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Die Funktion des Orgasmus - 1927 - les atomes de l'âme - Narod.ru

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8 - Signification sociale <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances génita<strong>les</strong> 137<br />

marier d’urgence ? Le neurologue fait-il bien <strong>de</strong> conseiller <strong>les</strong> rapports sexuels à un homme<br />

abstinent et névrosé ? » En principe, oui. La stase <strong>de</strong> la libido est en effet la source d’énergie<br />

<strong>de</strong> la maladie, et seule son élimination peut donc provoquer une guérison radicale. Mais<br />

dans <strong>les</strong> faits, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux mé<strong>de</strong>cins auront donné <strong>de</strong> mauvais conseils. car la jeune fille en<br />

question restera très probablement hystérique et sexuellement timi<strong>de</strong> et pourra même en<br />

outre précipiter mari et enfants dans la névrose. quant au jeune homme, il se révélera sûrement<br />

impuissant, sinon il en serait lui-même arrivé <strong>de</strong>puis longtemps à la même conclusion<br />

que le neurologue. Les conseils que <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux jeunes gens ont reçus auraient bien pu<br />

<strong>les</strong> guérir si tous <strong>de</strong>ux avaient été psychiquement sains et capab<strong>les</strong> <strong>de</strong> donner libre cours<br />

au déroulement normal <strong>de</strong> leur excitation sexuelle. La psychanalyse, par contre, en conduisant<br />

certaines pulsions sexuel<strong>les</strong> à la sublimation, en rendant possible par la transformation<br />

<strong>de</strong> l’agressivité l’adaptation sociale et en éliminant <strong>les</strong> inhibitions sexuel<strong>les</strong> inuti<strong>les</strong>, permet<br />

un processus spontané et organique qui agit quantitativement et qualitativement <strong>de</strong><br />

l’intérieur, et qui est aussi une « organothérapie » : la satisfaction sexuelle qui supprime la<br />

stase <strong>de</strong> la libido. certes, la perturbation <strong>de</strong> la fonction génitale maintient la névrose tandis<br />

que la libido endiguée dans la stase ne cesse d’alimenter le processus névrotique (cause<br />

actuelle), mais cette perturbation elle-même est bel et bien appa<strong>ru</strong>e en emp<strong>ru</strong>ntant tout<br />

d’abord une voie purement psychique (cause historique).<br />

Supposons même qu’il existe vraiment <strong><strong>de</strong>s</strong> produits qui accroissent la libido. En<br />

<strong>les</strong> administrant à un névrosé sans désirs sexuels conscients, on ne diminuerait en rien pour<br />

autant ses inhibitions psychiques, qui éloignent l’excitation du domaine génital. bien au<br />

contraire, on ne ferait à coup sûr qu’augmenter son angoisse névrotique ou provoquer <strong>de</strong><br />

nouveaux symptômes. Et s’il existait un médicament qui diminue la libido, il aurait naturellement<br />

pour effet d’atténuer aussi l’angoisse. cela pourrait sans doute réduire la base<br />

réactionnelle <strong>de</strong> la névrose, mais jamais l’éliminer. Et même la superst<strong>ru</strong>cture mentale associée<br />

au sentiment d’impuissance ne ferait tout au plus que changer <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>. La faculté <strong>de</strong><br />

sublimation resterait tout aussi faible qu’auparavant, car en fait, il s’agirait non pas d’une<br />

modification qualitative, comme dans le cas d’une psychanalyse, mais simplement d’une<br />

baisse quantitative <strong>de</strong> l’énergie psychique. Un État attaché à guérir <strong>les</strong> inadaptés au travail<br />

ne saurait que s’opposer à une thérapie <strong>de</strong> ce genre. En conclusion, aucune organothérapie,<br />

aussi élaborée soit-elle, ne pourrait se passer <strong>de</strong> la psychanalyse. car l’organothérapie<br />

ne peut jamais qu’ajouter ou retrancher, tandis que la psychanalyse agit sur la répartition <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

énergies dans le système psychique et, par une modification du moi, met le psychisme à<br />

même d’admettre cette nouvelle répartition qualitative <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies et <strong>de</strong> supporter <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

modifications quantitatives.<br />

Mais à l’heure actuelle, tout cela reste encore utopique. Malheureusement, <strong>les</strong><br />

essais sur le chimisme sexuel tantôt relèvent <strong>de</strong> la fiction, tantôt restent dans l’impasse <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

préjugés d’origine affective : la voie que la psychanalyse indique à la physiologie <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

névroses, est obst<strong>ru</strong>ée par un tabou. Reste l’espoir d’éliminer radicalement <strong>les</strong> préjugés<br />

sociaux qui frappent la sexualité. Avec l’organothérapie et avec la diffusion dans le peuple<br />

d’une information sexuelle fondée non pas sur la morale, mais sur la science (ce qui ne<br />

manquerait pas d’avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> répercussions sur l’éducation et sur la science), la psychanalyse<br />

individuelle pourrait avoir <strong>de</strong>ux puissants alliés au berceau. Mais il n’est pas pensable que<br />

nous puissions jouir dans un avenir prévisible <strong>de</strong> ces facilités dans notre difficile travail.<br />

1 - L’agression génitale qui intervient lorsque le mâle couvre la femelle ne peut certes pas être qualifiée <strong>de</strong><br />

éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme

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