels.<br />
•Le montant de la contribution due sera indiqué sur l’avis d’imposition<br />
sur les revenus.<br />
Les crédits d’impôt pour l’habitation principale (économies d’énergie<br />
et développement durable ; intérêt d’emprunt pour l’acquisition<br />
de la résidence principale) continuent à faire l’objet d’aménagements<br />
importants : suppression définitive du crédit d’impôt sur les intérêts<br />
d’emprunts, réduction générale de tous les taux de déduction.<br />
Le domicile fiscal<br />
Toutes les personnes qui ont leur domicile fiscal en France sont<br />
tenues de faire la déclaration des revenus de l’ensemble du foyer<br />
fiscal quel que soit le montant, l’origine, la nature des revenus<br />
imposés ou non à l’étranger (revenu mondial), ce qui est le cas des<br />
travailleurs frontaliers.<br />
Le fait d’avoir opté pour la déclaration aux frais effectifs à<br />
Genève ne vous libère pas de l’obligation de déposer une<br />
déclaration de revenus en France.<br />
Article 4 B.-1 du Code Général des Impôts (CGI)<br />
« Sont considérées comme ayant leur domicile fiscal en France :<br />
a) Les personnes qui ont en France leur foyer ou le lieu de leur séjour<br />
principal ;<br />
b) Celles qui exercent en France une activité professionnelle salariée<br />
ou non (sauf si elle y est exercée à titre accessoire) ;<br />
c) Celles qui ont en France le centre de leurs intérêts économiques. »<br />
Toute personne remplissant au moins l’un de ces 3 critères est considérée<br />
comme ayant en France son domicile fiscal.<br />
On peut avoir plusieurs « résidences » (double résidence, résidence<br />
secondaire…) mais qu’un seul domicile fiscal.<br />
18 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
www.frontalier.org<br />
J’ai une autorisation de travail et de séjour en Suisse<br />
(Permis B), dois-je déclarer mes revenus en France ?<br />
OUI si vous êtes considéré comme domicilié fiscalement<br />
en France, c’est-à-dire que vous remplissez au moins l’un des<br />
3 critères énoncés dans l’article 4B du CGI. Par exemple, votre<br />
conjoint et vos enfants vivent en France et vous regagnez votre<br />
foyer tous les week-ends.<br />
NON dans le cas contraire, c’est-à-dire qu’aucun des critères ne<br />
correspond à votre situation.<br />
I - Déclaration des revenus<br />
Taux de<br />
change pour<br />
les impôts <strong>2012</strong>,<br />
revenus 2011<br />
0,81 €<br />
Les salariés et retraités en France ne rencontrent<br />
apparemment pas de difficultés pour déclarer leurs<br />
revenus du fait que ceux-ci sont déjà pré-imprimés<br />
par les services fiscaux dans les formulaires n° 2042<br />
normal ou simplifié avant d’être envoyés aux<br />
contribuables.<br />
Il n’en est pas de même pour les travailleurs frontaliers<br />
qui doivent justifier dans leurs déclarations de leurs<br />
revenus de source suisse. En effet, l’imprimé 2042 bleu (déclaration<br />
d’ensemble des revenus) doit être accompagné du certificat de<br />
salaire que les employeurs suisses sont tenus de leur délivrer ainsi<br />
que d’une attestation justifiant la retenue de l’impôt (attestation-quittance)<br />
lorsque les revenus sont imposés en Suisse. Par ailleurs, la<br />
France prévoit l’utilisation de l’imprimé 2047 rose qui doit accompagner<br />
l’état 2042 pour détailler les revenus encaissés à l’étranger (que<br />
l’intéressé soit ou non frontalier). Enfin, il faut joindre également à la<br />
déclaration, une « feuille annexe » obligatoire où figurent le salaire et<br />
les charges sociales suisses, le taux de change du franc suisse et le montant<br />
net en euros à reporter sur l’état 2042 de la déclaration générale.<br />
2 343 euros : Plafond de la déduction de la cotisation à<br />
l’assurance maladie privée. Ce plafond s’applique pour<br />
le frontalier actif, ayant-droit compris. La déduction des<br />
cotisations LAMal de base et CMU ne sont pas, quant à elles,<br />
plafonnées.<br />
1. Les travailleurs frontaliers<br />
Justification des revenus encaissés en Suisse<br />
Le certificat de salaire<br />
Les employeurs suisses délivrent aux salariés frontaliers en début<br />
d’année ou en fin d’activité, un certificat de salaire où figurent le<br />
montant brut, les charges sociales et le salaire net qui leur a été versé<br />
pour l’année précédente. Les montants qui figurent sur le certificat<br />
de salaire en CHF sont à reporter sur une feuille annexe prévue à<br />
cet effet que nous imprimons à la fin de ce dossier afin de faciliter<br />
les reports en euros. [voir page 36 de ce dossier]<br />
L’attestation-quittance<br />
Lorsqu’il y a retenue de l’impôt à la source (canton de Genève et<br />
cantons de séjour en semaine), l’employeur délivre séparément une<br />
attestation-quittance qui doit être jointe au certificat de salaire et qui<br />
n’est pas à convertir en euros. Elle ne contient que la rémunération<br />
brute et la retenue de l’impôt à la source. Elle est délivrée même en<br />
cas de non-imposition.<br />
Important : l’impôt à la source figure<br />
désormais sur le certificat de salaire mais<br />
son montant n’est en aucun cas déductible.<br />
Il justifie l’impôt à la source et permettra<br />
l’application du crédit d’impôt,<br />
éliminant ainsi la double imposition.<br />
QUELS<br />
JUSTIFICATIFS ?<br />
le certificat de salaire<br />
l’attestation quittance<br />
impôt à la source<br />
l’attestation de cotisations<br />
à l’assurance soins<br />
(LAMal, CMU ou<br />
privée)<br />
L’exonération d’impôt sur le revenu de la<br />
rémunération versée au titre des heures<br />
supplémentaires<br />
Cette mesure s’applique aux travailleurs frontaliers, dans la mesure<br />
où leur rémunération est imposable dans leur pays de résidence.<br />
Avec la Suisse, il s’agit des frontaliers soumis à l’accord de 1983<br />
c’est-à-dire exerçant une activité dans les cantons de Berne, Soleure,<br />
Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Vaud, Valais, Neuchâtel et Jura,<br />
résidant en France et y retournant quotidiennement.<br />
L’instruction du 6 janvier 2010 (BOI N° 7 du 14 janvier 2010 5F-1-10)<br />
précise les modalités d’application de l’exonération des heures<br />
supplémentaires aux travailleurs frontaliers.<br />
En principe, les heures supplémentaires éligibles à l’exonération<br />
d’impôt sur le revenu sont les heures de travail effectuées au-delà de<br />
la durée légale de travail conformément à la législation sur la durée<br />
du travail dans le pays où le salarié exerce son activité ou, dans le<br />
cas où un pays ne fixe pas de durée légale de travail, de la durée<br />
prévue par une convention ou un accord professionnel ou interprofessionnel.<br />
En pratique, il est admis que les travailleurs frontaliers qui justifient<br />
avoir effectué au moins 1840 heures de travail sur l’année (sur la base<br />
de 40 heures de travail hebdomadaires et de 46 semaines par an :<br />
40 X 46 = 1840 heures) bénéficient de l’exonération de la part de<br />
leur rémunération correspondant aux heures effectuées au-delà de<br />
ce seuil, dans la limite d’un plafond de 368 heures supplémentaires<br />
de travail par an (sur la base de 48 heures de travail au maximum<br />
par semaine et de 46 semaines par an : 48 X 46 = 2 208 – 1 840 =<br />
368 heures). Ces seuils sont proratisés en cas d’activité à temps partiel.<br />
Exemple :<br />
Un travailleur frontalier a effectué 2000 heures de travail<br />
en 2011. Sa rémunération nette totale (base, compléments et<br />
majorations comprises), avant déduction des frais professionnels,<br />
est de 50.000 euros pour cette même année.<br />
La part de sa rémunération correspondant aux 160 heures supplémentaires<br />
de travail (2000 – 1840) est exonérée d’impôt sur<br />
le revenu soit 4000 euros (50.000 X (160/2000)).<br />
Case à remplir : à reporter ligne 1AU ou 1 BU de la 2042<br />
Chaque année, le travailleur frontalier choisit la méthode « au réel »<br />
ou « forfaitaire ».<br />
Documents à joindre à la déclaration d’ensemble des revenus (N° 2042)<br />
• une attestation sur l’honneur, établie sur papier libre, datée et signée,<br />
indiquant le nombre d’heures supplémentaires effectuées au<br />
cours de l’année précédente bénéficiant de l’exonération d’impôt<br />
sur le revenu (réel ou forfaitaire) ainsi que la rémunération correspondante,<br />
• corroborée par une attestation de l’entreprise, comportant les<br />
mêmes indications, établie sur papier libre, datée et signée.<br />
Les travailleurs frontaliers qui transmettent leur déclaration de<br />
revenus par voie électronique conservent ces attestations afin d’être<br />
en mesure de les présenter en cas de demande de l’administration.<br />
Ces dispositions sont applicables aux rémunérations perçues à raison<br />
des heures supplémentaires de travail effectuées depuis le 1 er octobre<br />
2007.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 19
IMPÔTS <strong>2012</strong>-REVENUS 2011<br />
Toutefois, la méthode forfaitaire s’applique uniquement à raison des<br />
heures supplémentaires effectuées depuis le 1 er janvier 2009.<br />
Revenus à ne pas déclarer<br />
Certains revenus de sources suisse et française sont affranchis de<br />
l’impôt en France pour des raisons diverses : il s’agit notamment :<br />
• des différentes prestations familiales : allocation familiale, allocation<br />
de garde d’enfants à domicile, allocation aux adultes handicapés,<br />
allocation de parent isolé, complément familial etc. ;<br />
• des indemnités journalières versées pour des affections comportant<br />
un traitement prolongé et une thérapie particulièrement coûteuse<br />
(liste sous article D.322-1 du Code de la Sécurité Sociale) ;<br />
Les indemnités journalières (IJ) versées par la Sécurité sociale<br />
ou la MSA depuis le 1 er janvier 2010, en cas d’accident du<br />
travail ou de maladie professionnelle, sont imposables à hauteur<br />
de 50%. Par analogie, les IJ versées à un travailleur frontalier par<br />
une caisse accident suisse, sont à déclarer et imposables dans les<br />
mêmes conditions (réserve faite de l’éventuelle application d’un crédit<br />
d’impôt).<br />
• des indemnités de licenciement, dans certaines limites ;<br />
• des salaires des apprentis munis d’un contrat ne dépassant pas<br />
16 725 € annuels.<br />
• du revenu de solidarité active (RSA) ;<br />
• des indemnités de stage versées par les entreprises aux étudiants<br />
si le stage fait partie du programme de l’école ou des études, s’il<br />
est obligatoire et s’il n’excède pas 3 mois ;<br />
• sur option des bénéficiaires, des rémunérations perçues par les<br />
élèves et les étudiants âgés de 25 ans au plus au 1er janvier de<br />
l’année d’imposition, dans la limite de 4 181 € bruts. Le surplus<br />
est imposable.<br />
• des prestations perçues à la suite de maladie, invalidité, décès,<br />
versées par des organismes de prévoyance en exécution de<br />
contrats à adhésion facultative et pour lesquels l’assuré n’a pas pu<br />
déduire de son revenu imposable les primes ou cotisations payées<br />
(BOI-5F-15-83 du 31.5.83).<br />
Les prestations servies par l’Assurance Invalidité suisse et la<br />
caisse de prévoyance professionnelle sont, elles, à déclarer,<br />
s’agissant d’assurances obligatoires.<br />
Imprimés à utiliser<br />
Déclaration n°2042 normale<br />
La déclaration doit se faire sur l’imprimé 2042,<br />
4 pages, prévu pour contenir l’ensemble des<br />
revenus du foyer fiscal. A la page 3, figurent<br />
les revenus à déclarer et à la page 4, entre<br />
autres, les charges déductibles du revenu global<br />
ainsi que les crédits et réductions d’impôt.<br />
Quels<br />
formulaires ?<br />
l’imprimé 2042 bleu<br />
l’imprimé 2047 rose<br />
la feuille annexe<br />
l’imprimé 3916<br />
Déclaration n° 2042 simplifiée<br />
Elle ne comporte pas de cases pour les revenus fonciers, les revenus<br />
exceptionnels ou différés et la case TK pour les revenus imposés à<br />
l’étranger.<br />
Les services fiscaux adressent aux contribuables en France les déclarations<br />
2042 normale et 2042 simplifiée pré-remplies où figurent les<br />
revenus connus par ces services : salaires et pensions, notamment.<br />
S’il y a discordance entre les montants pré-imprimés et ceux effectivement<br />
encaissés, vous devez les rectifier.<br />
Déclaration n°2042 C<br />
Il existe également la déclaration 2042C prévue pour déclarer les<br />
revenus ne figurant pas sur l’état 2042 normal : professions libérales<br />
et indépendantes, BIC, BNC...<br />
Déclaration n°2047<br />
A la déclaration d’ensemble des revenus, état 2042, il faut ajouter<br />
l’imprimé 2047 rose ainsi que le prévoit l’article 173.2 du CGI concernant<br />
les revenus encaissés à l’étranger qui doivent être déclarés<br />
séparément. L’origine, la nature et le montant des revenus doivent<br />
être indiqués séparément dans une note jointe, appelée communément<br />
« feuille annexe ».<br />
Feuille annexe : « Revenus encaissés en Suisse »<br />
Afin de respecter l’obligation qui est faite de déclarer séparément les<br />
revenus encaissés à l’étranger, nous publions à la fin de ce dossier<br />
une feuille annexe des « Revenus encaissés en Suisse » facilitant la<br />
déclaration en euros des revenus qui figurent en francs suisses sur<br />
le certificat de salaire délivré aux frontaliers par leurs employeurs.<br />
Si vous avez été salarié en Suisse chez plusieurs employeurs, utilisez<br />
une feuille annexe par employeur.<br />
Imprimé N° 3916 : comptes à l’étranger<br />
Remplissez l’imprimé spécifique n° 3916 ou, à défaut, indiquez à la<br />
rubrique « autres renseignements », les noms et adresses de votre<br />
banque en Suisse sans spécifier le montant déposé. La déclaration<br />
doit se faire tous les ans même si elle l’a été l’année précédente.<br />
Toute omission ou inexactitude dans la déclaration expose à<br />
deux types de sanction :<br />
- une amende de 1 500 € par compte non déclaré ouvert à l’étranger<br />
et par année,<br />
Signé à Berne le 27 août 2009, l’avenant à la convention en<br />
vue d’éviter les doubles impositions entre la Suisse et la France<br />
est entré en vigueur le 4 novembre 2010.<br />
Désormais une clause d’assistance administrative répondant aux<br />
critères de l’OCDE permet l’accès aux renseignements bancaires,<br />
la majoration de l’amende ne se justifie plus. En conséquence,<br />
l’amende de 10 000 € par compte non déclaré détenu auprès d’un<br />
établissement bancaire suisse ou assimilé est abaissée à 1500 € dès<br />
le 1 er janvier 2010.<br />
20 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
www.frontalier.org<br />
En effet, si pour l’impôt sur le revenu, les nouvelles dispositions<br />
s’appliquent aux revenus versés au cours de l’année civile ou de<br />
l’exercice commercial commençant depuis le 1er janvier 2011, les<br />
dispositions sur l’assistance administrative, s’appliquent aux années civiles<br />
ou aux exercices commerciaux commençant dès le 1 er janvier 2010.<br />
L’administration fiscale, en cas de contrôle, peut exercer son<br />
droit de reprise sur 3 ans, en l’occurrence, en <strong>2012</strong>, cela<br />
concerne les années 2009, 2010 et 2011. En cas d’omission de<br />
déclaration sur ces 3 années, l’amende s’élèverait à 13 000 €<br />
par compte non déclaré.<br />
- une taxation des sommes, titres ou valeurs transférés par l’intermédiaire<br />
des comptes non déclarés.<br />
En tant que frontalier, j’ai souscrit à un 3 ème pilier, doisje<br />
le déclarer ?<br />
Tout compte détenu auprès d’un établissement bancaire, ou<br />
assimilé, situé à l’étranger doit être déclaré aux services fiscaux<br />
français, quelque soit la nature du compte.<br />
Les frontaliers titulaires d’un compte salaire, d’un compte<br />
épargne, d’un compte à terme, d’un compte de libre passage,<br />
d’un compte 3 ème pilier, etcs… doivent les déclarer en cochant<br />
la case UU sur le formulaire n° 2042 « Déclaration de revenus 2011<br />
» et en remplissant l’imprimé n° 3916 « Déclaration par un<br />
résident d’un compte ouvert hors de France ».<br />
S’il s’agit d’un 3ème pilier souscrit dans le cadre d’un contrat<br />
d’assurance-vie, vous devez cocher la case TT sur votre déclaration<br />
N° 2042 et joindre sur papier libre, signé, les caractéristiques<br />
du contrat.<br />
Le plafond de l’amende pour absence de déclaration d’un<br />
contrat d’assurance vie souscrit à l’étranger est fixé à 1 500 €.<br />
Report de la feuille annexe sur les déclarations<br />
2042 et 2047<br />
Déclaration n°2042<br />
Le montant du revenu net en euros qui figure sur la feuille annexe<br />
est à reporter à la page 3, rubrique « traitements et salaires » case AJ<br />
(vous), BJ (conjoint) de la déclaration d’ensemble des revenus n° 2042.<br />
Si dans les cases AJ/BJ sont pré-imprimés des salaires encaissés en<br />
France, ils doivent se cumuler avec le revenu net en euros figurant<br />
dans la feuille annexe.<br />
Les revenus imposés en Suisse, quel que soit le canton, qui figurent<br />
dans les cases AJ/BJ de la page 3 sont à reporter en plus à la case TK<br />
page 4 de la déclaration 2042. Si chacun des conjoints est imposé<br />
en Suisse, ils doivent cumuler leurs revenus imposés dans la<br />
même case TK.<br />
Mémo<br />
Si une personne fixe son domicile en France en cours<br />
d’année, elle doit déposer une déclaration de revenus<br />
l’année suivante au mois de mai auprès du centre des impôts<br />
(CDI) de son domicile en indiquant en bas de la page 4<br />
« autres renseignements » la date de son installation en<br />
France. Les revenus de source étrangère perçus avant<br />
l’installation en France ne sont pas à déclarer (art. 166<br />
du CGI). Se procurer l’imprimé en mairie, au CDI de son<br />
domicile, dans les bureaux de notre association ou en téléchargeant<br />
les formulaires sur le site impot.gouv.fr.<br />
Vous avez reçu une déclaration simplifiée pré-remplie<br />
et vous n’avez pas la case TK, que faire ?<br />
Faites figurer vos revenus imposés en Suisse, en euros, en bas<br />
de la page 4 de la déclaration simplifiée, rubrique « divers » en y<br />
mentionnant case TK et le montant du revenu imposé. Les<br />
années suivantes, vous recevrez automatiquement la déclaration<br />
N° 2042 normale.<br />
Si vous avez des comptes à l’étranger, n’oubliez pas de cocher la case<br />
«UU» à la page 4 de la déclaration 2042.<br />
Si vous percevez «des allocations de chômage ou allocations de<br />
préretraite» en France, ne les cumulez pas avec les salaires dans les<br />
case AJ /BJ. Faites-les figurer dans les cases AP, BP, page 3 « autres<br />
revenus imposables » de la déclaration 2042.<br />
Déclaration n°2047<br />
La déclaration ne doit contenir que les salaires et autres rémunérations<br />
analogues encaissés en Suisse sans distinction de canton, en<br />
les faisant figurer à la première page de la déclaration, rubrique «traitements<br />
et salaires».<br />
Si le salaire a été imposé en Suisse, remplissez en plus à la page 4 la<br />
rubrique VI.<br />
Si vous avez eu plusieurs employeurs dans l’année, cumulez les montants<br />
des feuilles annexes dans la même rubrique salaires sans oublier<br />
d’y joindre les certificats correspondants et éventuellement les attestations-quittance.<br />
2 - Les frontaliers retraités ou invalides<br />
Vous percevez des rentes de source suisse. Nous publions à la fin de<br />
ce dossier une feuille annexe «Rentes suisses» qui facilite le report de<br />
ces revenus, après leur conversion en euros, sur les déclarations<br />
2047 et 2042.<br />
Nouveauté<br />
Rentier de l’AI ou de l’AVS, vous recevrez cette année, une attestation<br />
fiscale laquelle comporte les montants versés durant l’année 2011.<br />
Tout comme les salariés frontaliers, les rentiers frontaliers doivent<br />
joindre à la déclaration 2042, l’imprimé 2047 rose où ne figurent<br />
que les revenus encaissés en Suisse.<br />
Il faut reporter ces revenus à la première page de l’imprimé, rubrique<br />
« pensions, retraites et rentes » et s’il y a eu prélèvement d’impôt à la<br />
source (versement par une caisse publique –CIA, CEH - par exemple)<br />
à des pensionnés de nationalité suisse (article 21 de la convention<br />
fiscale), le revenu doit figurer aussi page 4, rubrique VI du même<br />
imprimé 2047 et à la page 4, case TK de la déclaration 2042.<br />
Les rentes versées par la Suisse aux frontaliers retraités ou invalides<br />
se déclarent aussi dans l’imprimé 2042 bleu.<br />
Les montants doivent figurer à la page 3 de la déclaration, rubrique<br />
« pensions, retraites et rentes (PRR) », cases AS ou BS.<br />
Si le rentier a perçu une partie de l’année des PRR de source<br />
française, le montant est pré-imprimé dans l’une des cases AS ou BS.<br />
Dans ce cas, elles doivent se cumuler avec celles de source suisse.<br />
Les rentes complémentaires pour enfants servies aux bénéficiaires de<br />
rentes d'invalidité ou de vieillesse, sont à déclarer et imposables. Ces<br />
rentes pour enfant sont servies pour autant que vous ayez encore<br />
des enfants à charge mineurs ou majeurs, jusqu'à 25 ans, s'ils poursuivent<br />
des études ou sont en apprentissage.<br />
S’il y a des rentes versées par « le troisième pilier », il faut les déclarer<br />
en euros à la rubrique « rentes viagères à titre onéreux », première<br />
page, état 2047 et page 3, état 2042 même rubrique.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 21
IMPÔTS <strong>2012</strong>-REVENUS 2011<br />
Choix de la déduction<br />
• La déduction des frais professionnels se fait au choix du contribuable<br />
soit forfaitairement, soit en justifiant les frais réels lorsqu’ils estiment<br />
que la déduction forfaitaire des 10% est insuffisante ou ne couvre<br />
pas l’ensemble de leurs dépenses réellement acquittées.<br />
• Si dans un foyer fiscal, les deux conjoints sont salariés, chaque<br />
conjoint peut choisir le mode de déduction qui lui convient le<br />
mieux.<br />
• Le choix doit être fait pour l’ensemble des activités de l’année, c’està-dire<br />
qu’il n’est pas possible de choisir par exemple les frais forfaitaires<br />
une partie de l’année et les frais réels l’autre partie de l’année.<br />
Rien n’empêche cependant de changer le choix l’année suivante.<br />
• Le salarié peut demander aux services fiscaux la modification de<br />
ses frais professionnels même s’il a déjà déclaré ses revenus.<br />
Déduction forfaitaire de 10 %<br />
Si le salarié ne demande pas la déduction des frais réels, les services<br />
fiscaux appliquent automatiquement une déduction forfaitaire de<br />
10 % aux rémunérations nettes déclarées, plafonnée à 14 157 €<br />
pour 2011.<br />
Ne déclarez pas<br />
Les prestations et rentes viagères servies aux victimes d’accident du<br />
travail ou à leurs ayants droit (article 81-8 du CGI).<br />
Depuis le 1 er janvier 2010, la caisse accident CNA/SUVA envoie à<br />
tous ses rentiers des attestations de rentes destinées à l’administration<br />
fiscale comportant des indications sur le caractère professionnel ou<br />
non de l’accident, sur le genre de prestation et sur le montant de la<br />
rente.<br />
Ces attestations ne modifient en rien le régime fiscal applicable aux<br />
rentes servies pour un accident professionnel, elles demeurent non<br />
imposables en France. A l’inverse, celles servies pour un accident<br />
non professionnel sont à déclarer et imposables.<br />
Reste la problématique de l’accident de trajet qui est considéré<br />
comme non professionnel en Suisse et à certaines conditions comme<br />
professionnel en France.<br />
Bénéficiaire d’une rente servie suite à un accident de trajet, il<br />
convient au préalable d’examiner si vous remplissez les critères<br />
permettant l’assimilation à un accident professionnel et de rassembler<br />
les documents prouvant les circonstances de l’accident (déclaration<br />
SUVA, décision de rente SUVA et/ou AI, attestation de l’employeur,<br />
rapport de police).<br />
II - Les frais professionnels<br />
Sont considérées comme frais professionnels en France, les dépenses<br />
que les salariés supportent dans l’exercice de leur activité professionnelle.<br />
Les frais sont déductibles dans la mesure où ils sont liés à la<br />
fonction ou à l’emploi.<br />
La liste des frais professionnels n’est pas limitée par la loi. Dans certains<br />
cas, une dépense, acceptée parce que liée à un emploi, pourra<br />
être refusée si elle n’a pas de rapport avec un autre emploi.<br />
Les frais justifiés sont déduits par les services fiscaux. Ils doivent figurer<br />
à la case AK ou BK, page 3 de la déclaration n° 2042.<br />
Les frais réels<br />
Peuvent être déduits les frais de transport domicile-lieu de travail, les<br />
déplacements effectués pendant les horaires de travail, la vignette<br />
autoroute, les frais de mission, les frais de repas, les frais de double<br />
résidence, les frais de recherche d’emploi, les frais de représentation<br />
et de réception, les vêtements spéciaux, les frais dans l’exercice d’une<br />
activité syndicale, les cours de perfectionnement dans le cadre<br />
professionnel, les frais de documentation, les frais de déménagement<br />
dans le cadre professionnel, les frais de stage, les frais supplémentaires<br />
pour travail de nuit, les achats de matériels, outillages, les<br />
frais de permis de travail en Suisse, les cotisations syndicales en<br />
Suisse, etc.{voir fiche justifiant les frais professionnels réels page ?<br />
de ce dossier].<br />
Les salariés qui optent pour la déduction des frais réels doivent<br />
ajouter à leur revenu brut imposable la totalité des allocations<br />
pour frais spéciaux d’emploi, quelle qu’en soit la forme (remboursement<br />
de frais sur état, allocations en nature ou indemnités forfaitaires)<br />
versées par l’employeur.<br />
Mais si vous déboursez des frais pour le compte de l’entreprise,<br />
frais occasionnés par l’exercice même de l’activité professionnelle :<br />
déplacements professionnels, restaurant avec des clients etc.,<br />
ces frais remboursés par l’employeur ne sont pas imposables et ne<br />
sont pas à déclarer. Vous ne devez toutefois pas en demander la<br />
déduction.<br />
Les frais de repas<br />
Les frais de repas ne sont pas des frais professionnels.<br />
Ils constituent une dépense d’ordre personnel<br />
qui ne peut pas venir en déduction du revenu.<br />
Cependant, il est admis en déduction la différence<br />
entre la valeur du repas pris à la maison et celle du<br />
repas pris sur le lieu de travail.<br />
Si le contribuable peut justifier la totalité des frais de<br />
4,40 euros :<br />
Forfait<br />
déductible<br />
pour les frais<br />
de repas<br />
repas pris en dehors du domicile, la dépense déductible est égale à<br />
la différence entre le prix du repas sur le lieu de travail et la valeur<br />
de celui qui<br />
aurait été pris au foyer fixé forfaitairement pour l’année 2011 à 4,40 €.<br />
22 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
www.frontalier.org<br />
Lorsque le contribuable ne peut pas justifier ces frais avec suffisamment<br />
de précision, la dépense supplémentaire peut être évaluée à<br />
une fois et demie le minimum garanti, soit 4,40 €.<br />
Mais cela ne vous dispense pas, dans ce cas, de produire le plus<br />
possible de justificatifs. Vous devez prouver que vous êtes obligé<br />
de prendre les repas hors de chez vous, garder les tickets de restaurant,<br />
ou notes d’achats de victuailles, ou tout autre moyen prouvant<br />
que vous supportez des frais supplémentaires de repas.<br />
Les frais de double résidence<br />
(à ne pas confondre avec « résidence secondaire »)<br />
Si le contribuable travaille dans une commune éloignée de celle où<br />
réside sa famille, les frais de double résidence sont déductibles<br />
à condition que cette situation ne résulte pas de convenances<br />
personnelles mais soient imposées par son emploi.<br />
Il peut ainsi déduire le loyer, les dépenses supplémentaires de repas<br />
(p. ex., frais de repas du soir au restaurant) ainsi qu’un aller-retour<br />
par semaine pour rejoindre sa famille.<br />
Les intérêts d’emprunt pour l’achat d’une résidence, appartement<br />
ou maison, au lieu où le salarié est contraint de fixer sa double résidence<br />
sont également déductibles.<br />
Cette possibilité concerne les époux, les partenaires d’un PACS et les<br />
concubins sous réserve qu’il s’agisse d’un concubinage stable et continu.<br />
En principe, les frais de double résidence sont déductibles s’ils ne<br />
sont pas prolongés au delà d’un certain délai (estimé à 3 ans).<br />
Frais de transport domicile - lieu de travail<br />
40 km :<br />
Distance domiciletravail<br />
considérée<br />
comme normale pour<br />
la déduction des<br />
frais réels.<br />
D’une manière générale, on doit justifier les frais de<br />
transport. Lorsque la distance est supérieure à<br />
40 km, il faut faire état de circonstances particulières<br />
justifiant l’éloignement entre le domicile et<br />
le lieu de travail. Si les circonstances particulières<br />
justifient l’éloignement, l’intégralité des frais justifiés<br />
est admise. Il n’y a pas de liste des circonstances<br />
particulières qui peuvent justifier<br />
l’éloignement. En ce qui concerne les travailleurs<br />
frontaliers travaillant en Suisse, l’instruction 14-B-5-81 du<br />
27 juillet 1981 de la D.G.I – Paris (toujours en vigueur), précise dans<br />
le paragraphe « frais inhérents à l’emploi », que les frontaliers ont aussi<br />
la possibilité de demander la déduction des frais réels de transport à<br />
l’occasion de l’exercice en Suisse de leur activité professionnelle salariée.<br />
Le fait de travailler à l’étranger peut justifier l’éloignement. On<br />
peut y ajouter la précarité de l’emploi, la difficulté de trouver un emploi<br />
à proximité du domicile, l’exercice d’une activité professionnelle<br />
du conjoint, etc.<br />
Ainsi, selon l’administration fiscale, « d’une manière générale, il n’y a<br />
pas lieu de remettre en cause la déduction des frais réels, sous<br />
réserve bien entendu, qu’il soit justifié de leur réalité et de leur<br />
montant, exposés par les personnes qui, notamment après un<br />
licenciement, retrouvent un emploi situé à une distance de plus de<br />
40 kilomètres de leur domicile<br />
et ce, le temps raisonnable pour celles-ci de s’assurer de la stabilité<br />
de leur emploi et de se reloger. A titre de règle pratique, ce<br />
“délai raisonnable” peut-être estimé à 3 ans ».<br />
La distance à prendre en compte est celle séparant réellement le<br />
domicile du lieu de travail en Suisse, la frontière ne devant en aucun<br />
cas être considérée comme une limite de distance.<br />
S’il y a absence de circonstances particulières justifiant l’éloignement,<br />
la déduction n’est admise qu’à concurrence des 40 premiers kilomètres.<br />
Un seul aller-retour est pris en compte pour les frais de transport<br />
sauf cas particuliers comme par exemple, longue pause de plus<br />
de deux heures entre midi et l’après-midi, régime alimentaire spécial<br />
nécessitant la prise d’un repas à la maison, etc.<br />
Si le contribuable utilise son véhicule personnel pour se rendre sur<br />
son lieu de travail, il existe deux méthodes d’évaluation des frais de<br />
transports : une évaluation forfaitaire (barème kilométrique établi<br />
chaque année par les services fiscaux ou une évaluation réelle).<br />
Important : Il faut prouver l’utilisation réelle du véhicule et surtout<br />
que les kilomètres annoncés ont été effectivement parcourus. Si on<br />
a le droit de se déplacer à plusieurs dans un même véhicule, en<br />
revanche on n’a pas le droit de faire valoir chacun de son côté les<br />
mêmes frais réels qui correspondent à un seul véhicule. Conservez<br />
donc soigneusement pour les frais réels de déplacement les factures<br />
de votre garagiste, au moins une fois par an.<br />
Je fais mes trajets avec un véhicule en leasing ; puis-je<br />
faire les frais réels en utilisant le barème forfaitaire ?<br />
Lorsque le salarié utilise un véhicule pris en location avec option<br />
d’achat ou un véhicule prêté, il ne peut appliquer le barème<br />
forfaitaire. Il doit alors évaluer ces frais pour leur montant réel et<br />
justifié. Dans ce cas, seules les dépenses dont le contribuable<br />
peut prouver la réalité sont déductibles : le prix de la location<br />
peut être déduit au prorata de l’utilisation professionnelle du véhicule,<br />
ainsi que les autres frais (frais de carburant, de réparation<br />
et de garage notamment) mais seulement pour leur montant<br />
réel. Les frais de carburant peuvent toutefois être évalués forfaitairement<br />
par référence au barème fiscal publié chaque année.<br />
Les frais déductibles par le biais du barème kilométrique sont fonction<br />
de la puissance du véhicule et comprennent la dépréciation effectivement<br />
subie par le véhicule au cours de l’année d’imposition,<br />
les frais d’entretien, de carburant, de réparations, d’assurances, de<br />
garages, etc.<br />
En revanche, il n’englobe pas les frais de garage, de parking et<br />
de péage d’autoroute qui peuvent être déduits en plus, ainsi que les<br />
intérêts payés en cas d’achat à crédit du véhicule (au prorata des<br />
kilomètres parcourus pour les déplacements professionnels).<br />
Remarque : il y a également un tarif kilométrique pour les trajets<br />
parcourus avec les motocyclettes dans le cadre professionnel.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 23
IMPÔTS <strong>2012</strong>-REVENUS 2011<br />
Cotisations syndicales<br />
le GTE ayant le statut juridique d’association, la cotisation<br />
annuelle n’est pas concernée.<br />
Les cotisations syndicales peuvent être déduites :<br />
• en frais professionnels réels uniquement, pour celles versées à des<br />
syndicats en Suisse,<br />
• en frais réels ou en bénéfice de la réduction d’impôt pour celles<br />
versées à des syndicats en France.<br />
Je travaille sur le canton de Genève, je n’ai pas<br />
d’autres revenus imposables en France, ai-je intérêt<br />
à opter pour la déduction des frais réels ?<br />
La déductibilité des frais professionnels impacte directement le<br />
montant de votre revenu fiscal de référence. Or, ce revenu est<br />
pris comme base de calcul pour la cotisation à la CMU, si vous<br />
avez fait le choix de l’assurance sécurité sociale en France.<br />
D’autre part, l’octroi de certaines prestations à caractère social<br />
s’effectue en fonction de ce même revenu. Il peut donc être tout<br />
à fait judicieux de faire valoir ses frais professionnels réels, même<br />
en cas de non imposition en France et minorer ainsi son revenu<br />
fiscal de référence.<br />
BARÈME KILOMÉTRIQUE <strong>2012</strong> (EN €) APPLICABLE AUX AUTOMOBILES<br />
Puissance fiscale Jusqu'à 5 000 km De 5 001 à 20 000 km Au-delà de 20 000 km<br />
3 CV d x 0,405 (d x 0,242) + 818 d x 0,283<br />
4 CV d x 0,487 (d x 0,274) + 1063 d x 0,327<br />
5 CV d x 0,536 (d x 0,300) + 1 180 d x 0,359<br />
6 CV d x 0,561 (d x 0,316) + 1 223 d x 0,377<br />
7 CV d x 0,587 (d x 0,332)+ 1 278 d x 0,396<br />
8 CV d x 0,619 (d x 0,352) + 1 338 d x 0,419<br />
9 CV d x 0,635 (d x 0,368) + 1 338 d x 0,435<br />
10 CV d x 0,668 (d x 0,391) + 1 383 d x 0,460<br />
11 CV d x 0,681 (d x 0,410) + 1 358 d x 0,478<br />
12 CV d x 0,717 (d x 0,426) + 1 458 d x 0,499<br />
13 CV et plus d x 0,729 (d x 0,444) + 1 423 d x 0,515<br />
BAREMES APPLICABLES AUX CYCLOMOTEURS, VELOMOTEURS, SCOOTERS, MOTOCYCLETTES… Cylindrée inférieure à 50 cm3<br />
Jusqu'à 2 000 km De 2 001 à 5 000 km Au-delà de 5 000 km<br />
d x 0,266 (d x 0,063) + 406 d x 0,144<br />
Cylindrée supérieure à 50 cm3<br />
Puissance administrative Jusqu'à 3 000 km De 3 001 à 6 000 km Au-delà de 6 000 km<br />
1 ou 2 CV d x 0,333 (d x 0,083) + 750 d x 0,208<br />
3, 4 ou 5 CV d x 0,395 (d x 0,069) + 978 d x 0,232<br />
Plus de 5 CV d x 0,511 (d x 0,067) + 1 332 d x 0,289<br />
d représente la distance parcourue<br />
24 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
www.frontalier.org<br />
III - Charges déductibles du<br />
revenu global<br />
5 698 € :<br />
Plafond de la<br />
pension alimentaire<br />
déductible pour<br />
les enfants<br />
majeurs.<br />
On peut déduire du revenu global certaines<br />
charges limitativement énumérées par la loi, mais<br />
elles doivent être justifiées. Parmi celles-ci, nous<br />
citerons :<br />
Pensions alimentaires versées<br />
aux ascendants<br />
Elles sont déductibles du revenu dans la mesure où elles présentent<br />
un caractère alimentaire. Il vous appartient de prouver l’état de<br />
besoin du bénéficiaire. Le parent bénéficiaire doit les déclarer aux<br />
services fiscaux. Si vous avez recueilli sous votre toit un ascendant<br />
sans ressource, vous pouvez déduire, sans justification, une somme<br />
forfaitaire de 3 359 € (cases GU ou GP, page 4).<br />
Par ailleurs, pour vos ascendants privés de ressources suffisantes,<br />
vous pouvez déduire le montant des frais d’hébergement dans une<br />
maison de retraite ou des frais d’hospitalisation les concernant.<br />
Pensions alimentaires versées aux<br />
descendants<br />
Enfants mineurs (case GU)<br />
Vous pouvez déduire la pension alimentaire pour l’entretien de votre<br />
(vos) enfant(s) mineur(s), non compté à charge (case GU, page 4).<br />
S’il s’agit d’un enfant naturel (enfant né de parents non mariés ensemble),<br />
il doit avoir été reconnu. Les sommes versées doivent être<br />
destinées à pourvoir les besoins de l’enfant, à son entretien<br />
(paiement des frais de garde, de cantine, …). Conservez des preuves<br />
des versements ou du paiement des dépenses. La déduction est<br />
admise même si vous vivez en concubinage avec l’autre parent qui<br />
le compte à charge. L’autre parent doit déclarer ces sommes dans<br />
ses revenus.<br />
En cas de garde alternée, chaque parent bénéficie d’une majoration de<br />
parts, l’éventuelle pension versée ne peut en aucun cas être déduite.<br />
Enfants majeurs non à charge (cases EL-EM)<br />
Les pensions alimentaires versées aux enfants majeurs sont déductibles<br />
qu’ils soient âgés de plus ou de moins de 25 ans, célibataires,<br />
étudiants, invalides ou non. La seule condition demeure la preuve<br />
de l’état de besoin et la réalité des versements.<br />
Enfants majeurs célibataires : la pension alimentaire est déductible<br />
dans la limite de 5 698 € par enfant et par an, elle est imposable au<br />
nom de l’enfant à concurrence de 5 698 €.<br />
Si le ou les enfants majeurs célibataires, veufs ou divorcés sont<br />
chargés de famille, quel que soit le nombre de leurs enfants, la limite<br />
de la déduction est portée à 11 396 €.<br />
Enfants majeurs mariés : la pension alimentaire est déductible dans<br />
la limite de 5 698 € si les beaux-parents participent aussi à l’entretien<br />
du jeune ménage. La déduction est doublée (11 396 €) si vous<br />
assurez seul l’entretien de celui-ci. La pension est imposable au nom<br />
du jeune ménage.<br />
Les pensions versées aux enfants majeurs non comptés à charge<br />
doivent être reportées aux cases EL-EM de la déclaration, page 4.<br />
Pensions alimentaires versées en vertu d’une<br />
décision de justice (cases GU-GP ; GI-GJ ou EL-EM)<br />
Au profit des enfants mineurs dont vous n’avez pas la garde, vous<br />
pouvez les déduire. Elles sont imposables pour le parent qui a la<br />
garde de l’enfant – cases GU ou GP, page 4.<br />
Au profit des enfants majeurs : la pension déductible est celle fixée<br />
par le juge mais dans la limite de 5 698 € par enfant majeur – cases<br />
GI-GJ ou EL-EM, page 4.<br />
Les autres pensions versées en cas de séparation ou de divorce,<br />
fixées par le juge, sont déductibles –cases GU ou GP, page 4 – état<br />
2042.<br />
Les déductions diverses (case DD)<br />
La cotisation versée à la CMU de la Sécurité sociale doit figurer à<br />
la page 3, ligne DD de la déclaration des revenus. Ne pas la déduire<br />
comme charges sur salaires- feuille annexe.<br />
Les cotisations versées à une assurance maladie privée en France ou<br />
auprès du régime suisse-LAMal doivent obligatoirement être déduites<br />
des rémunérations, feuille annexe blanche. Il ne faut, en aucun cas,<br />
les faire figurer à la ligne DD de l’état 2042 car vous risquez un<br />
redressement fiscal et des pénalités de retard.<br />
IV - Les réductions ou crédits<br />
d’impôts<br />
Les réductions d’impôts ou crédits d’impôts ne peuvent s’imputer<br />
que sur l’impôt calculé d’après le barème à taux progressif. Tous les<br />
revenus imposables à un taux forfaitaire<br />
(par exemple droits d’auteur, plus-values mobilières) ne peuvent faire<br />
l’objet d’aucune réduction d’impôts ou crédit d’impôts.<br />
Plafonnement applicable : le montant total des avantages<br />
fiscaux dont peut bénéficier un contribuable au titre de 2011<br />
est limité à 18 000 €, plus 6% de son revenu imposable.<br />
Les charges ouvrant droit à réduction d’impôt ou à crédit d’impôt<br />
sont limitativement énumérées par la loi. On notera néanmoins<br />
quelques charges revêtant une importance particulière :<br />
Emploi d’un salarié à domicile (Cases DB,<br />
DF, DQ, DG, DL)<br />
Les frontaliers, ayant exercé une activité professionnelle durant<br />
l’année 2011, peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt lorsqu’ils<br />
emploient un salarié à domicile. Cette mesure concerne les<br />
personnes célibataires, divorcées ou veuves, ainsi que les couples<br />
mariés ou pacsés, imposés ensemble, dans la mesure où les<br />
conjoints ont exercé tous les deux une activité professionnelle en<br />
2011.<br />
Les emplois visés englobent la garde d’enfant, les tâches ménagères<br />
et familiales, l’assistance aux personnes âgées, aux personnes<br />
handicapées ou aux autres personnes qui ont besoin d’une aide<br />
personnelle à leur domicile ou d’une aide à la mobilité favorisant leur<br />
maintien à domicile.<br />
A noter que sont éligibles à ce dispositif, les services rendus dans<br />
votre résidence principale ou secondaire, que vous soyez propriétaire<br />
ou locataire.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 27
IMPÔTS <strong>2012</strong>-REVENUS 2011<br />
Ce crédit d’impôt est égal à 50 % des dépenses effectivement<br />
supportées. Les montants éligibles sont toutefois limités à 12 000 €,<br />
avec une majoration de 1 500 € par enfants à charge et par membre<br />
du foyer âgé de plus de 65 ans, sans toutefois pouvoir excéder<br />
15 000 € (soit un avantage maximal de 7500 €). Cette limite est<br />
portée à 20 000 € (soit un avantage maximal de 10 000 €) pour les<br />
contribuables handicapés ou ayant à leur charge une personne<br />
handicapée.<br />
Les plafonds de 12 000 € et 15 000 € sont portés à 15 000 € et<br />
18 000 €, l’année au cours de laquelle vous bénéficiez pour la<br />
première fois de la réduction ou du crédit d’impôt, si vous<br />
employez un salarié en direct. (Case 7 DQ, page 4)<br />
Le crédit d’impôt est intégralement remboursé au contribuable non<br />
imposable en France et partiellement versé à celui-ci s’il est redevable,<br />
au titre de l’impôt sur le revenu, d’un montant inférieur au montant<br />
du crédit d’impôt.<br />
Afin de bénéficier de cette mesure, il faut répondre intégralement<br />
aux conditions d’application. Dans le cas contraire, l’avantage<br />
fiscal prend la forme d’une réduction d’impôt.<br />
Frais de garde des enfants de moins de<br />
6 ans (cases GA à GG)<br />
Les frais engagés pour la garde des enfants âgés de moins de 6 ans<br />
au 1 er janvier 2011 ouvrent droit à un crédit d’impôt égal à 50 % du<br />
montant des dépenses effectivement supportées au cours de l’année<br />
d’imposition.<br />
Tout contribuable domicilié en France peut bénéficier de cette<br />
mesure dans la limite de 2 300 € par enfant (soit un crédit d’impôt<br />
maximal de 1 150 € par enfant) ou 1 150 € par enfant pour les<br />
parents divorcés pratiquant la garde alternée (soit un crédit d’impôt<br />
maximal de 575 € par enfant). Il faut impérativement déduire, des<br />
sommes effectivement payées, le montant des allocations versées<br />
par la CAF ou la MSA, notamment au titre du complément de libre<br />
choix du mode de garde de la PAJE ou, le cas échéant, les indemnités<br />
reçues de votre employeur ou de votre comité d’entreprise.<br />
Le crédit d’impôt est réservé aux dépenses engagées lorsque la<br />
garde des enfants a lieu à l’extérieur du domicile des parents<br />
(crèches, garderies collectives, assistantes maternelles agrées). Cette<br />
mesure est d’autant plus favorable aux travailleurs frontaliers qu’elle<br />
est également applicable lorsque la garde est exercée par des<br />
personnes ou des établissements établis en Suisse si ceux-ci satisfont<br />
à une règlementation équivalente à celle de la France.<br />
Intérêts d’emprunt pour l’acquisition de la<br />
résidence principale (cases VY, VZ, VW, VX)<br />
Les intérêts des prêts afférents à l’acquisition ou à la construction<br />
d’un logement, affecté à l’usage d’habitation principale, ouvrent droit<br />
à un crédit d’impôt à raison des 5 premières annuités.<br />
Pour être éligible à la mesure, le logement doit avoir été acquis à<br />
compter du 6 mai 2007. La signature de l’acte authentique ou celle<br />
de la déclaration d’ouverture de chantier font foi de cette date.<br />
Ce crédit d’impôt a été supprimé pour les logements<br />
acquis ou construits depuis le 1 er janvier 2011. Il existe<br />
toutefois un aménagement progressif de cette suppression :<br />
les contribuables pourront encore bénéficier du crédit d’impôt,<br />
mais à un taux réduit, pour une acquisition ou une déclaration<br />
d’ouverture de chantier réalisée jusqu’au 30 septembre 2011 et<br />
pour autant que l’offre de prêt immobilier ait été souscrite avant<br />
2011.<br />
Toutes les personnes fiscalement domiciliées en France, qu’elles<br />
soient imposables ou non sur le revenu, sont concernées par cette<br />
mesure pour autant qu’elles aient souscrit un prêt auprès d’un<br />
établissement financier en France, au sein d’un Etat membre de<br />
l’Union européenne, en Norvège ou en Islande. Dès lors, cette mesure<br />
concerne les frontaliers ayant souscrit leur prêt, en euros ou en<br />
devises, auprès d’une banque ou d’un établissement financier sis en<br />
France mais, en aucun cas, s’il a été contracté sur le territoire suisse.<br />
A l’origine du dispositif, ce crédit d’impôt était égal à 40 % du<br />
montant des intérêts payés au titre de la première annuité de<br />
remboursement et à 20 % pour les quatre années suivantes, que le<br />
logement soit neuf ou ancien. Toutefois, des modifications ont été<br />
apportées : ainsi, depuis le 1 er janvier 2010, les logements neufs<br />
acquis ou en construction ne répondant pas à la norme BBC 2005<br />
(Bâtiment Basse Consommation d’énergie) voient le taux de l’avantage<br />
fiscal réduit respectivement à 30 et 15 %. En revanche, si le<br />
logement que vous avez acheté neuf ou fait construire depuis le<br />
1 er janvier 2009 répond aux conditions d’attribution du label BBC<br />
2005, le crédit d’impôt s’élève à 40% du montant des intérêts payés<br />
au titre des 7 premières annuités de remboursement. Enfin, concernant<br />
le report exceptionnel du crédit d’impôt pour 2011, les<br />
logements acquis neuf qui ne bénéficient pas du label BBC se voient<br />
appliquer un taux réduit à 25 % pour la première annuité et 10 %<br />
pour les 4 suivantes. Pour les autres logements acquis en 2011 (neuf<br />
et bénéficiant du label BBC ou ancien), le taux du crédit d’impôt<br />
demeure identique (voir ci-dessus).<br />
Dans tous les cas, les intérêts d’emprunts sont retenus dans la limite<br />
annuelle de :<br />
• 3 500 € pour un célibataire, veuf ou divorcé ;<br />
• 7 500 € pour les couples mariés ou pacsés soumis à une imposition<br />
commune ou pour une personne handicapée célibataire, veuve<br />
ou divorcée ;<br />
• 15 000 € si un membre au moins du couple est handicapé.<br />
Ces limites sont majorées de 500 € par personne à charge (enfant à<br />
charge ou rattaché, personne majeure invalide) ou de 250 € pour<br />
chaque enfant à charge en garde alternée.<br />
Pour rappel, seuls les intérêts d’emprunt peuvent bénéficier de cette<br />
mesure : les frais afférant à cet emprunt (frais de dossier, assurances,<br />
cotisations, …) en sont exclus.<br />
Concrètement, si le montant du crédit d’impôt excède celui de<br />
l’impôt sur le revenu de l’emprunteur, l’Etat rembourse au contribuable<br />
la différence.<br />
Important : une annuité est calculée de mois à mois.<br />
28 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
www.frontalier.org<br />
Dépenses effectuées dans l’habitation<br />
principale en faveur des économies<br />
d’énergie et du développement durable<br />
(cases WE à WF)<br />
Tout contribuable personne physique (propriétaire, locataire ou<br />
occupant à titre gratuit) peut bénéficier d’un crédit d’impôt lorsque<br />
les dépenses effectuées dans son logement principal favorisent les<br />
économies d’énergie. Dans les immeubles collectifs, chacun des<br />
occupants peut faire valoir sa quote-part, correspondant à son<br />
logement, pour bénéficier de cette mesure au titre des dépenses<br />
afférentes aux travaux communs qu’il a effectivement payé.<br />
Les dépenses ouvrant droit à un crédit d’impôt sont limitativement<br />
énumérées par l’administration fiscale et concernent notamment<br />
l’achat d’une chaudière, de matériaux d’isolation et d’appareils de<br />
régulation de chauffage, l’installation d’équipement de production<br />
d’énergie renouvelable ou de récupération et de traitement d’eaux<br />
pluviales…<br />
Pour vérifier le respect des critères techniques, l’administration fiscale<br />
retient ceux en vigueur au moment de la signature du devis ou<br />
lors du versement du premier acompte et non au paiement du solde.<br />
Seuls les équipements, matériaux et appareils respectant des normes<br />
précisent sont susceptibles d’ouvrir droit à ce crédit d’impôt. Ainsi,<br />
les fournitures annexes (tuyaux, installations électriques ou tout autre<br />
matériau qui ne s’intègre pas directement aux équipements) et la<br />
main d’œuvre ne sont jamais pris en compte sauf pour les dépenses<br />
d’isolation des parois opaques et la pose de l’échangeur de chaleur<br />
souterrain des pompes à chaleur géothermiques. Par ailleurs, seuls<br />
les travaux et les équipements fournis par une entreprise ouvrent<br />
droit au crédit d’impôt.<br />
Le crédit d’impôt s’applique au prix d’achat, TVA comprise, des<br />
équipements, matériaux et appareils tel qu’il résulte de la facture<br />
délivrée par l’entreprise ayant réalisée les travaux. . Le cas échéant,<br />
vous devrez déduire du montant déclaré les aides ou les subventions<br />
éventuellement reçues pour l’acquisition des équipements.<br />
Les dépenses engagées entre 2005 et <strong>2012</strong>, sont retenues dans la<br />
limite d’un plafond pluriannuel de 16 000 € pour les personnes<br />
mariées ou pacsées soumises à une imposition commune ou de<br />
8 000 € pour une personne célibataire, veuve ou divorcée. Une<br />
majoration de 400 € est accordée par personnes à charge, sauf en<br />
cas de garde alternée où la majoration n’est que de 200 € par enfant.<br />
La loi de finance <strong>2012</strong> a prolongé l’application du crédit<br />
d’impôt « développement durable », initialement prévu pour<br />
prendre fin en <strong>2012</strong>. Ainsi, les dépenses réalisées jusqu’au<br />
31 décembre 2015 ouvriront droit à un crédit d’impôt mais uniquement<br />
pour celles effectuées dans un logement achevé depuis<br />
plus de 2 ans. Pour les logements neufs, ce dispositif prend fin en<br />
<strong>2012</strong>.<br />
Les taux du crédit d’impôt ont été totalement revus : ils ont été<br />
abaissé de 10 % eu égard aux taux en vigueur jusqu’à présent. Ainsi,<br />
le taux du crédit d’impôt fixé selon la nature de l’équipement qui fait<br />
l’objet des dépenses passe respectivement de 15 %, 25 %, 40 % ou<br />
50 % à 13 %, 22 %, 36 % et 45 %.<br />
Conclusion : La loi de finances pour <strong>2012</strong> prévoit encore une<br />
réduction de ces taux pour les dépenses engagées à partir du<br />
1 er janvier <strong>2012</strong>, sauf en cas de réalisation d’un « bouquet de travaux ».<br />
V - Imposition des travailleurs<br />
frontaliers<br />
En droit international, les conventions de double imposition<br />
prévoient généralement que les rémunérations des travailleurs<br />
frontaliers sont imposées dans l’Etat d’emploi.<br />
En ce qui concerne les rémunérations perçues en Suisse par les travailleurs<br />
frontaliers, la « Convention fiscale » et « l’accord fiscal » signés<br />
entre la France et la Suisse prévoient l’imposition de ces<br />
rémunérations dans l’un ou l’autre Etat contractant, suivant des critères<br />
très précis à savoir :<br />
• Par principe, l’imposition en Suisse des rémunérations encaissées<br />
par les résidents de France exerçant en Suisse un emploi salarié<br />
(art. 17.1 de la Convention fiscale-Canton de Genève notamment).<br />
• A titre dérogatoire, l’accord fiscal du 11.4.1983 attribue à la France<br />
l’imposition des rémunérations encaissées par les travailleurs frontaliers<br />
dans les cantons suisses de VD-VS-NE-SO-JU-BS-BL et BE<br />
• Il s’en suit au vu de ce qui précède que le foyer fiscal d’un travailleur<br />
frontalier peut rencontrer trois cas de figure différents qui sont<br />
fonction du canton suisse d’emploi :<br />
• être imposé en totalité en France – accord fiscal de 1983<br />
• être imposé en totalité en Suisse – Convention fiscale, art. 17.1<br />
• être imposé à la fois en Suisse et en France lorsque dans le foyer<br />
fiscal il y a dans la même année des revenus imposés en Suisse et<br />
des revenus imposés en France.<br />
Imposition en France des revenus des cantons<br />
suisses de VD, VS, NE, JU, SO, BS, BL et BE<br />
Accord fiscal concernant les frontaliers<br />
La France et la Suisse ont signé un accord fiscal le 11.04.1983<br />
réglant le régime fiscal des travailleurs frontaliers qui travaillent dans<br />
les cantons suisses de VD, VS, NE, JU, SO, BS, BL et BE. L’article 1 de<br />
l’Accord prévoit que les salaires, traitements et autres rémunérations<br />
similaires reçus par les travailleurs frontaliers ne sont imposables que<br />
dans l’Etat de résidence, donc pour nous, la France.<br />
Cet accord ne concerne pas les frontaliers de nationalité suisse<br />
employés dans le secteur public du canton d’emploi qui sont<br />
imposés d’office en Suisse par leurs employeurs, en vertu de l’art.<br />
21 de la Convention fiscale franco-suisse.<br />
L’article 3 de l’Accord précise qu’est «travailleur frontalier» toute<br />
personne qui résidente d’un Etat exerce une activité salariée dans<br />
l’autre Etat et retourne en règle générale chaque jour dans l’Etat de<br />
résidence. Autrement dit : est travailleur frontalier le salarié qui,<br />
habitant la France, travaille en Suisse et rentre tous les jours en<br />
France.<br />
Toutefois, depuis l’entrée en vigueur des Accords bilatéraux et le<br />
développement de certaines pratiques, le régime frontalier peut être<br />
maintenu même si la personne ne retourne pas quotidiennement à<br />
son domicile. Les autorités se sont ainsi accordées pour permettre<br />
aux salariés de rester 45 nuitées par an dans l’Etat d’emploi sans<br />
que cela entraîne un changement de statut fiscal.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 29
IMPÔTS <strong>2012</strong>-REVENUS 2011<br />
Le canton de VAUD retient pour sa part une définition<br />
encore plus restrictive du travailleur frontalier, exigeant que<br />
le trajet entre le lieu de travail et le lieu de résidence principale<br />
(et non le lieu de résidence « secondaire ») ne soit pas<br />
supérieur à 3 heures (aller-retour en véhicule).<br />
La distance à prendre en compte est celle entre le lieu de<br />
travail et la résidence principale du travailleur, laquelle doit<br />
être confirmée par l’attestation de résidence fiscale française.<br />
L’existence d’un éventuel domicile secondaire dans une zone<br />
frontalière française (distance inférieure à 1H30 aller-simple<br />
en véhicule du lieu de travail) est sans incidence, même si<br />
elle fait l’objet d’une attestation de résidence délivrée par<br />
l’autorité française.<br />
En conséquence, les frontaliers concernés ne peuvent pas<br />
bénéficier de l’imposition dans leur pays de résidence en<br />
France et bascule à l’imposition dans le pays d’emploi en<br />
vertu de l’article 17 alinéa 1 de la convention fiscale francosuisse<br />
de 1966 soit à l’impôt à la source en vertu de l’article<br />
91 de la loi fédérale sur l’impôt fédéral direct.<br />
Cette interprétation unilatérale de l’accord du 11 avril 1983<br />
n’a fait l’objet d’aucun échange de lettres entre les autorités<br />
françaises et suisses permettant de l’entériner.<br />
Si le frontalier choisit de rester en semaine dans le canton d’emploi,<br />
comme il en a le droit, il ne sera plus considéré comme étant « fiscalement<br />
frontalier » et l’employeur lui prélèvera l’impôt à la source.<br />
Si la décision de rester en Suisse la semaine se fait au cours d’année,<br />
il faudra en tenir compte au moment de la déclaration des revenus.<br />
Il faudra faire figurer dans les lignes AJ ou BJ de la déclaration la<br />
totalité des revenus suisses et ne faire figurer à la ligne TK de la<br />
dernière page de la déclaration que les seuls revenus imposés en<br />
Suisse (c’est-à-dire à partir du moment où le prélèvement à la source<br />
est effectué). Les employeurs sont tenus de délivrer des « attestationquittance<br />
» pour les impôts retenus à la source.<br />
• Si le frontalier ne reste pas en semaine en Suisse, la totalité de<br />
l’impôt correspondant aux revenus figurant aux lignes AJ ou BJ est<br />
payée en France.<br />
• Si le frontalier séjourne une partie de l’année seulement en Suisse<br />
la semaine, l’impôt se calcule en France sur la totalité des revenus<br />
déclarés aux lignes AJ et BJ et un crédit d’impôt est accordé<br />
correspondant au revenu déclaré ligne TK de la dernière page<br />
de la déclaration (voir exemple de calcul de l’impôt avec « crédit<br />
d’impôt » page 31 de ce dossier, le calcul étant identique).<br />
• Si le séjour en semaine en Suisse a eu lieu toute l’année, les<br />
montants déclarés aux lignes AJ ou BJ et ceux déclarés ligne TK<br />
sont identiques ; l’impôt et le crédit d’impôt correspondant sont<br />
équivalents et s’annulent. Aucun impôt n’est exigé en France.<br />
Barème <strong>2012</strong> de l’impôt pour les revenus<br />
de l’année 2011 (pour 1 part de quotient<br />
familial (1) )<br />
Tranche du<br />
revenu net<br />
imposable<br />
Taux<br />
d’imposition<br />
Formule<br />
de l’impôt brut (2)<br />
Jusqu'à 5 963 € 0 % 0<br />
De 5 963 € à<br />
11 896 €<br />
De 11 896 € à<br />
26 420 €<br />
De 26 420 € à<br />
70 830 €<br />
Plus de<br />
70 830 €<br />
5,5 % (R x 0,055) - (327,97 € x N)<br />
14 % (R x 0,14) - (1 339,13 € x N)<br />
30 % (R x 0,30) - (5 566,33 € x N)<br />
41% (R x 0,41) - (13 357,63 € x N)<br />
(1)<br />
Avant application éventuelle du plafonnement des effets du quotient familial<br />
(2)<br />
R = revenu net imposable ; N = nombre de parts du quotient familial<br />
Le barème officiel français à taux progressif est appliqué aussi bien<br />
aux revenus de source française qu’aux revenus de source étrangère<br />
imposables en France.<br />
Dans cette formule simplifiée, habituellement retenue par l'administration,<br />
R représente le revenu imposable et N le nombre de parts.<br />
Mais, pour bon nombre de contribuables, cette formule simplifiée<br />
ne sera pas suffisante pour obtenir le montant brut de l'impôt sur le<br />
revenu puisqu'elle ne prend en compte ni la décote réservée aux<br />
personnes les plus modestes, ni le plafonnement des effets du<br />
quotient familial.<br />
Imposition en France avec «crédit<br />
d’impôt» pour les revenus des cantons<br />
imposés à la source, Genève notamment<br />
L’article 25A de la convention fiscale avec la Suisse prévoit que les<br />
traitements, salaires et autres rémunérations similaires encaissés en<br />
Suisse sont à déclarer et à imposer en France, cumulés s’il y a lieu<br />
avec les rémunérations de même nature de source française.<br />
La France déduit ensuite de l’impôt correspondant à ce cumul, la<br />
partie de l’impôt français qui correspond proportionnellement aux<br />
rémunérations imposées en Suisse, évitant ainsi la double imposition.<br />
Cette déduction est le «crédit d’impôt».<br />
Dans ces conditions, l’impôt payé en Suisse, quel que soit le montant,<br />
n’est pas pris en compte pour le calcul du crédit d’impôt et ne<br />
se déduit pas de l’impôt dû en France.<br />
30 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
www.frontalier.org<br />
Exemple d’utilisation du barème en France<br />
Soit un revenu net déclaré de 50 000 € par un contribuable marié avec deux enfants à charge, ce qui lui donne droit à 3 parts pour le calcul du<br />
quotient familial.<br />
Après déduction des frais professionnels de 10 %, le revenu net imposable est de 45 000 €.<br />
Le quotient familial du contribuable sera de :<br />
45 000 € / 3 = 15 000 €.<br />
Ce montant permet de rechercher dans le barème, la formule simplifiée pour calculer l’impôt. Dans le barème, 15 000 € est compris entre<br />
11 896 € et 26 420 € au taux de 14 %.<br />
La formule simplifiée correspondante est : (R x 0,14) – (1 339,13 x N)<br />
R = Revenu imposable (45 000 €)<br />
N = Nombre de parts (3)<br />
L’impôt sera alors de : (45 000 x 0,14) – (1 339,13 x 3) = 2 283 €<br />
De ce montant d’impôt, se déduisent éventuellement les réductions d’impôt auxquelles le travailleur frontalier peut prétendre.<br />
Exemple de calcul du « crédit d’impôt »<br />
(Couple marié deux enfants, un conjoint à Genève l'autre en France)<br />
- revenu net de Genève en euros, après déduction de 10 % ..............................................................................................................40 000 €<br />
- revenu net français après déduction de l’abattement de 10 % ..........................................................................................................30 000 €<br />
Revenu net imposable...................................................................................................................................................................70 000 €<br />
- impôt correspondant en France à 70 000 ...........................................................................................................................................5 783 €<br />
- impôt français déductible - ou « crédit d'impôt » correspondant proportionnellement au revenu suisse :<br />
(5783 x 40 000) ÷ 70 000 € = ..........................................................................................................................................................- 3 305 €<br />
- Impôt dû en France ...........................................................................................................................................................................2 478 €
IMPÔTS <strong>2012</strong>-REVENUS 2011<br />
Imposition des frontaliers retraités<br />
La retraite sous forme de rente<br />
D’après l’article 20 de la convention fiscale du 9.9.1966 « les<br />
pensions et autres rémunérations similaires versées à un résident<br />
d’un Etat contractant au titre d’un emploi antérieur, ne sont imposables<br />
que dans cet Etat ». Cela signifie que la retraite de base « AVS »<br />
ainsi que les rentes du deuxième pilier versées par la Suisse sont<br />
imposables en France.<br />
En ce qui concerne les prestations de retraite versées sous forme de<br />
rente par les caisses de prévoyance du secteur public aux frontaliers<br />
retraités de nationalité suisse, elles sont imposables en Suisse en vertu<br />
de l’article 21 de la convention fiscale.<br />
Et le troisième pilier ? Le troisième pilier est une retraite complémentaire<br />
facultative sans caractère obligatoire en Suisse ou en<br />
France. Elle ne figure pas dans la convention fiscale et, à ce titre,<br />
l’article 23 de la convention stipule que les éléments du revenu d’un<br />
résident d’un Etat contractant non traités dans les articles de la<br />
convention sont imposables dans l’Etat contractant du résident donc<br />
ici la France.<br />
S’il y a versement sous forme de rente : imposition en France d’après<br />
le régime appliqué aux « rentes viagères à titre onéreux », page 3 état<br />
2042 qui est fonction de l’âge du bénéficiaire.<br />
La retraite sous forme de capital<br />
L’avenant signé le 27 août 2009 à Berne, modifiant la convention<br />
fiscale, en vue d’éviter les doubles impositions entre la<br />
Suisse et la France, est entré en vigueur le 4 novembre 2010.<br />
Il a pour objectif, entre autres, de mettre fin à une situation de<br />
double exonération en faveur des frontaliers lorsque ces derniers<br />
demandent le versement de leur 2 ème pilier sous forme de capital.<br />
En fonction des termes de cet avenant, le droit fiscal français a été<br />
modifié afin d’imposer le capital en France.<br />
Pour l’impôt sur le revenu, les nouvelles dispositions s’appliquent aux<br />
revenus versés au cours de l’année civile ou de l’exercice commercial<br />
commençant depuis le 1 er janvier 2011.<br />
La loi de finances rectificative pour 2011 a bouleversé considérablement<br />
le régime fiscal français en intégrant le capital à la composition<br />
du revenu net global servant d’assiette à l’impôt sur le revenu.<br />
Ainsi, selon l’article 163 bis II du CGI :<br />
II.-Les prestations de retraite versées sous forme de capital imposables<br />
(…) peuvent, sur demande expresse et irrévocable du bénéficiaire,<br />
être soumises à un prélèvement au taux de 7,5 % qui libère les<br />
revenus auxquels il s'applique de l'impôt sur le revenu. Ce prélèvement<br />
est assis sur le montant du capital diminué d'un abattement<br />
de 10 %.<br />
Ce prélèvement est applicable lorsque le versement n'est pas<br />
fractionné et que le bénéficiaire justifie que les cotisations versées<br />
durant la phase de constitution des droits, y compris le cas échéant<br />
par l'employeur, étaient déductibles de son revenu imposable ou<br />
étaient afférentes à un revenu exonéré dans l'Etat auquel était<br />
attribué le droit d'imposer celui-ci.<br />
• L’imposition de ce capital se fera selon le barème progressif de<br />
l’impôt sur le revenu (publié en page 30). Afin toutefois d’atténuer<br />
les effets de la progressivité de ce barème, le contribuable pourra<br />
demander à bénéficier du système du quotient, applicable pour<br />
les revenus exceptionnels.<br />
• Autre alternative : la demande expresse du prélèvement libératoire<br />
au taux de 7,5 %, assis sur le montant du capital diminué d’un<br />
abattement de 10 % non plafonné.<br />
Deux conditions doivent être remplies afin de pouvoir opter pour ce<br />
prélèvement :<br />
- le versement de votre capital ne doit pas être fractionné<br />
- vous devez justifier de la déductibilité des cotisations durant la<br />
phase de constitution des droits.<br />
La condition du fractionnement a donné lieu à de nombreuses<br />
interrogations de notre part auprès du Ministère des Finances.<br />
Les situations dans lesquelles le fractionnement est retenu sont<br />
notamment :<br />
• Le frontalier qui quitte définitivement la Suisse durant sa vie active<br />
et qui réalise la part sur-obligatoire de sa prévoyance professionnelle.<br />
• Le frontalier qui utilise une part de sa prévoyance dans le cadre de<br />
l’encouragement à la propriété.<br />
Dans ces situations, le frontalier demande le versement en capital<br />
d’une partie de ses droits tout en conservant la possibilité d’obtenir<br />
ultérieurement un nouveau versement. Il s’agit d’un versement<br />
fractionné puisque seule une partie des droits susceptibles d’être<br />
versé à été liquidée. Le frontalier ne pourra pas bénéficier du taux<br />
de 7,5 % mais sera soumis à l’impôt d’après le barème progressif<br />
selon un taux marginal d’imposition s’étalant entre 5,5 % et 41%.<br />
Le GTE est intervenu auprès du ministère pour que certaines<br />
situations particulières de déblocage anticipé comme l’accession à<br />
la propriété puissent bénéficier du taux de 7,5 %. Ces situations<br />
doivent faire l’objet d’un examen dans le cadre de l’instruction<br />
administrative en cours de rédaction.<br />
Les situations dans lesquelles le fractionnement n’est pas<br />
retenu :<br />
• Le frontalier qui, à l’âge de la retraite, réalise une partie de sa<br />
prévoyance sous forme de capital et l’autre sous forme de rente.<br />
• Le frontalier qui, arrivé à l’âge de la retraite, dispose de plusieurs<br />
fonds de pension 2ème piliers auprès de différentes institutions<br />
gérant des comptes ou des polices de libre-passage.<br />
Dans ces situations, le frontalier liquide l’intégralité de ses droits à<br />
retraite, il peut donc bénéficier du prélèvement libératoire de 7,5 %,<br />
à sa demande expresse.<br />
Quoi qu’il en soit, un versement du 2 ème pilier ou du 3 ème pilier en<br />
capital intervenu durant l’année 2011, fera désormais l’objet d’une<br />
imposition en France et ce, même si vous ne rapatriez pas votre<br />
capital en France. Aucune disposition légale ne vous oblige à le<br />
transférer en France mais le laisser en Suisse ne vous exonère pas de<br />
vos obligations déclaratives.<br />
L’impôt à la source, toujours prélevé par la Suisse, fera l’objet<br />
d’un remboursement lorsque l’administration fiscale française pourra<br />
viser le formulaire avec l’indication comme quoi le capital a été<br />
effectivement imposé en France. Vous devrez également joindre à<br />
ce formulaire de demande de remboursement de l’impôt prélevé à<br />
la source, les modalités de calcul de l’imposition effective. Ce formulaire<br />
a d’ailleurs été adapté en conséquence au 1 er janvier 2011<br />
(page 26).<br />
L’impôt retenu en Suisse n’est pas remboursé aux retraités frontaliers<br />
de nationalité suisse et dont le capital provient d’une caisse de<br />
prévoyance publique en application de l’article 21 de la convention,<br />
confirmée par le BOI français numéro 14-B-3-06 du 15.11.2006.<br />
Afin d’éviter une double imposition, un système de crédit d’impôt<br />
devrait être retenu pour ces situations. Le droit d’imposer revient à<br />
la Suisse mais en tant que résident fiscal en France, ces personnes<br />
sont soumises aux mêmes obligations déclaratives.<br />
32 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
www.frontalier.org<br />
VI – Procédure de télédéclaration<br />
Vous pouvez choisir de déclarer vos revenus par internet.<br />
Cette télédéclaration attrayante est toutefois soumise à des conditions<br />
d’accès et à une procédure plus complexe pour les frontaliers.<br />
Accès à la télédéclaration<br />
Seuls les contribuables identifiés par l’administration fiscale sont<br />
éligibles à cette procédure. En effet, il faut que vous soyez en<br />
possession de votre numéro de télédéclarant, de votre numéro fiscal<br />
et de votre revenu fiscal de référence pour avoir accès à votre<br />
compte personnel. Les deux premiers numéros sont indiqués sur<br />
votre déclaration de revenus, le troisième sur votre avis d’imposition.<br />
Si vous êtes primo déclarant ou si vous avez emménagé en<br />
France en cours d’année 2011, vous n’avez jamais déposé de<br />
déclaration de revenus et vous n’aurez pas accès à ces codes.<br />
Vous ne pourrez donc pas déclarer vos revenus en ligne. Dès<br />
lors, respectez les délais applicables à la déclaration papier.<br />
Exception : si vous étiez rattaché au foyer fiscal de vos parents sur<br />
la déclaration de revenus 2010, vous pourrez déclarer vos revenus<br />
par internet cette année. Votre numéro de télédéclarant et votre<br />
numéro fiscal vous seront communiqués par un courrier de l’administration<br />
fiscale et vous devrez indiquer « 0 » (zéro) dans le revenu<br />
fiscal de référence.<br />
Sélection de déclarations annexes<br />
En tant que frontalier, la procédure est plus complexe.<br />
Depuis 2009, l’administration fiscale a mis en place une procédure<br />
simplifiée, accessible avec ou sans certificat. Votre déclaration<br />
préremplie s’affiche avec toutes vos informations personnelles et vos<br />
principaux revenus de source française.<br />
Toutefois, pour les frontaliers percevant également des revenus<br />
suisses dont l’administration fiscale ne peut avoir connaissance, il<br />
faudra corriger les données et/ou compléter le formulaire n° 2042<br />
avec les annexes nécessaires. Il en est de même pour les personnes<br />
ayant changé de situation en cours d’année ou ayant engagé des<br />
dépenses entrant dans un dispositif générant un avantage fiscal. La<br />
procédure « rapide » mise en place par les services fiscaux n’est dès<br />
lors pas suffisante.<br />
Le télédéclarant frontalier devra basculer vers la procédure « classique »<br />
en actionnant la case correspondant à la ligne « Vous avez des<br />
modifications ou des compléments à apporter » et impérativement<br />
cliquer sur l’espace « Déclaration de revenus n° 2042/2042 C plus<br />
annexes (2044,…) ». Il faudra alors choisir l’ensemble des formulaires<br />
utiles à la déclaration de revenus, à savoir : le formulaire n° 2047<br />
permettant la déclaration des revenus provenant de l’étranger et le<br />
formulaire n° 3916 permettant la déclaration des comptes détenus<br />
à l’étranger.<br />
L’annexe « Revenus de 2011 – Salaires suisses » n’est disponible que<br />
sous format papier.<br />
• Pour les frontaliers des 8 cantons (VD, VS, BS, BL, BE, JU, NE,<br />
SO) ou pour les salariés n’ayant pas acquitté d’impôt en Suisse, il<br />
faut impérativement saisir le Salaire brut total en CHF versé par<br />
l’employeur et, éventuellement, le salaire du conjoint ou partenaire<br />
d’un PACS. Ceci vous permettra de recevoir, sans autre démarche, le<br />
formulaire « Attestation de résidence fiscale » évitant de subir en Suisse<br />
une double imposition.<br />
La saisie des données et les mentions préremplies devront être<br />
attentivement contrôlées avant de valider la déclaration de revenus.<br />
En outre, la déclaration en ligne, tout comme la déclaration papier,<br />
ne comporte que les données dont peut avoir connaissance<br />
l’administration fiscale pour les personnes composant principalement<br />
le foyer fiscal : dès lors, il vous incombe de compléter les rubriques<br />
concernant notamment les personnes à charges (revenus de<br />
capitaux mobiliers des enfants mineurs, salaires perçus par les enfants<br />
majeurs ayant demandé leur rattachement, …).<br />
La déclaration en ligne ne deviendra définitive qu’après signature<br />
au moyen du numéro de télédéclarant. Un accusé de réception<br />
pourra alors être visualisé, sauvegardé et/ou imprimé. Sachez<br />
toutefois que vous pourrez revenir sur votre déclaration électronique<br />
à tout moment pour la modifier ou la compléter et ce jusqu’à la date<br />
limite de dépôt.<br />
Demande de rectification<br />
Impôt à la source à Genève.<br />
Il n’est peut-être pas trop tard !<br />
Dans notre <strong>Frontalier</strong> Magazine du mois de<br />
février, nous avons traité de l’impôt à la source<br />
dans le canton de Genève attirant tout particulièrement<br />
l’attention d’avoir à respecter<br />
le délai du 31 mars pour toute réclamation<br />
éventuelle auprès des services de l’Administration<br />
fiscale.<br />
Néanmoins si votre employeur vous a remis une<br />
attestation-quittance datée après le 28 février<br />
suivant l’année d’activité, vous pouvez encore<br />
adresser votre réclamation éventuelle à l’Administration<br />
fiscale dans les 30 jours qui suivent<br />
la remise de l’attestation-quittance mais au plus<br />
tard le 31 décembre de la même année.<br />
Par exemple, si l’attestation est datée du<br />
15 mai, la réclamation doit se faire avant le<br />
14 juin et si elle est datée du 12 décembre,<br />
la réclamation ne pourra s’effectuer après le<br />
31 décembre.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 33
www.frontalier.org<br />
VII - Permanences fiscales du <strong>Groupement</strong><br />
Nous portons à votre attention le fait que, pour une déclaration commune, si les deux conjoints travaillent en Suisse, chacun doit<br />
être adhérent au <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen.<br />
Afin d’aider le plus efficacement possible ses adhérents dans leur déclaration, le <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen organise des permanences<br />
fiscales du mercredi 9 mai au vendredi 8 juin <strong>2012</strong> :<br />
Permanences Haute-Savoie Ain Franche-Comté<br />
Annemasse - Ambilly<br />
6 rue de la Zone<br />
Saint-Genis<br />
62 rue de Genève<br />
Morteau<br />
29 Grande rue<br />
Pontarlier<br />
8 rue de Vannolles<br />
Les Rousses<br />
«Le Christiana»<br />
123 route de Porte<br />
de France<br />
En Journée<br />
Sans<br />
rendez-vous<br />
Du lundi au<br />
vendredi<br />
de 9h à 12h et<br />
de 14h à 18h<br />
(vendredi 17h).<br />
Du lundi<br />
au vendredi<br />
de 14h à 18h.<br />
Tous les lundis et<br />
mardis de 9h à 12h<br />
et de 14h à 18h<br />
les vendredis de 9h à<br />
12h et de 14h à 17h.<br />
Tous les jeudis<br />
de 14h à 18h.<br />
En Journée<br />
Sur<br />
rendez-vous<br />
Le vendredi 18 mai<br />
de 9h à 12h et<br />
de 14h à 17h<br />
et les samedis 12<br />
et 26 mai et<br />
2 juin de 9h à 12h.<br />
Du lundi au vendredi<br />
de 9h à 12h et<br />
de 14h à 18h<br />
(vendredi 17h).<br />
Du lundi au vendredi<br />
de 9h à 12h, ainsi<br />
que les samedis 12<br />
et 26 mai et 2 juin<br />
de 9h à 12h.<br />
Tous les mercredis et<br />
jeudis matin de 9h<br />
à 12h et les samedis<br />
12 et 26 mai et 2 juin<br />
de 9h à 12h.<br />
En Soirée<br />
Sur<br />
rendez-vous<br />
les mardis 22 et<br />
29 mai et<br />
les jeudis 24 et<br />
31 mai de 18h à 20h<br />
Pour Annemasse et Saint-Genis, contactez le GTE au<br />
04 50 87 86 38<br />
à partir du 16 avril <strong>2012</strong>.<br />
Pour Morteau, contactez le GTE au 03 81 68 55 10<br />
à partir du 16 avril <strong>2012</strong><br />
Pour Pontarlier, contactez le GTE au 03 81 39 68 53<br />
à partir du 16 avril <strong>2012</strong>.<br />
2 permanences spéciales impôt seront aussi organisées à<br />
- Thonon le mardi 22 mai 16h à 20h, Château de Sonnaz, 2, rue Michaud<br />
- Mulhouse le mardi 22 mai de 16h à 20h, Holiday Inn, 34 rue Paul Cézanne<br />
Pour prendre un rendez-vous, contactez le GTE au 04 50 87 86 38 à partir du 16 avril <strong>2012</strong>.<br />
Mémo<br />
Liste de documents utiles pour vous aider à remplir votre déclaration des revenus 2011<br />
❒ Votre certificat de salaire ;<br />
❒ Votre attestation quittance impôt à la source ;<br />
❒ Votre attestation de paiement de cotisations à l’assurance maladie ;<br />
❒ Votre déclaration de revenus de l’année précédente ;<br />
❒ Votre dernier avis d’imposition ;<br />
❒ Vos justificatifs de paiement des dépenses ouvrant droit à un avantage fiscal ;<br />
❒ Si option pour les frais réels : pièces justifiant l’ensemble des frais engagés (carte grise, abonnement autoroute, P+R, repas, nombre<br />
de jours travaillés …)<br />
❒ Revenus des personnes à charge<br />
Montant des charges à déduire (notamment montant des pensions alimentaires versées à vos enfants).<br />
❒<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 35
SOCIÉTÉ<br />
Catherine Aebischer, journaliste<br />
Travailler moins ? Pas question !<br />
Tous les cantons ont refusé, le 11 mars, l’initiative populaire instituant six semaines de vacances<br />
pour tous. A près de 67% des votants, les Suisses ont dit non à ce projet du syndicat<br />
« Travail.suisse », soutenu par une minorité rose et verte.<br />
Les premiers congés payés permettent de profiter des rives du lac.<br />
S<br />
i un tel vote pouvait être organisé en<br />
France, nul doute que les résultats<br />
auraient été très différents. Et que nos<br />
concitoyens se seraient octroyés, sans trop<br />
d’états d’âme, une semaine de congés<br />
supplémentaires, comme un nouveau droit.<br />
Mais voilà, la relation des Suisses avec le<br />
travail (pour l’anecdote, le mot vient du latin<br />
« tripalium », désignant un instrument de<br />
torture) ressort d’une autre logique, comme<br />
le prouve la longue gestation des congés<br />
payés dans le pays.<br />
La santé de l’économie<br />
A l’origine, c’est d’abord un problème de<br />
rendement et de santé. Une main d’œuvre<br />
fatiguée travaille moins vite et tombe plus<br />
souvent malade. C’est ainsi qu’en 1879, la<br />
Confédération ouvre la voie, proposant<br />
des cures à ses employés dans les stations<br />
thermales suisses. Le mouvement ouvrier en<br />
est encore à ses balbutiements mais, à la<br />
fin du dix-neuvième siècle et au début du<br />
vingtième, des corporations très organisées<br />
comme celles des typographes obtiennent<br />
leur première semaine de congés. Parallèlement,<br />
le temps de travail diminue, passant<br />
de 60 heures à 54 voire 48 dans de nombreux<br />
métiers.<br />
Il faudra attendre 1931 pour qu’une<br />
première loi cantonale soit votée à Berne,<br />
instituant cette première semaine de congés<br />
pour tous. En 1937, l’industrie horlogère<br />
prend le relais avec une convention collective<br />
généralisant ce droit dans ce secteur<br />
déjà en pointe. En 1947, Genève et<br />
d’autres cantons comme Soleure vont plus<br />
loin : on passe à deux semaines !<br />
Outre les syndicats, d’autres pionniers<br />
défendent aussi le droit aux vacances : c’est<br />
le cas du fondateur de la Migros, Gottlieb<br />
Dutweiler, qui lance, dès avant la seconde<br />
guerre mondiale, une agence de voyages<br />
à prix abordables pour les salariés. Le<br />
succès sera vite au rendez-vous et les Suisses<br />
découvriront les richesses de leur pays voire<br />
de la mer… Près de 80 ans après, l’agence<br />
existe toujours.<br />
Ce n’est qu’en 1964 qu’est votée la loi<br />
fédérale instituant deux semaines de congés<br />
pour tous. La réalité ne sera effective qu’en<br />
1966, laissant le temps aux entreprises de<br />
s’organiser avec cette nouvelle donne.<br />
Quant à la dernière loi fédérale sur le sujet,<br />
elle date de 1984 et impose quatre<br />
semaines de congés. Les plus jeunes ont<br />
droit à cinq semaines. Depuis, au niveau de<br />
l’Etat, rien n’a changé… jusqu’à ce 11 mars<br />
et à l’initiative rejetée.<br />
Néanmoins, de nombreuses conventions<br />
collectives (il y en a plus de 600 en Suisse) et<br />
accords d’entreprises sont plus généreux<br />
que la loi ; l’âge, l’ancienneté ouvrent<br />
souvent droit à une cinquième voire une<br />
sixième semaine de vacances. Naturellement,<br />
certains secteurs comme l’hôtellerie<br />
ou le bâtiment et les petites entreprises sont<br />
plus restrictives, par choix ou par nécessité.<br />
Il reste que le scrutin de <strong>2012</strong> aura eu<br />
valeur de test. Le Conseil National, tout<br />
comme celui des Etats, préconisaient le<br />
rejet. Le peuple l’a suivi : « projet irréaliste »,<br />
« manque de compétitivité des entreprises »,<br />
« crainte de perdre son emploi » étaient les<br />
arguments les plus souvent avancés. En<br />
période de crise économique, les arguments<br />
ont fait mouche : 1,53 million de votants<br />
ont refusé le texte quand 772 000 l’ont<br />
accepté. Les plus réfractaires étaient, sans<br />
surprise, les cantons alémaniques et les<br />
plus proches du « oui » les Jurassiens et les<br />
Tessinois. Pour les syndicats, le débat est<br />
néanmoins lancé ; pour le patronat, c’est<br />
aux partenaires sociaux de négocier des<br />
conventions collectives ouvrant droit à<br />
davantage de congés ou de temps de<br />
récupération. En attendant, la loi de 1984<br />
reste en vigueur : l’image d’une Suisse,<br />
peuple de travailleurs, a encore de beaux<br />
jours devant elle.<br />
40 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
FRANCHE-COMTÉ<br />
Jean-Pierre Tenoux, journaliste<br />
Salaires en euros : bras de fer à Delémont<br />
Le groupe vonRoll paye depuis janvier son personnel frontalier en monnaie unique et non plus en<br />
francs suisses. Le syndicat UNIA tente d’organiser la riposte face à cette « discrimination ».<br />
rappelle « que le même salaire est assuré<br />
dans le cas où l’euro remonte au dessus de<br />
1,60, mettant ainsi à l’abri (ses) employés<br />
frontaliers. » Il souligne que « sur les sites<br />
jurassiens, vonRoll réalise un chiffre d’affaires<br />
annuel d’environ CHF 70 millions, apporte<br />
au canton du Jura environ 360 places de<br />
travail, y paye des impôts ainsi que des<br />
salaires et charges sociales d’un montant<br />
d’environ CHF 20 millions par année. » En<br />
outre, insiste Jürg Brand, ses concurrents<br />
« produisant à l’étranger payent également<br />
leurs salaires en euros, mais à un niveau<br />
environ à 40 % au dessous du niveau suisse. »<br />
Depuis le début de lʼannée, les salariés frontaliers<br />
de vonRoll sont payés en euros.<br />
Pierre-Luigi Fedele est résolu à se battre.<br />
Pas question, pour le secrétaire du<br />
syndicat UNIA en région Transjurane,<br />
de laisser le groupe industriel vonRoll à<br />
Delémont continuer de payer ses travailleurs<br />
frontaliers en euros, comme il le fait depuis<br />
fin janvier <strong>2012</strong>. Avec obligation pour<br />
eux d’ouvrir un compte ad hoc dans une<br />
banque du canton du Jura, de surcroît.<br />
« C’est une question de principe et d’égalité,<br />
proteste-t-il. Lorsque la libre circulation des<br />
personnes a été votée, des mesures d’accompagnement<br />
ont aussi été prévues qui<br />
interdisent toute discrimination salariale.<br />
Chaque collaborateur d’une entreprise suisse<br />
doit être rémunéré dans la monnaie de<br />
son lieu d’emploi, sans considération de<br />
nationalité ou de pays de résidence. »<br />
« Lettre ouverte »<br />
Cette règle, le président du conseil d’administration<br />
de vonRoll, Jürg Brand, a pourtant<br />
choisi de s’en affranchir. En octobre<br />
2011, ses salariés domiciliés dans un Etat de<br />
la zone euro ont été « invités » à signer un<br />
avenant à leur document d’embauche. Soit<br />
ceux-ci acceptaient que leur salaire soit<br />
converti et réglé en euros « si le cours du<br />
franc suisse descend en dessous de 1,30 ou<br />
augmente au dessus de 1,60 en moyenne<br />
pendant trois mois consécutifs par rapport à<br />
l’euro » ; soit leur refus était interprété<br />
comme une volonté de rompre leur contrat<br />
de travail. Certains ont protesté, puisque<br />
leurs émoluments varieront en fonction du<br />
taux de change, mais rien n’y a fait. Le<br />
directeur du site, François Galvanetto, et<br />
son responsable des Ressources humaines,<br />
Claude Schaerer, n’ont pas cédé.<br />
Outre UNIA, des hommes politiques s’en<br />
sont émus. Comme le député PDC Paul<br />
Froidevaux qui a saisi le parlement jurassien<br />
de son « souci » à ce propos. Jürg Brand n’a<br />
guère apprécié. Il l’a dit dans une « lettre<br />
ouverte » adressée à l’élu. Le président<br />
du conseil d’administration de vonRoll y<br />
Action en justice<br />
Si vonRoll a effectué des « investissements »<br />
sur place, c’est précisément pour y « créer<br />
des perspectives d’avenir », insiste son<br />
patron. « Pour être clair et net, si nous avions<br />
voulu maximiser les résultats de notre<br />
groupe, les sites jurassiens n’existeraient<br />
plus », conclut-il, estimant les avoir au<br />
contraire « sauvés ». Ces arguments ne<br />
convainquent pas le syndicat UNIA qui a<br />
saisi le tribunal arbitral de Porrentruy, chargé<br />
des litiges liés à l’application des conventions<br />
collectives. Si ce dernier ne lui donne<br />
pas raison et ne régularise pas la situation<br />
des personnels concernés avec effet rétroactif,<br />
Pierre-Luigi Fedele, en concertation<br />
avec le <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen,<br />
envisage une action en justice.<br />
La difficulté, c’est qu’un juge ne peut être<br />
saisi que sur plainte individuelle d’un salarié<br />
de vonRoll. Or ceux qui n’ont pas voulu être<br />
payés en euros sont partis et leurs collègues<br />
restés à Delémont ne veulent pas mettre<br />
leur emploi en péril. Le syndicaliste d’UNIA<br />
en est conscient. « Au départ, nous avons<br />
voulu instaurer un rapport de force dans<br />
l’entreprise et conseillé aux gens de ne pas<br />
signer l’avenant, mais ça n’a pas marché,<br />
déplore-t-il. Les salariés étaient mécontents,<br />
mais ils ne se sont pas investis ». Cet écueil<br />
n’atténue en rien la détermination de Pierre-<br />
Luigi Fedele, même s’il n’a pas encore<br />
trouvé la parade. « Il est exclu d’accepter un<br />
tel précédent », martèle-t-il.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 41
EUROPE<br />
Michel Eggs, journaliste à la Tribune de Genève<br />
Le siège du Parlement européen<br />
à Strasbourg vacille<br />
Les pressions pour concentrer les activités des eurodéputés à Bruxelles se multiplient. Un<br />
rapport tente de relativiser le coût financier et environnemental du maintien des deux sites.<br />
Strasbourg (entre 169 et 203 millions d’euros),<br />
la consommation de CO2 (18 884 tonnes),<br />
la surcharge de travail et de stress.<br />
Imaginez la scène : une fois par mois, les<br />
754 eurodéputés, leurs assistants, les<br />
interprètes, la Commission européenne,<br />
une partie de l’administration, des journalistes<br />
et on en oublie, prennent pour quatre<br />
jours le chemin de Strasbourg pour assister<br />
aux séances plénières du Parlement européen.<br />
Cette « transhumance » parlementaire<br />
de plus de 3 000 personnes constitue une<br />
aberration, qui coûte cher en termes financiers,<br />
d’empreinte carbone, voire de santé<br />
des intéressés, clament nombre de députés.<br />
Voilà des années que des voix s’élèvent<br />
pour sacrifier le site de Strasbourg et<br />
concentrer tous les travaux du Parlement<br />
européen à Bruxelles. A défaut de pouvoir<br />
obtenir satisfaction, ils tentent de réduire le<br />
plus possible le poids de Strasbourg. Après<br />
avoir obtenu que le Parlement ne siège plus<br />
en Alsace le vendredi, voilà qu’ils ont fait<br />
voter la réduction de 12 à 11 du nombre<br />
de semaines de sessions organisées à<br />
Strasbourg, les traditionnelles deux séances<br />
d’octobre étant à partir de cet automne<br />
<strong>2012</strong> concentrées en une seule.<br />
Attaques en règle<br />
Symbole de la réconciliation des nations<br />
européennes qui se sont longtemps déchirées<br />
sur les champs de bataille, Strasbourg<br />
accueille depuis 1949 le Conseil de<br />
l’Europe. Lorsque fut créée, en 1952, la<br />
Communauté européenne du charbon et<br />
de l’acier (CECA), esquisse de qui allait<br />
devenir l’Union européenne, le Conseil de<br />
l’Europe mit son hémicycle à la disposition<br />
de l’assemblée parlementaire de la CECA,<br />
devenue plus tard le Parlement européen.<br />
De facto, Strasbourg devint donc le siège<br />
du Parlement européen, statut confirmé par<br />
les chefs d’Etat et de gouvernement à Edimbourg<br />
en 1992, inscrit dans le Traité d’Amsterdam<br />
en 1997 et confirmé par les traités<br />
suivant. Concrètement, Strasbourg est donc<br />
officiellement le siège du Parlement et y<br />
organise douze sessions plénières annuelles,<br />
alors que les séances additionnelles et les<br />
commissions se tiennent à Bruxelles.<br />
Seule une décision unanime des Vingt-Sept<br />
peut ôter à Strasbourg le siège du Parlement<br />
européen.<br />
Cette garantie de siège fait toutefois l’objet<br />
d’attaques en règle. La plus virulente a été<br />
portée par un rapport intitulé « A tale of two<br />
cities » (un conte de deux villes), réquisitoire<br />
en règle contre Strasbourg et en faveur d’un<br />
déplacement du siège à Bruxelles. Parmi les<br />
arguments chocs de ce rapport réalisé à<br />
l’initiative du vice-président britannique du<br />
Parlement européen Mac Millan-Scott, le<br />
surcoût engendré par les déplacements à<br />
La voix de Simone Veil<br />
Ce rapport en a suscité un autre, rendu<br />
public en février dernier par l’Association européenne<br />
des jeunes entrepreneurs (AEJE).<br />
Celle-ci réfute les chiffres avancés par les<br />
anti-Strasbourg, notamment sur le coût<br />
financier et l’impact environnemental du<br />
siège de Strasbourg, qui seraient quatre fois<br />
inférieurs à ceux avancés par le député<br />
MacMillan-Scott. Pour l’AEJE, le coût annuel<br />
du siège de Strasbourg ne serait que de<br />
51,5 millions d’euros, soit dix centimes<br />
d’euro par habitant de l’UE. Et l’empreinte<br />
carbone se limiterait à 4199 tonnes CO2.<br />
L’AEJE reconnaît toutefois les difficultés<br />
d’accès à Strasbourg, très mal desservie,<br />
et recommande une « charte de qualité<br />
hôtelière » pour éviter notamment les excès<br />
tarifaires des hôteliers alsaciens et leur<br />
manque d’accueil.<br />
Le débat est loin d’être clos, surtout en ces<br />
temps où l’austérité est de mise. Et<br />
