Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Carburants alternatifs<br />
d’origine biomassique et fossile<br />
La double tendance à la hausse de la demande énergétique et du prix du baril conduit à<br />
s’intéresser fortement aux ressources alternatives au pétrole : biomasse, charbon et gaz<br />
naturel. Les projections à l’horizon 2035 de l’Agence internationale de l’énergie 1 mettent en<br />
exergue la progression de la contribution des carburants alternatifs dans le monde. Le<br />
volume de carburants de synthèse d’origine fossile serait multiplié par 6 d’ici 2035 et<br />
atteindrait 1,8 million de barils d’équivalent pétrole par jour (Mbep/j), en combinant le CTL<br />
(coal-to-liquids, du charbon vers les liquides) et le BTL (biomass-to-liquids, de la biomasse<br />
vers les liquides). Au même horizon, on aurait un triplement des biocarburants (4 Mbep/j).<br />
Trois générations de carburants à partir de biomasse peuvent être mobilisées à plus ou<br />
moins long terme. Les technologies de la première génération, qui utilisent les réserves<br />
sucrières, amidonnées ou huileuses des plantes, sont matures et permettent actuellement<br />
de produire 2 540 ktep par an de biocarburants en France (soit environ 900 bep/j 2 ). Leur<br />
bilan semble toutefois de plus en plus mitigé, tant du point de vue des émissions de gaz à<br />
effet de serre (hormis peut-être pour les carburants issus de la canne à sucre, à condition<br />
de ne pas les produire sur des terres déforestées) que du point de vue de l’augmentation<br />
des prix des produits alimentaires à laquelle elles peuvent conduire, ainsi que l’a montré<br />
l’envolée des prix du maïs aux États-Unis en 2008. La deuxième génération utilise les<br />
ressources lignocellulosiques et donc l’ensemble de la plante, ce qui permet d’envisager<br />
des cultures qui ne seraient plus en concurrence avec les productions alimentaires. La voie<br />
biochimique (hydrolyse puis fermentation) semble la plus avancée : elle fait l’objet d’une<br />
opération de démonstration, dans le cadre du projet Futurol en France, qui devrait<br />
permettre d’en montrer la faisabilité technique et économique. La voie thermochimique<br />
(gazéification puis synthèse Fischer-Tropsch ou liquéfaction/pyrolyse) donne également<br />
lieu à des opérations de démonstration mais les coûts de production semblent aujourd’hui<br />
très élevés. Les recherches sur le procédé gazéification-synthèse FT sont majoritairement<br />
localisées en Europe (Choren, BioLiq, etc.) dont, en France, le projet BioTfueL. Le<br />
développement industriel de cette filière est attendu à partir de <strong>2020</strong>. La troisième<br />
génération est fondée sur les ressources algales. Son développement industriel n’est pas<br />
envisagé avant 2030, la culture des algues étant encore très peu maîtrisée.<br />
Les technologies de production de carburants de synthèse à partir de charbon (CTL) ou de<br />
gaz naturel (GTL) sont matures pour des installations de grande échelle. Il existe plusieurs<br />
usines de production en fonctionnement dans les régions du globe riches en gaz ou en<br />
charbon. Leur rentabilité dépend des prix relatifs du gaz, du charbon et du pétrole. Ces<br />
procédés, en l’absence du captage et stockage de CO 2<br />
, sont fortement émetteurs de gaz à<br />
effet de serre. La recherche européenne explore les possibilités techniques et<br />
économiques de production de ce type de carburants dans des installations de petite taille<br />
ou flottantes, dont le marché est l’exploitation des gisements de ressource de taille<br />
modérée (par exemple, gaz de schiste) ou peu accessible (par exemple, gaz offshore). La<br />
France est impliquée dans certains de ces projets.<br />
(1) International Energy Agency (2010), World Energy Outlook 2010.<br />
(2) 1 tep correspond approximativement à 7,6 barils.<br />
Centre d’analyse stratégique - 147 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr