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Sauvagerie, barbarie et civilisation - les atomes de l'âme

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10 Asger Jorn <strong>Sauvagerie</strong>, <strong>barbarie</strong> <strong>et</strong> <strong>civilisation</strong><br />

P. V. Glob nous rapporte, entre autres cas, celui d’images-gâteaux<br />

dont l’absorption parfaite impliquait <strong>de</strong>struction d’êtres humains, donc un<br />

certain cannibalisme. L’anthropophagie relève plus précisément du teutonisme<br />

dont elle dévoile, aberrante, la volonté <strong>de</strong> pur<strong>et</strong>é <strong>et</strong> d’esthétisme. Et<br />

ce sont <strong>les</strong> aberrations <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te volonté qui se r<strong>et</strong>rouvent dans le domaine<br />

vandalique - domaine où <strong>les</strong> données historiques nous obligent à établir <strong>de</strong><br />

semblab<strong>les</strong> catégories. Émile Male dans son ouvrage « La fin du paganisme<br />

en Gaule », nous informe <strong>de</strong> la célébrité - dans la France médiévale <strong>et</strong> nordiqu<br />

- <strong>de</strong> la tombe <strong>de</strong> l’évêque mérovingien Saint-Drausin. C<strong>et</strong>te tombe,<br />

aujourd’hui conservée au Musée du Louvre, était originairement en l’église<br />

Notre-Dame à Soissons. Séjournaient près d’elle <strong>les</strong> chevaliers qui allaient<br />

combattre en champ clos <strong>et</strong> saint Thomas <strong>de</strong> Canterbury, sur le point <strong>de</strong><br />

r<strong>et</strong>ourner en Angl<strong>et</strong>erre où il savait <strong>de</strong>voir affronter Henri II, y fit veillée<br />

d’armes. Venant en pèlerinage, <strong>les</strong> fidèle avaient coutume d’emporter quelques<br />

parcel<strong>les</strong> du couvercle, qu’ils diluaient dans l’eau <strong>et</strong> faisaient boire aux<br />

mala<strong>de</strong>s. C<strong>et</strong>te coutume qui s’est poursuivie pendant <strong>de</strong>s sièc<strong>les</strong>,a fait disparaître<br />

presque complètement le couvercle. Celui qu’on voit actuellement<br />

au Louvre n’est pas l’original, mais un autre qui est Wisigoth <strong>et</strong> provient <strong>de</strong><br />

l’église <strong>de</strong> Saint-Germain-<strong>de</strong>s-Prés.<br />

En Espagne également, <strong>les</strong> tombes <strong>de</strong>s rois Wisigoths montrent <strong>les</strong><br />

traces d’une même activité.<br />

Nous sommes obligés <strong>de</strong> constater n’être plus simplement ici dans<br />

la notion <strong>de</strong> sacrifice inhérente à tout art, mais bien plutôt en face d’une sarcophagie<br />

avouée. Nous <strong>de</strong>vons penser que ce furent <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> germaniques<br />

qui répandirent c<strong>et</strong>te coutume d’absorption <strong>de</strong>s sarcophages par voie<br />

buccale.<br />

Les <strong>de</strong>structions semblab<strong>les</strong> <strong>de</strong>s tombes <strong>de</strong>s pharaons égyptiens<br />

auraient plutôt été l’oeuvre <strong>de</strong> Vanda<strong>les</strong> nord-africains. Par ailleurs, l’étendue<br />

même <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>structions, nous porte à supposer hautement organisée<br />

l’exportation vers l’Europe Germanique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te substance si gran<strong>de</strong>ment<br />

appréciée par la pharmacopée du Moyen-Âge.<br />

Les déformations <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong>s églises norman<strong>de</strong>s — à Damville<br />

surtout — semblent témoigner <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te variété surprenante <strong>de</strong> vandalisme.<br />

Et je ne crois pas me hasar<strong>de</strong>r beaucoup en avançant que <strong>les</strong> Normands,<br />

débarquant en Gaule, y introduisirent l’ancienne coutume germanique d’ingestion<br />

<strong>de</strong> matières symboliquement sacrées ; matières qui comprenaient<br />

également <strong>les</strong> murs <strong>de</strong>s édifices religieux.<br />

Désormais le mystère <strong>de</strong> la relation entre <strong>les</strong> Templiers <strong>et</strong> <strong>les</strong> graffitis<br />

normands (spécialement ceux <strong>de</strong> Gisors : empreinte <strong>de</strong> pieds nus) se trouve<br />

éditions <strong>les</strong> <strong>atomes</strong> <strong>de</strong> l’âme

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