Sauvagerie, barbarie et civilisation - les atomes de l'âme
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34 Asger Jorn <strong>Sauvagerie</strong>, <strong>barbarie</strong> <strong>et</strong> <strong>civilisation</strong><br />
perm<strong>et</strong>tra au lecteur <strong>de</strong> se faire une idée <strong>de</strong>s différences d’optique que présentent<br />
entre el<strong>les</strong> <strong>les</strong> interprétations françaises <strong>et</strong> nordiques. Ces pensées complémentaires<br />
pourraient s’entrai<strong>de</strong>r sur maintes questions, car une certaine<br />
ivresse narcissique <strong>et</strong> orgueilleuse <strong>de</strong> la pensée philosophique nordique équilibre<br />
à merveille certains égarements tristement cartésiens <strong>de</strong> la pensée philosophique<br />
française. C’est là un exemple supplémentaire <strong>de</strong>s services que peut<br />
rendre l’idée d’une complémentarité voulue <strong>et</strong> acceptée.<br />
Dans « L’Avant-gar<strong>de</strong> Culturelle Parisienne <strong>de</strong>puis 1945 » (Éditions<br />
Guy Le Prat), Robert Estivals doute <strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te notion <strong>de</strong> complémentarité<br />
en <strong>de</strong>s propos bien formulés <strong>et</strong> apparemment logiques : « Le sentiment<br />
<strong>de</strong> sincérité, d’amour du vrai, en art comme en sciences, s’introduit<br />
dans le dualisme général <strong>de</strong> la conscience humaine, suj<strong>et</strong>-obj<strong>et</strong>, <strong>et</strong> s’applique à<br />
l’un ou à l’autre <strong>de</strong> ces éléments. Car il semble qu’il y ait exclusivité à un<br />
moment donné. C’est ou la sincérité vis-à-vis du Moi ou vis-à-vis <strong>de</strong> l’Obj<strong>et</strong>,<br />
<strong>de</strong> l’Oeuvre. Tout paraît même se passer comme si la sincérité pour l’un entraînait<br />
une artificialisation totale ou partielle, selon le cas, <strong>de</strong> l’autre. » Au lieu <strong>de</strong><br />
tenter <strong>de</strong> prendre réellement parti à l’intérieur même du dualisme que <strong>les</strong> propos<br />
ci-<strong>de</strong>ssus font ressortir, nous croyons <strong>de</strong>voir préférer une autre liberté :<br />
celle du choix en fonction <strong>de</strong> l’opportunité offerte par l’une ou l’autre <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>ux positions. L’événement auquel nous avons à faire face ayant seul pour<br />
nous force <strong>de</strong> loi, nous nous refusons à être le prisonnier d’aucun antagonisme.<br />
Il serait exagéré <strong>de</strong> prétendre que nous sommes arrivés excessivement<br />
loin dans l’interprétation <strong>de</strong>s signes reproduits dans c<strong>et</strong> ouvrage. Une chose est<br />
cependant certaine : à rencontre <strong>de</strong> ce que pense Glob, ces signes ne sont pas<br />
antérieurs à l’érection <strong>de</strong>s pierres d’églises sur <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> ils ont été gravés, <strong>les</strong><br />
pierres ayant été taillées en fonction <strong>de</strong> leur place.<br />
De même, dans la plupart <strong>de</strong>s cas, il est exclu que ces graffitis soient<br />
<strong>de</strong>s notes ou croquis <strong>de</strong> tâcherons ou <strong>de</strong> constructeurs, car ils datent <strong>de</strong> différentes<br />
époques <strong>et</strong> ont été à plusieurs reprises re<strong>de</strong>ssinés.<br />
Notre intention est <strong>de</strong> faire paraître dans un prochain volume <strong>les</strong><br />
nombreux <strong>de</strong>ssins laissés par <strong>les</strong> constructeurs <strong>de</strong>s églises norvégiennes en<br />
bois (la collection <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ssins a été réunie par le docteur Blindheim au<br />
Musée <strong>de</strong> l’Université d’Oslo). Ces signes <strong>de</strong> constructeurs gravés sur bois<br />
sont très différents <strong>de</strong> ceux laissés par la population indigène norman<strong>de</strong>. Seuls<br />
<strong>les</strong> signes norvégiens gravés par la population indigène, tels ceux <strong>de</strong> Nidaras à<br />
Trondhjem, pré- sentent <strong>de</strong>s ressemblances avec leurs homologues normands.<br />
Toujours en ce qui concerne l’origine <strong>de</strong>s signes normands, nous ne<br />
croyons pas <strong>de</strong>voir r<strong>et</strong>enir l’hypothèse selon laquelle ils auraient été exécutés<br />
éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme