Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Le nucléaire<br />
radicalement nouveaux, une remise en cause fondamentale des concepts mis en<br />
œuvre antérieurement. Une telle rupture est un acte volontariste qui nécessite<br />
beaucoup de recherche et développement et, souvent, beaucoup de temps pour<br />
passer du concept au démonstrateur puis, éventuellement, à la réalisation<br />
industrielle. Un exemple d’une telle rupture technologique est la prise en compte<br />
dès la conception de l’EPR de la fusion du cœur, élément essentiel du standard de<br />
sûreté de la génération III des réacteurs à eau légère.<br />
1 Les générations de réacteurs : évolutions et révolutions<br />
technologiques<br />
1.1. Le concept de génération signale les grandes ruptures technologiques<br />
qui ont jalonné et jalonneront encore l’histoire des réacteurs électrogènes<br />
Si le principe de fonctionnement des réacteurs est toujours essentiellement le même 1 ,<br />
les architectures et les technologies diffèrent. Selon le fluide caloporteur et sa<br />
pression (eau, gaz, sodium, etc.), selon le spectre d’énergie des neutrons dans le<br />
cœur et le matériau modérateur 2 éventuel (eau, graphite, eau lourde), et enfin, selon le<br />
combustible nucléaire, les réacteurs nucléaires se classent par filière. Deux filières de<br />
réacteurs à eau se sont imposées dans les années 1970 : ceux à eau pressurisée et<br />
ceux à eau bouillante, qui représentent aujourd’hui respectivement 67 % et 21 % de<br />
la puissance électronucléaire en exploitation dans le monde.<br />
La classification en filière ne rend cependant pas compte des évolutions technologiques<br />
des réacteurs. C’est pourquoi, considérés dans la durée, les réacteurs<br />
nucléaires sont classés en générations. La première génération correspond aux<br />
prototypes et aux premiers réacteurs de taille industrielle à usage commercial mis au<br />
point dans les années 1950 et 1960 et entrés en service avant les années 1970. En<br />
font partie les réacteurs français UNGG (Uranium naturel graphite-gaz) et les réacteurs<br />
Magnox, dont deux sont encore aujourd’hui en service au Royaume-Uni 3 . Les<br />
caractéristiques des réacteurs UNGG et Magnox ont été influencées par l’absence à<br />
l’époque, en Europe, de technologie industrielle d’enrichissement de l’uranium mais<br />
aussi par la volonté de produire du plutonium à des fins militaires. Cette génération<br />
est donc définie en premier lieu par la période de construction.<br />
Les réacteurs nucléaires aujourd’hui en exploitation sont majoritairement des<br />
réacteurs de « deuxième génération », construits à partir des années 1970. Aux États-<br />
Unis et en Europe occidentale, les choix de filières et de programmes ont été dictés<br />
par la nécessité d’une meilleure compétitivité de l’énergie nucléaire et d’une<br />
(1) Tous les réacteurs mettent en œuvre la réaction de fission, entretenue par les neutrons qu’elle<br />
produit elle-même. Elle dégage de l’énergie calorifique que le fluide caloporteur emporte vers le<br />
groupe turbo-alternateur, directement ou via des échangeurs de chaleur.<br />
(2) Les neutrons sont produits par la fission avec une énergie cinétique élevée. On les appelle<br />
« neutrons rapides ». Pour produire de nouvelles fissions, ils peuvent être utilisés dans cette gamme<br />
d’énergie – il s’agit alors d’un « réacteur rapide » – ou être ralentis par un « modérateur » jusqu’à la<br />
gamme d’énergie correspondant à la température du milieu ; on les appelle alors « neutrons<br />
thermiques » et l’on parle de « réacteur thermique ».<br />
(3) Ces réacteurs devraient être fermés d’ici la fin 2012. Source : Nuclear Power in the United<br />
Kingdom, The World Nuclear Association, http://world-nuclear.org/info/inf84.html.<br />
Centre d’analyse stratégique - 63 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr