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Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020

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Le nucléaire<br />

Le procédé industriel actuel de traitement des combustibles usés repose aujourd’hui,<br />

de façon quasi exclusive, sur le procédé PUREX. Basé sur l’extraction sélective de<br />

l’uranium et du plutonium par un composé organique, le phosphate tributylique (TPB),<br />

il a supplanté toutes les autres voies explorées pour la récupération du plutonium<br />

dans les matières irradiées. Il est en particulier mis en œuvre à grande échelle en<br />

France par AREVA (La Hague), au Royaume-Uni par BNFL (usine THORP à Sellafield)<br />

et au Japon (Rokkasho-Mura). Il comporte plusieurs étapes :<br />

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à l’issue d’une phase d’entreposage en piscine de quelques années permettant<br />

une décroissance significative de la radioactivité du combustible et de la<br />

puissance thermique qu’il dégage, les assemblages sont découpés en tronçons de<br />

quelques centimètres ;<br />

la matière nucléaire est ensuite dissoute dans de l’acide nitrique bouillant et<br />

concentré. L’uranium et le plutonium sont ainsi mis en solution sous forme de<br />

nitrates. Les effluents gazeux produits au cours de l’opération (oxydes d’azote,<br />

produits de fission volatils, aérosols, etc.) font l’objet de traitements appropriés<br />

(lavage, piégeage de l’iode, filtration, etc.) ;<br />

intervient ensuite le procédé PUREX proprement dit. Il permet par l’affinité<br />

sélective de la molécule du phosphate tributylique d’extraire l’uranium et le<br />

plutonium sans extraire les actinides mineurs et les produits de fission. Cette<br />

extraction de l’uranium et du plutonium est réversible, c’est-à-dire qu’en modifiant<br />

certaines conditions chimiques on peut ramener en solution aqueuse les matières<br />

extraites, ce qui permet d’effectuer en cascade des cycles d’extractiondésextraction<br />

pour parvenir à des produits aussi purs que possible. La mise en<br />

œuvre industrielle de cette phase, aujourd’hui complètement maîtrisée, est<br />

extrêmement complexe, en raison notamment d’un niveau de radioactivité élevé,<br />

voire très élevé, durant toutes les opérations, et de la nécessité de traiter et<br />

recycler tous les produits intervenant dans le procédé ;<br />

les produits du traitement des combustibles usés sont ensuite conditionnés : le<br />

plutonium sous forme de poudre d’oxyde de plutonium (PuO 2<br />

) destinée à l’usine<br />

Melox, l’uranium de retraitement sous forme d’une solution de nitrate d’uranyle<br />

qui sera ensuite convertie en oxyde d’uranium destiné à être ré-enrichi, puis<br />

utilisé dans la fabrication d’assemblages combustibles. Les déchets font quant à<br />

eux l’objet de conditionnements spécifiques selon leur nature et leur<br />

radioactivité. Ils sont entreposés pour refroidissement jusqu’à leur expédition aux<br />

clients.<br />

En conclusion, le traitement des combustibles usés fait appel à des procédés de<br />

haute technicité qui ont nécessité à la fois des efforts de R & D très importants et<br />

l’acquisition d’un savoir-faire industriel remarquable. La France, par sa maîtrise de<br />

cette technologie et la vitrine que constituent ses installations industrielles, est<br />

extrêmement bien placée pour la valorisation à l’exportation de ses compétences. Les<br />

marchés à l’international sont ceux des services de traitement-recyclage d’une part, et<br />

ceux de l’exportation du savoir-faire industriel français dans ces domaines, sous<br />

forme en particulier de conception ou de construction d’usines. Les usines de<br />

traitement de Tokaï, tout d’abord, puis surtout de Rokkasho-Mura au Japon sont des<br />

succès commerciaux très importants pour l’industrie française. L’usine MFFF en<br />

construction aux États-Unis par le consortium AREVA-Shaw n’aurait pas vu le jour<br />

sans les usines performantes de La Hague et de Melox. Les discussions en cours<br />

avec la Chine aujourd’hui, demain peut-être avec les États-Unis, pour la construction<br />

d’usines sur le modèle de La Hague et de Melox, illustrent que ces usines sont<br />

Centre d’analyse stratégique - 89 - Août 2012<br />

www.strategie.gouv.fr

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