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Die Funktion des Orgasmus - 1927 - les atomes de l'âme - Narod.ru

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5 - La libido génitale dans <strong>les</strong> psychonévroses 85<br />

dire qu’une chose : il fallait qu’il ait vu sa mère s’administrer <strong><strong>de</strong>s</strong> lavements vaginaux, ce qui l’avait<br />

amenée à enlever sa chemise.<br />

Mais que venait faire son frère là-<strong>de</strong>dans, et pourquoi l’appareil à lavement apparaissait-il<br />

sous forme <strong>de</strong> « fantôme », chargé <strong>de</strong> tant d’angoisse ?<br />

C’est à résoudre cette question que servit le matériel suivant, matériel que le patient apporta morceau<br />

par morceau au long <strong>de</strong> nombreux mois.<br />

Voici la teneur d’un rêve qu’il fit au début <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> : « Je prie agenouillé dans une<br />

église avec d’autres personnes et tiens la tête inclinée par terre. Au moment où je sors, une gran<strong>de</strong> forme<br />

fantomatique se dresse <strong>de</strong>vant <strong>les</strong> portes <strong>de</strong> l’église, j’ai peur à en mourir ». La première association<br />

indique qu’il prie comme un musulman, complètement incliné jusqu’à terre. (Église ?) À ce propos, il<br />

lui revient spontanément qu’enfant il avait coutume <strong>de</strong> dire Kristier (comme « chrétien ») au lieu <strong>de</strong><br />

Klistier (« clystère »). Très jeune déjà, il souffrait <strong>de</strong> constipation et c’était toujours sa mère qui lui<br />

donnait <strong><strong>de</strong>s</strong> lavements (dans le rêve, l’église symbolise la mère et le Kristier). La position <strong>de</strong> prière<br />

dans le rêve équivaut à l’attitu<strong>de</strong> qu’il avait lors d’un lavement. Même sans cela, il ne manquait certes<br />

pas <strong>de</strong> preuves pour mettre l’accent sur ses dispositions ana<strong>les</strong>. Il se souvint que le mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> famille<br />

lui avait un jour (il <strong>de</strong>vait alors avoir trois ans) <strong>de</strong>mandé en plaisantant : « Tu es donc toujours sur<br />

le trône ? » Pendant une très gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> son enfance, il avait l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> rester <strong><strong>de</strong>s</strong> heures assis<br />

sur son pot à jouer avec <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux <strong>de</strong> const<strong>ru</strong>ction. Comme d’autres enfants jouent au train en courant,<br />

le patient y jouait en glissant sur son pot tout autour <strong>de</strong> la pièce. Plus tard, et à l’époque <strong>de</strong> l’analyse<br />

encore, il ne se rendait maître <strong>de</strong> sa constipation qu’en s’asseyant sur un pot rempli d’eau bouillante.<br />

Sa mère lui avait administré suppositoires et lavements jusqu’à l’âge <strong>de</strong> sept ans. Par la suite, il ne<br />

supporta plus <strong>les</strong> lavements qu’en cas <strong>de</strong> constipation particulièrement tenace, mais continuait à s’entretenir<br />

<strong>de</strong> défécation avec sa mère qui y portait beaucoup d’intérêt.<br />

Il s’avéra que chez le patient, comme chez tant d’autres constipés, la constipation était soumise<br />

aux rationalisations <strong>les</strong> plus diverses. Il suffisait qu’il ait spontanément besoin d’aller à la selle<br />

pour se trouver toujours quelque chose <strong>de</strong> plus important à régler. C’est ainsi qu’il en vint à instituer<br />

cette manière infantile <strong>de</strong> déféquer sur le pot. Il faut faire entrer en ligne décompte son aversion pour le<br />

cabinet d’aisance, qui s’enracinait dans sa vieille peur <strong>de</strong> la cuvette du cabinet et du bock à lavement.<br />

Quand, enfant, il se rendait au cabinet, il fallait que <strong>les</strong> portes restent ouvertes et qu’il touche le mur<br />

du dos. Même en prenant toutes ces précautions, une énorme angoisse subsistait qu’une « chose » (objet,<br />

esprit, fantôme) montât <strong>de</strong> la cuvette et – <strong>les</strong> indications, là, se faisaient imprécises – pût s’en prendre<br />

à lui.<br />

Or le « fantôme » était <strong>de</strong> sexe masculin et prit par la suite <strong>les</strong> traits <strong>de</strong> son frère. Comment<br />

donc en était-on arrivé à ce que la relation anale à la mère, imprégnée <strong>de</strong> plaisir, se soit mélangée à la<br />

crainte <strong>de</strong> son frère ? Le patient affirmait qu’il admirait et chérissait son frère ; il le révérait particulièrement<br />

<strong>de</strong>puis la puberté, et avec une démesure qui confinait à une abnégation totale. On ne peut<br />

comparer <strong>les</strong> relations qu’il avait avec son frère qu’à cel<strong>les</strong> d’une fillette follement éprise. Il était rempli<br />

<strong>de</strong> bonheur quand son frère venait se promener avec lui, et infiniment triste, jusqu’à pleurer, quand<br />

il lui voyait préférer la société <strong>de</strong> gens beaucoup plus âgés. Il lui reprochait en son for intérieur <strong>de</strong> l’aimer<br />

trop peu. Un conseil, un avis <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> son frère étaient pour lui quelque chose <strong>de</strong> sacro-saint.<br />

Ce frère, capable d’appréhen<strong>de</strong>r sainement la réalité, s’était très tôt éloigné <strong>de</strong> la maison familiale, où<br />

régnait constamment une atmosphère <strong>de</strong> malaise. Quand le patient vit qu’en dépit <strong>de</strong> tous ses efforts,<br />

son frère lui échappait, il s’écarta <strong>de</strong> lui, profondément b<strong>les</strong>sé, et se lia à <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes qui ressemblaient<br />

<strong>de</strong> très près à son frère. C’est sans réticence aucune, et même avec une bonne volonté évi<strong>de</strong>nte, qu’il se<br />

plia au rôle <strong>de</strong> la personne dirigée qui admire son maître. Mais au cours <strong>de</strong> l’analyse, il appa<strong>ru</strong>t <strong>de</strong><br />

plus en plus clairement en quoi cet attachement et cet amour étaient réactionnels. Quelques jours seulement<br />

après le début <strong>de</strong> l’analyse, vint au patient une pensée à laquelle il n’avait d’abord pas attaché<br />

d’importance : assis dans un café, perdu dans ses rêves, il vit soudain l’image d’un faire-part <strong>de</strong> décès.<br />

Puis on apprit, seulement par allusions au début, puis <strong>de</strong> plus en plus précisément, qu’il reprochait à<br />

éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme

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