Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Les hydrocarbures non conventionnels<br />
Les hydrocarbures non conventionnels, de roche-mère en particulier, sont depuis peu<br />
l’objet d’un intérêt marqué, à juste titre : les enjeux sont conséquents puisque les réserves<br />
de gaz de roche-mère, pour ne mentionner qu’elles, pourraient être le double de celles<br />
des gaz conventionnels (soit une centaine d’années de consommation supplémentaires,<br />
au rythme actuel). Ces ressources sont connues de longue date mais c’est la<br />
combinaison des techniques de forage horizontal et de fracturation hydraulique qui a<br />
rendu leur exploitation économiquement rentable. Le recours à ces nouveaux gisements<br />
est déjà une réalité aux États-Unis, où ils représentent 30 % de la production de gaz, et<br />
où il s’est traduit par une forte diminution des prix domestiques du gaz et par une nette<br />
amélioration de la sécurité énergétique : autrefois importateurs, les États-Unis sont<br />
devenus exportateurs de gaz. En France, où le potentiel de ressources est élevé,<br />
l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures par forage suivi de fracturation<br />
hydraulique est interdite depuis la loi du 13 juillet 2011. Les impacts de l’exploitation de<br />
ces ressources sur l’environnement (en particulier la gestion des effluents de production<br />
et l’emprise au sol) de même que la consommation en eau soulèvent des inquiétudes que<br />
des expériences désastreuses outre-Atlantique n’ont pas contribué à apaiser. La<br />
technique de fracturation hydraulique, utilisée depuis une soixantaine d’années dans les<br />
champs pétroliers et gaziers conventionnels, ne devrait pas connaître de ruptures<br />
majeures mais des améliorations progressives devraient permettre de mieux contrôler<br />
l’exploration et l’exploitation de ces ressources et d’en diminuer les impacts.<br />
À cet égard, les progrès visés concernent la compréhension du milieu géologique avant<br />
l’exploration, la transparence sur la composition du fluide de fraction et les effets<br />
toxicologiques ou éco-toxicologiques de ses composants, enfin le traitement de l’eau de<br />
sortie.<br />
Un certain nombre d’entreprises françaises sont présentes sur ce secteur, comme<br />
exploitants (entreprises gazières et pétrolières : Total, GDF Suez), prestataires de services<br />
de forage (CGG-Veritas, Schlumberger, Technip) ou équipementiers (Vallourec).<br />
Ce travail sur les hydrocarbures non conventionnels a été mené dans un esprit<br />
délibérément technique. Le contexte actuel fait que l’acceptation par nos<br />
concitoyens de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère<br />
en France reste en suspens. Plusieurs pays, au premier rang desquels les États-<br />
Unis, se sont déjà lancés dans l’exploitation de ces réserves non conventionnelles,<br />
souvent à l’initiative de petites entreprises pionnières, ce qui a pu occasionner<br />
quelques incidents fâcheux et certaines dégradations environnementales. En<br />
France, la loi n° 2011-835 du 13 juillet 2011 a interdit sur le territoire national<br />
l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par des<br />
forages suivis de fracturation hydraulique et a abrogé les permis exclusifs de<br />
recherches comportant des projets ayant recours à cette technique. Pour autant, ce<br />
chapitre s’intéresse en particulier aux perspectives d’exploitation des hydrocarbures<br />
non conventionnels par la méthode de la fracturation hydraulique qui reste<br />
aujourd’hui la méthode la plus efficace pour une exploitation économiquement<br />
rentable des hydrocarbures de roche-mère. Leurs réserves devraient en effet<br />
permettre de prendre le relais des hydrocarbures conventionnels dont la production<br />
est appelée à décliner alors que la demande mondiale d’énergie continue de croître,<br />
malgré le ralentissement de la croissance.<br />
Centre d’analyse stratégique - 211 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr