Rapport CAS Technologies competitives - D'Dline 2020
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L’électricité solaire<br />
Deux technologies principales existent pour transformer l’énergie des rayonnements du<br />
soleil en électricité : les panneaux photovoltaïques, qui convertissent directement le<br />
rayonnement en électricité, et les centrales solaires thermodynamiques à concentration,<br />
qui utilisent le rayonnement pour produire de la chaleur puis de l’électricité à l’image d’une<br />
centrale thermique classique.<br />
Grâce à des baisses de prix régulières, d’un facteur supérieur à deux tous les dix ans, le<br />
photovoltaïque, qui fait appel à plusieurs filières technologiques, est aujourd’hui compétitif<br />
dans des conditions particulières : fort ensoleillement, demande électrique maximale en été au<br />
moment où le photovoltaïque produit le plus, prix de marché du kilowattheure très élevé. Ces<br />
conditions ne sont pas remplies en France continentale et plus généralement, en Europe, sauf<br />
peut-être dans les régions les plus méridionales. Ainsi que l’a souligné la mission de<br />
l’Inspection générale des finances, sur la base d’une évaluation réalisée par la Commission de<br />
régulation de l’énergie (CRE), « dans le bouquet d’énergie renouvelable développée par la<br />
France, le photovoltaïque constitue, de loin, l’énergie la plus chère ramenée au kWh produit<br />
ou en termes d’aide publique au kWh produit » : le soutien à la filière représenterait près<br />
d’1,5 milliard d’euros au titre de l’année 2012. Les progrès, nécessaires, portent sur la<br />
diminution des coûts d’investissement (à rendement constant) et l’amélioration des<br />
rendements (à coût d’investissement constant), ce qui peut se révéler contradictoire. C’est<br />
ainsi que s’agissant des cellules proprement dites, la technologie des couches minces utilise<br />
moins de matière active que celle à base de silicium cristallin, ce qui la rend moins coûteuse.<br />
En revanche, ses performances sont aujourd’hui inférieures à celles du silicium cristallin en ce<br />
qui concerne le rendement et la stabilité. À long terme, des ruptures technologiques sont<br />
possibles (photovoltaïque organique, mise en œuvre des nanotechnologies).<br />
S’agissant de la compétitivité du photovoltaïque sous nos climats, il convient de distinguer<br />
le cas des centrales photovoltaïques de forte puissance (plusieurs dizaines de MW) et celui<br />
du photovoltaïque intégré au bâti résidentiel ou tertiaire. Grâce aux progrès technologique<br />
et à l’élévation prévisible des prix du marché de gros européen, les centrales<br />
photovoltaïques pourraient devenir compétitives, c’est-à-dire ne plus nécessiter de soutien<br />
public, aux environs de <strong>2020</strong> : cette perspective doit toutefois être confirmée. Leur<br />
inconvénient majeur restera cependant la ressource foncière neutralisée : la centrale de<br />
Losse dans les Landes occupe une surface de 317 hectares pour une puissance maximale<br />
de 67,2 MWe, soit une densité de puissance par unité de surface jusqu’à 60 fois inférieure<br />
à celle d’une centrale nucléaire 1 . Notons au passage que certains pays n’hésitent pas à<br />
accorder des conditions préférentielles aux installations produites localement 2 . Séduisant à<br />
certains égards, le photovoltaïque en toiture offre toutefois des perspectives d’accession à<br />
la compétitivité beaucoup plus lointaines : en l’absence de progrès décisifs, son<br />
déploiement à grande échelle, par exemple pour la réalisation de bâtiments résidentiels à<br />
énergie positive, risque de se révéler très onéreux pour la collectivité.<br />
(1) La comparaison a été effectuée ici avec le site nucléaire de Civaux, qui contient les derniers<br />
réacteurs mis en service : une capacité totale de production de 2 900 MW sur une surface de<br />
220 hectares.<br />
(2) La mission pour la science et la technologie auprès de l’Ambassade de France à Washington<br />
mentionne dans un rapport récent l’existence, dans l’État de l’Ontario au Canada, de tarifs d’achat<br />
conditionnés au pourcentage de l’installation produit localement (entre 40 % et 60 % pour le<br />
photovoltaïque), mécanisme qui aurait fait ses preuves. De telles mesures visant à favoriser<br />
l’industrie locale existent également en Inde (dans le cadre de l’appel d’offres sur le solaire) et en<br />
Italie (prime supplémentaire sur le tarif de rachat). Source : rapport de la mission « Solar Tech Tour<br />
2011 », février 2012.<br />
Centre d’analyse stratégique - 105 - Août 2012<br />
www.strategie.gouv.fr