lorsqu’une voix aussi autorisée et respectée<br />
que celle de Simone Veil dénonce ce<br />
« gâchis de temps et d’argent », on se dit<br />
que Strasbourg a des raisons d’avoir peur.<br />
Des institutions éparpillées<br />
Bruxelles : Conseil de l’Union européenne,<br />
Commission européenne, Comité économique<br />
et social, Comité des régions,<br />
commissions et mini-sessions du Parlement<br />
européen. Strasbourg : Parlement<br />
européen. Luxembourg : Cour de justice<br />
de l’Union européenne, Cour des<br />
comptes, Banque européenne d’investissement,<br />
Secrétariat général du Parlement<br />
européen et ses services, sessions d’avril,<br />
juin et octobre du Conseil de l’UE, divers<br />
services de la Commission européenne<br />
(Eurostat, traduction, etc.). Francfort :<br />
Banque centrale européenne. La Haye :<br />
Office européen de police (Europol).<br />
42 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
BRÈVES TRANSPORTS<br />
Association « amie » du GTE : la FNAUT<br />
Le GTE travaille avec d’autres associations pour faire aboutir certains dossiers dans<br />
le domaine des transports. Dans ce numéro, nous publions un texte de la Fédération<br />
Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT 01 et 74).<br />
« On a lu très récemment dans la presse genevoise que la ville et maintenant les communes<br />
du canton, ont lancé un sport nouveau " la chasse aux frontaliers ", et à leurs autos !<br />
En effet, l'invasion pluri quotidienne des voitures (combien : 50 000 ? 60 000 ?) des deux<br />
côtés de la frontière fait que la situation deviendra de plus en plus inextricable.<br />
Le CEVA, oui, excellent, mais il ne sera opérationnel que début 2018, entre temps on<br />
estime à 20 % le nombre de voitures qui circulera en plus !<br />
Ce que nous préconisons en sus du CEVA :<br />
La réhabilitation de la ligne Bellegarde / Fort l'Ecluse / Gex / Divonne en prolongement<br />
de la ligne Bourg en Bresse / Nantua / Bellegarde qui est fermée aux TER à ce jour –mais<br />
dont il faut obtenir la réouverture totale aux trains régionaux- ainsi que celle de la ligne<br />
Ambérieu / Culoz / Bellegarde pour permettre aux frontaliers de venir commodément sur<br />
Genève, non seulement de Bellegarde ou la Plaine mais de toute la zone au nord du<br />
canton du canton de Genève (CERN / Banlieue Nord / Zones industrielles / région de Nyon).<br />
La situation des frontaliers sur Bellegarde devient un "enfer", puisque toute la ville est en<br />
zone de stationnement maxi de 4 heures ! Il faut effectuer un travail de fond très vite pour<br />
trouver une solution avant l’asphyxie totale.<br />
L’association "Gexrail " en partenariat avec la " FNAUT Ain / Haute-Savoie", l'association<br />
" le tr'Ain" (dans l'Ain) et " Asurail" se réunissent depuis fin 2011 afin de chercher à<br />
" réparer" cette " énormité" que constitue la démolition du ferroviaire au profit de bus lents<br />
et inconfortables qui circulent de Bellegarde à Divonne (il y a 500 voyageurs par jour pour<br />
20 bus dont 60 % d'enfants ! Où sont donc les frontaliers ? Voire les curistes pour<br />
Divonne, voire les touristes ?) ».<br />
J.B. Lemoine, délégué FNAUT Régions 01 et 74. - 2 chemin des chapelaines, 74940 Annecy-le-Vieux<br />
La gare de Chêne-Bourg à Genève fermera en mai 2013…<br />
Pour permettre les travaux du CEVA qui dureront encore au moins cinq ans, il n’y aura plus<br />
de liaison ferroviaire entre Annemasse et Genève pendant cette longue période. Le GTE<br />
propose aux élus suisses et français d’anticiper le futur réseau express régional (RER) qui<br />
permettra de relier en train toute la région genevoise grâce aux nouvelles voies du CEVA<br />
à partir de 2018 en créant dès maintenant et pendant toute la durée des travaux, une<br />
liaison rapide par cars entre la gare d’Annemasse et la gare Cornavin à Genève. Cette<br />
ligne de bus ne desservirait que 4 ou 5 arrêts bien choisis et circulerait le plus rapidement<br />
possible en utilisant des itinéraires dégagés et les voies de bus en particulier sur le pont du<br />
Mont Blanc. Moillesulaz, trop embouteillé, ne serait pas forcément desservi. Une fréquence<br />
à la demi-heure et au quart d’heure aux heures de pointe la rendrait très efficace et<br />
attractive.<br />
Desserte de l’hôpital de Findrol en bus<br />
Les élus locaux sont<br />
très en retard pour la<br />
mise en service de<br />
transports en commun<br />
dédiés pour<br />
desservir le nouvel<br />
hôpital haut-savoyard… C’est assez scandaleux<br />
! En attendant, des solutions “ bricolées “<br />
sont testées, comme par exemple un arrêt<br />
supplémentaire à l’hôpital de la ligne<br />
régulière interurbaine Lihsa T73 (Annecy-<br />
La Roche-Genève) qui fait perdre un quart<br />
d’heure aux usagers réguliers car le bus est<br />
obligé de sortir de l’autoroute au milieu<br />
des embouteillages…<br />
Voie de bus sur le pont du Mont Blanc<br />
à Genève<br />
Depuis fin février, une<br />
nouvelle voie de bus<br />
a été mise en place<br />
dans le sens Rive vers<br />
Cornavin. Elle fonctionne<br />
correctement<br />
en permettant une accélération notable<br />
des bus sans ralentir aucunement la circulation<br />
des voitures.<br />
Horaires de cars Lisha<br />
Annecy-Genève T72<br />
ALLER<br />
ANNECY GARE ROUTIÈRE 06H00 06H30 06H45 07H30<br />
PRINGY GARE 06H14 06H42 06H59 07H44<br />
ST-MARTIN CROIX BLANCHE 06H20 07H05<br />
PR SAINT-MARTIN 06H50 07H54<br />
PR PERLY 07H01 07H47<br />
GENÈVE PR ETOILE 07H13 07H20 07H58 08H25<br />
GENÈVE UNIMAIL 07H20 07H25 08H05 08H30<br />
GENÈVE GARE ROUTIÈRE 07H32 07H50 08H17 08H50<br />
RETOUR<br />
GENÈVE GARE ROUTIÈRE 16H30 17H00 18H00 18H45<br />
GENÈVE UNIMAIL 16H40 17H10 18H10 18H53<br />
GENÈVE PR ETOILE 16H45 17H27 18H25 18H59<br />
PR PERLY 17H41 19H10<br />
PR SAINT-MARTIN 17H15 18H57<br />
ST-MARTIN CROIX BLANCHE 18H37 19H53<br />
PRINGY GARE 17H40 18H45 19H12 20H00<br />
ANNECY GARE ROUTIÈRE 18H00 19H03 19H25 20H12<br />
www.cg74.fr<br />
44 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
PRÉVOYANCE<br />
Pourquoi le rendement des assurances vie<br />
baisse-t-il ?<br />
Toutes les compagnies d’assurance en Suisse vont baisser leur taux d’intérêt sur les assurances<br />
vie garanties. Diminution des coûts ou marchés financiers en berne ? Les rouages de la machine<br />
économique semblent bien se gripper.<br />
La Finma, autorité fédérale de surveillance des marchés financiers,<br />
a accordé aux compagnies d’assurance établies en Suisse la<br />
diminution de leur taux d’intérêt garanti à 1.5 % au lieu du<br />
1.75 % en vigueur. Elle devra s’opérer entre le 1 er janvier et le<br />
30 juin <strong>2012</strong>.<br />
Taux de l’épargne des compagnies nationales<br />
et des Rentes Genevoises<br />
à un contrat d’assurance le font généralement sur des durées<br />
importantes jusqu’à 40 ans. Le graphique ci-dessus montre que les<br />
contrats souscrits dans les années 90 bénéficient d’un taux de 3.25 %<br />
pour les compagnies nationales, valable pour toute la durée contractuelle.<br />
Un bon nombre de compagnies peuvent se retrouver dans<br />
une situation critique lorsqu’elles doivent verser un taux d’intérêt de<br />
3.25 % alors qu’actuellement, les obligations de la Confédération à<br />
10 ans rapportent moins de 1%. Comme ce type d’investissement,<br />
sans risque, fournit un rendement si bas, cette situation peut<br />
pousser les compagnies à devoir prendre davantage de risques sur<br />
le marché des actions ou des monnaies étrangères. Mais que se<br />
passe-t-il quand ces placements ne remplissent pas non plus leur rôle<br />
et pourrait même générer des pertes ?<br />
La situation actuelle est un véritable casse-tête pour les compagnies<br />
qui doivent faire face à leurs obligations.<br />
Garantir les risques<br />
Quelles sont les raisons d’une telle<br />
« dégringolade » des taux ?<br />
Les marchés financiers ont contribué largement à cette décision. Il<br />
faut bien comprendre qu’en plus de pratiquer le métier d’assureur,<br />
les compagnies d’assurances sont également d’importants établissements<br />
financiers. Dans les grandes lignes, l’important volume de<br />
primes encaissées est utilisé pour verser des prestations, couvrir les<br />
coûts de fonctionnement de la compagnie et le reste du capital, la<br />
plus importante partie, est investie sur les marchés financiers pour<br />
tenter d’obtenir des rendements raisonnables afin de faire face à<br />
leurs engagements vis-à-vis des assurés sur le long terme.<br />
Mais la situation économique actuelle n’est pas favorable aux investissements…<br />
Il faut bien comprendre qu’une compagnie d’assurance<br />
sur la vie a une vision sur du long terme. Les assurés qui souscrivent<br />
Depuis une décennie, on constate la multiplication des offres de<br />
contrats d’assurance liés à des fonds de placement (investissement<br />
collectif sur les marchés financiers). L’argument est vendeur, car ce<br />
type de produit fait miroiter des rendements très élevés à leur<br />
souscripteur. Mais à regarder de plus près dans les dix dernières<br />
années, si le capital investi a été préservé, c’est le mieux que l’on<br />
aurait pu obtenir de ce type d’investissement. Nombreux sont les<br />
malheureux qui ont même perdu une partie de leur capital.<br />
Donc, voilà la solution : transférer le risque des marchés financiers sur<br />
la tête des assurés ! Ainsi la compagnie d’assurance n’a plus à<br />
garantir un taux d’intérêt difficile à couvrir. Mais soyez vigilant ! Si les<br />
experts financiers des compagnies d’assurance rencontrent des<br />
difficultés à obtenir du rendement, les consommateurs n’y parviendront<br />
pas non plus, à moins d’être particulièrement chanceux.<br />
Aux Rentes Genevoises la question est claire ! L’assureur doit remplir<br />
sa fonction et les investissements sont du ressort du professionnel et<br />
non de l’assuré lambda. Garantir à une personne qu’elle pourra<br />
compter sur son capital de retraite ainsi qu’un rendement raisonnable<br />
est bien le rôle de l’assureur. A ce dernier de prendre les mesures<br />
nécessaires pour constituer des réserves pendant les belles années et<br />
de les utiliser dans les périodes de disettes.<br />
En conclusion, il est indispensable de se faire une réflexion sur le but<br />
recherché lorsque vous voulez constituer un capital de prévoyance.<br />
Le rendement ou la garantie d’avoir ce capital à disposition ? Les<br />
types de produit sont singulièrement différents selon la stratégie<br />
souhaitée et plusieurs avis sont peut être nécessaires pour s’assurer<br />
du bon choix.<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 45
CONSO<br />
Direct et bon, la révolution agricole<br />
est en marche !<br />
Un portail de vente en ligne de produits fermiers qui fédère les sites de<br />
e-commerce d’agriculteurs et viticulteurs<br />
Démarré en avril 2011, directetbon.com est un site novateur créé par la Banque Populaire.<br />
Finis les files d’attentes interminables au supermarché et les produits d’origine inconnue, avec<br />
Direct et bon les clients peuvent découvrir en quelques clics près de 700 références (vins, huiles,<br />
fruits et légumes, viandes, poissons, terrines, etc). Selon les cas, les produits fermiers seront<br />
soit livrés à domicile, soit à retirer sur l’exploitation agricole.<br />
Des produits fermiers on line !<br />
Ce portail internet est un carrefour où se rencontrent producteurs et<br />
consommateurs. Avec près de 186 boutiques en ligne, ayant comme<br />
point d’entrée le portail directetbon.com, la Banque Populaire<br />
répond ainsi de manière innovante et audacieuse aux demandes<br />
des ménages et aux nouveaux modes de consommation.<br />
De plus en plus soucieux de la provenance des produits, les consommateurs<br />
s’apprêtent aujourd’hui à troquer leur caddie contre la<br />
souris d’ordinateur : 24% est l’estimation du poids que représenterait<br />
l’e-commerce en 2020 !<br />
Cet outil est aussi celui des agriculteurs et viticulteurs qui bénéficient<br />
d’un site clé en main, consacré à la vente de leurs produits.<br />
Aujourd’hui, une exploitation sur cinq décide de commercialiser ses<br />
produits en vente directe ou circuit court. Pour Thierry Pilaud,<br />
Directeur du Marché des Professionnels et de l’Agriculture Banque<br />
Populaire des Alpes « il y a une réelle demande de la part de nos<br />
clients agriculteurs qui, grâce à cet outil, peuvent avoir une visibilité<br />
sur la toile et accroître leur chiffre d’affaires ! »<br />
Une porte d’entrée pour les internautes :<br />
directetbon.com<br />
Une fois sur le portail, l’internaute pourra, via un module de rechercher,<br />
être orienté vers la boutique d’un agriculteur en fonction d’une<br />
zone géographique, d’un type de produit ou encore à partir de<br />
mots-clés. Pourquoi pas alors se constituer un panier de saison et se<br />
faire livrer directement chez soi ?<br />
L’internaute gastronome pourra alors sur ce même portail accéder à<br />
différents dossiers d’actualités. « Comment s’y retrouver parmi les<br />
signes officiels de qualité ? », « Comment éveiller votre enfant avec la<br />
découverte des premières saveurs ? » sont autant de sujets qui pourront<br />
l’orienter dans ses choix de consommation.<br />
Un succès dans la presse et sur le net<br />
Le portail est présent sur le site Au féminin.com et sur trois blogs<br />
culinaires, « Papilles et pupilles », « C’est moi qui l’ai fait ! » et « Ô<br />
Délices ». Les bloggeuses y abordent la facilité d’utilisation du site,<br />
l’éventail des produits fermiers proposé et leur qualité.<br />
Enfin, « Direct et bon » est également présent sur Facebook, via la<br />
page Fan de Marmiton.<br />
Par ailleurs, Le site a reçu les honneurs de la télévision, avec un<br />
passage le 18 janvier dans l’émission Télématin de William Leymergie,<br />
sur France 2 à 7h44.<br />
Direct et bon.com – mon marché 100% vrai !<br />
« Direct et bon » en quelques chiffres :<br />
200 boutiques<br />
1 245<br />
produits en vente<br />
573 produits vendus<br />
100 euros<br />
de commande moyenne<br />
357 958<br />
pages produits vues<br />
97 547 visites<br />
de sites d’agriculteurs<br />
46 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
SANTÉ<br />
Dr Philippe Presles<br />
Quels sont les signes d’un cancer<br />
de la thyroïde ?<br />
Le cancer de la glande thyroïde est un cancer qui survient le plus souvent chez des personnes<br />
jeunes. Comment se manifeste ce cancer ? Quels sont les signes qui peuvent alerter ? Le point<br />
sur le cancer de la thyroïde.<br />
Quels sont les facteurs de risque d’un<br />
cancer de la thyroïde ?<br />
• Les personnes exposées à des radiations ont un risque accru de<br />
développer un cancer de la thyroïde : Il peut s’agir d’une irradiation<br />
de la thyroïde pendant l'enfance, d’une irradiation<br />
externe dans le cadre du traitement d'une autre maladie, ou d’une<br />
contamination par de l'iode radioactif.<br />
• Les antécédents familiaux de cancer de la thyroïde, car il existe<br />
des formes familiales en rapport avec une mutation génétique.<br />
Thyroïde : où est-elle placée ?<br />
A quoi sert-elle ?<br />
La thyroïde est une petite glande située à la base du cou qui secrète<br />
des hormones thyroïdiennes riches en iode, la thyroxine également<br />
appelée T4 et la triiodothyronine (T3), lesquelles interviennent dans<br />
le fonctionnement de la plupart des organes.<br />
Cette sécrétion hormonale est elle-même sous le contrôle d’une autre<br />
hormone, la thyréostimuline (ou TSH) sécrétée par l'hypophyse, une<br />
glande située cette fois dans le cerveau. Comme tous les tissus de<br />
l’organisme, cette glande peut devenir cancéreuse.<br />
Quels sont les signes pouvant indiquer un<br />
cancer de la thyroïde ?<br />
Les premiers stades du cancer de la thyroïde sont le plus souvent<br />
asymptomatiques (sans symptômes spécifiques). Mais progressivement,<br />
à mesure que la tumeur se développe, certains signes peuvent se<br />
vmanifester :<br />
• Une petite boule siégeant à l’avant du cou.<br />
• Un gonflement des ganglions lymphatiques au niveau du cou.<br />
• Une modification de la voix, un enrouement.<br />
• Des difficultés à avaler.<br />
• Des difficultés à respirer.<br />
• Une douleur au niveau de la gorge ou du cou.<br />
Ces signes n’étant pas spécifiques, pouvant notamment évoquer une<br />
infection ou un goitre, des examens sont nécessaires afin de confirmer<br />
un éventuel cancer de la thyroïde : examen clinique, analyse de<br />
sang, échographie de la glande thyroïde, scintigraphie, biopsie…<br />
Ceci dit, ces signes doivent attirer particulièrement l’attention des<br />
personnes à risque, car détecté précocement, le cancer de la<br />
thyroïde, comme tout cancer d’ailleurs, est plus facile à guérir.<br />
Quel est le traitement du cancer<br />
de la thyroïde ?<br />
Tout d’abord, il faut savoir que le pronostic du cancer de la<br />
thyroïde est plutôt bon.<br />
Le traitement est avant tout chirurgical : il consiste en une ablation<br />
totale de la glande thyroïde avec parfois un curage ganglionnaire.<br />
Cette ablation impose ensuite l’instauration d’un traitement hormonal<br />
substitutif à vie afin de remplacer les hormones thyroïdiennes.<br />
Des traitements complémentaires peuvent être requis, mais le<br />
protocole dépend de nombreux facteurs dont le type de cancer<br />
(carcinome papillaire, médullaire…), la taille de la tumeur, son stade,<br />
son « agressivité » et l’âge du patient : radiothérapie externe, radiothérapie<br />
à l’iode (qui consiste à administrer de l'iode radioactif afin de<br />
détruire le tissu thyroïdien restant en cas d'extension locale ou de<br />
détruire les métastases), hormonothérapie, chimiothérapie.<br />
À noter qu’une hypoparathyroïdie, à l'origine d'une hypocalcémie<br />
(baisse du taux de calcium dans le sang) est une complication<br />
possible, mais le plus souvent réversible.<br />
En pratique, on retiendra que consulter tôt permet de diagnostiquer<br />
une tumeur de la thyroïde encore peu étendue, améliorant<br />
d’autant l’efficacité des traitements.<br />
Communiqué<br />
MMA, partenaire du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen<br />
depuis 1964, est à votre disposition pour tout renseignement<br />
concernant son contrat Santé Strasbourgeoise, ses contrats<br />
Retraite, Placement, Prévoyance, Auto et Multi-risques habitation.<br />
Pour nous contacter, téléphonez au 0.810.20.18.20 (numéro<br />
azur, prix d’un appel local depuis la France uniquement) ou par<br />
e-mail à frontalier@groupe-mma.fr ou consultez notre site<br />
www.mma.fr<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 47
LOISIRS<br />
Colette de Lucia, journaliste<br />
Avec la venue du printemps, voici un florilège de distractions, en salle ou « open air », qui<br />
raviront petits et grands.<br />
26 e Salon international du Livre<br />
Du 25 au 29 avril à Palexpo, Genève<br />
Le Salon international du livre et de la presse de Genève va ouvrir ses portes du<br />
25 au 29 avril en dévoilant une nouvelle identité visuelle, dépouillée au possible.<br />
Cet énorme temple de l’écrit, grand rassembleur de lecteurs, auteurs, éditeurs, médias et<br />
acteurs du monde de l’écrit et de la culture nous prend en effet au pied de la Lettre. Pour<br />
sa 26 e édition, il accueillera le Maroc et, nouveautés obligent, il abritera une légion<br />
d’expositions thématiques, débats, signatures, animations que vous pouvez découvrir sur<br />
son site : www.salondulivre.ch<br />
Swan de Luc Petton à Château Rouge<br />
Spectacle de danse étourdissant en mai<br />
Ceux qui ont eu la chance d’applaudir « La Confidence des oiseaux », l’œuvre bouleversante de Luc<br />
Petton produite au Palais Chaillot, avec envolée de danseurs, corneilles, geais, pies et autres étourneaux,<br />
ne manqueront pas son prochain spectacle, intitulé Swan, autrement dit « cygne ». Luc Petton, chorégraphe<br />
émérite, fasciné par le paradoxe de cet animal qui allie grâce et lourdeur, vous convie à pénétrer<br />
dans un monde magique, poétique, à la croisée de trois éléments – air – terre – eau – où de vrais cygnes<br />
se mêlent aux danseurs. Une perspective de belles émotions et de souvenirs d’images impérissables.<br />
Dès 8 ans - Château Rouge, Annemasse : mercredi 23 mai à 19h30 et vendredi 25 mai à 20h30 - www.chateau-rouge.net<br />
www.lucpetton.com<br />
Festival international de film d’animation<br />
Annecy, du 4 au 9 juin<br />
Hyper plébiscité, le Festival Annecy <strong>2012</strong> fait son come-back du 4 au 9 juin avec pour hôte<br />
d’honneur, l’Irlande, pays de légendes. Au menu : de nombreuses productions originales, de<br />
grands succès artistiques avec à la clef des rencontres avec les protagonistes de ce pays, grand<br />
producteur de films d’animation ; programmes de courts irlandais ; chefs-d’œuvre, films culte, et<br />
films de qualité, sélectionnés parmi 2 350 films provenant de 84 pays ; séries TV et de fin d’études<br />
à gogo. Sans oublier le Mifa, le plus grand marché international pour les professionnels et l’industrie de l’animation qui, lui, se déroulera<br />
du 6 au 8 juin. Festival Annecy : www.annecy.org<br />
Metabief Open Enduro, le rendez-vous du vélo de montagne<br />
Les samedi 5 et dimanche 6 mai à Métabief<br />
Vous avez l’esprit sportif ? Allez donc crapahuter au sommet de Métabiel le week-end du 5 et 6 mai : vous assisterez à<br />
la seconde édition de cette manifestation. Au programme : une grande course rassemblant les meilleurs pilotes de la<br />
discipline Enduro, étalée sur deux jours, en compétition sur des rallyes sur des tracés à la fois inédits et ludiques. A noter :<br />
Situé sur le paddock d’arrivée des spéciales, au pied des pistes, le salon terroir (gratuit) fera la joie des familles.<br />
16 rue du Village, 25370 Métabief – http://metabief.openenduro.com<br />
P’tit Rock Fest <strong>2012</strong> du 9 mai au 2 juin<br />
1 e Festival de Rock au P’tit Music Hohl, Genève<br />
C’est une Première : le P’tit Rock Fest réunira désormais des groupes rock de qualité à Genève, tels le groupe romand<br />
The Swiss all star band avec le show man Bernie Constantin, ou le groupe rock Wind of Change. Si vous êtes amateur<br />
de riffs de guitares, plongez dans cette ambiance rock dès le 9 mai au P’tit Music’Hohl à Cointrin pour seize soirées<br />
d’exception, du mercredi au samedi, à raison de deux concerts par soir.<br />
www.rock-fest.ch - www.bernieconstantin.com - www.woc-rock.com<br />
48 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
CONTACT ADHÉSION<br />
www.frontalier.org<br />
Les antennes<br />
du <strong>Groupement</strong><br />
<strong>transfrontalier</strong><br />
européen<br />
** Ligne adhérents (ligne non-adhérents : 0 892 70 10 74 (0,337€ TTC/mn)<br />
depuis l’étranger : 33 892 70 10 74)<br />
LES ROUSSES<br />
«Le Christiana»<br />
123, route de Porte de France<br />
39220 Les Rousses<br />
Tél./Fax : 03 84 60 32 28<br />
Jeudi de 14h à 18h30<br />
MORTEAU<br />
29, Grande Rue - 25500 Morteau<br />
Tél. : 03 81 68 55 10<br />
Fax : 03 81 68 55 11<br />
Du lundi au vendredi de 14h à 18h<br />
(vendredi 17h) Fermeture le jeudi<br />
SELONCOURT<br />
54 ter rue d’Audincourt<br />
25230 Seloncourt<br />
Tél. : 03 81 37 98 47<br />
Mercredi de 15h à 18h30<br />
(semaines paires)<br />
PONTARLIER<br />
8, rue des Vannolles<br />
25300 Pontarlier<br />
Tél. : 03 81 39 68 53<br />
Fax : 03 81 39 93 00<br />
Lundi et mardi de 9h à 12h et<br />
de 14h à 18h<br />
Vendredi de 9h à 12h et<br />
de 14h à 17h<br />
BELLEGARDE SUR VALSERINE<br />
6, rue du docteur Malet<br />
01200 Bellegarde<br />
Tél. : 04 50 87 86 38**<br />
Lundi de 9h à 12h et de 14h à 18h<br />
SAINT-GENIS-POUILLY<br />
62, rue de Genève<br />
01630 Saint-Genis-Pouilly<br />
Tél. : 04 50 87 86 38**<br />
Fax : 04 50 42 65 65<br />
Bureaux ouverts du lundi au vendredi de 9h à 12h et<br />
de 14h à 18h (vendredi 17h) Fermeture le jeudi matin<br />
FM <strong>109</strong><br />
Bulletin d’adhésion<br />
Complétez SVP ce bulletin et renvoyez-le nous accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :<br />
<strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen - 50, rue de Genève - BP35 - 74103 ANNEMASSE Cedex<br />
Une carte de membre du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen vous sera adressée dans un délai d’un mois.<br />
Nom :.......................................................................... Prénom : ......................................................................................................................<br />
Adresse : ............................................................................................................................................................................................................<br />
Code Postal :.................................... Ville : ......................................................... Tél. (facultatif) : .....................................................................<br />
Né(e) le : ..................................................................... E. mail * : ....................................................................................................................<br />
Canton de Travail : ....................................................... Profession : ...................................................................................................................<br />
* Pourra être utilisé pour l’envoi de la Newsletter, des appels de cotisation et des informations diverses.<br />
Voulez-vous recevoir la Newsletter ? ❑ oui ❑ non<br />
DOUVAINE<br />
av. du Stade<br />
Bureau Point d’Information Jeunesse<br />
Tous les 1 er et 3 ème lundi de chaque<br />
mois de 17h30 à 20h.<br />
ANNEMASSE<br />
50, rue de Genève - BP 35 -74103 Annemasse Cedex<br />
Tél. : 04 50 87 86 38**<br />
Fax : 04 50 38 21 61<br />
Bureaux ouverts du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à<br />
18h (vendredi 17h) Fermeture le jeudi matin<br />
Cotisation 2011 : 57 €. Prélèvement automatique, se renseigner auprès du <strong>Groupement</strong> <strong>transfrontalier</strong> européen. L’adhésion au <strong>Groupement</strong><br />
comprend l’abonnement au <strong>magazine</strong> bimestriel «<strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong>», l’accès aux services juridique (soumis à condition d’ancienneté), social et<br />
fiscal et emploi ainsi que votre adhésion au Club <strong>Frontalier</strong>s.<br />
✁<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2012</strong> - <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> 49
PORTRAIT FRONTALIER<br />
Catherine Aebischer, journaliste<br />
On les croise tous les jours au volant d’un bus, aux guichets d’une banque ou<br />
dans les couloirs d’un hôpital. Ils, elles sont les frontalier(e)s ordinaires avec leur vécu,<br />
leurs difficultés et leurs passions et racontent leur itinéraire qui est aussi un peu le nôtre.<br />
Catherine Chevassut<br />
Consultante en recrutement et graphologue<br />
diplômée, elle anime aussi, bénévolement, des<br />
ateliers « orientation et réorientation » au GTE.<br />
« Changer de projet n’est pas un échec ; l’échec, c’est de s’enfermer<br />
dans le choix des vingt ans. » Cette maxime, Catherine l’a mise en<br />
application au quotidien dans sa vie professionnelle et, manifestement, elle ne<br />
le regrette pas.<br />
Le rêve de ses 20 ans était « de voyager et de faire de l’interprétariat auprès des<br />
tribunaux. » Elle se lance donc dans des études de droit et de langue (anglais et<br />
allemand) à la Sorbonne car Catherine est parisienne d’origine. Elle enchaine ensuite avec du<br />
secrétariat de direction pour avoir, rapidement, un diplôme en main. Vient ensuite l’heure du<br />
mariage, de quelques déconvenues professionnelles chez un géomètre-expert (« et sa caisse à compter<br />
et recompter.. ») avant le départ pour le Luxembourg pour suivre son mari qui travaille dans le secteur bancaire.<br />
Entre temps, un bébé est né, un autre s’annonce et Catherine arrive en région frontalière, carrière maritale<br />
oblige. « A cette époque, trouver un logement relevait déjà du défi : on a dû aller jusqu’à Thonon et il fallait<br />
presque un an pour obtenir le téléphone ! » Elle songe à reprendre des études mais, avec deux enfants, le<br />
pari est difficile. « J’aurais dû aller à Chambéry ou Grenoble. » Travailler à Genève ? : « Cela aurait été le rêve ;<br />
mais, à ce moment là, obtenir le permis n’était pas une évidence d’autant que je manquais d’expérience. »<br />
Elle se lance donc dans le bénévolat, encadrant des jeunes lors de sorties à ski et passe son brevet de<br />
pilote d’avion, enceinte de son troisième enfant « pour partager la passion de mon mari et, surtout,<br />
ramener la famille à terre en cas de problème ! » A l’aérodrome d’Annemasse, on doit encore se souvenir<br />
de son passage !<br />
Quelques déménagements plus tard, toujours en région frontalière, et à l’approche de la quarantaine,<br />
l’inquiétude commence à grandir face à son avenir professionnel. C’est à cette époque qu’elle rencontre à<br />
Genève une graphologue qui influera sur sa nouvelle vie. Catherine suit alors trois ans de cours à Genève,<br />
se perfectionne à Paris, où elle passe l’examen de la Société française de Graphologie. Elle est aujourd’hui<br />
vice-présidente de la Société des Graphologues Professionnels Français (S.G.P.F.). Parallèlement, elle suit des<br />
formations en qualifications de tests et coaching. Une carrière à l’international débute alors vraiment pour elle<br />
avec, comme clients, des hedge funds, une société de réassurance, un cabinet de recrutement. Elle travaille désormais<br />
en indépendante comme consultante, à mi-chemin entre France et Suisse : « deux pays qui semblent proches<br />
et sont, au fond, très différents » et avec une clientèle très internationale qui comble son désir de découverte de<br />
l’humain.<br />
Depuis deux ans, les ateliers qu’elle anime bénévolement au GTE lui apportent beaucoup de satisfaction et de très bons<br />
retours d’expérience : « on est constamment dans le mode projet et la synergie qui se dégage des groupes est assez<br />
incroyable. Il y a des rapprochements, des choix, des découvertes pour ceux qui fréquentent ces ateliers et c’est toujours<br />
un moment intense. » Quand elle a des loisirs, Catherine aime faire du sport : le ski, la balade, la gym pour « être bien avec<br />
son corps ». Ses trois grands fils travaillent dans des secteurs très différents –la banque, le tourisme et l’industrie- et habitent<br />
à près de 200 kilomètres. Elle les voit néanmoins très régulièrement ainsi que ses sept petits-enfants avec lesquels elle<br />
partage l’envie de croquer la vie à pleines dents.<br />
50 <strong>Frontalier</strong> <strong>magazine</strong> N° <strong>109</strong> - <strong>Avril</strong> <strong>2012</strong>
VENEZ ENCOURAGER LES MEILLEURS VÉTTÉTISTES AVANT LES JO DE LONDRES <strong>2012</strong><br />
- ACCÈS SPECTATEURS GRATUIT<br />
- SHOW VTT, CONCERT, PARADE, FEUX D’ARTIFICES<br />
- RANDONNÉE VTT AVEC JULIEN ABSALON<br />
WWW.LESGETS.COM/FRANCE<strong>2012</strong>