Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020 Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Des technologies compétitives au service du développement durable semble offrir des perspectives séduisantes : il peut être produit à partir de différentes sources d’énergie primaire, dont certaines décarbonées et, au-delà de ses usages traditionnels en chimie et pétrochimie, il pourrait être valorisé dans de nombreux usages énergétiques (applications mobiles pour alimenter les véhicules, applications stationnaires dans le bâtiment pour la production d’électricité, combinée ou non avec la production de chaleur). Malheureusement, l’analyse systémique montre que toutes les chaînes « production-transport-stockage-utilisation à des fins énergétiques » (notamment via des piles à combustible) employant l’hydrogène comme vecteur intermédiaire, envisageables à ce jour, sont, même en supposant certaines difficultés techniques résolues, dominées par des chaînes énergétiques présentant un meilleur rendement et/ou des coûts d’investissement plus faibles. Des sauts technologiques sont certes possibles mais cela repousse, en tout état de cause, bien loin le développement, au demeurant hypothétique, de l’hydrogène-vecteur énergétique à échelle industrielle. Le positionnement au niveau mondial de la recherche et de l’industrie françaises La conception et la mise en œuvre de mécanismes de soutien adaptés supposent une bonne connaissance préalable des forces et faiblesses de la recherche et du tissu industriel français, grandes entreprises et PME. Prétendre identifier les points forts de la France en matière de maîtrise et d’innovations technologiques en dressant la liste des grandes entreprises françaises compétitives sur la scène internationale serait singulièrement réducteur. Ce serait oublier que la compétitivité que confère la mise sur le marché de produits et services innovants ne peut s’inscrire dans la durée que par la maîtrise des différentes étapes, qui de la recherche, parfois fondamentale, jusqu’au déploiement à échelle industrielle jalonnent l’émergence d’une technologie innovante. Ce serait aussi oublier que ces grandes entreprises s’inscrivent très souvent dans un contexte scientifique et technologique porté par un tissu de laboratoires et de PME qui, loin d’être de simples sous-traitants, sont des acteurs parfois essentiels des différentes étapes du parcours innovant. Ces précautions prises, il est possible de brosser à grands traits et sans souci d’exhaustivité un état des lieux des filières qui constituent, aujourd’hui, pour la France, dans les domaines qui nous concernent ici, des points forts en matière d’innovation technologique au service de la compétitivité : − pour l’énergie : la prospection et l’exploitation des gisements d’hydrocarbures, les grandes centrales de production électriques, les turbines hydrauliques, les matériels de réseau de transport et de distribution ; − pour les transports : l’aéronautique au sens large (avions civils et militaires, hélicoptères, aérospatial), véhicules de faible consommation, équipements automobiles, grande vitesse ferroviaire, transports urbains, constructions navales de haut de gamme ; − pour le bâtiment : isolation thermique, verres et vitrages ; − pour les technologies transverses : métrologie, contrôle-commande et régulation. Il convient, bien entendu de conforter ces points en soutenant les actions de recherche publiques et privées qui prépareront les futures avancées technologiques dans ces filières, en soutenant les PME innovantes du secteur, en veillant à ce que les réglementations favorisent le développement d’un marché intérieur où les Centre d’analyse stratégique - 48 - Août 2012 www.strategie.gouv.fr
Propositions technologies en cause puissent prospérer et en soutenant les efforts à l’exportation de toutes les entreprises de la filière (les grandes entreprises, certes mais, plus encore, les PME innovantes). En approfondissant la liste qui précède, on se rend compte qu’un certain nombre de technologies porteuses d’avenir, plus ou moins matures, n’y figurent pas, même si de grandes entreprises françaises s’intéressent de près à certaines d’entre elles : éolien, photovoltaïque, capture et stockage du CO 2 , batteries de forte puissance en réseau, matériaux de construction nanostructurés, fondations et sondes géothermiques pour l’utilisation de la chaleur du sous-sol dans le bâtiment, technologie des LED pour l’éclairage, etc. Chaque cas mérite analyse mais in fine la même question se posera : faut-il tenter de créer une filière française dans des domaines où notre industrie est peu présente aujourd’hui ou risque de ne pas l’être lorsque le marché se développera ? Même si l’on a envie de répondre positivement, il faut avoir conscience qu’il est très difficile de s’introduire sur un marché mature ou même de combler un retard dans la maîtrise d’une technologie nouvelle lorsqu’elle est proche de la maturité. En revanche, être précurseur en matière de détection et de valorisation bien organisée d’un saut technologique dans un domaine où l’on était absent pourrait permettre d’entrer avec succès sur de nouveaux marchés prometteurs. Or, notre pays bénéficie dans cette perspective d’un avantage concurrentiel important : une recherche publique (CNRS, CEA...) et privée de grande qualité même dans des disciplines que l’industrie française a encore insuffisamment valorisées (optoélectronique, nanotechnologies…). De plus, les soutiens publics, qui permettent aux entreprises de développer la recherche et l’innovation, y sont également importants : en témoignent des mesures comme le crédit d’impôt recherche (CIR) ou le programme « Investissements d’avenir ». C’est en s’appuyant sur cette base scientifique que, le moment venu, la mise à profit d’un saut technologique est susceptible de permettre le développement d’une filière compétitive. Une autre stratégie, plus onéreuse, consiste à acheter la technologie au bon moment par l’acquisition d’une entreprise qui la maîtrise. Elle peut permettre à la France de rattraper son retard dans l’éolien terrestre ou le solaire photovoltaïque. PROPOSITION N° 2 Dans le domaine de la production d’électricité, encourager le déploiement des énergies renouvelables compétitives et privilégier, pour celles dont le coût de production de l’électricité serait supérieur à un seuil à déterminer, les opérations de démonstration et de recherche. Afin d’assurer un approvisionnement durable en énergie, sûr et à moindre coût, il est souhaitable de disposer à terme de moyens de production d’électricité à partir de sources renouvelables et de dispositifs de stockage, à des coûts raisonnables. Ces technologies sont aujourd’hui connues pour la plupart et bien que les estimations de coûts soient assez variables, deux certitudes, au moins, apparaissent : − elles sont plus chères que les technologies mises en œuvre aujourd’hui, voire, pour certaines qui présentent un intérêt majeur à long terme (solaire photovoltaïque, batteries électrochimiques), beaucoup plus chères (dans l’état actuel de la technologie) ; Centre d’analyse stratégique - 49 - Août 2012 www.strategie.gouv.fr
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semble offrir des perspectives séduisantes : il peut être produit à partir de différentes<br />
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traditionnels en chimie et pétrochimie, il pourrait être valorisé dans de nombreux usages<br />
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stationnaires dans le bâtiment pour la production d’électricité, combinée ou non avec la<br />
production de chaleur). Malheureusement, l’analyse systémique montre que toutes les<br />
chaînes « production-transport-stockage-utilisation à des fins énergétiques »<br />
(notamment via des piles à combustible) employant l’hydrogène comme vecteur<br />
intermédiaire, envisageables à ce jour, sont, même en supposant certaines difficultés<br />
techniques résolues, dominées par des chaînes énergétiques présentant un meilleur<br />
rendement et/ou des coûts d’investissement plus faibles. Des sauts technologiques<br />
sont certes possibles mais cela repousse, en tout état de cause, bien loin le<br />
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La conception et la mise en œuvre de mécanismes de soutien adaptés supposent une<br />
bonne connaissance préalable des forces et faiblesses de la recherche et du tissu<br />
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Prétendre identifier les points forts de la France en matière de maîtrise et d’innovations<br />
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la scène internationale serait singulièrement réducteur. Ce serait oublier que la<br />
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peut s’inscrire dans la durée que par la maîtrise des différentes étapes, qui de la<br />
recherche, parfois fondamentale, jusqu’au déploiement à échelle industrielle jalonnent<br />
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porté par un tissu de laboratoires et de PME qui, loin d’être de simples sous-traitants,<br />
sont des acteurs parfois essentiels des différentes étapes du parcours innovant.<br />
Ces précautions prises, il est possible de brosser à grands traits et sans souci<br />
d’exhaustivité un état des lieux des filières qui constituent, aujourd’hui, pour la France,<br />
dans les domaines qui nous concernent ici, des points forts en matière d’innovation<br />
technologique au service de la compétitivité :<br />
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pour l’énergie : la prospection et l’exploitation des gisements d’hydrocarbures, les<br />
grandes centrales de production électriques, les turbines hydrauliques, les<br />
matériels de réseau de transport et de distribution ;<br />
− pour les transports : l’aéronautique au sens large (avions civils et militaires,<br />
hélicoptères, aérospatial), véhicules de faible consommation, équipements<br />
automobiles, grande vitesse ferroviaire, transports urbains, constructions navales<br />
de haut de gamme ;<br />
− pour le bâtiment : isolation thermique, verres et vitrages ;<br />
− pour les technologies transverses : métrologie, contrôle-commande et régulation.<br />
Il convient, bien entendu de conforter ces points en soutenant les actions de<br />
recherche publiques et privées qui prépareront les futures avancées technologiques<br />
dans ces filières, en soutenant les PME innovantes du secteur, en veillant à ce que les<br />
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