Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020

Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020 Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020

15.03.2015 Views

Des technologies compétitives au service du développement durable Plusieurs réacteurs Fischer-Tropsch sont actuellement utilisés pour produire du gaz de synthèse à partir de charbon, de gaz naturel ou même de biomasse, en carburant, principalement : − − les réacteurs en lit fixe : ils sont parmi les plus anciens en termes de conception. Ils sont constitués d’un faisceau de tubes parallèles remplis de catalyseur. Les développements technologiques se sont orientés vers des réacteurs multitubulaires pour contrôler le caractère fortement exothermique de la synthèse Fischer-Tropsch ; les réacteurs en lit bouillonnant triphasique : le gaz de synthèse est injecté en fond de colonne et est intimement mélangé aux phases liquide/solide composées des hydrocarbures lourds produits par la réaction Fischer-Tropsch et du catalyseur sous forme de poudre. Le mélange liquide/solide constitue une phase homogène à l’intérieur du réacteur (pas de décantation du solide) appelée « slurry ». Un échangeur interne permet d’éliminer la chaleur produite par la réaction et également de contrôler la température dans le réacteur. En tenant compte des contraintes liées à la réaction et des contraintes mécaniques, la capacité par réacteur est actuellement de l’ordre de 17 000 barils par jour. Les unités de production de carburants de synthèse à partir de charbon et de gaz naturel dans le monde Le charbon Les premières unités de production d’hydrocarbures de synthèse à partir de charbon ont été démarrées quelques années avant la Seconde Guerre mondiale en Allemagne. Compte tenu de ses réserves importantes en charbon (8 e réserve mondiale) et pour assurer son indépendance énergétique, l’Afrique du Sud a développé sa propre technologie Fischer-Tropsch. De même, l’utilisation du charbon comme ressource énergétique est en fort développement, notamment en Chine (régions de Shenhua et Ningxia) ou en Inde, pays riches en réserves carbonifères. L’accompagnement ou non de tels projets par du captage et du stockage de CO 2 influera fortement sur l’empreinte écologique et sur les coûts. Plusieurs modèles économiques sont étudiés. Certains ont plutôt une finalité chimique et dans ce cas utiliseront plutôt un Fischer- Tropsch haute température, voire une synthèse de méthanol plutôt qu’un Fischer- Tropsch ; d’autres ciblent les carburants et utiliseront de préférence le Fischer- Tropsch basse température. Le gaz naturel Plusieurs projets industriels de production de carburant à partir de gaz naturel ont été mis en œuvre dans le monde : − le projet Bintulu, en Malaisie, est le premier projet industriel au monde de conversion du gaz naturel en hydrocarbures par la synthèse Fischer-Tropsch (réacteur en lit fixe). Les unités démarrées en 1993 permettaient de convertir 3 millions de mètres cubes de gaz naturel produit en mer de Chine et de fournir initialement 12 500 barils par jour de composés hydrocarbonés (l’unité a été remodelée depuis et sa capacité de production est passée à 14 700 barils par jour). Ce projet développé par la compagnie pétrolière Shell met en avant ses propres technologies ; Centre d’analyse stratégique - 154 - Août 2012 www.strategie.gouv.fr

Carburants alternatifs d’origine biomassique et fossile − − l’autre projet industriel de Shell au Qatar avec réacteur en lit fixe, Pearl GTL, s’est orienté uniquement vers la production de naphta et distillats moyens. L’extraction de 45 millions de mètres cubes de gaz naturel permettra de produire à terme environ 140 000 barils par jours de naphta, kérosène et diesel grâce au procédé de synthèse Fischer-Tropsch développé par Shell. Deux trains de 12 réacteurs en lit fixe seront nécessaires pour produire cette quantité. Huit unités de séparation d’air (pour produire l’oxygène pur nécessaire aux sections POX de production du gaz de synthèse par gazéification du méthane) ont été construites pour alimenter les deux plus grosses unités au monde de réformage à la vapeur. Les besoins en vapeur du complexe sont gigantesques (8 000 t/h). Le projet Pearl GTL sera alors, de loin, le plus important projet Gas-to-Liquids du monde (l’investissement a été estimé entre 18 et 19 milliards de dollars et a nécessité un chantier d’environ 50 000 personnes sur quatre ans). Le démarrage a eu lieu en 2010 ; le projet Oryx au Qatar fut la première mise en œuvre d’un procédé en lit bouillonnant pour la synthèse Fischer-Tropsch à partir de gaz naturel. Il produit actuellement 34 000 barils par jour, soit une consommation de 10 millions de mètres cubes par jour de gaz naturel. Les distillats moyens issus du procédé Fischer-Tropsch sont de très bonnes bases pour les carburants diesel, en raison de leur bon indice de cétane et de leur faible teneur en soufre et en aromatiques. Le diesel ex-Fischer-Tropsch souffre toutefois d’une densité un peu faible qui oblige à l’utiliser en mélange avec les diesels conventionnels (à de rares exceptions près). Sa teneur en polyaromatiques est en revanche nulle, ce qui réduit l’émission de particules dans les gaz d’échappement. Le bilan des émissions de gaz à effet de serre est peu dépendant du procédé mais complètement lié à la ressource primaire. Le CTL a un mauvais bilan GES (doublement des émissions par rapport à des distillats pétroliers) qui peut être amendé grâce à du CCS (capture et séquestration du CO 2 ). Le GTL a un bilan GES proche d’un distillat pétrolier. Le BTL peut atteindre 90 % de réduction de GES sur les distillats. 2 Les voies de progrès technologique par types de carburants alternatifs Cette section présente les technologies de la première, deuxième et troisième génération de biocarburants ainsi que celles des carburants de synthèse d’origine fossile. Les technologies transversales et les avancées de type « système » seront exposées dans la section suivante. 2.1. La première génération de biocarburants La filière huile Il existe deux principales filières de conversion de la biomasse en biocarburant selon la biomasse employée : la filière huile qui produit du biodiesel et la filière sucre qui produit de l’éthanol. Toutes deux sont industriellement matures et commercialisées. Centre d’analyse stratégique - 155 - Août 2012 www.strategie.gouv.fr

Des technologies compétitives au service du développement durable<br />

Plusieurs réacteurs Fischer-Tropsch sont actuellement utilisés pour produire du gaz<br />

de synthèse à partir de charbon, de gaz naturel ou même de biomasse, en carburant,<br />

principalement :<br />

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les réacteurs en lit fixe : ils sont parmi les plus anciens en termes de conception.<br />

Ils sont constitués d’un faisceau de tubes parallèles remplis de catalyseur. Les<br />

développements technologiques se sont orientés vers des réacteurs multitubulaires<br />

pour contrôler le caractère fortement exothermique de la synthèse<br />

Fischer-Tropsch ;<br />

les réacteurs en lit bouillonnant triphasique : le gaz de synthèse est injecté en fond<br />

de colonne et est intimement mélangé aux phases liquide/solide composées des<br />

hydrocarbures lourds produits par la réaction Fischer-Tropsch et du catalyseur<br />

sous forme de poudre. Le mélange liquide/solide constitue une phase homogène à<br />

l’intérieur du réacteur (pas de décantation du solide) appelée « slurry ». Un<br />

échangeur interne permet d’éliminer la chaleur produite par la réaction et<br />

également de contrôler la température dans le réacteur. En tenant compte des<br />

contraintes liées à la réaction et des contraintes mécaniques, la capacité par<br />

réacteur est actuellement de l’ordre de 17 000 barils par jour.<br />

Les unités de production de carburants de synthèse à partir de charbon<br />

et de gaz naturel dans le monde<br />

Le charbon<br />

Les premières unités de production d’hydrocarbures de synthèse à partir de charbon<br />

ont été démarrées quelques années avant la Seconde Guerre mondiale en Allemagne.<br />

Compte tenu de ses réserves importantes en charbon (8 e<br />

réserve mondiale) et pour<br />

assurer son indépendance énergétique, l’Afrique du Sud a développé sa propre<br />

technologie Fischer-Tropsch. De même, l’utilisation du charbon comme ressource<br />

énergétique est en fort développement, notamment en Chine (régions de Shenhua<br />

et Ningxia) ou en Inde, pays riches en réserves carbonifères. L’accompagnement ou<br />

non de tels projets par du captage et du stockage de CO 2<br />

influera fortement sur<br />

l’empreinte écologique et sur les coûts. Plusieurs modèles économiques sont étudiés.<br />

Certains ont plutôt une finalité chimique et dans ce cas utiliseront plutôt un Fischer-<br />

Tropsch haute température, voire une synthèse de méthanol plutôt qu’un Fischer-<br />

Tropsch ; d’autres ciblent les carburants et utiliseront de préférence le Fischer-<br />

Tropsch basse température.<br />

Le gaz naturel<br />

Plusieurs projets industriels de production de carburant à partir de gaz naturel ont été<br />

mis en œuvre dans le monde :<br />

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le projet Bintulu, en Malaisie, est le premier projet industriel au monde de<br />

conversion du gaz naturel en hydrocarbures par la synthèse Fischer-Tropsch<br />

(réacteur en lit fixe). Les unités démarrées en 1993 permettaient de convertir<br />

3 millions de mètres cubes de gaz naturel produit en mer de Chine et de fournir<br />

initialement 12 500 barils par jour de composés hydrocarbonés (l’unité a été<br />

remodelée depuis et sa capacité de production est passée à 14 700 barils par<br />

jour). Ce projet développé par la compagnie pétrolière Shell met en avant ses<br />

propres technologies ;<br />

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