Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Des technologies compétitives au service du développement durable<br />
sites sont rares et la réduction du volume et de la chaleur résiduelle des déchets à<br />
y stocker revêt une importance cruciale (voir 3.7).<br />
Il convient d’abord de rappeler que l’uranium naturel est un métal composé<br />
principalement de deux atomes très semblables, différenciables par leur masse :<br />
l’isotope 238 (pour 99,3 %) et l’uranium 235 (pour 0,7 %). Peu abondant dans<br />
l’uranium naturel, l’uranium 235 est le seul à libérer de l’énergie par fission. Pour être<br />
utilisé dans les réacteurs à eau légère qui constituent aujourd’hui l’essentiel du parc<br />
électronucléaire mondial, l’uranium naturel doit être enrichi : sa concentration en<br />
uranium 235 doit être portée entre 3 % et 5 %. C’est le rôle des technologies<br />
d’enrichissement (voir 3.4).<br />
Après son utilisation en réacteur durant trois à cinq ans, le combustible usé est<br />
déchargé. Il présente alors une composition très différente de sa composition initiale :<br />
près de 95 % d’uranium résiduel appauvri, 1 % de plutonium dont les trois quarts<br />
sont fissiles, 4 % de produits de fission sans valeur énergétique et 0,1 % d’actinides<br />
mineurs.<br />
C’est ici qu’intervient le choix crucial entre :<br />
−<br />
−<br />
un concept de « cycle ouvert », consistant à considérer que les combustibles usés<br />
sont des déchets à stocker en l’état ;<br />
un concept de « cycle fermé » pour l’uranium et le plutonium, consistant à traiter<br />
les combustibles usés pour en extraire, d’une part, l’uranium résiduel, qui peut<br />
venir en substitution à l’uranium provenant des activités minières, être ré-enrichi et<br />
recyclé en réacteur, d’autre part, le plutonium, qui peut être utilisé comme<br />
combustible en mélange (à hauteur de 8 % à 10 %) avec de l’uranium appauvri<br />
(combustible MOX), enfin les produits de fission (près de 4 %) et les actinides<br />
mineurs (0,1 %), qui constituent le déchet ultime, non valorisable, qui sera<br />
immobilisé dans un verre aux qualités de résistance et durabilité très élevées.<br />
Le concept de cycle fermé qui repose sur le traitement-recyclage des combustibles<br />
usés (voir 3.6) est bien préférable au concept de cycle ouvert tant pour la valorisation<br />
énergétique de l’uranium naturel que pour la réduction du volume de déchets à<br />
stocker 1 .<br />
En réalité, le cycle ne peut être totalement fermé tant que le parc de centrales<br />
comporte seulement des réacteurs à eau légère. En effet, il n’est pas possible de<br />
recycler plusieurs fois le plutonium dans des réacteurs à eau légère actuels en raison<br />
de l’évolution de sa composition isotopique au cours de son utilisation en réacteur. En<br />
revanche, les réacteurs à neutrons rapides sont très tolérants à l’égard de cette<br />
évolution de composition isotopique et permettent le « multi-recyclage » du plutonium.<br />
De surcroît, ils présentent un taux de conversion ajustable et élevé permettant de<br />
transformer une part importante d’uranium 238 non fissile en produits fissiles. On voit<br />
donc que le recours au RNR, dès lors qu’il serait techniquement au point et<br />
économiquement viable, permettrait à la fois une valorisation énergétique maximale<br />
(1) Les réticences à son égard sont essentiellement liées aux risques de prolifération qui s’attachent<br />
à la mise en œuvre du plutonium dans le cycle (voir infra).<br />
Centre d’analyse stratégique - 80 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr