Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Des technologies compétitives au service du développement durable<br />
2.3. La troisième génération de biocarburants<br />
La culture des algues fait l’objet de nombreuses recherches portant principalement<br />
sur trois grands types de cultures :<br />
−<br />
−<br />
−<br />
culture en autotrophie (apport de lumière, de CO 2<br />
et de nutriments). On parle<br />
aussi de culture photoautotrophe. Elle peut être pratiquée en système ouvert<br />
(lumière naturelle – raceway ou photobioréacteurs) ou fermé (lumière artificielle -<br />
photobioréacteurs) ;<br />
culture en hétérotrophie : la source d’énergie n’est pas lumineuse mais chimique.<br />
Elle est fournie par un substrat carboné. La culture hétérotrophe se fait dans des<br />
fermenteurs ;<br />
culture en mixotrophie : c’est un mode de culture qui associe les deux types<br />
précédemment décrits (par exemple : culture autotrophe avec léger apport de<br />
sucre pour augmenter le rendement).<br />
Lorsque l’on cite la troisième génération, c’est en général la filière autotrophe avec<br />
apport de CO 2<br />
qui est ciblée. Par ailleurs, la filière hétérotrophe est plutôt à considérer<br />
comme une filière de deuxième génération dans la mesure où il y a un apport de<br />
sucre.<br />
Une fois produite, la biomasse algale doit être récoltée. Différentes façons sont<br />
envisageables : par sédimentation gravitaire par différence de masse volumique, par<br />
floculation-décantation, par flottation, par centrifugation, par filtration frontale<br />
(tamisage, séparation par exclusion de taille), etc. La molécule d’intérêt (lipide en<br />
général mais peut être des sucres ou même les cellules algales en tant que telles) est<br />
ensuite extraite et transformée en carburant suivant les voies traditionnelles de la<br />
première génération, pour les huiles ou les sucres, ou de la deuxième pour les<br />
cellules algales. Selon le Livre Turquoise des acteurs des filières algues 1 , un hectare<br />
de culture de micro-algues peut théoriquement produire entre 60 et 300 barils<br />
d’équivalent pétrole (bep) par an (7 bep pour le colza) – signalons que la valeur haute<br />
annoncée est très optimiste 2 . ExxonMobil retient le chiffre d’environ 115 bep par an<br />
par hectare.<br />
Enfin, la conversion hydrothermale de la matière algale est aussi un axe de<br />
valorisation sous forme de biohuile.<br />
La plupart des recherches menées aujourd’hui visent à produire des lipides en partant<br />
du constat qu’en cas de carence en macronutriments, la croissance de l’algue est<br />
ralentie et la voie de synthèse des triglycérides (lipides) est favorisée. Il semble<br />
cependant difficile de produire de l’énergie à échelle industrielle à partir d’algues sur le<br />
court terme, la filière devant lever des verrous importants 3 :<br />
−<br />
lors de la phase de production de la ressource primaire : sélection des meilleures<br />
souches algales (identifier-optimiser les souches adaptées à l’exploitation<br />
(1) Person J. (2011), Livre Turquoise - Algues, filières du futur, Édition Adebiotech, 182 p.<br />
(2) Ainsi, selon les données du Livre Turquoise, il faut une surface comprise entre 3 300 et<br />
16 600 hectares pour produire un million de barils de pétrole. À titre de comparaison, la<br />
consommation française de pétrole dans le secteur des transports était d’environ 350 millions de<br />
barils en 2010.<br />
(3) Sources : feuille de route ADEME, Livre Turquoise, Algogroup.<br />
Centre d’analyse stratégique - 160 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr