Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Des technologies compétitives au service du développement durable<br />
sylvicoles, déchets verts), ce qui étend considérablement le gisement de biomasse.<br />
Lorsqu’elle mobilise des résidus agricoles ou sylvicoles, ou des déchets verts, la<br />
deuxième génération présente l’avantage de ne pas être en compétition directe avec<br />
les autres usages des cultures, en premier lieu les usages alimentaires. Toutefois, les<br />
technologies de conversion de la biomasse lignocellulosique nécessitent quelques<br />
années de recherche et développement avant d’atteindre le stade industriel. Cette<br />
génération ne produit pas encore de biocarburant à échelle industrielle.<br />
La troisième génération mobilise des ressources végétales d’origine aquatique<br />
(maritime ou autre) et exploite les sucres, amidon, huiles ou cellulose qui en sont<br />
extraits. Ici, les technologies de conversion de la ressource primaire sont matures<br />
(principalement l’estérification ou l’hydrogénation des huiles algales) mais les moyens<br />
de production de la ressource ne sont pas prêts – même à moyen terme. Cette<br />
génération ne produit donc pas non plus de biocarburant à échelle industrielle.<br />
Utilisation actuelle des biocarburants dans les transports<br />
En France, le bioéthanol de première génération est actuellement utilisé en mélange<br />
dans les essences commerciales :<br />
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soit de manière systématique jusqu’à 5 % en volume dans les supercarburants<br />
sans plomb SP95 et SP98 ou jusqu’à 10 % en volume dans le SP95-E10. L’usage<br />
du SP95 et du SP98 ne nécessite aucune adaptation du moteur et du véhicule. Le<br />
supercarburant SP95-E10 est compatible avec 70 % des véhicules à essence<br />
actuellement en circulation et avec la très grande majorité des véhicules neufs ;<br />
soit à haute teneur dans le carburant Superéthanol E85, qui contient entre 65 % et<br />
85 % en volume d’éthanol selon les saisons. Ce carburant est destiné à des<br />
véhicules pourvus d’une motorisation adaptée, appelés véhicules Flex Fuel.<br />
Le bioéthanol peut toutefois conduire à un accroissement de la volatilité des essences<br />
lorsqu’il est incorporé directement et à des phénomènes de démixtion (en présence<br />
d’eau). Une solution est alors de le transformer en ETBE (Éthyl tertio butyl éther), ce<br />
produit étant beaucoup plus stable. Il résulte de la synthèse de l’éthanol avec une<br />
base pétrolière issue des raffineries (isobutène) 1 . Il contient 49,75 % en masse (47 %<br />
en volume) d’éthanol combiné sous forme chimique. L’ETBE peut être incorporé<br />
jusqu’à 22 % en volume dans toutes les essences distribuées en France.<br />
Les moteurs diesel modernes (à injection directe, notamment à haute pression) ne<br />
sont pas compatibles avec les huiles végétales pures. Celles-ci sont en effet instables<br />
à haute température et ont une viscosité élevée à température ambiante, à basse<br />
température (augmente les risques de bouchage des filtres), mais aussi à plus haute<br />
température, ce qui modifie les conditions de pulvérisation du carburant. C’est donc<br />
pour rendre ces huiles compatibles avec les moteurs de voitures, de poids lourds mais<br />
aussi des tracteurs agricoles modernes, qu’elles sont transformées en biodiesel par<br />
transestérification. Le produit obtenu (ester méthylique d’huile végétal-EMVH,<br />
(1) La synthèse de l’ETBE est très proche de celle du MTBE (additif d’origine pétrolière utilisé pour<br />
améliorer l’indice d’octane). De ce fait, les unités de production de MTBE peuvent être transformées<br />
pour la production d’ETBE grâce à des investissements faibles (réalisés par Total dans les années<br />
1990). Un autre fort potentiel de production existe grâce à l’usine Lyondell à Fos-sur-Mer<br />
(750 000 tonnes d’ETBE). Source : www.industrie.gouv.fr/infopres/presse/fillieresbiocarburants.pdf.<br />
Centre d’analyse stratégique - 150 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr