Die Funktion des Orgasmus - 1927 - les atomes de l'âme - Narod.ru
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8 - Signification sociale <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances génita<strong>les</strong> 133<br />
sions nous interdit d’accepter sans preuves qu’une telle attitu<strong>de</strong> puisse être durable et<br />
dépasser un certain niveau. Nous préférons, en tout cas, laisser en suspens une telle<br />
question qui n’a d’importance que théorique.<br />
On a beau laisser à l’individualité psychique le plus large champ <strong>de</strong> variations,<br />
il n’en reste pas moins que, <strong>de</strong> même qu’il existe une physiologie du corps normal, bien<br />
que <strong>de</strong>ux hommes ne soient jamais bâtis <strong>de</strong> la même façon, <strong>de</strong> même qu’on peut établir<br />
pour le nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> os et leur disposition, pour la forme et l’état du système nerveux,<br />
la stratification <strong>de</strong> la peau, etc., une st<strong>ru</strong>cture fondamentale conforme en dépit <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
différenciations individuel<strong>les</strong>, <strong>de</strong> même dans le domaine mental, il existe une st<strong>ru</strong>cture<br />
fondamentale conforme, qui s’exprime dans une certaine disposition <strong><strong>de</strong>s</strong> pulsions. cela<br />
n’exclut en aucun cas la différenciation mentale. Le rapport entre cette st<strong>ru</strong>cture fondamentale<br />
et <strong>les</strong> variations individuel<strong>les</strong> ressemble à la relation entre la st<strong>ru</strong>cture que<br />
nous appelons « arbre » (« chêne », « hêtre », etc.) et <strong>les</strong> distinctions dans la gran<strong>de</strong>ur et<br />
la disposition <strong><strong>de</strong>s</strong> branches <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux arbres (<strong><strong>de</strong>s</strong> chênes, <strong><strong>de</strong>s</strong> hêtres, etc.). Voilà qui réduit<br />
à néant le reproche <strong>de</strong> « schématisme », selon lequel la recherche du général n’aurait pas<br />
droit <strong>de</strong> cité dans le domaine mental. Et ce que nous appelons pathologique, ce n’est pas la<br />
déviation qui affecte la st<strong>ru</strong>cture existant normalement, mais uniquement le bouleversement<br />
<strong>de</strong> cette st<strong>ru</strong>cture fondamentale elle-même.<br />
La psychanalyse vise à réordonner <strong>les</strong> pulsions selon la st<strong>ru</strong>cture fondamentale. En cela,<br />
elle se trouve en accord avec la volonté consciente du mala<strong>de</strong> sur la base du principe<br />
<strong>de</strong> réalité. Elle ne juge pas <strong>les</strong> attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> du mala<strong>de</strong> selon <strong>les</strong> principes du bien et du mal,<br />
mais se contente <strong>de</strong> déterminer laquelle <strong>de</strong> ses attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> correspond à son aptitu<strong>de</strong> à la<br />
réalité et <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> la perturbent. Par la clarification psychanalytique et la reviviscence<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> anciens conflits, <strong>les</strong> pulsions retrouvent automatiquement, sans notre intervention,<br />
un nouvel ordre et font réapparaître la st<strong>ru</strong>cture latente orientée vers la réalité, st<strong>ru</strong>cture<br />
qui n’était d’ailleurs qu’ensevelie. L’analyse est donc, comme Freud l’a naguère établi<br />
22 , en même temps une synthèse ; à ceci près que la psychanalyse, dont toute persuasion<br />
et toute institution d’idéal sont exclues, se conforme bien plus à la nature du<br />
patient que toute éducation non analytique (« psychagogie »).<br />
Il y a donc, sans aucun doute, un but <strong>de</strong> la thérapeutique psychanalytique, qui peut<br />
être atteint sans moyens éducatifs : l’instauration <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> à l’amour et au travail ; ou,<br />
pour être encore plus clair : l’instauration <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> à la satisfaction sexuelle.<br />
Après tant d’années d’exercice <strong>de</strong> la pratique psychanalytique, on n’a jamais<br />
vu, si gran<strong>de</strong> que soit la levée <strong><strong>de</strong>s</strong> refoulements, que <strong>les</strong> patients per<strong>de</strong>nt toute mesure<br />
ni que l’accentuation <strong>de</strong> leur impulsivité soit durable. cela prouve que la métho<strong>de</strong> freudienne,<br />
pourvu qu’elle soit exercée avec savoir-faire, est capable <strong>de</strong> contrôler le « matériel<br />
explosif » qu’elle manipule ; et cela montre aussi que l’Éros individuel cautionne<br />
l’adaptation sociale. Après la cure psychanalytique, le patient réussit par la conscience à<br />
dominer aussi ses instincts. Mais ce contrôle n’est plus paralysé par la névrose : il a pris<br />
un sens pleinement conscient.<br />
Se donner pour but d’instaurer la puissance orgastique ne signifie pas, il est<br />
facile <strong>de</strong> le montrer, que l’on outrepasse pour autant ses attributions médica<strong>les</strong>. Il faut<br />
s’attendre à cette objection, que je voudrais <strong>de</strong>vancer. Instaurer l’aptitu<strong>de</strong> au travail est<br />
tenu pour un but qui va <strong>de</strong> soi. Mais j’ai pu me rendre compte que l’établissement d’une<br />
complète aptitu<strong>de</strong> à l’amour est considéré comme bien moins évi<strong>de</strong>nt par nombre d’analystes.<br />
L’origine <strong>de</strong> cette partialité rési<strong>de</strong> dans une hésitation concevable à entrer en<br />
conflit avec la morale sexuelle dominante.<br />
éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme