Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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Les énergies renouvelables marines<br />
Les énergies renouvelables marines recouvrent plusieurs technologies qui n’ont pas toutes<br />
la même maturité et les mêmes perspectives de développement. Malgré le fort potentiel<br />
français (ressource physique et acteurs), elles devraient occuper une place relativement<br />
faible dans le mix énergétique à l’horizon 2030. Leur contribution ne fait pas l’objet<br />
d’objectifs chiffrés, contrairement à l’éolien off-shore. L’énergie marémotrice, qui fait appel<br />
à des technologies matures, présente un fort potentiel théorique dont la réalisation<br />
concrète est limitée essentiellement pour des raisons environnementales et d’acceptabilité<br />
sociale. L’énergie hydrolienne, sans doute la plus prometteuse, pourrait faire l’objet de<br />
réalisations industrielles avant 2030 : des prototypes et démonstrateurs sont en cours de<br />
test en France. L’énergie houlomotrice est moins mature, on recense environ 140<br />
technologies différentes au niveau mondial, dont certaines sont développées en France.<br />
L’énergie thermique (ETM) se heurte encore à des verrous technologiques importants, qui<br />
ne laissent pas prévoir de déploiement à l’échelle industrielle avant plusieurs années. Les<br />
premières réalisations pourraient avoir lieu dans les DOM-COM, où les conditions<br />
géographiques de mise en œuvre sont plus favorables et où le coût de l’énergie est élevé.<br />
Enfin, l’énergie osmotique ne devrait faire l’objet d’aucune réalisation en France, compte<br />
tenu de son coût, de son manque de maturité et de la rareté des sites propices.<br />
La France dispose d’un potentiel important en termes d’acteurs, tant au niveau de la<br />
R & D que des industriels (DCNS, EDF, Sabella, Alstom, Technip, etc.).<br />
Les énergies renouvelables marines, encore inexploitées faute de technologies<br />
matures, laissent entrevoir un marché mondial émergent, avec des perspectives de<br />
croissance non négligeables. En France, le Grenelle de la mer estime à 3 % la<br />
contribution des énergies renouvelables marines (y compris l’éolien off-shore) dans la<br />
consommation d’énergie finale en <strong>2020</strong>, soit 6 000 MW installés. Pour tirer pleinement<br />
partie du potentiel français, il semble nécessaire de mettre rapidement en place une<br />
politique industrielle volontariste.<br />
1 Développements technologiques<br />
L’énergie marémotrice, dont les perspectives de développement sont très limitées<br />
en dépit d’un fort potentiel, a l’avantage d’être prédictible et régulière. Elle présente<br />
des coûts de production de l’électricité difficilement quantifiables mais variant autour<br />
de 100 euros/MWh 1 , bien inférieurs à ceux des autres énergies renouvelables<br />
marines. La technologie est mature mais elle peut être optimisée. L’exploitation de<br />
l’énergie marémotrice a des impacts environnementaux qui constituent l’un des<br />
principaux freins à son développement (modification du biotope, envasement, etc.).<br />
Les développements technologiques actuels portent sur les aménagements à<br />
plusieurs bassins, les lagons offshore (aucune réalisation à ce jour), les turbines<br />
basse chute (1 à 2 mètres) et les ouvrages en zones déjà artificialisée. L’énergie<br />
(1) Le coût d’une usine marémotrice est compris dans une large fourchette : si le coût de l’énergie<br />
de l’usine marémotrice de la Rance semble nettement supérieur à 100 euros/MWh, il est néanmoins<br />
possible dans des configurations favorables d’obtenir un coût du MWh proche de 100 euros/MWh,<br />
voire inférieur.<br />
Centre d’analyse stratégique - 119 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr