Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Le stockage stationnaire d’énergie<br />
2.5. Le cas particulier des systèmes insulaires et des quartiers « microgrid »<br />
Le stockage d’électricité trouve déjà sa place en métropole, dans des démonstrateurs<br />
de nouveaux quartiers visant une certaine autonomie énergétique sur le principe d’un<br />
microgrid connecté au système électrique principal, en lien avec une gestion de la<br />
demande (effacement). Il trouve aussi sa place, de façon déjà économiquement<br />
rentable, dans des systèmes électriques insulaires, compte tenu du prix de revient de<br />
l’électricité dans ces régions (de 120 à 280 euros/MWh).<br />
Dans les deux cas, l’objectif est d’assurer la stabilité du réseau face à une production<br />
EnR intermittente (éolien ou photovoltaïque), en association avec de l’effacement.<br />
Dans les îles, la part des EnR varie selon les territoires (valeurs 2009, à réévaluer) :<br />
Réunion : 36 % ; Guadeloupe : 12 % ; Martinique : 4 % ; Guyane : 67 % ; Corse : 26 %.<br />
La part d’EnR intermittentes est également variable d’un territoire à l’autre.<br />
EDF SEI, direction d’EDF chargée des systèmes électriques insulaires, développe<br />
ainsi un savoir-faire important de gestion de réseaux de taille finie incluant différentes<br />
sources de production, dont des EnR intermittentes, de l’effacement et du stockage,<br />
comme la batterie Na/S de 1 MW à la Réunion. De fait, les collectivités des îles<br />
commencent à intégrer dans leurs schémas d’investissement le dimensionnement<br />
couplé des énergies renouvelables et du stockage nécessaires pour satisfaire à leurs<br />
besoins. Les appels d’offres de la CRE portant sur les installations photovoltaïques ou<br />
éoliennes vont dans le même sens.<br />
Dans les pays en développement, les réseaux vont se développer à partir de sites<br />
éloignés les uns des autres (villages, petites villes) qui vont d’abord fonctionner de<br />
façon autonome (régime insulaire) ou quasi autonome (schéma du quartier microgrid)<br />
avec des énergies renouvelables, intermittentes et de base quand ils en disposent<br />
(cours d’eau, biomasse) et du stockage. Ces microgrids coalescent ensuite pour<br />
former un réseau à l’échelle national.<br />
Les technologies développées et les retours d’expérience acquis sur les<br />
démonstrateurs de métropole – qui visent des coûts de stockage très faibles − ou sur<br />
les systèmes insulaires pour lesquels le pilotage offre/stockage/demande doit être très<br />
pointu en présence d’un fort taux d’EnR intermitttentes, pourront être valorisés dans<br />
de nombreux pays.<br />
En Europe, le même mécanisme pourrait exister à partir de gros démonstrateurs<br />
« smart grids », par exemple au sein de nouveaux quartiers. De tels nouveaux<br />
quartiers pourront impliquer d’entrée de jeu :<br />
− des sources d’énergie renouvelable ;<br />
− du stockage ;<br />
− et une gestion locale (concept microgrid) de la production, du stockage, de la<br />
maîtrise de la consommation et de l’effacement.<br />
Ces quartiers intégreront également des aspects de mobilité, notamment électrique.<br />
Au-delà des expériences conduites en milieu insulaire, on peut citer des exemples de<br />
démonstrateurs visant des quartiers comme NiceGrid (dans le cadre d’un projet<br />
européen) ou encore le projet IssyGrid d’Issy-les-Moulineaux en région parisienne. Ce<br />
Centre d’analyse stratégique - 197 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr