Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Les hydrocarbures non conventionnels<br />
été évalués à environ 5 milliards d’euros par an d’importations d’hydrocarbures<br />
économisés aux prix actuels (gaz environ 3,5 - pétrole environ 1,5) 1 .<br />
Les années récentes ont été qualifiées de période artisanale par certains des experts<br />
auditionnés, à laquelle devrait succéder une période plus industrielle, à la fois par<br />
l’application de règles et d’un cadre mieux adaptés à l’extraction de ces ressources<br />
d’un type nouveau, mais aussi pour des raisons d’efficacité économique, les<br />
rendements globaux étant encore faibles (ainsi seulement un forage d’exploration sur<br />
cinq est aujourd’hui couronné de succès).<br />
Des entreprises françaises sont engagées dans ce secteur, que ce soit comme<br />
exploitants, prestataires de services de forage ou équipementiers. Ce chapitre tâche<br />
de dresser le bilan des technologies actuelles, de leur maturité et de leurs limites<br />
éventuelles, ainsi que des technologies d’avenir qui pourraient émerger à moyen<br />
terme et des recherches qu’il conviendrait de conduire pour y parvenir.<br />
2 Hydrocarbures non conventionnels et hydrocarbures<br />
de roche-mère<br />
Ambiguë, multiforme, la définition même des HNC prête à discussion. Un des experts<br />
auditionnés, dans une boutade, les a qualifiés « d’hydrocarbures qu’on ne savait pas<br />
extraire il y a encore quelques années ». Forer en offshore à plusieurs centaines de<br />
mètres de profondeur relevait alors de techniques non conventionnelles ; c’est<br />
aujourd’hui un exercice classique.<br />
On peut toutefois distinguer plusieurs catégories d’hydrocarbures non conventionnels<br />
comme le montre le schéma suivant, remis à la mission par l’IFPEN 2 :<br />
−<br />
les pétroles lourds ou extra-lourds, les sables bitumineux ou encore les schistes<br />
bitumineux qui contiennent une matière organique et que la transformation<br />
naturelle n’a pas encore amenés à l’état d’hydrocarbures classiques. Ces<br />
niveau européen en huiles (100 millions de m 3 techniquement exploitables dans le Bassin parisien)<br />
et en gaz (500 milliards de m 3 dans le sud du pays) techniquement récupérables.<br />
(1) Leteurtrois J.-P., Pillet D., Durville J.-L. et Gazeau J.-C. (2012), Les hydrocarbures de roche-mère<br />
en France, Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET),<br />
Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), rapport initial, février.<br />
(2) Lors de ses auditions, la mission n’a pas abordé la question des hydrates de méthane<br />
(mélanges d’eau et de méthane qui, sous certaines conditions de pression et de température,<br />
cristallisent pour former un solide) qui peuvent pourtant relever des HNC. Il y a très peu de recul<br />
sur les hydrates de méthane et pratiquement aucune perspective géologique en France. D’après<br />
un document de l’IFPEN remis à la mission, les conditions nécessaires pour se situer dans le<br />
domaine de stabilité des hydrates de méthane se trouvent en effet dans la partie supérieure de la<br />
colonne sédimentaire des régions arctiques (très faible température – faible pression) ou dans la<br />
partie supérieure des sédiments du deep offshore (forte pression – température faible). Les<br />
volumes de méthane en place sous forme d’hydrates dans les sédiments sont peut-être<br />
considérables, mais il est difficile d’en évaluer actuellement l’intérêt potentiel en termes de<br />
ressources en gaz. Pour autant, il reste à démontrer l’intérêt économique de telles méthodes et à<br />
en mesurer l’impact sur l’environnement (notamment s’agissant des risques de libération de<br />
méthane dans l’atmosphère). Actuellement, aucune production commerciale de ces hydrates n’a<br />
encore été entreprise. De la même manière, la mission ne s’est pas intéressée au gaz de houille<br />
(« Coalbed Methane ou CBM ») qui relève aussi d’une toute autre logique d’exploitation que les<br />
HCRM.<br />
Centre d’analyse stratégique - 213 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr