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Sauvagerie, barbarie et civilisation - les atomes de l'âme

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Histotique <strong>et</strong> problème <strong>de</strong>s couleurs complémentaires<br />

19<br />

La notion <strong>de</strong> « complémentarité » <strong>de</strong>s couleurs avait été parfaitement<br />

définie longtemps avant que Bohr n’entreprit ses étu<strong>de</strong>s. On désignait par le<br />

mot « complémentaire » <strong>de</strong>s couleurs contrastées disposées aux <strong>de</strong>ux extrémités<br />

opposées d’un diamètre quelconque du cercle spectral. Couleurs qui,<br />

mélangées, se neutralisent <strong>et</strong> donnent toujours un gris semblable, quel que soit<br />

le diamètre choisi.<br />

C<strong>et</strong>te polarisation <strong>de</strong> couleurs soi-disant « complémentaires » mais<br />

que nous jugeons préférable d’appeler contrastées, semblait obéir à merveille aux<br />

principes <strong>de</strong> la dialectique hégélienne - thèse, antithèse, synthèse. Utilisant la<br />

terminologie <strong>de</strong> Lupasco, nous nommerons couleurs potentiel<strong>les</strong> ou virtuel<strong>les</strong>,<br />

le bleu, le jaune <strong>et</strong> le rouge qui sont sur le cercle spectral trois secteurs irréductib<strong>les</strong>.<br />

Ces couleurs s’opposent comme <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> d’un triangle, <strong>et</strong> non en un<br />

double antagonisme polarisé. Le rouge a pour contraire un mélange <strong>de</strong> jaune<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> bleu — soit le vert ; le bleu, un mélange <strong>de</strong> rouge <strong>et</strong> <strong>de</strong> jaune — soit<br />

l’orange ; le jaune, un mélange <strong>de</strong> rouge <strong>et</strong> <strong>de</strong> bleu — soit le viol<strong>et</strong>. Ces<br />

constatations m’ont permis d’établir que tout mélange se caractérise comme<br />

pôle actualisé. Variabilité ou jeu sont <strong>les</strong> éléments que fait apparaître (en tout<br />

cas) le mélange. De c<strong>et</strong>te définition, <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te place faite au jeu par tout<br />

mélange, Lupasco n’a su — ou pas voulu — tenir compte dans son système.<br />

Il s’est rendu prisonnier d’un antagonisme borné à l’opposition <strong>de</strong> l’homogène<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> hétérogène.<br />

L’Antiquité connaissait déjà le modèle triangulaire <strong>de</strong>s trois constantes<br />

invariab<strong>les</strong>. Il apparaît par trois triang<strong>les</strong> superposés, formant étoile, dans<br />

le sceau <strong>de</strong> Salomon dit « sceau du Bien <strong>et</strong> du Mal ». Tracer <strong>les</strong> diagona<strong>les</strong> qui<br />

<strong>les</strong> relient entre eux, c’est sur le plan <strong>de</strong> la communication, opérer une réconciliation<br />

entre Kant <strong>et</strong> Hegel. La simultanéité <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> conscience chez<br />

Lupasco, chez Kozyrev <strong>et</strong> moi-même me paraît être historiquement significative,<br />

si l’on tient compte du fait qu’el<strong>les</strong> s’effectuèrent <strong>de</strong> manière absolument<br />

indépendante ; Lupasco n’ayant eu pour souci qu’un certain besoin <strong>de</strong> clarté<br />

dans le domaine logico-philosophique ; Kozyrev, le désir <strong>de</strong> répondre à certaines<br />

exigences astro-scientifiques ; <strong>et</strong> enfin, moi- même, un intérêt purement<br />

artistique pour le problème <strong>de</strong>s couleurs - après Go<strong>et</strong>he <strong>et</strong> le peintre<br />

Runge, le désir <strong>de</strong> <strong>les</strong> mieux comprendre.<br />

Lupasco souligne que lumière <strong>et</strong> « mort » sont synonymes. Or dans<br />

une perspective newtonienne, <strong>les</strong> différentes couleurs composent la lumière :<br />

il s’ensuit que le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s couleurs s’étale au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te limite que constitue<br />

la « mort ». Go<strong>et</strong>he récuse sur ce point particulier tout intérêt à la théorie<br />

newtonienne en affirmant que la division <strong>de</strong> la lumière en couleurs est un procédé<br />

inverse – <strong>de</strong> matérialisation - une tendance vers la « vie ». Il m’a paru<br />

éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme

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