Die Funktion des Orgasmus - 1927 - les atomes de l'âme - Narod.ru
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Wilhelm Reich <strong>Die</strong> <strong>Funktion</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> orgasmus <strong>1927</strong><br />
d’une indiscutable évi<strong>de</strong>nce. Mais l’observateur scientifique doit établir si cette opposition<br />
existe réellement ou si son fon<strong>de</strong>ment est purement irrationnel. Pour ce faire, on<br />
établira facilement que seuls quelques individus particulièrement doués réussissent à<br />
fuir le corporel – tout juste toléré – dans une spiritualité qui ne joue alors qu’un rôle <strong>de</strong><br />
compensation. La masse <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui tente d’en faire autant sans <strong>les</strong> ressources intellectuel<strong>les</strong><br />
nécessaires, est condamnée à la fameuse « neurasthénie <strong>de</strong> l’homme <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
gran<strong><strong>de</strong>s</strong> vil<strong>les</strong> ». Leur sensualité est vécue dans la peur et donc à peine tolérée, fragmentée<br />
et donc insatisfaite ; elle se venge en formant <strong><strong>de</strong>s</strong> mécanismes <strong>de</strong> défense qui<br />
contraignent aussi à une résignation dans le domaine intellectuel. En conséquence, leur<br />
force spirituelle et intellectuelle n’est pas libre, elle est crispée, elle n’a pas <strong>de</strong> base soli<strong>de</strong>,<br />
mais s’appuie sur une crainte constante <strong>de</strong> la vie instinctive, et elle est pleine <strong>de</strong> peurs<br />
sexuel<strong>les</strong>. quant aux quelques individus doués, ne décupleraient-ils pas <strong>les</strong> résultats<br />
réels <strong>de</strong> leur développement intellectuel et <strong>de</strong> leur activité sociale s’ils pouvaient non<br />
seulement tolérer leur sensualité, mais l’affirmer ? Être « capable d’activité dans la vie<br />
sociale » est un concept relatif ; pour preuve, <strong><strong>de</strong>s</strong> individus qui en sont capab<strong>les</strong> auront,<br />
après une analyse réussie <strong>de</strong> leurs perturbations sexuel<strong>les</strong>, une activité <strong>de</strong> sublimation<br />
bien meilleure qu’auparavant, et cela justement parce qu’ils n’érigeront plus <strong>de</strong> barrière<br />
idéologique entre leur sensualité et leurs aspirations culturel<strong>les</strong>. Précisément chez <strong>les</strong><br />
natures génia<strong>les</strong> <strong>de</strong> la trempe d’un goethe, se manifeste la force <strong>de</strong> l’esprit quand il y a<br />
sublimation et non compensation, quand, intérieurement fort, on ne doit pas craindre<br />
<strong>de</strong> s’abandonner aussi au rythme premier <strong>de</strong> la vie sensuelle. c’est justement cette<br />
absence <strong>de</strong> crainte qui permet, après la perte <strong>de</strong> conscience momentanée <strong>de</strong> l’orgasme,<br />
<strong>de</strong> se replonger dans l’activité <strong>de</strong> l’effort intellectuel et spirituel, qui domine la sexualité<br />
et est dominée par elle. Donc, dans leur intérêt même, tous ceux qui prêchent l’ascétisme<br />
au nom d’idéologies culturel<strong>les</strong> ou religieuses, et n’atteignent par là que <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats<br />
opposés, feraient mieux <strong>de</strong> collaborer au développement <strong>de</strong> la sexualité sensuelle et physique<br />
; c’est-à-dire plus généralement, d’abandonner la « dépréciation <strong>de</strong> la vie amoureuse<br />
» (Freud), et <strong>de</strong> remplacer le slogan « Civilisation ou Sensualité » par celui <strong>de</strong><br />
« Civilisation dans la sensualité ». quand la civilisation sera une sublimation et non plus<br />
une gran<strong>de</strong> névrose collective, tout le reste <strong>de</strong>vrait venir <strong>de</strong> soi.<br />
Un problème subsiste : qu’est <strong>de</strong>venue la libido génitale <strong>de</strong> celui qui vit dans<br />
l’abstinence et qui pourtant a apparemment l’air <strong>de</strong> vivre en bonne santé psychique ?<br />
certes, la disponibilité libidinale et la fréquence du besoin <strong>de</strong> résoudre <strong>les</strong> tensions<br />
varient considérablement selon <strong>les</strong> individus. Mais puisque l’appareil sexuel somatique<br />
n’a pas cessé <strong>de</strong> fonctionner – sinon <strong>les</strong> symptômes d’eunuchoï<strong>de</strong> 21 ne manqueraient<br />
pas d’apparaître –, <strong><strong>de</strong>s</strong> tensions libidina<strong>les</strong> doivent bien exister. Et quelle autre issue<br />
peut trouver cette libido organique si elle n’est pas satisfaite par l’orgasme, ni à l’origine<br />
<strong>de</strong> symptômes névrotiques ? Sur cette question importante, on ne pourrait se prononcer<br />
qu’en se fondant sur l’analyse d’hommes qui restent sains, tout en vivant dans l’abstinence<br />
sans en souffrir. Mais il ne serait pas absolument faux d’affirmer d’ores et déjà<br />
que quiconque vit dans une abstinence sexuelle prolongée, sans être affligé d’une infirmité<br />
physique, n’agit pas selon sa volonté consciente mais plutôt sous l’emprise d’inhibitions<br />
ou <strong>de</strong> fixations. car, on l’imagine sans peine, pour entraver une fonction biologique<br />
<strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la sexualité, il faut au minimum un refoulement. En se retranchant<br />
<strong>de</strong>rrière un « hypo-fonctionnement » <strong>de</strong> l’appareil sexuel somatique, on ne fait<br />
que se payer <strong>de</strong> mots ; en effet, généralement, <strong>les</strong> eunuques châtrés après la puberté<br />
conservent bel et bien leur libido psychique, <strong>de</strong> même qu’après le retour d’âge la libido<br />
peut se maintenir quelque temps. À supposer même qu’un travail intensif et <strong>de</strong> vraies<br />
sublimations puissent éliminer <strong>les</strong> stases, notre connaissance <strong>de</strong> l’énergétique <strong><strong>de</strong>s</strong> pul-<br />
éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme