Sauvagerie, barbarie et civilisation - les atomes de l'âme
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18 Asger Jorn <strong>Sauvagerie</strong>, <strong>barbarie</strong> <strong>et</strong> <strong>civilisation</strong><br />
ler présent. En théorie <strong>de</strong> la relativité, nous avons appris qu’il en est autrement<br />
: le futur <strong>et</strong> le passé sont séparés par un intervalle <strong>de</strong> temps qui existe <strong>et</strong> dont<br />
la durée dépend <strong>de</strong> la distance entre le phénomène observé <strong>et</strong> l’observateur. »<br />
On ne peut mieux souligner le fait qu’en théorie classique le présent est sans<br />
dimension, c’est à dire sans face <strong>et</strong> qu’en conséquence, le temps se présente<br />
réduit à <strong>de</strong>ux seu<strong>les</strong> dimensions : une tête <strong>de</strong> Janus. La relativité qui donne au<br />
présent une dimension, fait <strong>de</strong> lui un lieu électif <strong>de</strong> rencontre possible entre<br />
ces <strong>de</strong>ux pô<strong>les</strong> que représentent pour nous le passé <strong>et</strong> le futur. Est institué<br />
ainsi un temps du dialogue : celui du nécessaire délai entre question <strong>et</strong><br />
réponse.<br />
Locke qui définit la connaissance comme étant « la perception <strong>de</strong><br />
l’accord ou du désaccord <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux idées », nous laisse dans l’embarras <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r<br />
par quel antagonisme s’effectue la prise <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong> l’idée du présent<br />
relativiste : est-ce par l’idée du passé ou par celle du futur ? Assurément<br />
aucune <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux idées ne peut jouer seule un rôle, alors que leur réunion en<br />
un concept unique <strong>de</strong> passé-futur à force d’opposition - d’antagonisme - par<br />
rapport au présent : « <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> symétrie constituent toujours <strong>les</strong><br />
caractéristiques <strong>les</strong> plus essentiel<strong>les</strong> d’une théorie. » Entre le réel - forme<br />
ultime du présent - <strong>et</strong> le possible - union du passé <strong>et</strong> du futur - s’explicitent<br />
<strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong>meurés longtemps mystérieux.<br />
Cependant c<strong>et</strong>te fusion en un concept unique du passé <strong>et</strong> du futur,<br />
ainsi que la notion d’antagonisme viennent d’être vigoureusement critiquées<br />
par un jeune savant russe, M. N. A. Kozyrev, lequel a déclaré qu’« il n’y a pas<br />
<strong>de</strong> symétrie entre action <strong>et</strong> réaction, que le temps ne peut passer que dans une<br />
direction : du passé au futur ; <strong>et</strong> que le futur est d’essence complètement différente<br />
du passé. »<br />
HISTORIQUE ET PROBLÈME DES COULEURS<br />
COMPLÉMENTAIRES<br />
J’ai pensé que l’approche du problème ne me serait pas plus facilité<br />
par <strong>les</strong> théories <strong>de</strong> Kozyrev sur le temps orienté, que par cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> Lupasco sur<br />
<strong>les</strong> antagonismes, toutes ces théories ne m’étant pas suffisamment familières<br />
<strong>et</strong> qu’en conséquence, le meilleur abord serait, pour moi, la théorie <strong>de</strong>s couleurs.<br />
Aussi ai-je tenté <strong>de</strong> trouver, <strong>de</strong> ce côté-là, une solution nouvelle. Le premier<br />
obstacle rencontré en ce domaine fut l’évi<strong>de</strong>nce d’un conflit entre la<br />
théorie <strong>de</strong>s complémentaires <strong>de</strong> Niels Bohr <strong>et</strong> la dialectique hégélienne <strong>et</strong><br />
marxiste.<br />
éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme