Die Funktion des Orgasmus - 1927 - les atomes de l'âme - Narod.ru
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5 - La libido génitale dans <strong>les</strong> psychonévroses 79<br />
récemment appa<strong>ru</strong>s. Pour ce qui était <strong>de</strong> l’aspect pathologique <strong>de</strong> son caractère, c’est-à-dire son incapacité<br />
à éprouver <strong>de</strong> la joie, elle n’y percevait pas l’ombre d’une maladie, quoiqu’elle en souffrit c<strong>ru</strong>ellement<br />
; elle portait cela comme un <strong><strong>de</strong>s</strong>tin. Tout récemment, elle avait fait la connaissance d’un jeune<br />
homme qu’elle s’était mise à haïr fortement d’un seul coup, sans d’abord savoir pourquoi ; plus tard,<br />
elle rationalisa sa haine en invoquant toutes sortes <strong>de</strong> motifs. Il lui était venu spontanément à l’esprit<br />
que c’était lorsqu’il était aimable et amical envers elle qu’elle le haïssait le plus. Progressivement se<br />
déclara une violente angoisse dès qu’elle l’apercevait. Sa réaction fut un énorme accroissement <strong>de</strong> ses<br />
élans <strong>de</strong> haine et <strong>de</strong> fantasmes sadiques. Il s’avéra bientôt qu’elle s’était éprise du jeune homme sans<br />
vouloir se l’avouer, et qu’elle avait cherché à désamorcer ses sentiments en s’obligeant à le haïr. La haine<br />
et l’angoisse semblaient se relayer, se renforçaient l’une l’autre et subjuguaient tour à tour la patiente ;<br />
ce cycle dura un certain temps jusqu’à ce que, pour finir, s’instaure une grave dépression. Durant <strong>les</strong><br />
états dépressifs, il lui fallait manger beaucoup. Au cours d’une <strong>de</strong> ces phases, pendant l’analyse, elle<br />
rêva qu’elle dévorait <strong><strong>de</strong>s</strong> saucisses avec avidité. Elle eut le fantasme conscient <strong>de</strong> piétiner l’homme, <strong>de</strong> le<br />
réduire en bouillie et d’écraser son membre du talon. Lorsqu’en cours d’analyse elle reconnut la nature<br />
<strong>de</strong> son angoisse, cette <strong>de</strong>rnière dispa<strong>ru</strong>t, et avec elle <strong>les</strong> fantasmes sadiques ; elle n’en transféra pas moins<br />
son amour sur l’analyste, pour s’en défendre <strong>de</strong> la même manière, en se mettant à le haïr et à manger<br />
beaucoup. L’angoisse ne se manifesta pas. Finalement , elle interrompit l’analyse, prétextant qu’elle<br />
n’en avait plus besoin, ayant atteint ce qu’elle voulait, ne plus être amoureuse <strong>de</strong> l’homme, et n’ayant<br />
donc plus rien à craindre. J’eus beau lui expliquer qu’elle prenait la fuite, rien n’y fit.<br />
La violente passion <strong>de</strong> cette mala<strong>de</strong> correspondait à une poussée <strong>de</strong> la libido<br />
en direction <strong><strong>de</strong>s</strong> buts instinctuels génitaux et vers l’objet hétérosexuel. cette poussée<br />
s’étant effectuée sur un mo<strong>de</strong> hystérique, c’est sur le même mo<strong>de</strong> que la revendication<br />
instinctuelle se vit refusée : la patiente tout d’abord produisit <strong>de</strong> l’angoisse (angoisse <strong>de</strong><br />
stase, plus angoisse <strong>de</strong> défense). La haine forcée et <strong>les</strong> fantasmes sadiques qui alternaient<br />
avec l’angoisse, étaient bien conformes à une fuite éperdue dans le sadisme propre<br />
à la névrose obsessionnelle qui s’accompagne <strong>de</strong> défense agressive, non contre l’instinct<br />
mais, au contraire, contre l’objet dangereux. cette défense agressive contre le péril<br />
génital se retrouvait au sta<strong>de</strong> oral sous forme <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>t<strong>ru</strong>ction orale du pénis facteur <strong>de</strong><br />
danger. c’est à ce processus inconscient que correspondaient <strong>les</strong> états dépressifs. La<br />
fuite <strong>de</strong>vant <strong>les</strong> revendications génita<strong>les</strong>, accompagnée <strong>de</strong> défense agressive contre l’objet qui éveille <strong>les</strong><br />
désirs génitaux, est une façon <strong>de</strong> réagir spécifique <strong>de</strong> la névrose obsessionnelle face au « péril génital ».<br />
ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> réaction n’épargne aucun cas <strong>de</strong> névrose obsessionnelle, mais tantôt il se<br />
manifeste sous forme <strong>de</strong> particularités caractériel<strong>les</strong>, et tantôt il s’inscrit dans <strong><strong>de</strong>s</strong> symptômes.<br />
Alors que l’agressivité se met normalement chez l’homme au service <strong>de</strong> sa<br />
libido phallique, ce rapport se trouve renversé chez <strong>les</strong> obsessionnels : la génitalité est placée<br />
au service <strong>de</strong> l’instinct <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>t<strong>ru</strong>ction, le phallus a cessé d’être le médiateur <strong>de</strong> l’amour génital<br />
et du plaisir, pour <strong>de</strong>venir (dans <strong>les</strong> cas extrêmes) une arme criminelle. Pour le caractère<br />
obsessionnel masculin agressif, le coït signifie au premier chef l’action <strong>de</strong> perforer ou <strong>de</strong> poignar<strong>de</strong>r<br />
la femme. cette disposition pathologique pourra, selon <strong>les</strong> autres aspects du caractère <strong>de</strong><br />
l’individu, donner <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats très différents :<br />
a) Abstinence sur la base d’une idéologie ascétique : <strong>les</strong> rationalisations, <strong>de</strong> manière bien<br />
caractéristique, présentent l’acte sexuel comme quelque chose <strong>de</strong> sale (anal) et <strong>de</strong> bestial<br />
(sadique). Le sadisme phallique se manifeste en tant qu’hyper moralisme, l’analité en<br />
tant qu’hyper esthétisme. À vrai dire, cette idéologie s’effondre au cours <strong>de</strong> l’analyse dès<br />
que réapparaît l’angoisse <strong>de</strong> castration. On refusait l’acte sexuel comme le renard <strong>de</strong> la<br />
fable refusait <strong>les</strong> raisins qui, disait-il, étaient trop verts.<br />
b) Impuissance érectile : sans être d’une très gran<strong>de</strong> fréquence chez <strong>les</strong> obsessionnels, elle<br />
prend chez eux un sens spécifiquement différent <strong>de</strong> celui qu’elle avait pour <strong>les</strong> hysté-<br />
éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme