Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Interactions eau et énergie<br />
fossiles, ils utilisent le procédé de vaporisation. Les autres pays ont davantage<br />
développé l’osmose inverse : Israël, Syrie, Tunisie, Mexique, Chili, Espagne, Malte.<br />
Les États-Unis sont en deuxième position derrière le Moyen-Orient pour le filtrage<br />
d’eaux saumâtres.<br />
2 Traitement des eaux résiduaires et énergie<br />
2.1. Perspectives technologiques<br />
Les normes de rejet des eaux résiduaires dans les milieux naturels sont de plus en<br />
plus drastiques, notamment sous l’influence de la directive cadre sur l’eau. Plus on<br />
améliore la qualité de traitement des eaux résiduaires, plus on risque d’augmenter la<br />
consommation énergétique d’une station d’épuration (STEP). Les solutions<br />
décentralisées ne sont pas toujours la meilleure réponse d’un point de vue<br />
énergétique. L’analyse des cycles de vie est, à ce titre, indispensable. Un système<br />
d’assainissement constitue un ensemble comprenant un réseau d’assainissement,<br />
une STEP et des traitements annexes des déchets de l’assainissement. Les boues de<br />
STEP doivent être traitées (compostage, déshydratation, séchage, etc.) afin de<br />
pouvoir rejeter l’eau produite dans le milieu naturel. La consommation énergétique<br />
globale d’un tel système est de 0,23 kWh/personne/jour. Une nouvelle approche<br />
consiste à récupérer l’énergie contenue dans les matières organiques des effluents : le<br />
potentiel énergétique est de 0,37 kWh/personne/jour. D’un point de vue théorique, le<br />
concept de STEP à énergie positive serait envisageable à l’horizon <strong>2020</strong>, grâce à des<br />
économies d’énergie, la récupération d’énergie, la valorisation de la biomasse et la<br />
production d’énergies renouvelables.<br />
Des économies d’énergie de 10 % à 15 % sont réalisables sans investissements<br />
supplémentaires et peuvent conduire à des économies importantes de coût<br />
d’exploitation. Les deux principaux postes de consommation sont l’aération (44 %) et<br />
le pompage (15 %). Un meilleur rendement énergétique des différents organes de<br />
pompage ainsi qu’un dimensionnement optimisé du système global d’aération et de<br />
sa régulation sont des opérations permettant d’atteindre ces économies d’énergie.<br />
Le potentiel thermique des eaux usées en milieu urbain et périurbain constitue une<br />
ressource énergétique continue qui peut être utilisée pour le chauffage et le<br />
rafraîchissement de bâtiments via un échangeur de chaleur couplé à une pompe à<br />
chaleur. La performance du système dépendra principalement du débit des eaux<br />
usées et de la pente du réseau d’assainissement. Les échangeurs de chaleur sont soit<br />
insérés dans la structure des canalisations soit localisés dans des bâches en<br />
dérivation. Les eaux usées peuvent être des eaux brutes ou des eaux traitées (sortie<br />
de STEP).<br />
La valorisation de la biomasse est une autre ressource énergétique. La digestion est<br />
un procédé très performant pour valoriser la fraction biodégradable de la matière<br />
organique des boues de STEP, qui produit un gaz constitué à 65 % de méthane. Ce<br />
biogaz peut être valorisé sous forme de chaleur ou sous forme d’électricité. La<br />
digestion ne permettant pas de valoriser la totalité de la matière organique des boues,<br />
l’incinération des boues déshydratées (seules ou en fours d’incinération d’ordures<br />
ménagères) avec ou sans séchage permet alors de valoriser la matière organique<br />
résiduelle. Cependant, le faible PCI des boues humides limite le bilan positif de ce<br />
Centre d’analyse stratégique - 245 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr