Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Le stockage stationnaire d’énergie<br />
L’énergie peut être stockée avant transformation lorsqu’elle est sous sa forme primaire<br />
(hydrocarbures liquides et gazeux, charbon, uranium, etc.) : c’est le mode de stockage<br />
d’énergie le plus commode. L’objectif est alors de constituer des réserves afin d’assurer<br />
l’équilibre de l’offre et de la demande, quels que soient les usages, en se prémunissant<br />
contre des ruptures d’approvisionnement éventuelles. Dans le cas particulier du gaz<br />
naturel, détaillé ici en raison de son importance croissante dans le mix énergétique<br />
mondial, le stockage remplit une nouvelle fonctionnalité : réguler le système électrique<br />
qui subit des variabilités structurelles ou exceptionnelles de la production et de la<br />
demande en électricité. Il s’agit donc de stocker le gaz naturel pour une utilisation dans<br />
des moyens de production rapidement mobilisables tels que les turbines à combustion,<br />
qui viennent en appui pour pallier les aléas de demande et de production liés à la part<br />
croissante des énergies renouvelables variables. La France bénéficie d’un retour<br />
d’expérience positif de plus de cinquante ans en matière d’utilisation du sous-sol pour<br />
stocker de l’énergie ainsi que d’une très bonne acceptabilité locale. Cette expertise peut<br />
être mise à profit pour développer des systèmes de stockage souterrain d’air comprimé<br />
permettant un stockage d’électricité à échelle industrielle.<br />
L’énergie peut aussi être stockée après transformation en électricité. Mais l’électricité<br />
n’étant pas directement stockable, il faut lui donner une forme qui le soit : le plus<br />
efficace est de la transformer en eau ou en air. Dans ce cas, il s’agit soit d’assurer la<br />
sécurité du réseau électrique soit de pourvoir à l’alimentation électrique de sites isolés,<br />
en couplage avec des énergies renouvelables intermittentes (comme le<br />
photovoltaïque). Seules deux technologies semblent matures économiquement : les<br />
stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) et les stations d’air comprimé.<br />
Pour les autres types de technologies comme le stockage électrochimique, des<br />
progrès significatifs en matière de réduction des coûts et de performances techniques<br />
sont encore nécessaires. Par conséquent, ces technologies semblent pour l’instant<br />
réservées à des marchés de niche, en particulier les zones isolées.<br />
Enfin, l’énergie peut être stockée après transformation en chaleur : les applications<br />
sont plutôt dans le bâtiment (voir la troisième partie) ou dans des sites industriels<br />
faisant intervenir des procédés fortement émetteurs de chaleur. Le stockage de chaleur<br />
intervient aussi dans certains moyens de production à partir de sources renouvelables<br />
tel le solaire thermodynamique à concentration (stockage de sels fondus) comme<br />
élément clé pour garantir un approvisionnement constant (voir le chapitre sur<br />
l’électricité solaire).<br />
1 Hydrocarbures liquides ou gazeux : le cas du stockage<br />
souterrain du gaz naturel<br />
1.1. Les stockages souterrains de gaz naturel : un maillon essentiel<br />
du système énergétique français et de sa sécurité d’approvisionnement<br />
Les stockages souterrains de gaz naturel constituent un maillon vital de la chaîne<br />
énergétique. Ils répondent à plusieurs besoins, notamment :<br />
−<br />
garantir la sécurité d’approvisionnement : situés en aval de la chaîne gazière, les<br />
stockages permettent de faire face à la défaillance temporaire d’une source<br />
Centre d’analyse stratégique - 185 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr