Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Le nucléaire<br />
de l’uranium naturel et une fermeture complète du cycle minimisant la quantité de<br />
déchets de haute activité à stocker 1 .<br />
3.2. Les ressources en uranium 2<br />
Dans le domaine des ressources mondiales d’uranium, le Livre Rouge, publié<br />
conjointement par l’OCDE et l’AIEA, est l’ouvrage de référence. Des scénarios<br />
d’évolution des capacités électronucléaires installées sont aussi régulièrement élaborés<br />
par différents organismes : AIEA, AIE, UE, Total, IIASA 3 , etc. Besoins d’uranium à<br />
différents horizons et ressources disponibles peuvent être ainsi confrontés.<br />
Les ressources sont classées en trois grandes catégories :<br />
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−<br />
ressources conventionnelles identifiées : 6,3 millions de tonnes 4 , dont 2,3 millions<br />
de ressources présumées ;<br />
ressources conventionnelles non découvertes : 10,4 millions de tonnes dont<br />
7,5 millions de ressources spéculatives ;<br />
ressources non conventionnelles (essentiellement les phosphates) : elles sont<br />
estimées entre 9 et 22 millions de tonnes 5 . L’uranium est un produit secondaire de<br />
la production de phosphate à des fins agroalimentaires. En conséquence, les<br />
capacités annuelles dépendent de la production de phosphate : aujourd’hui, le<br />
potentiel théorique maximum est estimé à près de 10 000 tonnes/an d’uranium,<br />
soit 17 % du besoin annuel mondial.<br />
L’uranium est aussi présent dans l’eau de mer en grande quantité (4 milliards de<br />
tonnes) mais avec de très faibles concentrations (3 parties par milliards ou ppb). On<br />
peut douter de l’intérêt économique de l’exploitation d’une ressource aussi diluée 6 .<br />
Sur la base des besoins actuels (environ 60 000 tonnes/an), les ressources<br />
conventionnelles identifiées permettraient une production électronucléaire pendant ce<br />
siècle et davantage en prenant en compte l’ensemble des ressources. Selon les<br />
différents scénarios d’évolution des capacités électronucléaires d’ici 2035 – OCDE<br />
pré-Fukushima ou AIE et World Nuclear Association (WNA) intégrant les conséquences<br />
(1) La question de la transmutation des actinides mineurs sera évoquée plus loin.<br />
(2) Compte tenu de ce qui a été dit plus haut du peu de vraisemblance d’un développement<br />
important de la filière thorium avant la fin du siècle, on se concentrera ici sur le cycle<br />
uranium/plutonium.<br />
(3) IIASA : International Institute for Applied Systems Analysis.<br />
(4) Ce chiffre paraît crédible. De surcroît, il n’est pas limitatif et reflète seulement l’état des connaissances<br />
à sa date de publication. En fait, l’exploration continue d’ajouter au fil du temps plus de<br />
ressources en uranium qu’il n’en est consommé. En revanche, si les volumes de ressources, évalué<br />
par le « Red Book » de l’OCDE, sont plausibles, il n’en est pas de même des coûts de production<br />
qui apparaissent notablement sous-estimés.<br />
(5) Le chiffre de 22 millions de tonnes est basé sur un inventaire minéral général et non pas sur des<br />
notifications de ressources. Les estimations de ressources d’uranium sont de 9 millions de tonnes<br />
dans quatre pays : Maroc, Mexique, Jordanie et États-Unis.<br />
(6) Récupérer 1 kg d’uranium implique de « filtrer » 350 000 tonnes d’eau. Les coûts seraient de<br />
l’ordre de 700 dollars/kg (rapportés par l’OCDE dans son Red Book 2009) à 1 100 dollars/kg<br />
(COGEMA - ICAPP’03). Le coût de 250 dollars/kg, avancé par des chercheurs japonais, n’est pas<br />
crédible.<br />
Centre d’analyse stratégique - 81 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr