Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020

Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020 Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020

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Des technologies compétitives au service du développement durable 3.1. L’enveloppe du bâtiment Les besoins de chauffage, prédominants tant dans le résidentiel que dans le tertiaire, dépendent essentiellement de la performance de l’enveloppe du bâtiment (murs, sol, toiture, vitrages), principal lieu de déperditions thermiques avec la ventilation 1 . Pour autant, la performance thermique n’est pas le seul critère déterminant pour l’enveloppe d’un bâtiment, qui doit également posséder des propriétés mécaniques, acoustiques, hydriques et de résistance au feu satisfaisantes et durables. Les techniques et matériaux de construction Le béton La fabrication des matériaux qui composent les parois lourdes (béton, brique, plâtre) est fortement consommatrice en énergie. Des améliorations sont prévisibles, qui se traduiront par une diminution de l’énergie grise 2 associée à l’emploi de ces matériaux. La connaissance fine de la structure du béton, y compris à l’échelle nanométrique, a permis des avancées substantielles dans la formulation de bétons aux performances ciblées. Les innovations en cours portent sur : − − les bétons à ultra haute performance, mais ils ne concernent que des bâtiments à structure architecturale exceptionnelle ; les bétons auto-réparants : l’enjeu principal est d’augmenter la durée de vie des bétons en limitant la formation de microfissures donc les risques de corrosion des aciers ; − les bétons autonettoyants et dépolluants ; − les bétons à conductivité thermique réduite, particulièrement intéressants car ils réduisent les ponts thermiques qui se constituent naturellement entre les voiles de façade et les planchers de niveaux intermédiaires des bâtiments. Les écomatériaux Le développement de l’utilisation du bois, pour la construction de bâtiments de petite taille ou de péri-structures, est envisageable en France, d’autant qu’il se prête bien à la pré-industrialisation et que les procédés de traitement du bois pour améliorer sa tenue dans le temps se sont améliorés. Les autres écomatériaux comme le chanvre, la terre crue et la paille réapparaissent et font l’objet de travaux de développement : leur utilisation, tout en étant susceptible de croître, ne peut cependant qu’être marginale dans la construction. La végétalisation des parois extérieures, toitures et maintenant murs, peut également apporter des solutions intéressantes : à leurs propriétés d’isolation thermique et acoustique, les surfaces végétalisées ajoutent des capacités d’absorption de CO 2 et, le cas échéant, de dépollution. (1) Tout en satisfaisant par ailleurs aux objectifs de renouvellement d’air nécessaire pour assurer sa qualité et le confort des occupants. (2) L’énergie grise est la quantité d’énergie nécessaire à la production et à la fabrication des matériaux. Centre d’analyse stratégique - 34 - Août 2012 www.strategie.gouv.fr

Synthèse générale Les matériaux d’isolation Les isolants classiques Les évolutions, au-delà du renforcement des épaisseurs pour améliorer la performance 1 , portent sur l’utilisation d’isolants d’origine végétale ou animale (paille, liège, laine de mouton, laine de chanvre, lin, coton) qui, à conductivité thermique équivalente, possèdent des énergies grises bien inférieures et donc un impact plus faible sur l’environnement. Les super-isolants minces Ils sont intéressants pour la construction neuve mais surtout pour l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments existants en permettant des aménagements intérieurs à la structure. On distingue, parmi eux, les panneaux à base d’aérogels et les panneaux isolants sous vide : − − les aérogels : ce sont des matériaux issus des nanotechnologies et remplis d’air à 99 % ; ils se présentent sous forme de matelas flexibles, avec une conductivité thermique très faible (de l’ordre de trois fois plus faible que celle d’une mousse standard à épaisseur équivalente). Les plus utilisés sont ceux de silice mais tous les matériaux formant des gels aqueux comme les argiles peuvent a priori être employés. Les progrès sont à chercher du côté de la réduction des coûts d’industrialisation, l’aérogel d’argile étant plus facile à fabriquer que celui de silice ; l’isolation sous vide : les qualités thermiques du panneau isolant sous vide (PIV) sont excellentes : sa conductivité thermique peut être jusqu’à 10 fois inférieure à celle des isolants classiques. Les progrès à réaliser concernent les procédés de fabrication, qui sont trop coûteux aujourd’hui, et les facilités d’utilisation. Les matériaux à changement de phase Ces matériaux, qui mobilisent la chaleur latente accumulée ou restituée lors d’un changement de phase, peuvent être utilisés dans l’enveloppe du bâtiment pour améliorer son inertie thermique (qui joue un rôle primordial pour le confort d’été 2 ). Ils peuvent également servir pour des applications spécifiques de stockage de chaleur (dans les ballons d’eau chaude ou dans des conteneurs dédiés). Divers matériaux, essentiellement à base de paraffine, ont pu être développés pour avoir des températures de changement de phase répondant aux différents besoins. (1) Ce qui est possible pour la construction neuve mais pas pour l’amélioration de l’existant. (2) Le même résultat est recherché avec des matériaux à stockage thermochimique, qui utilisent la rupture d’une liaison chimique ou physique sous apport d’énergie puis son rétablissement en libérant de la chaleur (réaction exothermique). Un avantage notable est l’absence de pertes thermiques pendant la séparation puisque l’énergie est stockée sous forme de potentiel. Mais ne pouvant être intégré dans le bâti, ce type de stockage doit être entreposé à côté du bâtiment, principalement pour des raisons de maintenance et de durée de vie bien inférieure à celle du bâtiment. Centre d’analyse stratégique - 35 - Août 2012 www.strategie.gouv.fr

Synthèse générale<br />

Les matériaux d’isolation<br />

Les isolants classiques<br />

Les évolutions, au-delà du renforcement des épaisseurs pour améliorer la<br />

performance 1 , portent sur l’utilisation d’isolants d’origine végétale ou animale (paille,<br />

liège, laine de mouton, laine de chanvre, lin, coton) qui, à conductivité thermique<br />

équivalente, possèdent des énergies grises bien inférieures et donc un impact plus<br />

faible sur l’environnement.<br />

Les super-isolants minces<br />

Ils sont intéressants pour la construction neuve mais surtout pour l’amélioration de<br />

l’efficacité énergétique des bâtiments existants en permettant des aménagements<br />

intérieurs à la structure. On distingue, parmi eux, les panneaux à base d’aérogels et<br />

les panneaux isolants sous vide :<br />

−<br />

−<br />

les aérogels : ce sont des matériaux issus des nanotechnologies et remplis d’air<br />

à 99 % ; ils se présentent sous forme de matelas flexibles, avec une conductivité<br />

thermique très faible (de l’ordre de trois fois plus faible que celle d’une mousse<br />

standard à épaisseur équivalente). Les plus utilisés sont ceux de silice mais tous<br />

les matériaux formant des gels aqueux comme les argiles peuvent a priori être<br />

employés. Les progrès sont à chercher du côté de la réduction des coûts<br />

d’industrialisation, l’aérogel d’argile étant plus facile à fabriquer que celui de<br />

silice ;<br />

l’isolation sous vide : les qualités thermiques du panneau isolant sous vide (PIV)<br />

sont excellentes : sa conductivité thermique peut être jusqu’à 10 fois inférieure à<br />

celle des isolants classiques. Les progrès à réaliser concernent les procédés de<br />

fabrication, qui sont trop coûteux aujourd’hui, et les facilités d’utilisation.<br />

Les matériaux à changement de phase<br />

Ces matériaux, qui mobilisent la chaleur latente accumulée ou restituée lors d’un<br />

changement de phase, peuvent être utilisés dans l’enveloppe du bâtiment pour<br />

améliorer son inertie thermique (qui joue un rôle primordial pour le confort d’été 2 ). Ils<br />

peuvent également servir pour des applications spécifiques de stockage de chaleur<br />

(dans les ballons d’eau chaude ou dans des conteneurs dédiés). Divers matériaux,<br />

essentiellement à base de paraffine, ont pu être développés pour avoir des<br />

températures de changement de phase répondant aux différents besoins.<br />

(1) Ce qui est possible pour la construction neuve mais pas pour l’amélioration de l’existant.<br />

(2) Le même résultat est recherché avec des matériaux à stockage thermochimique, qui utilisent la<br />

rupture d’une liaison chimique ou physique sous apport d’énergie puis son rétablissement en<br />

libérant de la chaleur (réaction exothermique). Un avantage notable est l’absence de pertes<br />

thermiques pendant la séparation puisque l’énergie est stockée sous forme de potentiel. Mais ne<br />

pouvant être intégré dans le bâti, ce type de stockage doit être entreposé à côté du bâtiment,<br />

principalement pour des raisons de maintenance et de durée de vie bien inférieure à celle du<br />

bâtiment.<br />

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