Die Funktion des Orgasmus - 1927 - les atomes de l'âme - Narod.ru
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8 - Signification sociale <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances génita<strong>les</strong> 117<br />
est resté qu’une suspicion générale à l’égard <strong>de</strong> la justice divine et humaine, une surestimation<br />
ou une dépréciation extrêmes <strong>de</strong> la femme, une religiosité obsessionnelle ou<br />
un athéisme forcé, enfin et surtout, l’incapacité à unifier <strong>les</strong> tendances tendres et sensuel<strong>les</strong>.<br />
Désormais, seule une moitié <strong>de</strong> la personnalité peut s’engager dans l’expérience<br />
sexuelle ; cela amène immanquablement un affaiblissement <strong>de</strong> la satisfaction psychogénitale<br />
avec toutes ses conséquences. Le résultat le plus important, du point <strong>de</strong> vue<br />
social, est incontestablement la montée <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances sadiques-agressives.<br />
Outre ces motifs irrationnels qui sont à l’origine du dédoublement <strong>de</strong> la<br />
morale sexuelle, <strong><strong>de</strong>s</strong> motifs rationnels jouent également un rôle dans <strong>les</strong> différentes<br />
conceptions du commerce sexuel en <strong>de</strong>hors du mariage (« adultère » compris) tant pour<br />
l’homme que pour la femme. Il s’agit <strong><strong>de</strong>s</strong> sentiments inspirés par le côté barbare et<br />
contre-nature que présentent <strong>les</strong> relations entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux sexes dans la réalité actuelle.<br />
car la morale sexuelle dominante commence par avilir la sensualité, spécialement l’acte<br />
amoureux et lorsque l’on dénonce ses prescriptions comme nuisib<strong>les</strong> et contre-nature,<br />
elle invoque cette dégradation <strong><strong>de</strong>s</strong> sentiments sexuels par elle opérée 5 .<br />
Ainsi, même ceux qui ont le moins <strong>de</strong> préjugés verront intuitivement sans doute<br />
d’un oeil différent l’amour extra-conjugal selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une<br />
femme. Le langage traduit déjà une telle différence : la femme « fait un faux pas », tandis<br />
que l’homme « fait une conquête ». On n’a jamais vu une femme « conquérir » un<br />
homme, ni un homme « faire un faux pas ». La raison en est que pour la majorité <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
hommes « conquérir » une femme, c’est vraiment une conquête militaire et qu’en outre<br />
la possession d’une femme mariée représente un triomphe sur le mari « trompé ». Il ne<br />
s’agit donc pas au premier chef d’une expérience sexuelle, mais <strong>de</strong> « possession », <strong>de</strong><br />
« déshonneur », <strong>de</strong> « tromperie », <strong>de</strong> « triomphe » et <strong>de</strong> « vengeance ». Il est donc inconcevable<br />
pour qui réagit en termes bourgeois qu’un conjoint qui éprouve momentanément<br />
un autre attachement puisse en toute confiance en faire part à l’autre.<br />
Dans <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions pareil<strong>les</strong>, l’expérience <strong>de</strong> l’orgasme ne peut que s’effacer<br />
<strong>de</strong>vant la joie <strong>de</strong> conquérir, <strong>de</strong> tromper, <strong>de</strong> se cacher et <strong>de</strong> « plaquer ». De même que la<br />
morale sexuelle bourgeoise affaiblit la puissance orgastique, ces préjugés conduisent à<br />
nouveau à défigurer l’amour génital et renforcent le dédoublement <strong>de</strong> la morale<br />
sexuelle. Pour un homme doué <strong>de</strong> puissance orgastique, l’acte sexuel n’est ni une<br />
preuve <strong>de</strong> puissance, ni une conquête militaire, ni une vengeance contre un tiers, mais<br />
une expérience agréable partagée et nécessaire. La femme, tout comme l’homme,<br />
« prend » autant qu’elle « donne », et la femme non frigi<strong>de</strong> a cessé d’être un pur inst<strong>ru</strong>ment<br />
sexuel. Il est d’ores et déjà clair qu’accepter pleinement la génitalité réhabilite la<br />
vie sexuelle.<br />
quiconque vit selon <strong><strong>de</strong>s</strong> sentiments bourgeois se trouvera à bon droit renforcé<br />
dans ses conceptions <strong>de</strong> la sexualité (conceptions, répétons-le, dont il a lui-même<br />
forgé la rationalité) en considérant la lubricité <strong>de</strong> l’homme bourgeois moyen et <strong>de</strong> la<br />
femme bourgeoise sexuellement inhibée élevée dans <strong><strong>de</strong>s</strong> principes hypocrites. Or, cette<br />
lubricité même est déjà une conséquence <strong>de</strong> la morale sexuelle bourgeoise qui introduit<br />
dans <strong>les</strong> rapports sexuels naturels un souffle putri<strong>de</strong> <strong>de</strong> dégradation, en prétendant que<br />
l’acte sexuel a un caractère bestial et dégoûtant. Et cette dégradation, mêlée à la force<br />
naturelle <strong><strong>de</strong>s</strong> exigences sexuel<strong>les</strong>, engendre précisément la lubricité.<br />
Un fait remarquable qui a, croyons-nous, pour origine la différentiation biologique<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> sexes, vient encore compliquer ces données psycho-socia<strong>les</strong> : en dépit <strong>de</strong><br />
toute virilité et <strong>de</strong> toute indépendance antérieure, la femme a tendance à se soumettre<br />
à l’homme qui l’a amenée à l’orgasme. Après une expérience sexuelle satisfaisante, elle<br />
souhaite un homme fort qui la dirige. bien entendu, cet étrange désir <strong>de</strong> subordination<br />
éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme