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Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020

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Des technologies compétitives au service du développement durable<br />

7 Les questions spécifiques liées à l’utilisation de l’eau<br />

7.1. Des quantités d’eau minimes en proportion de l’énergie extraite<br />

Les quantités d’eau entrant en jeu au cours de la fracturation hydraulique ne sont pas<br />

aussi importantes qu’il est dit généralement. Une étude du département « Energy<br />

and Climate » de l’État de New York, communiquée par GDF Suez, fournit des<br />

statistiques montrant que la consommation d’eau nécessaire à la fracturation<br />

hydraulique est d’environ 20 000 m 3<br />

par puits. Cette quantité est souvent mise en<br />

regard de celles que nécessitent d’autres usages comme l’agriculture (par exemple,<br />

les besoins annuels en eau de 2 à 3 hectares de plantation de maïs). Cependant,<br />

rapporté à l’énergie extraite − la récupération ultime d’un puits moyen est de 4 Bcf 1 ,<br />

soit environ 110 Mm 3<br />

ou 100 000 tep 2 − le ratio ne s’avère pas si mauvais puisqu’il<br />

est proche de 1 m 3<br />

d’eau injecté pour 5 tep de gaz produits. L’IFPEN fait état de<br />

80 à 800 litres d’eau par tep, ce qui est cohérent avec ces chiffres. En comparaison,<br />

les 2 à 3 hectares de maïs évoqués ci-dessus fournissent au mieux 4 à 6 tep (!) s’ils<br />

sont dédiés à la production de biocarburants.<br />

Les riverains n’en ont pas moins la conviction que la fracturation hydraulique<br />

nécessite d’importantes quantités d’eau. Cela peut provenir du fait que cette eau est<br />

souvent acheminée par des norias de camions sur des voies qui n’ont pas été<br />

conçues pour supporter de tels tonnages et dont la circulation gêne les riverains. Elle<br />

provient aussi du manque d’eau chronique sur certains territoires où la question des<br />

priorités des usages de l’eau se pose avec acuité, la sensibilité des populations<br />

locales étant proportionnelle à la rareté de la ressource. En outre, cette noria est ellemême<br />

source de pollutions et de nuisances diverses, de consommation énergétique<br />

et d’émissions de gaz à effet de serre. Il n’en demeure pas moins que le problème<br />

essentiel tient moins à la quantité d’eau utilisée pour la fracturation hydraulique qu’au<br />

traitement des eaux rejetées.<br />

7.2. Traitement de l’eau<br />

Selon l’IFPEN, il serait possible, pour éviter d’acheminer l’eau de fracturation,<br />

d’utiliser l’eau saumâtre issue de nappes profondes, car celle-ci étant impropre à la<br />

consommation, il n’y a pas de conflit d’usage. Néanmoins, l’eau utilisée pour la<br />

fracturation hydraulique devant être pure, il convient de la traiter et en particulier de la<br />

dessaler, ce qui fait appel à des techniques spécifiques comme l’osmose inverse,<br />

relativement peu consommatrice en énergie en comparaison de l’énergie extraite<br />

(environ 3 kWh électrique par m 3 ).<br />

Entre 20 % et 70 % de l’eau injectée revient à la surface avec le gaz extrait, mais<br />

elle est chargée de diverses substances et doit donc être retraitée. Si de nombreux<br />

composants sont facilement gérables avec les techniques actuelles, une incertitude<br />

demeure sur la capacité des opérateurs à traiter les métaux lourds radioactifs,<br />

comme l’uranium ou le thorium (ceux-ci ont été attirés par la matière organique et<br />

piégés avec le gaz). À noter que ce problème ne se poserait que dans les sous-sols<br />

contenant des radioéléments, ce qui n’est pas le cas par exemple du Bassin parisien.<br />

(1) BcF : billion cubic feet (milliard de pieds cubes). 1 BcF = 28,6 Mm 3 (1 m 3 = environ 35 cF).<br />

(2) Tep : tonne équivalent pétrole.<br />

Centre d’analyse stratégique - 222 - Août 2012<br />

www.strategie.gouv.fr

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