Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020

Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020 Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020

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Des technologies compétitives au service du développement durable d’un avion de type Hybrid Wing Body 1 ou Truss-braced Wing (aile renforcée par des structures triangulaires), tous deux dérivés du concept ancien d’aile volante, et permettant respectivement de réduire la consommation de l’appareil de 10 % à 25 % et 10 % à 15 %. Ce type d’avion risque toutefois de rencontrer des problèmes d’acceptabilité sociale : les passagers seront davantage soumis au roulis de l’appareil (car excentrés de l’axe), et leur visibilité sur l’extérieur sera réduite. On notera également qu’outre son influence sur la consommation de l’avion, la traînée aérodynamique est également génératrice de bruit, qu’il est possible de limiter par l’ajout de masques, notamment au niveau de l’empennage et au niveau des « protubérances » : les atterrisseurs et les hypersustentateurs. Les gains attendus sont de l’ordre de 5 décibels (dB) pour l’ensemble atterrisseurs/hypersustentateurs. On notera également que la traînée de condensation provoquée par la vapeur d’eau ou les suies (provenant de la combustion) aurait quant à elle un impact fort sur le changement climatique du fait de la formation de cirrus qu’elle engendre dans des conditions météorologiques particulières (augmentation de l’effet de serre 2 ). 3 Innovations importantes en matière de propulsion Le moteur est la source principale des émissions de CO 2 , de NOX, et le principal responsable du bruit engendré par l’avion. Un travail important devra donc être effectué sur les moteurs (programme de recherche « Propulsion » du CORAC, mené par la Snecma et Safran). 3.1. L’optimisation du cycle primaire de combustion À court terme, les innovations porteront principalement sur l’optimisation du cycle primaire de combustion des turbojets classiques. Il s’agira d’augmenter les températures et les pressions au niveau du flux chaud du moteur, de mieux les contrôler, d’utiliser des matériaux plus résistants à ces contraintes, de mettre en place un système de refroidissement plus efficace et d’optimiser la forme des pales du compresseur. Cela devrait permettre à horizon 2015 de réduire de 5-10 % la consommation de l’appareil (mais aussi ses émissions de CO 2 , de NOX, et son bruit). 3.2. Une rupture technologique : les nouvelles architectures de moteurs À moyen terme, un saut technologique est à prévoir avec le développement de nouvelles architectures de moteurs. Ces moteurs posséderont un taux de dilution 3 beaucoup plus élevé que celui des turboréacteurs double flux classiques. Leur (1) Ou Blended Wing Body (BWB) : avion qui combine fuselage classique (cylindrique) et ailes triangulaires. (2) Les cirrus induits par les traînées d’avions augmenteraient le forçage radiatif de l’ordre de 0,033 W/m 2 (contre 0,028 W/m 2 pour le CO 2 ). Des recherches sont en cours pour confirmer ces estimations. (3) Le taux de dilution d’un turboréacteur à double flux est le rapport du flux froid massique (dit secondaire, le flux extérieur) et le flux chaud massique (dit primaire, au centre du moteur). Sur les appareils militaires optimisés en vol supersonique, ce taux est de l’ordre de 1. Pour les avions de ligne, il est de l’ordre de 5 à 10. Centre d’analyse stratégique - 268 - Août 2012 www.strategie.gouv.fr

L’aéronautique efficacité propulsive beaucoup plus importante conduira alors à une diminution de la consommation de l’avion, jusqu’à 20 % pour le modèle Open Rotor (moteur dont la soufflante, élément constitué de pales et d’aubes en entrée du moteur, est non carénée). L’Open Rotor est annoncé comme une rupture technologique dans le monde de la motorisation aéronautique civile. La soufflante, non carénée (autrement dit hors de l’enveloppe du réacteur) permet de faire passer le taux de dilution du moteur à 30 voire 40 (contre 5 à 10 actuellement). Ainsi, associé à des matériaux innovants ultralégers, ce moteur devrait atteindre un niveau de performance énergétique particulièrement prometteur : une réduction de 10 % de la consommation par rapport aux meilleurs modèles de turboréacteurs double flux en cours de développement (soit une réduction de consommation de l’ordre de 20 % par rapport aux générations actuelles). Cependant, ce concept est encore loin d’être abouti, de nombreux verrous technologiques (mais également sociétaux et d’acceptabilité des passagers) restent à débloquer. Le principal concerne la maîtrise du taux de dilution. Cette difficulté est à mettre en parallèle avec les contraintes de poids et d’aérodynamisme de l’appareil. En effet, en raison des dimensions de la soufflante, la taille du moteur est plus grande ce qui augmente à la fois le poids et la traînée. Cela entraîne une consommation de carburant supplémentaire qui compense le gain de carburant dû à l’utilisation d’une soufflante non carénée. Le recours à des matériaux plus légers pourrait réduire cet effet. Malgré ces verrous, une mise en service peut être envisagée à horizon 2020. 3.3. Le cycle de combustion variable À plus long terme (horizon 2030), les moteurs pourront disposer d’un cycle de combustion variable (commande électronique des soupapes, taux de compression variable) à l’instar des progrès réalisables sur le moteur thermique de l’automobile. Cela conduirait à réduire de 10 % à 20 % la consommation d’un avion (par rapport aux turboréacteurs à double flux existants). 4 L’efficacité énergétique des appareils de bord : des gains faibles mais multiples Il est possible d’améliorer la production, la transmission et l’usage de l’énergie à bord d’un avion. Trois axes principaux sont à développer : l’électrification de la chaîne de l’énergie, l’augmentation de l’efficacité énergétique des appareils de bord et la mise en place de systèmes « intelligents ». 4.1. L’électrification de la chaîne de l’énergie Un avion comme l’A330 utilise quatre types d’énergies différentes : pneumatique, hydraulique, mécanique et électrique. Il s’agit de rationaliser ces utilisations pour tendre vers un avion tout électrique sur l’ensemble de la chaîne de l’énergie (production, transport et conversion, utilisation). De nombreuses compagnies travaillent à ces améliorations sur de nombreux systèmes avioniques (systèmes de refroidissement, générateur embarqué, etc.). Ces innovations sont déjà en cours mais peuvent être améliorées. Cela conduira à court terme à une réduction de consommation de carburant de plus de 1 % (électrification partielle) et permettra à Centre d’analyse stratégique - 269 - Août 2012 www.strategie.gouv.fr

L’aéronautique<br />

efficacité propulsive beaucoup plus importante conduira alors à une diminution de la<br />

consommation de l’avion, jusqu’à 20 % pour le modèle Open Rotor (moteur dont la<br />

soufflante, élément constitué de pales et d’aubes en entrée du moteur, est non<br />

carénée).<br />

L’Open Rotor est annoncé comme une rupture technologique dans le monde de la<br />

motorisation aéronautique civile. La soufflante, non carénée (autrement dit hors de<br />

l’enveloppe du réacteur) permet de faire passer le taux de dilution du moteur à 30<br />

voire 40 (contre 5 à 10 actuellement). Ainsi, associé à des matériaux innovants ultralégers,<br />

ce moteur devrait atteindre un niveau de performance énergétique<br />

particulièrement prometteur : une réduction de 10 % de la consommation par rapport<br />

aux meilleurs modèles de turboréacteurs double flux en cours de développement (soit<br />

une réduction de consommation de l’ordre de 20 % par rapport aux générations<br />

actuelles). Cependant, ce concept est encore loin d’être abouti, de nombreux<br />

verrous technologiques (mais également sociétaux et d’acceptabilité des passagers)<br />

restent à débloquer. Le principal concerne la maîtrise du taux de dilution. Cette difficulté<br />

est à mettre en parallèle avec les contraintes de poids et d’aérodynamisme de<br />

l’appareil. En effet, en raison des dimensions de la soufflante, la taille du moteur est plus<br />

grande ce qui augmente à la fois le poids et la traînée. Cela entraîne une consommation<br />

de carburant supplémentaire qui compense le gain de carburant dû à l’utilisation d’une<br />

soufflante non carénée. Le recours à des matériaux plus légers pourrait réduire cet effet.<br />

Malgré ces verrous, une mise en service peut être envisagée à horizon <strong>2020</strong>.<br />

3.3. Le cycle de combustion variable<br />

À plus long terme (horizon 2030), les moteurs pourront disposer d’un cycle de<br />

combustion variable (commande électronique des soupapes, taux de compression<br />

variable) à l’instar des progrès réalisables sur le moteur thermique de l’automobile.<br />

Cela conduirait à réduire de 10 % à 20 % la consommation d’un avion (par rapport<br />

aux turboréacteurs à double flux existants).<br />

4 L’efficacité énergétique des appareils de bord :<br />

des gains faibles mais multiples<br />

Il est possible d’améliorer la production, la transmission et l’usage de l’énergie à bord<br />

d’un avion. Trois axes principaux sont à développer : l’électrification de la chaîne de<br />

l’énergie, l’augmentation de l’efficacité énergétique des appareils de bord et la mise<br />

en place de systèmes « intelligents ».<br />

4.1. L’électrification de la chaîne de l’énergie<br />

Un avion comme l’A330 utilise quatre types d’énergies différentes : pneumatique,<br />

hydraulique, mécanique et électrique. Il s’agit de rationaliser ces utilisations pour<br />

tendre vers un avion tout électrique sur l’ensemble de la chaîne de l’énergie<br />

(production, transport et conversion, utilisation). De nombreuses compagnies<br />

travaillent à ces améliorations sur de nombreux systèmes avioniques (systèmes de<br />

refroidissement, générateur embarqué, etc.). Ces innovations sont déjà en cours mais<br />

peuvent être améliorées. Cela conduira à court terme à une réduction de<br />

consommation de carburant de plus de 1 % (électrification partielle) et permettra à<br />

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