Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Le nucléaire<br />
Historiquement, la France a développé les procédés d’enrichissement par diffusion<br />
gazeuse et a mis en service à la fin des années 1970, avec ses partenaires européens<br />
(Belgique, Espagne, Italie) dans le cadre de la société Eurodif, une capacité<br />
d’enrichissement industrielle, basée sur le procédé de diffusion gazeuse, à des fins<br />
civiles et pour des besoins européens. Cette usine d’une capacité allant jusqu’à<br />
10 millions d’UTS/an, qui doit être arrêtée en 2012, a produit de l’ordre de 200 millions<br />
d’UTS, permettant de couvrir les besoins français et globalement 25 % du marché<br />
mondial.<br />
Suite à la signature d’un accord commercial signé entre AREVA et Urenco complété par<br />
un accord intergouvernemental entre les États propriétaires de la technologie (Pays-<br />
Bas, Allemagne et Royaume-Uni) et la France, AREVA a pu acquérir 50 % d’ETC, qui<br />
conçoit et fabrique les centrifugeuses, bénéficie du droit d’utiliser la technologie de<br />
centrifugation dans l’usine Georges Besse II sur le site du Tricastin et développe ainsi<br />
aujourd’hui ses capacités d’enrichissement sur les bases d’un procédé et d’une<br />
technologie qui sont reconnues comme les plus performants au monde actuellement.<br />
La première cascade de centrifugeuses de l’usine Georges Besse II a été mise en<br />
service en avril 2011. La capacité nominale de production de cette usine sera atteinte<br />
en 2016 avec 7,5 millions d’UTS/an. L’usine Georges Besse II permet d’assurer la<br />
pérennité d’une capacité d’enrichissement compétitive jusqu’en 2050.<br />
Même si leur situation est différente, deux des trois autres acteurs vont devoir<br />
renouveler tout ou partie, selon les cas, de leur outil de production (Rosatom et<br />
USEC). D’ici <strong>2020</strong>, ce sont ainsi près de 50 % des capacités aujourd’hui installées<br />
(avec AREVA) qui devront être renouvelées, l’industrie de l’enrichissement de<br />
l’uranium est donc une industrie en cours de reconstruction.<br />
Un nouveau procédé d’enrichissement par laser de l’UF 6<br />
est en cours de<br />
développement par GLE (association de General Electric, Hitachi et Cameco), qui a<br />
acquis en 2006 la technologie de l’entreprise australienne Silex Ltd. Les essais<br />
réalisés en 2009 et 2010 ayant été satisfaisants, GLE a annoncé qu’une usine pourrait<br />
être opérationnelle à la fin de la décennie à condition que la faisabilité commerciale<br />
soit démontrée. Les procédés de séparation isotopique par laser pourraient présenter<br />
certains avantages : très sélectifs, ils permettraient d’envisager un enrichissement en<br />
peu d’étapes pour atteindre la teneur en 235 U requise pour le fonctionnement des<br />
réacteurs électrogènes avec des rejets ne contenant qu’une faible fraction de 235 U 1 .<br />
3.5. Les assemblages de combustible<br />
Les assemblages de combustible constituent le cœur du réacteur, endroit où se<br />
déroule la fission nucléaire qui produit l’énergie. Ils contribuent à la sûreté du réacteur<br />
en assurant le confinement des produits radioactifs de fission dans une gaine étanche<br />
en alliage de zirconium. Cette gaine constitue la première barrière de confinement. La<br />
quasi-totalité des combustibles pour réacteurs à eau légère est à base d’uranium<br />
enrichi (3 % à 5 % d’uranium 235). Dans certains pays, notamment en France, on<br />
fabrique aussi des combustibles à base d’oxyde mixte d’uranium et de plutonium<br />
UO 2<br />
-PuO 2<br />
(MOX) permettant de recycler le plutonium.<br />
(1) Cette sélectivité pourrait faciliter le multi-recyclage de l’uranium dans les réacteurs à eau légère.<br />
Centre d’analyse stratégique - 85 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr